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Pablo Mira

Extraits

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Pléiades

Contes et nouvelles

"Le premier livre de Zola est un recueil de contes. Il ne faut pas voir là un péché de jeunesse : trois autres volumes ont suivi, à des dates bien postérieures, et de très nombreux récits sont demeurés disséminés dans des journaux, revues ou recueils collectifs. En effet, de ses débuts à 1880, Zola a exercé une activité de conteur pratiquement ininterrompue. Et pourtant, dans son oeuvre de fiction, les contes et les nouvelles, relégués à une place marginale, souffrent de la même indifférence que les derniers romans. C'est là l'effet d'un processus de sélection tout à fait courant, qu'il serait vain de déplorer ; la fortune littéraire de Zola est un fait, qu'il faut prendre comme tel. La renommée de l'écrivain est fondée sur Les Rougon-Macquart aujourd'hui encore, ces romans répondent à la demande d'un public que les contes et les nouvelles ne satisferaient probablement pas. Zola lui-même a, sinon provoqué, du moins autorisé cette exclusion : si, au début de sa carrière, il a mis tous ses soins à organiser la publicité des Contes à Ninon, il semble s'être quelque peu désintéressé, par la suite, du sort de recueils qu'il considérait - il n'a pas hésité à le dire - comme secondaires. La critique a suivi. Ce discrédit a duré longtemps. Alors que, depuis vingt ans, les études consacrées à Zola se sont multipliées, on a porté peu d'attention à cette partie de son oeuvre. Ce n'est qu'à une date récente que sont apparus des travaux témoignant d'une nouvelle orientation de la critique. Mais il y avait plus grave : une grande partie des textes, peu accessible, était pratiquement inconnue ; il a fallu attendre 1968 pour disposer de l'ensemble de l'oeuvre de Zola conteur. Si, dès 1928, Maurice Le Blond avait fait une tentative en ce sens, enjoignant quelques récits inédits aux recueils publiés du vivant de Zola, cette tentative n'avait guère eu de suites : quelques textes isolés seulement avaient été révélés. On ne dira donc jamais assez les mérites du travail accompli par M. Henri Mitterand, qui, dans son édition des Ouvres complètes, a mis au jour et réuni pour la première fois des textes qui demeuraient à l'état de manuscrits ou restaient dispersés dans les collections des divers journaux auxquels avait collaboré Zola". Roger Ripoll.

04/1976

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Littérature étrangère

Mémoires de Maria Brown

Au milieu du XVIIIe siècle, la loi anglaise interdit toujours toute fonction publique aux catholiques. Tommy et Charles Brown, fils d'un hobereau papiste du nord du pays, sont donc contraints, pour faire carrière, de s'engager dans les armées des puissances continentales. De même, pour rester fidèle à sa religion, Maria, leur jeune soeur, est envoyée compléter son éducation dans un couvent de Douai, où elle apprend le français. Hélas, deux ans plus tard, la mort du père l'oblige à regagner Londres. Sa condition de fille ne lui assurant qu'une maigre part d'héritage, que la tante chez qui elle loge ne se fait d'ailleurs pas scrupule de ponctionner sans vergogne, le mariage est pour elle la seule manière d'échapper à la pauvreté. Après avoir refusé plusieurs soupirants, Maria, qui n'a que dix-sept ans, se laisse alors séduire, sous promesse de mariage, par un Irlandais, lequel n'hésite pas à la violer avant de disparaître. Entrée au service d'une aristocrate qu'elle accompagne en France, elle est congédiée pour une broutille. Ainsi abandonnée en pays étranger, la malheureuse n'a pas d'autre issue, pour survivre, que d'accepter la proposition de la tenancière d'une maison de prostitution. Elle va alors, tant en France qu'en Angleterre, connaître la vie agitée d'une femme galante, passant presque sans transition de la condition la plus dure et la plus méprisée à celle, enviée, de maîtresse d'un homme important et de point de mire des gens à la mode, pour retomber bientôt dans la crasse la plus sordide. Courageuse et lucide, elle connaîtra aussi l'amour de coeur avant de trouver la sérénité auprès d'un homme sans préjugés. À travers les vicissitudes de sa vie mouvementée, c'est toute la société de son temps que Maria découvre au lecteur dans un style alerte et varié. La mise en parallèle des manières de ses deux pays, tout aussi bien psychologiques et sociales que sexuelles, est aussi instructive que divertissante, heureusement agrémentée par l'insertion de lettres et par les récits incidents de plusieurs autres personnages qui rendent ces pseudo mémoires extrêmement vivants en en rompant la linéarité et en les enrichissant d'épisodes foisonnants comme la vie même. En accord avec les idées du temps, une revendication féministe sous-jacente, certes encore un peu balbutiante, est en outre nettement sensible tout au long de l'oeuvre.

10/2013

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Critique littéraire

Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais. Tome 2, Le citoyen d'Amérique 1775-1784

Le premier volume de cette monumentale biographie évoquait " l'irrésistible ascension de Beaumarchais, tour à tour horloger, maître de musique, homme d'affaires, journaliste, auteur à succès... et agent secret. Ce tome II nous entraîne dès les premières pages dans un tourbillon digne du meilleur roman d'aventures. Pour sauver l'honneur de Marie-Antoinette, menacé d'un virulent pamphlet, voici notre héros lancé à travers la Hollande, la Prusse et l'Autriche, affrontant tous les dangers, échappant de justesse à une tentative d'assassinat (c'est du moins ce qu'il raconte...) avant d'achever son équipée dans les geôles de l'impératrice Marie-Thérèse. Envoyé spécial de Louis XVI à Londres, il est alors chargé de négocier avec le célèbre chevalier d'Eon, dont le sexe incertain fait l'objet de paris dans la capitale anglaise. Rien de plus singulier, de plus cocasse, de plus riche en rebondissements que ses relations avec l'intraitable travesti. Mais bientôt, la grande Histoire lui ouvre enfin ses portes. Enflammé pour la cause des Insurgés d'Amérique, et la naissance de cette jeune République, Beaumarchais persuade le ministre Vergennes et le roi de France d'intervenir en leur faveur. Lui-même organise un trafic d'armes à grande échelle - sa société affrète quarante navires ! Son emploi du temps donne le vertige. Il est partout, pense à tout, s'occupe de mille choses à la fois. Outre les rendez-vous d'affaires, les visites aux arsenaux, les achats, les ventes et les expéditions de matériel, les rapports (parfois tendus) avec le Congrès des Etats-Unis, il trouve encore le loisir d'entretenir avec Mme de Godeville une correspondance érotique, de subir les scènes de sa " ménagère ", d'entreprendre au fort de Kehl une colossale édition des Œuvres complètes de Voltaire. Sans oublier l'âpre combat qu'il mène contre la toute-puissante Comédie-Française, en vue d'obtenir la reconnaissance du droit d'auteur, et d'instituer la toujours vivante SACD... Rien ne semble devoir résister à ce diable d'homme ! Après des années de lutte, il triomphe de la censure et de l'opposition du roi lui-même, et finit par imposer sur scène les audaces de son Mariage de Figaro qui connaît un triomphe mémorable en 1784. " Figaro a tué la noblesse ! " dira Danton.

02/2003

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Littérature française

La Maison Tellier. une nouvelle de Maupassant

La Maison Tellier par Guy de MaupassantLa Maison Tellier est une nouvelle de Guy de Maupassant publiée en 1881 dans le recueil de nouvelles homonyme, puis reprise dans les revues La Lanterne en février 1889 et Gil Blas en octobre 1892. Se situant dans la continuité des récits sur la prostitution, elle constitue la nouvelle réaliste la plus célèbre de Maupassant après Boule de suif. La maison close d'une petite ville normande, tenue par Madame Tellier, est "fermée pour cause de première communion" au grand dam des habitués. Après un voyage en chemin de fer, les pensionnaires assistent à la cérémonie et sont émues par Constance, nièce de Madame Tellier, et l'atmosphère de recueillement de l'église, si bien qu'elles passeront pour de saintes femmes. Après l'événement sacré, Joseph Rivet, le frère de M Tellier, donne une fête en l'honneur de ces visiteuses qui lui ont valu d'être le point de mire du village. Mais à la fin des festivités, éméché, il cherche à obtenir plus. Henry-René-Albert-Guy de Maupassant est un écrivain et journaliste littéraire français né le 5 août 1850 au château de Miromesnil à Tourville-sur-Arques (Seine-Inférieure) et mort le 6 juillet 1893 à Paris. Lié à Gustave Flaubert et à Emile Zola, Maupassant a marqué la littérature française par ses six romans, dont Une vie en 1883, Bel-Ami en 1885, Pierre et Jean en 1887-1888, et surtout par ses nouvelles (parfois intitulées contes) comme Boule de suif en 1880, les Contes de la bécasse (1883) ou Le Horla (1887). Ces oeuvres retiennent l'attention par leur force réaliste, la présence importante du fantastique et par le pessimisme qui s'en dégage le plus souvent, mais aussi par la maîtrise stylistique. L'auteur : Guy de Maupassant a marqué la littérature française par ses six romans, dont "Une vie" (1883), "Bel-Ami" (1885), "Pierre et Jean" (1887-1888, avec sa célèbre préface dans laquelle il expose sa vision du roman naturaliste et critique le genre de l'étude psychologique), et surtout par ses nouvelles (parfois intitulées contes) comme "Boule de suif", qui l'a fait connaître, les "Contes de la bécasse" (1883) ou "Le Horla" (1887). Ses oeuvres retiennent l'attention par leur force réaliste, la présence importante du fantastique et par le pessimisme qui s'en dégage le plus souvent, mais aussi par la maîtrise stylistique.

