Recherche

Réminiscence

Extraits

ActuaLitté

Religion

Priscillien, un chrétien non conformiste. Doctrine et Pratique du priscillianisme du IVe au VIe siècle

Cet ouvrage constitue un travail inédit en langue française sur le priscillianisme, lequel n'a pas été étudié sous forme de monographie depuis celui d'E.-Ch. Babut, Priscillien et le priscillianisme (1909). Etudiant la pensée de Priscillien et analysant les doctrines et les pratiques du mouvement à partir du fondateur jusqu'à la fin du vie siècle, Sylvain J. G. Sanchez laisse de côté les vieilles interrogations sur hétérodoxie et orthodoxie, et déplace le débat : Priscillien, chrétien non conformiste, est le fondateur d'un mouvement ascétique. Et se pose une question : les courants gnostiques ou la religion de Mani ont-ils pu influencer sa pensée ou non ? Ni manichéen, ni gnostique, ni encratite, Priscillien d'Avila connaît les enseignements de ces courants, le fonds philosophique commun à tous qui l'influence, mais sa doctrine est inspirée surtout par la Bible et la tradition chrétienne. A la génération suivante, les priscillianistes des Ve et VIe siècles radicaliseront et amplifieront des éléments appartenant à la gnose (le mythe de la Chute, le dualisme anthropologique, l'origine divine de l'âme, etc.) présents dans les Traités de Wurzbourg et fruits de réminiscences néoplatoniciennes. Par le choix des problèmes et des pratiques que les priscillianistes considèrent comme importants (un regain pour l'astrologie, la descente mystique de l'âme, une exaltation de la virginité et un rejet du mariage, le goût du mensonge et du secret, l'abstinence alimentaire, etc.), l'image du mouvement sera celle d'un courant dissident de Galice.

10/2009

ActuaLitté

Faits de société

Trois heures à tuer

Le 11 avril 1998 s'amorce pour les parents de Jean-Christophe le combat d'une vie. Alors qu'à 18 ans tout semblait lui sourire, l'adolescent périt après une soirée avec des amis dans un accident de la route : son scooter est percuté par un chauffard. Comble de la lâcheté humaine : celui-ci prend aussitôt la fuite. Commence alors pour Patrick et Cécile un long parcours jalonné d'épreuves et de désillusions. A la détresse s'ajouteront bientôt la rage et la révolte l'enquête est mal orientée, la procédure bâclée, leur fils, bafoué, est tué une seconde fois par la justice française. Trois heures à tuer, c'est une ultime torture à endurer, avant que ne soit rendue une parodie de verdict par le tribunal. Trois heures à tuer, c'est un fragment d'éternité où défilent le bonheur passé et sa désarmante simplicité. C'est aussi l'occasion d'égrener les heures qu'il reste à vivre, car il faudra trouver la force de survivre à cet enfant afin que " sa mort soit à la hauteur de sa vie ". Ce témoignage à deux voix, des plus bouleversants, résonne comme une confidence adressée au fils disparu. Résurgences et réminiscences poignantes viennent peupler le récit de ce combat désespéré. Le lecteur assiste là, entre les maux, à une vibrante et émouvante déclaration d'amour. C'est aussi un hommage aux victimes de la route arrachées à la vie par l'irresponsabilité des hommes dont la justice ne fait parfois aucun cas.

05/2006

ActuaLitté

Art contemporain

Aencrages & Co. La couleur des yeux, Edition

Depuis quarante-cinq ans, les éditions Aencrages& Co ont le privilège d'accompagner des rencontres uniques entre poètes et artistes plasticiens. Ce sont ces précieux rendez-vous, devenus livres d'artistes, que nous avons souhaité célébrer avec cette exposition : pour la première fois, une centaine d'oeuvres originales mêlant typographie, poésie et arts plastiques ont été réunies. Depuis la création d'Æncrages & Co en 1978, Roland Chopard n'a de cesse d'encourager ce dialogue entre poètes et plasticiens, en leur ouvrant les portes de son atelier typographique. Certains livres sont d'ailleurs nés sur le vif, improvisés au plus près de la presse et de la grande table de l'atelier où l'artiste intervenait sur le champ. Ce goût de la performance se retrouve aussi dans plusieurs livres peints en public par les artistes, à l'image du livre intitulé 90 qui réunissait en 2016 Michel Butor et Jean-Michel Marchetti à l'abbaye de Baume-les-Dames, ou encore de la 27e et dernière Réminiscences où les peintres Anne Slacik et Caroline François-Rubino intervenaient ensemble sur un poème de Luis Mizón. Que ces livres aient été peints en public ou dans le secret d'un atelier d'artiste, comme ceux de Philippe Agostini, Daphné Bitchatch, Colette Deblé ou encore Martine Jaquemet, ils ont tous été édités avec le désir, toujours intact, d'offrir aux yeux de belles échappées... à l'image du poème de Jean-Luc Parant qui fut le premier livre composé et imprimé à la main par Roland Chopard et qui donne son titre à cette exposition.

04/2023

ActuaLitté

Déportation

Mindele, une vie. Mémoires d'une enfant rescapée de la Shoah

Un soir glacial de novembre 1942, à Bruxelles, la maison où vit la famille de Mindele, alors âgée de 4 ans, est investie par la Gestapo. Son père s'enfuit avec elle par les toits. Sa mère, ses frères et soeurs sont arrêtés puis déportés vers les camps de la mort dont ils ne reviendront pas. Mindele est recueillie et protégée dans un couvent puis à la campagne chez trois soeurs. A la fin de la guerre, il y aura les retrouvailles, difficiles, avec un père qu'elle a oublié et dont elle ne comprend plus la langue, le yiddish. Quelques années plus tard, ils partent pour l'Amérique. Mindele a 12 ans. Une nouvelle vie commence, d'abord dans la misère et le désarroi absolu. Elle connaîtra ensuite l'explosion de liberté - avec ses pièges et ses désillusions - qui caractérise un New York en pleine effervescence. Plus tardivement dans sa vie, elle entreprendra des recherches sur sa propre famille qui la mèneront au Brésil et en Israël, et la feront retourner en Belgique sur les lieux de son enfance. L'ouvrage décrit le processus, long, périlleux, douloureux, chaotique souvent, de la construction de soi. Ce récit, que tissent les réminiscences, l'imagination aussi bien que les données objectives, raconte la difficulté à trouver sa place dans l'Europe d'après-guerre ainsi qu'à New York dans les années 50, pour les personnes déracinées, puis l'ouverture des possibles. Il dit le sentiment insondable de la perte et l'inextinguible volonté de vivre.

