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Coline Mottin

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Romans de terroir

La Ferme du vieux château

Dans cette jolie bourgade tranquille, l'irruption d'un homme jeune, citadin, pressé et mystérieux, fait sensation. Il s'appelle Jean Laforest. Que vient-il faire, frimant dans sa voiture de luxe, alors que depuis des années aucun Laforest n'est apparu à Mazereix ? De cela chacun se félicite : trop de mauvais souvenirs s'attachent à ce nom ! Jean, récent héritier des maisons familiales, a voulu connaître le village natal de ses parents où dort un secret qu'il soupçonne depuis son enfance. L'hostilité à laquelle il se heurte le déconcerte malgré tout : qu'a bien pu faire le grand-père Eugène, le héros vénéré, pour susciter une vindicte si tenace ? Qu'importe ! Séduit par les constructions ancestrales, Jean décide d'entreprendre leur réhabilitation. Mais, pris par sa profession, il doit engager Isabelle Colin qui oeuvrera comme chef de chantier pour un patron globe-trotter. Durant ses longues absences, elle sera ses yeux, sa voix, et bientôt, une tendre entente les rapprochera. Bouleversant le village auquel ils assureront un nouvel essor, les travaux progressent et réservent d'étranges surprises. Aiguillonné par le climat de haine qu'il ressent violemment, Jean s'attache à découvrir le secret de Mazereix et à lever le voile du pesant mystère des Laforest. Certaines révélations s'avéreront destructrices. Doté d'une volonté de fer, nourri par l'amour d'Isabelle et encouragé par des amitiés fidèles, Jean parviendra-t-il à réconcilier le passé et le présent, et à réparer le mal commis trente ans avant sa naissance ? Tout en redonnant vie au bourg, il semble y parvenir. Mais les fantômes du passé se réveilleront. Car les rancoeurs sont durables, parfois même obsessionnelles, et étrangères à toute notion de prescription ou de pardon...

01/2012

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Fantasy

Le Sortilège de la Lune Noire

Cinq femmes. Cinq sorcières. Alors que l'équilibre magique est menacé par un cataclysme imminent, elles devront faire face au chaos. Cinq jours pour reconstruire ce que l'une d'entre elles, par amour, a détruit. Cinq destins flamboyants s'entremêlent en un sabbat mortel. Surplombant les ténèbres de cette longue nuit, la lune se lève... " Un récit ésotérique exceptionnel, par cinq autrices de grand talent ! "

12/2023

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Poésie

La Forge n°1

Des revues meurent, des revues naissent la forge, revue nouvelle, une de plus... Une revue de poésie, qui plus est, cette "chose" prétendument étrange et incompréhensible, légère et futile. Y a-t-il trop de revues ? Jamais assez ! Et qu'importe si le lectorat s'étiole - il en fut toujours ainsi de la plainte quant au délaissement de la poésie... C'est l'une des lamentations des poètes et des éditeurs de poésie. Parions qu'il restera un dernier carré de lucides, avides de cette futilité essentielle ; de réfractaires résistants qui ne se rendront pas aux impératifs des écrans, de l'information et du divertissement - fût-il littéraire. la forge n'est en rien, dans ses intentions, la suite de la revue NUNC car, à la différence de celle-là, elle sera exclusivement consacrée à la poésie. Sa motivation première consiste à ne pas obéir à une logique de chapelles qui, quand elles ne s'ignorent, le plus souvent se méprisent. Toutes, nous semble-t-il, méritent notre attention, quand même nous ne serions sensibles qu'à telle ou telle d'entre elles. Toutes sont des lieux d'exploration du langage et de renouvellement de la façon de dire le monde et notre présence fugace ; des lieux de défense, des "ZAD" de la langue contre les détournements qu'elle subit à des fins idéologiques - simplifications / distorsions de la réalité - ou économiques - réduction du langage à des slogans publicitaires, au strict nécessaire de la relation commerciale. Ces détournements n'ont d'autre objectif que l'aplatissement de la pensée, l'anéantissement de la réflexion, l'asservissement au divertissement et à la consommation. En somme : l'abrutissement de l'individu et, de facto, la destruction de sa dimension citoyenne afin de le contenir dans un état végétatif répondant aux ordres publicitaires, identitaires, ludiques. REGINALD GAILLARD Liminaire D'AILLEURS FAUSTO URRU . SEBASTIEN MINAUX . ELISA BIAGINI . ROLAND LADRIERE . CAROLYN FORCHE THIERRY GILLYBOUF . RON RASH . GAËLLE FONLUPT . ANNE SEXTON . SABINE HUYNH DIANE SEUSS . AUDOMARO HIDALGO . GAËTANE MULLER VASSEUR . ROHAN CHHETRI . ERIC AUZOUX LUUK GRUWEZ . DANIEL CUNIN & D'ICI OLIVIER BARBARANT . EMMANUEL LAUGIER . REGINE FOLOPPE . FRANCOIS BORDES PALOMA HERMINE HIDALGO . COLINE HEZARD . ISABELLE ALENTOUR . ADELINE BALDACCHINO SOPHIE GRENAUD . JEAN ADRIAN . DOMINIQUE SAMPIERO . ROLAND LADRIERE . TOM BURON THIERRY ROMAGNE . CAROLINE GIRAUD . ORIANE TAÏEB . DAVID LESPIAU . NOUR CADOUR BLANDINE BESCOND . ANANDA BRIZZI . CHANTAL RINGUET . ANNA JOUY . DELPHINE CONSTANT L'INTIME DU POEME Mireille Havet Voix oubliées MIRON KIROPOL LA FORGE DU POETE CHRISTIAN VIGUIE . JEAN-CLAUDE PINSON . JACQUES VINCENT DAVID LESPIAU . ADELINE BALDACCHINO CAHIER CRITIQUE accompagné d'encres de Julien Spianti

10/2023

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Littérature française

Années "Roses pour l’hiver"

Les Années Camus s'achèvent sur le cruel accident du 4 janvier 1960. Le choc atteint Jean-Pierre Millecam d'autant que l'auteur de L'Etranger n'a cessé de le défendre et de le révéler auprès de Gallimard. Depuis 1958, l'héritier présomptif a trouvé une épouse dont le dévouement lui a fait oublier l'attentat dont il a été victime le 12 mai 1956. Mais, à l'occasion , la mort a choisi : l'assassin, stipendié par les gendarmes d'un village proche de Tlemcen (Algérie), est mort, crucifié sur un figuier, la langue arrachée. Le Qualis Artifex pleurera néanmoins son meurtrier, dont il n'a jamais vu le visage. Geneviève Serreau prend la relève. Bien loin de l'hiver, les roses connaissent une incroyable floraison. Hélas, l'épouse idéale doit naviguer constamment entre le Maroc et Paris pour des soins cliniques. Jean-Pierre Millecam se sent de nouveau livré aux forces qui le traquent depuis la naissance. C'est alors que Zohair, un lycéen d'une vingtaine d'années, le surprend à discuter avec ses élèves sous les jacarandas d'un jardin public. Zohair se jure qu'il a trouvé le maître absolu, la moitié dont sa naissance l'a amputé. Grâce à sa philosophie toute proche de Platon, le jeune félin fait la conquête de celui qu'il appellera le petit crustacé. Car c'est ce Zohair, ce Petit archer, qui aura raison du rigorisme janséniste de Jean Pierre Millecam et développera avec lui une amitié aussi magnifique qu'inattendue. Trente ans plus tard, maître ou disciple, tous deux, séparés par des lieues et des lieues, renouvellent jour après jour, au téléphone, leur antique passion au milieu d'éclats de rires qui ne démentent jamais ces roses pour l'hiver. Ce récit authentique alterne la narration romanesque et le style du mémoire, avec un déluge de considérations sur l'art et les grandes figures de l'époque comme les Malraux, les Jules Roy, les Céline, etc.

