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Steven Dupré, Alcante

Extraits

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Biographies

Flaubert et Louise Colet. L'amour en poste restante

Critique, chroniqueur et passionné par la littérature du XIXe siècle, Joseph Vebret raconte l'une des passions les plus célèbres des lettres françaises : celle liant Gustave Flaubert à Louise Colet, aussi brève et tumultueuse que féconde par la correspondance. L'amour avec Louise Colet... poste restante Le 28 juillet 1846, Gustave Flaubert, 24 ans, grand gaillard moustachu, rencontre Louise Colet qui pose dans l'atelier du sculpteur James Pradier. Eclatante beauté de dix ans son aînée, elle est plus connue pour ses frasques sentimentales et son caractère emporté que pour sa production littéraire, pourtant non dénuée d'intérêt. Lui-même sacrifie au " culte fanatique de l'art ", unique consolation à " la triste plaisanterie de l'existence ", mais n'a encore rien publié. Le coup de foudre est immédiat, violent, dévastateur. Louise s'offre sans retenue. Deux jours d'amour fou. Le troisième, Gustave file en direction de Croisset, près de Rouen, où il vit avec sa mère et sa nièce, laissant Louise pour le moins surprise. Gustave semble déjà moins épris, mais il donne le change : " Tu donnerais de l'amour à un mort, écrit-il à Louise. Comment veux-tu que je ne t'aime pas ? Tu as un pouvoir d'attraction à faire dresser les pierres à ta voix. " En réalité, Gustave appartient corps et âme à une puissante maîtresse : la littérature. Bourreau de travail, reprenant et polissant infatigablement ses phrases, noircissant des milliers de feuillets, il jette toutes ses forces dans un roman : Madame Bovary. Louise, volcanique, attend, s'impatiente, tempête, s'emporte, exige, se désespère, se révolte, s'épuise dans d'autres bras. Gustave, impavide, jaloux de sa solitude, tempère. Comment réconcilier le feu et l'eau ? Ce manège dure de 1846 à 1848, puis de 1851 à 1855 : liaison en pointillés de deux amants aux aspirations contradictoires. Mais qui donnera naissance à l'une des plus belles correspondances de la littérature française.

11/2021

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Ouvrages généraux

Les conséquences politiques de la paix

Les Conséquences politiques de la paix est un ouvrage écrit en 1920 par Jacques Bainville, dans lequel est dénoncé le traité de Versailles de 1919 en ces termes célèbres : "Une paix trop douce pour ce qu'elle a de dur, et trop dure pour ce qu'elle a de doux." Bainville, dans cette analyse majeure, y décrit le processus de déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, à savoir l'annexion de l'Autriche par le Reich, la crise des Sudètes avec la Tchécoslovaquie et un pacte germano-russe contre la Pologne. Profondément anticommuniste et antiallemand (tout en vouant à ce peuple une certaine admiration), il eut une vision de l'avenir du XXe siècle qui a été dans une large mesure vérifiée avec la Seconde Guerre mondiale. Chef-d'oeuvre inégalé, l'ouvrage de l'historien de l'Action Française est un modèle de prospective historique en ce qu'il dénonce le Traité de Versailles comme ne détruisant pas l'oeuvre de Bismarck mais même, dans certains domaines, la renforce. Ainsi, même si le pays reste dans un système fédéral, l'autorité politique de Berlin a été fortifiée. L'émiettement politique et démographique de l'Europe centrale avec la destruction de l'Autriche-Hongrie crée un déséquilibre face à une Allemagne forte de plus de 60 millions, situation ne pouvant appeler qu'à des troubles en tout genre. Pierre Hillard, dans sa préface, apporte des informations inédites expliquant les origines profondes conduisant au désastreux Traité de Versailles. Il ajoute, notamment, des éléments propres aux considérations de Bismarck dans ses craintes de ne pas voir l'unité allemande dans les années 1860. Après la défaite française en 1870, il avait compris qu'une France républicaine pouvait lui rendre service. C'est le même état d'esprit que l'on retrouve à Versailles et qui sauve, d'une certaine manière, l'oeuvre de Bismarck. "Il est dit que la perfection n'est pas de ce monde. Le tour de force de Jacques Bainville dans ce livre est d'avoir prouvé le contraire." Pierre Hillard.

09/2021

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Amour et amitié

Cité Les Argonautes Tome 1 : Des mensonges plus grands que le collège

L'épopée commence en classe de 6e. Bounégueux, fraîchement arrivé dans la cité, se retrouve dans la classe de Maya, d'Erwan, de Jeanne et de Mehdi. Dur de se faire accepter quand on est le Nouveau, surtout quand la 6e, c'est nouveau pour tout le monde. De son côté, Erwan vient de gagner 10 euros après avoir perdu une molaire. Très fier de sa fortune, il devient la star de la cour de récré quand il promet d'acheter, pour le goûter, une montagne de bonbons. Seulement, son argent disparaît. C'est forcément le Nouveau qui a fait le coup ! Le collège, c'est sympa, mais ce que préfère Jeanne, c'est la cité, qu'elle connaît comme sa poche. Elle aime ses tours et les gens qui y habitent, en particulier Ismaël, le fou du quartier. Le temps passe, et l'hiver s'installe à la cité des Argonautes. Avec Erwan, Maya et Mehdi, elle décide d'aller faire du patinage sur le lac gelé au sud de la cité en mentant à sa mère. Hélas ! la journée tourne au désastre... Maya a mauvaise conscience depuis l'accident de Jeanne au lac. Elle et ses amis ont menti, et Ismaël s'est retrouvé interné dans un établissement spécialisé. Mais la vie continue. Tous les dimanches, Maya passe une matinée père-fille au parc à motos. Les dérapages, les bosses, Maya, elle adore. Mais, ce dimanche, la sortie se termine à l'hôpital avec quelques point de suture au genou. Est-ce le début d'une malédiction liée au mensonge de la patinoire ? Mehdi jalouse Maya, car lui aussi aimerait passer du temps avec son père. Mais peut-on embrasser "l'absence" ? Il aimerait aussi avouer qu'il a peur de Fabrice, une grosse brute qui le harcèle depuis la rentrée. Il préfère se mentir et mentir aux autres, mais le Nouveau n'est pas dupe !

08/2021

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Revues

Europe N° 1117, mai 2022 : Marivaux

Les préventions contre Marivaux ont eu la vie dure. Sainte-Beuve ne voyait dans son théâtre que "badinage à froid espièglerie compassée et prolongée, pétillement redoublé et prétentieux, enfin une sorte de pédantisme sémillant et joli...". Ce sont les gens de théâtre qui au siècle dernier ont contribué au premier chef à rendre à cet écrivain sa force comique, sa vérité sociale, la subtile clarté de sa langue, tout en découvrant un Marivaux des profondeurs, âpre, violent, cruel. Depuis lors, le répertoire marivauden n'a plus quitté l'affiche. La critique a pareillement élargi une oeuvre qui ne se limite plus a quelques textes de théâtre. Elle a rappelé les "petites pièces" a cité des plus connues, les romans de jeunesse à côté de La Vie de Marianne et du Paysan parvenu, et surtout souligné l'importance des "journaux", chroniques, essais et réflexions. Marivaux expérimente et invente des formes nouvelles. Il parle des inquiétudes de son temps avec autant de légèreté que d'acuité. Il désamorce les violences de la vie amoureuse et de la société par l'humour Merveilleux explorateur de la confusion des sentiments et des incertitudes du désir, il brise les illusions de l'amour-propre et les mensonges de l'ordre social. Avec Marivaux, les mots d'hier aident à comprendre les sentiments d'aujourd'hui et les mots d'aujourd'hui aident à prendre conscience de la distance historique. Joué, publié, étudié, mis en images au cinéma, cet écrivain parait en phase avec notre époque. Loin de toute superficialité mondaine, il pratique une mise à l'épreuve de soi : on se masque pour s'éprouver, on se dérobe derrière les mots et les mots sont des aveux. On aimerait aujourd'hui faire intervenir Marivaux dans nos débats sur l'égalité des êtres malgré l'inégalité des conditions et sur la tension entre la réalité vécue des sexes et l'injonction des genres. La gravité de tels enjeux n'est pas séparable du plaisir lié à la lecture et au spectacle de ses oeuvres.

