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Dortoirs fleuris

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Ecrits sur l'art

Contre-vents. Colères, espoirs, écologies et politiques dans l'Ouest de la France

Dans l'Ouest peut-être davantage qu'ailleurs en France, l'industrialisation de l'agriculture, la précarisation des conditions du travail paysan et ouvrier ainsi que la transformation autoritaire du territoire, sont des préoccupations constantes dans les années 1970. Des luttes dans les zones rurales, qui s'appuient sur un sentiment d'attachement à la terre sont portées par les revendications de Mai 68 et par les libérations décoloniales en Afrique. Occultés par l'image de l'étudiant·e parisien·ne lançant des pavés, ces mouvements ne furent que peu visibles médiatiquement : pourtant, ils ont généré des expériences politiques, culturelles et artistiques qui aujourd'hui encore portent leurs fruits. Cet ouvrage documente des luttes et des contre-cultures en Bretagne et en Loire-Atlantique, telles qu'elles ont été chroniquées par des cinéastes, des photographes, des artistes et des militant·e·s à partir de 1968. Prolongement de l'exposition Contre-vents au Grand Café-centre d'art contemporain de Saint-Nazaire, il trace des intersections entre les luttes paysannes et ouvrières, les questions identitaires et écologiques, et propose une ligne de fuite depuis les actions collectives de récupération de terres agricoles des années 1970 jusqu'à la ZAD de Notre-Dame-des-Landes. Contre-vents n'est pas un livre d'Histoire, mais bien de généalogies, qui restitue avant tout des expériences artistiques et leur articulation avec ces combats : théâtre collectif d'Armand Gatti, poésie paysanne d'Anjela Duval, cinéma de lutte des collectifs Cent Fleurs et Torr e Benn, de René Vautier, de Carole Roussopoulos, de Nicole Le Garrec et de beaucoup d'autres. Ces oeuvres engagent une pensée de l'émancipation qui a encore aujourd'hui des choses à nous apprendre. Publié suite à l'exposition éponyme au Grand Café, Saint-Nazaire, en 2019.

09/2021

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Littérature française

Mémoires et récits. Tome 1, Au Mas dou juge

On m'a demandé souvent le motif pour lequel j'écrivais en provençal. Maintenant que je publie le recueil des poésies faites par moi jusqu'à ce jour, autres que Mireille et Calendal, je veux, en tête de ce livre, donner l'explication de la voie que j'ai tenue. Ce n'est pas la vanité qui me fait parler de moi. mais seulement la convenance d'éclaircir mes commencements, ou, pour mieux dire, mes sources. Né le 8 septembre 1830 à Maillane, "au centre d'une vaste plaine barrée au midi par les Alpilles bleues", Frédéric Mistral accède à la gloire avec le poème Mirèio (1859), salué par Lamartine et popularisé par l'opéra de Gounod. Parus en 1906, deux ans après l'obtention du Prix Nobel, ses Mémoires s'inscrivent dans la ligne des grandes autobiographies littéraires (Chateaubriand, George Sand, Renan). Ce premier volume s'ouvre sur les souvenirs d'une enfance heureuse, dans la maison paternelle du Mas dou Juge, avec les épisodes marquants des "fleurs de glais", de "l'école buissonnière" et le merveilleux récit des "Rois Mages" au temps de Noël. Sont évoquées ensuite les années d'études, à Saint-Michel de Frigolet, à Avignon, à Nîmes pour le baccalauréat, et enfin à Aix-en-Provence pour la licence en droit, avec un témoignage privilégié sur 1848 et "la République au village". Cette édition complète des Mémoires et récits, en deux volumes, a été établie par Claude Matiras et Henri Moucadel. Elle reproduit les textes originaux, en provençal et en français, ainsi que la préface du recueil Lis Isclo d'Or (1875), qui constitue la première publication autobiographique de Mistral. Elle est accompagnée de notes historiques et littéraires, ainsi que d'un index général des noms de personnes, de personnages et d'oeuvres.

03/2020

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Poésie - Comptines

Dans une autre clarté

Ce recueil de poésies à destination de la jeunesse a été réalisé en coédition avec la Maison de la poésie de Tinqueux-Centre de créations pour l'enfance, qui s'attache à rendre la poésie proche et familière aux enfants (notamment grâce à son Salon annuel de la poésie jeunesse). Il est composé d'un choix de 33 poèmes, qui ont pour ligne directrice la mort - sujet trop rarement abordé, que ce soit avec les adultes ou avec les enfants - et sont découpés en cinq séquences : 1. prologue et sensibilisation au monde de Svetlana Makarovic (5 poèmes sur le thème de l'hiver, de la guerre, de la faute...) ; 2. la fragilité (6 poèmes) ; 3. le temps qui passe (7 poèmes) ; 4. l'absence (7 poèmes) ; 5. et l'éternel recommencement (8 poèmes). Il s'agit là d'une riche introduction à la poésie si particulière de Svetlana Makarovic, sombre, parfois ironique et toujours proche de la nature. Ses vers se déploient dans des paysages de prairies piquetées de fleurs, de forêts où poussent des fougères immenses ou encore de jardins dont les plantes sont pourvues d'étranges vertus. Non moins étranges sont les animaux qui habitent ces lieux, chats, oiseaux, vipères... et nous accompagnent, eux aussi, tout au long de notre chemin d'humain, de la vie à la mort. Dans l'esprit de la collection "Poezija jeunesse" imaginée par le Centre de créations pour l'enfance de Tinqueux et les Editions franco-slovènes, ce recueil est illustré par des élèves de plusieurs classes du collège Paulette-Billa de Tinqueux, encadrés par leur professeure de Segpa Laure Pihet, qui leur enseigne notamment les arts plastiques. Quoi de mieux qu'un adolescent qui dessine, inspiré par un poème, pour le conduire tout naturellement à la poésie ?

10/2022

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Beauté du monde

150 voyages romantiques autour du monde

150 voyages romantiques autour du monde : destinations où se ressourcer, plongées romanesques sur les pas d'amants célèbres, virées galantes, escapades insolites, fugues sentimentales au fil de l'eau. Ce magnifique album regroupe 150 idées de périples et d'escapades à vivre passionnément en amoureux. Abondamment illustré, 150 voyages romantiques autour du monde recense les meilleures destinations où se ressourcer en couple, des plongées romanesques sur les pas d'amants célèbres, des virées galantes pour entretenir la flamme, des voyages alliant amour et aventure, des évasions insolites et nombre de fugues sentimentales au fil de l'eau. Ce livre vous invite à voyager en tourtereaux à Hawaii, paradis tropical, à Madère, l'île aux fleurs et aux jardins, et à Malte, au rythme des festas. Il vous convie à sillonner l'Acadie sur les traces d'Evangéline et Gabriel, à jouir des sources chaudes de l'Islande et à revivre la mélodie du bonheur au Vermont. Il vous propose d'arpenter Prague en musique, Québec sous la neige et les jardins secrets de Versailles. Il vous incite à partir à la chasse aux aurores boréales en Laponie, en safari au Zimbabwe et à la découverte de la Grande Barrière de corail en Australie. Il vous dévoile les secrets du Taj Mahal, construit par amour, vous surprend avec une lune de miel à Disney World et vous fait doucement naviguer sur le Mékong, le Danube et le Nil. De splendides photographies faisant rêver mettent en valeur les 150 destinations retenues. Leurs descriptions révèlent les idylles romantiques qu'elles inspirent et indiquent les meilleures pistes pour repérer le nid douillet idéal. Elles fournissent de plus des précisions sur la meilleure période de l'année pour les visiter et des conseils pour optimiser leur découverte et mieux en profiter.

