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Brian Laban

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Essais

Incertitudes en psychanalyse

Comme toujours dès qu'on décentre durablement l'humain de son apparente et naïve quiétude, dès qu'on sème le doute sur ses souvenirs et l'origine de ses passions, on le rend malade. Malade de la peste. Le dimanche 27 aout 1909, sur le pont du George Washington qui l'amenait à New-York, contemplant la découpe des gratte-ciels de Manhattan, Freud ne s'y était pas trompé. "Ils ne savent pas que nous leur apportons la peste... " avait-il confié pensivement à Ferenczi et Jung. La psychanalyse comme peste des certitudes. Vérité impossible à formuler en Europe ? Ironie d'un viennois ciblant la naïveté américaine ? En tout cas, la mesure de cette "peste" et la qualification de ses symptômes ne sont pas plus aisés aujourd'hui qu'en 1909. C'est pourtant cela que vise ce recueil. Au demeurant, la véracité de la phrase citée fait débat. Elle ne figure ni dans les oeuvres de Freud, ni dans celles de Ferenczi ou de Jung. Pourtant, le 7 novembre 1955, à Vienne, lors d'une conférence prononcée sur le sens d'un "retour à Freud", Lacan affirme la tenir de Jung. Mais l'aurait-il finalement inventé pour propager, au nom de son fondateur, l'annonce des méfaits de la jeune science ? Comme pour le pangolin du XXIème siècle, un doute subsiste sur l'identité de l'agent infectieux. Rendre à l'incertitude son bien, tel est donc l'enjeu. Mais encore faut-il pouvoir la défaire de l'irritation qu'engendre toute retenue, fût-elle celle du jugement. Séjourner "dans les incertitudes, les mystères et les doutes sans se laisser aller à la quête agacée de faits ou de raisons" exige une solide capacité négative. John Keats en faisait la source du génie de Shakespeare, et Bion en rappelle l'impérieuse nécessité dans l'exercice de l'analyse. C'est à ce prix que l'écoute s'affranchit de tout agrippement au savoir, qu'elle accueille l'angoisse et l'effondrement pour permettre, le moment venu, les salutaires mouvements de la curiosité. Certes on pourra regretter que depuis plus d'un siècle "la jeune science" ait pris quelques rides et qu'elle puisse parfois s'essouffler sous le poids de trop généreux commentaires. Pourtant l'incertitude demeure l'ordinaire du psychanalyste. A condition, bien sûr qu'il accepte de suivre les chemins du scandaleux et de l'inouï en s'arrachant aux ornières du bien connu et du prédictible. Comme on le verra, les textes ici assemblés partent souvent de "petits riens", rencontrés au fil du quotidien analytique. Dans la cure, dans l'échange entre collègues, en marge de lectures. Ils sont comme autant de pensées incidentes. Elles en disent souvent longs sur les vastes et complexes théories qui les sous-tendent et se sont constituées au cours d'un lent parcours. A l'écart de tout conformisme assuré, chaque auteur a voulu se laisser distraire par l'imprévu et l'incertain. Sans fausse pudeur. Sans naïveté ni complaisance non plus.