05/2022

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Géopolitique

La Révolte

L'objection de conscience d'un ancien mercenaire de Wagner C'est la bataille de Deir ez-Zor, le 7 février 2018, qui aura tout changé pour Marat. Ce jour-là, les mercenaires de Wagner venus en Syrie pour combattre Daesh se retrouvent lancés dans un assaut contre les Kurdes, pourtant eux-mêmes adversaires déterminés de l'Etat islamique. Le combat sera meurtrier pour les soldats de fortune russes qui dénombreront deux cents morts que le Kremlin ne reconnaîtra jamais. Après une nuit blanche à réfléchir, Marat décide de tout remettre en cause. Pour qui se bat-il ? Pour qui accepte-t-il de servir de chair à canon ? Pour libérer la population syrienne de Daesh, comme on le lui a vendu, ou simplement pour soutenir le régime de Bachar al-Assad ? Déjà, auparavant, en mars 2018, le " nettoyage " sanglant de la Ghouta, un quartier des environs de Damas devenu un fief des opposants au pouvoir de Bachar al-Assad mais surtout à Daesh, avait ébranlé sa conscience de soldat. Le contact avec les populations, souvent pillées par l'armée régulière elle-même, l'intérêt exclusif des mercenaires russes pour l'argent avaient fait germer l'impression tenace de se trouver du mauvais côté. Malgré les risques encourus, Marat va démêler le fil des mensonges officiels et révéler les dessous d'une guerre sordide : intérêts particuliers des Présidents russe et syrien, incapacité de l'armée régulière à intervenir sur le terrain autrement que par des bombardements meurtriers... Enfin, son témoignage livre un portrait rare et inédit d'Evgueni Prigojine, le fondateur du groupe Wagner que Marat a beaucoup fréquenté à Saint-Pétersbourg : surnommé " Le cuisinier ", cet oligarque puissant et mystérieux serait l'un des " faucons " du Kremlin, capable de s'opposer frontalement au président Poutine pour amener le pays à épouser une ligne de plus en plus dure. Un livre essentiel pour comprendre la course folle où se trouve lancée la Russie d'aujourd'hui.

02/2023

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Romans d'espionnage

Sas 184 renegade (2)

Juste avant le village de Beit Oumma, Malko dut ralentir. Un bus bondé, en plaques vertes, était arrêté dans un virage. Soudain, il entendit une grêle de coups secs sur la carrosserie. Le parebrise de la Nissan s'étoila, et la direction devint très dure. A côté de lui, Yossi Blim poussa un cri de souris et s'éffodra en avant, le visage en sang. Les kamikazes, qui s'étaient écrasés sur la South Lawn dans le Cessna 150 bourré d'explosifs, étant partis pour un monde meilleur, Ronald Taylor ayant été mit hors de cause, il ne restait qu'une seule piste pour remonter aux sponsors de l'attentat. Amanda Delmonico, celle que Malko avait rencontrée àWashington et qui, expulsée sur ordre du FBI pour avoir transgressé les règles de sécurité en tenant une conversation privée avec Ronald Taylor, lorsque ce dernier se trouvait sur la South Lawn, avait pris l'avion pour Londres. Se trouvait-elle toujours sur le territoire britannique ou avait-elle quitté la Grande Bretagne avec un faux passeport ? Seuls, Sotland Yard et le MI5 britannique pouvaient aider à retrouver sa trace. Isser Serfaty expédia un sourire chaleureux à son vis-à-vis. Uri Spielmann, responsable du département "Liban" du Aman. Depuis le départ de Malko pour le Liban il était rongé par l'angoisse. Comment savoir ce qu'il y faisait ? - J'ai un problème, avoua le conseillé de Benyamin Netanyahu. Nous surveillons depuis quelques temps un agent de la CIA Malko Linge. - Tu en as parlé au Shin Beth ? - oui, bien sûr, mais il a quitté Israël pour le Liban. Pourrais-tu m'aider à savoir ce qu'il fait là-bas ? Uri Spielmann ne répondit pas tout de suite. En théorie, Isser Serfaty n'était pas habilité à lui donner ce genre d'instructions. - Que veux-tu exactement ? demanda-t-il. - Essaye de savoir qui il voit là-bas, à Beyrouth et ce qu'il cherche.

12/2023

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Romance sexy

Les Walsh Tome 4 : Différentes perspectives

Une femme d'affaires dure à cuire. Un Navy SEAL arrogant. Une lutte de pouvoir sans fin en perspective. Shannon Certaines personnes s'envoient en l'air à des mariages. D'autres cassent le lit d'une chambre d'hôtel (et une table, un bureau et des ceintures de peignoir) et découvrent qu'elles n'ont jamais eu que des orgasmes au rabais toute leur vie. Le dernier ? Oui. C'est tout moi. Je n'ai pas toujours été une garce. Mais il y a une vilaine petite astuce pour réussir en affaires : les gentils et les innocents survivent rarement. Je me suis battue pour arriver en haut de l'échelle alors que je ne partais de rien et je ne plie devant personne. Jusqu'à ce que Will Halsted m'attache à une tête de lit et me fasse sienne... pour le moment. Une nuit sauvage et obscène se transforme en une autre, et puis... on ne peut plus s'arrêter. Chaque fois que nous sommes ensemble est plus addictive que la précédente, mais ce n'est rien de plus qu'une échappatoire sexy de la réalité. Mais est-ce bien le cas ? Will Je n'ai pas toujours été un guerrier, mais maintenant c'est gravé en moi, dans mon sang et mes os. C'est ce que des années passées dans les forces spéciales font à un homme. Ma vie entière est classifiée : où je suis allé, ce que j'ai vu, ce que j'ai fait, et il n'y a aucune mission trop périlleuse pour moi. Jusqu'à ce que je réalise que tomber amoureux de Shannon Walsh, c'est comme essayer de nager contre un courant de fond. Elle va me déchirer et me jeter sur le rivage, et j'en aimerai chaque minute. Chaque fois que je disparais, je veux qu'elle compte les heures jusqu'à ce que je sois de retour. Qu'elle m'attende. Elle l'a fait avant, elle le fera encore. Enfin, je l'espère.