10/2020

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Religion

Vintras. Hérésiarque et prophète

Si l'année 2007 voit le centenaire de la mort de Joris-Karl Huysmans (le 12 mai), elle voit également le bi-centenaire, infiniment plus obscur, d'une naissance (le 7 avril) : celle de Pierre-Michel Vintras, dit aussi Pierre-Michel ou l'Organe, voire même le nouvel Élie. Né en 1807, enfant vite abandonné par sa mère, il vit d'expédients, de menues escroqueries et d'embauches passagères jusqu'en 1839. Cette année-là, l'apparition, à Tilly-sur-Seulle (Calvados) où il gère une cartonnerie, puis à Paris, d'un mystérieux vieillard en qui il voit la figure de saint Joseph sonne l'envoi d'une hallucinante carrière de visionnaire apocalyptique, de pontife sectaire et de prophète marial. Âme de l'Œuvre de la Miséricorde disséminée partout en France en de multiples " septaines ", proche des milieux naundorfistes, il s'emploie avec ses disciples à une régénération mariolâtrique de l'Église catholique et à une annonce joachimite du règne de l'Esprit. L'apparition d'hosties sanglantes à partir de 1841, à Tilly-sur-Seulle, marque le fort d'une geste hérétique que freine un séjour de six ans en prison sous l'inculpation d'escroquerie et une condamnation romaine. Libéré en 1848, Vintras, dorénavant pontife d'amour et réincarnation d'Élie, se voue à ses disciples, groupés dès lors en " carmels éliaques ", ce malgré un second exil, londonien, décrété par le Second Empire. Rentré en France en 1862, il mourra à Lyon en 1875, le sulfureux abbé Boullan (ami de Huysmans) échouant à lui succéder. Rendu célèbre par son évocation dans " Là-Bas " de Huysmans (1891) puis dans " La Colline inspirée " de Maurice Barrès (1913), Vintras a surtout été l'objet de cette monographie jamais rééditée de Maurice Garçon. Publiée en 1928 chez Nourry, basée sur des documents d'archives publics et privés, enrichie de témoignages, elle reste la meilleure approche d'une des plus fabuleuses figures de " la marginalité religieuse " contemporaine.

06/2007

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Esotérisme

Histoires vraies et extra-ordinaires de l'inconscient

La vérité frappe plus fort que la fiction. Les huit histoires vraies qui sont relatées dans cet ouvrage en témoignent: elles racontent toutes des événements qui ont fait basculer des existences. Ces récits font frémir, rire ou pleurer. Pêle-mêle ou au détour d'une séance de psychanalyse, ils nous embarquent dans des univers aussi différents les uns que les autres: l'histoire de Céline se déroule au moment de la fermeture d'une mine dans le Nord-Pas-de-Calais; celle de Dan, au sein d'un groupe de parole d'hommes; celle d'Elio, au cœur du machisme italien. Ces histoires de vie nous font naviguer dans le monde de la petite enfance, de la cancérologie, de la grande tempête de 1999, de la guerre d'Algérie, des salles d'accouchement ou des services de grands prématurés des hôpitaux. Emule du magique et de Françoise Dolto, le psychanalyste Bernard-Elie Torgemen nous parle, à travers ces histoires extraordinaires, de la vie, de la naissance, de l'amour, de la guerre, des ancêtres et des fantômes. Par elles, il nous fait entendre, hors du jargon, comme au coin d'un feu, des fragments de sa vie, de celle de ses patients, de leurs voyages intérieurs, de leurs errances, de leurs progressions et de leurs mieux-être. Il en dégage des tableaux du réel qui, par transparence, laissent chaque lecteur libre de sa vision de l'inconscient. L'auteur propose un pari, celui de créer une chaîne: "Dites-le aux autres, on peut raconter ces choses de la vie qui font basculer nos existences, cela nous apporte un mieux-être. Ce sont les secrets et les non-dits qui font le plus de dégâts. Faites sauter le tabou, jouez, comme dans ce livre, à raconter vos histoires extraordinaires d'inconscient à vos enfants, à vos proches, à vos amis, à ceux qui sont hermétiques à l'idée même de la puissance du psychisme. Le temps fera peut-être son œuvre."

09/2008

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Philosophie

Humain. Une enquête philosophique sur ces révolutions qui changent nos vies

L'impossible d'hier est-il devenu le possible d'aujourd'hui ? Produire des cellules artificielles, recomposer l'ADN, transformer nos cerveaux en machines artificielles, voir directement nos pensées sur un écran, réparer notre corps à l'infini grâce aux nanotechnologies jusqu'à repousser la maladie, la vieillesse, puis la mort... s'agit-il de science ou de fiction ? Comment penser ces mutations scientifiques associées à la révolution numérique, à la mondialisation, à l'écologie triomphante, à notre responsabilité planétaire ? Sommes-nous face à une prospective caricaturale ou à une étape nouvelle dans l'histoire de l'humanité ? Pour répondre à ces questions, Monique Atlan et Roger-Pol Droit ont entrepris un tour du monde scientifique dans les laboratoires des chercheurs les plus réputés. Du MIT au Collège de France, de Stanford à Saclay, de Harvard à l'École normale supérieure, à New York, Londres ou Hambourg, leur enquête sans équivalent fournit une boussole irremplaçable et accessible à tous pour identifier les carrefours de pensée et les choix qui nous attendent. Dans ce grand chantier du XXIe siècle, ils font dialoguer les disciplines et confrontent les points de vue pour renouveler cette question philosophique centrale : qu'est-ce que l'humain ? Monique Atlan et Roger-Pol Droit ont interrogé, aux quatre coins du monde, les personnalités suivantes : Jean Claude Ameisen, Henri Atlan, Marc Augé, Zygmunt Bauman, Jean-Michel Besnier, Gérard Berry, Rémi Brague, Michael Braungart, Monique Canto-Sperber, Manuel Castells, Moran Cerf, David Chalmers, Georges Church, Daniel Cohen, Antonio Damasio, Stanislas Dehaene, Philippe Descola, Freeman Dyson, Jean-Pierre Dupuy, Bernard Edelman, Alain Ehrenberg, René Frydman, Francis Fukuyama, Marcel Gauchet, André Green, Jürgen Habermas, Georges Hansel, François Hartog, Françoise Héritier, Jean-Claude Heudin, Christian Jambet, Sudhir Kakar, Étienne Klein, Julia Kristeva, Ray Kurzweil, Pierre-Marie Lledo, Douglas Melton, Jean-Claude Milner, Marvin Minsky, Nicholas Negroponte, Erik Orsenna, Corine Pelluchon, Isabelle Quéval, Joël de Rosnay, Amartya Sen, Richard Sennett, Peter Sloterdijk, Jean-Didier Vincent, Elie Wiesel et Francis Wolff.

