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Valérie Igounet

Extraits

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Critique littéraire

Journal. Mémoires de la vie littéraire Tome 2, 1866-1886

Dans le salon de la princesse Mathilde, aux dîners Magny ou chez eux, les Goncourt côtoient tout ce que le Paris politique et littéraire compte de célébrités. Aussi leur Journal contient-il la plus étonnante galerie de portraits du XIXe siècle. Napoléon III : "Figure louche ; Homme dormant, morne, sinistre. Il y a du conspirateur, du prisonnier et du faiseur de coup d'Etat dans sa marche, son regard, son air. Il a l'air d'une fausse pièce, frappée la nuit dans un bois, qui représenterait le Deux-Décembre sous la figure d'un sergent de ville". Le prince de Galles, futur Edouard VII : "Un vrai filou", "un escroc, ne soldant jamais ses dettes de jeu". Thiers : "Le représentant le plus complet de sa caste ; c'est comme si la bourgeoisie, avant de mourir, se couronnait de ses mains". Renan : "Une tête de veau qui a des rougeurs, des callosités d'une fesse de singe". Flaubert : "Il a l'esprit gros et empâté comme son corps. Il voyage pour épater les Rouennais". George Sand : "Un sphinx ruminant, une vache Apis", "une nullité de génie". Baudelaire : "Le saint Vincent de Paul des croûtes trouvées, une mouche à merde en fait d'art". Mallarmé : "Il faut le mettre à Sainte-Anne". Barrès : "Un casuiste jésuite mélangé d'apothicaire ; Ignace de Loyola se combine chez lui avec le bromure de potassium". Portraits charges dignes des grands caricaturistes de l'époque, tels Daumier ou Gavarni ; portraits de moralistes dans la tradition de La Bruyère, "le premier écrivain de tous les temps". Le Journal des Goncourt est, avant ceux de Jules Renard, de Barrès, d'Henri de Régnier, de Gide, la chronique la plus virulente de la France littéraire et des Français dans la seconde moitié du XIXe siècle.

02/2014

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Littérature française

La ballade d'Ali Baba

LA BALLADE D'ALI BABA. Dédiée " aux quarante voleurs ", La Ballade d'Ali Baba est un hommage ébouriffant au père disparu. De Key West, où il conduit ses filles dans sa Buick Wildcat turquoise afin de saluer la naissance de l'année 1969, à Kalamazoo, où il les dépose pour une semaine et où il ne viendra jamais les récupérer, en passant par Las Vegas où il prétend utiliser son aînée de dix ans, Erina, comme porte-bonheur près des tables de jeu, Vassili Papadopoulos donne le change et veut épater la galerie. De ce père fantasque et séducteur, qui très tôt usa la patience de sa femme, et qu'elle ne revit que sporadiquement après le divorce de ses parents, Erina, la narratrice du roman, n'a pas été dupe longtemps. Le premier saisissement passé, c'est à peine si la spécialiste de Shakespeare qu'elle est devenue s'étonne de le retrouver, vieillard frêle et vêtu d'un léger pardessus, dans les rues de Montréal balayées par une tempête de neige, alors qu'il est mort neuf mois plus tôt... Sans avoir rien perdu de son aplomb, il lui explique doctement, lui qui a quitté l'école à quatorze ans, que son apparition lui permettra de comprendre enfin la phrase de Hamlet - " le temps est hors de ses gonds " -, à laquelle elle a consacré deux chapitres de sa thèse. Erina pressent qu'il ne va pas s'arrêter là. Catherine Mavrikakis tutoie les fantômes et se joue de la chronologie dans cet éblouissant portrait d'un homme dont l'existence nous est donnée par éclats, comme à travers un kaléidoscope. À Rhodes qu'il quitta en 1939 avec sa famille, à Alger où, très jeune, il dut gagner sa vie, à New York où il vint en 1957 " faire l'Américain " : partout, il est terriblement présent, et terriblement attachant.

08/2014

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Littérature érotique et sentim

Montana et autres nouvelles

Considéré par les Anglo-Saxons comme "le roi du thriller érotique", Maxim Jakubowski signe avec Montana, un de ses meilleurs livres. Composé de trois nouvelles : Montana, "Dans l'infini de Bourbon street" et "Baise à l'hôtel", le recueil a été très remarqué à sa sortie aux États-Unis et a valu à son auteur les louanges de l'Observer : "Le côté le plus hard d'Henri Miller allié à la douleur rédemptrice de Jack Kerouac". Montana, Adrienne de son vrai prénom, n'est jamais allée dans le Montana. Elle s'est choisi ce pseudonyme pour communiquer sur Internet et recruter ses amants qu'elle rencontre à l'hôtel afin de se distraire de sa morne vie maritale. Dans l'univers du cyber-sexe, Montana rencontre toutes sortes de types, des paumés en mal d'amour, des fous furieux, des romantiques pervers, des frustrés et des amants exceptionnels. Entraînée durant une année dans une spirale sexuelle, elle sortira plus forte, mais transformée. "Dans l'infini de Bourbon street", Jakubowski s'intéresse aux changements qui interviennent dans un couple lorsque celui-ci est confronté à des situations érotiques qui exorcisent ses démons. Dans une boîte de strip-tease de La Nouvelle-Orléans, Kathryn et son mari vont franchir en une nuit ce qu'ils n'auraient peut-être imaginé en une vie. Baise à l'hôtel est l'histoire fougueuse d'une rencontre éphémère où tout est possible. Ils se sont connus sur le net. Elle vit à Bruxelles et lui à New York. Ils vont faire connaissance dans un hôtel de Newark. Montana, à l'instar de Ma vie chez les femmes est une étonnante galerie de personnages qui permet à Maxim Jakubowski de se livrer à sa passion : l'observation des comportements humains dans la sexualité.

02/2001

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BD tout public

Welcome to the Death Club

Vous avez été choisis, vous faites partie des rares élus, Winshluss vous invite à faire un tour dans son fameux Club de la Mort ! Fouillez dans votre poche, trouvez-y votre billet et lancez-vous dans les dédales de cette fête foraine macabre où l'effroi le dispute au sarcasme. Guidé au milieu des attractions par la grande faucheuse en personne, vous ricanerez en choeur des tableaux qu'elle fera apparaître devant vous, compilant les vanités et les rêves médiocres d'une humanité en sursis, obèse et pourrissante... Mais ce sera votre visage décomposé et grouillant de vers que vous croiserez au détour de la galerie des glaces ! Vous vous consolerez de voir que vos compagnons de train fantôme n'auront pas meilleure mine que vous, avatars disneyens ou pantins de série B rescapés d'un film de zombies projeté un soir de panne de climatisation dans un cinéma de Tijuana. Mais avant même de pouvoir échanger avec eux quelques phalanges, vous serez entraîné par votre amie jusqu'au grand huit, où vous apprécierez de ne plus avoir d'estomac. Pour vous remettre de vos émotions, la grande parade des horreurs vous montrera avec une précision "entomologistique" vos semblables bouffer, vivre et s'accoupler dans un grouillement de cafards. La Camarde, qui n'est guère plus qu'un exterminateur d'insectes, les réduira en bouffie pour votre seule distraction dans un bouquet d'éclaboussures ! Ne vous restera plus qu'à vous diriger avec elle vers la buvette où, devant un verre de mort aux rats, vous regarderez les néons s'éteindre et les portes du club se refermer, heureux d'avoir encore une bouche pour rire... et des yeux pour pleurer.

