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Philoxène Boyer

Extraits

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Historique

Voleur de feu. Une vie d'Arthur Rimbaud, Tome 1

Que connaît-on de la vie d'Arthur Rimbaud ? Des fragments sont attestés et vérifiés, mais une bonne partie ne peut que se réduire à des hypothèses. Comment raconter la vie d'un homme célèbre qu'on connaît autant et si peu ? En ne racontant pas "la" vie du poète mais "une" vie d'Arthur. En remplissant les vides avec une rigoureuse imagination. D'Arthur Rimbaud, on sait qu'il est né à Charleville le 20 octobre 1854 et mort, à 37 ans, le 10 novembre 1891, à Marseille. On sait qu'il a écrit ses premiers poèmes à 15 ans, et qu'il a renoncé à la poésie vers 20 ans. On sait qu'il fut l'ami et l'amant de Verlaine. On sait qu'après un séjour tumultueux à Londres et une pérégrination à travers l'Europe, il s'est établi comme commerçant et trafiquant d'armes entre la corne de l'Afrique et l'Arabie. Il a 6 ans quand son père, officier dans l'infanterie, quitte définitivement le foyer conjugal, abandonnant sa jeune femme et ses quatre enfants. L'absence du père marquera durablement sa vie et son oeuvre. Et il n'a pas 16 ans quand la guerre éclate entre la France et la Prusse. Entre les deux, Arthur marche et marche encore, dans les prés et les bois de Roche, une ferme ardennaise appartenant à sa mère. Entre les deux, Arthur étudie. C'est un élève extrêmement brillant, collectionnant les prix d'excellence en littérature et en latin. Entre les deux, Rimbaud écrit. C'est à 15 ans qu'il publie, dans la Revue pour tous, l'un de ses tout premiers poèmes, "les étrennes des orphelins". Et c'est à 15 ans encore, en classe de rhétorique, qu'il fera la connaissance d'un tout jeune professeur de 22 ans, Georges Izambard, qui lui sera un maître et un ami...

09/2023

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Poésie

Opium à bord. Edition bilingue français-portugais

Alvaro de Campos est l'enfant frondeur parmi les hétéronymes de Fernando Pessoa, le fils emporté, cosmopolite, voyageur - ou plus rêveur que voyageur. Il est le chantre de la modernité, des machines et de la grande matrice du XXe siècle, avant de céder, dans ses poèmes plus tardifs au désabusement, et au sentiment d'échec, des rêves mal reportés sur la réalité. "Opium à bord" est son acte de naissance, mais un acte falsifié : le texte est antidaté par Pessoa pour en faire officiellement la première apparition d'Alvaro de Campos sur la scène littéraire : le jeu des masques et de la théâtralité, toujours, dans lequel éclot la sincérité de Pessoa. Mais qui est Alvaro de Campos ? Un jeune homme captif d'un navire, d'une croisière qui mouille au large du Canal de Suez en mars 1914 ; un jeune homme surtout captif de lui-même, et de l'opium impuissant à guérir son âme malade comme il l'affirme d'emblée. Tout est stable, plane comme la mer presque absente, le monde incolore et indolore - même les exotismes, les voyages en Inde n'y font rien - Alvaro de Campos est seul à se noyer, coulé par sa faiblesse, son sentiment profond d'insignifiance et son absence de talent dans ce bref poème enfiévré qui est celui d'un naufrage intérieur. A peine capable de révolte contre la vie mondaine, réglée et bien vêtue de ses compagnons de voyage, il fait tourner une mappemonde avec ennui au bout de ses doigts. Dans une divagation droguée contre le bastingage, malgré les ambitions et les délires créateurs, incapable de sauter par dessus bord, lui qui pressent l'inutilité de sa vie, Alvaro de Campos, capable seulement d'ouvrir des portes sur le vide, comprend qu'on n'est jamais "que le passager d'un navire quelconque" . Poème tendu et vertigineux, poème cloîtré qui tourne le dos au large et au voyage même qui devrait le porter, "Opium à bord" est tout autant un acte de naissance qu'un aveu de mort.

10/2021

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Puberté, sexualité

L'inceste

Plume a des parents et un frère qui l'aiment et la protègent. Mais il y a tonton. Comme le loup déguisé en mère-grand dans "Le Petit Chaperon rouge", il a l'air doux et gentil. Pourtant, il peut être vraiment méchant. Quand on ne le voit pas, tonton fait des choses interdites. Parfois, il touche le corps de Plume ou lui fait des baisers d'adulte. Parfois, c'est Plume qui est obligée de toucher le corps de tonton. Pour accompagner les trop nombreuses victimes d'inceste Plume a un oncle incestueux. Quand personne ne le voit, il touche le corps de Plume, ou la force à toucher son corps. Plume n'ose rien dire, à la fois parce qu'elle se fige quand ça arrive, mais aussi parce qu'elle a peur de mettre en colère le reste de sa famille. Petit à petit, elle change de comportement, devient colérique, personne ne comprend pourquoi. Jusqu'au jour où la maîtresse l'interroge, et Plume lui explique ce qui s'est passé. La maîtresse prévient la police, et tonton est arrêté. Ses parents, qui n'étaient pas au courant, sont choqués. Plume est triste d'avoir vécu tout cette violence. L'inceste, c'est un acte terrible qui abîme une famille. Mais on peut aller mieux avec des soins, de l'amour et du temps. En parler, c'est commencer à s'en sortir. Un documentaire à la fois concret et sensible Ce livre, grâce au fil narratif, propose une identification au héros, qui permet aux lecteurs de suivre le parcours de la petite Plume. Le livre ouvre la parole autour du sujet si tabou de l'inceste, et permettra peut-être à quelques victimes de briser le silence, en posant des mots sur ce qui s'est passé au sein de leur foyer censé être protecteur. Pour aider à se sortir de ces agressions en parlant à un adulte de confiance, ou en appelant le 119. Pour que cette violence n'existe plus, jamais.

09/2023

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Pédagogie

Une expérience de formation aux Antilles. L'aventure du CEDIF (1965-2000)

Au tournant des années 1960, le monde connaît de grands changements dont le moindre n'est pas celui de la décolonisation. Après l'Asie, les peuples d'Afrique accèdent à l'indépendance. Plus largement, les femmes et les hommes aspirent à prendre davantage en main leur destin. Les sociétés antillaises sont particulièrement parties prenantes de ce mouvement. A côté d'une prise de parole plus libre, se fait sentir le besoin de débats, d'informations et de formation. C'est dans ce contexte, qu'à l'initiative de personnalités martiniquaises (enseignants, médecins, travailleurs sociaux et médico-sociaux) est créé le Centre d'études, de documentation, d'information familiale et de formation, bien connu sous le nom de CEDIF. Face à des questions nouvelles comme celle de la limitation des naissances, les couples et les familles ont besoin de formation. L'article 2 des statuts du CEDIF décrit l'un de ses objectifs comme celui "d'aider les familles de la Martinique à résoudre les problèmes psychologiques et sociaux susceptibles de nuire soit à l'harmonie du foyer, soit à l'éducation des enfants". A partir de 1965, le CEDIF travaillera dans trois directions : la formation à la connaissance de soi et à la relation aux autres ; la conscientisation et la responsabilisation qui entraînent une nouvelle conception de la relation d'aide ; les questions autour de l'éducation à la vie et à la sexualité ; les techniques de dynamique de groupe et de conduite de réunions. Il interviendra au sein d'institutions, comme l'Education nationale, les associations sociales et médicales, et même l'Eglise catholique. De nombreuses personnes formées par le CEDIF poursuivent aujourd'hui les mêmes objectifs, en dépit de la disparition de l'association CEDIF en 2000. A travers les documents qui relatent les activités du CEDIF, le lecteur pourra retrouver, avec cet ouvrage, l'esprit et la méthode d'un organisme qui a marqué la Martinique et la Guadeloupe et dont les lignes de force sont toujours d'actualité.