05/2021

ActuaLitté

Décoration

Maison : Christian Liaigre

Voici quelques années, alors que régnait le style scandinave, la palette de Christian Liaigre fut une révolution. Le décorateur imposait des tonalités masculines (brun, crème, gris, taupe) et créait un style tout à la fois dépouillé et luxueux, où l'amour des belles matières, des bois exotiques se mêlait à des réminiscences Art déco et à une utilisation éclairée de l'artisanat de grand luxe. Il est devenu le décorateur le plus zen de sa génération, le chantre de la sérénité. La paix émanant des espaces créés par Christian Liaigre reflète une aversion instinctive pour les clameurs de la modernité. Il trouve une inspiration profonde dans les traditions des lieux où il travaille, mais aussi dans une mémoire personnelle ancrée sur la côte vendéenne, où il a grandi, et dans le monde équestre, puisque ses parents élevaient des chevaux. Christian Liaigre œuvre aujourd'hui sur plusieurs continents. Il a choisi pour ce livre huit lieux (dont quatre en France) représentatifs de son travail actuel. Rénovation d'un atelier d'artiste à Paris, décoration d'une maison de vacances en Corse ou du triplex du magnat de la presse Rupert Murdoch à New York, aménagement d'une maison traditionnelle en Bavière ou sur l'île de Ré, les exemples choisis montrent chacun une facette différente du talent de Christian Liaigre. Son classicisme lui permet de s'adapter aussi bien à l'héritage industriel de Manhattan qu'aux paysages sauvages des côtes corse ou galicienne. Herbert Ypma, travaillant en étroite collaboration avec le décorateur, a su donner à ce livre une beauté épurée digne de ce grand créateur.

03/2004

ActuaLitté

Littérature étrangère

Ca change quoi

Le G8 de Gênes, en juillet 2001. Une grande manifestation altermondialiste se déroule au moment même. La manifestation dégénère : d’abord des bagarres, des pillages, puis pendant les heurts avec la police, un jeune manifestant est tué d’un coup de pistolet par un carabinier. Le lendemain, sans justification, la police fait irruption dans l’école Diaz, où est installé le « media center » des altermondialistes, avec leur rédaction, leur radio, leur centre d’information. Quatre-vingt-dix-sept personnes de toutes nationalités sont matraquées, certaines finissent à l’hôpital, d’autres sont embarquées, torturées puis libérées au bout de plusieurs jours. Le narrateur de Ça change quoi, un journaliste, était à Gênes pendant ces journées ; il a suivi le cortège des manifestations, assisté aux bagarres. Il rapporte ses rencontres – Elisa – ses réminiscences, dans l'image d'Angela, la femme qu'il vient de quitter. Au début du livre, des années après le G8, le narrateur prend le train pour revenir à Gênes. Pour se remémorer les événements, les émotions de l’époque, pour comprendre ce que le temps a déposé en lui, il s’enferme dans la chambre d'un hôtel et se « repasse le film » du G8, grâce tout ce que peut offrir la technologie de l’information du XXIe siècle; Ça change quoi est aussi le roman d’un événement – le G8 de Gênes – où les nouvelles formes de communication de masse se sont affirmées pour la première fois. Ça change quoi est une image de notre temps, avec ses mouvements de masse, sa violence politique, ses innombrables clivages, sa technologie de l’information, et les passions impuissantes des individus.

04/2010

ActuaLitté

Littérature étrangère

Souvenirs de l'avenir

En 1978, une jeune femme en quête d'aventure, S. H., s'installe à New York dans l'intention d'écrire son premier roman. Mais elle se voit bientôt distraite de ses projets par sa mystérieuse voisine, Lucy Brite, dont les propos aussi confus qu'inquiétants lui parviennent à travers la mince cloison de leur immeuble décrépi. S. H. se met à transcrire les étranges monologues de Lucy, où il est question de la mort brutale de sa fille et du besoin qui la taraude de châtier son assassin. Jusqu'à cette nuit de violence où Lucy fait irruption dans l'appartement de S. H. Quarante ans plus tard, S. H. retrouve le journal qu'elle a tenu cette année-là et entame un récit autobiographique — Souvenirs de l'avenir—dans lequel elle juxtapose savamment les textes contenus dans le journal, les ébauches du roman qu'elle tentait d'écrire alors, et les commentaires que ces brouillons de jeunesse inspirent à la romancière chevronnée qu'elle est devenue, afin de créer un dialogue entre ses différents "moi" à travers les décennies. Virtuose, incisif et poignant, le septième roman de Siri Hustvedt rassemble et magnifie les thèmes qui ont fait d'elle l'un des écrivains les plus reconnus de sa génération : le caractère faillible de la mémoire, la brutalité du patriarcat, les traumatismes qui livrent leurs secrets bien des années plus tard, l'oeuvre du temps et la capacité de l'imaginaire à receler le présent, voire à le guérir. Ce "portrait de l'artiste en jeune femme", voluptueuse superposition de récits, est un subtil alliage de réminiscences, de drôlerie et de magie narrative.

09/2019

ActuaLitté

Littérature française

D'un jardin l'autre

Sur toile de fond de guerre d'Algérie, dans la fin des années 50, "D'un jardin l'autre" nous conte une histoire d'amour, celle que vécut à Paris Azur, Algérien et "maître des arts du feu" , avec une femme française, donnant naissance à une petite fille. La mort d'Azur sera le déclencheur d'une peine terrible pour sa fille Flore, peine amplifiée par l'absence de ce père rencontré à l'âge adulte et l'impossibilité du partage des derniers instants. Malgré son désir de la voir disparaître, cette peine va cependant devenir un guide, un aiguillon. Que voulait lui dire Azur avant de partir ? Sous le regard d'Aliénor, sa mère, à l'écoute d'une intériorité, mais aussi à l'affût de chaque piste apte à lui restituer une vérité, Flore tentera de déceler les mots non dits. Au terme de ce cheminement, sorte de voyage initiatique entre réminiscences et rencontres notamment avec le valeureux Ismet, y parviendra-t-elle enfin ? La céramique, se prête aisément à une réflexion sur la création : l'artiste n'est-il pas celui qui ose, le premier, dans une société, toucher le feu ? De ce roman, se dégage un immense esprit d'ouverture, sublimant le contexte "abiotique" d'une guerre qui ne voulut pas dire son nom, nous entraînant dans l'allégresse d'un message final. Si la facture poétique de ce roman accentue sa distance avec une réalité historique parfois réajustée, celle-ci en fait aussi une fable dans laquelle chaque lecteur pourra se projeter, au sein d'un monde passé, présent et futur revisité avec profondeur et légèreté.