12/2021

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Poésie

Les contrerimes

"Paradoxe que cette poésie à la fois inactuelle et chargée de modernité. Homme du Boulevard, d'une société qui épuise ses derniers feux, Toulet ne fréquente pas Montmartre, ni Montparnasse. Il passe sans les comprendre à côté des mutations qui agitent le XXe siècle naissant. Il est resté étranger au cubisme comme aux manifestations de l'avant-garde littéraire. A une époque où on proclame que poésie est création et où le poème éclate en calligrammes ou en mots en liberté, il s'enferme dans la prosodie la plus précise et ne veut voir dans l'art des vers qu'un aimable divertissement. Il n'est cependant pas hors de son temps et son oeuvre est l'expression d'une forme de la modernité des années 10 et 20. Non par le décor, car s'il met en poésie les taxautos ou le bar de l'Elysée-Palace, il n'abuse pas de ce pittoresque facile. Mais la défiance à l'égard des entraînements de la sensibilité et de la passion, le refus des facilités du verbe et de l'éloquence, le masque de l'humour et de l'enjouement "aigre-doux", la volonté de n'être pas dupe et de ne pas céder à la démesure, tout cela répond à un état d'esprit et à une attente. Valéry aussi se méfie des transports, qui transportent mal. Et c'est en Toulet que les jeunes fantaisistes de 1911, Derème, Carco, Pellerin, Vérane, trouvent leur guide et leur modèle : Les Contrerimes, si elles avaient paru en 1913 ou 1914 dans la "Collection des Cinq" (entendez : les cinq fantaisistes, parmi lesquels Jean-Marc Bernard avait pris la place de Vérane), auraient sans doute eu un écho considérable ; mais la défection de l'éditeur en décida autrement, et Toulet mourra sans avoir vu paraître le livre auquel sans doute il tenait le plus", Michel Décaudin.

10/1979

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Théâtre

Oeuvres complètes Tomes 1 et 2. Coffret en 2 volumes

On connaît Molière, et on croit le connaître bien. Chaque génération l'a lu à sa manière. Des traditions éditoriales, et des légendes biographiques, se sont fait jour. On publie généralement ses oeuvres dans l'ordre selon lequel elles furent créées, alors que pour plusieurs pièces, et notamment pour Tartuffe, on ne possède pas le texte de la création. Il aurait écrit sur la médecine parce qu'il était malade ; sur le mariage et la jalousie parce que sa femme aurait été légère... L'avantage, avec les grandes oeuvres, c'est qu'elles redeviennent neuves dès qu'on veut bien porter sur elles un regard différent. Ainsi, ce n'est pas dans de prétendues difficultés conjugales qu'on cherchera la source de l'intérêt de Molière pour le statut des femmes, mais bien plutôt dans un ensemble de valeurs partagées par toute la société mondaine de son temps. De même, Molière ne fut pas un malade qui raillait ses médecins, mais un auteur qui, après l'interdiction du Tartuffe, utilisa la médecine comme allégorie de la religion, sujet désormais prohibé. De même encore, on ne peut mettre sur le même plan les pièces qu'il publia lui-même - à partir des Précieuses ridicules -, celles que firent imprimer ses héritiers et celles qui restèrent inédites jusqu'au XIX ? siècle. Cette nouvelle édition, qui rompt avec de vieilles habitudes, reconstitue la trajectoire éditoriale de l'oeuvre et insiste sur ce qui distingue Molière des autres auteurs de son temps : une indifférence souveraine à l'égard des règles de poétique théâtrale ; des innovations radicales dans l' "action" (la manière de jouer) comme dans la structure des pièces ; une réussite exceptionnelle dans la comédie "mêlée de musique" ; et surtout un jeu permanent, sans précédent, sur et avec des valeurs qui étaient les siennes, que partageait son public (la Cour comme la Ville), que nous partageons toujours pour une bonne part, et dont il a fait la matière même de ses comédies, créant ainsi entre la salle et la scène une connivence inouïe, qui dure encore.

01/2022

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Beaux arts

Duchamp déchets. Les hommes, les objets, la catastrophe

«Afin de saisir le devenir objet de l'humain, la domestication de l'homme par lui-même, en cours aujourd'hui, peut-on faire autrement que penser les objets - ready-made - comme des vivants ? L'expérience de l'indifférence - esthétique, érotique et éthique - appelée par la vie et l'oeuvre de Marcel Duchamp, ne peut elle pas être le mode d'accès à une possible vie spirituelle ? L'art qui s'adresse aux yeux du voyeur ne convoque-t-il pas, du même coup, son âme, s'il en a une ?» H.L Hadrien Laroche examine toute l'oeuvre de Duchamp à la lumière des objets, de la catastrophe et d'autrui (l'indifférence impossible). L'ouvrage confronte les ready-mades (1913-1914) à la Première Guerre mondiale, en tant qu'objets orphelins, et arrime la dernière oeuvre de Marcel Duchamp, Etant donnés (1946-1966), à la Seconde, comme représentation de la vie nue après Auschwitz. Au sortir des conflits, c'est une humanité plus froide, plus dure, qui, saturée de morts, de mutilés et d'orphelins, hantée par les massacres de masse, se drape de l'indifférence de l'Histoire. L'artiste prend acte de cette indifférence à l'égard de la vie et de la mort. Son oeuvre en tire les conséquences. Avec les ready-mades, ou Etant donnés, il remet en question la paternité de l'oeuvre, s'interroge sur l'identité du sujet et sa capacité à sentir. Dépersonnalisation, décision passive, indifférence : voilà les modes trouvés par Marcel Duchamp pour répondre à la question que lui posaient sa vie et son art. Pour répondre à la question de la souffrance. Celle-ci est immédiatement celle de son temps. Hadrien Laroche, dans cette relecture inédite de nombreuses oeuvres de Duchamp, illustrée de documents nouveaux (travaux préparatoires, papiers inédits, images rares), prend appui sur la lecture d'importants travaux non traduits en français et dialogue avec les philosophes contemporains.

09/2014

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Histoire internationale

La colonisation française de l'Algérie. Inventaire de cendres et de braises

La problématique de la colonisation de l'Algérie par la France n'a pas encore cessé de soulever de vives passions dans les sociétés des deux pays. Ce livre est une contribution personnelle aux débats en cours, et s'inscrit dans les références du cinquantième anniversaire de l'indépendance nationale : 1962/2012. Cet écrit se veut être un témoignage franc, loyal et authentique sur certaines péripéties historiques et certains aspects de cette longue et lourde colonisation. L'épisode du massacre et de la déportation de la population du village d'El Amri, près de Biskra, (2400 paysans massacrés, et le reste de la population déporté) et soumis à la corvée des travaux forcés : tracé des routes Biskra/Batna et Biskra/Aumale, aura duré 20 ans. Avec en prime des amendes calculées en milliards de francs/or, payés en 50 ans, des dépossessions de tous biens, animaux, palmeraies, terres de parcours, pâturages, etc. Ce fut un véritable crime de guerre, vite oublié. Puis surgit une autre génération parmi les 12% de la population indigène scolarisée en 1954. La jeunesse algérienne s'engagea alors, en masse, dans le combat libérateur, avec abnégation, oubliant ses souffrances et ses dommages collatéraux. C'est dans le chaos qu'émergea l'indépendance. Ainsi sont nés les hésitations, les improvisations, les précipitations, les changements brusques de politique dans l'enseignement, la santé publique, l'industrialisation, le développement de l'agriculture, la socialisation de l'économie, les atermoiements en matière d'aménagement du territoire, et le tout couronné par les années noires imposées au peuple pendant dix ans par le terrorisme islamique inspiré par les wahabites et les salafistes. Avec une rare énergie l'Algérie a tenté de tenir le cap d'un développement pour se mettre au diapason des pays émergents. Ce n'est pas encore gagné. C'est cette fresque qui part du dernier quart du 19e siècle et s'achève avec la dernière décennie du 20e siècle, que l'auteur a tenté de mettre en évidence.