10/2023

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Généralités

Une armée noire. Fort Huachuca, Arizona (1941-1945)

Pendant presque quatre ans, de 1941 à 1945, 30 000 soldats africains-américains furent confinés à Fort Huachuca, seul "poste noir" du pays, situé à la frontière avec le Mexique, très loin de toute communauté blanche, de la capitale et des théâtres d'opération. Dans ce désert fleuri, les fantassins de Huachuca durent accepter la discipline qu'une armée, convaincue de la supériorité raciale des Blancs, voulut leur imposer, et la sujétion que l'état-major s'efforçait de leur faire accepter. Méfiante à l'égard des soldats noirs tenus pour lâches et incapables depuis la Première Guerre mondiale, l'armée en craignait la mutinerie. En lisière du pays, elle organisa donc une ségrégation extrêmement stricte, et dure aux hommes. Mais le commandant du fort ne pouvait se permettre de voir le camp s'embraser. Le temps libre des soldats devait donc leur offrir des dérivatifs et des divertissements suffisamment puissants pour désamorcer en eux toute volonté de contestation. Une autre concession, beaucoup plus inattendue, fut faite : les soins médicaux évoluèrent en quelques semaines vers une médecine d'excellence racialement intégrée, expérience unique au sein de l'Etat fédéral. Pauline Peretz nous raconte l'histoire de ce lieu oublié d'Arizona, situé à l'extrémité sud du pays, où se joua, pendant la Seconde Guerre mondiale, le rapport tortueux et honteux de l'Amérique à ses soldats noirs. Pauline Peretz est maîtresse de conférences habilitée à diriger des recherches en histoire contemporaine à l'Université Paris 8 Vincennes-Saint Denis, et directrice adjointe de l'Institut d'Histoire du Temps Présent. Elle est notamment l'auteure de Au prêt sur gage (Seuil / Raconter la vie, 2014), et Le Dossier secret de l'Affaire Dreyfus (Alma édition, 2012, avec Pierre Gervais et Pierre Stutin) ; elle a dirigé New York. Histoire, Promenades, Anthologie et Dictionnaire (Robert Laffont, "Bouquins" , 2009).

04/2022

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Littérature française

Le paradis des gens de lettres. Suivi de Portrait de Charles Asselineau extrait de Mes souvenirs

"? Mon très cher ami Charles Asselineau a été un écrivain distingué, délicat, charmant, et un érudit de premier ordre ? ; mais là n'est pas son originalité? ; il faut voir en lui ce qu'il a voulu être, l'étonnant bibliophile qui sur le parapet du quai a trouvé des trésors, et qui à force de ruse, de volonté, d'ingéniosité, de patience, a créé la plus riche, la plus curieuse et la plus originale des bibliothèques modernes. Pour lui, rien n'était au-dessus d'un écrivain, et de même qu'il avait vécu familièrement avec ceux du passé, de même il était devenu l'ami de tous les grands contemporains, qu'il accueillait dans son unique chambre, au milieu de ses collections rares, comme un paysan de l'Attique eût accueilli des Dieux en voyage dans son humble chaumière. A ce qu'il affirmait, il avait pu voir, vivant, le pays où les écrivains sont traités selon leur mérite, comme il l'a raconté dans un petit volume de soixante-douze pages qu'il m'a fait l'honneur de me dédier, et qui est intitulé ainsi ? : Le Paradis des Gens de Lettres. Dans un pays fertile, aux villes opulentes et aux nobles et riants paysages, les Gens de Lettres accomplissent leurs fonctions, entourés de l'estime et de la reconnaissance de tous. ? " Théodore de Banville, Mes Souvenirs (1882). Homme de lettres, et critique d'art, Charles Asselineau (1820-1874) est l'un des rares amis fidèles de Baudelaire qu'il soutiendra lors de la parution contestée des Fleurs du Mal. Il collabore à des revues littéraires et artistiques, travaille pour la bibliothèque Mazarine, et écrit différents ouvrages ? : La double vie (1858), L'enfer du bibliophile (1860), etc.

10/2021

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Critique Poésie

Le Spleen de Paris. "Petites babioles" et "Bagatelles" de Baudelaire, 2e édition revue et augmentée

Cette nouvelle édition, revue et augmentée, préfacée par Guy Larroux, s'est attachée à rendre plus aisée une lecture personnelle et sensible d'une oeuvre qui ne cesse d'intéresser et de passionner. Le discours poétique baudelairien est dense et complexe, d'autant que Les Fleurs du Mal et leur "pendant" Le Spleen de Paris sont en dialogue permanent avec les oeuvres critiques, les comptes-rendus, les essais et même les traductions de l'écrivain poète. Une attention particulière a été portée aux "petits poèmes en prose" : la métaphore du serpent de la dédicace-préface du Spleen de Paris et le symbole emblème du "Thyrse" incitent en effet à repenser la notion d'entrée ou d'ouverture des recueils et à lier la production du discours poétique à l'entremêlement dynamique, éthique et esthétique de la ligne droite et de la ligne arabesque. Ce qui est proposé au lecteur, c'est une présentation ouverte des poèmes et des recueils sous la forme de ce que l'on pourrait appeler visuellement et musicalement des "tableaux d'une exposition". Baudelaire peint, sculpte. compose, écrit avec des "mots" dans leurs spécificités de "signes" et de "valeurs", en explorant et en exploitant tous les possibles de la langue dans l'art de la a magie suggestive a et de la "sorcellerie évocatoire". Au lecteur de regarder, contempler, écouter, entendre, lire ces a tableaux d'une exposition n dans laquelle il est invité à entrer et à déambuler selon son propre cheminement, même si, à titre purement indicatif, le parcours est fléché. Il est même permis de se demander si l'auteur de ce livre n'a pas lui-même retrouvé ses pinceaux pour l'écrire...

