Recherche

Colette boutique parisienne

Extraits

ActuaLitté

Cuisine

Joseph Favre, cuisinier et érudit. Précurseur de la science culinaire et initiateur de l'Académie culinaire de France

Cuisinier et écrivain culinaire longtemps inconnu du grand public, Joseph Favre (1844-1903) trouve enfin la place qu'il mérite dans l'histoire mondiale de la cuisine. Ce premier ouvrage biographique complet le concernant permet de vraiment comprendre l'importance de ce cuisinier. Joseph Favre est d'abord et surtout connu pour son fameux Dictionnaire universel de cuisine et d'hygiène alimentaire publié en quatre tomes et en deux éditions dès 1889, dans le but d'inclure une approche scientifique dans sa profession. Mais la vie du fondateur de l'Académie culinaire de France en 1879 est bien plus riche, voire parfois même mouvementée et surprenante. Joseph Favre suit un apprentissage de cuisine dans un grand hôtel avant de perfectionner son art dès 1865 à travers la Suisse, la France, l'Allemagne et l'Angleterre, en travaillant dans les grandes maisons de l'époque et en vivant de nombreuses péripéties, comme ses activités d'anarchiste ou ses supposées études de médecine comme auditeur libre à l'université. Il s'installe définitivement dans la région parisienne en 1883, mais n'a jamais pris la nationalité française. Original, visionnaire et indépendant, il prône les bienfaits de l'alimentation sur la santé et de l'importance d'acquérir une hygiène alimentaire saine. C'est lui aussi qui lance et édite La science culinaire, le premier journal culinaire écrit par un professionnel entre 1878 et 1883. Il se passionne pour les expositions et les concours internationaux, joue les historiens, devient le cuisinier et l'ami des grands de ce monde. Malgré tout cela, et certainement très jalousé, Joseph Favre meurt dans l'indifférence le 17 février 1903. Il a fallu plus d'un siècle aux historiens pour redonner à Joseph Favre la place qu'il mérite vraiment au Panthéon de la cuisine.

10/2020

ActuaLitté

Décoration

Le magicien des Maillardet. L'aventure d'un automate hors du commun

Cet ouvrage au contenu inédit, plonge le lecteur dans la vie d'une dynastie d'automaticiens suisses au tournant du 19e siècle. Avec eux nous partons à la découverte d'un objet hors du commun : le Magicien automate, pièce emblématique de leur production. Les Maillardet, originaires du Val-de-Ruz (canton de Neuchâtel) et formés par la maison Jaquet-Droz, surent développer un savoir-faire unique, mêlant l'art de la mécanique horlogère et la poésie des automates. Oubliés de l'histoire horlogère, restés dans l'ombre des Jaquet-Droz, les Maillardet méritent une place au sein du patrimoine horloger. Grâce à des recherches approfondies au travers de fonds d'archive internationaux, l'auteure a pu mettre en lumière des documents inédits et ainsi contribuer à revaloriser leur travail. Mais plus qu'un livre historique, il s'agit ici d'une véritable enquête sur une des grandes réalisations des Maillardet : le Magicien, dont l'auteure a minutieusement reconstitué le parcours. L'enquête débute au Musée international d'horlogerie de La Chaux-de-Fonds où le Magicien a trouvé sa place en 1907. Arrivé au musée en mauvais état, il y subit une importante restauration. Celle-ci n'étant pas documentée, il ne subsiste aujourd'hui aucune trace de son état d'origine. Or en 2006, un magicien quasiment identique mais "dans son jus", est découvert dans une vente aux enchères parisienne. De la rencontre de ces deux pièces exceptionnelles est né le voyage, qui nous emmène des rivages de la Suisse, à travers l'Europe puis jusqu'en Asie et en Amérique. A l'époque les automates Maillardet ont fait rêver monarques et collectionneurs ; ils continuent de nous faire rêver. Ce livre comprend par ailleurs un catalogue raisonné qui permet de se promener à travers les réalisations des Maillardet.

12/2019

ActuaLitté

Psychologie, psychanalyse

1914-1918, Françoise Dolto, veuve de guerre à sept ans

A l'heure où s'achève le centenaire de la Première Guerre mondiale, deux historiens se penchent sur le destin d'une petite fille extraordinaire née en 1908 dans une famille de la grande bourgeoisie parisienne. Cette petite fille, c'est Françoise Marette, "Vava" pour les intimes, et elle deviendra Françoise Dolto, la psychanalyste qui a changé le regard que nous portons sur l'enfance. Comme beaucoup d'enfants nés peu avant le conflit, Françoise vit la guerre de loin, repliée à Deauville en compagnie de ses frères et soeur et de leur gouvernante. A six ans, déjà épistolière de talent, elle multiplie les missives à tous les membres de sa famille. Ainsi, dit Manon Pignot, historienne de l'enfance, dans sa délicate analyse, "la guerre a fourni à cette petite fille incroyablement curieuse un contexte inattendu d'expression et d'intelligibilité du monde" qui est à l'origine de sa vision révolutionnaire de l'enfance. L'implication de l'enfant s'intensifie quand elle entretient avec Pierre Demmler, son oncle de vingt-huit ans, une intense correspondance et se considère, encouragée par ia famille, comme la fiancée et la future épouse du jeune capitaine. La mort au front, le 10 juillet 1916, de Pierre Demmler, fait de la jeune promise "une veuve de guerre à sept ans". Yann Potin, en historien et analyste des archives familiales, ouvre pour nous enveloppes et albums conservés par Françoise et la famille, interroge "la manière dont le deuil se cristallise, se fixe sur le papier, par les images, mais aussi se transmet malgré nous, par le truchement de la vie matérielle propre d'autant de petits reliquaires affectifs". Ainsi, l'expérience enfantine de la Grande Guerre a vraisemblablement nourri la pensée révolutionnaire de Françoise Dolto psychanalyste quand il s'est agi, plus tard, de soigner des enfants.

10/2018

ActuaLitté

Ouvrages généraux

Annales Histoire, Sciences Sociales N° 3, 2021 : Migrations

Ce numéro est centré sur un dossier consacré aux migrations dans la longue durée. Portant sur la Hongrie médiévale, un premier article montre comment le royaume a développé un riche imaginaire migratoire, où la mobilité était facteur de prestige jusqu'au sein de la noblesse - à rebours du discours autoritaire de Victor Orbán, stigmatisant les nouveaux migrants. Un autre article s'intéresse aux migrations de travail germano-polonaises dans la vallée de la Ruhr au tournant des XIXe et XXe siècles : venant pour la plupart de Prusse, ces migrants étaient conçus comme des "étrangers" - en raison de leur langue, de leurs pratiques religieuses et de leurs coutumes -, mais selon des modalités diverses en fonction de l'échelle considérée (locale, régionale ou nationale). Enfin, une note critique s'intéresse à l'ouvrage de Camille Schmoll, Les damnées de la mer, qui réfléchit à la manière dont s'articulent les migrations afro-européennes et la question du genre dans une perspective géographique. Un dernier article revient sur le sort tragique des juifs en France sous Vichy à travers l'étude d'une catégorie spécifique - celle des "délinquants" traduits devant la justice française pour infraction au statut des juifs (1941-1944) et incarcérés à la prison parisienne de la Santé. Après une période de détention, par l'effet d'une mesure de sûreté appelée la "consignation provisoire" , ces juifs étaient soumis à un ordre d'internement, prélude à la déportation allemande. L'étude met ainsi au jour le rôle d'institutions jusqu'ici peu associées à la persécution des juifs - en particulier la justice et les juges français. L'ensemble est accompagné d'une section thématique de comptes rendus portant sur les migrations, les déplacements et les mobilités.