06/2017

ActuaLitté

Récits de voyage

Tous les chemins mènent à Chamonix. Réflexions, impressions et anecdotes des confins du monde au pays du Mont-Blanc

Annette Rossi, fidèle à sa passion pour les grands espaces, tisse subtilement la toile de ses chroniques de grande voyageuse. Que des coups de coeur égrenés comme des points lumineux sur la carte du monde. D'un ton vif, souvent tendre et parfois gentiment ironique, cette native des Pays-Bas nous livre ses réflexions et ses réminiscences sur la vallée du Mont-Blanc. En parallèle, elle nous fait découvrir d'autres sites, montagneux ou pas, riches en légendes, baignés d'autres atmosphères, suscitant d'autres émotions. L'Himalaya, les Carpates, le Taurus, les Rocheuses, le Tian Shan, le Caucase, l'Elbourz, les Andes, les Scandes, mais aussi le Japon, la Chine, l'Ethiopie, l'Arabie, l'Islande, l'Ecosse, la Bosnie, Cuba... Quel lien avec Chamonix ? L'auteure vous le dévoilera. Son mari Philippe, complice de ses pérégrinations, est assurément un inspirateur très avisé. Né à Chamonix, il a tôt compris le sens du mot paradis. Quel plus bel étalon de valeur en filigrane de chacune des chroniques d'Annette Rossi ! Tous les chemins mènent à Chamonix n'est pas un livre DE Chamonix ni SUR Chamonix. Si c'est un puissant hommage à la vallée de Chamonix et son extraordinaire résonance dans le monde, il démontre surtout l'incroyable impact des hautes cimes sur l'esprit humain. Annette Rossi est aussi l'auteure de la série Tapis magique, une initiation au voyage dans des contrées peu ou mal explorées et du roman en trois tomes ALEXANDRE, une aventure historico-romanesque à la découverte du tombeau disparu d'Alexandre le Grand : Le pacte de Babylone, La malédiction de Tamerlan, L'horizon d'Aton.

06/2023

ActuaLitté

Littérature étrangère

Se coucher pour mourir

Au début des années 1970, à Ankara, la capitale de la Turquie, une femme, Aysel, entre dans une chambre d'hôtel, s'y déshabille et se couche, bien décidée à boire le calice de la vie. Acte radical, c'est aussi le prétexte pour elle, dans ce crépuscule d'une mort ­orchestrée, de mesurer le chemin parcouru, de faire le bilan de son ­existence. Que de chemin en effet ! Fille de petit commerçant d'Anatolie, Aysel devient professeure d'université ! Mais à l'afflux des réminiscences que reste-t-il ? Une liberté durement acquise, une vie construite surtout en réponse aux exhortations modernisatrices de la République ; en butte aux valeurs et références de sa famille. Alors cette existence, l'a-t-elle vraiment voulue ? Dans le sillage d'Aysel, l'auteure nous plonge aussi dans les vies des jeunes de son âge, tout juste immergés dans la Turquie moderne. C'est le journal intime du fils du sous-préfet appartenant à l'élite et a priori promis à un bel avenir qui nous est alors montré, ou, a contrario, les souvenirs du jeune paysan que son instituteur envoie à Ankara afin qu'il essaie, justement, d'en avoir un d'avenir, ou la correspondance épistolaire de jeunes filles promises au mariage... Ce roman choral brosse un portrait vivant, complexe et subtil des trois premières décennies de la république en Turquie après la mort de Mustafa Kemal Atatürk, de 1938 à 1968, et nous confronte également aux conflagrations de la seconde guerre mondiale. Sont alors dévoilés avec brio les espoirs, les illusions et les contradictions de cette époque et de cette modernité imposée d'en haut.

02/2014

ActuaLitté

Romans historiques

Ma vie à Saint-Domingue

Ma vie à Saint-Domingue raconte une histoire, des histoires. D'abord celle de Toussaint Louverture, génial stratège et héros de la révolte des esclaves dans l'ancienne colonie française de Saint-Domingue, aujourd'hui République d'Haïti, et que Napoléon fit déporter et emprisonner au fort de Joux où il mourut de froid et de maladie le 7 avril 18oz. Celle aussi de ses enfants, Isaac et Placide, qui furent un temps les hôtes de la France (qui les accueillit comme élèves dans son Institution Nationale des Colonies) avant d'y revenir, six ans plus tard, contraints et forcés, assignés à résidence, au moment de l'arrestation de leur père. Celle de Déguénou, le père de Toussaint, capturé en Afrique et vendu comme esclave. Celle d'Aimé-Benjamin Fleuriau parti de La Rochelle et devenu planteur à la Croix-des-Bouquets, près de Port-au-Prince. À tous ces destins et d'autres encore se mêlent les propres souvenirs de l'auteur dans un système de réminiscences qui entrent en résonance avec l'histoire qu'il s'efforce de mettre au jour afin, nous dit-il, de se la réapproprier, comme si on l'en avait préalablement privé. Car si, dans les circonstances dramatiques qui continuent de frapper Haïti, le projecteur a été soudain braqué sur ce pays, son histoire et les liens particuliers qui l'unirent jadis à la France sont encore trop méconnus. De ce manque ressenti est donc né un petit livre qui n'est en rien celui d'un historien mais plutôt celui d'un voyageur curieux qui aurait provisoirement choisi d'explorer le temps plutôt que l'espace.

01/2011

ActuaLitté

Littérature étrangère

La garde blanche ; La vie de monsieur de Molière ; Le roman théâtral ; Le maître et Marguerite

Réduit au silence dès la fin des années vingt, mais épargné par la terreur stalinienne, Mikhaïl Boulgakov (1891-1940) est l'auteur d'une oeuvre immense, dont la plus grande partie resta inédite de son vivant. Découverts plus d'un quart de siècle après sa mort, ses romans ont désormais leur place parmi les classiques de la littérature russe, et Le Maître et Marguerite, son chef-d'oeuvre, est devenu un livre-culte. Dès La Garde blanche, qui raconte la chute de Kiev, le 14 décembre 1918, Boulgakov assigne à la littérature la tâche de maintenir envers et contre tout la cohésion d'un univers menacé par le cataclysme de la révolution. Telle sera, à partir de La Vie de monsieur de Molière et du Roman théâtral, la vocation de ses héros, écrivains maudits, victimes d'un pouvoir implacable. Parcourue par des airs d'opéras, émaillée de réminiscences littéraires, graves ou parodiques animée par la magie du théâtre, l'oeuvre romanesque de Boulgakov est nourrie d'une longue tradition, à commencer par celle de Hoffmann et de Gogol, ses grands maîtres. Comme ces bâtisseurs qui réutilisaient les pierres de temples détruits, Boulgakov construit, avec des fragments de l'ancienne culture, un édifice original, où se côtoient créateurs et tyrans, vampires et bureaucrates, personnages bibliques et poètes prolétariens, et où les fêtes de Versailles préfigurent le grand bal chez Satan. Le rêve, le fantastique, l'irrationnel sont là pour dire l'indicible oppression d'un pouvoir totalitaire, la sourde angoisse d'une violence aveugle que seule peut conjurer, dans un éclat de rire libérateur, la jubilation de l'écriture.