06/2021

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Littérature étrangère

Textes sacrés et textes profanes de l'ancienne Egypte. Tome 1, Des pharaons et des hommes

Après deux mille ans d'oubli, voici cent soixante ans que les textes gravés par les Egyptiens dans la pierre, ou inscrits sur des papyrus que le sable et la sécheresse de ce ciel nous ont miraculeusement conservés, sont redevenus intelligibles. Beaucoup ont été publiés ; il y en a davantage d'inédits. Ceux que l'on trouvera ici appartiennent à plusieurs catégories : textes royaux, vies des hommes illustres, images du petit peuple, conseils de sagesse et viatiques pour la vie et la mort. Ils nous livrent le tableau d'une société ordonnée autour d'idées simples, avec ses rois, ses prêtres, qui régissent le commun des hommes. On y trouvera l'expression de croyances remontant au fond des âges, issues de rêveries les plus organiques, les plus viscérales, qui ont servi, d'abord, à penser l'univers. On y rencontrera aussi tout ce qui émeut la sensibilité humaine : le temps qui passe, l'emprise de la mort, les désordres dans le royaume, la joie des conquêtes lointaines, mais aussi le bonheur de vivre, sous le soleil, la venue de l'eau apportée par le fleuve, la fraîcheur des arbres, le parfum des fleurs. Même lorsqu'ils semblent désespérés, les poètes de ce peuple donnent, malgré tout, une impression de sérénité, peut-être parce qu'ils connaissent les recettes de l'immortalité, que l'on inscrivait sur les pyramides, les sarcophages et dans le Livre des Morts. Tout cela se trouve dans ce livre, qui contient bon nombre des secrets de l'Egypte, non sans doute les révélations transcendantes ni les savants calculs dont l'imagination des modernes fait trop souvent honneur aux Egyptiens, mais une réalité beaucoup plus humaine et plus vraie, et comme un fleuve fécond, venu des premiers temps, où les nôtres peuvent retrouver la fraîcheur.

04/1984

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Autres philosophes

Le Petit Thoreau illustré. 100 citations

Henry David Thoreau (1817-1862) connaît en son son heure de gloire en France. Le succès de ses oeuvres traduites témoignent de l'intérêt grandissant pour la pensée du sage de Concord (Massachusetts, Etats-Unis), mêlant considérations philosophiques, descriptions naturalistes et élan poétique. Avec son ami et mentor Emerson, il incarne d'abord l'une des grandes figures du transcendantalisme, courant spirituel et littéraire fondé sur un idéal de vie autonome et communautaire, au plus près d'une nature non corrompue. Dans son récit le plus célèbre, Walden ou la vie dans les bois, Thoreau mène une réflexion sur le sens profond de l'existence, en harmonie avec la vie sauvage et les éléments. Sa retraite dans une cabane construite de ses mains près d'un lac influença bon nombre d'exilés volontaires de la société marchande, de la beat generation et des hippies des années 60-70 jusqu'au vaste mouvement contemporain de retour à la terre. Ses textes et conférences pour la connaissance et la préservation de la nature sauvage font de Thoreau l'un des tous premiers précurseurs de l'écologie. Son engagement actif contre les autorités esclavagistes et en faveur de l'abolitionniste John Brown, évoqué dans son célèbre opuscule La Désobéissance civile, inspira profondément Tolstoï, Gandhi et Martin Luther King. A travers une centaine de citations choisies, Thoreau fait l'éloge d'une vie simple et intense, admire la beauté des fleurs et des bêtes, tout en dénonçant le monde fatigué, dominé par l'argent. Les dessins originaux de Daniel Maja accompagnent cette pensée fraîche et émancipatrice. Une chronologie réalisée avec le grand spécialiste Michel Granger situe Thoreau dans son temps. Les contributions du philosophe Gilles A. Tiberghien et du penseur révolutionnaire Raoul Vaneigem élargissent les horizons. Car, comme Thoreau, "nous voulons être les poètes de notre vie".

08/2021

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Littérature française

Les ciels furieux

" Il y a un grand bruit du côté de la porte, un grand froid, plusieurs vitres tombent comme la glace qui finit par céder à la lisière du toit, mais pas vraiment pareil. Des hommes, on ne sait pas qui ni combien tant ils semblent pressés, envahissent la pièce tels des chevaux furieux. " A l'est de l'Europe, quelque part dans la Zone de Résidence où sont cantonnés les Juifs en ce début du XXe siècle. Henni a huit ans et vit avec sa famille dans un village ordinaire. Zelda, sa soeur aînée, est son modèle en tout. Un soir, à la fin de l'hiver, des hommes en furie pénètrent dans leur maison, comme dans tant de maisons ils sont entrés et entreront encore pour piller, pour punir et pour tuer. Dans l'affolement, une partie de la fratrie parvient à s'enfuir. Les Ciels furieux raconte vingt-quatre heures de la vie d'Henni après cette intrusion. Et c'est comme si on marchait derrière elle, dans le froid, effaré mais renversé aussi par le monde que, pour survivre, elle recompose en pensée. Ce chemin semé de batailles, d'éblouissements et de crocs transcende à la fois l'incompréhensible nuit des violences et le feu de l'enfance. Dans sa langue puissante et charnelle, Angélique Villeneuve traque les sursauts de grâce dans le moindre repli et brosse le portrait d'une petite fille exceptionnelle : actrice de sa propre vie, portée par un amour fou pour les siens, Henni est inoubliable. Angélique Villeneuve, romancière, est l'autrice de La Belle Lumière, 2020, Maria, 2018, Grand Prix Société des Gens de Lettres, Nuit de septembre, 2016, et Les Fleurs d'hiver, 2014. Elle écrit également pour la jeunesse.

08/2023

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Littérature française (poches)

La nuit de Mougins

Un soir d'été, Olivier, le narrateur, et sa femme Denise sont installés sur la terrasse de leur maison à Mougins, en compagnie de quelques intimes, Robert, Georges et surtout Védrennes, un comédien. Celui-ci raconte dans quelles circonstances il vient d'être amené à assister à l'agonie de son père dont il était séparé depuis plusieurs années et qu'il a retrouvé, seul, à l'hôpital de Strasbourg. Un trou se creuse aussitôt dans la nuit chaude, révélant une première perspective : le récit de ces trois jours passés au chevet du mourant, avec qui Védrennes est tenté de s'identifier, confronté tour à tour aux souvenirs de son enfance heureuse, puis au présent qu'il est en train de vivre : une rencontre avec un jeune garçon, surnommé Arken, aussi fuyant et mystérieux que cette Candie, découverte et aimée, au hasard d'une excursion sur les bords du Rhin. Mais après avoir ouvert ces brèches successives dans le temps, l'auteur nous ramène à la surface : la nuit de Mougins, séparée de toutes les autres nuits du monde, évoluant avec une majestueuse sérénité vers son terme, nourrie du chant des cigales et du parfum des fleurs, et peuplée d'ombres attentives qui sont devenues, elles aussi, des souvenirs. A plusieurs reprises ainsi, Roger Vrigny réussit à opérer, grâce à de savantes métamorphoses de plans, une sorte de trajet entre la vie et la mort. Petit à petit, nous entrons dans un univers sans retour possible. Nous sommes pris. Nous sommes doucement, douloureusement envoûtés. Il y a dans ce roman très plein, malgré la fluidité de l'écriture, une maîtrise poétique rappelant parfois Gérard de Nerval. Le volume refermé, peut commencer le véritable itinéraire mental auquel a voulu nous convier l'auteur : celui d'un homme qui a peut-être inventé sa vie pour en mieux connaître la réalité désespérée.