10/2014

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Autres langues

Histoire de la langue swahili. De 50 à 1500 après J.-C.

Ce livre, traduit du swahili, marque à n’en pas douter une date dans la linguistique africaine. Depuis de longues années, son auteur milite pour la promotion du swahili comme langue nationale en Tanzanie, mais aussi, – ce livre en témoigne avec éloquence –, comme langue du discours scientifique et universitaire. Pour écrire l’histoire de la langue swahili, David Massamba fait appel à de nombreuses disciplines et à des arguments venus de l’archéologie et de la recherche historique tout autant qu’à des éléments tirés de discours identitaires ou à des raisonnements de type linguistique. Il se propose de repenser les origines du swahili, en passant au crible les diverses théories qui ont été émises à ce sujet. Les deux points essentiels qu’il s’efforce de prouver sont d’abord que le swahili est une langue bantoue dont la composante arabo-orientale a été surévaluée ; ensuite, il propose un nouveau scénario pour expliquer l’émergence du swahili sur la côte est-africaine. Concernant le premier point, David Massamba discute le mythe répété à l’envi qui fait du swahili une langue métisse, mélange de langues bantoues et d’arabe. Il réfute aussi l’hypothèse selon laquelle cette langue aurait d’abord été un pidgin à base arabe. En accord avec la majorité des bantousites actuels, il affirme que le swahili est une langue bantoue dans sa structure et son origine, qui a simplement intégré du vocabulaire d’origine arabe du fait de contacts sur la longue durée avec des commerçants venus de la péninsule arabique. En deuxième point, il réfute enfin l’hypothèse d’un foyer originel unique d’où aurait émergé la langue swahili avant de gagner le reste de la côte orientale de l’Afrique. David P. B. Massamba est professeur de linguistique générale à l’Université de Dar es Salaam (Tanzanie). Ancien directeur de l’Institut de recherche sur le kiswahili (TUKI), il est l’auteur de nombreux travaux de phonologie et de linguistique historique.

01/2013

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Théâtre

Iles de tempête

Après l'autonomie de l'île de Saint-Domingue obtenue par les Noirs malgré la ségrégation raciale et la répression, Toussaint Louverture fait part à Dessalines de son projet d'union de toutes les classes et de toutes les communautés de couleur. Mais Dessalines rétorque que jamais les Blancs n'accepteraient de s'unir aux Nègres et propose la cassure définitive avec la France en proclamant l'Indépendance de Saint-Domingue. Toussaint Louverture refuse, comme il refusera l'appui financier et militaire de l'Angleterre qui l'incitait à l'Indépendance. Pour bien marquer son attachement à la France, il fait interdire le vaudou, suspecté d'être un foyer de troubles ; seule l'Eglise désormais a droit de cité, avec des prières dites en latin. Toussaint Louverture s'interroge par ailleurs sur le silence de Bonaparte à qui il a déjà envoyé plusieurs messages pour l'assurer de sa loyale collaboration ; serait-il, malgré toutes ses concessions, devenu encombrant ? Moyse, l'un de ses compagnons de lutte lui reproche de tenir les mêmes propos que les colons d'hier et lui demande de distribuer les terres aux paysans. Toussaint Louverture refuse. Pendant ce temps, à Paris, Bonaparte s'inquiète de la situation dans l'île et charge le général Leclerc d'aller y rétablir l'ordre. Devant la menace de Bonaparte, Toussaint décide d'alerter toute l'Europe... Mais les consciences européennes restent sourdes. La guerre éclate : c'est un désastre pour Saint-Domingue. Toussaint Louverture décide alors d'arrêter le massacre, d'autant que l'on vient de lui apporter un message du général Brunet l'invitant, en des termes plutôt conciliants, à venir discuter de la situation dans l'île. Malgré les appréhensions de ses proches qui flairent un piège, il décide de s'y rendre : " J'ai confiance en la parole des Français "... Toussaint Louverture est arrêté par quatre policiers. Sur ordre du général Brunet ! Toussaint Louverture emprisonné au Fort de Joux où il meurt.

05/2009

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Couple, famille

Sex and Sixty. Un avenir pour l'intimité amoureuse

Trop d'hommes et de femmes pensent que, à l'instar de la vie professionnelle, leur vie amoureuse et sexuelle va inéluctablement s'arrêter après soixante ans. Ils perçoivent cette fin comme une fatalité, comme si la sexualité et l'amour étaient le monopole de la jeunesse. Pour beaucoup de gens la sexualité après un certain âge est même un sujet tabou. Depuis dix-huit mois Marie de Hennezel a mené une enquête, auprès de sexologues, de thérapeutes, recueillant aussi de nombreux témoignages d'hommes et de femmes de soixante à quatre-vingt-dix ans, et s'est plongée dans la lecture d'études publiées à travers le monde. Les conclusions de son livre sont extrêmement saisissantes et rassurantes : Marie de Hennezel y démontre clairement que, au contraire des idées reçues, nous pouvons mener une vie sexuelle épanouie après soixante ans, et que souvent elle peut être même plus riche, plus importante que celle que nous avons connue à d'autres périodes de notre vie. Les raisons de cet épanouissement sont multiples. Pour commencer, à partir d'un certain âge nous ne subissons plus de pression professionnelle quotidienne, et les enfants, qui ont grandi, quittent le foyer familial ; dès lors nous pouvons retrouver du temps pour notre couple. Nous sommes libérés de nombreuses contraintes, et notre sexualité peut se libérer à son tour. Comme en attestent les études scientifiques, une vie sexuelle active joue un rôle essentiel dans la santé physique et psychique des seniors. Elle est un facteur de longévité heureuse. Au-delà de la barrière symbolique des soixante ans, nous devons donc garder confiance dans la vie. Conserver une bonne image de nous-mêmes et une estime de soi intacte est essentiel pour rester désirants et désirables, quels que soient les modifications senties par notre corps. Marie de Hennezel nous appelle à ne pas baisser les bras. Son livre est un véritable manifeste : il faut savoir pétiller de vie et toujours vouloir savourer les bonnes choses, pour se sentir l'envie d'aimer longtemps.

03/2015

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Littérature française

Micmac. [roman

- De sorte que, à peine arrivé dans cette vallée, celui que l'on va vite appeler le locataire se laisse installer dans le premier logement qu'on lui propose ? - Oui. - Et quand on lui fait entendre qu'il y a une affaire de famille à propos de la maison, il dit qu'il ne veut rien en savoir, attitude que l'on attend d'ailleurs de lui. - C'est vrai. - Parce qu'on espère qu'en l'y impliquant malgré lui il va aider à dénouer l'affaire ? - Tout à fait. - Mais ce locataire semble avoir d'autres préoccupations, disons... sentimentales. - Disons, oui. - Pourtant, à ce que je crois comprendre, même sans cela, il n'est pas sûr qu'il chercherait à voir le piège qu'on lui tend. - Pas sûr du tout. - Il serait du genre " moins j'en sais, mieux je passe au travers "... - Il ne le dit pas, mais oui. - Du genre aussi " si ça chauffe trop, c'est bien simple, je m'en vais ". - Ce sont presque ses termes. - Très bien. Et cette affaire, cette " embrouille ", comme les gens l'appellent, serait simple s'il n'y avait l'indécision des enfants, les héritiers, à la régler, selon l'usage de là-bas... - Vous avez raison, à ce propos, le tableau du peintre, que l'on retrouvera barbouillé, en dit,.. - je vous en prie, laissez-moi continuer... Et s'il n'y avait surtout le plaisir que prennent les gens de cette vallée à tout transformer en spectacle, comme cette danse du loyer, ou en grand jeu, comme cette chasse au fils. - En effet. - Bon, bon... Finalement, on peut dire que chacun pousse ses petits appétits de pions à la vacomme-je-m'agite ? - Oui, oui. - Rien de plus, n'est-ce pas ? - Absolument rien. - De sorte qu'il n'y a qu'à regarder... - De sorte, oui, Ça vient tout juste de commencer.

12/1992

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Beaux arts

Fabriquer le regard. Marchands, réseaux et objets d'art africains à l'aube du XXe siècle

En Occident, le regard esthétisant posé sur les objets venant d'ailleurs n'est ni neutre ni spontané. Pour ce qui est des arts d'Afrique, ce regard construit s'est forgé au début du XXe siècle, dans le contexte d'une Afrique colonisée, par le biais d'actions concrètes et délibérées initiées par un petit groupe d'acteurs, mené par Guillaume Apollinaire : artistes d'avant-garde, critiques, collectionneurs et marchands. Prenant appui sur un ensemble d'archives largement inédites, le présent ouvrage se concentre sur le rôle joué par les marchands d'art au tournant du siècle dernier, dans la définition, la promotion et la circulation d'objets africains en tant qu'oeuvres d'art, en Europe et aux Etats-Unis. Cette fabrique du regard fut activée par un cercle étroit d'individus qui peuvent être considérés comme les principaux protagonistes de la création du marché des arts africains des deux côtés de l'Atlantique avant 1920 : Joseph Brummer, Robert J. Coady, Marius de Zayas, Paul Guillaume et Charles Viguier. Par le choix des oeuvres qu'ils opérèrent, les expositions qu'ils organisèrent et les ouvrages qu'ils publièrent, ils furent largement responsables de la construction du "canon" des arts africains, et influencèrent leur perception en Occident jusqu'à ce jour. Les cas de micro-histoire développés ici prennent en compte acteurs et oeuvres, les trajectoires internationales non linéaires de ces dernières ainsi que leurs modes de représentation complexes. Ils nous permettent de mettre en avant l'existence d'un marché actif et fondateur, et de définir la place de ce commerce comme foyer d'un jugement esthétique embryonnaire. En rétablissant les étapes de sa formation, au croisement de l'histoire des collections, du marché, du goût et de l'histoire coloniale, ce livre propose de réévaluer les concepts utilisés en histoire de l'art depuis des décennies pour appréhender la réception des arts de l'Afrique.

09/2018

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Littérature française

La repentance

"La Repentance" de Nissim Gérard Dahan raconte l'histoire du Rav Moshé, connu dans sa famille pour sa sagesse et son humilité. Veuf, il consacrera toute sa vie à transmettre les principes qu'enseigne la Torah. Très proche des membres de sa famille, il ne se contente pas de prier avec eux, mais il se rend également dans leur foyer, en particulier au moment des fêtes qui marquent la religion juive. Dernier membre éminent, il est aussi leur soutien financier, et les aide à gérer l'héritage familial, tant d'un point de vue moral que matériel. Malgré les difficultés de sa vie sur une terre en guerre, Moshé garde toujours le sourire. Il est le confident des malades ou des pauvres. Le Rav Moshé a également un amour profond pour les enfants. Son propre fils est mort lors d'une attaque terroriste… et malgré son chagrin, il va toujours consoler les endeuillés. Pour lui, c'est une mitsva (une bonne action) de première importance que de tendre la main à celui qui en a besoin. Sa propre vie est pourtant emplie de doute et beaucoup de questions restées en suspens trouveront enfin une réponse dans des lettres qu'il conservait précieusement, sans jamais avoir voulu les ouvrir… Affaibli par la maladie, au cours des derniers mois de sa vie, il garde cependant un esprit vif et il continue à vouloir réconforter et renforcer encore et toujours la foi de ceux qu'il croise. Ce livre sera l'occasion pour les uns de vivre de grands moments de communion religieuse et pour les autres de découvrir, grâce au lexique intégré à l'histoire, une religion dont sans doute, ils savent peu de choses. L'auteur ne nous entraîne pas uniquement sur les chemins de sa spiritualité, mais nous décrit, avec beaucoup de réalisme et de sincérité, tous les aspects d'une réelle identité culturelle. C'est donc un livre à mettre entre toutes les mains, sans distinction de religion ou de conviction, et dont je vous recommande la lecture.

06/2018

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Littérature érotique et sentim

Fantôme du passé Tome 1 : Une part de moi

Plongé dans le coeur de la Floride, la vie monotone de Scott Ashworth s'étend devant lui avec peu d'espoir d'avenir. Ses longs jours sont illuminés par l'arrivée de son nouveau demi-frère, Rylan Mahoney, qui devient rapidement l'ami dont Scott a tellement besoin. Leur relation commence juste à se développer en quelque chose de plus profond lorsque lors d'une terrible nuit, ce que Scott entend par hasard le fait s'enfuir de chez lui, pour ne jamais revenir. Six ans plus tard, Scott est maintenant le plus torride des hôtes de clubs sur la scène gay de Phoenix. Il prend ce qu'il veut, fait ce qu'il veut et surtout couche avec qui il veut. C'est la belle vie, mais le chemin parcouru pour être une célébrité locale n'a pas été aisé. Bien que les atouts physiques de Scott soient une bénédiction, c'est aussi une malédiction, la source de l'inexplicable haine que lui voue sa mère alcoolique. Rylan rêve de gloire journalistique. Il est à Phoenix, à l'affut de l'histoire d'une vie, mais le projet ne porte pas ses fruits. Ayant besoin d'argent pour payer son loyer, il accepte de travailler à la Phoenix Pride, entouré de sucettes obscènes et de préservatifs parfumés... le tout en portant un short en lamé doré moulant et un noeud papillon assorti. Lorsque les vêtements et les clés de Rylan disparaissent après son service, il est désespéré, jusqu'au moment où un étranger dans une décapotable s'arrête pour l'aider. L'homme est un "sexe sur pattes" et Rylan est ébahi lorsqu'il le reconnait - son demi-frère Scott Ashworth, disparu depuis longtemps, mais soudain plus vrai que nature. Réunis après six ans de séparation, Scott et Rylan sont déterminés à laisser le passé derrière eux, mais le destin intervient et remet leur futur en cause, une nouvelle fois.