11/2013

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Musique, danse

Emile Goué (1904-1946). Chaînon manquant de la musique française

Le compositeur Emile Goué laisse derrière lui une cinquantaine d'oeuvres ainsi que plusieurs ouvrages théoriques sur l'écriture musicale. Après avoir reçu les conseils et encouragements d'Albert Roussel dans les années 1930, il devient l'un des élèves particuliers de Charles Koechlin. Mais la deuxième guerre mondiale éclate : mobilisé, le compositeur prometteur est fait prisonnier. Sa captivité à l'Oflag XB dure de juillet 1940 à mai 1945 ; fragilisé par les conditions de détention, il décède un an et demi après sa libération. Fort heureusement, cet internement ne ralentit en rien sa production artistique : à la manière d'un ascète, il parvient à se dépasser et à transcender sa souffrance dans ses écrits et ses oeuvres. Les Carnets de captivité (1943-1945) de Goué, inédits dans leur intégralité, constituent la première partie de cet ouvrage. Ils ont été rédigés durant l'édification de l'esthétique gouéenne de la maturité et sont donc d'une importance capitale pour saisir la pensée de leur auteur. Goué ne construit pas qu'une doctrine compositionnelle, c'est également une doctrine de vie. Dans son oeuvre, Goué propose une vision esthétique tout à fait singulière de la "musique française". Le contrepoint et la forme dominent son corpus. Bach est son maître absolu, musicalement et philosophiquement. Ses influences présentent des combinaisons atypiques : Debussy dans sa jeunesse, puis Franck, Bach, Beethoven, d'Indy, Roussel, Koechlin. C'est pour l'ensemble de ces raisons que le titre Chaînon manquant fut donné à la journée d'études du 22 mai 2013, tenue en Sorbonne, dont les Actes constituent la deuxième partie de cet ouvrage : l'approche artistique de Goué est manquante dans le maillage de la tradition française, à laquelle il appartient toutefois sans équivoque. Cet ouvrage contribue à la redécouverte importante dont Goué fait l'objet depuis les années 2000, et donne de nombreuses clefs indispensables pour pénétrer et comprendre l'oeuvre gouéen.

10/2014

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Sciences historiques

L'éducation des mères. Olympe Gevin-Cassal, inspectrice générale de l'enfance (1859-1945)

A partir des archives personnelles d'Olympe Gevin-Cassal, inspectrice générale de l'enfance, et de nombreux autres documents, la petite fille de l'inspectrice, auteure de ce livre, a cherché à retracer l'itinéraire d'une femme hors du commun. Elle était née à Bâle en 1859 d'un père quarante-huitard exilé en 1853, qui recevait hommes politiques de gauche et penseurs de tous bords. Cet environnement constitua pour la jeune femme, revenue en France au début de la Troisième République, un premier noyau de relations qui lui permit d'émerger d'une situation personnelle dramatique : chargée de quatre enfants et d'un mari malade, elle dut se battre pour faire vivre sa famille. Sans aucun diplôme, avec pour seules armes son énergie et des relations qu'elle ne cessa d'élargir, elle accéda à ce poste d'inspectrice générale. La lutte fut d'autant plus dure que l'Administration admettait difficilement la présence de femmes dans les postes à responsabilités. Olympe Gevin-Cassal a joué un rôle de pionnière dans la mise en œuvre de la politique de la petite enfance sous la Troisième République : protéger la mère et l'enfant avant la naissance, le nourrisson et le jeune enfant. Les moyens déployés ne pouvaient être efficaces que si les mères participaient au processus, et donc que si elles y étaient préparées par une formation appropriée. Tout en inspectant les crèches, les consultations de nourrissons et autres oeuvres, Olympe Gevin-Cassal s'évertua à en faire le lieu de cette formation. Les divers aspects de la personnalité d'Olympe Gevin-Cassal apparaissent au cours de l'ouvrage : on y croise l'épouse et la mère, la femme de lettres et ses chroniques sociales dans La Fronde, la républicaine, la féministe. Et aussi l'hôtesse d'un modeste grenier de banlieue où se rencontraient écrivains, artistes, journalistes, hommes politiques, hauts fonctionnaires, et amis sincères.

05/2011

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Sciences historiques

La Ligue en Bretagne. Guerre civile et conflit international (1588-1598)

La décennie ligueuse (1589-1598) marque profondément l'histoire et la mémoire bretonne, à travers des figures hautes en couleur comme le gentilhomme brigand La Fontenelle ou des événements phares comme l'édit de Nantes. Or l'étude de cette période a été délaissée par la recherche historique. Depuis un siècle, elle était largement abandonnée aux mythes et aux préjugés. La Bretagne n'avait pas encore bénéficié de l'intérêt porté depuis une trentaine d'années par les historiens aux guerres de Religion qui ont divisé et meurtri la France, et plus particulièrement aux soulèvements des ligues nobiliaires et urbaines qui en constituent la phase ultime. Pourtant sur ce plan la spécificité bretonne est forte car les guerres y ont commencé, mais aussi y ont duré plus tard que partout ailleurs en France. Le personnage de Mercoeur, chef de la Ligue en Bretagne a longtemps excessivement focalisé l'attention: l'ouvrage d'Hervé Le Goff montre que la crise ligueuse y fait intervenir des acteurs très divers. Il fournit une analyse novatrice de la genèse nécessairement complexe de cette guerre civile, et de ses motivations politiques, religieuses et sociales. Il reconstitue la cohérence d'événements qui ne sont confus qu'en apparence, et contribue au passage au renouvellement de l'histoire militaire du temps. Il tire pour terminer un bilan d'ensemble de ces troubles survenus dans une Bretagne prospère, en phase de croissance économique et démographique depuis plus d'un siècle. L'utilisation abondante de sources anglaises très largement ignorées auparavant permet en outre à Hervé Le Goff de mettre en évidence les enjeux internationaux de cette guerre, enjeux jusqu'alors peu éclairés. Il démontre l'importance géostratégique de la péninsule bretonne dans le conflit qui oppose alors Espagne et Angleterre. On peut se demander avec lui si, au cours des guerres bretonnes de la Ligue, période particulièrement cruelle pour la province, ne s'est pas joué, en cette fin du XVIe siècle, un épisode essentiel pour la naissance d'un nouvel équilibre européen.

09/2010

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Critique littéraire

Correspondance. 1934-1968

" Il va sans dire que lorsque la question se posera : les quelques centaines de lettres qu'il m'a écrites [sic] sont à la disposition de celui, celle ou ceux qui assumeront la responsabilité de son "héritage" littéraire " (lettre 695). Ce post-scriptum de la lettre d'Armand Petitjean écrite le 10 octobre 1968, au lendemain de la mort de Jean Paulhan, et reçue par Dominique Aury, dernière compagne du directeur de La Nouvelle Revue française, reflète bien la préscience historique et la sensibilité de l'auteur. Ce corpus de presque sept cents lettres s'échelonne sur plus de trente ans, de 1934 à 1968. Le lecteur assiste de près à une véritable et passionnante aventure intellectuelle à travers la période la plus turbulente du XXe siècle : les journées de février 1934, le Front populaire, l'Anschluss, la crise de Munich, la " Drôle de Guerre ", la défaite, l'Occupation, la Libération, les débuts de la Guerre froide, la résurrection de La NRF en 1953, la crise algérienne, l'établissement de la Ve République... Indissociable de cette aventure intellectuelle, et actrice aussi capitale que les deux hommes, s'illustre La NRF elle-même, déjà bien établie en tant qu'institution politico-culturelle. Qu'apprend-on à la lecture de ces lettres, en sus de leur inestimable valeur historique ? Pardessus tout, il s'agit de l'amitié. Dès le début, les deux hommes ont conscience d'être sur la même longueur d'ondes. Comme dans toute amitié qui dure, il y a pourtant des querelles et même des menaces de rupture. Des différences vont les opposer, notamment sous l'Occupation. Tour à tour, les lettres révèlent l'humour partagé, la franchise, la fidélité, l'intelligence de cette amitié, en dépit des colères, des vicissitudes, des réconciliations qui la soumettent à l'épreuve. Aléas du destin, aléas de l'histoire, complicités et discussions, exigences à l'égard de soi, à l'égard de l'ami, affection indéfectible : la correspondance de ces deux hommes nous livre enfin ses richesses, sa complexité humaine et historique.