01/2010

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Histoire de France

Correspondance politique de brumaire an IV à 1823

De brumaire an IV (novembre 1795) à thermidor an VII (juillet 1799), période pendant laquelle il est écarté du gouvernement (Convention et début du Directoire), et réfugié en Normandie, puis pendant toute la durée de sa retraite politique (fin 1799 à 1825), à Paris, occupé par la reprise de son ancienne profession d'avocat, Robert Lindet a entretenu une correspondance suivie avec Pierre Mesnil, opposant politique devenu son ami, puis son beau-père. Il fait part dans cette correspondance de ses sentiments sur la politique du Directoire puis de Napoléon Bonaparte. Nous assistons ensuite à ses efforts pour échapper à l'exil suite au retour des Bourbons et enfin à la manifestation de son opposition à la loi sur la conversion des rentes. Une galerie de portraits de ses contemporains qu'il a bien connus clôt cet ouvrage où l'auteur semble répondre à la question : " La France doit-elle républicaniser le monde ? ". Un témoignage en direct des événements qui marquèrent la société européenne relaté par l'ancien responsable de la politique économique du Comité de Salut public. Jean-Baptiste-Robert Lindet, né à Bernay en 1746, y mena une carrière d'avocat jusqu'à la Révolution lorsqu'il fut le premier maire élu de sa ville. Membre ensuite de l'Assemblée législative, puis de la Convention, il fut avec Carnot un élément actif et modérateur, autant qu'il pouvait l'être, du Comité de Salut public dont il fit partie pendant 18 mois. Après une éclipse lors de la réaction thermidorienne, il se vit confier le portefeuille des Finances pour les trois derniers mois du Directoire. Il se retira lors du coup d'État du 18 Brumaire, reprenant alors sa profession d'avocat jusqu'à sa mort en 1825.

05/2011

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Beaux arts

Cézanne et l'argent. Salons, marchands et collectionneurs

Sa vie durant, Cézanne présentera régulièrement ses toiles au Salon où il sera toujours refusé, hormis une fois en 1882, lorsqu'il propose un "portrait de M.L.A" qui pourrait être celui de son père, Louis Auguste Cézanne lisant L'Evénement (couverture). Durant des décennies, l'oeuvre de Cézanne ne rencontrera guère d'amateurs et le peintre survivra grâce à la pension versée par ce père banquier. Violemment critiqué par les tenants de l'académisme qui forment le noyau dur des jurés du Salon, Cézanne est exclu des cimaises officielles. Avec d'autres artistes d'avant-garde, les futurs impressionnistes, il défie l'hégémonie du Salon en participant à des expositions privées. Dans les années 1880, les impressionnistes ont conquis la reconnaissance du public. Seul Cézanne reste oublié. Trop provocante, trop scandaleuse dans sa modernité, sa peinture n'est appréciée que d'une poignée d'amateurs, tels le docteur Gachet et Victor Chocquet, et de ses amis peintres. Un jeune marchand, Ambroise Vollard, a l'audace d'organiser dans sa galerie la première exposition personnelle de l'artiste en 1895. Et c'est le succès, les prix des "Cézanne" s'envolent. N'en déplaise aux critiques académiques qui continuent de vitupérer, les collectionneurs affluent dans la boutique de Vollard tandis que les jeunes artistes néo-impressionnistes, les nabis et ceux que l'on appellera bientôt les "fauves" vénèrent Cézanne comme leur "maître à tous". A travers les démêlés de Cézanne avec les tenants du goût officiel en peinture, cet ouvrage propose à la fois une histoire du marché de l'art, de la constitution des collections et des différents courants picturaux qui se sont opposés à la fin du XIXe siècle pour aboutir à la naissance de l'art moderne.

10/2011

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Philosophie

La doctrine des moeurs

Piraterie éditoriale ou métamorphose d'un trésor iconographique, voici qu'en 1646 paraît chez le libraire et graveur Pierre Daret une Doctrine des moeurs tirée de la philosophie des Stoïques représentée en cent tableaux et expliquée en cent discours qui vient de loin : des Flandres, exactement. Car les " cent tableaux " annoncés par son titre se contentent de reproduire à l'identique les planches d'un des livres illustrés les plus célèbres du XVIle siècle flamand : les Quinti Horatii Flacci emblemata (1607) du peintre anversois Otto Van Veen. Flairant un beau coup éditorial, Daret les a fait compléter par des images nouvelles dues à Eustache Le Sueur et Charles Errard, en chargeant un romancier à succès, Marin de Gomberville, d'expliquer le tout " en cent discours ". L'astucieux commentateur a réorganisé l'ouvrage emblématique en un " livre-galerie " dans l'esprit de l'ancien Philostrate, destiné au jeune Louis XIV métamorphosé en destinataire privilégié de cette école des images d'esprit stoïcien. Ouvrage de luxe, volume d'apparat déguisé en promenade de méditation morale, ce défilé d'images, de citations et de commentaires chargés d'édifier l'âme et de la guider aux carrefours de sa destinée humaine ajoute sa pierre à la muraille que la France de la raison lucide et de la monarchie solaire dresse contre les ténèbres de la mélancolie enveloppant l'Europe baroque de son manteau ombreux. Entre les lumineux Principes de la philosophie de Descartes (1644-1647) et le sombre Paradis perdu de Milton (1667), La Doctrine des moeurs (1646) illustre de ses images pondérées, ordonnées et architecturées la réaction française à l'angoisse d'un monde qui va sortir pantelant de la guerre de Trente ans en 1648.

06/2010

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Beaux arts

Initiateurs et entrepreneurs culturels du tourisme (1850-1950)

On connaît les prémices du tourisme, du Grand tour aux élégantes constructions balnéaires ou thermales fréquentées par la " classe de loisir ", entre le XVIIIe et XIXe siècle. On connaît aussi le tourisme de masse avec ses destinations et ses rituels, tels qu'ils apparaissent après 1930 et se développent après la Seconde guerre mondiale. Mais le passage de l'un à l'autre a peu retenu l'attention, en dehors des images mentales de l'été 1936. Pourtant, bien des lieux touristiques d'aujourd'hui sont le fruit de la création. parfois pure et simple. d'une cohorte de petits notables provinciaux, entre 1890 et 1950 surtout. Admirateurs jaloux des élites de tradition, ces entrepreneurs du dépaysement. attachés à un lieu - qu'ils exaltent - finissent par inventer une modernité touristique, économique et culturelle avec des moyens et des réseaux d'abord anciens, avant de forger. dans un second temps, leurs propres instruments. de communication notamment. Une galerie de portraits très variés - qui vont du plus flamboyant et excentrique jusqu'au plus consensuel ou ordinaire - illustre, ici, les similitudes mais aussi les grandes dissemblances de trajectoires et d'accomplissements en France, en Afrique du Nord et au Canada. Les procédures de " mise en tourisme " de ces nouveaux espaces sont examinées dans le détail, à travers l'action des syndicats d'initiative, des médias et bientôt des organismes de développement régional. Enfin, rien ne serait advenu sans les touristes eux-mêmes. Les procédures de cristallisation des " ailleurs ", comportant de multiples voies d'initiation en particulier à travers des objets, des icônes, des pratiques et des lieux, permettent finalement de démontrer - fort loin des clichés - combien le naturel est en réalité une complexe et subtile construction.