12/2021

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Essais

Sur les brisées d'Alain Didier-Weill . L'écriture, l'art et la psychanalyse

Alain DIDIER-WEILL ou l'intelligence, la culture et l'humanité... Nouées. Ombre discrète, modeste, Alain avait en lui, à la profondeur d'un trésor, générosité qui n'existe que chez les grands auteurs : celle d'autoriser son lecteur à se surprendre lui-même et, par voie de conséquence, à s'apercevoir qu'il était plus intelligent qu'il ne l'avait cru jusqu'alors. Qui connaissait Alain Didier-Weill sait que, dès le premier instant du premier face-à-face, il venait de faire ce qu'il est d'usage d'appeler : une rencontre ! Il est des personnes, comme ça, rares, on ne les rencontre ne serait-ce qu'une seule fois et elles nous manquent... déjà. Inouï ! ... Ainsi Alain Didier-Weill. Cependant, ce n'est pas spécifiquement à l'homme que les actes de ce séminaire de l'Inter-Associatif Européen de Psychanalyse désirent rendre hommage, c'est surtout et d'abord à son oeuvre. Glissant ses pas dans ceux de Freud, de Lacan, de quelques autres et dans ceux de la philosophie, des arts (littérature, musique, danse, théâtre, etc...), et encore dans ceux des textes sacrés, Alain (psychanalyste, psychiatre, écrivain et dramaturge) a su marier la fidélité à l'imagination. Une pensée transversale, dirait-on... Et, dans la transversalité, la liberté ! ... Dans ce recueil, on y lira partie des linéaments présidant aux différents moments de la création de l'I-AEP, et sa nécessité. I-AEP (trait d'union - et non pas tiret du 6 comme aurait pu dire Alain...). I-AEP, qu'Alain a initié et construit, accompagné de quelques autres. On y lira aussi tout l'intérêt clinique de la réflexion constante d'Alain Didier-Weill. Des psychanalystes en témoignent, ici, au travers de leur pratique. On y lira encore les interrogations et les propositions de sens qui furent les siennes au sujet de cet au-delà de l'inconscient". On y lira, enfin, quelque chose ayant trait à sa conception du réel... Un réel qui excède celui du fantasme. On y lira ce trou réel au coeur-même du symbolique, favorisant une sorte de "pas-de-deux" entre le réel et le symbolique, justement. Etrange tango, illustrant une sorte d'histoire d'amour constituée d'avancées et de reculs entre l'un et l'autre. Lire et relire Alain Didier-Weill. L'exercice est salvateur et incitateur. Il invite la pensée psychanalytique à l'audace ou bien au courage - celle, peut-'être, d'emboîter le pas d'un oiseau dans le ciel... Et, retrouver, nommer ce lieu à la fois précis et mystérieux du vent que vient à peine de frôler l'aile de l'oiseau... Instant éclair, peut-être, d'éternité. Explorateur de la pensée, Alain Didier-Weill a ouvert des pistes, dessiné des horizons pour la psychanalyse. Il appartient maintenant aux psychanalystes, au présent et à l'avenir, de suivre ses brisées ! ... "[...] à l'aube du troisième millénaire, que reste-t-il à l'homme qui, en se retournant, constate que tous les idéaux qui l'avaient incité à espérer ont failli ? Quelque chose : l'inespéré".(Alain Didier-Weill, Un mystère plus lointain que l'inconscient.)

01/2022

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Littérature française

Le Chat, l'Ankou et le Maori. Conte

Jules Joseph Chamsou était un chat à quatorze rayures et trois prénoms, de la famille féline Tabby (son état civil complet était donc Jules Joseph Chamsou Tabby), pas mal du tout de sa personne. En d'autres termes, c'était un très beau grand fort chat. Comme tout le monde, il connaissait l'histoire du chat qui s'en va tout seul et pour qui tous les lieux se valent, et comme tous les chats, il trouvait l'histoire plutôt bonne. Cependant, quelque chose là-dedans l'avait toujours tracassé : pourquoi, se disait-il, s'en aller si tous les lieux se valent ? Si là-bas et ici, c'est la même chose, pourquoi ne pas rester ici au lieu d'aller làbas tout seul ? Dans le doute, il avait donc décidé, par prudence, de rester à Pennoën dans la crêperie bretonne où il était né, parmi les humains crêpier et crêpière qui s'occupaient de sa subsistance et de son confort, d'être un chat immobile, sédentaire et domestique, un chat aussi apprivoisé que peut l'être un chat, un chat fixe ou à l'arrêt, en somme. Mais un jour, l'ennui lui vint de voir toujours les mêmes choses aux mêmes places et d'entendre aux mêmes heures les mêmes réflexions des mêmes gens de la même maison. [...] Jules Joseph Chamsou décida donc d'aller voir si tous les lieux se valaient ou s'ils étaient pleins de surprises et de nouveautés, s'ils étaient dans ce cas là des lieux intéressants, et si l'histoire du chat qui l'avait tarabusté depuis l'enfance était véridique ou juste une histoire comme ça pour endormir les chatons. Ce qui revenait pour lui à passer de la profession de chat à l'arrêt à celle de chat haret, comme on appelle les chats domestiques qui retournent à l'état sauvage. Et un beau matin, il quitta la crêperie pour s'en aller tout seul vers d'autres lieux comme dans l'histoire. Il allait au hasard. Peu importait la direction ou le but si tous les lieux se valaient. Sans le savoir, il marchait vers l'ouest et l'océan, à travers les bois, les champs et les landes. Michel Rio, impeccable styliste et romancier à l'intelligence crépitante, a par le passé publié quelques contes, chez Nathan et aux éditions du Seuil. Renouant avec cette veine narrative, il nous entraîne aujourd'hui sur les traces du chat qui, lassé de sa crêperie, décide d'aller voir si tous les lieux se valent. Au gré de ses tribulations, Jules Joseph Chamsou comprend bien vite que, livré à lui-même, il ne lui sera pas si facile de trouver sa pitance. Mais sa malice et son audace raisonneuse le tireront de bien des mauvais pas, et il nouera même quelques amitiés, notamment avec les korrigans de la lande, à qui il chantera un branle. Répondant au charme et à la verve du conte, les dessins de Marie Belorgey, par leur précision et leur mystère conjugués, invitent le lecteur, enfant ou adulte, dans l'irrésistible tourbillon de cette aventure de chat casse-cou et trompe-la-mort.