04/1974

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Jeux

Immersion N° 7, mai 2023 : Adolescences japonaises

Persuadés que le jeu vidéo sera l'art majeur du XXIème siècle, Immersion a l'ambition de faire émerger une vraie pensée critique sur le sujet. Histoire de l'art, sociologie, philosophie : chacun de nos articles est une proposition intellectuelle et graphique à part entière. A l'occasion de ce numéro 7, nous avons complètement repensé la revue afin de proposer à nos lecteurs et lectrices une expérience plus innovante. Une nouvelle maquette qui replace l'imagerie vidéoludique au coeur de la création contemporaine et numérique. Chez Immersion, nous sommes mus par la volonté de ne pas nous contenter de célébrer le jeu vidéo, mais de le questionner et d'en déconstruire les représentations. Pour cela, nous nous attachons à explorer les grands enjeux socioculturels et esthétiques qui traversent la création vidéoludique, au sein d'une revue à la fois accessible et d'une grande rigueur intellectuelle. Publication de référence sur le sujet, Immersion est un objet unique dans le paysage éditorial européen qui s'adresse donc autant aux passionnés qu'à celles et ceux qui souhaitent découvrir comment les jeux vidéo influencent la société et les pratiques artistiques contemporaines. Au sommaire : - Victor Moisan - Un monde sans adultes - Pierre Lovati - J-RPG et système éducatif - Julie le Baron - Interview avec Dan Salvato, créateur de Doki Doki Literature Club - Carin Klonowski et Alix Desaubliaux - Teenagers with baggage - Angelo Careri - Touhou, les fleurs de feu - Clémence Leleu - Interview avec Agnès Giard, anthropologue spécialiste du Japon - Guillaume Grandjean - Pokémon, l'enfant et la mort - Jérôme Dittmar - Haruka, grandir à l'ombre de Yakuzas - Angelo Careri - Interview avec Christophe Galati, créateur de Save me Mr Tako - Virginie Nebbia - Shin Megami Tensei, le voyage intérieur Portraits : Shigesato Itoi, Junko Kawano, Ikumi Nakamura

05/2023

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Poésie

Des destins

C'est un chemin ample, et parfaitement cadencé, que William Cliff nous propose d'emprunter avec lui dans ce nouveau livre des origines. Avec le sonnet comme exigeante charpente formelle, il transporte page après page la simplicité puissante de son univers au rythme tranquille de sa langue limpide, rocailleuse et charnue. Des destins commence par revenir sur son enfance dans la petite ville wallonne de Gembloux, brossant les portraits intimes, souvent caustiques, de quelques-uns de ses proches. Il y a sa marraine - "une femme despotique qui avait mal au foie et criait son malheur", son parrain - "mon oncle bien-aimé qui a cessé de respirer / et dont le corps est cadenassé dans un coffre bien fermé", et de sa bonne-Maman, lectrice de romans policiers et fumeuse de tabac égyptien. Chacun a nourri à sa façon le destin poétique de l'auteur. Puis, la généalogie familiale laisse place à l'évocation de premiers émois érotiques auprès des garçons du village et du pensionnat, bientôt entremêlées de récits amoureux de l'âge adulte. Portée par un allant méditatif et la grande souplesse du vers, une sagesse désabusée et amusée se glisse dans les interstices de sa poésie narrative, entre un hommage à Baudelaire et un autre à Walt Whitman. La conscience du temps qui file surgit dans la banalité de scènes quotidiennes - un retour de nuit arrosée, une méchante chute sur les pavés - tandis que le poète solitaire voit la vie et la mort se tenir main dans la main, partout, dans la texture étrange des rencontres et des choses. Ainsi "la putrescence des oignons quand vient l'été / est nécessaire pour la floraison des fleurs / lesquelles fécondées donneront la jetée / des semences perdues au fond des profondeurs".

03/2023

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Droit

Mélanges en l'honneur de Babacar Kanté. Actualités du droit public et de la science politique en Afrique

Idéalement, il faudrait que les Mélanges ressemblent à leur dédicataire. Il faut se féliciter que ceux-ci, exceptionnels par leur envergure et leur éclectisme, soient à l'avenant de la vie et de l'oeuvre universitaires du Professeur Babacar Kanté. L'ouvrage, sans n'être que cela, constitue une pérégrination sur les sentiers du droit public et de la science politique. Bien des aspects de ces deux disciplines y sont traités. (...) Que tant de ses anciens étudiants aient souhaité lui rendre hommage en abordant ici des thèmes touchant le droit administratif n'est donc pas surprenant. Le droit constitutionnel compta aussi parmi les passions académiques du Doyen comme membre de sociétés savantes - à l'instar de l'Association internationale de droit constitutionnel, dont il a été Vice-président, mais également et surtout comme juge constitutionnel - Vice-président, là aussi, du Conseil constitutionnel du Sénégal. Le droit et les institutions internationales sont également présents dans ce livre-hommage. Non seulement le Pr Kanté enseigna cette branche du droit en première année - et pendant de longues années, de même que la matière du "Régionalisme africain" -, mais son intérêt pour les choses du monde en général, son attention à ce qui se noue hors des frontières du pays se ressent de ses nombreuses activités à l'étranger. (...) Les travaux de science politique, enfin, ne pouvaient être absents au regard des travaux et des fréquentations du Professeur Kanté qui, à l'instar des grands maîtres du droit public de son temps, a toujours su allier rigueur de la dogmatique juridique et vigueur de l'analyse politiste. (...) Ce sont toutes ces disciplines, représentées de fort belle manière dans cet ouvrage, qui ont occupé la vie du Professeur. A l'aune de cette vie-là, ces Mélanges ne pouvaient être qu'un bouquet de fleurs écarlates et bigarrées. (...)

09/2017

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Littérature française

Les échos de l'abîme. Septième mouvement des métamorphoses de l'oiseau schizophone

Les échos de l'abîme est le septième et avant-dernier volume des Métamorphoses de l'oiseau schizophone : avec Et la voyance explose, le huitième volume, il vient clôre cette oeuvre monumentale et essentielle écrite dans un seul souffle gigantesque, en moins de deux ans. "L'esthétique spiraliste m'a conduit progressivement à l'élaboration de l'écriture quantique. Que de mondes avortés pour un seul grain de vie, aux turbulences des nœuds de l'oeil raturé de violences, au sida de la langue saturée amèrement de ne pouvoir se taire ! Au vertige de ma terre soûlée de catastrophes, au naufrage de mon île suspendue sans réchappe au balancier de la mort, je chevauche ma chute, mes abîmes insondables. Inachevablement, j'allume des paradoxes aux brûlures de mes mots, propulsant tous mes rêves aux nageoires de ma voix. Chrysanthème de cris en fleurs à travers les morpholunes de l'art et les gravures de l'âme. Elle croît ma crise en t'aime aux glauques récits du vice. Elle croise mon île en rut ma chienne récidiviste. Rienne rive hors de saison, de pure raison, la mort active la dérision que rien ne meurt quand tout arrive en paradoxe. Et d'y naître par mes lèvres, à l'étreinte de mes reins, au si crime de mes rimes, au réflexe de mon sexe en déroute, la queue au feu du risque. Aux coups d'éclats du coeur, le texte à mienne violence qui me dévore tout nu. Et flamme soudaine dans ma douleur n'eût été quoi par ma blessure vers le sang vif des échos longs à rayures bleues de pierres fortuites. J'écoute encore les ratures de ma voix qui vire et chavire jusqu'au pourpre de l'ivresse aveugle. Je crise en thèmes !".

10/2013

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Poches Littérature internation

La reine des souris

Il fit bouillir notre certificat de mariage dans la bouilloire en disant qu'il ne travaillerait pas dans un cimetière le restant de sa vie uniquement pour nourrir les enfants de Mars et, finalement, il partit pendant que j'étais descendue faire des courses, lui acheter de la salade et du café. Dans un modeste appartement poussiéreux rempli de livres et de babioles vit un couple de latinistes légèrement hors du temps. Quand la femme tombe enceinte de jumeaux, le mari l'abandonne et elle doit élever seule ses deux enfants, dans le plus grand dénuement. Rien que de très banal. Mais ajoutez à cela un mélange de vos cauchemars les plus sombres. Un croque-mort, le cadavre d'une femme naine aux airs de leprechaun, un orgue hanté, des enfants-monstres, une narratrice-louve assoiffée de sang, dévoreuse de pigeons, de rats et de bébés. Les épouvantails disposés à chaque tournant de cette nouvelle ont de quoi donner le frisson. Ce qui frappe encore davantage, c'est le naturel déconcertant avec lequel Camilla Grudova les brandit, à la manière dont on raconterait les épisodes d'un rêve dès le réveil. Un récit, en fin de compte, d'une implacable simplicité : celui d'une femme aliénée par le couple, le travail et la maternité, de celle qui enfant se rêvait Reine des souris et qui, mariée à un "homme idéal" sentant les fleurs pourries et la pierre froide, est devenue mère, autant dire bête féroce aux désirs infanticides, loup-garou qui trouvera son salut, comme de juste, dans l'écriture. On ressort avec un rire nerveux de ce court texte qui transforme le réel en fantastique, l'horrible en drôle, et vice-versa.

10/2020

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Critique littéraire

Le livre des métaphores. Essai sur la mémoire de la langue française

Qu'est-ce qu'une métaphore ? Venu du grec ancien, le terme désigne le transfert purement mental d'un mot, ou d'une expression, de son sens premier, ou propre, à un sens second, ou figuré. Ces glissements de sens ressemblent à de vraies métamorphoses : le feu de cheminée se change le moment venu en feu de la passion, ou en feu de la conversation, ou en feu de l'éloquence, aussi naturellement que la baguette de la fée change à minuit le carrosse de Cendrillon en citrouille. La feuille d'arbre se change en feuille de papier, et la feuille de papier en page de journal imprimé. De ce pouvoir métamorphique du transport métaphorique, le langage reçoit son côté joueur, poétique et même sorcier. Les poètes et les grands écrivains s'en jouent avec art ; mais tout un chacun, dans son usage quotidien et quasi machinal, soit en parlant, soit en lisant, a affaire abondamment à cette propriété du langage, le plus souvent sans même s'en rendre compte. Notre langue, poète à notre place, a mémorisé, accumulé et augmenté au cours des siècles son propre trésor de métaphores, par transmission orale le plus souvent. Ce livre veut donner une idée aussi complète que possible de la présence si ancienne de cette figure dans la langue française. L'auteur a choisi de ranger ces très nombreuses fleurs par lieux (le corps, la ferme, le château, la chasse, la guerre, la marine, etc.), au lieu de les soumettre à un ordre alphabétique qui les aurait écrasées, invitant ainsi le lecteur à un voyage à travers une France quasi disparue, mais dont subsistent des mots qui se laissent humer comme le flacon de Baudelaire, d'où jaillit toute vive une âme qui revient.

03/2012

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Religion

Le livre des proscrits

"Nos portes, nos murailles viennent d'être assiégées, elles ont été ébranlées, elles ont fléchi sous le marteau et la hache. Pas nos coeurs. Ils sont trempés comme de l'acier, et nos fronts, grâce au Christ, sont d'airain. Nous sommes sortis de nos couvents le front haut et serein. Ceux qui avaient brisé les portes, baissaient la tête. Ils rougissaient sous les injures, et les fleurs pleuvaient sur nous. Et Dieu était exalté. "Ils disaient : "Ouvrez, au nom de la loi !" Moi, je n'ai entendu qu'un mot : "Ouvrez au nom de Satan !" Et j'ai fermé au nom de mon Dieu. "Resté seul, dans le réduit obscur où il a fallu cacher le Dieu du tabernacle, je priais, je pleurais, et qui n'aurait pas pleuré?" Ce livre a été publié en 1880, moins d'un mois après les dernières expulsions en France de six mille religieux hors de 261 couvents. Il a été écrit dans un mouvement de souffrance qui peut s'imaginer, par le rude missionnaire au coeur tendre mais pugnace, qu'on ne saurait faire taire. Et qui continue à croire, en toute certitude, que, de ce combat où Dieu met dans la balance son infinie miséricorde et donc sa puissance, la victoire sera, inéluctablement, au bout. Au-delà du témoignage partagé entre larmes et colère blessée, ces pages présentent une série de reportages glanés dans les journaux, dans les informations orales de religieux, toutes communautés confondues, sur les chemins de l'exil. La diversité des sources, le tableau très complet des ordres après ce cataclysme, et ses conséquences à long terme, en font un document inestimable sur des faits aujourd'hui mal connus et peu concevables dans le pays des droits de l'homme.

09/2011

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Littérature étrangère

Les aventures de Chu Liuxiang Tome 2 : Aventures dans le désert de Gobi

Rénovateur du roman d'arts martiaux (Wuxia xiaoshuo), ce talent éclectique commence sa carrière à Taiwan au début des années 1960. La série des "Chu Liuxiang", qu'il entreprend en 1967-1968, lui apportera une popularité universelle. Le style de Gu Long est marqué par la formation classique de son auteur, son interprétation personnelle du bouddhisme chan ainsi que des influences occidentales allant du roman gothique anglais au cartoon. Son univers imaginaire se caractérise par sa gaîté, sa légèreté bondissante, la luminosité d'une écriture visuelle aux couleurs transparentes et la volonté délibérée de sortir de tous les cadres littéraires connus. C'est en compagnie de deux vieux amis que Chu Littxiang émerge du vent et de la poussière du terrible désert du Taklamakan. Hu Tiehua, le Papillon de fer, toujours en proie aux vapeurs du vin et Ji Bingyan, " ce bon vieux coq mort " qui est devenu un riche marchand un peu paranoiaque. Ensemble ils vont se retrouver sous la tente multicolore du roi de l'oasis de Qiuci (Koutcha) et faire connaissance avec les populations tokhariennes qui habitaient les oasis du Gobi plus de mille ans avant l'arrivée des Ouighours. Mais cette fois-ci les méthodes de légèreté et les techniques de combat de Chu Liuxiang ne lui seront que d'un faible secours. Contre la terrible Guanyin de pierre, reine des fleurs et des mirages, il va devoir recourir à une arme encore plus redoutable : la psychologie. Une Seule Goutte de Sang Sur La Plaine Centrale a lui aussi fort à faire avec la petite fille en rouge qui l'admire tant. Et Hei Zhenzhu la Perle noire ne peut les aider. Il vient de changer de sexe.

12/2010

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Poésie

Toucher le Printemps

La vie peut commencer avec bien peu de choses. La poésie touche le printemps à chaque instant, car elle est une renaissance permanente telle le Phénix. (Le Christ est un poème). En le découvrant vous entrez dans la lumière et cette rencontre ouvre tous les champs : ceux des puissances célestes et terrestres, avec ce que j'ai appelé "les grands oiseaux de la nuit". La nuit puisque de tous temps les rêves sortent la nuit. Ce moment magique où le vent de l'amour ouvre de l'inconscient toutes les portes. Mon inconscient t'appelle, il devient "celui de ma main" comme la rosée qui caresse l'aube, tu caresses mes mains et ma plume, alors j'écris pour toi et pour vous qui peut-être vivez une grande histoire d'amour. La poésie c'est vraiment "l'amour de mon amour" puisqu'elle chante les chants d'Aphrodite, libres à chacun. L'amour, le printemps sont les deux choses que l'humain (parfois les oiseaux et la licorne) rêvent de toucher. Peut-être ma poésie vous touchera-t'elle un jour et que vous percevrez une parcelle de cette lumière que je porte dans mon coeur. Aujourd'hui je fais le souhait que le printemps envahisse le monde en tumulte de ses fleurs et de sa lumière, pour que nos enfants puissent vivre dans un monde honorable, juste et rédempeur ; ce qui est le plus difficile. Ma poésie est un fruit du monde, merci de le savourer sous le regard de l'Amour ; puisque ce dernier existe toujours. Peut-être ce petit recueil de poésies laissera dans vos esprits la trace d'un doux passage, comme une musique que l'on ne cesserait d'écouter. Je ne fais qu'écouter ton coeur, et... j'aime ça.

11/2019

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Littérature étrangère

J'ai tué la princesse

" Le jour de leur arrivée, elles étaient allées à une soirée donnée par un ami de Phuong, étudiant lui aussi. La conversation avait immanquablement tourné autour de la consommation de viande de cheval et du gavage des oies. Les Anglais se méprennent toujours sur les sourires polis des Françaises à l'évocation de tels sujets, persuadés qu'elles sont sincèrement amusées, et convaincus d'avoir trouvé là le meilleur moyen de s'offrir une petite partie de ooh-lo-la, comme ils disent. " Après une soirée arrosée et enfumée, Véronique, photographe parisienne un brin insouciante, quitte son amant rasoir en claquant la porte. Chagrin d'amour et gueule de bois l'attendent au réveil. Un cocktail familier pour la belle jeune femme, à un détail près : dans la nuit, sous l'influence de substances plus ou moins licites, Véronique a tué la princesse de Galles. Car sinon, comment expliquer la carrosserie cabossée de sa Fiat Uno blanche- la voiture recherchée par toutes les polices de France en ce matin du 31 août 1997 ? Il fallait une bonne dose de culot et d'irrévérence pour s'attaquer à l'un des événements les plus couverts par les médias mondiaux ces dix dernières années. Pluie de reportages touchants, hommages et témoignages bouleversants, messages d'adieu, fleurs et bougies par milliers... Face à une telle déferlante d'émotion, le regard ironique et léger de Dan Rhodes semble bien salutaire. Pour lui, l'accident n'est que prétexte à une peinture hilarante et décalée des Français tels qu'ils sont vus par leurs chers voisins anglais. Des personnages plus loufoques les uns que les autres et des situations aussi improbables que drôles : voilà la recette secrète d'un auteur qui ne se prend décidément pas au sérieux.

04/2005

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Romans historiques

Paris en flammes

" L'herbe se faisait tendre, les pommiers abandonnaient leurs fleurs. Émilie et Guillaume croquaient les goujons dorés d'une friture de Seine en se brûlant les doigts. Ils burent plus que de raison le vin blanc de Bretagne qu'on leur servit d'autorité. Elle lui demanda de faire un vœu en décollant délicatement la peau de velours d'une pêche de vigne. Il l'aida, dénudant la chair tendre jusqu'au noyau de sang parfumé, les yeux dans les siens... Guillaume avisa une barque délaissée, le long du quai de bois. Il saisit une corde avec fermeté, mais n'eut pas le temps de s'assurer du pied marin d'Émilie. La barque balança de bord en bord, à la limite du chavirage. Mademoiselle se laissa enlacer et se mordit les lèvres... " Ils n'avaient aucune raison de se rencontrer, encore moins de nouer leurs destins dans un amour fou en ce printemps de mai 1870. Lui, le clown équestre vedette du cirque Napoléon, saltimbanque adulé la nuit, anonyme le jour. Elle, l'enfant gâtée d'une famille de grands bourgeois, arrogante et superbe charmeuse. Il n'y avait aucune raison en effet. Sauf ce matin du 10 janvier, quand le hasard guida leurs pas jusqu'à cette rue d'Auteuil où un pauvre jeune homme agonisait sur le pavé, avec deux balles dans le ventre. Ils ont échangé quelques mots, un regard de circonstance, et se sont perdus dans la foule. Le hasard, encore lui, les a réunis à la douceur du temps des cerises... Pour quelques merveilleuses semaines d'un vrai bonheur, avant un réveil brutal, au son du canon des Prussiens. Commence alors le siège de Paris, à la couleur du feu de la Semaine sanglante d'un autre mois de mai.

05/2004

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Histoire internationale

La Chine au XXe siècle. Tome 2, De 1949 à aujourd'hui

"Le peuple chinois s'est dressé. Les Chinois ne seront plus jamais un peuple d'esclaves", annonçait Mao le 1er octobre 1949, lors de la proclamation triomphale de la République populaire de Chine. Quarante ans plus tard, les grands espoirs soulevés par les débuts du "vent communiste" se sont totalement évanouis. En réalité, l'"âge d'or" du communisme n'apparut tel que par référence aux épisodes qui suivirent. Les Cents Fleurs, le Grand Bond en avant, qui marque le sommet de la collectivisation, furent - pour le peuple comme pour le Parti - des épreuves inutiles. Et la tragique Révolution culturelle, sous prétexte de purifier et régénérer la Révolution, n'aboutit finalement qu'à en dégoûter les Chinois. Bien avant le massacre des étudiants du printemps 1989, les manifestations du printemps 1976 où, pour la première fois, le peuple s'exprime contre Mao illustrent déjà la perte de légitimité du pouvoir. Certes, le régime de Deng Xiaoping connaît d'abord une relance de la légitimité en prônant les Quatre Modernisations. Mais si la modernisation progresse effectivement dans le domaine de l'agriculture, les difficultés économiques que le régime est incapable de résoudre provoquent un malaise social croissant. Wei Jingsheng réclamait une cinquième modernisation - la démocratie - faute de laquelle les quatre autres seraient vouées à l'échec. En fait, la dernière tragédie de Tian'anmen ne montre pas tant l'échec d'une révolution démocratique que l'archaïsme d'un Etat incapable de conduire la modernisation. Un Etat qui compte aujourd'hui un bon milliard d'habitants et où apparaissent plus évidentes que jamais l'arriération d'une société fragmentée et, sous-jacente au marxisme-léninisme, la persistance d'une morale et d'une idéologie confucéennes qui privilégient le rôle des élites.