06/2011

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Beaux arts

Zervos et Cahiers d'art

" Cahiers d'art " désigne une revue (1926-1960), une maison d'édition (1923-1970), une galerie (1934-1970), fondées par un universitaire grec, Christian Zervos (1889-1970), et installées au 14, rue du Dragon, à Paris, près de Saint-Germain-des-Prés. Lors de sa création, en 1926, Cahiers d'art est un modèle quasi unique : luxueuse revue d'art contemporain abondamment illustrée de photographies, quel que soit le sujet traité (peinture, sculpture, architecture, cinéma), où les poètes, Tzara, Eluard, Char, Ponge, remplacent avantageusement les critiques d'art. Les débuts (1926-1933) coïncident avec la découverte du Bauhaus, de Klee, de Kandinsky, avec l'assimilation des arts primitifs et de l'archéologie des Cyclades. Après les années de crise (1934-1936) et jusqu'à la déclaration de la Seconde Guerre mondiale, la revue se replie sur la publication des valeurs parisiennes : Picasso et Matisse, Braque et Léger, Ernst, Arp et Giacometti... En 1932 paraît le premier tome du catalogue de l'oeuvre peint et dessiné de Picasso ; le deuxième est préparé en deux volumes pendant l'occupation. À la Libération, l'offset, puis le tout couleur bouleversent l'édition d'art. Après 1950, Zervos se concentre sur l'archéologie protohistorique du bassin oriental de la Méditerranée et sacrifie tableaux et sculptures pour publier d'énormes recueils de planches en noir et blanc. À sa mort, en 1970, il lègue des oeuvres d'art à la ville de Vézelay, où s'est ouvert en 2006 un musée qui porte son nom. Les dons d'archives photographiques et administratives de la revue faits par Yves de Fontbrune, propriétaire du fonds commercial de Cahiers d'art, au Centre Pompidou ont permis la création d'un Fonds Cahiers d'art que la Bibliothèque Kandinsky met à la disposition des chercheurs.

02/2011

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Histoire internationale

A la recherche du Liban perdu

A Beyrouth, au début des années 70, Nahida Nakad faisait partie d'une bande de copains joyeuse et insouciante dans le quartier de la Galerie Semaan, un magasin de meubles situé à la frontière des quartiers chrétien et musulman. Il y avait là tout l'arc-en-ciel des confessions libanaises : Alex le chrétien maronite, Walid le chiite, Salma la Palestinienne... et Nahida la Druze. A la recherche du Liban perdu est l'histoire entremêlée d'un pays et de ce groupe d'amis qui se désagrège, miné par la résurgence de haines ancestrales et happé en 1975 par la guerre civile, qui fera d'eux des ennemis irréductibles et, pour certains, des tueurs. Nahida Nakad, qui est revenue régulièrement au Liban comme grand reporter pour TF1, raconte un peuple épris de liberté, " désespérément optimiste ", qui rêve de paix mais dont la nation souffre de vices de construction rédhibitoires. Taillé dans le territoire syrien par décision des puissances occidentales au début du XXe siècle, doté d'une constitution qui pérennise les clivages religieux, le Liban est incapable de faire bloc face aux convoitises et aux coups de force de ses puissants voisins. Qu'il était beau, pourtant, le Liban de son enfance ! Nahida Nakad nous raconte les montagnes sauvages de l'arrière-pays, fief des grandes familles féodales druzes et chrétiennes, chez lesquelles on trouve un mélange de traditions millénaires et de liberté des mœurs unique au Proche-Orient. Elle décrit la côte où sévit une folie immobilière alimentée par l'argent de la diaspora libanaise que rien ne décourage. Mais elle dépeint aussi un pays qui vit aujourd'hui encore la peur au ventre, entre bombardements israéliens et assassinats politiques en série de personnalités antisyriennes.

09/2008

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Policiers

Notre correspondante à Beershéva. Une enquête de Lisie Badikhi

Romancière, nouvelliste, dramaturge, Shoulamit Lapid a écrit depuis 1984 quelques-uns des meilleurs thrillers psychologiques israéliens. Toutes ses enquêtes ont pour décor Beershéva, la capitale du Néguev, et pour héroïne Lisie Badikhi. La trentaine, cette célibataire plutöt endurcie est journaliste aux Nouvelles du Sud, l'édition régionale du grand quotidien les Nouvelles. Sans illusion sur son physique peu approprié au métier qu'elle a choisi - son imposant gabarit, ses grands pieds plats et ses gros seins ne passent jamais inaperçus -, elle regarde le monde avec l'ironie mordante de ceux qui sont toujours en décalage. La galerie de personnages hauts en couleur qui l'entourent forme une image pittoresque, chaleureuse et pleine d'humour d'un Israël inattendu. Lorsqu'elle se rend à la soirée organisée en l'honneur de Pinkhas Horenstick, qui vient d'être nommé juge de district, Lisie est loin de se douter qu'elle va se retrouver mêlée à un meurtre qui la conduira dans les méandres du monde de la finance et du marché gris. Et pourtant, meurtre il y a, presque sous ses yeux, raison pour laquelle, poussée par son incorrigible curiosité, Lisie décide de mener son enquête, faisant ainsi concurrence à son beau-frère, l'inspecteur principal Bentsion Coresh. A sa suite, nous entrons dans l'univers cocasse de la presse de province, avec ses petites courses aux grands scoops, ses rivalités, les rapports tumultueux entre grand patron, chef de publicité et pigiste, dans une ville où tout le monde connaît tout le monde. Beaucoup d'humour pour une intrigue bien ficelée, où la situation économique et politique d'un pays sans cesse à la une apparaît en filigrane, observée de l'intérieur et vécue au quotidien.

04/1995

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Histoire de France

Philippe III le Hardi

Long de quinze années, le règne de Philippe III le Hardi a été négligé par les historiens. Probablement son père, Louis IX (Saint Louis), et son fils, Philippe le Bel, lui font-ils tous deux de l'ombre par-delà les siècles... En outre, la personnalité effacée, évanescente d'un roi sachant à peine lire, capable des plus surprenants enfantillages, mais féru de violence et d'exploits militaires donna par la force des choses le pouvoir à son entourage familial et à ses conseillers. Sans les solides réformes administratives et fiscales faites sous Louis IX, la monarchie française aurait pu connaître entre 1270 et 1285 une mutation semblable à celle que la Couronne anglaise avait subie quelques décennies plus tôt : le régime des grandes assemblées mêlant l'aristocratie, les princes territoriaux, les techniciens du droit et de la fiscalité, les évêques et les grands abbés. Ponctué d'expéditions guerrières calamiteuses - y compris la dernière où il laissa la vie - et de secousses politiques comme l'exécution du favori Pierre de Brosse, ce court règne aux péripéties parfois shakespeariennes est passionnant à suivre, car on y voit l'Histoire hésiter : le renforcement du pouvoir central va-t-il s'arrêter là, l'édifice capétien est-il sur le point de se défaire, ou bien les institutions vont-elles se montrer plus fortes que les individus ? Bien sûr - nous connaissons la suite -, ces quinze années de flottement seront oubliées, mais elles auront enrichi l'expérience politique de la dynastie. Première biographie de Philippe III depuis plus d'un siècle, cet ouvrage clôt la magnifique galerie des portraits du " siècle de Saint Louis " que l'auteur a mis plus de trente ans à composer.