11/2022

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Romans historiques

Cycle Richard de Clairbois Tome 3 : L'incroyable rencontre

Au seuil de l'année 1436, une rumeur extraordinaire atteint la Ferté-Clairbois : Jeanne la Pucelle est vivante. Ourdie par quelques fidèles, une substitution a permis à l'intrépide guerrière d'éviter les affres du bûcher et de se réadapter à la vie militaire. Elle a pour compagnons Xantrailles et La Hire. Ils commandent à des hommes qui ne sont autres que des malandrins avides de batailles et de bains de sang. L'on dit que la Revenante a croisé le connétable de Richemont. Ce Breton infatué de lui-même l'a-t-il reconnue ? Engourdis par une existence sans émois dans la châtellenie paternelle, Richard de Clairbois, son frère Raoul et leur écuyer commun, Aristide, décident de se joindre à l'armée de Jeanne après avoir vérifié, au préalable, si la Pucelle, moins vénérée que naguère, est bien celle qu'ils ont connue. Ils ont des doutes. Il leur faut les lever. Grâce à l'intervention d'un lieutenant du connétable, Tugdual de Kermoysan, les trois amis sont acceptés dans une armée composée de Bretons. Ils ne tardent pas à s'y déplaire. Le Paris qu'ils découvrent n'est point à leur goût. Ils partent. Ils finiront par trouver celle qu'ils ont obstinément cherchée. Elle ne leur dira que quelques mots sans paraître les avoir jamais côtoyés. Bien qu'elle ressemble à leur idole, est-elle vraiment la bataillarde qui les avait subjugués ? Ils se concertent fréquemment pour aboutir à une indéniable évidence : ils se sont lancés dans une quête absurde. Elle n'a jamais cessé de les décevoir. Victimes d'un lourd désenchantement, l'idée d'un retour à Clairbois s'impose comme l'unique remède à leur mélancolie. La joie de leur réintégration dans le giron familial sera ternie par de lugubres annonces. Une scène pour tout dire impensable ne fera qu'aggraver le désarroi de Richard et de son frère. Quelle fut la véritable destinée de Jeanne la Pucelle ? Brûlée à Rouen le 31 mai 1431, ou délivrée, hébergée " ailleurs " et réapparue sous le patronyme de Jeanne des Armoises ? En se plaçant à l'extérieur d'une polémique intarissable, Pierre Naudin s'est mis " dans la peau " de trois hommes d'époque peu renseignés sur une réapparition confuse et qui veulent savoir sans disposer des moindres éléments en faveur ou défaveur d'une des plus mystérieuses énigmes de notre histoire.

04/2010

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Economie

À Armes égales, citoyens ? La stratégie du looser !

"Se battre à armes égales" , l'utopie française ! Il y a trois catégories d'acteurs dans les guerres commerciales : les gagnants, les perdants et les mauvais perdants, qui prétendent qu''ils ne se sont pas battus à armes égales. Ces derniers pensent d'ailleurs que les armes les plus efficaces, ce sont les leurs ; il ne leur viendrait pas du tout à l'esprit de se battre avec celles de l'adversaire !!! De grands noms s'emploient à mettre en avant ces "grands mots" , qui, dans la pratique, finissent par devenir de grands maux. En nous demandant de nous battre "à armes égales" , les promoteurs de ce concept séculaire en arrivent à justifier toute défaite et à la faire accepter d'une manière honorable, celle-ci étant présentée comme la meilleure solution dans un grand nombre de cas. De plus, la plupart voudraient nous convaincre que perdre, c'est gagner ! Au regard de notre culture, ces promoteurs du combat à armes égales se font soudainement humanistes, loyaux, justes, bons ... des anges en quelque sorte ! Qu'en est-il exactement ? Penser qu'il faut "se battre à armes égales" , n'est-ce pas un handicap dans le cadre de la mondialisation ? Nous verrons que la France est victime de ce fléau intellectuel, alimenté et entretenu par nos concurrents et, ce qui est plus grave, par des élites ignorantes, en mal d'ego, qui se donnent bonne conscience sur le dos des Français. Le combat à armes égales est une utopie, une illusion. Encore faudrait-il connaître toutes les armes de l'adversaire et savoir comment il les utilise. Or, il ne vous le dira pas ! En effet, la surprise est l'une des clés de la victoire... . La mondialisation a engendré une guerre économique et commerciale sans merci, dans laquelle c'est le plus puissant, le plus rusé, le plus retors qui l'emporte. Notons que les vainqueurs possèdent toujours un avantage sur leurs adversaires ou leurs concurrents. C'est pourquoi nous vous proposerons de nous battre "à volonté égale" . Notre état d'esprit est notre seule et notre meilleure arme ! Changeons de logiciel dans la conquête des marchés. Puisque le marché a changé, que la vie a changé, adaptons-nous ! Dans cet essai, nous verrons comment nous en sommes arrivés là et nous vous proposerons des solutions pour sortir de cette utopie ! Attention : ne pas se battre à armes égales ne signifie pas tricher !

05/2015

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Templiers

Les Templiers Les mystères de 1312 à aujourd'hui - La part spirituelle templière à l'épreuve du temp

L'auteur spécialiste des Templiers a examiné les origines du Temple avant 1118, son expansion, son originalité, sa dissolution, sa dispersion. Il se penche avec force références de recherches sur les mystérieuses suites spirituelles. Cet ouvrage met donc le focus sur le phénomène templier qui, après son apogée et une éclipse relative, a connu une sorte de renaissance depuis le 18e siècle et connaît un succès d'apparence irrationnelle mais bien réelle en ce 21e siècle. La question est de savoir pourquoi. De manière inédite, le livre se penche donc sur les Ordres qui ont jalonné l'Histoire, de manière contemporaine aux Templiers dont l'Ordre est dissout en 1312 et sur les autres structures et mouvances ultérieurs et actuels. Y aurait-il un esprit templier ? Il existe plusieurs filiations templières. Aujourd'hui, les néo-Templiers se multiplient. Pourtant, par bulle papale de 1312, il a été et demeure interdit de porter l'habit, le blanc manteau, la croix pattée et de se revendiquer de l'Ordre du Temple sous peine d'excommunication. Cela étant, d'autres bulles permettront l'existence d'autres Ordres, que ce soit en Espagne ou au Portugal par exemple. Au fil du temps, le mystère des Templiers ne faiblira pas. Le 18e siècle connaîtra même un engouement templier fulgurant en Europe et ailleurs, particulièrement dans les milieux maçonniques, notamment sous l'impulsion d'un discours de 1736 prononcé à Paris par Michel de Ramsay. Toutefois, en 1782, un convent se réunit à Wilhelmsbad et met fin à l'idée que les Francs-Maçons sont les héritiers du Temple, et pourtant vont demeurer bien des références que l'on dira pudiquement chevaleresques ou symboliques. Des mouvances nouvelles seront nées et connaîtront des fortunes diverses, au sein de familles et de groupes religieux et philosophiques très différents les uns des autres. De nos jours l'esprit du Temple semble se trouver partout. Que se passe-t-il ? L'ouvrage entre dans les détails. Qu'ont transmis les Templiers qui leur survive à ce point ? Au demeurant, serions-nous de potentiels Templiers ? L'intérêt et le succès templiers ne se démentent pas. L'auteur e explique les raisons et examine à la loupe l'évolution depuis 1312 jusqu'à nos jours. Il y a des Templiers modernes sur les deux hémisphères. Lesquels et pourquoi portent-ils et se réfèrent-ils à cet Ordre qui n 'existe officiellement plus ?

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Poésie

Le Printemps et le reste

Au début des années 1920, le monde se remet d'une guerre mondiale sanglante et d'une pandémie grippale encore plus meurtrière. Les milieux artistiques d'Europe et d'Amérique bouillonnent de créativité, explorent de nouvelles voies, discutent, échangent : les idées et les formes traversent régulièrement l'Atlantique. En 1922, Yeats obtient le Prix Nobel et Rilke publie les Elegies de Duino : la vieille poésie se porte bien. Mais c'est aussi l'année où Eliot fait paraître La Terre Vaine, ce sera une déflagration pour un médecin américain au mitan de sa vie, auteur de livres de poésie, il est aussi pédiatre et met les enfants au monde ; il s'appelle William Carlos Williams. Il répond à la charge poétique d'Eliot avec un livre fou, libre, inclassable : Le Printemps et le reste. Petit livre à la couverture bleue, imprimé à 300 exemplaires Dijon par l'imprimerie Darantière qui avait imprimé le Ulysse de Joyce quelques mois plus tôt. Aujourd'hui considéré comme l'un des plus grands poèmes du XXe siècle, Le Printemps et le reste est un véritable manifeste pour l'imagination - un livre hybride où alternent des sections de prose et de vers libres, qui apostrophe le futur, mais avec les pieds campés dans le ici et maintenant. Il cristallise en déclarations dramatiques, énergiques et magnifiquement cryptiques la façon dont le langage recrée le monde. La poésie est faite de mouvement pour Williams, il désarçonne le lecteur - le terrifie dira Robert Creeley -, déjoue ses attentes, multiplies les chausse-trappes, plante mille questions et s'esquive sans apporter de réponses. Cela ressemble à de l'improvisation, c'est débridé, fou, solaire. Multiple et furieux. Amusé et insensé. Naufrages, meurtres mondiaux, déferlements de couleurs, la voix s'arrête et repart, navigue entre les blancs et les lacunes, commence à l'impromptu comme au milieu d'une conversation et se tait brusquement. Williams croit en l'imagination, mais l'imagination chez lui ne tourne pas le dos à la vie. Il propulse la poésie américaine dans une tension vivante du présent, et la conduit à un carrefour. Le carrefour de la modernité dont Le Printemps est le reste est la boussole espiègle et détraquée. La nouvelle traduction de Valérie Rouzeau rend toute la vivacité de ce livre majeur de la poésie américaine.