01/2011

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Pléiades

Oeuvres

Homme-orchestre, touche-à-tout inspiré qui faisait son miel de tous les genres et de tous les sujets, Thomas De Quincey (1785-1859) est, pour beaucoup de lecteurs français, " seulement " l'auteur des Confessions d'un mangeur d'opium anglais. Traduit successivement par Musset et Baudelaire (qui en tire la moitié de ses Paradis artificiels), ce livre phare inspira, il est vrai, des générations d'écrivains : Balzac, Poe, Gautier, Huysmans... Parce que le portrait des autres est l'une des façons les plus justes de s'auto-dépeindre, De Quincey, créant un genre nouveau, mêla souvent autobiographie et biographie, notamment dans ses Souvenirs de la région des Lacs et des poètes lakistes. Ami intime, entre autres figures du premier romantisme, de deux des plus grands poètes anglais, Wordsworth et Coleridge, il est un portraitiste à l'oeil acéré et à la dent dure, particulièrement pour ses anciennes idoles : la description de Wordsworth coupant les pages d'un livre à l'aide d'un couteau beurré le dispute en raillerie aux célèbres Derniers Jours d'Emmanuel Kant. Les liens qu'il tisse, dans Suspiria de profundis surtout, entre la souffrance de l'adulte et les "malheurs" de l'enfance, aussi bien que le rôle central qu'il accorde aux rêves (ou aux rêveries liées à l'opium), décrits dans une prose poétique qui contribue à sa réputation de styliste, font de lui un précurseur de la psychanalyse. Borges, qui compte au nombre de ses admirateurs fervents et partage son goût pour tout ce qui touche aux mots et à l'érudition en général, adoptera le genre si original de ses essais mêlés de fiction (La Malle-poste anglaise, Du heurt à la porte dans Macbeth...). L'art de De Quincey, c'est enfin, comme dans De l'assassinat considéré comme un des Beaux-Arts, celui de l'humour noir poussé à son paroxysme.

04/2011

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Littérature française

Histoires déglinguées

" Les enfants du Marquis de Sade et de Coca-Cola font crisser leurs baskets dans les rues de la ville. Ces gosses s'appellent David, Lollilop, Tim ou Frank et même Rocky-Vélo. Victimes innocentes ou anges exterminateurs, ils annoncent la fin d'un monde égotiste tourné vers l'argent - le nôtre - qui n'a que trop duré, et contemplent d'un air rêveur les désordres du siècle. Il n'empêche que la férocité du genre humain fait son chemin. Et même si les cris des agrafés de la vie se font entendre ici et là, la période est bougrement cruelle où l'inanité, de nos efforts gaspillés en pure perte pour ressembler à des héros, rabaisse toujours les plus faibles d'entre nous à la hauteur d'un bonsaï dans une forêt vosgienne. Mais alors, comment se hisser sur le toit du bonheur ? Faut-il s'empiffrer de bonbons ? Forniquer contre argent ? Pisser dans une bouteille ? Ou se faire photographier tous les jours de sa vie devant Constantinople ? Hein ? je vous demande un peu. Souvent, les gens me déchirent le cœur. Comment ne pas aimer cette petite fille qui croit tuer les hommes rien qu'en les regardant ? Qui sont ces Américains qui, à force de vouloir un enfant acceptent de jouer avec un bébé de chiffon ? Pourquoi le petit Henri brûle-t-il tant de posséder " l'eau chaude " ? Qui est le pogo aux yeux rouges ? Et si le trésor n'existait pas ? Voici une cinquantaine de nouvelles réunies pour la première fois dans la poigne d'un seul livre où j'aime pêle-mêle et fraternellement le clampin en bermuda et charentaises tapi derrière ses troènes, le malbruti qui passe ses dimanches à haïr les lundis, l'astrobiais des machines à sous qui couche sous des télescopes braqués sur le vide électronique ou l'enfourné du Toboso qui cherche, métro Palais-Royal, des fibules mérovingiennes sous les colonnes de Buren. Ces types-là, je trouve, mettent de la gaieté en couleur sur la flanelle du temps perdu. " Jean Vautrin.

06/1999

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Développement personnel

Etre soi et ne plus se faire tondre la laine sur le dos

Pourquoi est-on vulnérable ? Comment se laisse-t-on fragiliser ? Comment reconquérir son territoire et son identité ? Autant de questions cruciales auxquelles Patrick Estrade apporte toute son expertise et sa bienveillance. Dans une société de plus en plus rapide, dure et concurrentielle, chacun d'entre nous est soumis quotidiennement à des rapports de force et à des luttes de territoires, aussi bien dans la sphère privée que professionnelle. Quand certains semblent magistralement sortir leur épingle du jeu, d'autres peinent à s'affirmer et à prendre leur place, malgré des efforts jugés démesurés. Pour ceux-là bien sûr, "l'enfer, c'est les autres". Or, pour Patrick Estrade, l'humanité ne se divise pas en deux catégories, " les écraseurs " et " les écrasés ". Force est de constater, au contraire, que les premiers ne sont forts que dans la mesure où les seconds acceptent d'être faibles et de leur concéder du terrain. Car si l'agressivité et la violence sont inhérentes à notre nature profonde, encore faut-il savoir en tirer parti lors de la confrontation à autrui. Et, en raison d'une éducation trop stricte, de traumatismes ou d'accidents de parcours, certains en viennent à se fragiliser. Le doute, la morale, la honte mais aussi l'ignorance de soi et de ses propres ressources - largement plus importantes qu'on ne l'imagine - permettent le plus souvent à la loi des autres de s'imposer, avec son corollaire de culpabilité, de frustration et d'autodénigrement pour qui doit s'y conformer. Ce cercle vicieux a-t-il une issue ? Oui, mille fois oui. Pour échapper à toute forme de victimisation, Patrick Estrade nous guide pas à pas dans un nécessaire travail de recentrage sur soi - émotionnel, relationnel et intentionnel. Conscient des mécanismes psychologiques invalidants et en parfaite possession de ses moyens, chacun pourra enfin trouver un terrain sur lequel jouer à égalité avec les autres. Et donner le meilleur de lui-même !

05/2017

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Littérature française (poches)

Anissa Corto

Tu vois Maria, je l'ai terminé, mon livre. C'est un peu grâce à toi. Les nuits que j'ai passées à écrire Anissa Corto sont des nuits où je n'ai pensé qu'à ton regard par-dessus mon épaule. J'ai tenté, à chaque phrase, de deviner tes exclamations, ton étonnement, tes doutes. Il m'est arrivé de te retrouver à São Paulo, pour écrire auprès de toi. Auprès de toi, je n'écrivais pas beaucoup. J'ai très peur de ta réaction à présent. Ce que je pensais être immense, parcouru par tes yeux, va s'excuser d'avoir été écrit. C'est trop tard. Mon style va se retrouver en slip au milieu de la cour. Tout est là, en place, imprimé, figé, définitif, tout est là qui t'attend et te craint. J'essaie de gagner du temps, mais tu es peut-être déjà en train de regarder la couverture, d'ouvrir le livre, d'isoler quelques bribes au passage, prélevant, à la manière des chimistes, les échantillons qui te suffiront pour juger l'ensemble. Je ne peux plus reculer ; il ne me reste qu'à te faire face. Ou à fuir. Je n'ai pas essayé de faire le malin. Tu n'aurais pas été dupe ; j'ai voulu suivre ma pente naturelle, sans jamais forcer les mots, sans jamais chercher à impressionner quiconque, et surtout pas toi. Tu verras, je serai tour à tour pathétique et excessif, lyrique et névrosé. Comme dans la vie. Je serai tour à tour moi-même. Anissa Corto, ce n'est pas Madame Bovary, d'accord, mais c'est moi. Voilà, je me tais. Je te laisse. Comme chaque fois que je sors un livre, je me sens minuscule ; surtout à côté de mes maîtres, les grands, les morts, que je salue debout sur mon escabeau. Je t'aime. Yann