03/2003

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Religion

Saint-Bernard de Clairvaux

Mort il y a tout juste 850 ans, Bernard de Clairvaux (1091-1153) est de ces personnages à ce point complexes qu'ils en deviennent paralysants. Y compris pour les historiens. Issu d'une famille de l'aristocratie, premier abbé de Clairvaux, il est, d'abord, la figure de proue du prodigieux essor des cisterciens, ces " moines blancs " qui ont rénové en profondeur - et durablement - la vie religieuse de l'Occident médiéval. Encore tallait-il jauger le poids réel d'un génie aux facettes innombrables en le replaçant au cœur d'un siècle lui aussi complexe qui aura connu un schisme dévastateur et des mutations qui touchent à tous les aspects de la vie de l'Orient et de l'Occident. Celui qui s'est dit " la chimère de son siècle " a initié une croisade et théorisé la " guerre sainte ", a mis la main à tout ce qui a pu agiter la vie religieuse, politique, intellectuelle ou artistique d'un moment de l'Histoire entre tous fécond. Moine engagé aux foucades redoutées des papes comme des princes, brutal dès lors qu'il s'engage - pas toujours à bon escient l'" affaire Abélard " en est une illustration caricaturale -, Bernard de Clairvaux est aussi un prêcheur formidable, un écrivain de haute volée, un ascète exigeant et un mystique parmi les plus inspirés. Un demi-siècle et plus de savantes recherches bernardines intenses permettent d'évaluer à nouveaux frais la personnalité la plus charismatique et la plus controversée du premier XIIe siècle, tout comme l'exacte nature des impulsions d'un homme tout entier féodal qui, souvent hors du cloître, a pesé sur son temps davantage que quiconque. Connaisseur sans pareil du XIIe siècle et écrivain de grande race, Pierre Aubé relève avec panache un défi difficile et comble brillamment une lacune dans la galerie des portraits du Moyen Age européen.

10/2003

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Histoire de France

La monarchie de Juillet. 1830 - 1848

Le changement dynastique n'est que l'un des effets de la révolution de 1830. Les Trois Glorieuses et la monarchie qu'elles engendrèrent, portées par les parties les plus dynamiques de la société - gens de plume, artistes, entrepreneurs, jeunesse étudiante -, par l'impressionnante galerie des " hommes nouveaux ", par la frange la plus éclairée de l'aristocratie et des catholiques, ne sacrifièrent guère à l'utopie. La volonté d'implanter en France des moeurs et des institutions libérales était un projet solide, réaliste, conçu pour l'avenir. C'est lui qu'il faut créditer du progrès des libertés, du développement économique, du maintien de la paix au prix de quelques déconvenues et même de l'exceptionnelle floraison romantique. Si ces avancées, cette acclimatation au parlementarisme, cet enrichissement , certes bien inégalitaire, du pays ont fini emportés par le torrent de 1848, c'est en partie parce que les équipes dirigeantes, à l'épreuve du pouvoir, n'ont pas bien su accompagner le projet : défaut d'imagination devant l'événement, routine, rivalités personnelles, aveuglement ou sincérité douteuse du roi, scandales, résistance au changement, particulièrement en matière sociale, tout vint pervertir et gauchir une construction qui aurait peut-être assuré à la France un avenir meilleur. On aurait tort de condamner les idées et les aspirations des hommes de 1830 au motif que le régime a sombré dans le discrédit et a partiellement échoué à unir la nation. Nourri de l'intime connaissance que son auteur a de l'orléanisme, éclairé par de longs passages dus à d'illustres témoins - de Hugo à Chateaubriand, de Tocqueville à Guizot, de Rémusat à Louis Blanc... -, enrichi des recherches et des problématiques les plus récentes, ce livre offre la synthèse précise et vivante qui manquait. Un grand pan de notre histoire, longtemps négligé, nous est ainsi révélé.

05/2011

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Musique, danse

Les passions du choeur. La musique chorale et ses pratiques en France 1800-1850

Si, en 2004, la pratique chorale est devenue un sujet d'actualité grâce au film Les Choristes, elle est aussi un sujet d'histoire. L'objet de ce livre est de donner aux amateurs, aux praticiens, choristes et chefs de choeur, une histoire de leur art du début du XIXe siècle jusqu'à une période récente, et de l'insérer dans une histoire sociale et politique. La Révolution ayant mis un coup d'arrêt à l'exercice des maîtrises religieuses, pour répondre au besoin de chant en choeur à l'église ou en concert, de très nombreux canaux d'apprentissage se sont développés aux XIXe et XXe siècles. Les sociétés chorales ont touché une part importante de la population française entre 1850 et 1950, principalement dans les villes et les bourgs, et à des niveaux esthétiques et dans des contextes sociaux diversifiés. Sous la IIIe République, tout petit Français qui passait le certificat d'études était supposé chanter en "choeur à l'unisson" des chansons populaires et l'hymne national, tandis que le mouvement des Orphéons initiait à la musique une frange considérable de la population masculine qui n'avait pas accès aux filières classiques. Bernadette Lespinard passe ainsi en revue les enjeux politiques portés par la musique chorale, le renouveau religieux qu'elle accompagne, la place de cette pratique dans l'Instruction publique, la part de ce répertoire dans la programmation des concerts et enfin le rôle que joue l'art choral dans la culture, les loisirs et l'idéologie au XXe siècle. L'ouvrage se termine par une galerie de portraits "d'apôtres" de la musique chorale ; certains d'entre eux ont inscrit durablement leur action dans le panorama musical actuel.

