Recherche

Emilie BURNAY-DUTTO

Extraits

ActuaLitté

Sciences historiques

Visites aux paysans du Centre (1907-1934)

Intellectuel dreyfusard, ami de Proust et Péguy, biographe de Proudhon et de Nietzsche, Daniel Halévy (1872-1962) est attiré dans les campagnes françaises par un roman à succès, La Vie d'un simple (1904), rare témoignage sur la condition paysanne au XIXe siècle. Il part pour l'Allier à la rencontre de son auteur, l'écrivain-paysan Emile Guillaumin, plume des premiers syndicats de métayers qui éclosent dans ce département. De ferme en ferme, en "tacot" ou à pied, Guillaumin conduit alors l'essayiste parisien chez les "rouges" et bien d'autres acteurs du Bocage bourbonnais. "Ethnologue sans le savoir", Daniel Halévy écoute, recueille les paroles et revient par trois fois, élargissant son champ d'enquête au Berry, à la Bourgogne, au Périgord. Visites aux paysans du Centre est le récit de ces voyages, effectués entre 1907 et 1934. L'enthousiasme des débuts cède le pas à l'inquiétude quand Daniel Halévy voit poindre la fin des paysans, la fin d'une civilisation. Il flotte alors entre conservatisme et écologie, sans jamais rompre avec ses amis restés à gauche, ouverts au modernisme. De sa démarche singulière résulte ce précieux document, devenu un classique de l'histoire de la France rurale. Sa réédition, enrichie d'une abondante iconographie, s'accompagne de commentaires inédits. Jetant des ponts entre hier et aujourd'hui, elle éclaire le présent de nos campagnes qui demeurent, vaille que vaille, parmi les plus vivantes du monde occidental.

11/2012

ActuaLitté

Science-fiction

Parfums mortels. Quinze histoires vénéneuses

Si, parmi nos cinq sens, il en est un qui touche à l'indicible, c'est bien l'odorat. Il suscite en nous des pulsions sauvages, réveille notre animalité, sollicite nos mémoires enfouies. Et cela avec d'autant plus de virulence qu'il est indissociable de notre principale fonction vitale : la respiration. Dès lors, nous ne pouvons y échapper... Lié, de par sa nature même, à l'instinct sexuel, le parfum - qu'il émane de nos chairs ou soit composé d'un savant mélange d'essences raffinées - a toujours pour but de séduire. Or, la séduction a plusieurs facettes. Voluptueuses, certes, prometteuses de délices, mais également redoutables. Si, dans le règne végétal, l'odeur des roses attire les abeilles pour les enivrer de nectar, celle des plantes carnivores leur tend un piège mortel... C'est cette inquiétante dualité qu'illustre l'anthologie Parfums mortels. Qu'elles soient traitées sur le mode fantastique, polar, SF, ou tout simplement quotidien, toutes les histoires qu'elle rassemble ont un point commun : la sensualité. Souhaitons qu'elles vous enivrent, parlent à vos sens et vous enveloppent, comme un parfum... Nouvelles de : Jean-Michel Calvez, Sylvain Montagne, Olivier Ka, Gudule, Jean-François Patricola, Christian Robin, Rémy Gallart, Anne Renard, Claude Bolduc, Lili Bidault, Serena Gentilhomme, Patrick Eris, Ange-Emile Rivière, Béatrice Nicodème, Gérard Lenne. La nouvelle de Jean-Michel Calvez "Dernier souffle" a été nominée au Grand Prix de l'Imaginaire 2008 dans la catégorie nouvelle francophone.

05/2009

ActuaLitté

Policiers

La Dague de Cartier

En 1535, Jacques Cartier découvre les rives sauvages et les tribus indiennes du Nouveau Monde. En signe d'entente, les Iroquois offrent aux Français un poignard tout simple, que le célèbre explorateur fait rehausser de pierres précieuses. Dès lors, la " Dague de Cartier " va devenir pour les Canadiens l'objet de toutes les convoitises, trésor et symbole national aux pouvoirs surnaturels : celui qui le possède, dit-on, deviendra tout-puissant et immortel. Quatre siècles plus tard, c'est planté dans la poitrine d'un cadavre qu'on retrouve le poignard mythique. Nous sommes en 1955, et Montréal est en proie aux émeutes, suites d'un match de hockey sur glace qui a mal tourné. Dans la cohue, le meurtre passe inaperçu - tout comme la disparition mystérieuse du poignard, dont seule la pointe est retrouvée à l'autopsie. Il faudra attendre treize ans pour le voir refaire surface. Anik Clément, la fille de la victime, est alors prise dans la joyeuse tourmente du " mai 68 " local. Mais sous les pavés gronde la légende, et lorsque la jeune femme, avec l'aide du détective débutant Emile Cinq-Mars, se lance sur la piste des assassins de son père, c'est toute l'histoire du pays qui les rattrape. Récit d'une vengeance familiale, étonnant portrait de Montréal au fil des siècles, roman d'aventures, polar des bas-fonds, des sphères politiques et des sectes occultes, La Dague de Cartier est une magistrale épopée policière et historique.

01/2009

ActuaLitté

Romans historiques

Mémoires du Nord

Les visages hâves des malheureux qui languissent dans les infectes vapeurs des mines, de noirs forgerons, de hideux cyclopes sont le spectacle que l'appareil des mines substitue au sein de la terre, à celui de la verdure et des fleurs, du ciel azuré, des bergers amoureux et des laboureurs robustes. Jean-Jacques Rousseau C'est à partir d'une photo de famille datant de 1870, qu'Olivier Pucek remonte le temps pour nous raconter l'histoire des Designe, famille de mineurs dont la saga suit celle de la plus grande industrie du Nord-Pas-de-Calais, d'Erre à Auchel. Préface d'André Encrevé, historien. Entre fiction et récit historique, la petite histoire se mêle à la grande, de 1823 à 1908. Pierre-Louis et Fidéline Designe, les principaux protagonistes de cet essai, croisent le destin d'Emile Basly, député mineur engagé dans la grève de 1884. Les recherches généalogiques suivent les intuitions nées de l'observation d'une photographie, muée en mémoire vive. A travers ce récit de vies, entre historio-graphie et auto-biographie des parcours se dessinent. Les racines de l'auteur sont exhumées, et avec elles, une branche de protestants réformés ou celle de cousins devenus mineurs dans l'Illinois... suivant une transition industrielle entre mine et textile, entre grèves et révolutions. Sont ici tracées quelques figures vivantes ayant inspiré les portraits réalistes d'un Zola écrivant Germinal.

03/2012

ActuaLitté

Esotérisme

Journal d'une illuminée

"Tu dois écrire cette quatrième de couverture, Marina !!! Et fais ça bien, faut que ça parle, faut que ça vende ! ", me crie Gérard ! Gérard, c'est mon ego, il est souvent vieux jeu, comme son prénom, relou et parfois très autoritaire. Il m'impose tout un tas de règles et de pression pour "bien faire", "paraître bien" et ne surtout pas être jugée. Fantasme purement egotique. Sacré Gérard ! J'ai toujours détesté les obligations, j'aime faire les choses à ma sauce, surtout quand cette dernière sent le basilic fraîchement coupé. Alors que j'écris ces lignes, mon coeur frétille d'audace et mon âme se marre... "Laisse tomber les blablas, ma jolie, on a juste envie de dessiner un sourire sur les visages qui liront ces quelques lignes ! " Tu tapes dans le mille, Emile, aux WC les qu'en dira-t-on ! Parce que le chemin du coeur est toujours le meilleur — et que je me dois d'être mon plus bel exemple—, ce recueil est un partage de mes réflexions savoureusement décalées, pour vous inviter à suivre le vôtre. Chaque pensée est suivie d'un espace d'écriture dans lequel vous pourrez noter vos ressentis, comme une invitation à libérer votre âme et à faire rayonner, chaque jour un peu plus, la pépite que vous êtes. Expansion d'âme oblige ! J'avance, je transforme, je crée, car "Ouais, bébé, s'incarner, c'est pas une tasse de thé ! "

07/2019

ActuaLitté

Philosophie

La métaphore vive

Pour comprendre toutes les implications de la métaphore -en fait de la rhétorique et des " figures " dans le langage -, ces huit études suivent une progression qui va du mot à la phrase, puis au discours. Des origines à nos jours, la rhétorique a pris le mot pour unité de référence. En ce sens, la métaphore n'est que déplacement et extension du sens des mots ; dès lors que la métaphore est replacée dans le cadre de la phrase, elle n'est plus une dénomination déviante mais un énoncé impertinent. Emile Benveniste est ici l'auteur qui permet à l'analyse de franchir un pas décisif, avec l'opposition entre une sémiotique, pour laquelle le mot n'est qu'un signe dans le code lexical, et une sémantique, où la phrase porte la signification complète minimale. En passant de la phrase au discours proprement dit (poème, récit, discours philosophique), on quitte le niveau sémantique pour le niveau herméneutique. Ici, ce qui est en question n'est plus la forme de la métaphore (comme pour la rhétorique), ni son sens (comme pour la sémantique), mais sa référence, c'est-à-dire la " réalité " en dehors du langage. La métaphore, en dernier ressort, est pouvoir de redécrire la réalité, mais selon une pluralité de modes de discours qui vont de la poésie à la philosophie. Dans tous les cas, nous sommes fondés à parler de " vérité métaphorique ".

04/1997

ActuaLitté

Histoire internationale

Dictionnaire amoureux de la Belgique

Ce livre est un vagabondage sentimental à travers la Belgique d'hier et d'aujourd'hui, ainsi qu'une vibrante célébration de ses personnalités les plus connues et de ses figures les plus méconnues. Roland de Lassus, Pieter Bruegel, Pierre Paul Rubens, Léopold II, Félicien Rops, Émile Verhaeren, Georges Simenon, Hergé, René Magritte, Jacques Brel, Eddy Merckx, Jean-Claude Van Damme, Amélie Nothomb, les frères Dardenne, Simon Leys, Justine Henin, Stromae… eux et des dizaines d'autres, ils sont tous là, au même titre que de drôles de personnages comme Clément Doucet, l'énorme complice de Jean Wiéner, ou Louis Hennepin, le premier homme à avoir atteint les sources du Mississipi. Mais la Belgique ne serait pas ce qu'elle est sans ses grands mythes : le surréalisme et le fantastique, les béguinages et les châteaux, les Schtroumpfs et les belgicismes, le chocolat et la bière, les moules et les frites, les vacances au littoral et celles dans les Ardennes, la balle pelote et les courses cyclistes, Quick et Flupke, Anderlecht et le Standard… Et puis toutes ces villes (Bruxelles, Liège, Anvers, Bruges ou Ostende), et toutes ces choses bizarres, parfois secrètes et mystérieuses, qu'on ne trouve nulle part ailleurs : les Agathopèdes, la fête des chats, la guerre de la vache, la pataphonie… Vagabondage libre, passionnel et ardent, auquel sont également mêlés quelques étrangers de renom tels que Victor Hugo, Karl Marx ou Giacomo Puccini, qui ont droit chacun à une entrée.

10/2015

ActuaLitté

Littérature française

La porte du secret

Marie, jeune femme pétillante, a hérité de la librairie de son grand-père Samuel, qui l'a élevée. Lors d'un week-end à la campagne chez son amie Margaux, elle fait la rencontre de Josh, charmant scénariste franco-américain. Si l'attraction est immédiate, Marie, trop souvent déçue, s'interdit de rêver à une histoire d'amour. Quant à Josh, veuf depuis trois ans, il vit prisonnier du fantôme de sa femme, Hélène. Leurs chemins semblent se séparer. Mais c'était sans compter sur l'apparition d'Éloïse… l'ange gardien de Marie, bien décidée à l'aider. Heureusement, Marie peut partager son surprenant secret avec Noémie, une adolescente au caractère bien trempé, et Émile, le meilleur ami de Samuel. Pas à pas, grâce à ce drôle d'entourage, Marie apprend à faire la paix avec son passé. De son côté, Josh prend conscience de la nécessité de faire son deuil face à l'évidence de ses sentiments pour Marie. Deux âmes égarées vont réapprendre à aimer. Et la magie opère…   La Porte du secret est un roman résolument optimiste qui dispense avec énergie une belle leçon de vie. L'habileté de l'auteur est d'avoir su équilibrer l'imaginaire surnaturel fraîchement distillé avec les aléas et drames du quotidien. Un  texte dont on ressort le sourire aux lèvres et au cœur, fin prêt à se donner les moyens de vivre pleinement.

04/2015

ActuaLitté

Sociologie

Bilan de la Sociologie française contemporaine

"Bilan de la sociologie française contemporaine" , le programme paraîtra sans doute ambitieux, les champs où glaner trop vastes. Il est certain que si nous voulions relever seulement tout ce que les savants français ont pu faire, depuis la guerre, pour avancer sous une forme ou une autre la connaissance des sociétés humaines, il y faudrait une longue série de volumes de la taille de celui-ci. Mais il importe de distinguer, et de préciser dès l'abord notre objet. Nous nous plaçons délibérément au point de vue adopté par la sociologie proprement dite, telle qu'elle nous paraît définie le plus nettement par l'équipe des chercheurs groupée dans l'Année Sociologique autour d'Emile Durkheim, lui-même continuateur, sur le terrain scientifique, d'Auguste Comte. Nous nous placerons, dans les revues qui vont suivre, sur la ligne de jonction entre sociologie spontanée et sociologie méthodique. Et nous essaierons de préciser ce que celle-ci ajoute à celle-la par un certain nombre d'exemples, - qu'il s'agisse de psychologie ou d'ethnologie, de géographie humaine ou d'histoire, de science du droit ou d'économie politique. Dans ce livre de 1935, le sociologue Célestin Bouglé (1870-1940) propose un vaste panorama de la sociologie française en plusieurs volets thématiques : Chapitre I : Sociologie et psychologie Chapitre II : Ethnologie et sociologie Chapitre III : Morphologie sociale Chapitre IV : Sociologie et histoire Chapitre V : Sociologie juridique Chapitre VI : Sociologie économique Chapitre VII : Sociologie économique (partie 2)

ActuaLitté

Littérature française

Madeleine Bernard. La songeuse de l'invisible

Cette jeune fille de dix-sept ans pleine de charme que peint un Gauguin amoureux, c'est Madeleine Bernard. Elle n'est pas un modèle comme les autres. En cet été 1888, la jeune fille est la muse de Pont-Aven. D'autres l'ont peinte, dont Emile Bernard, son frère. Née à Lille en 1871, Madeleine est d'une grande beauté et d'une vive intelligence. Elle voit naître sous ses yeux la formidable aventure de l'art post-impressionniste. Sur les bords de Seine à Asnières, à Saint-Briac, à Montmartre, elle est présente, sans être artiste elle-même ; rencontre Odilon Redon, Van Gogh, grand ami de son frère. Elle s'intéresse à la peinture. Mais aussi à la théosophie, aux spiritualités orientales. Entre ce frère rebelle si doué et une mère tyrannique, il lui faut trouver sa place de femme. Elle aspire à la liberté, choisit de travailler. Supporte mal ce milieu superficiel des ateliers de couture. Au fond, c'est une âme mystique, tendue vers l'invisible. Qui est Madeleine qui mourra à vingt-quatre ans ? Cette jeune femme qui ose poser une rupture radicale avec sa vie d'avant en s'enfuyant à Genève loin des siens ? Sa vie y prendra un tournant romanesque en croisant celle de la jeune Isabelle Eberhardt et de son frère. Marie-Hélène Prouteau, qui a eu accès à une correspondance abondante, a tenté de cerner cette personnalité remarquable, complexe, attachante dans ses contradictions.

03/2021

ActuaLitté

Philosophie

ROUSSEAU. L'énigme du sexe

Le thème de la sexualité est présent dans l'œuvre de Rousseau de façon insistante, qu'il s'agisse de donner à l'amour et à la jalousie la charge d'engendrer les premiers liens sociaux et langagiers, d'imposer à la vertu la tâche de surmonter les désirs, de justifier la domination des hommes sur les femmes, ou même de confesseur impudiquement quelques manies et fantasmes érotiques. Mais ce thème paraît d'abord marginal et décoratif, lié surtout au caractère passionné et romanesque de l'auteur, voire à son exhibitionnisme morbide. L'étude présente établit au contraire le statut théorique de la sexualité, sa fonction explicative à l'intérieur de la philosophie de Rousseau. Il apparaît, en effet, que le philosophe conçoit une nouvelle forme de causalité à partir de la réflexion qu'il mène sur la révolution pubertaire de l'adolescent et sur la psychologie féminine, dans les livres IV et V d'Emile. Cette nouvelle conception associe les mécanismes et le finalisme, et propose la figure d'une causalité énigmatique. Mais cette causalité nouvelle ne se borne pas à expliquer les émois du désir humain, elle concerne l'humanité dans son histoire et devient le modèle du passage de la nature à la civilité ; du coup, la " misogynie " rousseauiste prend une dimension inattendue car c'est au nom de sa différence insurmontable (y compris ses vices incorrigibles) que la femme devient l'avenir de l'homme, chargée de la mission d'humaniser l'humanité.

05/1997

ActuaLitté

Sociologie

La pédagogie de Tolstoï. La liberté, l’éducation et la culture

"Le seul critérium de la pédagogie, c'est la liberté ; la seule méthode, l'expérience". (L. Tolstoï) Tolstoï, célèbre pour ses oeuvres littéraires, s'est occupé autrefois de l'enseignement. Il a dirigé une école en s'appuyant également sur l'Emile (traité d'éducation de Rousseau) et sur l'Evangile. Cette école a laissé des souvenirs extraordinaires. On m'a dit, par exemple, que les élèves y faisaient tout ce qu'ils voulaient, sans contrainte aucune. Un jour, pendant la classe, un carillon de clochettes retentit sur la route. Vite, voilà les enfants qui décampent par la porte, par la fenêtre. Il n'en resta qu'un, et l'air triste de celui-là poussa Tolstoï à lui dire : Va-t'en avec les autres ! Bien entendu, je n'ose lui demander si l'anecdote est authentique, mais profitant d'une question qu'il me pose sur l'instruction publique en France, je cherche à connaître son opinion en matière de pédagogie. Voici sa réponse : "Certainement l'ordre est nécessaire, il faut de la méthode, mais je recommanderais surtout la liberté. Ne contraindre les enfants à aucune étude. Qu'ils sachent que tel cours a lieu exactement à telle heure et qu'ils y aillent si bon leur semble. S'ils n'y vont pas, c'est que les aptitudes voulues leur manquent ou bien que le professeur ne sait pas rendre sa leçon intéressante".

05/2022

ActuaLitté

Critique littéraire

Pour la critique

Charles-Augustin Sainte-Beuve commença à vingt ans sa carrière de critique au Globe, le 10 octobre 1824. Le 13 octobre 1869, une opération manquée interrompit son " office de vigie " et priva Flaubert du lecteur espéré : " J'avais fait " L'Education sentimentale en partie pour Sainte-Beuve. Il est mort sans en connaître une ligne. " A défaut d'un Sainte-Beuve intégral, nous présentons ici un Sainte-Beuve chronologique, avec une proportion plus généreuse pour la littérature de son temps et pour les textes de ses débuts - meilleure façon de faire sentir ce qui a maintenu, par-delà les faiblesses ou les désastres intimes, l'autorité de ce lecteur auprès des deux ou trois générations littéraires qui ont écrit, comme Flaubert, " en partie pour lui ". Le lecteur découvrira un Sainte-Beuve politique méconnu, qui s'exprime, par exemple, avec flamme dans un hommage aux sergents de La Rochelle exécutés par Louis XVIII pour complot libéral, un Sainte-Beuve élaborant sa méthode critique, du " Pierre Corneille " de 1829 au dialogue avec la " Physiologie des écrivains et des artistes " d'Emile Deschanel en 1864, jusqu'à cette formule d'épilogue : " Le goût seul ne dispense pas des méthodes armées et précises ", un Saint-Beuve ethnologue et sociologue du monde littéraire de son temps, enfin un Sainte-Beuve dressant ses portraits d'écrivains et partageant les combats de la génération romantique dont il s'est fait en apparence le censeur.

01/1992

ActuaLitté

Littérature française

Hirak

Le Hirak né en Algérie le 22 février 2019 a surpris le monde entier par son avènement, sa nature, ses slogans, ses symboles et par sa résistance et son endurance. Pour ADEL LADDI et MC VIDJA, en témoigner est un devoir auquel leur livre répond. " Une oeuvre d'art n'expose pas une vérité préétablie, elle incarne une vérité vécue. " (Emile-Auguste Chartier), c'est exactement de cela qu'il s'agit dans cette publication : de la vérité vécue par le peuple. Ce recueil émane de cette vitale profondeur révolutionnaire algérienne, celle dont James Joyce dit qu'elle est " Ce qui importe par-dessus tout dans une oeuvre d'art. ". Ce travail expose la Révolution du sourire à travers son art urbain, le Street Art algérien tel que vécu en Algérie. Par ce champ artistique exceptionnel, les co-auteurs donnent la parole au peuple. Cette publication lui rend hommage en inscrivant de manière pérenne les oeuvres artistiques révolutionnaires algériennes dans l'Histoire. Pour les Algériens du Hirak et pour ceux des générations futures un travail de mémoire collective. Ce livre est (l')Art Evolution : l'espace artistique de l'expression centrale du coeur populaire et culturel du peuple. " L'Art est comme un miroir, car il reflète notre âme. " (Toussaint Jyrolson Yalens) cet ouvrage est le miroir de la Révolution du sourire : un objet d'art unique d'une (r)évolution extraordinaire !

03/2021

ActuaLitté

Beaux arts

Gauguin

Son oeuvre mise à part, la vie de Paul Gauguin est un extraordinaire roman. Le Pérou, Orléans, Copenhague, Paris, la Bretagne, Arles, la Méditerranée, le Brésil, le Chili, Panama, Cap Nord et Cap Horn, la Baltique, la Martinique, la Nouvelle-Zélande, Tahiti, les îles Marquises... Combien d'hommes au XIXe siècle ont pu errer ainsi sur la planète à la recherche d'eux-mêmes ? Et ses ascendances ne le cèdent en rien à la géographie, un aïeul vice-roi du Pérou, une arrière-grand-mère intime de Simon Bolivar, une grand-mère féministe et révolutionnaire, Flora Tristan, un père au coeur battant de la Révolution de 1848, tant de figures croisées, George Sand, Pissarro, Degas, Manet, Seurat, Emile Bernard... Et le face-à-face tragique avec Van Gogh. Lui-même officier de marine, fusilier marin, boursier, conspirateur, père de famille nombreuse au destin tourmenté, peintre, sculpteur, journaliste, écrivain. Personnage hors normes, dont les ombres ne seront pas estompées. Le roman vrai conté ici défie parfois l'imagination. Gauguin fut aussi un créateur puissant, majeur, lent à s'épanouir, dont l'oeuvre irrigue le XXe siècle et notre avenir, car il comprit le premier en pleine clarté les racines inconscientes de la beauté et ouvrit l'art occidental à l'imaginaire des autres peuples et civilisations. Un artiste-monde qui chercha à agréger toutes les formes héritées des hommes pour donner des éclats de lumière neufs.

10/2017

ActuaLitté

Critique littéraire

Le bleu des anges. Le rêve français de Heinrich Mann

Ce récit est guidé par un paradoxe dans la vie de l'écrivain Heinrich Mann : sa relation avec la France fut déterminante pour ses idées littéraires et sa pensée politique, mais jusqu'en 1923 il ne la connut que par le prisme des livres et des journaux exception faite pour Nice, sa "ville idéale". C'est le modèle de la République française qui fit de lui un écrivain engagé et un adversaire de l'Allemagne de Guillaume II. En 1915, au beau milieu de la Grande Guerre, il écrit un essai à la gloire d'Emile Zola, dans lequel il prédit la chute de l'Empire allemand. Mann peut être considéré comme l'un des pionniers de l'entente franco-allemande. Dans sa vie intime, Heinrich Mann évolua dans le demi-monde, celui des femmes légères, et la connaissance qu'il en avait trouva son apogée dans le mythe de l'Ange bleu (Professeur Unrat) dont il transposa la vraie histoire, un scandale survenu à Berlin, dans sa ville natale Lübeck : un professeur d'université s'était mis en ménage avec une soubrette et était apparu dans un cabaret déguisé en clown. De Nice, Heinrich Mann fut chassé en 1940, on lui refusa la nationalité française, il fuit à pied de Cerbère à Port Bou à travers les Pyrénées avec l'aide de Varian Fry, et se retrouva à Hollywood, oublié, miséreux, veuf, esseulé. Mais il continua à croire en la France.

02/2014

ActuaLitté

Linguistique

Etudier la parole, enseigner les langues

Quelle langue française allait-on enseigner, en ce début d'après-guerre, aux étrangers de France et d'ailleurs qui souhaitaient l'apprendre ? La langue des Françaises et des Français d'aujourd'hui, bien sûr ! D'où l'idée proposée par Aurélien Sauvageot et George Gougenheim, mise en oeuvre par Paul Rivenc, de les enregistrer au magnétophone pour savoir en quoi consiste au juste notre "langue parlée". Cette enquête linguistique sans précédent, objet d'oppositions violentes de tous bords politiques, conduira à l'élaboration du Français Fondamental. Seuls cinq linguistes de renom (Charles Bruneau, Pierre Fouché, Robert-Léon Wagner, Georges Matoré et Emile Benveniste) participent à l'entreprise. Cette première collecte d'un grand corpus oral inaugure une nouvelle ère et affecte en profondeur les sciences du langage. Avec le linguiste et phonéticien croate Petar Guberina - dont la rencontre à Paris est une des grandes scènes primitives de la didactique contemporaine - Paul Rivenc va révolutionner l'enseignement du français et des langues, la pédagogie, la méthodologie, la formation. Ses travaux ont accompagné le renouveau de la diffusion du français dans le monde dès les années 1960. Ils sont de ceux avec qui le FLE commence. Le présent ouvrage, hommage à Paul Rivenc de quelques-uns qui l'ont connu, est une contribution à l'histoire de la didactique des langues et un éclairage précieux sur ses enjeux au prisme d'un de ses protagonistes majeurs.

04/2022

ActuaLitté

Littérature française

Lecons de sociologie sur l'evolution des valeurs

Depuis la perte irréparable qu'ont éprouvée l'Université française et les sciences sociales, - depuis la mort d'Emile Durkheim, - j'ai eu l'occasion de faire à la Sorbonne, à diverses reprises, des cours élémentaires de sociologie générale, pour un public où se mêlaient les futurs maîtres de l'enseignement secondaire et les futurs maîtres de l'enseignement primaire. Ces sortes de cours ne peuvent guère être que des revues un peu rapides. On vole de sommet en sommet, sans avoir le temps de descendre au détail. On suggère plutôt qu'on ne démontre. On pose plus de problèmes qu'on n'en résout. Tels quels, il m'a semblé que les résumés de ces cours pouvaient composer un livre actuellement utile. Aujourd'hui, plus que jamais - dans le désarroi intellectuel et moral qui suit la guerre - les esprits sont nombreux que la sociologie attire. Ils trouveront dans ce livre, ordonnées autour de quelques thèses centrales, un certain nombre d'informations touchant les origines ou l'évolution de la religion et de la morale, de la science et de l'art. A méditer les conclusions qui se dégagent de ces informations mêmes, ils vérifieront que le "matérialisme" ou même le "scientisme" ne sont nullement le dernier mot de la sociologie : bien plutôt, nous fournit-elle de nouvelles raisons de respecter les diverses formes de l'idéal que les sociétés ont pour principal office de faire vivre.

01/2024

ActuaLitté

Histoire automobile

Louise Cayrol. L'exaltante muse des pionniers de l'automobile

Au soir de ma vie, me voilà totalement oubliée. Mais cela m'indiffère, car je n'ai jamais recherché la notoriété. Non prémédité et peu connu, mon rôle a été déterminant pour l'avancée de la France vers sa modernité. Alors que rien ne m'y destinait, je suis devenue l'égérie de grands acteurs de l'automobile naissante, la muse qui les a conseillés, stimulés, parfois même bousculés. Etrange destinée pour une femme en cette fin du XIXe siècle. Les femmes avaient encore si peu le droit de dire ou de faire, pas même celui de gérer leurs propres biens et toujours pas de reconnaissance citoyenne. Volontarisme et entrepreneuriat étaient encore des gros mots. Que dire, alors, d'une ingérence dans le milieu si masculin du monde technique et industriel ? Pourtant, historiens et spécialistes s'accordent à dire que, sans moi, l'industrie automobile n'aurait pas jailli aussi vite, et que la France n'aurait pas été la première au monde dans ce domaine. Si les noms d'Edouard Sarazin, René Panhard, Emile Levassor et Gottlieb Daimler sont restés dans la mémoire des passionnés d'automobile, qui connaît aujourd'hui celui de la petite provinciale dont le rôle auprès d'eux a été essentiel, pour faire émerger une industrie, dont les conséquences humaines et économiques sont considérables et qui a fait naître une passion dans le coeur des hommes ? Cette petite provinciale, cette femme modeste, c'était moi. Je m'appelle Louise Cayrol.

04/2024

ActuaLitté

Théâtre

Les pères du théâtre médiéval. Examens critiques de la constitution d'un savoir académique

Qu'est-ce que l'histoire du théâtre médiéval ? Plus que l'histoire du théâtre au Moyen Age, c'est celle de la définition de l'objet " théâtre médiéval " par des savants, archivistes, historiens ou littéraires, dont le présent volume retrace le parcours et éclaire les choix. Comment ces pères fondateurs ont-ils conceptualisé, documenté et compris le théâtre médiéval ? Quels paradigmes ont déterminé leurs discours, et transformé cet objet scientifique en discipline ? Entre parcours académiques et études de cas, c'est dans une perspective historiographique que sont examinées les démarches des antiquaires locaux et régionaux du XIXe siècle aussi bien que celles de médiévistes célèbres comme Emile Picot, Louis Petit de Julleville, Gaston Paris ou Joseph Bédier. Une place singulière est accordée à l'œuvre de Gustave Cohen, figure marquante qui inspira la discipline aussi bien que les poètes ou les metteurs en scène, et favorisa la recréation de cet objet ancien. Des spécialistes actuels de cette discipline se sont penchés sur les grands travaux qui ont guidé et qui guident encore les études sur le théâtre médiéval. Critique, leur examen vise à évaluer les apports mais aussi les limites de ces travaux pionniers, afin d'établir une méthode respectueuse à la fois des textes et de leur historicité. Du passé à l'avenir, rendre hommage aux pères, c'est alors poser les fondements épistémologiques pour une nouvelle étude du théâtre médiéval.

07/2010

ActuaLitté

Sciences historiques

Histoire de Fleurance

Préface de Madame Emilie Munoz-Dennig, Maire de Fleurance L'Histoire est une science rigoureuse qui a pour objet la recherche, l'étude et la conservation des objets, des événements, des personnes et leurs mémoires ; ce qui est important pour une Commune. C'est un travail vaste et minutieux à la fois ; qu'il faut être capable d'analyser avec calme et modestie, toujours étayé par des éléments concrets. Cette matière permet surtout, à l'aune du passé, de vivre pleinement l'instant présent et d'envisager l'avenir. Avec cet ouvrage c'est tout cela que nous avons voulu faire : ne pas perdre la trace de nos aïeux et le témoignage de tout ce qu'ils ont apporté à notre Ville. Ce qui nous donnera, en partie, les moyens de comprendre comment et pourquoi Fleurance est cette cité accueillante dans ce XXIe siècle si tourmenté. Nous avons donc souhaité, avec entre autres le soutien aux animations, à une offre culturelle, mettre sur pied les outils pour vivre ensemble et aimer la bastide ; se l'approprier et surtout nous l'espérons transmettre aux jeunes, à nos enfants le goût de s'investir pour elle, cette passion à lui donner dans le futur un rayonnement plus grand encore. Sans être exhaustif, le présent livre se veut précis, ludique et global. Ainsi il pourra servir à présenter notre Ville tant au grand public qu'aux touristes. D'un vaste regard sur l'ensemble des siècles il ramène toujours les grands moments de l'Histoire à la vie locale, à ses traditions et ses déclinaisons sur notre terre fleurantine. L'auteur, Pierre Léoutre a ainsi eu un accès privilégié aux archives municipales, aux collections privées, il a de plus pu recueillir des témoignages et se rendre sur divers sites pour appréhender les problématiques les plus variées. Pour tout cela qu'il soit remercié ainsi que tous ceux qui lui ont apporté leur concours sous quelque forme que ce soit. En unissant nos volontés, nos forces nous avons permis que Fleurance une fois de plus soit fidèle à sa devise : Fleurance a fleuri, fleuri et fleurira toujours. Bonne lecture à tous.

06/2019

ActuaLitté

Littérature française

Une Pointe Noire

Jeanne est une femme d'aujourd'hui, qui pressent déjà que vieillir n'est pas une bonne option. Mariée à un diplomate français, elle parcourt le monde et les postes, au contact de la diplomatie, un petit monde fermé qui vit de ses codes et s'appréhende avec doigté. Les rencontres et les vies étrangères amènent leur lot d'aventures dans des décors toujours renouvelés, tantôt réjouissants, tantôt destabilisants ou effrayants. A travers cette série de romans riches d'émotions, Jeanne nous propose des aventures ayant pour toile de fond le monde de la diplomatie, ses difficultés, ses aberrations aussi, en Tanzanie, en Thaïlande, à New-York, à Rome et à Pointe-Noire au Congo. Des mondes traversés mais avant tout la vie d'une femme comme une autre qui se construit, mûrit pour ne pas dire vieillit, s'adapte ou trébuche, avec l'humour pour refuge. Le Congo c'est loin, c'est moche, violent parfois, une terre dure à vivre pour ceux qui sont de là ou y atterrissent. C'est comme cela que Jeanne le voit en y arrivant. Elle est l'épouse du consul général de France à Pointe-Noire et, pour la première fois, elle doit tenir une résidence consulaire, recevoir, représenter, faire avancer ce paquebot qui ne demande qu'à couler, une vieille maison décrépie qui donne le change sous le soleil. Elle enseigne aussi au lycée français où elle rencontre Emilie, une adolescente métisse et en souffrance qui n'aime que la musique et ignore encore son talent. Les destins des deux femmes se mêlent, révélés ou entravés par un troisième personnage, la ville autour, qui retient ou enferme et met des bâtons dans les roues, contrastée, dure et dangereuse la nuit, brillante et gaie le jour. Pourtant, de cette terre difficile, sans cesse la vie, l'émotion et la beauté émergent, crèvent la rocaille pour l'emporter là où on ne les attendait pas, révélant de véritables pépites. Une Pointe Noire emmène sans aucun doute le lecteur dans un bout du monde oublié, une Afrique essentielle dont le coeur bat pourtant quelque part en chacun de nous

10/2022

ActuaLitté

Littérature française

David Foenkinos. Coffret 3 volumes : Le potentiel érotique de ma femme ; Nos séparations ; La délicatesse

Le potentiel érotique de ma femme : Après avoir collectionné, entre autres, les piques apéritif, les badges de campagne électorale, les peintures de bateaux à quai, les pieds de lapin, les cloches en savon, les bruits à cinq heures du matin, les dictons croates, les boules de rampe d'escalier, les premières pages de roman, les étiquettes de melon, les œufs d'oiseaux, les moments avec toi, les cordes de pendu, Hector est tombé amoureux et s'est marié. Alors, il s'est mis à collectionner sa femme ; Nos séparations : Je pense à Iris qui fut importante tout de même, à Émilie aussi, à Céline bien sûr, et puis d'autres prénoms dans d'autres pénombres, mais c'est Alice, toujours Alice qui est là, immuable, avec encore des rires au-dessus de nos têtes, comme si le premier amour était une condamnation à perpétuité. Alice et Fritz s'aiment, et passent leur vie à se séparer. Les raisons : la cyclothymie des mouvements passionnels, les parents et les beaux-parents, le travail et les collègues, les amis d'enfance, deux Polonais comme toujours, les cheveux et les dents, une longue histoire de cravate, la jalousie, et Schopenhauer bien sûr ; La délicatesse : François pensa : si elle commande un déca, je me lève et je m’en vais. C’est la boisson la moins conviviale qui soit. Un thé, ce n’est guère mieux. On sent qu’on va passer des dimanches après-midi à regarder la télévision. Ou pire : chez les beaux-parents. Finalement, il se dit qu’un jus ça serait bien. Oui, un jus, c’est sympathique. C’est convivial et pas trop agressif. On sent la fille douce et équilibrée. Mais quel jus ? Mieux vaut esquiver les grands classiques : évitons la pomme ou l’orange, trop vu. Il faut être un tout petit peu original, sans être toutefois excentrique. La papaye ou la goyave, ça fait peur. Le jus d’abricot, ça serait parfait. Si elle choisit ça, je l’épouse… – Je vais prendre un jus… Un jus d’abricot, je crois, répondit Nathalie. Il la regarda comme si elle était une effraction de la réalité.

05/2012

ActuaLitté

Critique littéraire

L'atelier du roman N° 86 : Dickens : quand les romanciers méritaient le peuple

La réalité pour Dickens n'est pas une utopie fabriquée mais une fête, de préférence fête de Noël, une combinaison heureuse de rites chrétiens et païens, à laquelle participent riches et pauvres, saints et pécheurs, crédules et libertins, débonnaires et méchants, généreux et mesquins, l'humanité entière. Lambros Kampéridis. Une des questions que pose Dickens est de savoir ce qu'il appartient à un adulte de faire lorsque la charge d'un enfant lui est dévolue. Cet enfant n'est pas le sien et souvent l'absence de liens de sang demeure secrète. Thomas Pavel. Ce qui fait la singularité du Mystère d'Edwin Drood réside, à mes yeux, dans l'examen proposé de sa carrière par l'assassin lui-même à la fin, quand il découvrirait la superfluité du meurtre pour réaliser son but. Julian Evans. A vrai dire, aucun personnage de David Copperfield n'est vraiment ordinaire, aucun groupe, aucune famille. Que leur singularité soit attachante ou inquiétante, elle met un voile d'obscurité sur les êtres et rend difficile pour David la tâche de comprendre le monde qu'il découvre. Reynald Lahanque. Dans Le Village évanoui, Bernard Quiriny dévoile l'anatomie d'un échec, celui d'une société qui peine à se faire une image d'elle-même ou qui refuse de la regarder. Myrto Petsota. Chez Nodier, c'est précisément l'observation des fous qui permet de saisir la face cachée de cette philanthropie, associée au culte de la perfectibilité et du progrès ainsi qu'à une conception rigide, pour ne pas dire rigoriste du bien. Emilie Richard. Alors qu'en khâgne on cherchait à nous imposer une lecture purement formelle des oeuvres romanesques, desquelles pas le plus petit soupçon de vérité ne devait émaner [...], René Girard me sortait de ce caveau où l'on se cognait avec désespoir. Jean-Marc Bastière. Pourquoi Charles, l'esprit du temps de La Fête de l'insignifiance de Milan Kundera, envisage-t-il de mettre en scène (sur la scène du jardin de Luxembourg) une farce sur Staline pour le théâtre de marionnettes ? Sylvie Richterova.

06/2016

ActuaLitté

Romans historiques (poches)

De colère et d'ennui. Paris, chronique de 1832

1832 : tandis que Paris vibre, vacille et gronde sous les coups redoublés de l'épidémie et de la guerre des rues, Adélaïde s'ennuie. Elle frémit dans son salon à la lecture des journaux, se délecte du chocolat que sa domestique lui rapporte de chez Marquis, s'émerveille en recluse des oiseaux du Jardin des Plantes où elle vit, loin des barricades (où Gavroche meurt). Emilie la saint-simonienne se bat du côté de Ménilmontant pour faire entendre la cause féministe. Louise, marchande ambulante du centre de Paris, atteinte du choléra et soupçonnée d'avoir participé à l'insurrection, est soumise à l'interrogatoire du commissaire, du juge et du médecin. Lucie, la mystique en extase, jouit du corps de Jésus, derrière les murs d'un couvent puis le choléra l'emporte. Comment situer ce texte inclassable ? " Tout est vrai, mais rien n'est vrai " nous dit Thomas Bouchet, historien talentueux du sensible et amoureux rigoureux de littérature. Ces femmes sont fictives, mais leur incarnation aux accents hyperréalistes se développe à travers l'usage minutieux des archives. Ce sont le corps et ses humeurs, l'expérience sexuelle, les maux de dents, le goût du chocolat ou celui de l'eau de vie dans les estaminets. La girafe du Jardin des Plantes, les indigènes qui traversent le paysage ou la rubrique des faits divers sont autant d'éclats de réel. Mais le tour de force littéraire et politique réside aussi et surtout dans la voix des femmes. Toutes sont recluses, c'est leur condition, que ce soit dans " l'île " du Jardin des Plantes, le couvent de la rue Neuve Sainte-Geneviève, la colline de Ménilmontant et la prison la vraie, Saint-Lazare, pour Louise. Thomas Bouchet relaie la parole des femmes, alors que les voix des hommes sont ici inaudibles. Chacune a un mode d'expression qui s'accorde avec sa condition : la bourgeoise a accès à la correspondance et se prête à des essais littéraires, pour la religieuse c'est le journal intime, pour la militante, le discours, la harangue, et la marchande, la plus précaire de toutes, parle à travers les minutes des interrogatoires. L'effet de réel est saisissant.

03/2018

ActuaLitté

Histoire régionale

Femmes de Seine-et-Marne. Portraits des femmes qui ont fait la seine-et-marne

Dans une série de portraits, Albertine Gentou rend hommage "aux femmes qui ont fait la Seine-et-Marne" , cette contrée de l'Ile-de-France que l'on appelait autrefois le Gâtinais, la forêt de Bière et la Brie. Des têtes couronnées aux artistes, des mécènes aux sportives y figurent. Elles y ont séjourné pour y établir leur règne, leur foyer, leurs talents ou pour y puiser l'inspiration. De toutes les époques, et dans tous les domaines, elles font partie de l'Histoire et du patrimoine culturel de cette région. Un éventail de Seine-et-Marnaises d'origine, d'adoption ou de passage, d'hier et d'aujourd'hui, qui ne se prétend pas exhaustif, pas plus qu'il ne se revendique militant, mais simplement instructif voire divertissant... Sommaire (extraits) LES ASCENDANTES - Elisabeth, la Préhistorienne - Héloïse, la courtoise - Jacqueline de Rohan, la dame de Blandy... LES TETES COURONNEES - Blanche de Castille, la fervente - Isabeau de Bavière, l'ambiguë - Anne de Pisseleu, la calculatrice... LES BIEN PENSANTES - Madeleine de Scudéry, l'admiratrice de Vaux-le-Vicomte - Marie-Madeleine de La Fayette, la femme de l'être - Emilie du Châtelet, la scientifique... LES FLAMBOYANTES - La Comtesse de Greffuhle, la Reine de coeur - Misia Sert, l'extravagante - Musidora, l'héroïne des premières séries... LES AUDACIEUSES - Nadia Boulanger, l'aérienne - Claude Lalanne, la magicienne du quotidien - Viviane de Witt, la pionnière du marteau... LES DEESSES - Barbara, la femme qui chante - Françoise Dorléac, l'incandescente - Mireille Darc, la sauterelle... LES ECLAIREUSES - Marie-Line Grima, la caméléonne - Judith Raynaud, la cinéphile - Daphné Beauvais, la Chlorofilmeuse... LES CHAMPIONNES - Pauline Ranvier, la fine lame - Margot Boulet, l'endurante - Aurore Gauthier comme sur des roulettes... LES SUCCULENTES - Léa Pature, l'ambassadrice de Seine-et-Marne - Nabila Sellika, une cheffe hardie - La Folie Barbizon, une source de surprises... LES SOLIDAIRES - Les Colibris Solidaires - La Colombe des Aidants... LES FEES DU SPECTACLE VIVANT - Caroline Casadesus, l'irradiante - Bénédicte Rostaing, la harpiste aux doigts d'or - Sélène Saint-Aimé, la pépite du Jazz... LES DAMES DE PLUME - Bettina Schoppoff, en aparté - Anne Lardy Crapet et le Club des Dames de Plume... LES ENCHANTERESSES - Lembe Lokk, la voix du destin - Barbara Popoff, la sculpteuse d'émotions - Sasha Bogdanoff, la fille du ciel...

10/2022

ActuaLitté

Romans de terroir

Passions sur les terres rouges

Emile Bringuier tombe amoureux de la belle Julie. Malheureusement, c'est la fille de celui qui est responsable de la mort de son père au fond de la mine... Quelle fierté pour le jeune Émile Bringuier d'être le premier à conduire le locotracteur, ce nouvel engin qui remplace le mulet pour tirer les bennes chargées de bauxite, de la sortie du puits jusqu'à l'aire de tri ! C'est d'ailleurs là qu'il a rencontré la belle Julie, employée à la sélection du minerai. Mais quand il a appris qu'elle était la fille de Silvio Longo, ses espoirs se sont effondrés. Longo., celui que l'on tient pour responsable de la mort de son père au fond de la mine. Plus de vingt ans se sont écoulés depuis l'accident, et pourtant les Longo sont toujours des assassins et les Bringuier des salopards. C'est devenu l'ordre des choses, un principe tellement logique qu'une bonne partie de la population l'a même adopté. De là est née une animosité féroce que les deux familles sont tenues d'exercer l'une contre l'autre. Une émouvante et héroïque histoire d'amour sur fond d'aventures sociales et humaines. Charles Bottarelli nous entraîne au cour des puits de bauxite, là où les maîtres de l'or rouge atteignaient la légende des mineurs. EXTRAIT1936, le 28 juillet. Après la journée de travail, quand il passe sa main sur son visage, il est toujours surpris. Il ne sent plus sa peau. Il a l'impression qu'elle s'est couverte d'une pommade sur laquelle glissent ses doigts. Il ne s'habituera jamais. Il regarde le gras de son index, et s'étonne encore de le trouver si rouge. Ce n'est pas une pommade. C'est cette saloperie de poussière écarlate qui l'habille chaque soir de la tête aux souliers. Cette saloperie qui fait vivre les hommes d'ici, et qui peut-être, un jour, les fera mourir. Il sait bien que, lorsqu'il est au fond de la galerie, la damnation ne se contente pas de le recouvrir. Il l'avale en respirant, elle descend dans la trachée, elle atteint les poumons. Et elle les tapisse peut-être aussi bien qu'elle tapisse sa figure. Elle vit avec lui, elle vit en lui, elle ne le quittera plus. Chez les mineurs de charbon, il sait que le danger s'appelle silicose. Certains n'y résistent pas. Le médecin les arrête avant l'âge, ils en meurent, c'est la fatalité. Ici, on lui dit que la silicose n'existe pas dans les mines de bauxite. Pourtant, toute cette poussière qui pénètre en lui ne peut pas disparaître comme par magie. Et lui en a vu deux ou trois qui devaient s'arrêter avant l'âge. On parlait de tuberculose. Peut-être était-ce cela, peut-être était-ce autre chose. Les médecins employés par les compagnies n'avaient sans doute pas intérêt à chercher trop loin. À PROPOS DE L'AUTEUROriginaire de Toulon, où il réside encore aujourd'hui, Charles Bottarelli est passionné d'histoire. Il aime éplucher les fonds d'archives régionales, où il puise son inspiration romanesque. Il s'attache à situer précisément ses personnages dans les lieux et dans le temps, appuyant ainsi la fiction sur des événements réels. En 2014, il a obtenu le prix de l'Académie de Provence pour Les Moutons de Jean-Baptiste.

04/2019

ActuaLitté

Sciences politiques

Processus de légitimation entre politique et religion. Approches historico-culturelles et analyses de cas dans le monde européen et extra-européen

L'actualité oblige à prendre acte d'un lien constitutif entre politique et religion, souvent sous-estimé par la recherche, à l'encontre d'une tendance moderne dissociant a priori le politique et le religieux, et loin de l'idée que le religieux participerait d'une temporalité différente de celle des autres institutions culturelles : technologie, science, organisation sociale, politique, rapport de production, droit. Nous proposons ici de revenir sur l'articulation du politique et du religieux en interrogeant les pratiques, les codes symboliques, les rhétoriques, les dispositifs liturgiques, les topoï argumentatifs, les cadres socioculturels de l'imaginaire qui informent les prises de pouvoir et son maintien. Pour chaque dossier, le religieux sera envisagé en termes de fonctions : mythico-fondatrice ou légitimante, rituelle, sacralisante ou de consécration. L'ouvrage s'ouvre sur une mise au point concernant les "religions du politique" (Emilio Gentile), avant d'examiner les cas du national-socialisme, de la Cuba contemporaine et de l'Inde coloniale. Un deuxième groupe de contributions explore les logiques discursives du monothéisme biblique et ses persistances, puis des innovations religieuses en Afrique (mourridisme au Séné- gal, kimbanguisme au Congo) et en Chine (mettant en perspective la thèse de Gentile au sujet de Mao). Les perspectives utopiques ou cosmopolitiques constituent un dernier ensemble : messianismes latino-américains, dis- cours politico-utopiques renvoyant à la Terre-mère, parallèles entre discours écologistes et religieux, emprunts de l'OMS aux cosmovisions indigènes, questionnements conjoints de la théologie de la libération, du symbolisme catholique et des cultes d'origine africaine au Brésil, l'identité nationale israélienne dans son lien au judaïsme, la complexe différenciation de sphères politique et religieuse au Tibet.

12/2016

ActuaLitté

Littérature comparée

Mythopoétiques dantesques. Une étude intermédiale sur la France, l'Espagne et l'Italie (1766-1897)

Dès 1854, le poète et historien Jean-Dominique Fuss s'indigne de la "dantomanie" de ses contemporains et reproche aux "dantomanes" un manque de goût et de génie issu d'un excès d'admiration pour le Moyen-Age. L'idée que les appropriations dantesques dans la littérature et les beaux-arts des XVIIIe et XIXe siècles soient inférieures à celles de la (post)modernité a persisté jusqu'à nos jours. Le but de la présente étude est de réajuster l'opinion dominante de la critique en montrant la complexité, l'originalité et la valeur artistique des oeuvres canonisées et non-canonisées qui composent le corpus. Parmi les 'dantomanes' dévalorisés des XVIIIe et XIXe siècles se trouvent des personnalités aussi éminentes que Giacomo Leopardi, Victor Hugo, Gérard de Nerval, Charles Baudelaire, Gustavo Adolfo Bécquer et Emilia Pardo Bazán, mais aussi des artistes, des écrivains et des écrivaines qu'il est temps de sortir de l'oubli, notamment Caterina Franceschi Ferrucci, Sofia Giacomelli, Julio Monreal, Vicente Colorado ou Henri Cantel. Leurs oeuvres sont souvent en avance sur leur temps, faisant ressortir des aspects de la Divine Comédie que la critique n'abordera qu'au XXIe siècle. L'analyse comparatiste et intermédiale permet non seulement de redécouvrir les mythopoétiques dantesques des XVIIIe et XIXe siècles, mais aussi de mieux comprendre les tensions et les apories de la Divine Comédie elle-même, montrant ainsi qu'il faut cesser de considérer les productions dantesques des XVIIIe et XIXe siècles comme de "mauvaises copies" de "l'original", et que la Divine Comédie et ses réappropriations s'éclairent de manière réciproque.

07/2021

ActuaLitté

Littérature française

La vie est à nous

Après Paresse pour tous (20 000 lecteurs), la nouvelle utopie d'Hadrien Klent ! Paresse pour tous avait fait rêver avec un candidat à la présidentielle qui proposait qu'on ne travaille plus que 3 heures par jour. Avec La Vie est à nous, le rêve est devenu réalité, et c'est notre rapport au politique, toute notre vie, qui s'en trouvent changés. Qui aurait pu croire qu'on ne travaillerait plus que 3 heures par jour ? C'est pourtant bien ce qui arrive aux Franc ? ais depuis la victoire à l'élection présidentielle de l'économiste Emilien Long, qui a osé légaliser le droit à la paresse. Mais dans une société libérée du joug du travail contraint, plus solidaire et horizontale, il reste bien des obstacles : lobbys agressifs, nantis révoltés, nostalgiques du monde ancien et opposants politiques démagogiques font feu de tout bois pour mettre à bas ce nouveau système. Ce nouveau président de la République peut-il vraiment inverser les priorités de notre société ? Y compris en remettant en cause sa propre place ? Partisan d'une utopie réaliste, Hadrien Klent nous avait proposé dans Paresse pour tous (Le Tripode, 2021) la vision réjouissante d'une société s'émancipant des mythologies du monde capitaliste. Avec La Vie est à nous, il convoque le souvenir du Front populaire pour rappeler qu'il est possible de faire de la politique d'une fac ? on radicalement différente. Jusqu'à nous interroger sur notre rapport infantile au pouvoir : et s'il était temps de s'attaquer au fantasme, répandu en dictature comme en démocratie, de l'homme providentiel ?