05/2002

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Critique littéraire

Cahiers 1894-1914. Tome IX, 1907-1909

S'il faut marquer une étape dans les Cahiers, c'est la période 1908-1910, où s'installe dans l'écriture valéryenne une modification montrant la complexité de la genèse du texte en fragments. Ce volume IX propose, avec le dernier des grands cahiers - registres, un carnet d'écrivain de 1909-1910 et des feuilles volantes de la même époque. Valéry reprend des thèmes déjà traités : le sentiment, le sommeil, l'éveil, la parole intérieure, le langage, l'attente. S'y affirme aussi une ouverture vers le monde artistique, moins sensible dans les cahiers précédents, où dominait la recherche abstraite. Mais surtout, la forte présence de l'Ego est ici perceptible. Souvent, le je n'est plus cette forme presque vide, un je qui est un on, un il, mais le Paul Valéry de 1908-1909, qui a vécu, il l'écrit à Gide, une dure crise intellectuelle. Des notules disant la jalousie, l'orgueil blessé, l'atteinte du " point sensible " prennent l'accent rare d'un journal intime, tel le journal d'Amiel. L'œuvre ennemie n'est pas nommée, même s'il s'agit sans doute d'un livre d'Ernest Mach. Désormais, le travail important, de choix, de réécriture, de synthèse, réside dans les feuilles volantes parallèles, qui ne sont pas de simples " copies ". Inscrit dans le devenir de la réflexion, il répond à un désir d'organisation thématique, sélectionnant dans les registres précédents des fragments touchant à ce qui s'appela un jour " My Psychology ". Les idées les plus propices à la mise au point d'une philosophie personnelle s'y formulent, constituant un ensemble dont la cohérence est plus évidente que dans la démarche chronologique des Cahiers. Le carnet inédit de 1910 éclaire un autre aspect de Valéry : son intérêt pour la Somme théologique de Thomas d 'Aquin, qui, au-delà du problème religieux, touche à une théorie de la connaissance héritée d'Aristote, réhabilitant l'expérience sensible. Ce moment de rencontres intellectuelles fortes, inscrit ici dans la variété de l'écriture, reconduira bientôt à la poésie.

10/2003

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Littérature française (poches)

Rosie Carpe

Le septième roman de Marie NDiaye ne commence pas par le début, non, les premières pages racontent l'arrivée de Rosie Carpe à la Guadeloupe où elle vient rejoindre son frère Lazare qui ne l'attend pas, elle est enceinte, enceinte de personne, sans le sou, malheureuse, malheureuse et lavée d'avoir laissé le malheur passé sur la rive ancienne de l'Atlantique. C'est déjà le commencement de la fin. Lazare n'est pas là, il est ailleurs, dans de mauvais coups, défait, il a envoyé Lagrand les chercher à l'aéroport. Lagrand est peut-être le premier personnage noir de Marie NDiaye, tous livres confondus. Il est également le seul personnage clair de ce livre, le seul innocent, donc le seul impardonnable. L'histoire commence plus tard, vers la page 50, à Brive-la-Gaillarde, une ville jaune avec un magnolia inoubliable dans la cour, le seul souvenir commun de Rosie et Lazare Carpe. Là-bas, ils avaient des parents et un avenir. Les parents et l'avenir ont fini par se désintéresser d'eux. Rosie travaille dans un hôtel, s'y fait engrosser, endure, espère et désespère, boit. Part. Arrive. Rosie vit à côté de son nom. En Guadeloupe, la vie empire, on laisse mourir, on tue, on s'accouple et on se désaccouple au partage des générations, on salit, on se salit, on a peur, on a peur de sa peur, on transgresse d'aveugles et invisibles tabous. On respire trop fort ou trop faible, on transpire. Le livre ne tient pas dans ses rebondissements, même s'il y tient. Le livre existe parce que Marie NDiaye l'a écrit, parce qu'elle y réussit à l'extrême ce qu'elle conduit depuis toujours : écrire dangereusement, écrire au comble de la modestie et de l'exigence, écrire au risque de soi-même. Le septième roman de Marie NDiaye ne finit pas avec sa fin, il dure longtemps après qu'on l'a refermé. Jean-Baptiste Harang, Libération.

09/2009

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Littérature française

Pour une vision poétique du monde

L'idéologie occidentale qui tend à recoloniser le monde ("mondialisation" s'autoproclame-t-elle) a la vue basse. De completion technico-financière fondée sur le court-terme, elle appauvrit la planète où tout ne serait que ressources (énergétiques, minières, alimentaires... et humaines). C'est un soi-disant modèle qui met en cause les grands équilibres naturels et qui vise à standardiser (normaliser) les sociétés humaines, à y creuser les inégalités (revendiquées comme un des ressorts du système), exacerber les égoïsmes, les corporatismes, les peurs et la violence, avec pour seul idéal, pour seule promesse une consommation infinie de produits jetables sans cesse perfectionnés. Ce système tout puissant déborde le champ économique, prétendant qu'il est également exemplaire pour l'éducation, la culture, la santé, les institutions sociales qui toutes doivent se faire entrepreneuriales, efficaces et "rentables" . En vérité il est inapte à fournir aux dix milliards d'êtres humains à venir, un toit, de l'eau potable, un minimum d'énergie, une éducation correcte, une santé et une protection sociale de qualité. Face à cette barbarie douce (qui se fait dure lorsqu'on lui résiste), le temps est venu de changer radicalement notre manière de voir le monde, particulièrement de la part des "élites" . Il s'agit rien moins que de refonder une vision nouvelle, une sensibilité originale aux objets, au temps, à la terre, aux sciences, à la création artistique, aux autres et à soi-même : une véritable vision poétique. Le présent ouvrage en fait une présentation à grands traits avec le soutien précieux et involontaire de poètes qui sont et furent, chacun selon leur style et en leur temps mes "alliés substantiels" . Ecoutons simplement ici Paul Valéry parlant de l'émotion poétique : "cette tendance à percevoir un monde, un système complet de rapports dans lequel les êtres, les choses, les événements et les actes sont aussi dans une relation indéfinissable mais merveilleusement juste avec les modes et les lois de notre sensibilité générale".

11/2015

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Histoire internationale

Les mouvements amazighs en Afrique du nord. Elites, formes d'expression et défis Maroc, Algérie, Tunisie, Libye et Egypte

Le présent ouvrage est le premier qui se consacre à l'étude du mouvement amazigh en Afrique du Nord. Comprenant cinq pays, à savoir, le Maroc, l'Algérie, la Tunisie, la Libye et l'Egypte, cette étude est le fruit d'une collaboration interdisciplinaire entre onze chercheurs provenant de plusieurs disciplines dont la sociologie, l'anthropologie et les sciences politiques. Tous natifs de la région, ils ont étudié des échantillons provenant de neuf régions restées amazighophones dans leur vie quotidienne. Celles-ci vont du Rif et de l'Atlas central au Maroc, passant par la Kabylie et Ghardaïa en Algérie ; la région des Touaregs au sud de l'Algérie et de la Libye dont est également inclus le mont Nefoussa ; en passant par les régions amazighophones de Tunisie, pour finir dans l'oasis Sioua en Egypte. Cette enquête scientifique qui a duré deux années, s'intéresse aux formes d'expression que le mouvement amazigh emprunte dans ces pays, à la nature de forces sociales et des élites qui, tout en défendant une revendication commune, se distinguent les unes des autres, tant au niveau régional (d'un pays à l'autre), qu'au niveau national. D'un point de vue méthodologique, cette étude s'appuie sur une approche qualitative, basée sur des entretiens directs avec un grand nombre d'acteurs sociaux et politiques. Elle s'intéresse par ailleurs aux positions des gouvernant et à celles des élites revendicatives dont la démarche a évolué avec le temps, jusqu'à parvenir à une certaine détente. Ceci est particulièrement notable dans les cas marocain et algérien, notamment. Cette étude rassemble de nombreuses données géographiques et socio-démographiques propres aux régions amazighophones dans les Etats d'Afrique du nord. Ces données servent aussi bien à évaluer le niveau d'intégration nationale sur les plans économique, social et politique, qu'à déterminer l'évolution de ce mouvement au sein de l'espace national et régional.

04/2019

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Droit

L'ambivalente libéralisation du droit du travail en République de Djibouti

En accédant à l'indépendance, la République de Djibouti, comme la plupart des pays anciennement colonisés, reconduit le droit du travail mis en place pendant la période de colonisation. II s'est agi pour les nouvelles autorités djiboutiennes de faire perdurer une réglementation faisant de la loi l'outil exclusif d'encadrement des relations de travail. Cette situation caractérisée par une absence de créativité normative, unique en Afrique, a duré presque un demi-siècle, jusqu'aux années 90 marquées par la crise économique et financière qui atteint alors le pays. Cette crise contraint l'Etat djiboutien à se tourner vers les Institutions financières internationales (FMI, Banque mondiale) qui le contraignent à se désengager de la vie économique et sociale. La réforme du droit du travail entamée en 1997 et confirmée par l'adoption d'un nouveau Code du travail en 2006 s'est inscrite véritablement dans cette optique. Malgré l'offensive libérale, la nouvelle modification qui s'amorce est marquée par la persistance remarquable de l'hétéronomie et une contractualisation relative, mais néanmoins significative, de l'encadrement juridique des relations de travail. Dans le domaine des conditions de travail, les normes étatiques issues de la législation antérieure sont largement reconduites pour garantir l'hygiène et la sécurité en milieu de travail ainsi que limiter et répartir le temps de travail. En revanche, en matière de fixation de la rémunération, la réforme libérale se traduit par une large déréglementation. A ce jour, la réforme n'a pas été jusqu'au bout de sa logique libérale. Elle ne s'est pas traduite par un retrait de la puissance publique. II ne fait toutefois aucun doute qu'on est bien passé du recours exclusif à la loi pour la détermination des conditions d'emploi, de travail et de rémunération, à la possibilité d'intervention, de façon inégale en fonction des matières, du contrat individuel ainsi que des conventions et accords collectifs.

02/2016

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Musique, danse

Demain, je t'écrirai en majeur

Le compositeur Emile Goué (1904-1946) laisse derrière lui une cinquantaine d'oeuvres ainsi que plusieurs ouvrages théoriques sur l'écriture musicale. Après avoir reçu les conseils et encouragements d'Albert Roussel dans les années 1930, il devient l'un des élèves particuliers de Charles Koechlin. Mobilisé au début de la Deuxième Guerre mondiale, le compositeur prometteur est fait prisonnier : sa captivité à l'Oflag XB dure de juillet 1940 à avril 1945. Cet internement éprouvant ne ralentit toutefois pas sa production artistique, Goué transcendant sa souffrance dans ses écrits et ses oeuvres. Il affronte cette terrible épreuve avec courage, mais aussi avec un dévouement exemplaire : pendant cinq ans, il sensibilise ses camarades à l'art musical en dispensant de nombreux cours mais surtout en dirigeant un orchestre de prisonniers. Libéré en avril 1945, il retourne à la vie civile ; fragilisé par les conditions de détention, il décède moins d'un an et demi après sa libération des suites d'un mal contracté au camp. La correspondance d'Emile Goué est constituée très majoritairement de lettres qu'il écrivit à son épouse Yvonne durant sa captivité, mais contient également des missives de personnalités importantes de l'époque (Charles Koechlin, Alfred Cortot, etc.). Son intérêt est triple : elle permet tout d'abord de pénétrer la vie de Goué et de découvrir l'homme qu'il était, à savoir un homme profondément attaché à la musique (omniprésente dans ses lettres comme dans son quotidien), à sa famille et à son métier d'enseignant ; elle offre ensuite une description précise de ses activités artistiques mais aussi de la vie musicale durant cette période troublée ; elle est enfin un témoignage remarquable sur la vie dans les camps de prisonniers et sur les innombrables épreuves que dut traverser Goué. Cette correspondance démontre également de manière cruelle à quel point son début de carrière fut fulgurant, et la perte que constitua sa disparition : Emile Goué compterait probablement parmi les noms reconnus de l'Ecole française du XXe siècle si son destin ne s'était pas brisé en pleine ascension.

09/2016

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Littérature française

OLYMPE DE CLÈVES Tome 3

Avignon, mai 1727. Bannière, jeune novice chez les jésuites, passionné de théâtre, voit l'actrice Olympe de Clèves par la fenêtre de son couvent. Il en tombe amoureux, s'enfuit et se rend au théâtre, où il se retrouve sur les planches, remplaçant Champmeslé, acteur pieux honteux d'être comédien. Ce dernier vole les habits de Bannière et se fait jésuite à sa place. Bannière est contraint de fuir, ayant rompu son noviciat. Olympe, qui vient de se faire éconduire par son amant, M. de Mailly, s'éprend de Bannière, et ils fuient vers Lyon. Là, Olympe est engagée comme comédienne, et Bannière est tiraillé par deux démons : le jeu et la jalousie. Il vole une bague donnée à Olympe par M. de Mailly et la vend. La beauté et le talent d'Olympe lui attirent l'amour de l'abbé d'Hoirac et la jalousie de la Catalane, actrice dans son nouveau théâtre. Celle-ci, avec l'aide de sa coiffeuse, se fait passer pour Olympe et cède aux avances de M. d'Hoirac, qui est dupe de cette comédie et offre à la Catalane la bague de M. de Mailly, qu'il a achetée. Olympe, blessée de voir la bague au doigt de sa rivale et pensant qu'elle lui a été donnée par Bannière, le quitte, alors même qu'elle l'aime toujours. Au même moment, Bannière est arrêté par les soins d'Hoirac. M. de Mailly revient vers Olympe, avec un ordre de début au théâtre à Paris. Elle accepte, à condition que M. de Mailly libère Bannière de l'emprise des jésuites en l'enrôlant dans son corps de dragons. Bannière en profite pour s'enfuir, récupère la bague qui a été cause de son malheur, et suit Olympe jusqu'à Paris. Là, il est enfermé à Charenton en tant que fou après avoir voulu forcer l'entrée du théâtre où elle débutait.

01/2023

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Littérature française

Mensonges au paradis

"De l'âge de 6 ans à celui de 20 ans, j'ai passé toutes mes vacances dans un Home d'enfants situé dans une vallée paradisiaque, en Suisse. Une vie à la dure, des heures de marche dans la montagne, des punitions, des frites : tout me plaisait. Le chalet était tenu par Karl et Anne-Marie Ammann, avec leurs enfants Patou et Vava. Ils ont été ma famille d'adoption alors que mes parents étaient absents. Trente ans après, je suis retournée dans la vallée. Je l'ai retrouvée intacte. J'ai commencé à écrire un livre, je souhaitais qu'il soit tendre et pur comme ce passé. Et voilà que commençant ce livre, j'ai appris qu'il y avait eu mensonge au paradis. Patou était en prison pour escroquerie, il avait passé sa vie à mentir et à voler. Sa soeur Vava, mon amie d'enfance, souffre de délires paranoïaques. Elle est schizophrène, ne sort plus de chez elle, passe ses journées sur les réseaux sociaux. Sidérée, j'ai enquêté de manière obsessionnelle. Que leur est-il arrivé ? Pourquoi ont-ils renoncé à la réalité pour vivre au pays du mensonge ? Mais répondre à ces questions n'était pas suffisant. Pour écrire enfin la vérité, avoir la force de l'accepter, il fallait que je me regarde en face. Pourquoi, alors que j'avais été si heureuse dans cette vallée, n'y étais-je jamais retournée ? Il a fallu que je termine une première fois ce livre pour admettre mon aveuglement. Moi aussi je mentais. En enquêtant sur le passé des autres, j'ai pu ouvrir les yeux sur le mien. Je devais tout réécrire, en acceptant la face triste de ma propre enfance, la face violente de ma vie d'adulte. Est-ce que mes livres précédents n'étaient pas des fictions alors que j'avais l'ambition d'écrire la vérité ? S'il faut "un coeur d'airain" pour accepter la réalité, j'étais enfin prête à le faire". Colombe Schneck

03/2023

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Biographies

Je pense à votre destin. André Malraux et Josette Clotis - 1933-1944

Née dans l'euphorie de son prix Goncourt 1933 et sur un pari farfelu, pour reprendre un mot d'André Malraux, sa liaison avec Josette Clotis devient rapidement une passion - contrariée et d'autant plus flamboyante. La ravissante et jeune romancière, toute gauche qu'elle soit, est aussi une femme rebelle et tenace. Elle ne s'accommode pas de vivre à la marge du couple d'André et de Clara Malraux, laquelle la surnomme " la provinciale " . André et Josette vivent côte à côte plutôt qu'ensemble, voyagent, s'écrivent, s'aiment, ont deux enfants. La guerre ne désarme pas celle qui veut tout Malraux et tout de lui. On ne savait à peu près rien de ce Malraux amoureux. Son enrôlement en 1940 comme soldat de deuxième classe dans une unité de chars à Provins en fait un épistolier malgré lui, attentif et protecteur, pudique et spirituel, toujours tendre envers Josette. Celle-ci, qui excelle dans l'écriture de soi, remplit depuis des années des cahiers secrets, jusqu'à sa mort tragique en 1944, les jambes broyées à la suite d'une chute d'un train. Elle y a consigné les soubresauts de leur relation, mais aussi ses désirs de femme affranchie, loin de la midinette capricieuse ayant capté Malraux à quoi on a trop souvent voulu la réduire. Je pense à votre destin, fondé sur des archives inédites, fait le récit de cette passion qui n'a pas duré moins de douze ans. Il est suivi de trente-cinq lettres de Malraux largement inédites, de fragments issus des cahiers inédits et de projets de romans de Clotis où Malraux apparaît, ainsi qu'un cahier préparatoire de celui-ci, inédit lui aussi, aux Noyers de l'Altenburg, auquel il travaillait du temps de leur liaison. Tous contemporains, ces éléments racontent, chacun à sa façon, une histoire inouïe d'amour et de littérature. Rappel : La Tentation de l'Occident d'André Malraux ainsi que les mémoires de Clara Malraux, en particulier Nos vingt ans, sont disponibles dans la collection Les Cahiers rouges.

03/2023

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Indépendants

Souris en résidence

Nichée au coeur des montagnes, La résidence Fahrenbühl offre aux artistes de toutes disciplines un cadre bucolique et inspirant pour développer en toute sérénité leur projet artistique. Cette année, deux souris artistes ont été choisies pour participer au programme de la résidence. Sauf que le programme en question n'est pas très palpitant. Il n'y a rien à faire à part des bonhommes de neige, du patin à glace sur le lac, aller voir les vaches et se balader au fin fond de la cambrousse. Si pour la première souris, cette rencontre est la naissance d'une nouvelle amitié forte, pour la deuxième souris, il en va autrement. Elle se sent isolée au milieu de nulle part, dans cette campagne froide et triste où elle n'arrive pas à trouver l'inspiration. Elle tourne en rond comme un hamster dans sa roue et déprime. La première souris qui voudrait que cette résidence dure toujours avec son nouveau meilleur ami va tout faire pour l'empêcher de partir jusqu'à lui porter préjudice. Après SCHAPPI et ses fables politico-animales, Anna Haifisch revient à son thème de prédilection : l'artiste. Dans ce nouveau livre au format poche, elle décrit la résidence artistique de deux souris (l'une peintre et l'autre autrice de BD). Elle dépeint les doutes et les remises en question de l'utilité de l'art qui traversent les artistes, leur place dans la société. Mais c'est aussi une histoire d'amitié où la jalousie possessive peut pousser à des actes absurdes qui peuvent s'avérer dangereux. Commencé à l'automne 2020 lors d'une résidence d'artiste dans la ville de Columbus en Ohio, Anna Haifisch se voit contrainte d'avorter le projet à cause de la pandémie. C'est chez elle à Leipzig qu'elle continuera et finira ce livre, dans l'ambiance anxieuse et oppressante du second confinement qui a influé sur l'atmosphère et la tournure du récit.

10/2022

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Romans, témoignages & Co

Hong Kong Song. Nouveau départ pour une idol K-pop

Ting Xiu Huang, idol, fait partie du groupe de K-Pop, Halo Girls, jusqu'au jour où son agence met un terme à son contrat. Obligée de retourner auprès de sa famille à Hong Kong, la jeune femme doit se reconstruire en conciliant l'empire familial et sa passion pour la musique... Réussira-t-elle à remonter la pente et réaliser son rêve ? Ting Xiu Huang a laissé derrière elle sa vie confortable à Hong Kong pour commencer une carrière musicale en Corée du Sud. Après avoir intégrée un groupe de K-Pop, son rêve prend fin brutalement lorsque ce dernier est impliqué dans un scandale. De retour à Hong-Kong, on lui offre l'occasion de chanter lors d'un événement organisé par l'une des familles les plus influentes de la ville. Sans hésitation, elle accepte. Mais c'est sans compter sur la présence d'un inconnu qui lui montrera que le monde de la musique n'est pas fait que de paillettes et de faux-semblants... Hong Kong Song explore les scènes musicales sud-coréennes et hongkongaises à la façon d'un K-Drama, les séries coréennes à succès que le public dévore sur les plus grandes plateformes (Netflix, Disney +, Apple TV...). Mêlant la douleur de voir son rêve s'échapper à la découverte de soi, le roman nous entraîne dans la dure réalité de l'industrie musicale coréenne. C'est un voyage aux multiples facettes à travers l'univers aussi brillant que dangereux d'un empire familial de Hong Kong. Et c'est aussi un va-et-vient entre déceptions et surprises, doutes et amour... Le tout écrit au fil d'une plume fluide, légère et captivante. Avec ce roman contemporain et divertissant aux thématiques recherchées, on se laisse emporter dans le tourbillon de la vie de Ting Xiu Huang, ex-chanteuse de K-Pop en quête d'une seconde chance.

04/2023