11/2017

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Sciences politiques

Le déluge 1916-1931. Un nouvel ordre mondial

Dans ce nouvel opus, Adam Tooze décrit et analyse les changements essentiels survenus pendant et après la Première Guerre mondiale - le plus important, qui constitue le thème principal du livre, étant l'accession des Etats-Unis à une position de suprématie économique, politique et morale sans précédent. Première économie mondiale, l'Amérique devient à partir de 1916 le "banquier" de la guerre, animée, selon l'auteur, par le dessein très clair d'exercer son hégémonie financière sur les pays de l'Entente devenus dépendants de ses prêts. Avec la disparition de ses empires naguère dominants au profit du grand empire américain et de sa prééminence économique et militaire, l'Europe se trouve ravalée au rang de "province" ; en 1918, le Président Wilson est en mesure de jouer le rôle d'arbitre du nouvel ordre mondial auquel il aspirait en imposant la paix au monde entier, avec son projet fétiche et idéaliste de Société des Nations. Pourtant, quand vient le moment d'endosser concrètement sa position de leader mondial, l'Amérique recule : le Congrès américain ne ratifie pas le traité de paix ; Washington n'intègre pas la Société des Nations. Selon l'auteur, les Etats-Unis n'ont pas encore atteint la maturité démocratique nécessaire pour assumer leurs responsabilités. Il faudra attendre une génération, sous les présidences de Roosevelt et Truman, pour que ce soit le cas. Une fois le traité de Versailles signé par l'Allemagne, une seconde guerre était-elle inévitable ? L'insistance des Alliés pour obtenir des réparations (et celle des Etats-Unis pour obtenir le remboursement des dettes de guerre) contribua-t-elle à l'échec de la République de Weimar ? Deux questions essentielles auxquelles l'auteur répond par la négative. A la fin des années 20, les Européens étaient en chemin vers un retour à la normalité, et des hommes d'Etat tels G. Stresemann en Allemagne et A. Briand en France travaillaient patiemment à une consolidation des liens qui déboucherait sur la CEE dans les années 50. Mais alors qu'en 1928, Hitler et Trotski désespéraient de voir un jour la chute de l'ordre capitaliste, l'année suivante, la faillite de Wall Street déclenchera une nouvelle série d'événements qui entraîneront la sortie de la Grande-Bretagne de l'étalon-or en 1931 et plongeront l'Allemagne dans le chaos économique et politique. Ceci étant, Adam Tooze récuse la vision, défendue par certains historiens modernes, de l'entre-deux-guerres comme d'une période où l'Europe renoua avec ses démons passés et rejeta le libéralisme démocratique au profit de l'autocratie et du fascisme. Pour lui, les principales nations d'Europe et d'Asie luttèrent alors pour s'adapter à la modernité et à la géopolitique moderne, s'acheminant tant bien que mal vers la création d'une structure qui garantirait la sécurité internationale - sans parvenir, au final, à couper sur le plan financier, le cordon avec Washington. De manière générale, l'auteur n'hésite d'ailleurs pas à s'inscrire en faux par rapport aux récits conventionnels de la période (il montre aussi que ce n'est pas le traité de Versailles mais celui de Washington, en 1922, qui scella le nouvel ordre mondial régi par la suprématie des Etats-Unis).

10/2015

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Philosophie

Lénine a marché sur la lune. La folle histoire des cosmistes et transhumanistes russes