01/2012

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Livres 3 ans et +

Balthazar Tête de Bois, le petit garçon qui voulait réussir sa vie. Avec 1 CD audio

Une petite ville de province dans un pays indéfini, où tout semble être joué d'avance, où les chances et les destinées de chacun ne se mélangent guère, où un immuable train-train quotidien se transmet de génération en génération et où, sur la colline, domine une vieille et grande maison délabrée. Ancien casino et lieu de perdition des joueurs et des notables de la cité, aujourd'hui cette bâtisse est appelée «Le château des envies». Le décor est posé. Balthazar, dès le jour de sa naissance, étonne par son regard, sa curiosité et sa volonté hors du commun… Mais il possède également quelque chose en plus. Il a le don magique et infaillible de détecter les mensonges. Surnommé Tête de bois, posant des questions sur tout, déjà à l'école il se demande si ce qu'on lui enseigne est bien la vérité… Dans ce monde qui lui parait cruellement manquer de rêve, il rencontrera tour à tour une diseuse de bonne aventure, un footballeur, le roi du Château des envies, une sage-femme, Harmonica le vagabond, un professeur triste, et bien d'autres, qui l'aideront à se construire. A travers sa quête permanente d'une liberté et d'une identité propre, c'est finalement une petite fille qui lui fera découvrir qui il est vraiment, tandis que Balthazar lui montrera également un autre chemin que celui tracé par les conventions. Véritable réflexion sur la notion de réussite, sur la place de chacun dans la société, et surtout sur la liberté, ce conte baigne dans une atmosphère à la fois magique et populaire. Situé quelque part entre Tim Burton et Georges Brassens, entre Jacques Prévert et Paulo Coelho, il reste simple, un vrai conte pour enfant, mais qui plaira aussi aux adultes ! L'album, illustré par Lydie Baron, dessinatrice pour enfants, est accompagné d'un disque d'une dizaine de chansons interprétées par Pierre Perret, Cali, Michel Fugain, Thomas Fersen et Elodie Frégé, entre autres… et lu par Sylvie Testud.

11/2015

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Beaux arts

L'Institut suisse de Rome. Entre culture, politique et diplomatie

Dès les années 1920, plusieurs tentatives de fonder une "académie suisse" à Rome échouent, par manque de moyens et d'une réelle volonté politique, mais aussi parce que les autorités fédérales craignent de privilégier l'une des langues nationales au détriment des autres. Pendant la Seconde Guerre mondiale, l'engagement des diplomates suisses à Rome chargés de protéger les biens de la majorité des puissances en Italie, y compris les académies et instituts d'art et de recherche, contribue à consolider la conscience de l'originalité culturelle de la Suisse. Cette expérience vient nourrir le souhait de voir la Confédération représentée par une institution qui lui soit propre. Dans le prolongement de longues négociations entre différents acteurs de la culture, de la politique et de la diplomatie, c'est finalement une initiative personnelle qui permet à la Suisse de sortir de son isolement et d'intégrer le réseau international des académies et instituts de Rome. Dès 1945, Carolina Maraini-Sommaruga (1869-1959) fait connaître son intention de léguer à la Confédération sa splendide villa située sur la colline du Pincio à Rome. Elle pose une condition à sa donation : la villa doit devenir le siège d'un institut qui accueillera de jeunes chercheurs et artistes suisses. Des activités devront également être organisées qui contribueront à développer les relations entre la Suisse et l'Italie et les institutions étrangères établies à Rome. Par ce geste, la donatrice entend honorer la mémoire de son mari, Emilio Maraini (1853-1916), homme politique et pionnier de l'industrie sucrière. L'Institut suisse de Rome est officiellement inauguré le 19 avril 1949. Il a longtemps été l'unique institution de la Confédération en charge d'organiser une présence artistique et scientifique suisse à l'étranger. Il est, aujourd'hui encore, le seul centre suisse à l'étranger qui permet à des chercheurs et des artistes de vivre et de travailler ensemble en partageant un même espace.

10/2014

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Tourisme étranger

Piste del Marocco volume 11. Il djebel sagho

Il Jebel Sagho è il prolungamento orientale dell'Anti-Atlante, una montagna vulcanica con mamelloni granitici, organi basaltici, caos di scisti neri, arenarie rosa... alle porte del Sahara. A perdita d'occhio, grandi spazi selvaggi e aridi. Una terra desolata fatta per il DPM solitario. E per mille miglia intorno, il silenzio è l'unico compagno. Pienezza assoluta e voglia di scendere in pista. Dalle distese piatte alle dolci colline, dai rilievi aguzzi ai canyon scoscesi : una natura pura e originale. Il carattere è forte, rustico, ma il cuore è tenero. I colori sono tenui e delicati. Ocra, rosa, marrone, viola, la cartella colori si estende in una gradazione di pastelli scintillanti, talvolta accompagnati da un calore travolgente. Eldorado nel cuore del deserto, rare sono le oasi ; modeste macchie verdi nell'infinitamente grande, sono il ricordo che siamo in terra africana. Il fascino selvaggio del Sagho è dovuto alla sua eccezionale geologia : alte scogliere e picchi scoscesi, scarpate tabulari e profondi canyon in mezzo ai quali circolano carovane di cammelli e muli. Quando si arriva su questi immensi altopiani, l'orizzonte lunare è così vasto che viene voglia di andare dappertutto in una volta sola per vedere se altrove è davvero così bello ! Il Sagho sorprende anche per la ricchezza delle sue luci : limpide come quelle del vicino Sahara, o talvolta in mezza tonalità, come nella vicina valle del Dades. Il Sagho è anche il Marocco degli ultimi nomadi berberi, discendenti degli antichi signori Aït Atta. In autunno, dopo aver lasciato le nevi dell'Alto Atlante, montano le loro tende di lana scura sulle pendici del jebel fino alla primavera. Non sanno né leggere né scrivere, ma sono sicuri della loro strada attraverso le montagne dell'Atlante e il deserto marocchino. Nel Sagho hanno costruito case di pietra grezza, scavato pozzi, piantato mandorli, coltivato grano, orzo e vari ortaggi. Altri costruirono mandrie di capre e pecore e carovane di cammelli. Oggi sono per lo più sedentari, seminomadi o nomadi...

08/2022

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Littérature française

De personne je ne fus le contemporain

"L'un et l'autre rappelaient aux oublieux ce que le XXe siècle avait de fascinant et de monstrueux. Aller à leur rencontre c'est découvrir les deux visages de l'entre-deux-guerres, qui vit l'avènement des dictatures de tous bords. Le premier, Hô Chi Minh, avait un parcours qui épousait un siècle de guerres. Il avait été l'homme de Dien Bien Phu, le résistant contre l'armée française, puis contre les GI. Le second, Ossip Mandelstam, assassiné par les sbires de Staline, fut un martyr des purges qui virent la mort de millions de Russes. Qui se souvient de Dien Bien Phu comme de la Colline des anges ? De la présence française comme de l'occupation américaine ? Mandelstam reste un des plus grands poètes du XXe siècle. Hô Chi Minh s'est essayé à la poésie, ses vers décrivent la réalité d'un prisonnier anticolonialiste, ils montrent un homme de culture, plein d'appétence livresque. La voix de Hô Chi Minh est un ordre renvoyé par mille porte-voix, celle de Mandelstam un cri répété par mille sentinelles". Ecrivaine de l'intime, Linda Lê restitue une histoire oubliée : celle de deux géants du 20e siècle qui se sont rencontrés en 1923 à Moscou. L'un est le poète Ossip Mandelstam, l'autre deviendra l'inventeur d'une révolution, défenseur de l'anticolonialisme, Hô Chi Minh. Ils ont toute leur existence "écouté le bruit du temps" , comme l'écrit Ossip Mandelstam qui observe le "tact inné" de Hô Chi Minh. Leurs destins ont été bien différents, mais ils ont été des résistants, incompris, persécutés, broyés par la fureur de ce siècle politique. Linda Lê dit les rêves d'un monde meilleur, le fracas de la désillusion face à l'émergence du totalitarisme, dans un récit littéraire qui éclaire notre présent. De personne je ne fus le contemporain nous ouvre les yeux sur ces deux destins, singuliers et universels, et nous saisit par son écriture.