02/2005

ActuaLitté

Littérature française

Le Centre de la France

Le 14 juillet 1989, quelques mois après la mort d'une femme de 70 ans, le héros-narrateur quinquagénaire se remémore sa «première liaison». A travers les circonstances originales de celle-ci, il touche à une étrange essence, celle de la mémoire, du temps et du «sexe», mot qui alors, dans les années 1950, n'avait pas le sens absolu qu'il rayonne aujourd'hui. Pourtant c'est un absolu que le narrateur reconstitue, paradoxalement, à l'aide de fragments caractéristiques du monde relatif qu'est notre histoire. Son enquête sur son apprentissage de l'érotisme et du conflit consistera donc à ne pas combler les lacunes de l'oubli - tout aussi surprenantes que la précision des multiples réminiscences - mais à saisir l'être passé tel qu'il est, lacunaire, et le portrait de femme qu'il peint a une vérité d'autant plus troublante qu'il contient toutes les ombres. Ne se contentant pas de renouveler les images attachées à l'excitation sexuelle en les mettant à nu, il vise plus profondément l'exceptionnel plaisir de la pénétration et du travelling de l'épiderme, du lisse et du substantiel, du temps allongé par sa concentration. Ces bonheurs, émotions, extases se dessinent fugitivement sur la muraille de l'interdit et de la répression, lesquels relèvent eux aussi du plaisir - pervers - dans le monde de la petite-bourgeoisie intellectuelle et du spectacle. En effet, cette chronique unit la crudité et la cruauté, le récit intime et le roman de moeurs, quand, sur fond de guerres d'Indochine et d'Algérie, la «fabuleuse croissance» accélère les ascensions sociales.

02/2006

ActuaLitté

Histoire internationale

1927, la grande crue du Mississippi. Une histoire culturelle totale

Avec ses centaines de morts, son demi-million de personnes déplacées, principalement afro-américaines, et ses huit millions d'hectares submergés, la grande crue du Mississippi de 1927 fut la plus dévastatrice de l'histoire des Etats-Unis. Avec ses centaines de morts, son demi-million de personnes déplacées, principalement afro-américaines, et ses huit millions d'hectares submergés, la grande crue du Mississippi de 1927 fut la plus dévastatrice de l'histoire des Etats-Unis. Elle se propagea du Nord au Sud dans un environnement dégradé par des décennies d'interventions humaines, au premier rang desquelles la déforestation, l'assèchement des zones humides et le remplacement de la petite propriété agricole par d'immenses plantations en monoculture. Après avoir retracé cette histoire et analysé ses causes, Susan Scott Parrish explore l'intense réponse culturelle qu'elle a suscitée. Les Américains parurent d'abord se ranger derrière la " grande machine de secours " fédérale, mais de profondes fractures ne tardèrent pas à se rouvrir. Les gens du Sud dénoncèrent, d'un côté, les " eaux yankees ", réminiscences de la guerre de Sécession, de l'autre, le confinement des Afro-Américains dans des camps de concentration et le " retour de l'esclavage à Dixie ". L'auteur montre qu'il revint à des artistes et écrivains de génie, tels Bessie Smith, William Faulkner ou Richard Wright, de façonner la sensibilité publique à l'événement et lui donner un sens. Elle montre aussi qu'à l'orée des années 1930 les catastrophes écologiques médiatisées étaient devenues, au même titre que les totalitarismes ou les crises économiques cycliques, des phénomènes centraux de la modernité.

03/2019

ActuaLitté

Policiers

Au-delà de l'illusion. Tome 4 : Psychostasie

Marc et Emmanuelle sont séparés, contre leur gré, par un Couloir inter-mondes. Quarante années-lumière les éloignent irrémédiablement et, entre eux, un temps qui s'écoule désormais différemment : une vingtaine d'années pour la jeune femme ne représentera, pour Marc, qu'une poignée d'heures… Sur la planète d'Amon, où siège le conseil de Navigateurs, Marc et Ihem ont la mission cruciale de défendre l'usage des Portes des mondes sur Terre. Marc, sous le choc de la perte brutale de la femme qu'il adore, ne sait pas comment faire son deuil. Une étrange cérémonie le plonge dans une régression hypnotique, grâce à laquelle il revit certains épisodes de sa vie passée, ajoutant encore à sa confusion. Mais cette expérience lui révèle d'incroyables réminiscences et facultés. Sur Terre, Durieux poursuit sa traque de toute personne susceptible de détenir le savoir des Portes des mondes. En plaçant sous surveillance l'inspecteur Schaffner, il parvient à localiser puis à enlever Sarah, la nièce d'Emmanuelle. La jeune femme n'est pas de taille à affronter un mafieux multimillionnaire et n'a d'autre choix, pour retrouver sa nièce, que de prendre contact avec Suliac, alias la Mâchoire. Ensemble, ils remontent le fil du temps et assistent, impuissants, à la disparition de la petite Sarah à travers une Porte des mondes. Où la fillette s'est-elle téléportée ? Et comment la retrouver ? À quarante années-lumière de là, Marc, au seuil de la folie, trouvera-t-il les arguments justes pour convaincre le Conseil inter-mondes ? Réussira-t-il, avec l'aide d'Ihem, à les sortir de cette impasse ?

11/2015

ActuaLitté

Littérature française

Et comment leur diras-tu ?. Colloque intérieur

La philosophie, la mythologie, les religions sont-elles les seuls langages dans lesquels on pose des questions existentielles, les seuls dans lesquels on peut interroger notre rapport au monde, aux êtres, aux objets, au temps ? Traits d'amour comme des fulgurances, paroles d'enfance, disparition et réapparition de la figure de la mère, conscience d'un temps qui nous emmène vers le même point, réminiscences d'une culture hébraïque et, toujours présente, l'incision du deuil, telle est la réponse, tels sont les thèmes qui traversent ce recueil. Il est des moments trop poignants pour être dits et d'autres si ténus qu'ils passent inaperçus. C'est ce "trop" et ce "pas assez" que cherche à retracer le "Colloque intérieur". Sous la forme de microrécits, de fragments de vie où le cocasse côtoie parfois le tragique, sont captés les mouvements de la mémoire, fugitifs, inattendus. L'écriture retient l'éphémère, elle garde vivante la trace de ceux qui furent vivants, comme nous. En inscrivant dans les coeurs le détail des gestes passés, les paroles qui furent, la pulsation des minutes, elle transforme la disparition en réapparition. Professeure à l'université Sorbonne Nouvelle, Francine Cicurel mène des recherches en sciences du langage sur les modes de transmission du savoir, les pratiques de lecture, les interactions sociales. Elle publie de nombreux articles sur ces thèmes. Parallèlement à une activité académique qui la conduit à donner des conférences et à participer à des colloques dans de nombreux pays, elle est l'auteure de textes à portée plus littéraire. Elle a coordonné, aux éditions Nathan, "Anthologie du Judaïsme - 3000 ans de culture juive", ouvrage qui fait désormais référence dans le champ éducatif.