Cosmisme Les origines russes du transhumanisme Coloniser l'espace. Repousser la mort et faire renaître les défunts. Créer le vivant. Mettre en place un réseau mondial. Libérer la puissance de l'esprit. Comprendre et contrôler les processus cosmiques. Manipuler les phénomènes atmosphériques. Sauver la terre. Ces projets, dont certains ont été réalisés et d'autres le seront peut-être bientôt, ont une histoire russe. Dans un mélange de recherche scientifique approfondie, de métaphysique pure et de mysticisme, le mouvement appelé cosmisme a modelé le siècle soviétique. Il est l'une des sources d'inspiration des transhumanistes californiens d'aujourd'hui. Le laboratoire secret de Google en reprend toutes les idées. Les cosmistes ont écrit notre futur. Cet ouvrage se propose de tirer les fils de cette histoire, du milieu du 19e siècle à nos jours. Le premier cosmiste était un philosophe farfelu, Nicolas Fedorov, correspondant de Dostoïevski. Il avait le projet de ressusciter concrètement les morts. Certains de ses disciples, comme le grand rival bolchévique de Lénine Alexandre Bogdanov, étaient convaincus que la transfusion sanguine en était le moyen. Le corps de Lénine n'a-t-il pas été momifié à cette fin ? D'autres ont théorisé la conquête spatiale dès les années 1920, afin de peupler une terre devenue trop exigüe. Des savants soviétiques ont tenté de calculer l'effet du soleil sur la vie et l'histoire humaine. Ou, comme Guéorgui Vernadski, ont créé le concept de biosphère et de noosphère, ouvrant le champ d'une physique de la pensée. Délires poétiques ou carrément totalitaires, destinés à créer l'Homme nouveau ? Sans doute. Mais ces hommes ont donné naissance au programme spatial de l'Union soviétique, à ses progrès en cybernétique, à la fascination de ses services secrets pour la parapsychologie. Aujourd'hui Vladimir Poutine cite Vernadski. Le tout nouveau chef de l'administration présidentielle, Anton Vaïno, est le concepteur d'un nooscope, " réseau de scanners spatiaux " destinés à sonder la pensée humaine... Ce pan de la culture russe est soviétique, presque totalement inconnu en dehors de la Russie, paraîtra un peu fou à un esprit cartésien. Il est néanmoins très présent et explique de nombreux traits de la Russie actuelle, et même de sa politique. Depuis quelques décennies, le cosmisme a d'ailleurs une seconde patrie. La Silicon Valley a été massivement investie par des informaticiens et des savants d'origine russe, dont le plus célèbre est Sergueï Brin, cofondateur de Google, et qui rêve... de ce dont rêvaient les penseurs du cosmisme : transhumanisme, nouvelle manière de vivre et de se déplacer sur terre, conquête spatiale. Les vies et les idées de ces savants géniaux et inquiétants dessinent notre futur. Racontons leur histoire, redécouvrons leurs textes (non traduits) et leurs projets. Afin de souligner le lien entre le passé et le présent, le livre comportera également des entretiens avec des personnalités ¿ savants, ingénieurs, intellectuels ¿ en Russie et en Californie. Finalement, nous essaierons de comprendre comment le rêve de progrès, que l'Europe a abandonné, est passé de l'Eurasie vers la Côte Ouest des Etats-Unis.

01/2022

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Poésie

Poésies d'Emily Dickinson illustrées par la peinture moderniste américaine

Au XIXe, dans un village de la côte est américaine, une femme invente un univers à elle, inspirée par l'immensité des petits rien et la légèreté de l'éternité. Emily Dickinson s'adonne à ce qui la fait vibrer : l'écriture. Dans la première moitié du XXe, des artistes américains expriment leur amour pour leur pays en peignant l'immensité de ses paysages, de ses ciels, ces vibrations de couleurs... Un désir affirmé : s'affranchir de l'influence de la peinture européenne. Le texte Au xixe siècle, dans un village de la côte est américaine une femme crée son destin, invente un univers à elle, inspirée par l'immensité des petits rien et la légèreté de l'éternité. Emily Dickinson s'adonne entièrement à ce qui la fait vibrer : l'écriture. Du regard qu'elle porte sur le monde depuis sa fenêtre se dégage une spiritualité et une sensibilité universelle qu'elle retranscrit dans ses poèmes. Au cours d'un siècle et sur un territoire marqué par le puritanisme et le classicisme, elle se démarque en imposant un style audacieux et libéré de toute contrainte : des vers rythmés mais non rimés, des majuscules aléatoires, des tirets comme respiration. Une modernité étonnante. La poésie d'Emily Dickinson se contemple comme un tableau. De multiples teintes se côtoient au creux de ses mots : le pourpre de l'aube ou du crépuscule, le vert du brin d'herbe rencontrant le papillon, le bleu céleste de l'infini. Des couleurs qui s'assombrissent lorsque la perte, la mort et la souffrance de ceux qui restent s'invitent dans ses vers, ou qui s'égayent à l'idée d'une danse, d'un sentiment amoureux, d'une musique ou d'une impertinence sur la religion. Son écriture, espiègle et pleine d'ironie, nous touche par la véracité de ses ressentis. La vie d'Emily Dickinson (1830-1886) est entourée de mystères. Elle vécut toute sa vie dans la maison familiale d'Amherst (Massachusetts), sans être mariée ni avoir d'enfant. C'est dans l'espace clos de sa chambre qu'elle écrit des centaines de poèmes et de lettres. Elle est aujourd'hui considérée comme l'une des plus grands poètes des Etats-Unis d'Amérique. L'iconographie Dans la première moitié du xxe siècle, des artistes américains expriment leur amour pour leur pays en peignant l'immensité de ses paysages, de ses ciels, les vibrations de couleurs propres à la terre qui les nourrit. Avec un désir affirmé : s'affranchir de l'influence et des codes de la peinture européenne, en vogue depuis si longtemps. Ainsi Charles Burchfield, Arthur Dove, Edward Hopper, Georgia O'Keeffe, Agnes Pelton, Charles Sheeler, Henrietta Shore, Marguerite Zorach et tant d'autres cherchent dans les émotions émanant de la nature une réponse sensuelle au formalisme conceptuel qui émerge des mouvements d'avant-garde européens du début du xxe siècle. Anna Hiddleston, attachée de conservation aux collections modernes du centre Pompidou, dirige la sélection iconographique et présente dans son introduction la peinture moderniste américaine.