10/1990

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Développement durable-Ecologie

Demain, seuls au monde ? L'homme sans la biodiversité

A l'heure où l'homme, émerveillé, prend conscience de la diversité quasi infinie du vivant, il s'aperçoit également, peut-être trop tard, qu'il en est l'ennemi mortel et que, paradoxalement, il ne pourra survivre sans elle. La sixième extinction de masse est en cours, mais, cette fois-ci, le principal responsable de cette hécatombe se nomme Homo sapiens. Devenus sédentaires au néolithique, nous avons commencé à modeler la nature suivant nos besoins. En a découlé une prolifération d'espèces nouvelles nées de l'élevage et des pratiques agricoles, et en même temps une destruction de plus en plus intense de l'habitat naturel des espèces sauvages. Tout s'accéléra aux XIXe et XXe siècles, lorsque surgirent la révolution industrielle, la colonisation, la poussée démographique et pour finir la mondialisation, avec leur maux désormais bien connus : surpopulation, pollution, déforestation, réchauffement climatique, au profit d'une économie devenue l'unique chef d'orchestre de notre existence. Mais la mort de la nature, c'est la mort de l'Homme : sans les abeilles, qui pollinisera nos fleurs, prémisse indispensable à la production des céréales, fruits et légumes ? Sans les poissons et les crustacés, où des millions d'hommes trouveront-ils les protéines animales nécessaires à leur survie ? Sans les micro-organismes, qui recyclera nos déchets organiques ? Sans les plantes tropicales et le savoir botanique des peuples forestiers, où trouverons-nous les médicaments pour soigner nos maladies ? Emmanuelle Grundmann, dans cet essai passionnant et passionné, didactique et poétique à la fois, plaide la cause de la biodiversité et nous met en garde: au rythme où nous la détruisons, en 2100 nous serons seuls au monde. Dès lors, c'est notre propre extinction qui sera programmée. Une vieille utopie se muera en cauchemar, sauf si, comprenant enfin la véritable valeur de la biodiversité, nous parvenons à inverser le cours des choses...

03/2010

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Critique littéraire

Les écrivains français sous l'Occupation 1940-1944. Pages arrachées et brûlots mortels

Jean Cayrol s'insurge quand la France arrache brusquement de l'Histoire les pages qui ne lui conviennent plus. Et quand certains écrivains mettent leur plume au service de la collaboration avec l'ennemi, quelques exégètes laudateurs s'accordent à les exonérer en vénérant le style. En exaltant le talent ils passent sous silence l'engagement politique dévoyé et l'écrit indigne. Ainsi de Jacques Chardonne, son écriture concise et raffinée des études délicates de l'âme, efface ses appels aux SS anges de la guerre venus du ciel pour nous sauver... Marcel Jouhandeau voit dans les Allemands d'Adolf Hitler des hommes libres quand on m'avait promis des esclaves, dit-il. Accablé par la chute de Paris, Jean Giraudoux entend tomber Babylone, Ninive, Byzance, pas la République. Tandis que Drieu La Rochelle, fasciné, confie : J'adorais les Allemands qui m'arrivaient dans le dos. Dans le même temps, des écrivains résistent, combattent et meurent pour avoir rédigé des brûlots, ces écrits chargés d'explosifs qui naviguent entre les censures. Ces appels à la rébellion, ces feuilles de chou, évoluent en journaux et deviennent la presse clandestine. Ainsi, Jacques Decour et Marc Bloch sont fusillés par les Allemands avant même d'avoir vu la parution des Lettres françaises et de l'Etrange défaite, qu'ils avaient rédigées dans l'ombre. Parachuté sur la France par l'aviation anglaise, le poème d'Aragon La rose et le réséda, évoque deux noms de fleurs, dualité qui devient unité dans le mot France. Ce coeur qui haïssait la guerre, voilà qu'il bat pour le combat et la bataille, clame Robert Desnos dont les écrits, selon Céline, ne valent pas douze balles. A la fin du poème de Paul Eluard, le mot Liberté vient naturellement sous ma plume, dit-il.

06/2014

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Littérature française (poches)

La treizième heure. Mémoires, 4

Quatrième volume des mémoires de la duchesse de Gramont, La Treizième Heure a paru pour la première fois aux éditions Grasset en 1935. Après avoir raconté son enfance dans Au temps des équipages (Cahiers Rouges, 2017), ses débuts dans la vie d'adulte dans Les Marronniers en fleurs (Cahiers Rouges, 2018) et la Grande Guerre dans Clair de lune et taxi (Cahier Rouges, 2019), elle consacre ce quatrième volume aux années 1920 et au début des années 1930. Ce livre est l'herbier de luxe d'une société qui tente d'oublier le traumatisme de la guerre en menant un train de vie fastueux. Les grands bourgeois du XVIe arrondissement achètent des Rolls-Royce toujours plus longues, vivent dans des hôtels particuliers toujours plus grands et offrent des diamants toujours plus gros à leurs maîtresses. C'est aussi l'époque où les femmes se passionnent pour la couture : toutes admirent une jeune créatrice dont le nom deviendra célèbre, Gabrielle Chanel. Le luxe et la fête prennent fin avec la crise de 1929 : la IIIe République est contestée, le président de la République, Paul Doumer, est assassiné ; à l'étranger, Hitler, Staline et Mussolini menacent la paix et la démocratie. Fresque d'un monde crépusculaire, ces mémoires sont enfin un recueil de souvenirs littéraires de premier plan. Elisabeth de Gramont a connu les plus grands écrivains : Gide, Malraux, Valéry et bien d'autres. Les voici vivants devant nous, sous la plume vive et mordante d'Elisabeth de Gramont. Ce dernier volet de la tétralogie gramontienne éclate du talent et de la lucidité ironique de la plus grande mémorialiste de sa génération. " La France est le pays où le plaisir est organisé, alors les nations aux changes élevés, Amérique du Nord, Amérique du Sud, Espagne, Angleterre, Egypte et Indes anglais y déversent leurs nationaux avides qui viennent renforcer le bataillon local. "