05/2018

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Musique, danse

Chronique de ma vie musicale

Dans sa Chronique de ma vie musicale, Rimski-Korsakov relate tout son parcours : de ses premiers souvenirs d'enfance jusqu'à deux ans avant sa mort. Cet officier de marine devenu compositeur se met constamment en regard avec tout ce qui se fait en même temps dans le monde musical russe, et livre ainsi une somme d'informations de première main. Cette traduction française, la première intégrale, paraît à l'occasion du centenaire de la mort du compositeur. Sans artifices, sans " littérature " superflue, toute la galerie de portraits de ceux qui ont fait exister la musique russe défile devant le lecteur, conférant une proximité humaine inattendue au fascinant et dictatorial Balakirev et à son " groupe des Cinq " dont Rimski-Korsakov a fait partie avec Cui, Moussorgski et Borodine, au critique et polémiste Stassov, au chef d'orchestre Napravnik, aux frères Anton et Nikolaï Rubinstein, à l'éditeur Belaiev, à Tchaikovski, Liadov, Glazounov, et tant d'autres. On pénètre aussi dans les coulisses des théâtres impériaux, observées avec une objectivité sans complaisance. Les œuvres mêmes de Rimski-Korsakov s'éclairent d'une abondance de détails qui en enrichit la compréhension. Et l'homme perfectionniste, critique envers soi-même comme envers les autres, " réviseur" parfois excessif de ses confrères (Moussorgski), révèle derrière son apparente austérité sa face sensible, son attachement aux traditions slaves ancrées dans le peuple et son émerveillement devant les beautés de la nature. Pédagogue au charisme généreux, il n'hésitera pas à payer de sa personne lors des événements de 1905 en soutenant les étudiants en lutte contre la direction du Conservatoire. Derrière la haute et raide silhouette du magister intransigeant, c'est une belle personne qui se dessine à travers la sincérité et la probité de sa narration.

05/2008

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Beaux arts

Roger Montandon 1919-2005. Peintre et dessinateur, metteur en scène, journaliste, écrivain, poète

"C'est en essayant de copier la chaise qui se trouvait en face de mon lit de malade que j'ai repris contact avec le réel". Lors de la grande crise de sa vie en 1956, Roger Montandon exprime ainsi le geste initiatique que constitue pour lui le fait de commencer à dessiner le monde autour de lui, alors qu'il est journaliste, rédacteur proche du communisme, auteur de pièces de théâtre et poète avant de se lancer, à partir de ce moment-là, dans l'aventure de la peinture. Elle le conduira à Paris, où il se consacre dès les années 1960 à cette approche "transfigurative" du monde, à contre-courant, pendant l'époque du triomphe de l'abstraction. A Montparnasse, il renoue son amitié avec Alberto Giacometti et d'autres peintres de ce quartier d'artistes autour de la fameuse "Ruche" et fréquente l'intelligentsia de la rive gauche. Dans les années 1970, il devient le metteur en scène de Zouc et l'accompagne dans ses grands succès, expérience qui laissera derrière elle de très nombreux portraits de la comédienne jurassienne. Excellent dessinateur et peintre, notre artiste réaliste se consacre aux choses simples, aux Natures, aux Scènes de bistrot, aux Portraits, remarquables, de ses collègues et amis, sans parler des innombrables "Portraits de chaises" qui ont été pour lui le point de départ! Mais, finalement, peu importent les sujets, dit-il, pourvu "qu'on ait, soit-elle infime, la perception d'une nouvelle ouverture dans notre rapport au réel". Personnalité discrète, il expose pourtant régulièrement, avec succès, à la Galerie Henriette Gomès notamment, presque jusqu'à la fin de sa vie qu'il quitte à quatre-vingt-neuf ans. Ouvrage publié sous les auspices de l'association Les Amis de Roger Montandon.

11/2018

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Sciences historiques

Le Pré Saint-Gervais. Chroniques citoyennes (1904-2004)

Au début du XXe siècle, le Pré Saint-Gervais, commune urbaine aux allures villageoises, appartient au département de la Seine. Elle est devenue la plus petite agglomération de la ceinture parisienne au cours de son existence. Ces chroniques citoyennes présentent une galerie de portraits d'habitants aux histoires singulières et d'élus engagés qui ont construit la ville d'aujourd'hui. Vivante cité ouvrière, le Pré Saint-Gervais abrite des industries qui fabriquent des automobiles, des bicyclettes et des pianos. Proches de la Villette, nombre d'artisans gervaisiens trouvent leurs matières premières aux abattoirs. La Butte du Chapeau-Rouge, lieu mythique de rassemblements ouvriers et contestataires, gervaisienne jusqu'en 1930, reçoit Jean Jaurès qui y prononce, en 1913, ses discours contre la guerre et la loi des trois ans, allongeant la durée du service militaire. Une utopie sociale se réalise, menée par Jean-Baptiste Sémanaz puis par son successeur Eugène Boistard. L'habitat insalubre, la santé et l'éducation sont au coeur des préoccupations de ces équipes socialistes innovantes. Elles mettent en place l'Université Populaire Gervaisienne, association qui propose à une population adulte des formations techniques et une initiation aux arts. Cette dernière permet à tous les citoyens d'accéder au sport à travers l'Education Physique Populaire Gervaisienne. Issue de ce laboratoire du socialisme municipal traversé par la guerre de 14-18, la cité-jardins et ses équipements transforment la ville de fond en comble en apportant modernité et progrès social. La Seconde Guerre mondiale et ses conséquences ralentissent cependant cette mutation. Les Trente Glorieuses et la poussée démographique locale relancent le processus d'évolution de la ville sous les mandats des maires Edmond Pépin et Fernand Blanluet. Enfin, l'Union de la Gauche marque un tournant politique riche de grandes heures avec ses maires Marcel Debarge, Claude Bartolone et Gérard Cosme.

11/2014

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Littérature française

Le Marge. Tome 1

" Soudain, il se couche au sol puis rampe en direction d'un endroit caché par un rocher : il vient d'entendre des aboiements presque immédiatement suivis d'un bruit de moteur. Une jeep pick-up qui fait une ronde avec un ou peut-être deux chiens. Il y a peu de vent et il souffle vers le nord, ce qui fait penser à Friedrich qu'il ne sera pas repéré tout de suite par les chiens. Le jeune homme décide de se dépêcher de se rendre vers le Danemark. Il se met à courir en se penchant le plus possible, sachant que du chemin il est invisible et oubliant quelque peu toute prudence, c'est ainsi que, débouchant d'une prairie encaissée, il entend tout à coup un tonitruant "Halt"... " Belgique, fin des années soixante-dix. Friedrich a dix-sept ans et a pris sa décision, il quitte tout : ses parents, sa petite amie, cette société rigide qui ne le comprend pas et dans laquelle il ne se reconnaît pas. Il part à vélo pour Louvain et rencontre une bande de jeunes de nationalités différentes, qui vivent en communauté dans une grande maison. Il en fait son chez lui deux ans durant, avant de tenter l'aventure à Amsterdam, puis au Danemark... Soixante-huit n'a laissé personne indemne. C'est l'époque des transgressions, des expériences de toutes sortes : sexualité, drogue... Le voyage affranchit toutes les frontières, tout est à découvrir... Dans ce roman d'apprentissage alliant un érotisme parfois torride à une recherche philosophique de la profondeur de son être, Gérard Nicolas fait souffler un vent de liberté irrésistible, sans occulter pour autant la réalité derrière les illusions. Avec ce premier tome d'un voyage pas comme les autres, il signe une chronique enfiévrée et réaliste portée par une galerie de personnages hauts en couleur, croqués avec justesse.