03/2022

ActuaLitté

Histoire littéraire

Le manuscrit franciscain retrouvé

Minuscule livre de poche (12 x 8 cm), le manuscrit mis en vente en 2014 par une galerie parisienne, fruste, usé, dépenaillé et à peine déchiffrable, a pourtant suscité un extraordinaire engouement international et d'intenses investigations scientifiques. Ce libricino qu'un frère itinérant, disciple de François d'Assise, glissait dans sa besace voici huit cents ans fut, en quelques mois, acquis par la Bibliothèque nationale de France, numérisé et mis en ligne sur Gallica pour être offert à l'expertise internationale. Quelques années de recherche plus tard, les 122 petits feuillets n'ont pas livré tous leurs secrets, mais les spécialistes ici réunis, experts en physique, chimie, biologie, paléographie, codicologie, philologie, histoire ou théologie, ont opéré des avancées décisives. Ce recueil contient non seulement une Vie inédite de saint François (1181-1226) rédigée dans les années 230, mais aussi divers sermons connus ou inédits d'Antoine de Padoue, un commentaire au Pater noster où vibre peut-être la ferveur du Poverello en personne, des extraits, des florilèges ou la copie d'oeuvres entières comme les étranges Révélations du pseudo-Méthode. Trésor historique inestimable, il est aussi un " objet total " qu'il faut observer, sonder, explorer, pour extraire toutes les informations que recèlent ses matériaux, sa fabrication, son usage. Cet attachant recueil constitue un témoignage exceptionnel des préoccupations et de la sensibilité d'un petit groupe de Frères mineurs, au lendemain de la disparition de leur fondateur. Les experts réunis offrent ici les premiers résultats scientifiques de leurs études. Peut-être le plus important de leurs acquis est-il le dépassement du clivage entre sciences dures et sciences humaines au service d'une recherche faite de rigueur et d'inventivité.

08/2021

ActuaLitté

Sociologie

Actes de la recherche en sciences sociales N° 239, septembre 2021 : Santé critique (2)

Depuis une dizaine d'années, la montée en puissance du thème des " inégalités sociales et territoriales de santé " est repérable à la fois dans l'action publique et dans la recherche en sciences sociales. Paradoxalement, les inégalités de santé et les pratiques discriminatoires sont pourtant rarement réfléchies en termes de rapports de domination entre classes sociales, et a fortiori dans leur articulation avec d'autres rapports de domination (de sexe, de race, d'âge notamment). Si l'épidémie de Covid-19 a pu être analysée comme une " épidémie de classe " et, plus timidement, comme un révélateur des inégalités raciales, les questions de santé restent rarement lues sous cet angle, y compris lors des crises sanitaires majeures des dernières années. Ce numéro poursuit l'analyse des logiques de production et de reproduction des inégalités et de cumul des discriminations en matière de santé à l'aune de ces rapports de pouvoir, déjà explorée dans le n° 236-237 d'avril dernier. Dans ce numéro-ci, on mobilise des enquêtes portant sur le traitement des patient. e. s dit. e. s " roms " par la médecine urgentiste, la santé des travailleur. se. s des " très petites entreprises " et enfin la critique du pouvoir médical dans les pratiques et politiques de santé en banlieue parisienne populaire. Pour cela, les autrices mobilisent la sociologie des rapports sociaux, la sociologie du travail et la sociologie de l'action publique. A l'heure où l'épidémie de Covid-19 voit se multiplier, dans des proportions comparables à ce qu'avait produit l'épidémie de sida, les recherches incluant les sciences sociales à titre de supplément d'âme de la recherche biomédicale, ce dossier renverse la perspective et fait de la santé un objet de sociologie critique.

09/2021

ActuaLitté

Faits de société

Le trou identitaire. Sur la mémoire refoulée des mercenaires de l'Islam

Le 16 octobre 2020, la décapitation de Samuel Paty, professeur d'histoire-géographie dans un collège de banlieue parisienne, a constitué un nouveau cap pour le contentieux terroriste islamiste en France, provoquant une sidération générale. Treize jours plus tard, trois personnes perdaient la vie dans une église à Nice et le Moyen-Orient s'embrasait jusqu'à livrer une guerre d'idées à la France et à son Président, pour blasphème. Ces événements ont confirmé pour l'auteure la nécessité de réhabiliter le coeur de ce que l'idéologie islamiste tend à détruire : le sens des mots, du langage et donc de notre humanité. Ce livre repense la crise de l'expression et du langage que l'idéologie salafo-jihadiste met en lumière depuis son apparition sur le territoire français. A partir de l'analyse de l'expression populaire " J'vous l'jure sur le Coran de la Mecque ", l'auteure dévoile l'existence d'une béance, d'un trou identitaire. Son usage révèle une quête de référencement à une culture mal connue mais également la béance existant entre un individu et sa religion. Face à ce trou, des " entrepreneurs religieux ", qu'ils soient Frères musulmans, salafistes, tablighis ou jihadistes, ont investi le champ laissé par ce qui n'a pas été inscrit dans le récit familial comme national. L'islamisme masque les trous présents dans l'islamité fracturée et mal représentée en France, dans l'arabité encore abimée par le passé colonial, mais témoigne aussi d'un désir d'existence dans un monde ordonnancé par les Autres. A défaut de pouvoir refermer le trou d'un passé meurtri, quelques propositions tentent de dépasser la logique de haine associée à la mémoire du monde arabo-musulman, pour reconstruire un espace où l'histoire et les mots se réconcilient.

09/2021

ActuaLitté

Réalistes, contemporains

Nijinski. L'ange brûlé

En sept années fulgurantes, Vaslav Nijinski est devenu un mythe. Il est à la danse ce que Picasso est à la peinture : il a ouvert les portes de l'art contemporain, brisé les règles esthétiques dans un élan de génie créatif, et provoqué par cet acte délibéré un changement irréversible. Dominique Osuch revient sur la vie de ce danseur étoile et chorégraphe russe d'origine polonaise, "proto punk" qui dans les années 1910 a attiré les personnalités artistiques les plus en vue, inspiré jusqu'à Charlie Chaplin avant de sombrer dans la folie. 19 janvier 1919, Vaslav Nijinski se meurt. Ses souvenirs viennent le hanter... Il se souvient de son enfance, de son frère handicapé Stanislas, de son père danseur qui les a abandonnés tout petits, de sa mère danseuse qui a sacrifié son art pour élever ses trois enfants. Il se souvient de ses camarades à l'Académie de Danse Impériale... et des folles nuits de Saint-Pétersbourg, de ses amours tumultueuses avec le prince Lvov, avec Diaghilev. Il se souvient de la première tournée parisienne des Ballets russes, de L'Après-midi d'un faune, sa première composition chorégraphique, de ses rencontres avec Jean Cocteau, Marcel Proust et Auguste Rodin, tous trois amoureux à leur manière de sa grâce, de sa face d'ange, de son corps d'athlète. Il se souvient de son mariage en Argentine avec la hongroise Romola de Pulszky, de la répudiation de son mentor Diaghilev, de Till l'Espiègle, sa dernière composition pendant la "Grande Guerre", et de Charlie Chaplin venu l'applaudir à Los Angeles. Il ne dansera plus jamais. Ce soir, Nijinski est entré en fusion avec Dieu, qui lui a brûlé les ailes.

06/2022

ActuaLitté

Grands couturiers

Lecoanet Hemant. Les orientalistes de la haute couture

Première rétrospective consacrée à la maison Lecoanet Hemant, l'exposition Les Orientalistes de la Haute Couture s'annonce comme un voyage au coeur d'une mode chatoyante et raffinée cultivant l'art du métissage, un savant mélange des cultures française et indienne. La maison Lecoanet Hemant naît en 1979 de l'association de Didier Lecoanet, né en 1955, qui a fait ses premières armes chez Lanvin, et de Hemant Sagar, né à New Dehli en 1957. Leur fructueuse collaboration les amène à défiler de 1984 à 2000 dans le cercle fermé de la haute couture parisienne. Depuis, la maison s'est orientée vers le prêt-à-porter cosmopolite conçu en Inde. Le style Lecoanet Hemant, c'est une allure poétique qui traverse le temps et les continents. Une vision de l'Orient qui s'exprime à travers les modulations du drapé et une certaine idée du coupé-cousu à la française. Véritables marques de fabrique de la maison, le sari indien décliné à l'envi et les références à la nature sous forme d'imprimés, de tissés et de broderies aux matières originales, comme la ramie ou encore la fibre d'ananas. Spectacle éblouissant en tous points, les quelques quatre-vingt silhouettes évoquent l'héritage culturel d'une route de la soie imaginaire. L'exposition se déploie dans une élégante galerie scandée de grandes vitrines où de somptueuses tenues sont mises en scène aux côtés de mobilier et objets décoratifs tout droit sortis d'un film d'Agatha Christie. Les robes du soir brodées côtoient les châles à franges dorées non loin d'opulents manteaux damassés et autres tailleurs aux savants drapés... Une mode réjouissante digne des contes des "Mille et Une Nuits".

06/2022

ActuaLitté

Actualité médiatique internati

L'indifférence et autres horreurs. Sous l'oeil de Caïn, récits ; Et la parole de Caïn, réflexions

A travers des récits d'évènements vécus de près ou de loin, e cofondateur de Médecins du Monde nous montre comment la malédiction de Caïn se renouvelle concrètement, dans une dizaine de situations géopolitiques concrètes et touchantes, dans l'indifférence de ceux qui sont censés incarner le bien. Chacun en fonction de ses sensibilités et engagements à travers des drames dans le monde (Darfour, Tibet, Biafra, Kurdistan, mer de Chine, Jérusalem, Auschwitz, conseil de Droits de l'Homme, banlieue parisienne...) peut trouver un récit et des réflexions (en deuxième partie) susceptibles de l'interpeller. J'ai pu saisir la chance de vivre des évènements de l'Histoire contemporaine. On ne peut garder pour soi de telles opportunités qui forcément nourrissent une vie et une pensée loin de la simple morale. Quelles sont les victimes et quels sont les bourreaux ? Les choses sont toujours moins faciles qu'il n'y parait au simple élan naïf du coeur. Les histoires narrées m'ont paru didactiques. Ce sont des histoires vécues de près ou de plus loin remaniées sur le seul plan du romanesque qui leur donne une dimension dramatique et parfois drôlesque qui les approche encore plus du réel. Ne pas transmettre est tuer, faire disparaitre de l'Histoire et donc des Hommes pour une seconde fois. C'est ce que font finalement les idéologies qui tordent les faits pour les faire entrer dans leur logiciel de perception d'un monde et de sociétés rêvées. Il me parait nécessaire de regarder le monde, le comportement des hommes, le sort de victimes dont il ne faut pas faire des héros et dont le futur n'est pas forcément éthique. Il appartient aux êtres humains de sans cesse perfectionner le monde, d'avancer éternellement vers la liberté en n'omettant pas l'incroyable : l'égalité de droits et le distingo entre morale et éthique.

10/2021

ActuaLitté

Récits de mer

Ports et rivages. Anthologie

Toute sa vie, André Suarès a nourri un immense amour pour la mer, ses ports et ses rivages, sa beauté et ses mystères. Ni le demi-siècle qu'il passa à Paris, ni son oeuvre abondante vouée aux plus nobles quêtes intellectuelles, esthétiques et spirituelles ne permettent cependant d'en prendre d'emblée conscience. On le sait natif de Marseille, mais auteur d'un hommage aussi tardif quambigu à sa ville natale (Marsiho) ; on lui connaît un voyage breton au début du siècle, à l'origine d'un de ses premiers livres (Le Livre de I'Emeraude), resté toutefois moins célèbre que le Voyage du Condottière - ode à l'Italie et à ses trésors artistiques. La postérité a surtout retenu à vrai dire le portraitiste d'un grand nombre d'écrivains et d'artistes, l'essayiste prolifique courtisé par La Nouvelle Revue française et cent autres revues, le pamphlétaire anti-germaniste, prophète de la tragédie hitlérienne. N'oublions pas trop vite, dans les interstices d'une vie et d'une oeuvre animées par la passion de I'art et la recherche de la grandeur, le Provençal épris d'otium marin loin des mesquineries et de l'agitation de la vie liftéraire parisienne, le fils adoptif des rivages de Cornouaille, le contemplateur sensuel des beautés méditerranéennes. Suarès s'est défini une fois pour toutes comme "homme de la mer avant tout". A. de R. Cette riche anthologie, complétée par des notices et des index a été conçue par Antoine de Rosny, professeur de lettret classiques et membe du comité Suarès. Elle met en lumière une clef de lecture méconnue de l'oeuvre d"André Suarès (1868-1948), l'un des pionniers de La NRF, et constitue une merveilleuse invitation au voyage.

11/2021

ActuaLitté

Historiens

L'origine de l'Homme. Edouard Lartet (1801-1871) de la révolution du singe à Cro-Magnon

Aujourd'hui, nous savons que l'âge de la terre se compte en milliards d'années et celui des hominidés en millions. Mais, au début du XIXe siècle, l'idée même d'une émergence très ancienne de l'humain paraît une hérésie. Au détour des années 1820, Edouard Lartet, jeune avocat stagiaire à Paris, se passionne pour quelques animaux fossiles trouvés dans sa terre gersoise. L'archéologie en est alors à ses débuts. En 1834, il envoie sa première communication au Muséum de Paris. Porté par ses découvertes, Lartet abandonnera le droit pour consacrer le restant de ses jours à rechercher l'existence de l'homme fossile. L'avènement de l'origine ancienne de l'homme est une révolution scientifique, culturelle, morale et psychique dans laquelle Edouard Lartet a joué un rôle majeur. La notion même de préhistoire, d'une humanité antédiluvienne, heurte préjugés, dogmes et acquis. Lartet subi des oppositions et censures, mais poursuit inlassablement ses fouilles. Servi par un caractère tenace et une chance insolente, son parcours est jalonné de découvertes extraordinaires : le premier singe fossile européen, à Sansan dans le Gers ; les premiers outils validés en grotte, à Aurignac, en Haute-Garonne ; puis les premières oeuvres d'art préhistoriques et, enfin, une sépulture maintenant connue de tous, celle de Cro-Magnon aux Eyzies en Dordogne. En quarante ans d'une intense activité scientifique, Edouard Lartet croise tout ce que la France, mais aussi l'Angleterre, compte de paléontologues, avec lesquels il débat sans relâche. Des illustrations, encarts et courtes fictions animent l'ouvrage, formant une vaste fresque d'un siècle passionnant, entre vie parisienne et monde rural, entre monarchie, empire et république, entre croyance et raison, entre mythe d'Adam et réalité de Cro-Magnon.

06/2021

ActuaLitté

Biographies

Paul Morand

C'est au chevet d'un Marcel Proust mourant que s'affirme la vocation littéraire de Paul Morand ; et c'est dans le vacarme d'une modernité incarnée par Jean Cocteau qu'elle va s'épanouir. Ce rejeton de la bourgeoisie parisienne, éclairée, artiste, aura connu tant d'astres de la bohème comme de l'élite républicaine. Deux mondes étanches qui vont former sa personnalité et dessiner sa double carrière de diplomate et d'écrivain. D'emblée, dans ses nouvelles et ses romans, Morand épouse les prouesses de son siècle en rompant avec un monde englouti à jamais par la Grande Guerre. Il roule vite, il vole loin. La terre a rétréci et il le fait savoir. L'écrivain au style étincelant, classique mais si reconnaissable, fait découvrir aux Français la magie de l'ailleurs. Sous de fausses allures de dilettante, cet amateur de sport et de jolies femmes trouve le temps d'écrire une oeuvre très ample qui ne s'arrêtera qu'à sa mort. S'il n'a jamais été fâché avec la géographie, Morand l'aura parfois été avec l'histoire. En 1940, il choisit Vichy alors qu'il est en poste à Londres. Sa proximité avec les rouages de la collaboration et sa fidélité indéfectible à Pierre Laval lui vaudront, la guerre finie, des années d'opprobre, d'exil et de solitude. C'est tard, à travers ses publications posthumes, qu'apparaît au grand jour un antisémitisme longtemps occulté. La lecture d'archives jusqu'ici inaccessibles, journaux intimes, correspondances inédites, a permis à l'auteur de cette biographie, la première depuis un quart de siècle, de signer le portrait d'un Morand à tant d'égards méconnu. Cette existence, faite de trajectoires superposées, trouve enfin ses ressorts et sa vérité.

11/2020

ActuaLitté

Romans policiers

A la source

Après plusieurs années passées au sein de la direction centrale de la police judiciaire, le commandant divisionnaire Floréal Sassone intègre le commissariat de Bobigny. Il aspire à revenir là où il a grandi, dans cette ville de Seine-Saint-Denis qu'il ne reconnaît plus. Il compte s'installer pour de bon avec Sabine, une jeune capitaine de vingt ans sa cadette. Cultiver son jardin dans son pavillon de banlieue parisienne, prendre des vacances sur la côte atlantique et présenter sa fille à sa nouvelle femme. Voici le projet du reste de sa vie. Mais en ce mois de juillet 2018, dans l'euphorie du sacre mondial de l'équipe de France de football et d'un été sans attentat, un dossier banal, impliquant un voyou devenu son indic, va l'entraîner dans une affaire d'Etat. Doutant de sa hiérarchie, Floréal n'a pas d'autres choix que de faire confiance à son "tonton" imprévisible, calculateur et fuyant. Selim, son nouvel informateur, symbole d'une génération montante de caïds sans foi ni loi, tient d'une main ferme certains des quartiers de Bobigny, avec deux de ses amis. Et s'il y a une chose qu'il déteste au plus haut point, ce sont bien "les condés" . Pourtant, persuadé que la justice le soupçonne de meurtre, il rompt le serment passé dans son enfance avec ses complices : ne jamais collaborer avec la police, quoi qu'il en coûte. Voilà Selim relégué au stade de vulgaire balance, de renégat de la voyoucratie, pris dans l'engrenage infernal du mensonge et poussé à s'allier avec l'ennemi. Entre faux-semblants, trahisons et duplicités, Floréal et Selim vont devoir s'apprivoiser et remonter à la source du mal, pour enfin découvrir qui les manipule.

07/2022

ActuaLitté

Romans historiques

La Marquise des ombres

L'auteure de L'Infidèle nous invite dans l'aristocratie parisienne du XVIIe siècle à la rencontre de la marquise de Brinvilliers, jeune femme aspirant à une vie de douceurs, ambitieuse confrontée à la désillusion, meurtrière aux mobiles à jamais controversés... Après une enfance endeuillée par la mort de sa mère, Marie-Madeleine d'Aubray arrive en 1643 à Paris, où son père est nommé lieutenant civil. La jeune femme rêve sa vie future et s'imagine grande dame, riche, fêtée et, par-dessus tout, aimée. Le mariage organisé par son père avec Antoine Gobelin, bientôt marquis de Brinvilliers, ne lui apportera que le confort financier, sans combler ses désirs. Ses deux vraies passions, l'amour et l'argent, vont vite trouver à s'incarner en deux hommes qui seront mêlés à sa vie : Pierre-Louis de Penautier, trésorier des états de Languedoc et homme d'affaires, et Jean-Baptiste de Sainte-Croix, aventurier et alchimiste. Le destin de la marquise de Brinvilliers est tracé. Dépensant sans compter pour satisfaire ses goûts de luxe et ceux de son amant, elle se lance dans des placements aventureux conseillés par Penautier, elle vivra des années brillantes sans cesser d'être au bord de la ruine. Prête à tout pour sauver les apparences qui lui tiennent lieu de bonheur, Marie-Madeleine ne saura pas arrêter l'enchaînement qui la mènera jusqu'au crime : c'est la sombre " affaire des poisons ". Autour d'une femme entraînée par sa faiblesse et ses passions, Catherine Hermary-Vieille a peint la vie d'une société et d'une époque où l'éclat des uns ne cache pas la misère des autres. Un extraordinaire travail de recherche lui a fait découvrir un personnage fascinant, émouvant, inoubliable, que sa sensibilité et son talent lui ont permis d'animer.

07/2021

ActuaLitté

Littérature française

Les faux beaux jours. Livre 1, (1950-1960)

Les faux beaux jours est le récit d'un départ. Entre les spires, les remous des souvenirs et l'inconnu qui l'attend, Osuna quitte la banlieue parisienne pour une ville au bord de l'Atlantique. Assiégée par un irrémédiable sentiment de perte, la jeune adolescente inscrit en elle une géographie de l'exil. " J'ai tout vu et tout cessé de voir en un instant, passé et avenir confondus. Quelque chose m'avait échappé, que je ne retrouvais pas. " Par l'écriture, elle se signe et gravit l'espoir dans la ville de Biarritz. Grandir est un exercice périlleux, une parole tremblante et forte. Mais comment s'érige un corps au milieu des séismes et multiples menaces... ? Au pied de ces adultes qui l'enferment, Osuna va-t-elle éprouver les courants amoureux ? Sous quels climats, sous quels méridiens va-t elle aborder son équateur ? Maïté Villacampa nous entraîne dans la cohorte vacillante de la mémoire, ce théâtre d'ombres où nous butons sur nous-mêmes malgré tous les voyages. Quelles curieuses extractions se substituent-elles à nos contradictions et paradoxes difficiles à jouer librement ? Peut-être s'adresser à ce livre selon les pointillés, vaporiser en ondes et autres bouffées d'air. Extrait de la préface L'enfance, l'adolescence, la jeunesse : " les beaux jours ", dit-on souvent, " le bel âge ". Est-ce bien sûr ? Celui ou celle qui, comme Osuna, garde les " yeux ouverts " et " le plus longtemps possible ", doit peut-être convenir que ce sont souvent, en réalité, de " faux beaux jours ", construits sur un faisceau de faux semblants, de vérités tues ou de francs mensonges. Fabienne Casta-Rosaz. Sur l'illustration de couverture, collage de Maïté Villacampa, figurent des éléments empruntés au peintre d'art brut Henry Darger.

12/2021

ActuaLitté

Histoire internationale

La démocratie congolaise "brûlée" au pétrole

Il y a eu une démocratie congolaise conquise avec calme et espoir dans l'enceinte de la Conférence nationale souveraine à Brazzaville au tout début des années 1990. Mais cette " volonté des urnes " s'est dissoute dans la fièvre de l'or noir. Les intervenants extérieurs - particulièrement une " certaine " France à travers les hommes de l'Elysée, ceux de la compagnie pétrolière Elf et ceux des réseaux maffieux (affairistes et politiciens mêlés) - ont épaulé pendant 15 ans le régime totalitaire de Sassou-Nguesso soutenu, d'autre part, par ses voisins et homologues gabonais et angolais, également " bons amis de la France ". Aussi, dès 1991, Elf et ses comparses ont-ils comploté pour renverser la démocratie pluraliste naissante. En août 1992, les urnes ont sanctionné le dictateur ; mais les jeunes institutions ont été démantelées pour consacrer, en octobre 1997, le retour de Sassou II. Les guerres congolaises consécutives et successives (1997-1998) n'ont pas eu pour but de défendre les acquis démocratiques ni les intérêts vitaux du peuple congolais. Elles sont bien le fait d'acteurs politiques connus, nationaux et étrangers. La France - la " Françafrique " - a participé directement par argent, armement, mercenaires, conseillers interposés, à l'anéantissement de Brazzaville et à la tribalisation de la société congolaise. L'auteur " revisite " cette crise meurtrière dont les abcès n'ont pas encore été crevés. Une revue de la presse afro-parisienne ainsi qu'une analyse des positions de la diaspora complètent cette évocation. Le vœu final : qu'une commission d'enquête dans un cadre démocratique s'attaque enfin à l'impunité au Congo, tant des crimes économiques que des crimes de guerres et des crimes contre l'humanité, commis avec la complicité de certains étrangers.

05/2000

ActuaLitté

Littérature érotique et sentim

Toi. Moi. Maintenant ou jamais

Pourquoi lutter contre le destin ? Peut-on vraiment tourner la page de son premier amour ? C'est en tout cas ce que pensait Charlotte. Jusqu'à ce que son passé resurgisse, bouleversant tous les repères de la vie qu'elle s'est efforcée de reconstruire. Un passé aux traits séduisants, au charme irrésistible et au sourire impertinent. Un passé qui s'appelle Jérémiah et qui, aujourd'hui encore, parvient à provoquer en elle des émotions qu'elle pensait disparues. Car il a été son premier amour, le plus sincère, le plus intense. Un amour qu'elle a choisi d'enterrer il y a dix ans. Mais aujourd'hui, Jérémiah est de retour, bien décidé à la reconquérir et à retrouver la jeune femme dont il est tombé amoureux. Et pour cela, il a un plan complètement fou : l'obliger à réaliser ses rêves de jeunesse avec lui, même si elle n'a gardé aucun souvenir des voeux qu'elle a formulés dix ans plus tôt. Avec Toi. Moi. Maintenant ou jamais, Emily Blaine confirme son talent d'écrivain en nous offrant une romance intense qui sonne juste, portée par des personnages marquants et profonds et qui aborde avec finesse les obstacles de la vie d'aujourd'hui. "Une saga passionnée et passionnante à lire d'urgence". AuFéminin A propos de l'autrice Révélée par la série phénomène "Dear You" et confirmée par le succès de chacun de ses nouveaux titres, Emily Blaine est devenue, avec plus de 500 000 exemplaires vendus, la reine incontestée de la romance moderne à la française. Bretonne de coeur et parisienne d'adoption, elle envisage l'écriture comme un plaisir et, malgré son succès impressionnant, met un point d'honneur à rester proche de ses lectrices et à ne pas se prendre trop au sérieux.

05/2020

ActuaLitté

Histoire et Philosophiesophie

La Vénus hottentote entre Barnum et Muséum

Originaire du cap de Bonne-Espérance, la Vénus hottentote, de son vrai nom Sarah Baartman, fut présentée au public comme "le plus merveilleux phénomène de la nature" dès son arrivée à Londres en 1810. Affublée d'un fessier hors de proportion (stéatopygie), elle fut ainsi chosifiée comme "monstre" de son vivant. A partir de septembre 1814, elle défraya la chronique parisienne avant de mourir dans les derniers jours l'année suivante. Son corps, entièrement moulé puis disséqué au Jardin des plantes, allait un temps rejoindre les collections d'anatomie comparée du Muséum national d'Histoire naturelle. Prise pour type de race "sauvage", la Vénus hottentote n'en perdit pas tout prestige. Ses représentations s'avérant toujours contemporaines de ses usages scientifiques et sociaux, elle parut indistinctement un sujet d'enquête toujours révisable au crible des connaissances et la victime idéale, sollicitée, d'un exorcisme de masse. Au centenaire de sa mort, elle restait une célébrité. Dans le périmètre du Muséum, elle passa des galeries d'anatomie à celles d'anthropologie avant que son moulage, devenu sculpture ethnographique, en vint à exemplifier dans les vitrines du Musée de l'Homme la survivance des "Vénus" stéatopyges de la lointaine préhistoire. Les différents chapitres de ce livre offrent des clés de lecture des imaginaires collectifs, tant savants que populaires, sans nier les zones d'ombre qui entourent la biographie de Sarah Baartman. Ils mettent en évidence les "métamorphoses" complexes de la Vénus hottentote au fil de ses appropriations naturalistes, morales et juridiques, depuis les premiers témoignages des professeurs du Muséum qui l'examinèrent en mars 1815 (Georges Cuvier, Henri de Blainville) jusqu'aux débats du Sénat qui préludèrent à la restitution puis à la cérémonie nationale d'inhumation de ses restes, en août 2002, en présence du président d'Afrique du Sud Thabo Mbeki.

06/2013

ActuaLitté

Littérature française

Lucienne

Lucienne a soixante-seize ans et vit seule à l'entrée d'un petit village du sud-ouest de la France. Elle est veuve et n'a pas beaucoup de compagnie en dehors de ses lapins et de son aide ménagère, Yvonne, qui vient le vendredi. Elle a pris l'habitude d'aller au cimetière tous les jours pour papoter avec son défunt mari Edmond et partager avec lui ses angoisses, ses pensées sur la vie quotidienne, mais aussi sur la vieillesse, la solitude, le monde moderne et ses nouvelles règles. Souvent elle lui décrit avec humour sa vision et les travers du monde contemporain. Depuis la dernière guerre, elle a vécu une existence monotone rythmée par les saisons et les travaux de la ferme, les visites chez le docteur ou les courses chez le boucher. A petits pas, elle nous laisse découvrir son intimité, son passé, l'accident qui a tué Edmond et le grand trou qui remplace sa jeunesse effacée par l'amnésie à l'âge de dix-huit ans. Sa nouvelle amie Eglantine est une Parisienne un peu délurée qui a eu une vie bien remplie, passionnante, pleine de sorties, d'amants, de soirées, de spectacles et de bijoux. Leurs conversations vont éclairer Lucienne qui va prendre peu à peu conscience de la médiocrité de son existence. Le départ brutal de Joseph, un clochard auquel elle donnait un abri depuis le début de l'hiver et à qui elle s'était attachée, la bouleverse si profondément qu'elle prend une série de décisions à l'emporte-pièce qui ne seront pas sans conséquence. Ces actes de liberté l'amèneront chez les gendarmes puis chez les fous... Qu'importe, elle est sur le chemin de ses origines et de son identité.

11/2011

ActuaLitté

Photographie

Photographies à l'oeuvre. Enquêtes et chantiers de la reconstruction. 1945-1958

À la Libération, le ministère de la Reconstruction et de l'Urbanisme (MRU) fut chargé de remédier aux destructions de la guerre autant qu'à la vétusté de l'habitat. Dès 1945, un service photographique interne documente l'état du bâti et surtout les constructions nouvelles. Plus de trente-six mille clichés sont ainsi réalisés jusqu'en 1958, date à laquelle le terme de "reconstruction" disparaît de l'intitulé du ministère. Le livre raconte cette histoire en mettant l'accent sur quelques chantiers et enquêtes remarquables, issus de ce fonds en grande partie inédit. Dans l'immédiate après-guerre, le MRU engage des"chantiers d'expérience" ; parmi ceux-ci, divers types de maisons préfabriquées à Noisy-le-Sec, et la vaste reconstruction du centre-ville d'Orléans. Vues générales, ouvriers au travail, phases de construction illustrent ici l'urgence de rebâtir. Les "chantiers d'Etat" répondent, eux, au besoin de loger mieux et davantage une population qui s'accroît. Du Havre à Marseille, les opérateurs du ministère photographient les premiers grands ensembles. Parallèlement, des "enquêtes sur l'habitat" accompagnent, au début des années 1950, des études sociologiques soutenues par le MRU. Elles décrivent des quartiers populaires à Rouen et Petit-Quevilly, en Normandie, au Chambon-Feugerolles, près de Saint-Etienne, à Montreuil-sous-Bois et à Pantin, en région parisienne. La plupart sont dues à Henri Salesse, photographe au MRU pendant près de trente ans. On y découvre les logements insalubres mais aussi les habitants et la vie de rue. Les images du MRU rendent sensibles les enjeux urbains, et plus largement sociaux, de la France d'après-guerre. Elles constituent aussi un exemple de cette production "grise" (administrative ou industrielle) que l'histoire de la photographie commence à étudier.

03/2012

ActuaLitté

Littérature étrangère

J'ai tué la princesse

" Le jour de leur arrivée, elles étaient allées à une soirée donnée par un ami de Phuong, étudiant lui aussi. La conversation avait immanquablement tourné autour de la consommation de viande de cheval et du gavage des oies. Les Anglais se méprennent toujours sur les sourires polis des Françaises à l'évocation de tels sujets, persuadés qu'elles sont sincèrement amusées, et convaincus d'avoir trouvé là le meilleur moyen de s'offrir une petite partie de ooh-lo-la, comme ils disent. " Après une soirée arrosée et enfumée, Véronique, photographe parisienne un brin insouciante, quitte son amant rasoir en claquant la porte. Chagrin d'amour et gueule de bois l'attendent au réveil. Un cocktail familier pour la belle jeune femme, à un détail près : dans la nuit, sous l'influence de substances plus ou moins licites, Véronique a tué la princesse de Galles. Car sinon, comment expliquer la carrosserie cabossée de sa Fiat Uno blanche- la voiture recherchée par toutes les polices de France en ce matin du 31 août 1997 ? Il fallait une bonne dose de culot et d'irrévérence pour s'attaquer à l'un des événements les plus couverts par les médias mondiaux ces dix dernières années. Pluie de reportages touchants, hommages et témoignages bouleversants, messages d'adieu, fleurs et bougies par milliers... Face à une telle déferlante d'émotion, le regard ironique et léger de Dan Rhodes semble bien salutaire. Pour lui, l'accident n'est que prétexte à une peinture hilarante et décalée des Français tels qu'ils sont vus par leurs chers voisins anglais. Des personnages plus loufoques les uns que les autres et des situations aussi improbables que drôles : voilà la recette secrète d'un auteur qui ne se prend décidément pas au sérieux.

04/2005

ActuaLitté

Sociologie

L'invention des origines. Sociologie de l'ancrage identitaire

Les sociétés modernes ont été qualifiées de " liquides " : les individus seraient " nomades ". Ce livre infirme une telle vision. S'il est vrai que les mobilités, physiques ou virtuelles, caractérisent bien la seconde modernité, cela ne signifie pas que les individus soient sans attaches. Ils ont autant besoin de sécurité ontologique que les hommes et les femmes des générations antérieures. Ce qui a changé, c'est le fait que leurs communautés d'appartenance, leurs références et leurs attaches sont désormais de plus en plus " choisies ". L'un des ancrages nécessaires à une certaine stabilité de l'identité se joue avec les origines, avec ce qui peut être considéré comme un " chez-soi d'origine ". C'est pour cette raison que ce livre repose sur une enquête portant sur des personnes parties de province pour s'installer en région parisienne ou à Paris. On découvre ainsi comment chacun s'arrange avec son histoire pour posséder des ancrages identitaires qui donnent sens à son parcours biographique. Dans ce type de parcours, les liens, les lieux et les temporalités s'entrecroisent sans cesse. L'individu se situe au carrefour du " nous familial " et du " je ", de l'ici et de l'ailleurs, d'aujourd'hui, d'hier et de demain. Entre origines familiales et origine de soi, les individus " bricolent " pour être tenus par des appartenances et par des lieux tout en gardant le sentiment d'être eux-mêmes. Ceux qui travaillent sur la " mobilité " (aussi bien géographique que psychologique), sur la famille ou sur la construction identitaire seront intéressés par ce livre. De lecture fluide, enrichi de nombreux exemples, il retiendra l'attention de tous ceux qui souhaitent mieux appréhender les spécificités de l'homme contemporain.

05/2006

ActuaLitté

Sciences historiques

La gloire et le jeu. Des hommes et des chevaux (1766-1866)

A la fin de l'hiver 1766, devant la cour réunie, à la plaine des Sablons transformée en hippodrome, le duc de Brancas défie, par cheval interposé, un gentleman anglais. C'est le début des courses en France. Car le duc, bien que battu, ne renonce pas. Avec une poignée d'aristocrates fortunés qui partagent son goût du jeu et son amour de la gloire, il va se battre pour introduire en France des chevaux rigoureusement sélectionnés depuis des générations par les éleveurs anglais et que l'on appellera " pur sang ". Bientôt, à Vincennes comme à Fontainebleau, les privilégiés se pressent pour admirer des chevaux dont la généalogie est à l'image de ceux qui les élèvent et les possèdent. Un temps, le cheval de sang, symbole de la noblesse, est rejeté sous la Révolution. Mais Bonaparte, qui a découvert en Egypte le cheval arabe, comprend vite son importance dans la guerre de mouvement et de vitesse. Devenu empereur, il établit officiellement les courses françaises. Il veut faire mieux que les Anglais et encourage la production nationale d'élite. Les régimes se succèdent tandis que sont créées les institutions qui organisent les courses, notamment le Jockey Club, l'un des temples du jeu et des élégances de la vie parisienne. Pour les uns, ces courses ne sont que faste et ostentation. Pour d'autres, elles devraient être une " question d'utilité publique, de richesse et de prospérité nationale ". Mais désormais des spectateurs de plus en plus nombreux viennent tenter leur chance pour quelques sous sur les hippodromes. Les formidables succès de Monarque, l'un des plus beaux chevaux du XIXe siècle, et de Gladiateur, dont la renommée dépasse les frontières, ouvrent des perspectives à toutes les spéculations... Nicole de Blomac, qui a été éleveur pendant trente ans, est diplômée de l'Ecole des hautes études en sciences sociales.

03/1991

ActuaLitté

Histoire de France

SERVIR L'ETAT FRANCAIS. L'administration en France de 1940 à 1944

" Le maintien de l'ordre public, indispensable à la vie de la nation, doit être assuré par des mains françaises, des bras français, des têtes françaises ", déclarait en janvier 1942, devant la police parisienne réunie pour prêter serment de fidélité au maréchal Pétain, le ministre de l'Intérieur Pucheu. Mais revendiquer ainsi une pleine souveraineté _ grâce à laquelle Vichy entendait construire, sur les ruines de la République, la France autoritaire, corporatiste et xénophobe de la Révolution nationale _ était illusoire, dans un pays occupé aux trois cinquièmes et dont tous les actes étaient contrôlés étroitement par les Allemands. A partir d'une analyse minutieuse des rouages de l'Etat français, Marc Olivier Baruch démontre à quel point la revendication de servir face à l'ennemi dont se firent gloire les hauts fonctionnaires de Vichy revint trop souvent à servir l'ennemi. Pour n'avoir pas su, ou pas voulu, dépasser l'obligation d'obéissance formelle et réfléchir à la portée de ses actes, la plus grande part de la fonction publique française se trouva engagée, parfois à son corps défendant, dans la collaboration avec l'occupant nazi _ jusque dans ses aspects les plus sombres, quand vint le temps de la répression et des rafles. Quelques rares fonctionnaires cependant sauvèrent l'honneur en s'engageant dans une action résistante, parfois au prix de leur vie ; on ne saurait pour autant voir dans la masse, pour l'essentiel attentiste et au mieux résistante de la onzième heure, des serviteurs fidèles de Vichy autre chose qu'une bureaucratie d'abord soucieuse de préserver sa place dans l'Etat. Ancien élève de l'Ecole polytechnique et de l'Ecole nationale d'administration, Marc Olivier Baruch est administrateur civil au ministère de la Culture. Docteur en histoire, il est actuellement chercheur au CNRS (Institut d'histoire du temps présent).

07/1998

ActuaLitté

Romans historiques

Morts pour la France. Tome 2, Le feu de l'enfer

1916-1917. La Grande Guerre fait rage. John Christopher Finlay, correspondant permanent en Europe du Washington Times, qui a noué depuis son arrivée à Paris en 1913 des amitiés et des amours dans tous les milieux de la vie parisienne, va se trouver plongé dans le feu de l'enfer. Il rencontre Joffre et Pétain qui vient d'être nommé à la tête de toutes les troupes de la région fortifiée de Verdun. Empruntant à plusieurs reprises la " voie sacrée ", Finlay mesure l'impressionnant mouvement de troupes et de matériel roulant vers les lignes de front. Au fil des semaines et des rumeurs, la vérité se fait jour dans sa tête : le projet du haut commandement allemand, qui voulait saigner à blanc l'armée française, a échoué, l'armée ennemie connaît la même hémorragie. En vivant des jours durant aux côtés des " poilus " dans la boue, parmi les rats et les morts, il mesure le gouffre qui sépare les décisions prises dans les états-majors et la réalité de cette guerre. A Paris la vie continue, la fête se déploie encore, mais elle se cache derrière les portes des restaurants des grands boulevards et celles des cabarets. Le Rendez-Vous de Mme Clarisse ne désemplit pas. Ardemment épris de Rosa di Bellagio et de l'actrice Isabelle Saynac, Finlay se passionne pour les destins labyrinthiques de ces jeunes femmes : les unes ne vivent que pour la révolution, les autres font une fulgurante carrière avant de tomber, telle Mata-Hari, victimes de leur séduction. Emporté par l'amour, la révolte, mais aussi la compréhension du patriotisme, Finlay - avec l'entrée en guerre des Etats-Unis en avril 1917- devient à son tour un combattant.

09/2003

ActuaLitté

Sociologie

Mémoires. Tome 1, Ma belle époque 1947-1969

" Les illusions de la Libération, la vie mesquine, la grogne dans le métro, la terreur de la bombe, la honte de la Shoah, les premières douleurs de la décolonisation : quand on a vingt ans, terrible époque ! J'étais trotskiste et sartrien. Mais une fois libéré de ces carcans, ma belle époque a commencé. Tout semblait à nouveau possible, il suffisait d'écouter les gens : plus on les écoutait et plus ils parlaient. Écouter, enquêter, penser en toute liberté ! Je me suis fait sociologue, avec passion. Bientôt viendrait le temps de l'aventure américaine, de la Californie à Harvard, celui des enquêtes de terrain. Comment oublier le regard des employées des Chèques postaux écoutant mes questions ? Ce fut aussi le temps de l'aventure politique, à Esprit et au Club Jean-Moulin. C'est avec Mai 68 que se clôt ma belle époque. Il faut dire que c'est dans mon amphithéâtre précisément, à Nanterre où j'enseignais alors, que Daniel Cohn-Bendit fit ses premières armes un beau jour de novembre 1967... Quoi qu'il en soit, cette révolution n'allait décidément pas dans le sens de ce qui, jusque-là, avait été mon engagement de sociologue et d'intellectuel. " L'un des plus illustres sociologues français, dont l'œuvre signe l'engagement réformateur (le Phénomène bureaucratique, la Société bloquée, l'Acteur et le Système, État modeste, État moderne, la Crise de l'intelligence notamment), livre le premier volet de ses Mémoires, qui court depuis sa naissance dans une honnête famille de la banlieue parisienne jusqu'en Mai 1968. Portraits, anecdotes, instantanés de vie : voici l'histoire d'une formation intellectuelle au cœur des Trente Glorieuses, ces années qui ont tant marqué la France.

10/2002

ActuaLitté

Sciences historiques

Le Pré Saint-Gervais. Chroniques citoyennes (1904-2004)

Au début du XXe siècle, le Pré Saint-Gervais, commune urbaine aux allures villageoises, appartient au département de la Seine. Elle est devenue la plus petite agglomération de la ceinture parisienne au cours de son existence. Ces chroniques citoyennes présentent une galerie de portraits d'habitants aux histoires singulières et d'élus engagés qui ont construit la ville d'aujourd'hui. Vivante cité ouvrière, le Pré Saint-Gervais abrite des industries qui fabriquent des automobiles, des bicyclettes et des pianos. Proches de la Villette, nombre d'artisans gervaisiens trouvent leurs matières premières aux abattoirs. La Butte du Chapeau-Rouge, lieu mythique de rassemblements ouvriers et contestataires, gervaisienne jusqu'en 1930, reçoit Jean Jaurès qui y prononce, en 1913, ses discours contre la guerre et la loi des trois ans, allongeant la durée du service militaire. Une utopie sociale se réalise, menée par Jean-Baptiste Sémanaz puis par son successeur Eugène Boistard. L'habitat insalubre, la santé et l'éducation sont au coeur des préoccupations de ces équipes socialistes innovantes. Elles mettent en place l'Université Populaire Gervaisienne, association qui propose à une population adulte des formations techniques et une initiation aux arts. Cette dernière permet à tous les citoyens d'accéder au sport à travers l'Education Physique Populaire Gervaisienne. Issue de ce laboratoire du socialisme municipal traversé par la guerre de 14-18, la cité-jardins et ses équipements transforment la ville de fond en comble en apportant modernité et progrès social. La Seconde Guerre mondiale et ses conséquences ralentissent cependant cette mutation. Les Trente Glorieuses et la poussée démographique locale relancent le processus d'évolution de la ville sous les mandats des maires Edmond Pépin et Fernand Blanluet. Enfin, l'Union de la Gauche marque un tournant politique riche de grandes heures avec ses maires Marcel Debarge, Claude Bartolone et Gérard Cosme.

11/2014

ActuaLitté

Psychologie, psychanalyse

L'affaire Romand : Le narcissisme criminel. Approche psychologique

Le samedi 9 janvier 1993 au matin, à son domicile de Prévessin, un petit village de l'Ain, Jean-Claude ROMAND fracassait le crâne de son épouse à l'aide d'un rouleau à pâtisserie. Dans la même matinée, armé d'une carabine 22 long rifle, il abattait ses deux enfants, âgés de 7 et 5 ans. L'après-midi, il se rendait chez ses parents à Claivaux-les-lacs, et les tuait avec la même arme. Puis il gagnait la région parisienne où, dans la soirée, il tentait d'étrangler avec une cordelette une amie qui avait été sa maîtresse. Rentré chez lui, après une journée de prostration, il absorbait des barbituriques et mettait le feu à sa maison. Depuis près de vingt années, il se faisait passer pour " le Docteur ROMAND, chercheur auprès de l'OMS à Genève ", alors que ses études s'étaient arrêtées en deuxième année de médecine, et qu'en fait il avait vécu - faisant miroiter à sa famille de juteux placements en Suisse -, sur l'argent de ses parents, de sa belle-famille et de son amie... Au moment du drame il avait tout dépensé et était aux abois sur le plan financier. Après quatre autres psychiatres, les docteurs TOUTENU et SETTELEN ont été conjointement désignés comme experts par le Juge d'Instruction pour un ultime avis. Ils ont rencontré ROMAND en prison et ont bénéficié d'un large accès au dossier. Dans cet ouvrage, par petites touches, ils reconstruisent le puzzle, et montrent comment la pathologie de l'enfant Jean-Claude s'est trouvée induite par les exigences narcissiques de son entourage familial et scolaire. Et comment, une fois adulte, ROMAND a poursuivi sur sa lancée, instrumentant, tout en en souffrant, l'aveuglement de son entourage.

03/2003

ActuaLitté

Policiers

Malamorte

" C'est sur mon bureau qu'échouent les dossiers dont personne ne veut, les cadavres qui ne feraient pas lever un sourcil à un gratte-papier des chiens écrasés, les victimes anonymes des crimes d'après boire, les vies gâchées pour rien, les destins lacérés des assassins et de leurs victimes confondus dans la même misère, dans la came, dans le vice, dans les jalousies morbides carbonisant des générations entières au fond d'un taudis en bordure de la Nationale. " Ce bureau, c'est un cagibi, un placard dans une aile à moitié désaffectée du commissariat de Bastia, où ce policier corse a échoué, après la critique de trop contre ses supérieurs, la bagarre de trop avec ses collègues. Pourtant sa carrière dans la police avait bien démarré : 7 ans dans la banlieue parisienne à la brigade des stups puis une mutation à la police judiciaire de Bastia la ville où il a grandi. Mais très vite, il a été déçu, écoeuré par les ordres des chefs, les affaires oubliées volontairement, les arrestations arbitraires, la corruption, les magouilles quotidiennes. Il travaille seul à présent, sur des affaires mineures en apparence. Comme celles du meurtre d'Hakima, 5 ans et de sa mère Khadija. Ce policier va chercher partout le coupable, comme il cherche partout la vérité . Une enquête, le temps d'un été pluvieux. Le portrait d'une île loin des clichés et des visions de carte postale où se croisent élus, voyous, braqueurs et assassins, travailleurs immigrés, continentaux en mal d'une existence qu'ils espèrent plus douce. Le policier sillone la ville : des bars pourris aux lotissements à des kilomètres de la mer, des bidonvilles installés près des autoroutes aux villas des beaux quartiers. Il ne cessera jamais de chercher.

05/2019