10/2023

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Photographie

Mirages d'Orient, grenades & figues de Barbarie. Chassé-croisé en Méditerranée

Alors que, depuis le début de l'année 2011, les pays arabes qui entourent le Sud-Est de la Méditerranée ne cessent de nous surprendre par leur héroïsme et une dignité retrouvée, la Collection Lambert propose une exposition faisant l'apologie du voyage dans ces pays fascinants. Ils le sont tant par la richesse de leur culture que par une histoire bien plus ancestrale que la nôtre, par la beauté des êtres, et par ce courage dont ces peuples fiers font preuve aujourd'hui. Cette fascination n'est pas récente. Le monde arabe était auparavant décrit aux Occidentaux par des écrivains et des artistes qui accomplissaient des voyages longs et éprouvants. La France a toujours eu le goût de l'exotisme, d'une attirance pour la culture de l'Autre, cet étranger oriental ou arabe qui, lui-même, pendant des siècles, a cultivé le fait de recevoir le voyageur comme un art de vivre à part entière avec un raffinement poussé à son paroxysme. Nos plus grands écrivains en ont rêvé - Chateaubriand, Nerval, Flaubert, Lamartine ou, plus proche de nous, Pierre Loti... -, tout comme nos plus grands artistes, de Delacroix à Matisse. L'exposition s'organisera autour de quatre sections restituant les différentes images de l'Orient, qui se télescoperont tel un kaléidoscope de visions fantasmées ou réelles. Des collections jamais montrées au public seront associées à des oeuvres plus connues. Ainsi, le fonds de l'Association des amis de Pierre Loti présentera des documents inédits de cet écrivain : portraits, peintures et photographies... Une collection privée provenant de Gadagne fera découvrir des objets rares et précieux : bijoux, ustensiles, livres enluminés... À travers des oeuvres de maîtres du XIXe siècle et du début du XXe siècle, on comprendra comment est né cet orientalisme, mouvement aux répercussions si denses dans l'art de vivre en Europe. Des oeuvres sur papier de Delacroix et de Matisse confirmeront l'influence de la Méditerranée. Un lit turc de harem du début du XIXe siècle, entouré de peintures de la fin du XIXe siècle de femmes au bain et accompagné d'un magnifique film tourné dans un hammam par l'artiste anglaise Tacita Dean, donnera une ambiance de langueur. Plus loin, dans un univers plus viril, des photographies de Nan Goldin présentant son amant égyptien, Jabelawe, côtoieront des clichés chez un coiffeur turc de l'Italien Maloberti et des images anciennes d'un quotidien oublié où la tolérance était encore de mise. Dans une section plus contemporaine, les oeuvres engagées de Mona Hatoun, originaire du Liban, se confronteront aux images implacables de l'Iranienne Shirin Neshat, toutes deux féministes engagées et révolutionnaires avant l'heure. Enfin, à côté des vidéos de Douglas Gordon tournées aux portes de Marrakech avec des charmeurs de serpents et de scorpions, deux oeuvres teintées d'espoir et d'optimisme irradieront cette exposition : une installation vidéo de Charles Sandison où des milliers de mots calligraphiés en arabe se transforment en mains qui s'unissent à jamais, alors qu'Idriss Khan a photographié sur une même plaque argentique toutes les pages du Coran. Ces pages se superposent en traçant une immense partition sublime où, dans ce feuilleté visuel, on ne devine plus que la beauté des mots divins insufflés à jamais par le Prophète.