01/2020

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Récits de voyage

Promenade à Xian

Anne Philipe est revenue en Chine. C'était la quatrième fois. Elle y avait vécu un an en 1946, avant la Révolution. En 1948, elle avait traversé en caravane le Sin Kiang, jusqu'à l'Inde. En 1957, au moment des "Cent Fleurs", elle y était retournée avec Gérard Philipe. Elle l'a visitée de nouveau, au mois de mai 1980. Cette fois elle a découvert la Chine d'après la Révolution culturelle, d'après Mao, d'après Chou En-lai. Attentive aux êtres, mais aussi aux paysages, aux oeuvres d'art, attachée au présent et sensible au passé, elle a préféré le journal quotidien à toute autre forme de récit. Elle transmet ainsi de la façon la plus immédiate ce qu'elle a vu et entendu. Souvent, elle s'en rendait compte, ses interlocuteurs lui récitaient une leçon. Mais parfois ils parlaient à coeur ouvert. Et, sans cesse, la voyageuse française passait de l'admiration à l'inquiétude. Parmi les mille petits faits qu'Anne Philipe a rapportés et livre à notre imagination : des gens qui font la queue pour acheter Monte-Cristo, d'Alexandre Dumas ; les chauffeurs de taxi qui, entre deux courses, suivent les leçons d'anglais à la radio ; les fouilles et la forêt des stèles, à Xian ; les mauvais garçons de Shangai qui vendent des montres suisses à la sauvette ; le silence des campagnes où il n'y a plus d'oiseaux ; et pas davantage de chats ou de chiens, sauf celui du prince Sihanouk. Enfin, c'est un témoignage infiniment précieux et terrible que ce que racontent à Anne Philipe des amis d'autrefois, des acteurs et écrivains rescapés de la Révolution culturelle. Modeste mais précise, bienveillante mais lucide, Anne Philipe, en fin de compte, nous apprend beaucoup.

09/1980

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Critique littéraire

JEAN PAULHAN, LE CLAIR ET L'OBSCUR. Colloque de Cerisy-la-Salle 1998

Voici plus de trente ans que Jean Paulhan est mort et que le nombre de ses écrits ne cesse de grandir. On a rassemblé des chroniques, des "traités", des carnets, des fragments autobiographiques ; et chaque année qui passe fait un peu moins incomplète son immense correspondance. Face à tant d'écrits nouveaux et d'informations inédites, il était temps d'essayer de faire le point, et d'interroger sur de nouveaux frais l'œuvre encore méconnue d'une figure illustre et secrète. Car ce subtil (à qui l'on a parfois reproché trop de subtilité mais qui sut, après Munich ou aux jours sombres de l'Occupation, faire les choix simples que les temps exigeaient) ne s'est pas contenté d'être, un demi-siècle durant, au centre de la vie littéraire et intellectuelle française, d'éclairer la voie du jeune Éluard ou celle de Joë Bousquet, d'être le "grand juge" de Michaux, d'aider Ponge à accoucher du Parti pris des choses, de favoriser l'essor de Blanchot, ou encore de saluer le génie de Braque ou de Dubuffet. Il a également donné (avec le Guerrier Appliqué, les Progrès en Amour assez lents ou Les Fleurs de Tarbes) quelques récits et essais parmi les plus singuliers de ce siècle : avec une précision incisive et joueuse, ennemie de tout pédantisme, il y invite son lecteur à considérer quelques-uns des paradoxes auxquels notre modernité littéraire, politique, picturale, continue de se heurter, et que les actes de ce colloque - le premier qui ait été consacré à Paulhan depuis 1973 - voudraient essayer d'éclairer, à l'aide de contributions venues de plusieurs disciplines et d'horizons intellectuels très divers. Le présent volume porte le numéro 9 bis de la "Série Jean Paulhan ".

12/1999

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Philosophie

La parole du mille-pattes. Difficile démocratie

La parole du mille-pattes... Titre étrange pour un essai de philosophie politique qui convoque les auteurs qui, depuis Platon, s'efforcent de cerner ce qui fonde notre existence sociale. "C'est avec de bonnes paroles que le mille-pattes traverse un champ fleuri de fourmis". Selon ce dicton de Côte-d'Ivoire, ce n'est qu'avec ces bonnes paroles, sincères et raisonnables, que le mille-pattes a évité un conflit avec les fourmis. Noble ancienne tradition qui a souvent permis à la discussion collective de prévenir la violence des vengeances. Au siècle des Lumières, substituer le droit et le libre débat aux rapports de force fut une promesse liée à tout idéal démocratique. Or les siècles qui ont suivi ont comme jamais déployé des violences massives, souvent au nom de la liberté et du droit. Ici et là, malgré tout, le débat public et le souci de réconciliation ont permis de dépasser des contradictions qui paraissaient insurmontables. La métaphore du mille-pattes vient rappeler que ce fut longtemps une règle commune. Après avoir dépassé la logique des vengeances individuelles et collectives, la justice civile et internationale devient parfois une forme légale de vengeance des vainqueurs, qu'elle prétend pourtant remplacer. La popularité de Gandhi, Luther King et Mandela, qui ont triomphé par les vertus de la simple parole, est-elle un écho du passé de l'humanité ou la promesse d'une réinvention à venir de la politique ? En reprenant ces questions à la lumière de l'héritage de vingt-cinq siècles de pensée, tentons de tracer les contours de cette "philosophie du mille-pattes" que le monde actuel, plus violent et inégalitaire que jamais, laisse affleurer comme un avenir possible.

01/2019

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Livres 3 ans et +

Les contes merveilleux d'Andersen Tome 1 : La bergère et le ramoneur ; Le bonhomme de neige ; L'escargot et le rosier

Cette anthologie en deux volumes des intemporels contes d'Andersen comprend les plus célèbres contes de l'écrivain danois en texte intégral. Ces deux ouvrages raviront les petits et grands. Une attention toute particulière a été apportée à l'édition numérique de cet ouvrage pour le confort de lecture. Le Volume I (isbn 9782322134489) comprend les contes suivants : L'Aiguille à repriser - Les Amours d'un faux-col - Les Aventures du chardon - La Bergère et le ramoneur - Le Bisaïeul - Le Bonhomme de neige - Bonne humeur - Le Briquet - Ce que le Père fait est bien fait - Chacun et chaque chose à sa place. - Le Chanvre - Cinq dans une cosse de pois - La Cloche - Le Compagnon de route - Le Concours de saut - Le Coq de poulailler et le coq de girouette - Les Coureurs - Le Crapaud - Les Cygnes sauvages - Le Dernier Rêve du chêne - L'Escargot et le rosier - La Fée du sureau - Les Fleurs de la petite Ida - Le Goulot de la bouteille - Grand Claus et petit Claus - Les Habits neufs du grand-duc - Hans le balourd - L'Heureuse Famille - Le Jardinier et ses maîtres - La Malle volante - Le Montreur de marionnettes - Une Semaine du petit elfe Ferme-l'oeil. Le Volume II (isbn 9782322134496) comprend les contes suivants : L'Ombre - Le Papillon - Papotages d'enfants - La Pâquerette - La Petite Fille aux allumettes - La Petite Poucette - La Petite Sirène - La Plume et l'encrier - La Princesse au petit pois - La Princesse et le porcher - Quelque Chose - La Reine des neiges - Une Rose de la tombe d'Homère - Le Rossignol et l'Empereur - Le Sapin - Le Schilling d'argent - Le Soleil raconte - La Soupe à la brochette - Le Stoïque Soldat de plomb - La Tirelire - La Vieille maison - Le Vieux Réverbère - Le Vilain Petit Canard - Les Voisins.

03/2019