07/2018

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Littérature française

Quand la peine le dispute à la colère

Philippe Randa dont la devise pourrait être : "Je suis un auteur censuré extrêmement diffusé" , comme il l'affirme lui-même. Un clin d'oeil, une boutade, un regret, une frustration ? Non : l'engagement sincère d'un homme libre. De ces hommes libres qui doivent être donc enchaînés ou, comme l'a écrit Guy Béart en substance dans une célèbre chanson : "Celui qui dit la vérité doit être exécuté" . Mais un homme libre en effet extrêmement diffusé : auteur de 119 livres, romans policiers, essais, études historiques, dictionnaires ; mais aussi chroniqueur politique, directeur de trois maisons d'éditions, animateur d'émissions sur Radio Libertés et TVLibertés, pour ne signaler que l'essentiel d'une vie riche en diversité et en expériences. Pour les Chinois, 2018 est l'année du Chien et ce dernier recueil aurait pu s'appeler : "2018, une année de Chien" ! tant les évènements qui se sont succédés ont été surprenants, inattendus, violents, choquants parfois, improbables souvent. La galerie de l'année 2018 de Philippe Randa est variée, de Jeanne d'Arc et son avatar métissé à Johnny Hallyday et sa famille des Atrides, en passant par Bertrand Canta, Michel Onfray ou nos plus beaux spécimens de la vie politique, Gérald Darmanin ou le sacro-saint Nicolas Hulot. Il y en a pour tout le monde ! La colère justement, mais celle des Gilets Jaunes qui ont éclairé notre fin d'année 2018 d'une lumière improbable, mais pleine d'espoir dans la capacité à résister à l'anesthésie de notre doucereuse et terrible démocratie. Le problème avec Philippe Randa, c'est qu'il pose toujours des questions dérangeantes, qu'il apporte des commentaires impertinents et qu'il fournit des analyses à contre-courants. Si cela réjouit les uns, cela indispose beaucoup d'autres.

02/2019

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Décoration

Charlotte Perriand. L'oeuvre complète Volume 3, 1956-1968

Ce troisième volume de l'oeuvre complète (1956-1968) présente le travail de Charlotte Perriand au coeur des Trente Glorieuses, période pendant laquelle son statut de créatrice internationale va se confirmer. Dès 1956, Charlotte Perriand développe une collaboration soutenue avec la galerie Steph Simon, éditeur notamment de ses bibliothèques Nuage. Elle renforce ses liens avec Air France, aménage des agences en Europe, au Japon et au Brésil et conçoit les premiers espaces de travail en open space. A Genève, elle consacre plus de dix ans à la rénovation de l'immense palais des Nations, siège de l'ONU en Europe, pour en faire un outil moderne au service de milliers de diplomates et d'ONG. L'ouvrage illustre également son "art d'habiter" à travers des réalisations comme la résidence de l'ambassadeur du Japon à Paris, la maison du Sahara, son chalet à Méribel, son appartement à Rio de Janeiro, ou encore l'équipement intérieur du pavillon du Brésil à la cité universitaire, à Paris, avec Le Corbusier. Autre pays d'élection de Charlotte Perriand après le Japon, le Brésil, où elle se rend régulièrement de 1959 à 1970, occupe une place importante dans son univers. Elle y noue des liens d'amitié avec Lucio Costa, Oscar Niemeyer et les grandes figures du milieu culturel progressiste. En 1963, elle commence une mission sur le développement de l'artisanat dans le Nordeste, interrompue par le coup d'Etat militaire. Près de 800 documents, pour la plupart inédits, retracent une douzaine d'années de création dans les domaines du mobilier, de l'aménagement et de l'architecture de cette pionnière du design, et préfigurent son travail pour la station des Arcs en Savoie dans les années 70 et 80.

03/2017

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Littérature française

Territoire comanche

C'est l'adieu aux armes d'Arturo Pérez-Reverte, alors journaliste de guerre. L'écrivain, membre de l'Académie royale espagnole, livre dans Territoire comanche, publié en 1994, et traduit pour la première fois en France, son témoignage sur la guerre dans l'ex-Yougoslavie. A 41 ans, la liste est longue des conflits qu'il a déjà couverts, d'abord pour le journal Pueblo puis comme reporter de la chaîne de télévision TVE : Chypre, guerre des Malouines, Liban, Tchad, Libye, Mozambique, Angola, conflits en Erythrée, au Salvador au Nicaragua, Roumanie, première guerre du Golfe puis éclatement de la Yougoslavie. Arturo Pérez-Reverte, a, pendant vingt ans, sillonné une planète en feu, vu la mort de près et beaucoup fréquenté le territoire comanche. Dans le jargon du métier de reporter de guerre, "c'est l'endroit où l'instinct lui dit : arrête la voiture et fais demi-tour, écrit-il. L'endroit où les chemins sont déserts et les maisons des ruines calcinées ; où l'on dirait toujours que la nuit va tomber et où l'on avance en rasant les murs en direction des coups de feu qui retentissent au loin, attentif au bruit de ses pas sur le verre brisé". Pour Reverte, le territoire comanche se trouvait dans cette Yougoslavie brisée par la guerre. C'est là qu'il a décidé d'en finir avec elle pour se consacrer à sa carrière d'écrivain. Pamphlet contre le journalisme spectacle, réflexion cruelle sur l'éthique de la presse, Arturo Pérez-Reverte dresse aussi une émouvante galerie de portraits du club très fermé des reporters de guerre, ses camarades. 75 d'entre eux périront durant le conflit dans l'ex-Yougoslavie.

03/2022

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Design

Antidesign

Les années 80 vibrionnent d'énergie. Dans leur tourbillon, une génération de créateurs a émergé, porteuse d'arts de vivre différents de ceux du passé : Mark Brazier-Jones, Franck Evennou, Elizabeth Garouste, Marco de Gueltzl, Hubert Le Gall, Thierry Peltrault, Laurence Picot, Andrea Salvetti ou encore Claude de Wulf. Afin de donner chair à cette époque en France, cet ouvrage a recueilli la parole d'un témoin de ses acteurs, Elisabeth Delacarte dont la galerie Avant-Scène est l'une des seules à avoir perduré jusqu'à aujourd'hui. Depuis bientôt 40 ans, elle défend des artistes singuliers devenus incontournables en leur domaine. De la France à l'Angleterre, l'Italie ou la Russie, les portraits fouillés qui leur sont dédiés évoquent l'ambiance et les actualités qui les accompagnent. Chacun incarne l'importance de l'artisanat d'art, et tous empruntent des chemins particuliers afin d'exprimer à leurs façons des émotions universelles. Les grands sujets d'aujourd'hui se déclinent au long de leurs parcours. On y découvre l'upcycling avant l'heure avec le fougueux Marco de Gueltzl et les débuts du libertin punk Mark Brazier-Jones, le besoin vital de nature dans les oeuvres de Frank Evennou ou du sculpteur cuisinier Andrea Salvetti, le romantisme prôné par Laurence Picot, la poésie joyeuse d'Elizabeth Garouste, la fantaisie teintée d'humour d'Hubert Le Gall. Ils ont en commun d'avoir changé de vie pour se consacrer au mobilier d'art. C'est aussi le cas d'Elisabeth Delacarte. Son point de vue personnel éclaire de l'intérieur les mutations des arts décoratifs à la fin du XXe siècle. Mettant en scène les productions de chaque artiste, des chantiers de décoration rythment le livre et laissent place à la contemplation.

12/2022

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Guides gastronomiques

La Véritable histoire des pâtes. Les dix recettes qui ont fait l'Italie et conquis le monde

Vous pensiez tout connaître des pâtes qui nous régalent depuis des années... Le livre de Luca Cesari nous plonge dans une histoire méconnue, savoureuse et pleine de surprises, à travers les dix recettes les plus populaires d'Italie : de la bolognaise à l'amatriciana, des lasagnes aux gnocchis. Savez-vous que c'est dans la prose du poète Horace au Ier siècle avant J. -C. que pour la première fois il est fait référence à des crêpes qui ressemblent à des lasagnes ? Savez-vous que les fettuccine Alfredo servis dans des couverts en or ont d'abord conquis l'Amérique grâce à Douglas Fairbanks et Mary Pickford avant de s'imposer à Rome ? Savez-vous que le pesto n'a pris sa forme presque définitive qu'en 1927 ? Savez-vous que les recettes de pâtes n'ont commencé à voir le jour dans les livres de recettes de cuisine qu'au milieu du XIXe et à s'affirmer au milieu du XXe siècle ? Qu'en moyenne les pâtes étaient cuites une demi-heure au début du XXe siècle et que la cuisson al dente est récente ? Que le débat sur l'usage du parmesan ou du pecorino, de la pancetta ou du guanciale dans la recette des carbonara fait encore des victimes parmi les gastropuristes, sans parler du scandale national quand un chef a osé mettre de l'ail dans l'amatriciana ? La véritable histoire des pâtes est à la fois une histoire culturelle de l'Italie puisée dans les bibliothèques et les livres de cuisine et une savoureuse galerie de bons vivants célèbres ou méconnus. C'est aussi un livre de recettes extravagantes ; il y en a de multiples grâce auxquelles vous apprendrez même à préparer des tortellinis à la façon du XVIe siècle !

03/2022

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Littérature française

Souvenirs

Tout le monde se souvient de Frédérick Lemaître, jeune comédien du théâtre des Funambules, que fait revivre Pierre Brasseur devant la caméra de Marcel Carné dans Les Enfants du Paradis. Pour écrire le scénario du film, Jacques Prévert avait relu les Souvenirs du plus grand comédien de l'époque romantique, roi du "boulevard du Crime" , vedette d'innombrables mélodrames oubliés mais aussi premier interprète d'Hamlet et d'Othello en français, auteur dramatique lui-même, et créateur de pièces qui marquèrent tout une époque comme Kean d'Alexandre Dumas, Ruy Blas et Lucrèce Borgia de Victor Hugo, Vautrin de Balzac, Né avec le dix-neuvième siècle, mort en 1875, celui que les spectateurs et la critique appelaient "Frédérick" depuis ses premiets triomphes a rédigé ou dicté à son fils des mémoires que ce dernier, après la mort du grand acteur, se chargea de publier. Pour être fragmentaires, ces Souvenirs n'en sont pas moins passionnants à lire, et constituent un témoignage unique sur la vie littéraire et théâtrale du dix-neuvième siècle. Ils n'avaient encore jamais été réédités depuis leur parution en 1880. Comme nous l'avons déjà fait pour les livres de Sarah Bernhardt et de Charles Dullin, nous les restituons aujourd'hui aux lecteurs dans une édition soignée, accompagnée d'une galerie d'illustrations montrant les plus grands comédiens et comédiennes dont il est question au fil des pages, avec un index des auteurs et des oeuvres évoquées. Ce texte qui fourmille d'anecdotes savoureuses, de bons mots, de confidences sur les grands auteurs que Frédérick Lemaître côtoya tous les jours, est beaucoup plus qu'un simple document. Il se lit comme le roman d'une vie et rend extraordinairement présente la personnalité d'un des plus grands acteurs français de tous les temps.

03/2023

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Thèmes photo

Parler à ceux que l’on n’écoute jamais ! Prix Caritas Photo Sociale, Edition 2022

C'est au coeur d'une unité de soins pour sans-abris que le photographe Cyril Zannettacci assiste en 2021, au déferlement de l'épidémie du Covid-19. Situé à Nanterre, aux portes de Paris, le Centre d'Hébergement et d'Assistance aux Personnes Sans-Abri (CHAPSA), lieu unique en France, accueille et accompagne des sans-abris dans un parcours de soin. Avec ses airs d'hôpital abandonné, le centre accueille des sans-abris depuis la fin du IXe siècle. N'ayant pas les mêmes ressources, ni la même réputation que la médecine classique, la médecine sociale souffre d'un manque considérable de moyens, de budgets et d'effectifs. Rationnement, voire disparition de certains produits d'hygiène, locaux vétustes, WC condamnés depuis des mois, équipe de nuit réduite à une infirmière et une aide-soignante pour quarante-huit patients... Présidé cette année Mathieu Pernot, figure reconnue en France de la photo sociale, le jury est constitué de professionnels du monde la photographie et d'experts de la lutte contre la pauvreté du Réseau Caritas France. Le prix a par ailleurs tissé un partenariat avec le Collectif Fetart (conseiller artistique du prix), la Galerie Le Château d'Eau à Toulouse, les éditions Filigranes, Picto Foundation, le magazine Polka et La SAIF. Le Réseau Caritas France, créé à l'initiative du Secours Catholique, rassemble 11 organisations engagées dans la lutte contre la pauvreté, la précarité et les inégalités. Chaque jour, 70 000 bénévoles, volontaires, salariés agissent au sein du Réseau Caritas France pour trouver des solutions et accompagner les plus fragiles. En 2020, le Réseau Caritas France a créé le Prix Caritas Photo Sociale pour encourager les photographes qui travaillent sur des sujets sociaux afin de rendre compte des difficultés des plus vulnérables et du combat qu'ils mènent pour retrouver une vie digne et autonome.

03/2023

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Haut Moyen Age (Ve au Xe siècl

Rois des Francs. Le Haut Moyen Age de Clovis à Robert le Pieux

La France aussi possède son Livre des Rois. Il commence de s'écrire durant près de cinq siècles réputés obscurs, ce haut Moyen Age où réalité et légende s'entremêlent. Traversé de contrastes saisissants, il met en scène une galerie de rois dont quelques-uns, au prix d'anachronismes et de déformations, constituent comme l'alphabet de l'histoire nationale. De la fin du Ve siècle au début du XIe, des Mérovingiens aux Carolingiens et aux premiers Capétiens, une continuité se dessine, au-delà de conjonctures mouvementées, et parfois violentes. Le royaume des Francs se forme, s'étend et s'enracine. En cette haute époque, l'obscurité, pour nous, demeure épaisse. Peu nombreux sont les médiévistes qui s'y aventurent. Pourtant, des rais de lumière viennent éclairer, de siècle en siècle, les règnes et les rois. Parmi ces derniers, certains émergent, par leur action et leur rayonnement en leur temps ; aussi, voire surtout, par les traces qu'ils ont imprimées dans la mémoire collective. Leur existence réelle se double alors d'une vie légendaire qui ne pèse pas moins que l'autre dans l'histoire. Ainsi nous souvenons-nous, fût-ce seulement par leurs noms, de Clovis et Dagobert, de Charlemagne ou de Hugues Capet, ces rois des Francs que le Christ aurait choisis pour les gouverner. Le présent volume part à la recherche de ces personnages, dans un parcours intellectuel et chronologique où la rigueur n'empêche pas la liberté de ton et un beau souci d'écriture. Dans un dialogue entre les faits et les images, il éclaire un passé trop enfoui et peut réserver quelques surprises heureuses. Alors se découvrent des éléments et des caractères originaux qui, rétrospectivement, seront placés aux fondements de la nation française, et ont nourri sa tradition.

04/2023

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Actualité médiatique internati

Toujours sur la brèche

On entre dans le livre de Lillian Ross comme on avancerait dans le musée Grévin, par une galerie d'acteurs et d'actrices. D'un article dénonçant le maccarthysme sévissant à Hollywood dans les années 1960, à une rencontre avec Julie Andrews et Al Pacino ou une partie de tennis avec Charlie Chaplin. Mais on y croise aussi des anonymes, série de jeunes gens, ainsi qu'elle les nomme, d'un bus jaune aux 'écrasemerdes' de Madison Avenue. Portraits de badauds, doux dingues, de l'histoire vraie et inouïe d'un matador né à Brooklyn au portrait d'une maîtresse d'école de Central Park. Le menu se compose aussi de quelques gros poissons, Coco Chanel, Hemingway ou Fellini. Dans cette anthologie réunissant soixante-dix ans de portraits et de reportages d'une légende du New Yorker, on décèle un sens profond de l'empathie et une écoute rare, une capacité à mêler le sérieux au trivial, l'inconnu à l'étoile sans distinction de valeur et sans déférence particulière, proche en cela d'un Gay Talese ou d'un Tom Wolfe. Parmi ses inconditionnels lecteurs, Martin Scorsese ou Wes Anderson, mais aussi J. D. Salinger qui lui écrivit un jour après la lecture de l'un de ses papiers : "C'est de la littérature, que j'aimerai toujours et n'oublierai jamais. " "Incroyablement curieuse, extrêmement courageuse, avec un sens rare de l'écoute : à travers Lillian Ross et ses mythiques reportages, nous avons la chance de nous faufiler dans l'intimité des plus grands (Chaplin, Hemingway, Truffaut, Huston). " Wes Anderson "Pour tous ceux qui s'intéressent aux films, les articles de Lillian Ross étaient et sont toujours essentiels. " Martin Scorsese

05/2022

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Histoire de l'art

L'Almanach du Blaue Reiter

En juin 1911, Kandinsky écrivait à Franz Marc : "J'ai un nouveau projet. Une sorte d'almanach avec des reproductions et des articles... et une chronique. Un lien avec le passé ainsi qu'une lueur éclairant l'avenir doivent faire vivre ce miroir... Nous mettrons une oeuvre égyptienne à côté d'un petit Zeh (nom de deux enfants doués pour le dessin), une oeuvre chinoise à côté d'un Douanier Rousseau, un dessin populaire à côté d'un Picasso et ainsi de suite. Peu à peu nous attirerons des écrivains et des musiciens." Publié à Munich en 1912, peu après que se soit tenue à la Galerie Tannhauser l'Exposition du Blaue Reiter, l'Almanach est le plus stimulant exemple du renouveau des formes esthétiques dans le domaine des arts, de la littérature, de la musique, de la scénographie, à la veille du premier conflit mondial, au moment où toutes les formes de la création s'engagent vers une remise en question dont dépendra toute la vie artistique de notre temps. Illustrés de près de 150 reproductions où sont confrontées des oeuvres de domaines et d'époques les plus différents, les textes de Kandinsky, de Marc et de leurs amis, (Macke, Bourliouk, Schoenberg, Allard, Sabaneev, etc.) constituent, comme ils le souhaitaient, les signes de "la nouvelle renaissance intérieure", les signes d'une "nouvelle époque du spirituel". Grâce à cet ouvrage "prophétique", ainsi que le dit Klaus Lankheit que sa particulière connaissance de l'histoire du Blaue Reiter qualifiait mieux que quiconque pour en être le présentateur, "cette aspiration à une synthèse de la culture, la vieille idée du Romantisme allemand — l'oeuvre d'art totale — était entrée dans une phase nouvelle de sa réalisation". Cette traduction de l'Almanach du Blaue Reiter reproduit fidèlement tous les articles et illustrations de l'original munichois.

05/2021

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Littérature française

Gobineau et le gobinisme

A la rencontre de Gobineau : Robert Dreyfus, "Gobineau, qui est-ce ?. " . Bernard Faÿ, Les légendes du comte de Gobineau Abel Bonnard, Gobineau Daniel Halévy, Jacques de Boisjoslin Le romancier : Jean Cocteau, Eloge des Pléiades Alain, Gobineau romanesque Jean Prévost, Le comte de Gobineau et l'amour Le politique et le philosophe : Albert Thibaudet, Tocqueville et Gobineau Ernest-Antoine Seillière, La philosophie religieuse de Gobineau Paul Masson-Oursel, La logique de l'Asie et l'harmonie inter-humaine selon Gobineau Jean Louverné, Gobineau sinologue Gobineau et le gobinisme : Hermann Keyserling, Réflexions sur Gobineau Elie Faure, Destin de Gobineau Clément Serpeille de Gobineau, Le gobinisme et la politique moderne Warren C. Kincaid, L'influence de l'oeuvre scientifique du comte de Gobineau en Amérique et en Scandinavie Textes : Arthur de Gobineau, Notes inédites - Le Village de Saint-Georges - Lettres à Marie Dragoumis - Lettre à dom Pedro II, empereur du Brésil Clément Serpeille de Gobineau, Gobineau et le mouvement gobiniste (Bibliographie) Léon Trotsky, Qu'est-ce que le national-socialisme ? Jean Giraudoux, Combat avec l'Ange (II) L'air du mois : Pierre Drieu la Rochelle, Une semaine à Berlin Jean Guérin, Stavisky Pierre Abraham, Dures extrémités Denis Saurat, Le monstre du Loch Ness et Hitler Georges Rotvand, Fait divers espagnol Jean Vaudal, Lectures René Daumal, Les Ballets Joos Boris de Schloezer, Prodiges musicaux Georgette Camille, Marianne Oswald Denis Marion, Une femme qu'a le coeur trop petit Antonin Artaud, Métro au Studio des Champs-Elysées Eugène Dabit, La loi de lynch aux Agriculteurs - Madame Bovary au Ciné-Opéra Denis Marion, Les Aventures du Roi Pausole, de Granowsky André Lhote, Amédée de La Patelière au Salon d'Automne Roger Brielle, Dessins de Pascin à la Galerie Krogh Pierre Abraham, J'efface tout et je recommence Charles-Albert Cingria, Navigation fluviale L. Rivier, Dictature Henri Pourrat, Janvier

04/1991