06/2021

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Lecture 6-9 ans

La scène aux ados. Tome 3

Les 15 volumes disponibles de La scène aux ados regroupent une centaine de pièces originales d'environ 30 minutes, jouables notamment par des groupes d'adolescents et de jeunes adultes. Ils favorisent aussi le plaisir de lire le théâtre à l'école. Certaines pièces (convenant à tous les comédiens et publics) ont par ailleurs, adaptées ou non, fait l'objet de créations amateures et professionnelles. Le présent volume vous propose : Chambre noire (Laurent Contamin) – Le jour de ses 18 ans, la "bande des 10" attend Fabien dans sa chambre d'étudiant pour lui faire une surprise. Mais c'est Laetitia, une jeune fille inconnue, qui arrive. Tous croyaient connaître Fabien ; ce qu'ils vont découvrir ce soir-là va leur prouver qu'ils se trompaient. Le Ministère des intérieurs (Stanislas Cotton) – "Quand on pense avec ses pieds on a du jus de chaussette dans la tête." Le ton est donné. Les habitants d'un immeuble de banlieue, concierges compris, attendent la visite du Ministère des intérieurs. Pas de quoi pavoiser dans ce bout de territoire où la violence a remplacé le rêve. La cathédrale (Régis Duqué) – Un groupe d'adolescents a décidé de grimper sur le toit d'une cathédrale. Par défi. Sans autre objectif que de ses créer des émotions fortes, de jouer avec le vertige, de s'élever au-dessus des règles et des habitudes... Mais cette aventure n'est pas sans risque : certains n'en sortiront pas indemnes. Le sacrifice des anges (Françoise Gerbaulet) – 14 jeunes participent à un jeu télévisé, "Le sacrifice des anges", dans une ancienne usine de charcuterie. Le vainqueur sera "sacrifié" dans l'antre de la Staraque... Au-delà de la parodie, cette pièce brasse des thèmes au coeur des préoccupations des jeunes d'aujourd'hui. La robe de Gulnara (Isabelle Hubert) – Des réfugiés vivent misérablement dans des wagons désaffectés. Tout commence par une catastrophe : la jeune Mika fait une tache de goudron sur la robe de mariée de sa soeur. Après bien des péripéties, elle trouvera le moyen de réparer. Mais à quel prix... Ca y est, je pleure (Pierre Lorquet) – Un groupe de jeunes dans un parc. Un dealer de jeux vidéo vend une mystérieuse image à Emile. A peine l'a-t-il regardée qu'il fond en larme. La curiosité des autres est piquée au vif, mais Emile ne peut ni ne veut montrer cette image aux effets désastreux sur ceux qui la voient.

11/2019

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Littérature française

Fresque et Mosaïque

Au détour d'un des instantanés qui composent ce livre, l'auteur, citant Heine qui dépeignait ainsi Fourier, parle de sa "pauvreté providentielle" d'écrivain, qui, paradoxalement, "enrichit" sa vie, en lui permettant de ne pas manquer les fugitives années d'enfance de ses deux filles. Pourrait-on trouver un exemple plus concentré et plus éloquent de l'esprit de l'ouvrage de Xavier Bazot ?? Oui ? : à chaque page, voire à chaque phrase, tant son écriture ramassée, circulaire et comme lovée sur elle-même, réalise l'union de la partie et du tout, du transitoire et du durable. Visiblement réalisés sur une durée très longue, une vingtaine d'années, et autobiographiques, ces coups de sonde aléatoires auxquels la prose confère leur nécessité, restituent à des intervalles variables et sans respect de la chronologie la vie de famille de l'auteur, de sa compagne "Mina", d'"Armance" et de "Lamiel", dans un appartement d'un vieil immeuble parisien quasi abandonné. La venue au monde de l'aînée donne le point de départ, un déménagement forcé amène la fin. Entre ces deux pôles, Xavier Bazot aura eu le temps d'enregistrer les curiosités du devenir de ses filles, d'écorner quelques normes du fonctionnement familial, conjugal, amical et social, et d'épingler les paradoxes et les inconstances de certains "caractères", à commencer par le sien. Difficile de voir à quel point un voile de fiction brouille la réalité - qu'importe ?? Invention ou vécu, cette prose tendue, segmentée, minutieuse et parfois précieuse recrée son objet, évoquant une main délicate qui inspecte un tiroir recoin après recoin jusqu'à l'avoir vidé soigneusement, exhaustivement de son contenu. Scènes de la vie conjugale, tableaux parisiens, apophtegmes, anecdotes, historiettes, récits de rêves, dits d'enfants, autoportraits en écrivain : une seule et même voix, tendre quoiqu'en sourdine, distante mais jamais détachée, hautement individuelle donc intempestive, voire subversive, dépouillée de tout lieu commun, informe cette réjouissante variété d'observations. "Je suis capable de véritables élans du coeur, envers des personnes que je ne connais pas, avec lesquelles je vis dans une authentique fraternité, dont je me sens l'exact contemporain, tels Osamu Dazai, Jean Rhys, Robert Walser..." Avec ce livre, Xavier Bazot s'incarne lui aussi dans son écriture, et lui donne un sensible surcroît de présence.

08/2021

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Cinéma

Jean-Luc Delarue. Révélations : les dessous de l'affaire...

Adoré, adulé des téléspectatrices (toutes tranches d'âge confondues), ses émissions durant des années, battent tous les records d'audience avec "Ça se discute" ou "C'est mon choix". En plus, il règne sur un véritable empire télévisuel et produit des centaines d'émissions. Perfectionniste, il réussit presque tout ce qu'il entreprend. Il mène sa vie à un train d'enfer, tout va très vite, beaucoup trop vite... Surchargé de travail, débordé, dépassé, il trouve alors refuge dans les paradis artificiels. La cocaïne. Erreur fatale qui lui fera petit à petit perdre pied. Et ce n'est pas la naissance de son fils Jean, en octobre 2006, né de son union avec Élisabeth Bost, ni son mariage avec Anissa Khelfi le 12 mai 2012, alors qu'il se savait condamné, qui changeront la donne. Comment l'homme si intelligent et talentueux qu'il fut, a pu sombrer aussi inexorablement? Serait-ce ses blessures de l'enfance qui ne se sont jamais refermées ?... Le feuilleton que nous offre l'animateur après sa disparition, pourrait être le script d'une de ses émissions posthumes intitulée, par exemple: "Secrets de famille". Quand j'ai pris la plume pour un livre-hommage dédié à ce surdoué de la télé, je me doutais que l'Affaire Delarue allait, insensiblement, supplanter l'Homme Delarue. Jean-Luc Delarue a scénarisé sa disparition comme le "pro" qu'il était. Cela a commencé par son mariage, alors qu'il se savait perdu : un moyen infaillible de "couper la poire en deux", au nez et à la barbe de son ex et de ses parents. Ensuite, dans le secret de son isoloir - sa chambre d'hôpital - il a "en toute lucidité, nous disent ses médecins" - et ce, malgré des doses magistrales de morphine pour atténuer ses douleurs - organisé méthodiquement sa succession. Un testament qui, il le savait, allait opposer sa famille de coeur et sa famille de sang. Un pavé dans la mare qui, depuis sa disparition, fait jour après jour, des ricochets. Un enterrement à la sauvette. Une pierre tombale mystérieuse. Des comptes vidés de leur substance. Des mails posthumes infamants. Une enfant cachée. Un livre perdu qui reparaît à point nommé. Et, en ligne de mire, une exhumation probable à la Montand... L'enjeu de tout ce déballage médiatique: un magot de 30 millions d'euros. L'arbre qui cache la forêt. Une forêt de haine, de misères intimes et de concupiscence exacerbée.

12/2012

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Histoire de France

Je veux revoir maman

" Il fallait du pain, il fallait des sous, il fallait manger et se protéger. Il fallait protéger ses enfants. Il fallait courir tous les dangers. Il fallait dire à sa fille : "Va, tu ne risques rien. Va ma fille. Demande un peu plus de pain, un peu plus de viande. Débrouille-toi." Il fallait ne pas dépenser tous ses tickets. Cacher son étoile. Aller le soir sans étoile. Il fallait s'occuper des gamines et du bébé. Il fallait donner les tickets du vin à certains voisins pour qu'ils veuillent bien se taire. Il fallait regarder la rue. Il fallait prendre le train. Il fallait prendre le bon train. Il fallait ne pas faire pleurer la petite. Il fallait demander le bon renseignement. Regarder dans les yeux le bon flic, le bon quidam. Il fallait envisager le repli. Il fallait envisager la famille qui aiderait. Il fallait monter les escaliers. Déchirer les scellés. Prendre du tissu. Descendre l'escalier sans se faire remarquer. Aller au dispensaire. Chercher un passeur. Prendre des nouvelles. Dire il faut qu'on parte. Dire non, il faut rester, le danger est trop grand. Dire oui très vite. Il fallait s'appuyer sur plus faible que soi. Sur éventuellement plus fort. Sur le goy. II fallait savoir le prix à payer. A ne pas payer. Il fallait penser au pire. A la mort. A la vie aussi. Surtout, il fallait survivre... " Plus de 6o ooo enfants juifs ont survécu sur les 72 ooo vivant en France au début de la Seconde Guerre mondiale. Ce livre poignant est le témoignage de dix-neuf d'entre eux qui, arrachés à leur famille, traverseront la guerre traqués, déchirés, mais seront sauvés grâce à la complicité de multiples réseaux d'entraide. Cachés dans des familles, des institutions religieuses, ballottés d'un endroit à l'autre, ils expriment avec émotion leurs souffrances, toujours vivaces, mais racontent aussi la part d'amour qui souvent les lie à ceux qui leur ont permis de vivre et de donner la vie à leur tour. Jean-Claude Ross, représentant du comité français pour le mémorial Yad Vashem à Jérusalem, dira : " Il fallait une personne pour dénoncer une famille juive, mais une importante chaîne de solidarité pour en sauver une seule. "

01/2005

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Mer

Golden Globe. Une épopée solitaire autour du monde

Le 30 juin 2018, trente marins quitteront Plymouth pour un tour du monde en solitaire et sans escale à bord de voiliers d'un autre temps. Pas de GPS, de pilotes électriques, d'appareils photo numériques, mais des équipements identiques à ceux embarqués en 1968 par Robin Knox Johnston, le seul à boucler l'épreuve après 313 jours de mer. Le Golden Globe Challenge fut une aventure épique et tragique dont ce récit met en lumière les héros invraisemblables. Hommage soit rendu à leur engagement avec la course du 50e anniversaire ! En 1968, ils sont neuf à s'élancer. C'est une première : jamais un tel défi n'a été relevé et personne ne sait alors s'il peut être réalisé. Le journal londonien Sunday Times, sponsor de la course, lui donne le nom de Golden Globe Challenge. Bernard Moitessier, Loïck Fougeron, Chay Blyth, Robin Knox-Jonhston, John Ridgway, Donald Crowhurst, Bill King, Nigel Tetley et Alex Carozzo pointent leur étrave vers l'inconnu, avec en ligne de mire le mythique cap Horn. Plusieurs d'entre eux, à l'image du Britannique Chay Blyth, n'ont pratiquement jamais navigué en solitaire. D'autres ont choisi des bateaux incapables d'affronter les quarantièmes rugissants. Qu'importe ! Part qui veut, à condition de larguer les amarres depuis la côte anglaise entre le 1er juin et le 31 octobre. L'époque est encore au sextant, aux girouettes automatiques et aux postes de radio lourds et encombrants que Bernard Moitessier, le favori, refuse d'embarquer. On est bien loin de la sacro-sainte communication qui régit les courses d'aujourd'hui... Dix mois plus tard, un seul concurrent franchira la ligne d'arrivée à Falmouth. Abandons, naufrage, et même suicide - l'ultime salut de Donald Crowhurst - ont écrit les pages de cette course inimaginable. En tête de la flotte, Bernard Moitessier a décidé d'abandonner pour " sauver son âme " et poursuivre sa Longue Route jusqu'à Tahiti, ajoutant un demi-tour du monde à celui qu'il venait de réaliser... Avec ses protagonistes insensés, ses rebondissements et ses drames, le Golden Globe reste l'une des aventures maritimes les plus marquantes de tous les temps. Un livre traduit de l'anglais (américain) par le navigateur et écrivain Gérard Janichon, avec un avant-propos du journaliste nautique Bernard Rubinstein.

03/2018

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Critique littéraire

Le courage N° 4/2018 : Minorités supérieures ?

Le Courage, revue internationale annuelle, en plusieurs langues, est en réalité un essai à plusieurs auteurs, en 2018, les " Minorités supérieures ?" . L'infériorité numérique ne fait pas plus l'infériorité " morale " que la majorité ne prouve la raison. Depuis quelques années, les minorités sont honnies ; on les accuse d'être des " communautés " , de faire sécession, de comploter contre la majorité pour leur profit. Il en va des minorités comme de tout dans l'humain, le bien et le mal y sont partagés. Des minorités inférieures existent sans doute, comme " le paquet de déplorables " qui a voté pour Trump, élu avec moins de voix que son adversaire, mais y a-t-il des minorités supérieures ? En tout cas, en tant qu'inférieures en nombre, on leur doit l'attention et le tact. C'est à quoi les auteurs du Courage 4 réfléchissent dans ce numéro. On y trouvera un agrégé de grammaire conversant avec un jardinier chinois ; le grand architecte Paul Andreu (ah, les architectes) parlant avec le grand artiste abstrait Carlos Cruz Diez (ah, l'art contemporain !). Loïc Prigent parle des snobs. Sandrine Treiner, des idiots utiles ayant fait la gloire d'un roman qui prédisait l'élection d'un président islamiste en France, et Oriane Jeancourt-Galignani, des critiques littéraires aussi précieux et menacés que la mulette perlière d'eau douce. Clémentine Mélois propose des images inquiétantes et cocasses, Philippe Corbé écrit sa première fiction, où il est question d'un homme devenant femme. Charles Dantzig étudie les idées majoritaires qui peuvent faire tant de mal aux écrivains, comme celle de la beauté. Romila Thapar, une des plus grandes historiennes de l'Inde, co-fondatrice de l'Université Nehru à New Delhi, explique ce que c'est que de tenter d'enseigner sous la terreur nationaliste indoue. Justin Trudeau, Premier ministre du Canada, fait dans un discours crucial les premières excuses officielles d'un pays à une minorité, la LGBTIQ. La grande généticienne Evelyne Heyer explique le destin des minorités supérieures, et on lira l'étonnant récit de vie de Dorothée, Pygmée persécutée chez les Tutsis et les Hutus, car on est toujours la minorité d'une minorité. Comme à chaque numéro, trois écrivains débutants ont une conversation atour du thème de l'année et publient leur première fiction ou leurs premiers poèmes. Ecrits en français, italien, anglais.

04/2018

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Critique littéraire

Correspondance. 1944-1968

C'est donc non seulement un coin quelque peu perdu dans l'univers de Paulhan que la correspondance avec Belaval fait redécouvrir, c'est aussi un Paulhan qui diffère sensiblement de celui qui sollicitait le soutien des grands auteurs de la maison Gallimard, et soutenait à son tour tous les jeunes auteurs de la NRF ; celui qui demandait avis sur son travail et qui faisait par de son désespoir d'écrivain. Belaval, comme tant d'autres, s'adresse d'abord à Paulhan comme jeune auteur ambitieux. Mais très rapidement il se met au service de l'œuvre de son éditeur, inversant le rapport qui caractérisait la plupart des relations littéraires de Paulhan jusqu'au point où il souhaitait enlever celui-ci à Gallimard, l'entraîner dans une île déserte pour qu'il mène à bien ses différents travaux. Il soumet les manuscrits de Paulhan à une lecture attentive, repérant maladresses et fautes de typographie. Il harcèle son aîné pour qu'il respecte les dates limites qu'il se fixait. Cependant, même cette détermination forcenée de voir l'accomplissement de l'œuvre de son maître ne servait pas à grand-chose. Car Paulhan n'a plus besoin d'encouragement : il écrit, bien plus qu'avant la guerre, malgré - ou sans doute à cause de - son isolement croissant dans le monde littéraire. Ce n'est donc pas l'ébauche d'une œuvre que l'on voit se profiler dans ces lettres, contrairement à la majeure partie de la correspondance de jean Paulhan. Ici on assiste à la difficulté que cette œuvre présente aux autres, même à ceux qui sont les plus aptes à la comprendre, tel Yvon Belaval, philosophe de formation, mais aussi auteur de divers écrits sur la poésie et amateur de peinture. Il y avait beaucoup pour réunir ces deux hommes, et comme Paulhan le dira lui-même, s'il n'avait pas eu " tant de choses à faire encore qu'il ne [lui] est guère permis de ronger aux métamorphoses ", il aurait été content d'être Belaval, capable de passer avec aisance de Leibniz à Max Jacob. Mais Paulhan est maintenant investi d'une idée claire de ce qu'il doit accomplir, une idée claire qui est nécessairement relayée par une zone d'obscurité, par un secret, qui forme un silence au cœur de cette correspondance.

12/2004

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Littérature française

Contes et récits des peuples moïs et annamites

Tous les lecteurs de Léon Bloy ont gardé en mémoire les pages de son journal où il raconte l'histoire « à faire sangloter les pierres » de ce « naïf qui croyait aux lois ». Il y a longtemps que l'on a identifié, sous cet anonymat, le frère de l'écrivain. Georges Bloy débarqua à Saïgon en février 1870. Il y occupa plusieurs emplois : secrétaire, cantonnier, gardien de bagne… D'un caractère violent et peu souple, il ne tarda pas à avoir des ennuis avec la justice. Peu fait pour la vie citadine et rebuté par ses premières expériences, il s'enfonça vers l'intérieur et alla s'établir aux confins du pays moï. Sa profession avouée était celle de chasseur, et le gibier était alors assez abondant dans ces régions pour qu'il puisse en tirer des revenus appréciables. Mais son caractère emporté devait tout compromettre. Dès 1879, il entra en conflit avec l'administrateur ainsi qu'avec les autorités indigènes. En décembre 1879, il se vit condamné à un an de prison pour vol et outrages. On l'envoya purger sa peine en France et, en mars 1881, libéré, il retrouva son frère Léon à Paris. Georges Bloy travaillait dans la journée chez un maréchal-ferrant et, le soir, il rédigeait, parfois corrigés par son frère, des contes, des récits de chasse ou des scènes de mœurs indochinoises. Ces contes et récits étaient jusqu'à ce jour restés inédits. Mais l'appel de l'Extrême-Orient fut le plus fort et il repartit  une nouvelle fois. Dès son arrivée, il se trouva aux prises avec un chef de canton qui, en son absence, s'était approprié tous ses biens. Bloy n'hésita pas à mettre en cause les autorités annamites, dénonça les exactions commises et la complicité de l'administration française. Une enquête judiciaire fut ouverte et Bloy fut traduit le 29 décembre 1885 devant la cour criminelle en compagnie de sept autres inculpés, tous indigènes. Il aurait pu se tirer d'affaire et quitter la colonie depuis des mois, mais, « monomane de justice écrite » comme le dira Léon Bloy, il s'entêta à vouloir avoir raison. Condamné à six ans de travaux forcés, il fut envoyé en Nouvelle-Calédonie. Son temps terminé, il y demeura jusqu'à sa mort, le 6 octobre 1908.

05/2015

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Sociologie

Communications N° 101 : Le temps qu'il fait

Numéro dirigé par Martin de La Soudière, Martine Tabeaud, Anouchka Vasak Tellement inscrit dans la routine de nos jours et l'ordinaire de nos vies, au premier abord le temps qu'il fait ne paraît pas digne d'intérêt : " Qui parle du temps perd son temps ", affirme le dicton. Sauf lorsqu'il se montre excessif et se fait destructeur, ou alors quand – aujourd'hui, désormais – il se transforme en menace majeure pour l'avenir. Du temps vécu individuellement, donc localement, au temps long du climat envisagé et analysé à une échelle géographique et à un pas de temps plus larges, c'est presque à le réhabiliter, du moins à renouveler et rafraîchir le regard des sciences humaines sur le temps qu'il fait qu'est consacrée ce numéro. Nous proposons ici de tisser des liens entre les nombreuses facettes et les registres où il s'exprime. Sans cesse en effet et de multiples façons le ciel et les saisons nous font signe, nous tendent la main : autant d'incitations et d'invitations à parler du temps qu'il fait en même temps que de nous-mêmes, à le décrire, le raconter, nous souvenir. A penser météore comme nous le dira le premier article. Ici réunis mais déjà en dialogue dans un séminaire de l'EHESS, ethnologues, historiens, géographes, climatologues, littéraires, apportent ici chacun sa pierre à l'édifice pour donner tout son sens et toute sa richesse à ce qu'on peut appeler la météosensibilité. Mais comment la définir ? De l'émotion à la contrariété voire à la peur, de la peinture du ciel et des nuages à leur observation scientifique, celle-ci révèle en tout cas, grandissante, la place de la météo et du climat dans nos modes de vie, nos autres soucis, nos préoccupations les plus quotidiennes. Mais, plus largement, elle dit quelque chose de singulier et de très spécifique de et sur notre rapport à l'environnement ; en même temps que, porteuse d'imaginaires forts, elle a toujours suscité, presque en connivence avec elles, et dans une relation privilégiée, des créations artistiques d'une grande richesse et sans cesse renouvelées. Réunissant et parcourant les différents points de vue soutenus par chacun des auteurs, notre question, pourrait-on dire, serait celle-ci : que nous fait le temps qu'il fait ?

11/2017

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Actualité politique internatio

La Russie en guerre dans la crise de l'ordre

En mai 2008, Dmitri Medvedev est devenu président de la Russie, en échangeant avec Vladimir Poutine son poste de Premier ministre. Quelques mois plus tard, en août, la première échéance était la guerre en Géorgie. En mai 2012, Poutine est redevenu président et, deux ans plus tard, la crise latente en Ukraine s'est transformée en véritable guerre pour le contrôle du Donbass. Moscou s'est assuré en même temps le contrôle de la Crimée et, avec elle, la base navale de Sébastopol. En septembre 2015, l'intervention militaire russe en Syrie a commencé. Enfin, le 24 février 2022, avec l'invasion de l'Ukraine, c'est le début d'une nouvelle page, violente et tragique, des relations européennes et mondiales. Ainsi, La Russie en guerre n'est pas un titre sensationnaliste, mais bien la synthèse d'un élément qui caractérise la politique russe des quinze dernières années, un fil rouge de son évolution. Un fil qui s'entremêle, parfois même se noue, avec d'autres : l'un d'entre eux, c'est le fait que Moscou n'ait pas surmonté sa dépendance à l'égard du secteur énergétique. Le problème se résume ainsi : une restructuration souvent amorcée, mais jamais conduite à son terme. Un troisième aspect concerne la forme de l'Etat. La simplification commune oppose l'autoritarisme à la démocratie occidentale. Les comportements autoritaires du système politique russe sont manifestes, mais il est plus utile d'en identifier les facteurs déterminants. A cette fin, la conception marxiste qui renvoie aux variantes et gradations de la démocratie est assurément plus efficace. C'est dans ce cadre que l'on peut inscrire le concept de démocratie souveraine, comme se définit elle-même la forme politique particulière de la Russie, sans négliger le lien avec les relations internationales qui est compris dans cette définition. C'est la forme politique de l'Etat impérialiste russe, aujourd'hui engagé dans la guerre pour le partage de l'Ukraine. Et c'est l'Etat qui doit garantir l'exploitation des 65 millions de salariés qui, tout comme leurs camarades des métropoles occidentales, s'abstiennent en nombre toujours plus important lors des élections, dévoilant la nature des élections comme véritable instrument de représentation des intérêts bourgeois. Avec cette forme politique, la classe dominante russe cherche à faire valoir ses propres intérêts impérialistes à l'époque de tensions inédites qui se dresse devant nous : le temps nous dira quels en seront les résultats.

01/2023

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Esotérisme

Secrets & Vertus des 150 Psaumes. Secrets & Vertus des 150 Psaumes

"C'est ici la vraie cabale mystérieuse et divine pour l'intelligence des 150 Psaumes du Prophète Royal, par la vertu desquels il a été délivré de tant de grands périls, obtenu tant de bénédictions de Dieu, enfin est parvenu à la gloire éternelle" . . "Quiconque les dira, et les mettra en pratique selon la manière qui est enseignée, se servant de la vertu des intelligences, et de la vertu de leurs sceaux ou caractères, avec toute la foi, la dévotion, la révérence et l'humiliation due avec chose si Sainte et si Divine, il peut s'assurer qu'il obtiendra sans doute plusieurs grâces particulières de Dieu, et pourra vivre content en ce monde et en l'autre" . Transcription intégrale en français moderne, réalisée d'après un manuscrit daté du milieu du XVIIIè siècle. Les Psaumes sont utilisés dans la prière, au cours des rituels et lors des cérémonies ou des travaux magiques. Ils peuvent être utilisés sans aucune contrainte de considérations astrologiques, planétaires ou élémentaires. Les Psaumes peuvent être lus, chantés, mais dans les traditions populaires juives, chrétiennes protestantes et chrétiennes catholiques, il est plus fréquent de les réciter, de mémoire ou à partir d'un livre, ou tout en accomplissant d'autres dévotions, comme se laver, effectuer un nettoyage spirituel d'une maison ou d'un commerce, placer des bougies ou des veilleuses sur un autel ou parfumer une pièce / une personne avec de l'encens. La pratique magique des Psaumes s'est considérablement développée durant le Moyen Age (Usus Psalmorum). Selon la kabbale, chacun des 150 Psaumes possède une vertu magique spécifique (et même parfois plusieurs. .). Les Tehillim (Psaumes) de la tradition kabbalistique nous fournissent une prière appropriée pour toutes les situations de la vie au quotidien. Ainsi, pour obtenir une grâce de Dieu, il ne suffit pas de prononcer le psaume indiqué. Le praticien devra attirer sur lui l'Intelligence du Nom qui y est relatif. A chaque Psaume est associé une signature (Intelligence) particulière, ainsi que son sigil. Les Intelligences sont des puissances astrales qui régissent toutes choses dans les mondes célestes et naturels et qui peuvent également agir comme intercesseurs entre les humains et le divin. Les Intelligences sont considérées comme des entités qui guident et inspirent. D'une certaine manière, les intelligences peuvent être comparées aux anges et aux archontes du gnosticisme.