12/2012

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Sciences politiques

Les chemins de Damas. Le dossier noir de la relation franco-syrienne

Le livre explore les méandres de quarante ans de relations entre la France et la Syrie. Des relations jonchées de cadavres, jalonnées de périodes de confrontation mais aussi de lunes de miel pendant lesquelles Paris et Damas font des affaires ou s’allient contre les djihadistes. Des relations fondées sur un malentendu entre l’ancienne puissance mandataire et Damas. Si la France a toujours été dans l’émotion, la dictature syrienne, elle, se comporte comme un monstre froid. Les Français prennent pourtant régulièrement le chemin de Damas. En 1984, trois ans après l’assassinat de notre ambassadeur au Liban par des agents pro-syriens, François Mitterrand se rend en Syrie. En 2008, Nicolas Sarkozy rompt avec la politique d’ostracisme de Jacques Chirac et replace Bachar el-Assad sur le devant de la scène internationale. La France a tracé les frontières de la Syrie moderne et a formé ses élites et pourtant ses dirigeants se sont souvent trompés. Quand Jacques Chirac adoube le jeune Bachar, pensant que ce dernier l’écoutera. Quand le même Jacques Chirac, meurtri par l’assassinat de son ami Rafic Hariri, s’acharne à prévoir la chute prochaine du régime. Quand, enfin, Alain Juppé d’abord puis Laurent Fabius ensuite annoncent que "les jours du régime" sont comptés, après le début de la révolution syrienne. Pourquoi autant d’erreurs alors que notre pays est probablement celui qui connaît le mieux la Syrie ? Le Chemin de Damas expose quelques-uns des dossiers noirs de cette relation quasi schizophrène. En 2006, alors que Chirac veut faire "rendre gorge à Bachar el-Assad", la France lui livre dans le plus grand secret deux hélicoptères Dauphin convoyés en pièces détachées pour ses besoins personnels. Mais aussi un système de communications sécurisées pour la quinzaine de barons du régime. Et en pleine révolution, une entreprise française prolonge des tunnels entre le palais et la résidence de Bachar dans le centre de Damas. Bref, à l’ombre de la politique, les affaires continuent. Comme à Kadhafi, Nicolas Sarkozy a beaucoup promis à Bachar el-Assad, notamment la fourniture d’Airbus. Les auteurs racontent les dessous de cette affaire emblématique. Ou encore comment Alcatel a équipé en matériel de communication sensible la garde présidentielle, un contrat géré personnellement par Bachar el-Assad, alors qu’il n’était encore que l’héritier. Ils dénouent les fils de la coopération entre les services de renseignements syriens et français dans la lutte antiterroriste : la visite secrète du général Philippe Rondot à Damas le jour de l’assassinat de Rafic Hariri ; les "téléphones rouges" installés par Jacques Chirac dans le bureau d’Hafez el-Assad dès la fin des années 1990, mais aussi celui posé dans la chambre à coucher de son ami Hariri à Beyrouth à la même époque. Le livre nous plonge dans les coulisses de cette relation d’amour-haine. Des témoins clés parlent, mettant au jour le dysfonctionnement au sommet de l’Etat français entre des diplomates et services de renseignements qui depuis Damas estiment que Bachar ne va pas tomber et les annonces péremptoires de l’Elysée et du Quai d’Orsay. Comment a-t-on fait taire l’ambassadeur sur place ? Comment les services DGSE et DCRI, après s’être fait la guerre, ont-ils dû se plier aux oukases de l’Elysée ? Comment la France a-t-elle ensuite instrumentalisé l’opposition ? Bref, c’est l’histoire tourmentée de la "FranSyrie" qui défile dans ce livre écrit à partir des témoignages des plus hautes autorités françaises et syriennes (Assad, Hollande, etc.).

10/2014

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Actualité médiatique internati