02/2022

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Littérature française

Odelicat

"Je veux voir le monde et étudier ce qui est différent d'ici, dit Nazuka d'une voix claire et assurée. Je veux comprendre la nature humaine, ce qui fait qu'un être est bon et un autre mauvais. Les autres peuples, les autres pays, les autres coutumes. Je veux aller là où le soleil se lève et là où il se couche, je veux parcourir la Terre entière et étudier les différences des autres peuples, leurs mécanismes et leurs origines." Nazuka est une jeune fille bien singulière ; ses os transcrivent ses émotions, se brisant au gré des déconvenues et se renforçant avec la joie, la colère et la haine. Bien entendu, comme dans tout conte digne de ce nom, ses parents sont décédés à sa naissance, et Tante, une amie de ces-derniers, s'est occupé d'elle avec une attention et un amour rares, la protégeant de l'extérieur afin que son état jamais ne se déclare. Pour Nazuka, l'horizon se limite à la colline qu'elle voit depuis sa fenêtre, et le soleil se couche derrière le lac qui se trouve non loin. Un jour cependant, une chose étrange se produit. Sous l'effet d'une émotion ressentie lors de la lecture d'un roman, son petit doigt se brise... Début d'une grande aventure pour la jeune fille qui se rend ainsi compte des limitations de son monde. Nazuka quitte alors son cocon et part à la découverte du vaste monde. Naïve, innocente, comme Candide se confrontant à la réalité des Hommes, elle s'intéresse tout particulièrement à l'étude du mensonge et à ses origines au sein du langage, cherchant, tout au long de son voyage, les réponses à ses questions et la compréhension de cet état qui la caractérise. Au fur et à mesure des expériences, Nazuka grandit, s'étoffe, et découvre la personne qu'elle souhaite devenir.

02/2021

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Révolution française

Jean-François Marmontel 1723-1799. Le feu follet des Lumières

Célèbre en son temps, Jean-François Marmontel fut un témoin priviligié de son siècle. Né en 1723, il décède la dernière heure du dernier jour du XVIIIe siècle. Tour à tour séminariste, précepteur, dramaturge, journaliste et romancier, s'essayant à tous les genres d'écriture, il passe auprès de ses collègues de l'Académie française pour un bon spécialiste de la littérature. Encyclopédiste le jour, libertin le soir, polémiste à Paris, diariste en province, joyeux drille dans les salons et déférant à la cour, il cultive à l'envi cet art de l'apparence et de l'esquive. "Touche à tout" en littérature, nomade dans ses résidences, donjuanesque dans ses conquêtes, il ne tient pas en place et ne se fixe nulle part jusqu'à son mariage à cinquante-quatre ans. Ce "feu follet" brille par intermittence, éclairant d'un mot, d'une remarque ou d'une pépite le ronronnement d'une conversation. Ses "Mémoires" constituent la pièce maîtresse de son Åuvre, une pièce à charge et à décharge sur les hommes, les idées et les mÅurs de son temps. Si en bon dramaturge, il se donne le beau rôle, il joue également les utilités auprès des célébrités qu'il met en scène. Chacun d'entre nous est un témoin de son temps, mais rares sont ceux qui en explorent tous les recoins, rares sont ceux que le hasard ou la nécessité met en situation d'observateur privilégié de ses contemporains. Avec lui, on côtoie des célébrités littéraires tels Voltaire, d'Alembert, Diderot, des politiques influents tels Choiseul, Turgot ou Necker... de grandes dames enfin comme madame de Tencin, madame Geoffrin et madame de Pompadour. Cette première biographie de Marmontel parcoure un siècle brillant que concluent les événements sanglants de la Révolution. Avec elle, nous entrons par la coulisse dans une époque moins manichéenne qu'il n'y paraît. De concert avec Marmontel, nous taquinons la muse, les muses plutôt, car, dans ce récit enlevé, la Littérature copine allégrement avec celle de l'Histoire.

09/2021

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Politiques publiques

L'artiste, l'administrateur et le juge. L'invention du service public culturel ; Le rôle de Conseil d'Etat

Les 26 et 27 novembre 2021, le Comité d'histoire du ministère de la Culture et celui du Conseil d'Etat et de la juridiction administrative ont organisé, en partenariat avec la Comédie-Française et l'Institut des sciences sociales du politique, un colloque consacré à "l'invention du service public culturel" et au "rôle du Conseil d'Etat" , tant comme juge que comme conseiller du gouvernement, dans les politiques publiques de la culture. Ce colloque avait pour objectif d'étudier la genèse de la notion de service public culturel, ses mises en forme juridiques et son dynamisme, mais aussi d'interroger la plasticité, au cours de l'histoire, d'une telle notion. Il s'agissait enfin d'examiner les missions du service public culturel, sa gestion et sa traduction juridique, au prisme des enjeux contemporains, des droits culturels à l'adéquation aux projets artistiques du 21e siècle. COMMENT ? Le livre L'Artiste, l'administrateur et le juge reprend l'ensemble des communications du colloque de novembre 2021 ainsi que la transcription des deux tables rondes organisées au Conseil d'Etat puis à la Comédie-Française. Il donne également à voir, sous forme d'un cahier spécial, l'exposition intitulée Le théâtre, service public. La technique juridique, la politique culturelle et le juge administratif au 20e siècle présentée lors de ces deux journées et propose aussi un important corpus de ressources documentaires sur le sujet. Au nombre des contributeurs on compte : - des juristes ou conseillers d'Etat : Martine de Boisdeffre, Maryvonne de Saint Pulgent, Camille Broyelle, Marie Cornu, Stéphane Duroy, Edmond Honorat, Sylvie Hubac, Bruno Lasserre, Céline Romainville, Fanny Tarlet, Noé Wagener ; - des responsables de politiques culturelles au niveau national ou territorial : Noël Corbin, Christopher Miles, Sylvie Robert : - des directeurs ou directrices d'établissements culturels : Catherine Blondeau, Olivier Mantei, Cécile Renault, Robin Renucci, Michel Roseau, Eric Ruf, Jean-Philippe Thiellay, Catherine Tsekenis ; - des experts des politiques culturelles : Pascale Goetschel, Jean-Pierre Saez, Emmanuel Wallon.

09/2023

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Histoire des religions

La grande Marie ou le luxe de sainteté

Imaginons une barque qui remonte le fleuve Saint-Laurent, entre ses rives escarpées, depuis Tadoussac et accoste à Québec le 1er août 1639 après une escale à l'île d'Orléans. Dans cette barque, éprouvées par trois mois de traversée depuis Dieppe, trois religieuses ursulines, dont l'une, ayant quitté son couvent de Tours, dotée d'un fort tempérament, aussi bien tournée vers l'action que vers la mystique, apparaît déjà comme une figure centrale : Marie de l'Incarnation. N'imaginons plus. A quatre siècles de distance, c'est son portrait que brosse ici, d'une main leste, d'un oeil admiratif, l'écrivain Carl Bergeron, séduit par la force de caractère, les qualités d'organisatrice et le grand talent d'épistolière d'une femme portée par un désir d'absolu et celui, tout aussi impérieux, qui la poussera à faire corps avec ce pays de froid dément, de rochers austères et de forêts implacables, à apprendre les langues autochtones, à y bâtir un monastère, à enseigner, à s'abandonner à l'Amour avec des élans que nous savons plus comprendre. Ce faisant, Carl Bergeron tend à la religieuse de fer et de chair un miroir qui fera paraître étriquées notre époque, ses lâchetés, son amnésie souvent. Il prend la mesure de son legs, interroge la société québécoise issue de la Nouvelle-France. D'un même coup de fleuret, il égratigne l'université quand elle n'est que refuge, l'esprit bourgeois quand il n'est que calcul. Plus que tout, son chant d'amour à la "Grande Marie" , aussi beau que nécessaire, est tourné vers l'avenir : "N'allons pas croire, naïfs que nous sommes, que Marie est morte en 1672 et qu'elle s'est arrêtée là. [... ] Il se pourrait que le XXIe siècle fasse de Marie de l'Incarnation une contemporaine, et la ressuscite plus proche et vibrante à notre conscience qu'un Proust, un Céline ou un Joyce".

08/2021

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Romans policiers

Du noir au Pays basque

Les nouvelles : Rose PENN : Les variations climatiques, une météo préoccupante, des mammifères marins qui s'échouent, des méduses qui envahissent les filets des pêcheurs. Des algues tueuses, aussi. Eric BECQUET : Des volailles qui disparaissent, des coureuses qui se volatilisent lors de l'Ultra-trail du Labourd. Attention, vous entrez en territoire laminak Pierre OLHAGARAY : Un sac de sport. Des liasses de billets de cinquante et cent euros. Une boîte en métal contenant des diamants. De quoi changer une vie ? POMS : Une vache behitzu soigneusement découpée en pleine montagne. Un cercle gastronomique qui se délecte de viande maturée. Et puis, Behi gorri, la légendaire vache rouge qui protège l'entrée des grottes... Bruno JACQUIN : Où est Luma ? Enfuie quelque part dans la montagne au-dessus d'Itxassou ? Son frère jumeau, gendarme, la retrouvera-t-il ? L'ombre d'Iparretarrak qui plane. La petite reviendra-t-elle ? Philippe LAUGA : Une villa avec vue sur mer bâtie sur la colline de Sainte Barbe à Saint-Jean-de-Luz, un chalet en bois à Baqueira. Une épouse top-model, amatrice de trekking. Faudrait jamais quitter Saint-Jean. Anthony BUILS : Un établissement de soins aux pratiques douteuses... Sa directrice... Un jardinier et sa fille atteinte de mucoviscidose. Un père prêt à vendre son âme au diable pour sauver la chair de sa chair. Michel BROME-TONNE : "Faut-il tuer pour continuer à vivre ? Tuer afin de renaître ? " disait le père décédé, éleveur de porcs Kintoa. Jérémy BOUQUIN : Des femmes comme elle, Henrico n'en a jamais croisé. On la nomme Madame, c'est tout. Deux go-fast dans la même soirée avec un seul point de dispatch à Hendaye. Et un des convois qui ne répond plus. Gilles VINCENT : A l'écran, une gamine exécutée en direct. Moins d'une heure. C'est le temps qu'il faudra à la commissaire Maïtena Santoa pour tout balancer par-dessus bord. Tout plaquer. Changer de vie.

07/2023

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Romans policiers

Bons baisers de Saint-Malo

Qui de plus compétent que René pour vous faire visiter la Bretagne en s'écartant des sentiers battus?? Vous allez voir, dans ce remarquable ouvrage, que la route de Saint-Malo à Cancale n'est pas si droite qu'elle en a l'air. Un fils d'ostréiculteur disparaît dans des conditions mystérieuses. Et pourtant, on le voit partout. Nous ne serons pas trop de quatre - Vaness', Momo, moi et René, qui s'impose comme un intrus - pour aider le commissaire Buan, pur Malouin depuis plusieurs générations, et son adjoint le commandant Blafard, à démêler les fils - de pêche - de cette intrigue particulièrement retorse. Vous vous doutez bien que si on vient en Bretagne, c'est plus pour se prendre les pieds dans le filet que se gaver d'huîtres et de galettes. Un retour sur les terres maternelles pour René qui ne se fera pas sans vagues ni émotions fortes. Heureusement que la Bretagne offre ses terres de rêves, son littoral exceptionnel et la puissance de la cité corsaire pour cadre à cette enquête, parce que pas sûr que notre équipée marque durablement les mémoires locales. Pas besoin de remonter nos bas de pantalons car, même au sec, nous pataugeons allègrement. Cap à l'ouest?!À PROPOS DE L'AUTEURBanlieusard pur jus, l'auteur - de son vrai nom Claude Picq - est né en décembre?1953 à Ivry, ceinture verte de Paris transformée depuis en banlieue rouge. Il a été «?poursuivi?» par les études (faute de les avoir poursuivies lui-même) jusqu'au bac et est aussitôt entré dans la vie active par la voie bancaire. Très tôt, il a eu goût pour la lecture, notamment les romans?: Céline, Dard, Malet et bien d'autres. Et très tôt aussi, il a ressenti le besoin d'écrire. Tel est pris qui croyait pendre est le dixième titre de sa série d'enquêtes humoristiques.

10/2022

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Romans policiers

La disparue du Mont des Princes

France, Haute-Savoie, 1989 : Un serial-killer défraie la chronique en tuant 9 jeunes filles à dates fixes. Le traumatisme dans la population est tel que toute l'activité économique est arrêtée. La psychose s'installe à Seyssel. La police fait appel à Thomas de Renéville, un profileur de génie, pour cerner la personnalité de ce diabolique assassin. Malheureusement, il reste incapable d'arrêter ce maniaque qui sème la mort et l'épouvante. Pourtant le profileur désigne 4 suspects qui sont vite mis sur la sellette par la police, mais rien de déterminant ne permet de les inculper. Un soir de juin, par un heureux coup du sort, un incendie permet de mettre aux activités macabres de celui que tout le monde a appelé : "Le tueur du Printemps". Mais sa 10ème victime, Céline Boclet, meurt dans le brasier. De nos jours, 2015 : 3 personnes, dont une habitant Franclens, sont assassinées par un personnage sorti tout droit d'une BD : GUINEA-PIG ! Qui se cache derrière ? Point comme entre les victimes : similitudes exactes dans le mode opératoire. La police est perplexe. A Genève, un poivrot notoire est assassiné après avoir raconté à la cantonade qu'il avait des révélations fracassantes à faire sur "Le tueur du Printemps". Pourquoi 30 ans plus tard ? Qui aurait peur d'un ivrogne au point de l'abattre ? Francis Magenta, le patron de "Mondial Protection", se demande ce que tout cela peut bien cacher, d'autant plus que d'anciens amis, membres de l'Intérieur, semblent préoccupés par cette situation. Quel lien peut-il y avoir entre une affaire classée depuis 30 ans, cette série de crimes odieux, a priori, sans mobile, et le cambriolage de sa maison de campagne de St Germain-sur-Rhône ? Pourquoi tant de gens s'intéressent-ils soudain à cette affaire ? Pourquoi Thomas de Renéville quitte les Etats-Unis pour venir s'installer à Seyssel ? Aidé de son inséparable ami, Stanislas "Stan" Jourdan, Magenta va peut-être découvrir une effroayble manipulation d'Etat, mais désormais... terriblement mortelle !

09/2023

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Littérature française

Merde à l'an 2000

Le meilleur des articles publiés dans la presse quotidienne et magazine de 1964 à 2000, année de sa disparition. Du Boudard brut et giclé dru, paru entre 1959 et 1999, des colonnes du Crapouillot à celles du Monde, en passant par les pages vallonnées de Playboy, et d'autres encore. Si le début s'avoue rude, et même plus, avec le récit de l'enterrement de sa mère subi, entre deux flics, les menottes aux poignets, notre homme étant pour l'heure en tôle, la suite pétule à fond et congratule à pleins bras. Tout le monde est de la revue, des amis aux ennemis, des mornes tristesses aux enchantements profonds et autres ardeurs roboratives. Boudard salue ses morts, mais pas au clairon, une dernière tape dans le dos et un ultime pour la longue route avec Hardellet, Fallet, Brassens, Losfeld, Gen Paul. Autre temps de la revue : Défense et illustration de la lecture, la bonne fée qui s'est penchée sur son grabat, à lui l'enfant miséreux, l'ado délinquant, le résistant vaillant. Boudard lit comme on retrouve l'air après un plongeon, comme le naufragé se cramponne à son fragment d'épave. Et là, on va à l'essentiel, aux grands vitaux que sont Zola, Giono, le tant aimé Marcel Aymé, Céline certes et Rebatet pour faire grincer les dentiers. L'occasion, à chaque ligne, de capter l'amitié comme on chasse le papillon, mais aussi d'évoquer le vieux Paris défunt, défiguré par les urbanistes chantres de la modernité, de témoigner sur la Libération de Paris ou la fermeture des bordels, l'une suivant l'autre, de revenir sur l'abolition de la peine de mort avec un point de vue bien à lui. Et tout cela écrit en boudarien : un rameau de la langue française reconnaissable aux frissons de plaisir qu'il suscite au long des lombaires et à l'euphorie qu'il déclenche à tous coups. Alors, garçon, un Boudard, sinon rien !

11/2023

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Critique littéraire

Antonin Artaud dans la guerre. De Verdun à Hitler

Mr Mutilé, Mr tronçonné, Mr amputé, Mr décapité dans les barbelés et les guillotines du pouvoir discrétionnaire de la guerre. (Antonin Artaud). 1914-1918 : une génération d'artistes et d'écrivains (Artaud, Breton, Masson, Céline...) est projetée dans la Grande Guerre, ses tranchées, ses champs de bataille (Verdun), ses morts et ses blessés psychiques. Des Centres de neuropsychiatrie sont créés pour traiter au plus vite les malades sans blessures apparentes, et les renvoyer au front. Cette guerre de 14-18, Antonin Artaud (1896-1948) ne cessera de la revivre. Comme acteur de cinéma, dans Verdun, Vision d'histoire et Les Croix de bois. Comme écrivain, auteur et acteur de théâtre. Les textes et dessins de ses derniers cahiers sont l'expression de la guerre littéraire et graphique qu'il mène à l'encontre d'une société qui a fait de lui : un mutilé, un amputé, un déporté de l'être. Entre les deux conflits (de 1918 à 1939), se mettent en place un processus de guerre continue (Michel Foucault), une société de plus en plus technicisée et médicalisée, une brutalisation de masse (George Mosse) de la société civile et la montée d'une forme d'hygiène mentale et sociale dont le dévoiement aboutira, en Allemagne, au fascisme hitlérien. 1939-1945 : Hitler (soigné lui aussi, durant la Première Guerre, dans un centre psychiatrique) entraîne l'Europe et le monde dans une guerre d'extermination. Artaud connaît alors les asiles psychiatriques, la faim, les électrochocs. Ce livre plonge au coeur même de ce qui fit l'essentiel de l'histoire politique et culturelle du XXe siècle. La grande histoire s'écrit au rythme de la littérature et des arts de la première moitié du siècle. On y croise ces psychiatres (et psychanalystes) qui ont nom Charcot, Freud, Babinski, Toulouse, Grasset, Tausk, Allendy, etc. Ce qu'Edouard Toulouse nommait la biocratie marque, aujourd'hui encore, l'ensemble de notre société.

11/2013

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Littérature étrangère

Le miroir de Lorrain

"Il faut qu'on soit frères de sang et tout et tout, expliqua Robin. On ne peut pas former de bande sans être frères de sang, mais pour l'instant, si tu préfères, on se contentera d'un serment ou de s'échanger une bricole, parce que je n'ai pas d'épingle sur moi, et qu'il faut faire ça dans les règles de l'art". Robin, sept ans, vit dans une ferme du pays de Galles, non loin de la levée d'Offa. Ses parents, un couple de hippies anglais, sont venus s'essayer à la vie à la campagne. Son imaginaire, nourri par un instituteur féru d'histoire médiévale, est rempli de rois, de dragons, de lieux merveilleux venus tout droit des légendes galloises. Andrew, lui, vit de l'autre côté de la colline. C'est un enfant mutique, sauvage, maltraité par ses parents, agriculteurs pauvres et surtout sans idéaux. Le seul réconfort d'Andrew est de se blottir des heures entières dans des cachettes sales, à caresser le poil humide de ses chiens. Un jour, alors qu'il explore la maison à demi délabrée de ses parents, Andrew découvre un vieux miroir convexe - un miroir de Lorrain - qui déforme les paysages, en donne une image diminuée, circonscrite et fragile, comme l'est sa conscience du monde. Ce trésor, qu'il partage avec Robin, comme pour le supplier de lui venir en aide, scelle leur amitié. Dans une nature balayée sans cesse par la neige, les pluies et les orages, Tom Bullough nous raconte cette amitié brutale, féroce. Il dévoile les pudeurs et les hontes enfantines, mais aussi la lutte quotidienne de deux familles face à l'échec d'une vie rurale fantasmée. Ce roman, tout à la fois chargé de poésie et de réalisme, montre l'impossibilité humaine de voir le monde tel qu'il est et le besoin de se raconter des histoires.

03/2014

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Critique littéraire

La Nouvelle Revue française. Les colloques du centenaire, Paris, Bourges, Caen

Les historiens considèrent les revues littéraires et artistiques comme un «fait éditorial total» et recommandent de les aborder avec la plus grande prudence interprétative, en prêtant une attention particulière à leur vie interne, à leurs formes et rythmes propres et à leurs positions dans le mouvement de la création et de la diffusion des styles, du savoir et des opinions. À leur égard, il convient de se méfier des catégorisations et des approches exclusivement quantitatives ; «il faut se laisser guider par l'objet, adapter la méthode à son inventivité et à sa plasticité.» Ces trente-neuf études consacrées à l'histoire de La Nouvelle Revue française depuis 1909 répondent à cette attente. Ce recueil offre ainsi de précieuses mises au point sur l'animation de la revue au fil du temps, sur le repli de La NRF chez Joë Bousquet durant l'été 1940, sur l'apport critique de Roger Caillois et d'Armand Petitjean, sur la place qu'y ont tenue Marcel Arland ou Maurice Blanchot... Y sont proposées des synthèses inédites sur La NRF et la poésie, le roman et le théâtre, ainsi que sur l'audience de La NRF à l'étranger, au travers des exemples italiens, allemands, anglais et argentins. La NRF y est également inscrite dans son environnement social, culturel et politique, au travers de ses relations avec l'École normale supérieure, le groupe de Pontigny, le catholicisme ou encore l'histoire européenne de l'entre-deux-guerres. Les liens avec les avant-gardes y tiennent une part importante, sans occulter toutefois le rapport constant de la revue à la tradition littéraire. Enfin, ces études cherchent à rendre compte du «tempérament» de La NRF, tant au travers de ses crises et querelles et de ses relations avec quelques auteurs majeurs (Prosut, Céline, Jouhandeau...) qu'à la mise en avant de certains traits de son «caractère» ou de son «style» : son ingénuité, son austérité, ses mythologies.

05/2013

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Photographie

Photoquai. 3e biennale des images du monde, Edition 2011

Créée en 2007 par le musée du quai Branly et intégralement dédiée à la photographie contemporaine non occidentale, la biennale Photoquai présente les œuvres de photographes du monde entier provenant des grandes zones géographiques représentées au sein des collections du musée : Amérique du Sud et Amérique latine, Amérique du Nord, Asie, Océanie, Afrique, Proche et Moyen-Orient. Photoquai présente des expositions accessibles gratuitement sur les quais de Seine, en face du musée, ainsi que dans les jardins du musée à partir de 2011. La manifestation propose par ailleurs un dispositif mettant en réseau à la fois des institutions parisiennes partenaires, des espaces de débats avec des professionnels de l’image (écoles d’art, agences et collectifs photographiques, éditeurs internationaux…), des projections, des lectures, etc. Saluée dès sa première édition pour sa pertinence et son originalité, Photoquai poursuit sa mission fondamentale : mettre en valeur et faire connaître des artistes non occidentaux dont l’œuvre reste inédite ou peu connue en Europe ; susciter des échanges entre les créateurs, les amateurs, les professionnels et les institutions ; exprimer, comme le ferait un instantané, de la diversité, de la créativité d’une génération en devenir de la “photo mondiale”.La sélection 2011 rend compte de la diversité des manières de percevoir le monde non occidental aujourd’hui, de l’intérieur, par les artistes qui y vivent, loin des clichés trop souvent véhiculés par la photographie touristique. Son ambition n’est pas d’illustrer systématiquement la photographie d’un large panel de pays, mais de faire découvrir des artistes et des œuvres sans exhaustivité géographique. Cette année, la focale est par exemple fixée sur des régions du monde peu prospectées et rarement vues : Caraïbes, Cuba, Pacifique, Asie du Sud-Est, Afrique de l’Est… Les photographes et leurs œuvres sont sélectionnés et présentés par Christine Eyéné (Afrique), Mouna Mekouar (Afrique du Nord, Proche et Moyen-Orient), Anna Spakhova (Russie), Olivier Culmann et Sylvie Rebbot (Asie), Christine Barthe (Amérique du Sud), Céline Martin-Rajet (Océanie) et Christian Caujolle (Caraïbes).

09/2011

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Développement personnel

Assortiment de friandises pour l'esprit ou l'art de positiver au quotidien

A de nombreuses reprises, des lecteurs et des lectrices rencontré(e)s lors de dédicaces ou de salons du livre m'ont confié avoir savouré mes romans, mes comédies, ou mes albums illustrés, comme s'ils s'étaient régalés des écrits d'une bonne copine. Aussi, dans cet ouvrage, j'ai pris le parti de vous parler comme si j'étais la vôtre. Mais entendons-nous bien : je n'ai nulle compétence (et ne prétends pas en avoir !) en terme de psy, de coach ou de conseillère quelconque. Je suis juste une romancière qui a eu envie de partager avec ceux qui lui font le plaisir de la lire des réflexions personnelles, des conseils chaleureux, des pistes d'introspection et des récits d'expérience dans un cadre ludique, divertissant et surtout créatif ! Parce que je suis l'impératrice des angoissées, j'ai fini par apprendre comment relativiser. Parce que j'aime me bombarder de dix mille questions existentielles, j'ai, au gré du temps, trouvé quelques réponses. Parce que ma gym mentale permanente est de positiver ce qui me stresse, je me suis dit que j'allais vous raconter mes techniques. Et parce qu'il est des citations qui ont marqué, galvanisé ou illuminé certains moments de ma vie, j'ai souhaité vous en faire profiter. J'ai donc enfilé ma toque de dessinatrice et noué mon tablier de cuisinière des mots, pour vous concocter un plateau de friandises positives dans lequel piocher avec gourmandise, exactement comme on le fait lorsqu'on prend un thé entre copines. Mais ne vous attendez pas à rester passif(ve) sur votre canapé, bien au contraire : après les sucreries, place aux exercices physiques des doigts ! Donc affûtez votre second degré, votre stylo noir et vos feutres de couleur, enclenchez les moteurs de votre imagination, allumez votre aptitude au rire, au bonheur et aux confidences and. let's party !

10/2014

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Histoire ancienne

Les fouilles de la cathédrale Saint-Pierre de Genève. Les édifices chrétiens et le groupe épiscopal

Au terme de trente années de recherches, Charles Bonnet et son équipe du Service cantonal d'archéologie ont mis en évidence la naissance d'une ville par la permanence d'un lieu de culte sur la colline qui domine les rives du lac Léman et du Rhône, dès le IIe siècle avant Jésus-Christ. Dans le premier volume, intitulé "Le centre urbain, de la protohistoire jusqu'au début de la christianisation", c'est la permanence cultuelle qui a été décrite, du lieu de refuge de l'oppidum celte, en passant par la "Genua" romaine jusqu'à l'élévation du centre urbain au rang de "civitas" sous l'Empire. Ce deuxième volume fera découvrir l'adaptation en lieu mémoriel, de la fin de l'administration romaine jusqu'à l'affirmation durable du pouvoir épiscopal. Car la diffusion du culte chrétien a eu ses exigences. Les réformes liturgiques qui s'en suivirent ont nécessité de nombreuses adaptations sous forme de transformations d'atrium, de multiplication de bâtiments cathédraux, d'aménagements de salles de réceptions, de cryptes ou de sépultures, d'installations de baptistères et de rotonde, voire de modifications de nef et d'absides pour arriver à l'établissement de l'édifice romano-gothique actuel. Après avoir voyagé dans les couches les plus profondes du sous-sol de la cathédrale Saint-Pierre et avoir traverse les différents niveaux d'occupation du noyau urbain, le lecteur y aura perçu les temps forts de la christianisation à Genève. Il aura survécu aux guerres burgondes du Ve siècle, admiré le renouveau artistique carolingien du IXe siècle et participe à la couverture "d'une robe blanche d'églises" dans l'Europe de l'An mil. Par leur souci de préserver une source documentaire précieuse et de transmettre, par une approche plurielle, des résultats qui ont été mis en relation avec cent quatre-vingt sites archéologiques du bassin méditerranéen, ces deux ouvrages montrent, s'il était encore nécessaire, que l'archéologie raccommode les lacunes du passé, là où les documents écrits manquent.

01/2012

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Littérature française

Le patient

Dans ce roman autobiographique, l'auteur raconte dans le détail l'un de ses passages dans un hôpital psychiatrique.... Le patient est le récit sans fard du quotidien d'une humanité blessée, oubliée, vidée, épuisée, mise à l'écart : celle des hôpitaux psychiatriques. Jérôme Bertin nous raconte le quotidien de cet hôpital d'un quartier populaire de Lille, les gens qui y vivent (patients, mais également psychiatres, infirmiers, personnes de l'accueils...), et les rencontres, les menus événements et autres incidents ponctuant un temps qui s'étire dans l'ennuie et la déprime. Ce roman picaresque d'un genre nouveau est écrit dans un style cru à la fois terrible et drôle, qui n'est pas sans rappeler par bien des aspects Bukowski, mais également Céline et Artaud. Jeune écrivain, Jérôme Bertin fait partie de ceux pour qui l'écriture est un véritable engagement de vie, la seule et dernière résistance possible face à un monde sans espoir, la seule révolte face à une civilisation qui court, inéluctablement, à sa perte. Car travers ce témoignage, c'est le miroir sans concession d'un monde à l'agonie qu'il nous propose. En utilisant une langue nue, incarnée, sans afféterie stylistique, l'auteur prend le lecteur à partie dans son corps même et secoue brutalement nos habitudes prudentes d'amateurs de bibelots littéraires. Et si la subversion consistait encore aujourd'hui à nous plonger dans l'immonde, dans la Gueule infernale, à nous faire prendre l'abîme ? [FabriceThumerel, site libr-critique, à propos de Jérôme Bertin] Le patient, où l'auteur affirme une couleur textuelle qui n'appartient qu'à lui, est écrit dans la droite lignée de Bâtard du vide, roman qu'il publia aux éditions Al dante en 2011, et qui rencontra un réel succès d'estime (articles dans Libération et le Magazine des Livres). A chaque publication, Jérôme Bertin voit son cercle des lecteurs s'agrandir et son succès s'affirmer.

09/2012

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Littérature française

Duel autour d'une académie. Ou la distribution des prix

Chris Galaad, romancier naguère porté aux nues, attend la visite de son vieil ami, le Père La Camomille, un métis né du côté de la mer des Sargasses. Il veut lui confier sa déchéance face au mal d'Alzheimer. Pour le prêtre, pas d'Alzheimer ! ... Ce dont souffre Chris, c'est de sa déchéance du côté des éditeurs, qui refusent de publier ses manuscrits. Il s'agit d'un complot, confie Chris : il se heurte à un collègue devenu son ennemi absolu, un certain Tarek Bourboun, fils d'un Emir des sables, et qui fait la pluie et le beau temps dans le monde des lettres. La Camomille fait appel à son fils d'adoption Foskifo, jeune Marocain issu du grand Erg, pour redresser la situation. Foskifo débarque chez Chris revêtu de la soutane du prêtre : il la porte depuis qu'il a plongé dans le lac du bois de Boulogne pour la ramener au terme d'une lutte contre un gang facho. Foskifo entraîne dans la lutte son sosie Skifopa, une jeune prostituée (en réalité du sexe masculin) qui ne pratique son métier que pour atteindre au doctorat de médecine. Les deux garçons jouissent de codes spéciaux qui leur permettent de voler, presque invisibles, d'un espace à l'autre, nus comme une paire de Tarzans, chacun au bout de son filin. Leurs démarches entraîneront une suite délirante, surtout devant la gigantesque tapisserie qui couvre un mur du salon, chez Chris -- tapisserie hantée d'où débarqueront, au gré de l'évènement, des célébrités telles que Louis XIV, Christine de Suède, Charlie Chaplin, Louis-Ferdinand Céline, J-M Le Pen. Dans un Quotidien, Chris attaque le prix Duclou-Joncourt, fidèle à Tarek Bourboun. La guerre est déclarée, si âpre que la foule, emportée par une rage quasi électorale, tournera à l'émeute, presque jusqu'à la chute du gouvernement. Au lecteur, d'y participer.

10/2017

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Critique littéraire

Lettres à la NRF 1928-1970

Jean Giono et la NRF entament leur dialogue en 1928. Jean Paulhan vient de lire le manuscrit de "Colline" et a fait part de son enthousiasme à Gaston Gallimard. On cherche aussitôt à s'attacher ce jeune auteur de vingt-trois ans, sous-directeur d'une agence de crédit à Manosque ; hélas, il est déjà par contrat à Bernard Grasset, qui a pris une option sur ses trois premiers livres. Qu'importe ! Gaston Gallimard lui demande de s'engager avec la NRF pour les suivants : "Je tiens à vous réserver un peu à l'avance votre place dans notre maison." "Le Grand Troupeau" est ainsi le premier des romans de Giono à paraître chez Gallimard en 1931. L'écrivain se partage alors entre les deux éditeurs, avant que la relation avec la NRF ne devienne plus exclusive après 1936. Cette correspondance retrace l'histoire éditoriale de la révélation puis de la confirmation d'un rare génie littéraire. L'oeuvre de Giono y apparaît dans son projet et dans sa variété, de l'époque du "Chant du monde" à celle des "Chroniques" ("histoire familière d'un pays"), sans omettre le grand cycle romanesque de l'après-guerre autour de la figure d'Angelo, le hussard piémontais. Giono se révèle être un lecteur insatiable, dont l'intérêt s'étend de Machiavel à la "Série noire", de William Faulkner au roman japonais du Genji. Si quelques nuages en obscurcissent parfois le ton, ces lettres témoignent d'une grande proximité entre l'écrivain de Manosque et l'éditeur parisien. L'amitié y tient une place centrale, tant avec la famille Gallimard qu'avec Louis-Daniel Hirsch, le directeur commercial très éclairé de la NRF. "J'aime vous lire", écrit simplement Gaston Gallimard à Jean Giono le 3 mars 1952. C'est la première vérité de cette correspondance, baignée de dévouement naturel et d'admiration. ?? Editions établie, annotée et présentée par Jacques Mény.

10/2015

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Beaux arts

Mons. Ouvrir les murs (1865-2015)

A travers des documents inédits et des témoignages d'époque, cet ouvrage richement illustré met en lumière les processus qui ont permis à Mons de devenir la ville ouverte sur l'avenir qu'elle est aujourd'hui. La ville de Mons, chef-lieu du Hainaut (Belgique), est située sur une colline au confluent de deux petites rivières et de leurs vallées facilement inondables. Exploitant les caractéristiques du site, elle se dota au cours des siècles d'imposantes fortifications, régulièrement adaptées à l'évolution des techniques de guerre. Mais la ville était étouffée par cette enceinte. En 1861, la Ville obtint enfin le démantèlement de ses murs. Mons put alors développer un nouveau projet pour exploiter les vastes espaces rendus disponibles autour de l'ancien centre. Ce livre montre combien ces transformation propulsèrent dans la modernité une ville jusqu'alors enfermée dans ses remparts. De nombreux aspects du développement de la ville de Mons sont évoqués, basés sur des études récentes et la découverte de documents inédits : création de voies nouvelles (boulevards et avenues) ; choix posés en matière d'hygiène avec le détournement de la rivière Trouille (qui traversait la ville) et développement d'un système de distribution d'eau ; permanence de la présence militaire ; tentatives de développement industriel ; contraintes imposées par la nature du sol ; démographie et réflexions sur le logement... La transformation de la ville se poursuit encore aujourd'hui. L'ouvrage propose d'ailleurs des pistes en matière de patrimoine, notamment la réaffectation d'anciens bâtiments dans l'intra-muros et l'extension de la zone ouest de la ville, avec le quartier de la gare et l'espace des Grands Prés. «Mons est une citadelle ; et une citadelle plus fort, qu'aucune des nôtres. Il y a huit ou dix enceintes avec autant de fossés autour de Mons. En sortant de la ville on est rejeté pendant plus d'un quart d'heure de passerelles en pont-levis a travers les demi-lunes, les bastions et les contrescarpes.» Victor Hugo

06/2015

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Critique littéraire

Correspondance. Tome 2, 1961-1963

"Il était ma liaison avec la jeunesse, avec la vie, les éditeurs, les journaux, les films. Nous étions, un peu, son père." Roger Nimier est mort brutalement le soir du 28 septembre 1962, sur l'autoroute de l'Ouest. Après ce "coup de massue", Paul Morand n'a plus que sa correspondance quotidienne avec Jacques Chardonne pour se consoler. Depuis dix ans, les deux épistoliers illustrent au plus haut "un certain esprit français", avec ses travers comme ses traits de génie. Morand et Chardonne dominent toujours le siècle littéraire comme au balcon d'un théâtre : tandis que sur la scène disparaissent les amis Céline, Pierre Benoît et Cocteau, ressurgissent Proust, Claudel et Drieu la Rochelle. A l'orchestre, Mauriac, Jouhandeau ou Sartre reçoivent des boulettes de papier. Privé de son "fils" Nimier, Morand met alors en scène sa propre jeunesse dans des tableaux éblouissants : les riches heures 1900 ou les temps héroïques de la génération 1925. Ni la mort du hussard, son ancien protégé, ni celle de son fils Gérard ne troublent véritablement Jacques Chardonne. Le cour blindé par le style, il est tout à l'éducation de son nouveau favori, Matthieu Galey, et couve Bernard Frank, François Nourissier et Michel Déon d'un regard de velours cachant le venin. En secret, Chardonne prépare une "Histoire de l'édition" qui doit l'occuper jusqu'à sa mort. De l'Ecosse à Madère, Paul Morand, lui, poursuit ses voyages. Il vagabonde dans l'histoire et la politique, jouant aux prophéties avec Chardonne et trouvant dans le présent la confirmation de ses choix passés. Morand s'indigne de la construction du mur de Berlin, observe "Gaulle" devenu "le Guide" se dépêtrer de la guerre d'Algérie et de l'OAS, ou arbitre le duel entre Khrouchtchev et Kennedy avant la mort de ce dernier, qu'il trouve "balzacienne". Chez Morand et Chardonne, la littérature, c'est beaucoup plus que la littérature.

04/2015