04/2023

ActuaLitté

Poésie

Serres chaudes. Quinze chansons. La Princesse Maleine

«Serres chaudes ! A elle seule, cette analogie, lourde de connotations baudelairiennes, est une trouvaille. Spontanément, elle fait naître en nous l'image d'un monde clos, immobile et luxuriant à la fois. Par la magie du titre, nous entrons de plain-pied dans le mystère de la vie profonde dont «nul jusque-là dans la littérature moderne», souligne à juste titre Guy Michaud, «n'avait encore fait aussi bien sentir et comme toucher du doigt la présence». L'intuition de l'inconnaissable, le pressentiment du moi transcendantal et de ses richesses, l'âme - désormais Maeterlinck détient la substance de son oeuvre. A la lecture des Serres chaudes, on est frappé par la succession d'images hétéroclites, insolites, absurdes. Le poème s'impose à l'imagination comme un réseau touffu de visions simultanées où le meneur de jeu juxtapose, accumule à sa guise des êtres, des objets ou des situations paradoxales, comme si elles avaient été rêvées par un somnambule ; le tout ponctué d'exclamations répétées, d'interjections et d'exhortations lourdes d'angoisse. Etrange poésie ! Tout mouvement lyrique semble en être absent, empêché par l'utilisation de formes prosaïques, quotidiennes, volontairement négligées. L'image et sa luxuriante végétation y règnent en maîtresses. Images à travers lesquelles se lit l'incohérence de la vie : «un glacier au milieu des prairies de Juillet» ; «un matelot dans le désert» ; «une fête un dimanche de famine», etc., à moins que l'incohérence du monde actuel ne parle d'elle-même dans l'évocation de ces «paysans aux fenêtres de l'usine», de ce «jardinier devenu tisserand», de ce «chasseur d'élans devenu infirmier», réminiscence de l'exode rural vers les cités tentaculaires, ou encore du «château devenu hôpital», métamorphose de la société. Autant de situations ambiguës, de réalités menées jusqu'à l'inhabituel, signes des «choses qui ne sont pas à leur place», dont le poète se sert au deuxième degré pour suggérer les visions fantastiques qui l'assiègent, pour figurer l'inquiétude qui le tenaille.» Paul Gorceix.

10/1983

ActuaLitté

Architectes

Claude Parent. Les desseins d’un architecte

"Je ne peux m'ôter de l'esprit que Claude Parent est un artiste, c'est-à-dire qu'il avait cette capacité à être visionnaire, ou plutôt à avoir des visions et à les transcrire aussi bien en dessin, à l'écrit, qu'à travers l'architecture. Il a réussi à créer une vraie relation avec l'architecture que je qualifierais d'émotionnelle, d'esthétique et de sensible [... ] Cet architecte-dandy au caractère de fashion victim m'a fasciné". (Dominique Perrault). "? Extirper de son coeur, de sa tête, de son geste, toute réminiscence. Expectorer l'histoire. Cracher sa mémoire. Vomir sa culture. Haïr son passé. Se projeter à l'état zéro. ? " Architecte, théoricien, dessinateur, polémiste, Claude Parent est une figure de l'histoire de l'architecture du xxe siècle qui a su cultiver une certaine singularité. Il aura été le premier en France à opérer une profonde rupture épistémologique avec le modernisme. Produisant de multiples articles, ouvrages, dessins-manifestes et projets, il a cherché à défendre ses "? desseins ? " pour inviter à repenser notre cadre de vie. De sa rencontre avec Paul Virilio naîtra l'aventure de la "­fonction oblique" , à savoir la recherche de l'usage du plan incliné dans la structuration de l'espace. Exigeant, critique, provocateur, d'une opiniâtreté farouche, Claude Parent n'a cessé de proposer des lieux de contradiction générateurs de doute, d'inquiétude et d'instabilité, excluant toute passivité face à l'architecture. Sa production protéiforme, abordant tous les programmes, y compris les plus inattendus comme les supermarchés et les centrales nucléaires, est ici considérée dans un continuum biographique. A travers la complexité de ce personnage, c'est toute une société qui est décrite avec ses attaches encore vives au passé, ses fantasmes, ses ambiguïtés, la place occupée par l'artiste-créateur, homme providentiel, celui qui par un geste - architectural et urbain - espère sauver le monde.

11/2022

ActuaLitté

Littérature étrangère

Les enfants et les fous

A travers les déviations linguistiques très scrupuleuses de l'écriture de Fried, ce sont les mécanismes mêmes de la logique, les habitudes de pensée, qui sont ici visés. D'où un perpétuel désamorçage du réel qui retient le lecteur de tomber dans le piège de l'idée reçue, en même temps qu'il l'inquiète, comme faisait le précédent livre de l'auteur, Le Soldat et la Fille. "S'il faut en croire le proverbe, écrit Erich Fried, les enfants el les fous disent la vérité, leur propre vérité, mais aussi notre vérité, refoulée ou niée, combattue par des conventions que les enfants ignorent encore - et dont les fous ont été exclus à la suite de conflits dramatiques". L'enfance à vrai dire joue dans ces récits un rôle plus sensible que la folie (à moins que la folie ne soit une manière de prendre au mot les images de l'enfance, comme le fait ici le narrateur). Bâtis sur une logique qui supprime le temps - non pas en revenant au passé par la réminiscence, mais en laissant le passé agir dans le présent - les récits de Fried donnent une dimension autre aux habitudes. Ainsi le "je" d'un des textes les pIus significatifs ne se rappelle pas une certaine tasse de lait ; il boit maintenant la tasse de lait qu'enfant il ne parvenait jamais à finir : l'adulte reprend les choses du point où il a dû les laisser en grandissant. Faisant signe de loin à certains textes de Michaux, à certaine manière qu'a Michel Leiris de questionner le langage, ce livre poursuit donc des fins aussi littéraires qu'antilittéraires, tandis qu'il reprend des écrivains baroques l'usage concerté de la rhétorique et le mythe du "monde à l'envers". Trente récits, petites fables, apologues d'une ironie poignante tentent de dire cette vérité difficile dans une prose sans affectation, pure et droite, sensible et juste.

05/1968

ActuaLitté

Littérature française

Le boîte de Pandore

Nous sommes à Paris aux premiers jours du mois de mai 1984, en pleine explosion d'un printemps déjà bien installé. Trilingue, maîtrisant parfaitement le français, l'anglais et le russe, Alexandre Svenderov, la trentaine, poursuit la tradition de ses parents et grands-parents qui depuis l'immigration à Paris de la famille d'Ivan Svenderov, diplomate réputé, très proche du tsar Nicolas II et du cercle de son élite diplomatique, fréquentent les milieux russes de la capitale et éduquent chaque nouvelle génération avec une double culture : russe et française. Passionné d'informatique, ayant mené de brillantes études dans ce domaine, il est sélectionné après avoir réussi une série de tests de confiance, pour faire partie d'un projet d'Etat classé secret. Il est parmi les rares personnes à savoir que d'ici dix à quinze ans au plus tard, le Web jettera ses filets et entourera la Terre toute entière, marquant ainsi l'entrée au IIIème millénaire par une révolution inouïe, d'une envergure mondiale et planétaire, comme jamais l'humanité ne l'a expérimenté auparavant. Sachant que sa tâche dans le cadre de ce grand projet informatique est avancé, il décide de faire une pause, et de profiter du soleil printanier afin de réaliser un rêve qui depuis plusieurs années tourne dans sa tête sans qu'il n'ait pu jusqu'à présent le concrétiser : la Grèce ! Une fois à Athènes, les circonstances l'amènent à rencontrer Christophoros Fotinos, excellent pianiste grec avec lequel il se lie d'amitié. Rapidement ils entament des conversations inspirées des grandes questions existentielles qui depuis l'aube des Temps et jusqu'à nos jours, préoccupent l'esprit des philosophes idéalistes. Il s'agit d'une prise de conscience qui, appuyée sur le regard infaillible de l'âme éveillée, distingue d'une façon claire ce qui est réellement vrai de ce qui se présente comme tel, alors que ce n'est que sa frauduleuse imitation. Un chemin qui conduit au centre de soi-même, fondé sur ce que Platon qualifie du terme de "réminiscence".

04/2022

ActuaLitté

Couple, famille

J'ai longtemps cru qu'il suffisait d'être deux. Le désir d'enfant et la médecine

"J'ai longtemps cru qu'il suffisait d'être deux pour faire un enfant. Eve, Adam ; un instant d'éternité. La vie s'est chargée de me détromper : à 27 ans, comme de plus en plus de femmes, j'ai dû demander l'aide de la médecine pour tenter d'être mère. A l'hôpital Saint-Vincent-de-Paul, j'ai rencontré une gynécologue obstétricienne, Sylvie Epelboin. Elle a suivi ce long chemin avec moi. Un chemin qui a duré des années, qui a eu la peau de mon mariage, mais qui a créé un lien unique entre le docteur Epelboin et moi, entre la soignante et la patiente". "Et moi, Elise, je me souviens de ce premier jour, de votre entrée avec Simon, dans mon cabinet. Vos regards, votre jeunesse, cette envie, et devant vous, la médecine, le temps... ". Vingt-cinq ans plus tard, Elise propose à Sylvie de croiser leurs regards sur cette aventure, de mêler l'intime à la médecine. D'un côté, Elise, jeune adulte, jeune mariée, confrontée à une épreuve à laquelle elle n'était pas du tout préparée, hantée par les réminiscences d'épisodes très douloureux de son histoire. De l'autre côté, Sylvie, passionnée, engagée, féministe et mère, à l'origine d'un des premiers centres de fécondation in vitro en France, aussi attentive aux progrès de la Science qu'aux questions éthiques qui les traversent. "Nous avons écrit toutes les deux, soucieuses de raconter au plus juste cette histoire d'intimité médicalement assistée. Peuvent s'y reconnaître les femmes à qui l'enfant se refuse, celles qui ont enfin mené à terme ces grossesses rêvées, et, bien sûr, les médecins, chercheurs, biologistes, qui, d'une manière ou d'une autre, ont leur place dans cette épopée inouïe qu'est l'Assistance Médicale à la Procréation".

10/2019

ActuaLitté

Faits de société

Otage du silence. Sacrifiée à une secte à l'âge de 2 ans, captive durant près de 20 ans

Profondément inspirant et bouleversant, voilà le périple d'une fillette, sacrifiée à un culte secret et clandestin à l'âge de 2 ans. Loin de son pays, de sa langue et de sa famille, elle bascule dans un cloaque obscur d'une violence inouïe. Traquée, brisée dans son intégrité la plus profonde, cette petite vivace nous entraîne dans ses 20 ans de captivité, véritable camp de déstructuration psychique. Son sinistre quotidien est constitué de violence physique, mais surtout d'une véritable profanation subtile de son être. Assujettissement, charlatanisme, imposture et manipulation sont sa nourriture quotidienne. Dans une absence totale d'amour, elle expérimente un au-delà qui lui permet de fuir la violence dans laquelle elle baigne. Taraudée par le désespoir, elle survit en s'accrochant au silence qu'elle impose à son esprit, rejetant ce qui lui est servi et maintenant son désir ardent de liens. Droite et digne face à son parcours, Myriam nous invite à nous revêtir du plus grand respect et, sur la pointe des pieds, à la suivre dans la descente au coeur de l'enfant vulnérable qu'elle a été. Elle nous livre avec beaucoup de lucidité combien la solitude et l'esseulement ont été ses compagnes de vie. Comment elle a réussi à s'évader de cette prison physique et comment, progressivement, elle se libère jour après jour des réminiscences qui l'ont tenue en otage. Incroyable hymne à la vie, Otage du Silence est un itinéraire de résilience qui montre que, peu importe nos circonstances de départ, nous pouvons reprendre notre plein pouvoir. Ce récit ne se veut pas une attraction médiatique, mais une invitation à marcher la route des maîtres, trajet au cours duquel on doit trouver ce qui nous libère vers le meilleur de soi.

02/2020

ActuaLitté

Littérature française

Vous êtes nés à la bonne époque

À quarante-deux ans, Nathalie Dumont habite, dans le quartier de la Bastille, un superbe et vaste appartement que son insolente réussite professionnelle lui a permis de s’acheter. Elle est la mère comblée d’une jeune femme de vingt-deux ans, Charlotte. En ce début d’automne 2009, Nathalie traverse pourtant la plus grave crise de son existence. Charlotte a largué les amarres vers la Californie pour mettre ses compétences au service de la juteuse économie verte. Après avoir découvert qu’il la trompait, Nathalie vient en plus de congédier Alain, l’homme qui partageait sa vie depuis six années. La rupture est d’autant plus douloureuse que Nathalie espérait concevoir avec lui ce deuxième enfant qu’elle désire avec une ardeur intacte, malgré les années qui passent. Lors d’un vernissage, elle croise le regard d’Arno – Arno Genic. Il la subjugue d’emblée. Il a vingt ans, il expose ses premières toiles. Entre petits boulots et crise du logement, il s’escrime pour vivre de son art. Il ne prête, ce soir-là, aucune attention à la nuée d’admiratrices branchées qui gravitent autour de lui, car il n’a d’yeux que pour Nathalie. Ils se revoient, ils se plaisent. Nathalie lutte, au début, contre ce coup de foudre mutuel. Seulement, chaque heure passée avec lui est pour elle un ravissement. Dans sa vie chamboulée, rien ne console Nathalie comme les conversations qu’elle entretient avec celui qui ne tardera plus à devenir son amant. La bonté intrinsèque du jeune homme, son intelligence étincelante, son humour hors du commun la bouleversent. Au-delà des mots, quelque chose les lie, de l’ordre de la sensation pure ; une intimité spontanée, qui tire sa source d’obscures réminiscences, surgies d’un passé englouti, aux confins de leurs âmes… Quelle force irrépressible les attire donc l’un vers l’autre ?

08/2011

ActuaLitté

Littérature étrangère

Malva

Depuis son étrange paradis, Malva raconte sa courte vie et surtout celle de ses parents, Pablo Neruda et Maria Hagenaar. Voyageant au gré de ses réminiscences et de ses lubies à travers le monde et les époques, elle revient sur leur rencontre en Indonésie, leur mariage, leur installation à Buenos Aires puis à Madrid. Elle s'évertue à saisir ce qui les a liés puis séparés, à approcher le feu poétique et politique dont brillait Pablo. Profondément blessée par le choix de son père de quitter le foyer après sa naissance, Malva veut comprendre ce qui l'a poussé à la fuir, elle, sa fille atteinte d'hydrocéphalie, et à l'effacer de sa mémoire. Cherchant obstinément à circonscrire la douleur de l'abandon, ivre de la parole dont elle a été privée pendant ses huit années sur terre, Malva harangue, non sans malice, ceux qui partagent son sort d'enfant délaissé : Daniel Miller, Eduard Einstein, Lucia Joyce et d'autres. Jusqu'à l'auteur, Hagar Peeters, dont l'enfance a été marquée par l'absence paternelle. Son père, journaliste en Amérique latine, a notamment couvert l'enterrement de Pablo Neruda et rendu hommage au courage des Chiliens venus en masse accompagner le cercueil et crier, à la barbe de la junte, que le poète restait "présent, maintenant et toujours ! ". C'est aussi ce que proclame Malva, d'une petite voix aigre-douce, tout en revendiquant sa place dans l'histoire de son père. Hagar Peeters, déjà très remarquée pour son oeuvre poétique, révèle ici son talent de romancière en explorant avec une grâce piquante, émaillée de réalisme magique sud-américain, le mystère de l'amour et de l'abandon, la force du souvenir et de la poésie.

03/2019

ActuaLitté

Récits de voyage

Mes barricades mystérieuses. Sur le chemin de Stevenson

"Lorsqu'il entreprit son Voyage avec un âne dans les Cévennes, en septembre 1878, Robert-Louis Stevenson n'avait que vingt-huit ans et il cherchait à fuir le souvenir de Fanny Osbourne. Il est fort douteux que ce périple l'ait aidé de ce point de vue, ou alors d'une façon inattendue, puisqu'il la retrouva dès l'année suivante et l'épousa finalement. Par contre, il garda certainement de son aventure un autre souvenir, déterminant pour sa carrière d'écrivain et ses futures pérégrinations : celui de cette petite ânesse grise et un rien coquine qui l'accompagna courageusement pendant les treize jours d'un voyage qui ne furent pas de tout repos et qui, assurément, changèrent la vie de notre dandy. Quant à moi, je n'ai pas d'ambition littéraire, j'ai un âge nettement plus avancé que Robert-Louis à l'époque, et une besace pleine de souvenirs. J'ai voulu, comme d'autres, suivre les traces de l'écrivain à la faveur d'un changement de vie, désireux de faire le tri dans toutes les réminiscences et tous les fantasmes qui m'occupent, et découvrir de nouvelles pistes. Des milliers de pas pour avancer en chemin, approcher le discernement, dépasser les espoirs portés par chaque jour et entrevoir l'espérance qu'apportera le dernier. Stevenson dédicaça son livre à son ami Sydney Colvin, qui l'avait introduit dans le monde littéraire. Je dédie le mien au personnage d'Alain, présent dans ce récit. Ses réflexions ciselées sur le poids des souvenirs et sur le besoin impératif de se construire en leur tournant le dos pour lutter contre le temps m'ont aidé à apprivoiser les miens. Pour essayer, comme lui, non pas de m'évader mais d'aller plus loin - par moi seul." J.B. Marsaut.

08/2018

ActuaLitté

Littérature étrangère

Pas facile de voler des chevaux

L'été 1948, Trond a quinze ans, et il est heureux d'être seul avec son père en vacances, dans un village près de la frontière suédoise. Il y retrouve son camarade Jon qui lui propose un matin d'aller " voler des chevaux ". Il s'agit en réalité d'emprunter les chevaux d'un propriétaire terrien pour une petite échappée. Trond accepte, malgré une certaine appréhension, mais l'aventure se termine mal pour lui : il tombe de cheval et se blesse, puis assiste, impuissant, à une étrange explosion de rage et de violence chez son ami. Son père lui apprend alors que, la veille, un effroyable accident est survenu dans la famille de Jon, qui quitte le village peu après. Trond passe le reste de l'été en compagnie de son père, dont il se sent de plus en plus proche. Quand un voisin lui révèle que ce dernier a été un membre actif de la Résistance pendant l'occupation de la Norvège, il ne se doute pas encore que les événements dramatiques survenus pendant la Seconde Guerre mondiale vont jeter leur ombre sur sa propre famille et lui ravir son père. Plus de cinquante ans après, Trond décide de se retirer à la campagne au nord-est de la Norvège. Il a le sentiment que son rêve de quiétude est en passe de se réaliser lorsqu'un soir, il fait la connaissance de son voisin Lars, en qui il reconnaît le petit frère de Jon. Pas facile de voler des chevaux est un livre d'une intensité dramatique rare, habilement construit autour des secrets des personnages principaux. Les réminiscences d'un narrateur au soir de sa vie et son évocation d'un été inoubliable sont tout simplement bouleversantes.

08/2006

ActuaLitté

Littérature anglo-saxonne

Du sang sur la Lune

Du sang sur la lune marque l'accomplissement du " Cycle des bas-fonds " de Jim Tully qui n'hésitait pas à briser les tabous de l'Amérique pudibonde. Il dépeint plusieurs aspects violents et scandaleux de la société d'alors. L'expression " du sang sur la Lune " fait référence au ciel rouge des marins irlandais qui annonce un malheur imminent. Du sang sur la Lune marque l'accomplissement du " Cycle des bas-fonds " de Jim Tully. Il s'ouvre sur son passage à l'orphelinat de St. Joseph, peu après la mort de sa mère, se développe sur la route sinueuse qui l'a menée de l'enfance à l'âge adulte et se referme sur le moment où il décide de devenir écrivain. En chemin, il rencontre des personnages qui auront une influence déterminante sur son destin : son grand-père Hughie, la bibliothécaire Nellie Dingley, le boxeur Joe Gans, par exemple. Tully, qui n'hésitait pas à briser les tabous de l'Amérique pudibonde, dépeint plusieurs aspects violents et scandaleux de la société d'alors. L'expression " du sang sur la Lune " fait référence au ciel rouge des marins irlandais qui annonce un malheur imminent. Et si elle donne une idée précise de la météo mentale de Jim Tully en 1931, année de la rédaction de l'ouvrage (son fils venait d'être arrêté pour viol, la faillite de sa banque l'avait ruiné...), elle est aussi parfaitement adaptée au climat général l'époque. Le livre fut très bien accueilli par la critique. L'Herald Tribune de New York nota : " La matière sensationnelle de ses expériences nous est balancée dans une atmosphère de tension furieuse. La trahison et la fraternité, la faim et la gloutonnerie, le meurtre et l'amour passent comme des gros titres à travers ces réminiscences vertigineuses. "

09/2021

ActuaLitté

Littérature française

Madame Grise s'est levée au milieu de la nuit

Florilège de textes poétiques, gourmands, naturalistes et philosophiques sur les saisons, l'écriture, le temps qui passe, par un grand amoureux de la langue et des hommes. Qu'il vagabonde entre les mots et les sensations, qu'il nous fasse rire ou qu'il nous mette l'eau à la bouche, Pierre Pelot, enraciné dans sa nature et ses Vosges, nous offre une compilation de recueils à déguster, à picorer, à méditer dans une langue virevoltante et orfévrée. Deux recueils majeurs dans cet ouvrage : Petit éloge des saisons, dont le fil conducteur est le passage des saisons, dans un style mêlant le lyrisme à l'humour : " On sort tout juste de l'hiver. Au printemps, le ciel est bleu et lisse comme un crâne de Schtroumpf sans bonnet, les loups sont de retour, les pollens et le redoux se rappellent à notre bon souvenir. L'été peut cacher des ciels lourds d'un poids mouillé de linge sale, les orvets se coupent en deux, les renards pointent leurs reflets de flammes, et les brimbelles nous font les dents bleues. L'automne se mijote avec les patates au lard. Pour la Toussaint, on pourrait préférer le mimosa au chrysanthème. L'hiver crisse, la lumière du jour nous met en garde à vue basse, il nous faut faire des voeux en attendant le printemps. " Et La Croque buissonnière, recueil gourmand tout autant que réminiscences enfantines : " Tous les mots sont savoureux pour décrire les aliments les plus élémentaires, ceux de ses Vosges natales, et nous ramener à ses souvenirs d'enfance, qui croisent parfois les nôtres, à travers des images, des odeurs et des sensations sans équivalent. Un livre qui se dévore, tout simplement. Et si vous ne le finissez pas en ressentant une faim de loup, alors, vraiment, je ne peux rien pour vous ! " (Avis Babelio)

09/2023

ActuaLitté

Romans historiques

Une jeunesse de cristal. Souvenirs de ces temps-là 1935-1945

En 1939, Gustave Peiser a dix ans. Juif et Allemand : la pire des conjonctions. Avec sa famille, il quitte l'Allemagne et entame une vie de réfugié, en France d'abord, puis en Suisse. Aujourd'hui, il se rappelle. L'errance, l'incertitude du lendemain, la terreur d'être arrêté. Un monde et un temps où une syllabe, une seule, "non" ou "oui", envoie une famille vers la mort ou la vie : pour Gustave et les siens, ce sera "oui". Il y a d'abord les derniers jours en Allemagne, l'impossibilité de travailler, puis de vivre normalement, les humiliations, le désespoir et les faux espoirs, la douloureuse et nécessaire décision de fuir. Puis, pendant trois ans, la vie dans un village de la France profonde. La découverte de la société rurale, la difficile adaptation à un milieu inconnu, la quête de la sécurité. Enfin le camp de réfugiés en Suisse. Le regard étonné d'un enfant sur l'absurdité d'un règlement qui traite les réfugiés en prisonniers, et sur les étrangetés de la vie en milieu clos. Un jour, l'enfant est conduit, sous escorte armée, jusqu'à l'école où il passera les dernières années de guerre, grandissant avec des garçons de son âge et apprenant avec eux à comprendre la folie du monde dans lequel ils ont été jetés. Ces réminiscences sont à la fois un témoignage et un roman de formation. Elles réactualisent une histoire dont nous avons oublié l'épaisseur concrète. Elles rappellent que les êtres qui subirent les années de guerre étaient faits de chair, et non de principes. Jean-Pierre Colin présente, en postface, l'histoire familiale et la carrière de Gustave Peiser, qui adoptera la nationalité française, deviendra docteur en Droit, agrégé de Droit public, professeur aux Universités de Grenoble et Fribourg-en-Brisgau.

03/2002

ActuaLitté

Ethnologie et anthropologie

Que jamais le temps ne se brise. Voyage au mont de la fleur, Huashan (Shaanxi, Chine)

Voici le récit d'un pèlerinage au Mont de la Fleur, Huashan, le pic sacré de l'Ouest, en Chine, qui doit s'accomplir la nuit : la montée inéluctable, dangereuse, effrayante dans l'obscurité, permet d'atteindre le sommet pour y assister au lever du soleil. L'épuisement des corps, l'abandon progressif du réel diurne au pouvoir de la nuit, les paysages et les êtres qui la peuplent, ouvrent aux sens qui s'altèrent un monde prodigieux de visions et de réminiscences. Le corps se fait montagne cosmique. Ce périple joue le passage de la nuit au jour et la traversée permet d'arriver à " la perfection de son vrai moi ". Sous l'écriture sage de l'érudition se dessine ici le coeur d'une initiation, bouleversement qui a permis à l'auteure de revêtir le manteau de brocart des initiés. Tout au long de son cheminement, elle offre un jardin de citations poétiques et un ensemble foisonnant de préceptes, facéties, récits, mythes, recettes, médecines, etc. Pendant la montée, le lecteur ébahi se régalera du Dragon flambeau, de la Femme ténèbres, des démons et des fantômes, des ronflements de tigres et des berceuses, des odeurs de soupes et de simples ; il apprendra les nuits sans sommeil, comment repousser les rêves et ce qui fait de l'espace d'encre noire un simulacre de jour, propice à la méditation. La dynamique nocturne, créatrice de métamorphoses, est soutenue par des illustrations peignant le mystère et la beauté de la Chine ancienne. On se laisse porter par " le voyage comme un nuage ", yunyou, et par la superbe écriture du livre, d'un extrême intérêt tant pour les sinologues que pour les curieux d'autres mondes.

06/2023