Confessions d'un bon à rien. Mémoires

La directrice du lycée de Beer Sheva eut ce jugement définitif sur le petit Elie : " Ah, celui-là, c'est un bon à rien ! Il faudra lui dénicher une institution à poigne, sinon ça finira mal pour lui... " . Le " bon à rien " , né dans l'immédiat après-guerre et dans une configuration tragiquement exemplaire de l'époque, s'est forgé la plus magnifique des existences. Son père, Michaël Yhiel Shkolnik, est né en 1910 en Bessarabie, qui faisait alors partie de l'empire russe, puis de la Roumanie, puis de la Moldavie. Officier dans l'Armée Rouge, il participera aux grandes batailles du front de l'Est (Leningrad, Moscou, Stalingrad.) Sa mère a survécu à la déportation mais y a perdu deux enfants et y laissera sa santé mentale... Le jeune Elie nait à Bucarest en 1946. C'est là qu'il apprend le français. Son père ne songe qu'à fuir la Roumanie communiste et à gagner Israël . Un jour il disparait, enlevé par la Securitate et emprisonné trois mois à cause de ses demandes répétées de visa. En 1961 leur parvient enfin un " certificat de voyage " , Israël " achetant " à l'époque des Juifs à l'Etat roumain (" notre meilleur produit d'exportation avec le pétrole " dixit Ceaucescu). Au sein de la " drôle de famille " qui accueille les arrivants en Terre promise, l'oncle Avi exercera une profonde influence sur l'adolescent, d'où le choix d'un nouveau patronyme : Barnavi. Après un séjour d'un an dans un kibboutz au nord du Neguev, les retrouvailles avec ses parents sont douloureuses : son père sera plus tard placé dans un Ehpad, et sa mère internée pour démence. Elie travaille pour payer ses études au collège français Saint-Joseph de Jaffa. Incorporé dans Tsahal, parachutiste volontaire, bientôt officier, il participe à la Guerre des Six Jours puis comme réserviste à la première guerre du Liban et à l'opération " Paix en Galilée " . A Jérusalem puis à Tel Aviv, des études de sciences politiques et d'histoire le font se passionner pour la séquence historique qui va de la fin du Moyen Age à la Révolution française. La France devient sa "seconde patrie intellectuelle et affective" . Il part faire sa thèse de Doctorat à La Sorbonne et c'est à Paris que se font les rencontres essentielles pour la suite de sa carrière intellectuelle : Roland Mousnier, Pierre Chaunu, Pierre Nora, Jacques Revel, François Furet, Jacques Le Goff... La politique va prendre une grande importance, parallèlement à son activité d'historien : enseignant en Allemagne, à Montréal, à l'ENS d'Ulm, à Limoges, à Reims, il retournera vivre à Tel Aviv avec sa nouvelle épouse Kirsten rencontrée à Francfort. Membre du comité central du parti travailliste, il décline le poste de chef de cabinet de Shimon Peres pour apporter son appui à Shlomo Ben-Ami. L'assassinat de Rabin met fin au processus de paix auquel il avait oeuvré sans relâche. Ambassadeur d'Israël en France de 2000 à 2002, il décrit ici l'envers des coulisses tout en brossant mille portraits de ses interlocuteurs à Paris (Lanzmann, Sarkozy, Chirac, Villepin, Jospin, Régis Debray, Edwy Plenel, Jean Daniel, DSK...). Débarqué de son ambassade par Shimon Peres, il prend une année sabbatique pour proposer la création d'un musée de l'Europe à Bruxelles et consacrera de longues années à cette passion européenne tout en reprenant son enseignement d'histoire à l'université de Tel Aviv et la direction scientifique de la Maison de l'histoire européenne à Bruxelles.

03/2022

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Décoration

Fabienne Delvigne. Sublimer par la différence

Des chapeaux à en perdre la tête ! Il est des artistes croisés au hasard d'un cocktail ou d'un dîner dont on ne saurait oublier le nom. Ma première rencontre avec Fabienne Delvigne fut avant tout marquée par un pimpant chapeau, flottant au beau milieu d'une réception donnée dans un bel hôtel de Bruxelles. De cette circonstance naquit une complicité puis, très vite, l'envie de retranscrire son univers unique à travers mes articles dans la presse, mais aussi par le biais de textes plus profonds, dans lesquels se dévoilerait sa véritable sensibilité artistique. L'idée de célébrer les trente années de création de la Maison Fabienne Delvigne fut le prétexte idéal pour lancer la rédaction de cet ouvrage aux multiples facettes. Un brin de malice, une imagination à foison, un zeste d'innovation, peut-être devrais-je dire d'audace, la gaîeté incarnée et surtout une belle dose de passion au service de clientes fidèles venues de toute l'Europe pour se faire chapeauter avec grâce. Voici brossé en quelques traits le portrait de cette délicieuse modiste. Perfectionniste jusqu'au bout des ciseaux, Fabienne ne laisse jamais rien au hasard et mène sa vie à cent à l'heure sans jamais se départir de son entrain. Entrepreneuse heureuse, équilibriste dans l'âme, elle jongle avec bonheur entre les moments consacrés à la création, confortablement installée dans sa jolie maison de maître bruxelloise où elle a aménagé son atelier boudoir, ses apparitions dans les cocktails et soirées mondaines où elle ne manque jamais une occasion de porter ses créations et sa vie de famille qu'elle n'entend surtout pas sacrifier. Femme de caractère, Fabienne souhaite sublimer la beauté de ses clientes par la différence. Elle sait apporter un regard rafraîchissant sur la mode, un regard libre et sensuel où la laideur ne trouve nulle grâce. Véritable ode à la belle esthétique, ses chapeaux aspirent à rendre le monde plus beau. Fabriqués selon des savoir-faire artisanaux, ils ne manquent cependant pas de surprendre par leur créativité et leur modernité. Portée par sa passion, elle relève tous les défis et réussit haut la main le pari audacieux de rendre l'objet désirable, indissociable de la personnalité et de la silhouette de la femme en redonnant sa part de rêve au port du chapeau. Entrer dans son atelier, c'est suspendre le temps et s'accorder un moment de pur plaisir artistique. Elle y crée des pièces uniques inspirées par les matières qu'elle travaille, sculpte et drape avec doigté jusqu'à trouver la forme parfaite, le bon coiffant ou l'équilibre absolu entre originalité et féminité. Ses élégants chapeaux s'exposent sur les longues étagères parmi les jolies boîtes rondes réalisées à façon. Un véritable enchantement pour les yeux, l'impression inestimable de retomber en enfance, de se rêver en princesse de conte de fées. Dans l'un de ses poèmes, Paul Eluard fait l'éloge d'une femme à travers la seule courbe de ses yeux, il aurait, à n'en point douter, été conquis par la vision artistique de Fabienne Delvigne où la courbe est reine. Tendance le chapeau ? Assurément ! Surtout lorsqu'il prend vie entre les mains de Fabienne ! Au fil des pages qui suivent, je vous laisse découvrir son parcours unique et passionnant. Catherine Seiler Journaliste, auteure