02/2023

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Littérature française

Maquillée. Essai sur le monde et ses fards

Ceci n'est pas un livre sur le maquillage. C'est un voyage inédit, une plongée dans un univers peu connu, fait de paillettes et de gloss, mais dont les règles et les acteurs, les produits et les valeurs, en disent long sur notre société consumériste et numérique. Une enquête sur une industrie qui vaut des milliards de dollars et fait rêver des millions d'individus à travers la planète. Une méditation féministe sur l'un des symboles de ce qu'on dit " la femme " . Une réflexion philosophique sur la beauté, le paraître, l'identité. Un récit personnel où Daphné B. pense en se livrant. Tout part d'elle, en effet, Daphné B. , poète et féministe. Le texte s'ouvre, elle est dans son lit et remplit online son panier Sephora. Elle se demande pourquoi elle dilapide son argent et son temps pour acheter des fards, rouges, poudres. Pourquoi elle se peint le visage ? Pour se cacher ? S'écrire ? Qu'est-ce que le maquillage représente, symboliquement, économiquement, socialement ? Pourquoi le dit-on frivole alors qu'il fait désirer, dépenser ? A mesure qu'elle s'enfonce dans ses recherches Internet et passe d'une fenêtre à une autre (un tutoriel où une influenceuse livre ses secrets de beauté en même temps que ses hontes ; le lancement d'une palette déchainant les passions de milliers de clients ; un reportage sur le Mica, matière première des fards, que des enfants extraient de mines en Inde ; la mise à mort d'une Youtubeuse ; le récit de prisonnières pour qui se maquiller, c'était survivre) elle s'interroge et mêle aux images qu'elle voit ses références - Ovide, Platon, Derrida, Foucault, Anne Carson ou bell hooks - pour penser le maquillage absolument : comme un objet de consommation dont la production détruit la planète et creuse les inégalités. Un paradoxe, artéfact louant la perfection, promu par des êtres se disant authentiques. Le signe d'une soumission aux diktats de la beauté et aux logiques capitalistes. Mais aussi une arme de libération, de résistance, de révolte. Virtuose, Daphné B. nous emporte dans une Odyssée numérique et poétique pour nous parler de nous, nos fards, nos failles, nos manières de briller. La porte d'entrée, c'est le maquillage, mais le monde derrière, c'est le nôtre.

09/2021

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Revues de psychanalyse

Essaim N° 52 : L'invention de l'objet a à l'épreuve de sa réinvention

Plusieurs étapes depuis 1958 ont précédé la revendication par Lacan de l'objet a comme étant de son invention en 1966. Quelles sont-elles et pourquoi cette date ? Sans doute du fait de la parution des Ecrits où il y affirme que l'objet a " répond à la question sur le style ", et donc sur la lettre. De fait, l'objet a est dit-il une lettre algébrique qui porte le nombre avec lui : celui que détermine la division en moyenne et extrême raison. Pourquoi proclamer alors que c'est une invention ? Serait-ce pour préciser par avance ce qu'il faut entendre quand il dira que chaque analyste doit réinventer la psychanalyse ? Quoiqu'il en soit, cet objet a, non conceptuel ni traduisible, objet topologique d'un manque d'objet, comment le repérer (darstellen, présenter) aussi bien dans la clinique que dans le lien social des discours ? Deux voies privilégiées s'ouvrent à nous. D'abord celle de son lien au Nom du Père dans la mesure où c'est à partir de l'arrêt en 1963 de son séminaire sur Les Noms du Père que l'on assiste à la montée en puissance de sa référence à l'objet a dans différents domaines et sous différentes formes qui ont en commun de ne pas entrer en opposition binaire. Deuxième voie, celle des coordonnées de la fin de l'analyse et de l'acte analytique que constitue le passage à l'analyste -que le dispositif de passe est censé éclairer -, dans la mesure où Lacan affirme que c'est avec l'objet a qu'on peut aller plus loin dans le repérage de la fin de l'analyse, de par son nouage synchronique avec le transfert, et donc le sujet supposé savoir, et de par sa disjonction avec le phallus. D'autres voies d'approche sont aussi possibles : celle de la place de l'objet a dans la névrose, la perversion et la psychose, voire d'autres structures. ; celle de sa fonction dans chacun des quatre discours et dans le discours capitaliste ; celle de la connexion des objets a entre eux et avec le phallus, chez l'homme et chez la femme notamment ; celle de l'articulation de ses différentes présentations topologiques ; ou encore celle, plus énigmatique et contemporaine du séminaire ... ou pire, d' " entendre un peu plus loin qu'à travers les verres de lunettes de l'objet petit a ".

04/2024

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Littérature française

La Souterraine

Cinéma, littérature et poésie ... Sophie Marceau est publiée chez Seghers ! Des histoires, des fragments de vie, des fables, des contes, entrecoupés de poèmes... les textes qui composent ce livre se répondent plus qu'ils se succèdent : d'un décor à l'autre, les trajectoires distinctes forment un tableau riche de sens, les différentes silhouettes se superposent et les thèmes se retrouvent pour cerner un sujet central : le poids du destin féminin, exprimé par un corps, un sexe, une éducation, le regard qu'on pose sur vous, un héritage, un rôle... Tour à tour on croisera des petites filles (l'une, en marge de sa famille démunie et déstructurée, se réfugie dans son imaginaire, la liberté qu'elle s'y octroie l'emmène loin du monde des adultes ; une autre, qui n'a pas été aimée, le dira en laissant se déformer son corps ; à une troisième, on interdit de se réjouir d'avoir reçu la beauté en héritage...) ; des femmes jeunes (l'une est désirée, mais désire si peu l'être qu'elle en perd conscience ; une autre grandit subitement de 20 cm, qu'est-ce que cela changera à sa vie ? ; une troisième, à force de calcul, renonce au monde...), d'autres plus mûres (comment celle-ci empêchera-t-elle un ami de se laisser fatalement aspirer par une naïade ? comment celle-là s'inflige bêtement la douleur physique pour être fidèle à sa lignée ; comment telle autre fera face au deuil...) et, parmi elles, des mères, des amantes, des amoureuses (souvent confrontées à l'impénétrabilité de l'autre : comment percer la carapace de ces hommes qui se refusent, prisonniers de leurs démons), des actrices (l'une, en quête d'elle-même est confrontée à ses doubles : la femme qu'elle interprète, la femme qui l' inspire, la femme qu'elle fait rêver ; une autre doit apprivoiser la brutalité de son métier en même temps que son propre corps...). Pourquoi ce titre, La Souterraine ? (c'est celui d'une des quinze histoires). Parce que toujours ici, il s'agit de dévoiler ce qui ne se voit pas, le mystère, la part cachée... l'endroit où se réfugie la vérité de chacun. Défi relevé grâce à la sensibilité et l'acuité du regard posé sur les personnages. L'intention est soulignée par une écriture pleine de caractère, le trait est vif et souvent s'accompagne d'humour.

05/2023

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Littérature étrangère

Manège

Manège est un petit bijou, une oeuvre d’une efficacité et d’une simplicité prodigieuse, un récit qu’on engloutit d’une traite avec passion. Il nous raconte une enquête policière et littéraire autour d’un supposé accident : l’incendie qui vient interrompre abruptement la fête du quatre-vingt- huitième anniversaire d’un patriarche local, don Guido Carrión, et l’exhibition de plus beaux chevaux andalous de son haras. Après l’incendie, le corps de Douro II, l’étalon aux cent mille dollars, l’un des animaux préférés de don Guido, est retrouvé carbonisé au fond des écuries du domaine de la famille Carrión, le domaine Palo Verde, une superbe propriété dans l’arrière-pays de la côte pacifique du Guatemala. Un avocat et un écrivain, qui ont assisté à la découverte du cadavre, vont mener l’enquête sur cet « accident » et au cours de leurs recherches, comme dans les meilleures tragédies grecques, ils vont nous montrer la face cachée d’une famille et d’un pays rongés par la violence et par le mal. Mais, comme toujours, l’essentiel est ailleurs, car, en réalité, ce roman est censé ne pas exister : l’avocat voudrais pousser l’écrivain à écrire un livre sur cette affaire, mais celui-ci, après avoir risqué sa vie à plusieurs reprises au cours de l’enquête, décide de ne pas l’écrire car il serait trop dangereux de le faire. Nous avons donc devant nous un objet paradoxal : un roman qui ne sera jamais écrit, ou qui n’a jamais été écrit, ou encore, qui ne peut plus être écrit aujourd’hui au Guatemala ou en Amérique latine… Avec Manège, Rodrigo Rey Rosa atteint dans son oeuvre un niveau de réalisme sans précédent, qui ne doit rien au sang versé dans chaque chapitre. Plus subtile, la violence est partout, comme l’air que l’on respire, et elle devient de fait l’une des formes de la respiration naturelle du récit. Elle ne trouve plus d’explication ni de justification sociale ou politique : les riches et les pauvres, les jeunes et les anciens, les délinquants et les hommes les plus honnêtes, tous habitent désormais la maison de la violence avec un naturel que le roman nous fait sentir au plus profond de nous-mêmes. C’est pourquoi, à la fin, tout reste ouvert et la vie continue… dans la violence, bien entendu. Un roman remarquable, sobrement et efficacement raconté avec une prose agile, toujours colorée d’un certain charme exotique.

09/2012

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Livres 3 ans et +

Les Fables de La Fontaine. Avec 1 CD audio

On ne présente plus les fables de Jean de La Fontaine. Magnifiquement illustrées par Thomas Tessier, elles sont dotées ici d'une personnalité et d'un style unique, qui transporte le lecteur dans une multitude d'univers différents. Une belle (re)lecture de cette oeuvre majeure !

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Sciences historiques

Sire, de grâce, une Particule Tome C

Conjointement avec Etienne Chapelain de Seréville TOME C : 6 250 NOTICES Premier nom : de Cabanac Dernier nom : Czadkes (de Chollet), Variante Czadkes-Chollet Exemples de notices figurant dans le Tome C : CASABIANCA (de) : Corse (Bastia, Venzolas). Extraction. Maintenue par le conseil souverain de Corse, les 4 juin 1771 et 27 avril 1772. Preuves pour les Ecoles Militaires en 1772. Erection, en septembre 1776, de la seigneurie d'Aléria en vicomté, pour Joseph (1742-1806), député de la noblesse de Corse en 1789. Titre éteint avec le premier titulaire. Comte de l'Empire le 26 avril 1808 avec Raphaël (1738-1825), confirmé le 24 mars 1815, titre également éteint avec le premier titulaire. Comte le 5 novembre 1859 par décret, pour François Xavier (né en 1797), ministre et sénateur de l'Empire. CAUDRON de COQUEREAUMONT : Haute Normandie. Ancienne bourgeoisie. Acquisition de la terre de Coqueréaumont, le 14 mai 1763 (Saint Georges-sur-Fontaine, près de Rouen), dont ils prirent le nom, de leur propre chef. Alliances : BRAY (de) en 1866, SUZANNE (de), LUCAS de LESTANVILLE 1891, La BUNODIERE (de), PAIN d'ETANCOURT, POMMARE (des), FERRON du CHESNE (de), en 1907, PARENT de LANNOY 1871, PANTHOU (de) 1900, BOISBAUDRY (de), QUINTIN de KERCADIO. CERTAIN de BELLOZANNE : Normandie (Mortain), Ile de France (Paris). Un membre, mort sans postérité, François Paul CERTAIN, pourvu de la charge anoblissante de conseiller secrétaire du Roi, le 8 juillet 1776. Noblesse inachevée pour les autres membres, par charge de conseiller à la cour des aides de Normandie, pour Charles, Jean CERTAIN, acquéreur de la terre de Bellozanne. Baron héréditaire, le 2 avril 1822, comte le 9 janvier 1826. Famille éteinte, avec Marguerite, Eve (née en 1830), épouse en 1861 du Général vicomte PUJOL (U en 1888, à Bellozanne). CHABOT de L'ALLIER, olim CHABOT de SAINT MAMET, CHABOT : Bourbonnais (Néris, Allier). Bourgeoisie, car adoption (transmission du nom, mais pas de la qualité - voir annexes du tome I) par Camille CHABOT de L'ALLIER, dernière du nom (U le 23 mai 1909), de Marie, René CHABOT (branche cadette), le 9 mai 1906 adoption régularisée par le tribunal de Cusset (Allier), le 27 février 1974, puis inscription du titre de chevalier, par le même tribunal, le 25 juillet 1975, malgré son incompétence dans ce domaine. (Cette décision relèverait du "Sceau de France" , et hautement improbable dans ce cas). Alliances : SCHIERENBECK de VELARDE (von), PAULO (de) en 1969, La CHAPELLE (de) en 1971, CORDEX 1973, NIVELON, SOUCHON d'AUBIGNON 1798, FRAPPIER de SAINT MARTIN 1831, FERLUC (de), TARDIF de SALLENEUVE 1906. CHALOPIN de COUBERTIN, olim CHALOPIN : Bourgeoisie. Décret de changement de nom, du 16 avril 1997, pour trois membres de la famille CHALOPIN : Edouard (né le 16 mars 1977, à Angers), Arnaud (né le 11 avril 1979, à Paris), et Grégoire (né le 1er mai 1982, à Paris). Ils furent autorisés à reprendre une partie du nom de leur mère, Madame Pierre CHALOPIN, née M

03/2002

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Essais

Oeuvres complètes. Tome 6 (1986-1990)

La période entre 1986 et 1990 est particulièrement féconde car elle définit les bases permettant aux psychanalystes d'envisager une collaboration avec d'autres disciplines ainsi que d'autres orientations méthodologiques. Les textes ici regroupés sont le résultat de nombreux colloques et collaborations sur les plans national et international, d'où la reproduction d'articles de presse en portugais, justifiée par les nombreux séjours de Pierre Fédida au Brésil et en particulier à São Paulo. En effet, préparant la création du laboratoire de psychopathologie fondamentale au sein de l'Université Paris 7, inauguré en 1989, P. Fédida a développé une sorte de "filiale" de ce laboratoire à l'université de Campinas. Les textes de présentation, de la postface et de l'éditorial témoignent de l'inauguration d'une fédération de l'activité éditoriale des travaux scientifiques dont l'apothéose a été la création de la Revue Internationale de Psychopathologie, co-dirigée par lui et Daniel Widlöcher. Cette revue a modernisé la psychopathologie de l'époque et est devenue l'organe de publication fruit d'une collaboration intense entre les nombreux membres prestigieux du comité scientifique et du comité éditorial international. Par cette revue passait les travaux de recherche dans le domaine de la psychopathologie et chacun d'eux était discuté et examiné par un comité qui se réunissait avant chaque publication. Cette exigence dans la dynamique entre recherche scientifique et collaboration éditoriale est devenue exemplaire à partir des années 1990 et a été prise comme modèle de norme dans les évaluations du CNU, dont les membres du comité faisaient en général partie. Loin de la dérive bibliométrique que l'on observe aujourd'hui, le but était de fixer des conditions précises pour une activité vivante d'un travail scientifique publié dans une revue de recherche. Les travaux devaient donc être discutés et de préférence par un collègue d'une autre orientation, donc non acquis à ces recherches. Ainsi, dans ses publications, P. Fédida insiste sur les bases métapsychologiques de l'activité de recherche du psychanalyste, laquelle passe d'abord par une réflexion sur le cadre et les conditions de la parole recueillie, traitée dans une psychanalyse. Le point nodal par lequel se passe une telle observation est le transfert et le contre-transfert. Cette observation dans le contre-transfert n'est pas indemne de l'affect comme le souligne le texte de P. Fédida traitant de l'angoisse dans le contre-transfert. De plus, cette observation dans la langue, dont la poésie est l'équivalent littéraire, est ce que dont tout psychanalyste doit prendre conscience s'il veut étendre son champ de collaboration scientifique, notamment comme ici, à la chirurgie esthétique naissante ou encore aux techniques dites "du corps" . Loin d'être un pêle-mêle de textes, chacun d'eux contribue à paramétrer une recherche psychopathologique effectuée à partir du référentiel psychanalytique.

05/2021

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Amériques

Great Escapes North America. The Hotel Book, Edition 2021, Edition français-anglais-allemand

Les Etats-Unis sont l'un des pays les plus diversifiés et les plus fascinants du monde. Des beautés naturelles telles que le littoral du Pacifique, le parc national de Yosemite ou Monument Valley offrent des paysages dignes du septième art (Hollywood trouve les meilleurs décors pratiquement à sa porte). Ceux qui partent découvrir les Etats-Unis loin des métropoles lors d'un road trip classique, sur les traces de la population indigène et des pionniers, dans les montagnes, sur les berges des lacs ou sur les plages, peuvent être sûrs de vivre des moments inoubliables. Les Etats-Unis sont l'un des pays les plus diversifiés et les plus fascinants du monde. Des beautés naturelles telles que le littoral du Pacifique, le parc national de Yosemite ou Monument Valley offrent des paysages dignes du septième art (Hollywood trouve les meilleurs décors pratiquement à sa porte). Ceux qui partent découvrir les Etats-Unis loin des métropoles lors d'un road trip classique, sur les traces de la population indigène et des pionniers, dans les montagnes, sur les berges des lacs ou sur les plages, peuvent être sûrs de vivre des moments inoubliables. Dans Great Escapes USA, Angelika Taschen présente des destinations extraordinaires en s'appuyant sur des photos remarquables, des textes courts et distrayants, des détails utiles tels que les itinéraires à emprunter et les tarifs, et des conseils de lecture et de films. Son voyage commence sur la côte Est, où se trouvent des maisons de campagne idylliques comme Twin Farms dans le Vermont et Troutbeck dans l'Etat de New York, autrefois points de rencontre des intellectuels et des créatifs. Il continue vers le Sud, où des établissements comme The Moorings Village et l'Hôtel Peter & Paul racontent l'histoire de la Floride et de la Louisiane ; quant au Commodore Perry Estate à Austin, au Texas, il s'avère être une beauté du Sud très glamour. L'ancien camp minier Dunton Hot Springs dans le Colorado, où une ville fantôme a été transformée en un complexe hôtelier classique et rustique, se trouve sur la route, tout comme l'utopie urbaine Arcosanti en Arizona, conçue par l'architecte Paolo Soleri dans les années 1970. Le voyage se termine en beauté en Californie, avec des hôtels uniques en leur genre comme le Deetjen's Big Sur Inn, dont les cabanes en bois d'inspiration norvégienne ont accueilli de nombreux écrivains célèbres, des motels décontractés comme The Surfrider Malibu, où tout évoque le "rêve californien" , et des paradis gastronomiques comme le SingleThread, trois étoiles au Michelin, dans le comté de Sonoma. Cet ouvrage abondamment illustré présente aussi bien des hôtels dans la tradition des grands architectes comme Frank Lloyd Wright que des maisons conçues par de jeunes designers contemporains et des bâtiments dans le style caractéristique Mid-Century américain, un ranch équestre, un hébergement glamping et même, pour clore notre inventaire non exhaustif, un établissement de bains hippie ainsi que des caravanes vintage - une diversité à l'image des Etats-Unis !

08/2021

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Philosophie

To metron. Sur la notion de mesure dans la philosophie d'Aristote

La notion de mesure traverse les traités du corpus d'Aristote en connexion des problèmes qui sont d'une importance centrale. Au-delà de son utilisation dans l'éthique, où to metron est d'abord la juste mesure, impliquant des vertus éthiques (cf. Tomas Calvo), et ensuite, par exemple, la mesure des plaisirs (cf. Pierre-Marie Morel), la mesure est une notion qui envahit toute la philosophie aristotélicienne. Dans la Physique, par exemple, to metron devient une notion clé pour la définition du temps (cf. Fernando Rey Puente et de Sylvain Delcomminette), et elle joue également un rôle fondamental dans les passages difficiles à interpréter, comme celui de Phys. V 3, dans lequel Aristote caractérise un concept décisif de sa philosophie de la nature, c'est-à-dire celui de continu (cf. Marco Panza), ou celui de Phys. VI 7, dans lequel to metron, tout en correspondant largement à la notion de partie, est plus spécifiquement ce qu'impose la limite au continu, lequel se présente comme mesurable et donc fini (cf Giovanna R. Giardina). Mais si dans la Physique, Aristote finit par identifier la translation circulaire avec la mesure de tous les mouvements, dans la Métaphysique, la notion de mesure atteint un degré d'absolue généralisation, en tant que l'Un est dit mesure de toutes les choses (I 1, 1053a18-19), affirmation à partir de laquelle Lambros Couloubaritsis examine l'ampleur des outils hénologiques d'Aristote afin de trouver de nouvelles voies de recherches. La Métaphysique est aussi l'objet de l'enquête de Laura Castelli, qui s'occupe de lota 2, où elle relève une manière spécifique de la mensuration comme méthode d'analyse ontologique et fait place à l'idée qu'Aristote aurait établi, à l'intérieur de sa métaphysique, des outils pythagoriciens plutôt que platoniciens pour approcher l'être. Entre la Métaphysique et l'Ethique se situe l'étude de Loredana Cardullo, qui examine l'interprétation aristotélicienne de la formule de Protagoras de l'homme mesure, pour vérifier quel est pour Aristote la mesure de la morale humaine. Le domaine des mathématiques, auquel la notion de mesure appartient plus proprement, est analysé par Antonio Pedro Mesquita, qui a consacré son étude à la mesure dans le traité pseudo-aristotélicien De liaeis insecabilibus. D'autre part, le rôle central de la notion de mesure a été mis en évidence par David Lefebvre en biologie qui discerne dans la summetria l'état optimal de la relation entre la chaleur spermatique du mâle et la matière menstruelle de la femelle dans la génération des animaux. Le recueil ne néglige pas non plus l'élaboration de la notion de mesure avant Aristote, grâce à l'étude de Paolo Crivelli sur Platon, qui examine la théorie de la mesure de la grandeur et de la petitesse dans le Politique, théorie qu'il ne considère pas comme une digression mais, au contraire, comme étant le coeur du dialogue.

08/2020

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Economie

Traité d'économie pure. 3e édition

Cet ouvrage est un monument. Au-delà de son nombre de pages, de la densité extrême de la réflexion dont il est l'expression, il mérite cet hommage à plus d'un titre. D'abord, c'est l'un des tout premiers livres de la pensée économique française ; il s'inscrit dans la tradition des travaux de Walras et de Pareto tout en les dépassant, comme l'a souligné G. H. Bousquet. C'est d'ailleurs à cet ouvrage que s'est expressément référé le Comité Nobel lorsqu'il a décidé de décerner le Prix à Maurice Allais en 1988. Et pourtant, le Traité n'a jamais été publié en anglais ni même imprimé en édition commerciale. Ensuite, ce volume ne contient pas seulement un ouvrage mais deux : Le Traité lui-même, et une imposante introduction que l'auteur a tenu à ajouter à cette troisième édition. On lira ce texte avec un intérêt passionné. Non seulement Maurice Allais évoque les conditions particulièrement difficiles de la publication de son oeuvre de 1943. Mais, surtout, si l'on peut dire, Allais 1993 "juge" Allais 1943. Il montre en effet comment son oeuvre ultérieure, considérable par sa variété et sa profondeur, est contenue en germe dans le Traité. Il présente les compléments et les inflexions qu'il y a lieu de lui apporter. De ce point de vue, cette introduction constitue un élément important d'une histoire de la pensée économique française depuis la guerre. Enfin, cet ouvrage mérite le qualificatif de monument par le soin extrême que l'auteur a apporté à la publication de cette troisième édition. D'abord, bien sûr, dans la rédaction de l'introduction qui l'a amené à procéder à une réflexion approfondie sur son oeuvre qu'il n'avait sans doute pas imaginée au départ ; ensuite parce que l'auteur a tenu à relire personnellement et attentivement les trois jeux d'épreuves de ce livre. On jugera ainsi l'investissement intellectuel que cette nouvelle édition a représenté pour Maurice Allais. C'est l'ensemble de ces qualités que le Ministère de la Recherche et de l'Enseignement supérieur a voulu reconnaître en accordant son soutien à la publication de ce livre qui s'inscrit dans un vaste projet d'édition des oeuvres de Maurice Allais. La communauté scientifique, dès la sortie de la première édition, a perçu l'extrême importance de cet ouvrage. Il nous a paru opportun de reproduire à la fin du volume les jugements qui ont salué cette oeuvre maîtresse de Maurice Allais.

05/1994

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Sciences politiques

Maurice Barrès et le nationalisme français. Edition 2000

Le premier livre de Zeev Sternhell est devenu dès sa parution un ouvrage de référence. " Une analyse d'une documentation parfaite et d'une intelligence aiguë qui sera le fondement de la connaissance de Barrès ", dira dans la Revue historique Pierre Guiral. Le Monde, pour sa part, salue cette " résurrection de Barrès " et met l'accent sur " la profondeur des jugements " de l'auteur, sur " ses vues originales et pertinentes " (Gilbert Comte). Aux Etats-Unis, Eugen Weber, parmi d'autres, rend hommage à un " ouvrage convaincant et incontestablement impressionnant, d'une importance cruciale pour la compréhension du personnage et de son temps " (Journal of Modern History). Maurice Barrès et le nationalisme français constitue à la fois une étude du cheminement intellectuel d'une des figures majeures de la vie culturelle et politique du tournant du siècle, et une réflexion sur les années formatrices de la France contemporaine. Car Barrès a été avant tout le théoricien du nationalisme pur, le nationalisme du sang et du sol : c'est lui qui, entre le boulangisme et l'affaire Dreyfus, a créé le cadre conceptuel de la guerre à l'idée de société ouverte et émancipatrice issue du XVIIIe siècle. L'auteur des Déracinés et de L'Appel au soldat est le vivant symbole de la révolte contre l'héritage des Lumières qui frappe la France de la fin du XIXe siècle et annonce les convulsions du XXe. Aussi est-ce vers l'homme du grand combat contre la modernité, vers le théoricien du nationalisme de la Terre et des Morts que se tournent dans l'entre-deux-guerres les " conservateurs révolutionnaires " qui honnissent la démocratie et s'emploient à l'abattre. Cet ouvrage campe Barrès dans son milieu, dans son contexte intellectuel et politique. Figure éminemment moderne, admirablement adaptée à la politique des masses, il fut l'un des premiers intellectuels et hommes politiques français à avoir compris la puissance mobilisatrice d'un " socialisme nationaliste ", concept qu'il lance en 1898 ; avant beaucoup d'autres ennemis des Lumières, il a saisi que le nationalisme culturel et ethnique s'articule à merveille sur un socialisme antimarxiste. Il est aussi l'un des pionniers de l'antisémitisme politique, dont il a fait une arme de combat d'une extraordinaire efficacité. L'œuvre de Barrès est d'autant plus significative qu'elle représente à la fois les forces profondes qui façonnent l'évolution intellectuelle de la France et celles qui travaillent l'ensemble de l'Europe. Cette nouvelle édition comporte un essai inédit : " De l'historicisme au nationalisme de la Terre et des Morts ".

09/2000