12/2018

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Policiers

Le baptême de Billy Bean

Loin de New York et de Los Angeles, dans un de ces coins reculés des Appalaches qui sont régulièrement la risée des Américains des villes, un péquenaud ordinaire, ordinairement alcoolique, est retrouvé noyé dans un lac. Pour tout le monde, cet ivrogne de Billy Bean est mort d'une glissade. Mais Lane, cinquante-huit ans, propriétaire d'une boutique de pêche qui s'apprêtait, au même moment, à faire une prise record dans ledit lac en compagnie de son petit-fils, est persuadé qu'il s'agit d'un meurtre. En dépit de son peu d'estime pour le mort et alors que tout et tous s'y opposent - le vieux shérif qui ne veut pas de vagues avant sa retraite, son jeune adjoint peu enclin à se fier aux dires d'un ancien alcoolique qui semble se croire encore au Viêtnam, NonBob, ancien camarade d'école roué qui n'a jamais fait grand cas de la légalité et craint pour ses affaires, et Darlene, belle-fille qui a déjà suffisamment à faire pour nourrir et élever son garçon depuis que le fils de Lane a déserté le foyer -, Lane, mû par un sens têtu de la justice, cherche à en avoir le coeur net. Au risque de croiser la route de Nickel Ballew, trafiquant psychopathe qui se prend pour un prédicateur. A l'âge où un homme aspire au repos, ce vieux solitaire, soucieux de l'avenir de son petit-fils, revient alors de plain-pied dans la vie et doit se rappeler que le monde est plus grand et plus compliqué que ce coin de montagnes qu'il croyait abrité des mauvais vents. Dans une langue directe, concrète, sans fioritures, tout en actes et en dialogues tissés du parler des rednecks, Roger Alan Skipper livre, en homme mûr, un hommage gracieux et subtil à l'humanité des siens, à cette autre Amérique méconnue.

09/2015

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Histoire internationale

Paroles orphelines. Les enfants et la guerre d'Espagne

En 1937, une Espagne coupée en deux subissait les effets d'un conflit qui s'annonçait long et cruel. De nombreux enfants connurent la séparation d'avec leurs familles, ainsi que la mort d'êtres aimés. Ils furent victimes et témoins de la violence et de la vengeance qui se déchaînèrent à leurs portes ; ils durent subir le manque de nourriture, l'insalubrité et la maladie et ils éprouvèrent les effets des bombardements... D'autres encore durent fuir. Entre 30000 et 50000 enfants participèrent au premier exil du peuple espagnol dans les pays qui les accueillirent pour les mettre à l'abri de la guerre. C'est en France, en Angleterre, en Belgique, au Mexique ou en Russie que ces enfants espagnols évacués trouvèrent un nouveau foyer. En raison de ce qu'elle représentait en ces temps de lutte idéologique acharnée entre fascisme et communisme, la Russie suscita à la fois l'admiration et de violentes critiques. Elle enflamma les consciences et secoua les coeurs. Presque quatre-vingts ans plus tard, ce livre reconstruit l'histoire de ces enfants, de ceux qui sont restés en Espagne mais plus particulièrement de ceux qui durent tout abandonner pour survivre et qui ne sont jamais revenus. L'ouvrage s'appuie sur des lettres, des journaux intimes, des cahiers, des rédactions et des dessins que ces enfants ont alors écrits ou composés, d'une écriture ou d'un geste tremblants et maladroits. Ce sont des témoignages impressionnants de cette époque convulsée qui garde à jamais la trace d'une histoire faite de rencontres et de séparations, de passions et de répressions, d'espérances et de souffrances et où, au-delà du bien et du mal et des clivages idéologiques des deux camps en présence, perdure le souvenir de ces enfants dont le seul désir aura été de vivre en paix et de récupérer cette enfance que la guerre leur avait volée.

06/2016

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Policiers historiques

Un Noël à Eaton Square

Que se trame-t-il réellement chez les Harcourt ? Alors qu'elle s'apprête à quitter le foyer de Charlotte et Thomas Pitt où elle travaille, la domestique Gracie reçoit la visite de Millie, la fille d'une de ses amies, et ce, juste avant Noël. Millie a peur : des objets disparaissent de la cuisine où elle est employée, et elle ne peut risquer d'être mise à la porte car elle n'a nulle part où aller depuis la mort de sa mère, et ne saurait où chercher une autre position. Gracie décide donc de l'aider à éclaircir ce mystère et se rend dans la maison en question. Gracie se présente donc chez les patrons de Millie, sous prétexte que cette dernière est malade et qu'elle vient la remplacer. Tout semble normal, mais Gracie voit bien que quelque-chose cloche. Après avoir interrogé plusieurs des membres du personnel de la maison, elle apprend que jamais personne ne s'occupe " d'elle ". Mais qui est " elle " ? Au fur et à mesure de ses discussions, Gracie découvre qu'une vieille femme est enfermée dans une chambre d'une aile isolée de la maison. Il s'agit de la mère du maître de maison, dont les domestiques s'occupent comme ils peuvent dans le dos de leurs patrons. Ces derniers, loin de prendre soin de la vieille dame, semblent chercher à précipiter sa mort. De plus, le couple se dispute souvent et Gracie les surprend à discuter argent, se demandant lequel de leurs employés ils devraient renvoyer afin de faire des économies. L'enquêtrice doit comprendre ce qui se trame réellement dans cette maison et découvrir qui vole dans les cuisines, et ce avant Noël, puisqu'elle a promis à sa famille qu'elle serait de retour pour cette date ; Gracie se retrouve donc dans un dilemme, entre partir même si le mystère n'est pas résolu et faire risquer le renvoi à ses collègues temporaires et manquer les fêtes de fin d'année avec ses propres enfants.

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Littérature scandinave

Hanna et ses filles

Une magnifique saga familiale empreinte, malgré la rudesse des moeurs et des paysages, de compassion, d'humour et d'une subtile poésie. Un classique de la littérature suédoise, introuvable depuis des années. Une fresque familiale devenue bestseller international Au chevet de sa mère Johanna, Anna égraine leurs souvenirs communs. Ainsi prend forme la vie de trois générations de femmes, depuis la grand-mère, Hanna, et, avec elle, celle des contrées nordiques reculées. Dans le Dasland, près de la frontière norvégienne, à la fin du siècle dernier, la tuberculose fait rage, la famine aussi. Hanna est engagée comme bonne à tout faire dans la ferme de son oncle. Violée à douze ans par son cousin, mère d'un fils bâtard à treize ans, Hanna est traitée comme la putain du village. A l'église, elle doit porter le fichu réservé aux prostituées. Pourtant, un étranger, plus âgé qu'elle, l'épouse. Il devient le meunier du torrent. Quand il meurt, elle est obligée de partir pour la grande ville de Göteborg. Ouvrière en boulangerie, elle ne s'habituera jamais à sa rupture avec le monde paysan, archaïque et superstitieux, qui s'est pourtant montré si cruel envers elle. Johanna, sa fille, grandit entre sa mère qu'elle méprise et ses frères ivrognes. Mais elle trouve du travail aux halles et peut s'émanciper. Mariée à un contremaître des chantiers navals de Göteborg, devenue une mère au foyer qui " a tout pour être heureuse ", elle se laisse étouffer par l'autorité de son mari. Anna, intellectuelle engagée, pense être libre de ses choix. Cependant, près de divorcer d'un homme qui l'a beaucoup trompée mais qui lui est toujours attaché, confrontée à la mort de sa mère, elle comprend que le mystère subsistera toujours. On ne peut se couper de ses racines. Une magnifique saga familiale empreinte, malgré la rudesse des moeurs et des paysages, de compassion, d'humour et d'une subtile poésie. Première édition : Ramsay, 1999.

03/2022

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Psychanalyse

Cahiers jungiens de psychanalyse n°156 : Contagion / Contamination - Automne-Hiver 2022-2023

Les thèmes de la contagion et de la contamination ont été fortement constellés par la pandémie du Covid 19. Les deux expressions, que Jung utilise dans les champs langagier, transférentiel et archétypique, qualifient des phénomènes intérieurs et extérieurs, où règnent l'indifférenciation aveugle, la confusion et la transmission inconsciente. Ce Cahier les aborde dans un double registre, collectif et individuel ; la contagion dans et par le collectif d'un côté, qu'elle soit en lien avec les représentations liées à la pandémie ou en rapport avec les guerres actuelles (Syrie, Ukraine) et à leur destructivité ; la contamination de l'autre, par l'activation de contenus inconscients chez un individu ou entre individus. Jung la désigne tour à tour comme infection psychique, participation mystique, bain transférentiel ou commune inconscience. Les auteurs de ce Cahier s'attachent à esquisser des voies de dégagement de ce qui apparaît comme un élément constitutif du psychisme. Toutes misent sur les capacités de conscience de l'individu et sur le travail psychique porteur d'un potentiel transformateur et libérateur. Editorial - Véronique Beldent, Laurence Lacour, Christian Marnette, Samira Richer-Villar Images de rêve autour de la maladie et la guérison - Aniela Jaffé, Carl Gustav Jung Autour du Phénix - Véronique Beldent Contagion dans un foyer pour demandeurs d'asile et dans un pays d'accueil : perspective de la psychologie analytique, application thérapeutique dans le cas clinique d'un enfant syrien - Maria Giovanna Bianchi Paranoïa : La folie qui fait l'histoire - Préface à l'édition française - Luigi Zoja La guerre des symboles - Dmytro Zaleski Fragments d'une "rêverie photographique" , ombres portées du transfert - Ingrid Berckmans La contamination et Marguerite Duras - Christiane Fonseca Portfolio - Maryse Dardaillon Mon expérience du début de la pandémie de COVID-19 en Italie - Antonio Karim Lanfranchi Plaie mobile n'est pas un jeu d'enfant - Carole Mercier Coronavirus : l'activation d'archétypes du mal provoque-t-elle un excès de souffrance psychologique ? - Nancy van den Berg-Cook Rêver la pandémie - Delphine Renard Hommage à Denyse Lyard - Brigitte Allain Dupré Bloc-notes - Delphine Renard Revue des revues - Laurence Lacour

12/2022

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Sociologie du travail

Professionnaliser l'intime. Le travail à domicile : réalité et complexité

" L'auteure de cet ouvrage est une curieuse de la vie. Elle nous emmène là où nous n'aurions pas pensé aller. Nous découvrons celles qui sont dans une maison qui n'est pas à elles, dans une famille qui n'est pas la leur, à aimer un enfant qui n'est pas le leur mais qu'elles aiment comme le leur. Cette situation crée un sujet vaste, complexe et bien souvent ambigu qui est présenté avec humanité et de réelles références culturelles. Nous sommes entre le don de soi et le domestique, entre le banal et l'essentiel. Une déclinaison de différents termes essentiel concernant "la femme à la maison" et ses différentes fonctions nous situent les fondamentaux de cette situation. Une recherche sur les activités féminine d'éducation, de care, d'entretien de la maison, d'ingéniosité demandée à la femme pour assumer les différentes dimensions de ses fonctions de "maîtresse" nous invite à découvrir une rétrospéctive sociologique de la femme au foyer. Nous apprenons l'histoire des nourrices, entre la mythologie et certaines fictions issues de la littérature enfantine ou des romans qui furent portés au cinéma ? ; combien les nourrices furent et sont encore importantes ! Mais ce sont les témoignages de ces femmes-assistantes parentales qui sont l'essentiel de cet ouvrage. L'auteure leur laisse la parole. Chacune nous entraine au coeur du sujet : l'amour inconditionnel pour un enfant qui n'est pas le sien. Ces multiples témoignages au coeur d'un réseau familial, où ce sont elles qui font les tâches invisibles, expriment un réel choix de leur part. L'ensemble de cet ouvrage est illustré, mettant en relief la diversité des situations qui donnent place aux enfants. L'auteure n'est pas une rêveuse Elle fait des propositions pratiques, reprenant un des termes de son titre : la professionnalisation. " Extrait de la préface de Bernadette Moussy

01/2023

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Littérature hébraïque

Une femme fuyant l'annonce

Ora, une femme séparée depuis peu d’Ilan, son mari, quitte son foyer de Jérusalem et fuit la nouvelle inéluctable que lui dicte son instinct maternel : la mort de son second fils, Ofer, qui, sur le point de terminer son service militaire, s’est porté volontaire pour « une opération d'envergure » de 28 jours dans une ville palestinienne, nouvelle que lui apporteraient l’officier et les soldats affectés à cette terrible tâche. Mais s’il faut une personne pour délivrer un message, il en faut une pour le recevoir, pense Ora. Tant que les messagers de la mort ne la trouvent pas, son fils sera sauf. Aussi décide-telle, sans aucune logique, pour conjurer le sort, de s’absenter durant ces 28 jours en se coupant de tout moyen de communication qui pourrait lui apporter la terrible nouvelle. Ayant prévu une randonnée à travers le pays avec Ofer, elle part malgré tout. Au passage, elle arrache à sa torpeur Avram, son amour de jeunesse (le père d’Ofer ?) et l’emmène avec elle sur les routes de Galilée pour lui raconter leur fils. Elle espère maintenir en vie son enfant par la trame de mots qui dessinent sa vie depuis son premier souffle, et lui éviter ainsi le dernier. Le périple ici est l’occasion d’évoquer le passé : à mesure qu'Ora et Avram arpentent le pays à la beauté étonnante, se reconstitue le fil de la mémoire et des secrets qui enserrent les personnages. Ora, Ilan et Avram s’étaient liés, adolescents, pendant la guerre des Six Jours, dans un hôpital où ils étaient tous trois à l'isolement, alors que les combats faisaient rage à l’extérieur. C’est là que se sont noués les destins de chacun. Le stratagème de la mère réussira-t-il à préserver la vie du fils ? Quoi qu’il lui arrive, le récit le fait renaître avec une vigueur nouvelle.

08/2011

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Policiers

MotherCloud

Glaçant et actuel, un thriller d'anticipation troublant de crédibilité, plus réaliste encore que 1984 ; le futur classique d'une génération, qui rend hommage aux oeuvres de Ray Bradbury, Margaret Atwood, Ursula K. Le Guin ou Eugène Zamiatine. Cloud n'est pas seulement un lieu de travail. C'est un lieu de vie. Cloud est la solution à tous vos problèmes. Paxton n'aurait jamais pensé se retrouver là, dans ce hall de gare désaffecté, face à cet écran chargé de lui faire passer un entretien pour intégrer le Cloud. Cloud, cette superstructure de la vente en ligne, devenue incontournable depuis que les dernières émeutes ont rendu les magasins infréquentables. Ironie du sort, la planche de salut de Paxton, et de millions d'autres, est aussi la boîte qui a coulé sa petite entreprise. Zinnia, elle aussi, n'aurait jamais pensé mettre les pieds dans une unité MotherCloud. Mais son projet est bien différent ; une révolution est en marche dont elle est le bras armé. Pénétrer les murs du Cloud n'est qu'un premier pas pour infiltrer le système, pour détruire Gibson, son charismatique leader. Et Paxton pourrait l'y aider ; même si cela implique de le sacrifier... Mais comment ébranler la bête ? Dans cet univers où tout est calculé, paramétré, surveillé, guidé, où l'humain et l'individu disparaissent au profit de la rentabilité, de la productivité, il est impossible de dévier, impossible de penser, impossible même de tuer. Rendre le monde meilleur. Et si c'était possible ? Jusqu'où Cloud est-il prêt à aller pour servir sa propre utopie ? Où se logent ses failles ? Dans cet univers où tout est calculé, paramétré, surveillé, où l'humain disparaît au profit de la rentabilité, où l'individu n'est qu'un algorithme, Zinnia et Paxton réalisent bientôt qu'il est impossible de dévier. A moins d'être prêt à se sacrifier ? Car derrière sa façade d'entreprise idéale, MotherCloud est une machine à broyer, impitoyable à l'égard de ceux qui oseraient se rebeller.

03/2020

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Littérature française

L'Odeur d'un père

L'Odeur d'un père compte parmi les textes les plus personnels de Catherine Weinzaepflen, romancière et poète reconnue. Il lui a fallu des années pour aller au plus près d'elle-même et aborder la figure de son père, du courage pour sortir ainsi de l'artifice qu'offre la fiction et du jeu de la poésie. Suivant la trace de sa mémoire olfactive, l'autrice fait ressurgir les fragments d'une enfance tiraillée entre plusieurs pôles. A l'âge de onze ans, elle quitte Strasbourg où sa mère s'est installée avec elle après avoir soudainement quitté le foyer conjugal, et se rend en Centrafrique pour passer les vacances scolaires dans la maison que son père partage avec sa nouvelle épouse au bord d'un lac. Quoi que jouissant de prérogatives coloniales, il y mène une vie simple. L'odeur du père est celle, opiniâtre et agressive, de l'aftershave Gillette Bleu mêlé à la lotion Pantène contre la chute de cheveux ; mais aussi, plus douce, la fragrance du savon Camay rose. Livre de réconciliation autant que " Lettre au père ", ce récit à la première personne porte un regard rétrospectif humain sur le déclin d'une figure paternelle, sans en épargner les aspects les plus brutaux. A l'horizon, les vestiges du temps passé à Bangui, berceau d'une enfance africaine débordante de vitalité, à jamais présente dans la chair du souvenir. " Comment pourrais-je dormir en pleine journée ? Aujourd'hui je vis la sieste comme un luxe, à douze ans je suis tenaillée par une pulsion de mort. Alors je repousse ces siestes mortifères en écrivant. Je vois encore le grand cahier cartonné à couverture marbrée vert et noir, les pages à petits carreaux. J'ai le souvenir de poèmes et de collages, d'une sorte de journal codé, car je me sais sous surveillance. C'est néanmoins à l'heure de la sieste que je commence à écrire en Afrique, prémisses d'une activité qui déterminera ma vie. " C.W.

01/2021

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Littérature française

Prohartchine. Une nouvelle de Fédor Mikhaïlovitch Dostoïevski

M. Prohartchine est un "pauvreriche" . Cette nouvelle est tirée de l'histoire véridique d'un avare lue dans les journaux de la capitale, un "nouvel Harpagon mort en pauvreté sur des monceaux d'or. C'était un conseiller titulaire en retraite. Il ne payait que trois roubles par mois pour loger dans un coin derrière le paravent. Il se plaignait toujours de sa pauvreté et la dernière année avant sa mort il ne paya pas son loyer. Il se refusait des mets chauds même aux derniers jours de sa maladie. Après sa mort, on trouva dans ses effets cent soixanteneuf mille vingtdeux roubles en argent et en billets de banque" . La lecture de ce fait divers impressionna Dostoïevski. Il poursuit : "C'est alors que j'ai vu passer dans la foule une figure non réelle, mais fantastique. Elle portait un vieux manteau qui lui servait sûrement de couverture pendant la nuit. Elle me croisa et cligna en me regardant de son oeil mort, sans lueur et sans force, et je compris que c'était le même Harpagon qui était mort avec son demimillion ! Et voici qu'un personnage surgit devant moi, très semblable au Chevalier Avare de Pouchkine. Il me sembla soudain que mon S. était un personnage colossal. Il quitta le monde et toutes ses tentations et se retira derrière son paravent. Qu'estce, pour lui, que tout ce vain clinquant, tout notre luxe ? A quoi bon la commodité et le confort ? Non, il n'en a pas besoin, il possède tout cela sous son oreiller, sous sa taie non changée depuis l'année dernière. Il n'a qu'à siffler, et tout ce dont il a besoin lui viendra en rampant. S'il le veut, maintes personnes lui adresseront des sourires attentifs. Il est audessus de tous les désirs... Mais pendant que je rêvais ainsi, il me sembla que je volais Pouchkine".

01/2023

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Cinéastes, réalisateurs

Avec John Cassavetes

Je ne crois pas que Cassavetes puisse laisser qui que ce soit indifférent. Encore faut-il se lancer dans ses films. Je me demande s'il n'y aurait pas des gens que ce cinéma pourrait inquiéter. Je comprendrais en tout cas qu'on puisse avoir un peu peur de se lancer. C'est peut-être pour ça que j'ai écrit ce livre. Pour que l'on comprenne qu'il n'y a pas de risque majeur. Et puis, peut-être que cet ouvrage peut accompagner la découverte de ces films, on ne sait jamais. Peut-être aussi que ce texte donnera envie à certains de se replonger dans cette énergie folle que sont les films de Cassavetes. Que le lecteur se rassure, ce livre n'a pas vocation à donner des leçons ni à imposer un sens quelconque. Je pense qu'il peut en revanche servir comme un petit plan que l'on aurait griffonné sur un coin de table, en fin de soirée. De toute façon, faudrait être bien con pour essayer de figer Cassavetes dans une interprétation car il reviendrait des morts pour tout casser. L'oeuvre du cinéaste est trop vaste, c'est un flux si puissant qu'on peut seulement apprendre à ne pas s'y noyer, de là à parvenir à un faire un dos crawlé, c'est une autre histoire. Cassavetes interdit d'étaler sa science pour briller dans les salons, pourtant y en a encore qui essaient. Comme ça m'énerve, j'ai préféré opter pour cette forme très libre qui veut se couler dans l'oeuvre. Je ne sais pas si j'y suis parvenu, mais c'était mon objectif. Et c'était plaisant de se sentir un peu plus proche de tous ces personnages. J'espère que le lecteur vivra quelque chose d'un peu similaire. Quentin Victory Leydier 100 photogrammes noir et blanc des films

02/2023

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Monographies

Hot... Le jardin des gens de mer, histoire d'une disparition

HOT, trois lettres rescapées de l'enseigne d'un ancien hôtel sur le port pétrolier de Lavéra. En reconstituer l'histoire, tel est l'enjeu de ce récit graphique. Un voyage à tâtons dans les méandres d'un processus inéluctable. Là, sur la rive du chenal de Caronte, on est aux confins du bassin méditerranéen et au coeur d'un complexe industriel. Un territoire qui n'a pas a priori vocation à accueillir quelque vision poétique, et pourtant... La construction d'un foyer pour les gens de mer dans les années soixante aura été un événement dans cet univers de travail âpre. Ce lieu chaleureux a vu passer des marins du monde entier en escale et de nombreux habitants des villes alentour. Mais avec le développement du réseau de pipelines dédiés au pétrole et l'évaluation des risques industriels majeurs du site, la démolition de rétablissement s'est un jour imposée. C'est aussi de la fin de cette aventure dont il est question : la disparition, le retour au socle et l'empreinte laissée par ce bâtiment singulier acquis durablement à la mémoire du lieu. Et là, comment décrire l'absence ? Il faut trouver les mots pour dire les odeurs et les sensations, prendre le temps de dessiner cette architecture toujours moderne et déjà mise au rebut, laisser les souvenirs surgir, récolter plantes et matériaux qui feront trace à leur tour, décrire le paysage et photographier pour témoigner de la violence de la destruction. Le récit s'appuie sur une enquête obstinée de plus d'une décennie : recherche des acteurs, gérants, cuisiniers, employés de l'hôtel, clients qui y ont dormi une nuit, comme autant de personnages... Et puis, collecte des reliques "archéologiques" du chantier de déconstruction et du moindre document, en restant à l'écoute de rencontres plus ou moins provoquées... Ainsi, les indices accumulés de destins croisés sortent de l'oubli, le bâtiment ressuscite, la disparition prend sens, un jardin renaît...

02/2021

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Littérature anglo-saxonne

La tempête que nous avons déchaînée

Couvrant des années de douleur et de triomphe, racontées du point de vue de quatre personnages inoubliables, La Tempête que nous avons déchaînée est une saga éblouissante sur les horreurs de la guerre, la difficulté des relations entre les colonisés et leurs oppresseurs, et l'ambiguïté des notions de bien et de mal lorsque la survie est en jeu. Malaisie, 1945. La famille de Cecily Alcantara court un terrible danger : son fils de quinze ans, Abel, a disparu, et sa fille cadette, Jasmin, doit s'enfermer chaque jour au sous-sol pour échapper au sort des jeunes filles de son âge, contraintes d'offrir du "réconfort" aux hommes de l'armée japonaise. Quant à sa fille aînée, Jujube, qui travaille dans une maison de thé fréquentée par des soldats japonais, elle nourrit une colère de plus en plus difficile à cacher. Cecily sait deux choses : tout est sa faute, et sa famille ne doit jamais apprendre la vérité. Dix ans auparavant, Cecily aspirait à être plus que la femme au foyer d'un bureaucrate modeste dans la Malaisie colonisée par les Britanniques. Une rencontre fortuite avec le charismatique général Fuijwara l'a entraînée dans une vie d'espionnage, à poursuivre ses rêves d'une "Asie pour les Asiatiques" . Une décennie plus tard, alors que la guerre atteint son apogée, ses actions l'ont rattrapée. Sa famille est au bord de la destruction, et elle est prête à tout pour la sauver. Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Sarah Tardy A propos de l'autrice Vanessa Chan est née et a grandi en Malaisie. Ses nouvelles ont été publiées dans diverses revues, et elle a reçu la bourse Stanley Elkin 2021 à la Conférence des écrivains Sewanee. La Tempête que nous avons déchaînée est son premier roman. Vendu aux enchères dans treize pays en moins d'une semaine, il sera finalement traduit dans une vingtaine de langues.

04/2024

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Auvergne

La maison aux chiens

Une maison perdue dans la campagne, une meute de chiens au fond d'un jardin, une famille d'accueil fruste qui ne sait pas comment aimer les gosses qui lui sont confiés. Et pourtant... Au contact de la nature et d'une certaine forme de tendresse, les enfants vont apprendre à vivre. Années 90, une maison perdue dans la campagne auvergnate, entourée de chenils. Ici, la vie s'organise autour des chiens plus que des habitants. Atalante, âgée de neuf ans, doit y être gardée après l'école par Geneviève et Francis. Ce couple rustre, un homme taiseux et une femme trop nerveuse, élève les enfants comme ses chiens. Leur éducation est empreinte de rudesse. Cette maison accueille des enfants de passage ou placés par les services sociaux. Il y a Roman, que l'on a dû éloigner d'une famille violente, Nelson et Grégory, deux frères aux problèmes de comportement. Ces enfants arrivent avec leur passé, souvent traumatique, et vont devoir apprendre à vivre ensemble. Ils devront également cohabiter avec la fille de leurs parents d'accueil, Angélique, qui peine à trouver sa place dans la meute. Peu à peu, les enfants prennent part à la vie de cette famille hors norme, entre parties de chasse et de pêche, au contact de la nature. Contraints à la cohabitation, ils vont trouver des repères et de l'amour dans ce foyer rural. Cette maison va devenir leur abri, seul élément stable de leur vie. Mais ce refuge est menacé par le regard des autres : les services sociaux, les familles, les voisins, l'école... et au fil des années, les enfants vont rejeter leurs parents d'accueil, et se confronter aux difficultés de l'adolescence jusqu'au drame qui va les séparer. Des années plus tard, la vie les conduit à nouveau sur les lieux de leur enfance. Les liens qu'ils ont tissés les ramèneront auprès de cette maison...

09/2023

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Littérature française

La comedie humaine. Esther heureuse

" En 1824, au dernier bal de l'Opéra, plusieurs masques furent frappés de la beauté d'un jeune homme qui se promenait dans les corridors et dans le foyer, avec l'allure des gens en quête d'une femme que des circonstances imprévues retiennent au logis. Le secret de cette démarche, tour à tour indolente et pressée, n'est connu que des vieilles femmes et de quelques flâneurs émérites. Dans cet immense rendez-vous, la foule observe peu la foule, les intérêts sont passionnés, le désoeuvrement lui-même est préoccupé. Le jeune dandy était si bien absorbé par son inquiète recherche, qu'il ne s'apercevait pas de son succès : les exclamations railleusement admiratives de certains masques, les étonnements sérieux, les mordants lazzis, les plus douces paroles, il ne les entendait pas, il ne les voyait point. Quoique sa beauté le classât parmi ces personnages exceptionnels qui viennent au bal de l'Opéra pour y avoir une aventure, et qui l'attendent comme on attendait un coup heureux à la Roulette quand Frascati vivait, il paraissait bourgeoisement sûr de sa soirée ; il devait être le héros d'un de ces mystères à trois personnages qui composent tout le bal masqué de l'Opéra, et connus seulement de ceux qui y jouent leur rôle ; car, pour les jeunes femmes qui viennent afin de pouvoir dire : J'ai vu ; pour les gens de province, pour les jeunes gens in- expérimentés, pour les étrangers, l'Opéra doit être alors le palais de la fatigue et de l'ennui. Pour eux, cette foule noire, lente et pressée, qui va, vient, serpente, tourne, retourne, monte, descend, et qui ne peut être comparée qu'à des fourmis sur leur tas de bois, n'est pas plus compréhensible que la Bourse pour un paysan bas- breton qui ignore l'existence du Grand-Livre. A de rares exceptions près, à Paris, les hommes ne se masquent point : un homme en domino paraît ridicule".

02/2023

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Littérature française

Esther heureuse

" En 1824, au dernier bal de l'Opéra, plusieurs masques furent frappés de la beauté d'un jeune homme qui se pro- menait dans les corridors et dans le foyer, avec l'allure des gens en quête d'une femme que des circonstances imprévues retiennent au logis. Le secret de cette démarche, tour à tour indolente et pressée, n'est connu que des vieilles femmes et de quelques flâneurs émérites. Dans cet immense rendez-vous, la foule observe peu la foule, les intérêts sont passionnés, le désoeuvrement lui-même est préoccupé. Le jeune dandy était si bien absorbé par son in- quiète recherche, qu'il ne s'apercevait pas de son succès : les exclamations railleusement admiratives de certains masques, les étonnements sérieux, les mordants lazzis, les plus douces paroles, il ne les entendait pas, il ne les voyait point. Quoique sa beauté le classât parmi ces personnages exceptionnels qui viennent au bal de l'Opéra pour y avoir une aventure, et qui l'attendent comme on attendait un coup heureux à la Roulette quand Frascati vivait, il paraissait bourgeoisement sûr de sa soirée ; il devait être le héros d'un de ces mystères à trois personnages qui com- posent tout le bal masqué de l'Opéra, et connus seulement de ceux qui y jouent leur rôle ; car, pour les jeunes femmes qui viennent afin de pouvoir dire : J'ai vu ; pour les gens de province, pour les jeunes gens inexpérimentés, pour les étrangers, l'Opéra doit être alors le palais de la fatigue et de l'ennui. Pour eux, cette foule noire, lente et pressée, qui va, vient, serpente, tourne, retourne, monte, descend, et qui ne peut être comparée qu'à des fourmis sur leur tas de bois, n'est pas plus compréhensible que la Bourse pour un paysan bas-breton qui ignore l'existence du Grand-Livre. A de rares exceptions près, à Paris, les hommes ne se masquent point : un homme en domino paraît ridicule. En ceci le génie de la nation éclate... ".

02/2023

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Actualité politique internatio

Liberté, ma dernière frontière

Menacé par les talibans, Zazai a fui l'Afghanistan lorsqu'il avait 15 ans. En traversant huit pays, il a mis plus de six mois à parvenir en France par l'intermédiaire d'un réseau de passeurs peu scrupuleux. Ce livre retrace son éprouvant périple, semblable à celui de milliers de migrants. La fuite miraculeuse d'un jeune Afghan devenu citoyen français Né à Paktia, village afghan au pied des montagnes, Zazai vit avec son père, berger et instructeur religieux, sa mère et son petit frère Hilal. Il doit interrompre sa scolarité au bout de trois ans car les talibans, qui gagnent du terrain dans le pays depuis 1994, recrutent les garçons à la sortie de l'école. Il n'a que 15 ans quand il doit fuir l'Afghanistan. C'est le début pour lui d'un long et périlleux voyage de plus de six mois pour rejoindre la France par l'intermédiaire d'un réseau de passeurs peu scrupuleux. Le Pakistan, où il rencontre Wakas et Sohail, 13 ans, deux réfugiés pachtounes comme lui ; puis l'Iran, la Turquie, où il sera pris en otage ; la Bulgarie, où il sera emprisonné ; la Hongrie, où il finira en camp de rétention ; l'Italie et son foyer pour mineurs ; et enfin, la France. Ce livre raconte ce périple jonché d'épreuves, à l'image de ce que vivent la plupart des migrants. Malgré tout, Zazai et ses deux amis ont toujours gardé espoir. Une force qui les empêche de jamais baisser les bras. Une leçon de vie et de fraternité. " Zazai nous le dit : même si l'on regarde ailleurs, l'exil continue, comme les guerres et les persécutions. [... ] Mais ce livre nous le rappelle : une tradition d'accueil perdure dans le monde et en France en particulier, des citoyens se battent pour que soient respectés les droits humains, bien souvent avec succès. " (extrait de la préface de Xavier Emmanuelli)

01/2022

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Littérature française

En Kabylie

Nos amis d'Alger nous disaient : Aller en Kabylie et au Désert ! y pensez-vous ? Le Sud est en fermentation. Les marabouts fanatiques annoncent partout l'arrivée du Moule-Saâ [Le maître de l'heure. ], qui, venant de l'Ouest, du Maroc, du Gharb, du Mogreb-el-Aksa, doit, avec son yatagan, couper la tête à tous les Roumis [Chrétiens. ]. Réfléchissez que nous sortons du Rhamadhan [Le feu qui purifie. ], et qu'à ce jeûne rigoureux du neuvième mois s'ajoutent les excitations du printemps pour agiter les ferments de haine et de révolte que tout Arabe ou tout Kabyle puise dans le lait de sa mère. Restez donc parmi nous, à Alger la bien gardée, qui, en avril, n'est que parfum et lumière. Où trouverez-vous un ciel plus pur, un air plus doux ? N'allez pas vous jeter dans un coupe-gorge. Mais à ces exhortations de l'amitié prudente, le Général ne répondait que par un dédaigneux sourire. Comment, faible femme, supporteriez-vous les fatigues d'un pareil voyage ? Ignorez-vous que jamais un phaéton, ni même le plus méchant des voiturins, n'a pu gravir les pentes kabyles ? Quelques chevaux ont tenté l'escalade, mais presque tous s'y sont cassé les reins. La route est bonne jusqu'à Tizi-Ouzou, et les cochers d'Alger vous y mèneront. De Tizi-Ouzou au fort National, il y a un chemin très-pittoresque, dit-on, que l'armée du maréchal Randon tailla, en 1857, dans les flancs de la montagne ; mais vous ne pourrez vous y aventurer qu'avec huit ou dix mulets du train. Vous courrez le risque de vous noyer dans le Sébaou, grossi par les torrents d'hiver et qu'il faut passer à gué. Après cela, rien que des escarpements abruptes, des précipices effroyables, où les plus fortes têtes gagnent le vertige, et que les mulets eux-mêmes hésitent à franchir quand il pleut, car il suffit d'une glissade pour s'aller briser en morceaux au fond d'un abîme de mille mètres.

03/2024

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Biographies

Le diamant d'Edouard Glissant

Un livre sensible et personnel sur les traces d'un écrivain majeur de notre temps. Qui sait l'importance de la ville du Diamant dans la vie et l'oeuvre du poète penseur du Tout-Monde, Edouard Glissant ? Qu'est-ce qu'une maison, un havre, pour un écrivain nomade qui a parcouru le globe ? Né à Bézaudin en 1928, ayant grandi au Lamentin, Edouard Glissant choisit dans les années quatre-vingt-dix le sud de sa Martinique pour y séjourner plusieurs mois par an. En 1997, il y trouve son amer : une petite maison créole, face au Rocher du Diamant. Disparu en 2011, il repose au cimetière du Diamant. Entrer dans la poétique d'Edouard Glissant en interrogeant ce port d'attache, c'est le voyage auquel nous convient Valérie Marin La Meslée, lectrice et disciple de Glissant, et Anabell Guerrero, photographe, artiste et amie du poète. Ensemble, elles sillonnent le bourg et sa plage ardente au lever du soleil, plongent sous le Rocher volcanique, s'arrêtent sur la tombe de l'écrivain, gravissent le Morne Larcher, sur les pas de Césaire et de Glissant venus rencontrer les gouffres de l'Histoire au Cap 110, mémorial des esclaves naufragés d'un navire négrier, épisode récurrent dans l'oeuvre du romancier. Ce livre, nourri de rencontres, entend restituer des présences, visibles et invisibles, mettre au jour les différentes facettes du Diamant, s'imprégner de son histoire comme de sa nature, faire entendre les Diamantinoises, famille, amis et témoins, si souvent réunis autour de l'écrivain sur la terrasse de sa maison-bateau, foyer de création et d'imaginaires mêlés. Sont ici réunis mots et photographies pour partager avec les lecteurs cette terre magnétique où la pensée du Tout-Monde a rencontré son paysage. Se croisent visions, émotions, songeries, confidences, souvenirs, anecdotes, en laissant toute sa place à la langue poétique d'Edouard Glissant.

01/2024