12/2019

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Littérature érotique et sentim

Hate me ! That's the game ! Tome 2, Tout le temps avec toi

La vie de star n'est pas de tout repos, et Aileen l'apprendra à ses dépens... Vivre avec une star, ce n'est pas de tout repos. Mais vivre avec Evan Swain, c'est le rock and roll assuré tous les jours ! Entre les concerts, les soirées arrosées et les moments coquins, Aileen a peu de temps pour étudier... et elle ne s'en plaint pas ! Mais une série de drames s'abat sur Aileen et son entourage, et elle continue à sentir constamment l'ombre menaçante de Kristen... Paranoïa, pure coïncidence ? C'est plus liés et intimes que jamais qu'Evan et Aileen devront affronter les obstacles dressés sur leur route. Plongez sans plus attendre dans le deuxième et dernier tome de la série à succès Hate me ! That's the game ! . Emilia Adams vous promet une romance pleine d'action, de suspense, de sentiments et de moments (très, très) coquins ! EXTRAIT - Et si on parlait de toi maintenant, Aileen, lance Emma, le regard plein de défis. Je deviens rouge. Je ne suis pas fan de dévoiler des choses sur ma vie sexuelle. Elle a essayé plusieurs fois de dénicher quelques informations, mais la plupart du temps j'ai esquivé les interrogatoires. - Pas grand-chose à dire, dis-je la voix pas très crédible. - Oh ! Tu mens. Je sais que tu me caches des choses, s'exclame mon amie un peu trop fort à mon goût. - Pas du tout, entre nous c'est juste le bonheur comme il le faut. Elle rit. OK, je ne suis pas convaincante. Comme toujours. - Je vous ai vus dans les toilettes à Los Angeles. Ne va pas me dire que c'est platonique. De plus, ce soir-là, tu lui avais dit plus de jeu. - Plus de jeu ? demande Mila. Raconte ! Allez, ne fais pas ta coincée du cul. On est entre filles, tu peux tout nous dire. Elle bat des cils pour m'amadouer. Je dois rougir davantage. OK, je me lance, j'espère qu'elles ne vont pas être choquées. Je déglutis avant de m'exprimer : - Oui, bon, Evan aime bien jouer aussi. Il a sa façon de faire, on va dire. Mila semble intéressée : - Quel genre ? Il t'attache ? Il te fouette ? Il te déguste comme Adam le fait sur Emma ? Il... Je la coupe, complètement embarrassée. J'ai l'impression que l'on nous écoute. Autour de nous, les clients ne nous lâchent pas du regard. Quelle idée de parler de ça dans un lieu public ! CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE A propos du tome 1 : "Une jolie fanfiction dans un univers rock comme je les aime. C'est bien écrit, fluide et sans temps mort. L'auteure a réussi à mêler cliché et originalité, ce qui n'est pas toujours simple". - Melanie-84 sur Booknode "Le lecteur est entraîné dans un monde Rock'n roll des les premières pages, c'est la folie ! Ne comptez pas lâcher ce livre, une fois que vous aurez le nez dedans !! " - Adeline-infinity-books "Rêver et s'évader. Voilà ce qu'Emilia nous offre dans ce livre. S'évader dans des histoires pour un bon moment de détente". - Chloebookslivres sur booknode A PROPOS DE L'AUTEUR Mère de trois enfants, Emilia Adams est une grande fan du groupe The Strokes, mais surtout de Julian Casablancas. Jeune femme rêveuse avec un brin de folie, elle aime écrire et profiter de la vie autour d'un bon cappuccino ou d'une viennoiserie !

03/2020

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Cinéma

Héros N° 2 : X-Men. Saga en pleine mutation !

Héros no2 : Le mook qui renaît de ses cendres X-Men, une saga en pleine mutation " Nous assistons maintenant aux prémices d'un nouveau stade de l'évolution. