Je suis toujours là
"Tout a commencé un mois de mars 1969. Avec une brutalité
extrême J'étais en quatrième année de médecine. C'était
exactement le matin du 3 mars 1969. Au lendemain d'un jour
qui avait retenu toute mon attention: le Concorde, ce bel avion
supersonique, avait fait son premier vol d'essai dans le ciel de
Toulouse. En faisant ma toilette, ma main heurta une grosseur
à la base de mon cou. A gauche. Indolore. Depuis quelques
semaines, je me sentais fatiguée. Peut-être même un peu
fiévreuse. Puis, je fis le rapprochement avec mes vêtements
dans lesquels je flottais depuis quelques semaines. J'avais
maigri. Mais, dans cette fin de ces années soixante, la mode,
avec ses vêtements au plus près du corps, et ses minijupes,
s'accommodait mal du moindre bourrelet. Deux, trois kilos de
moins sans faire de régime, c'était bon à prendre. Et puis
chaque étudiant en médecine ayant une propension facile à se
découvrir toute nouvelle maladie apprise en cours, je n'ai pas
voulu tomber dans ce panneau hypocondriaque" Ecrit à la
première personne par un médecin, le professeur Gérard
Tobelem, ce roman raconte de l'intérieur, avec réalisme, sans
concession, ni pathos, le chemin semé d'épreuves que l'héroïne
devra parcourir jusqu'à la guérison. Il fait le portrait d'une
femme sensible, courageuse et volontaire, qui accepte sa
maladie pour mieux la vaincre, un "portrait-mosaïque" de
patients qu'il a soignés pendant sa carrière. En toile de fond,
l'ambiance des années soixante, avec leurs soubresauts
politiques et sociétaux, leur relative insouciance et leur
confiance dans le progrès. Mais par-delà le témoignage sur le
désarroi et la solitude du malade, ce roman interroge chacun
d'entre nous, patient, médecin et entourage, sur son attitude
face à la maladie et à celle des autres.
03/2012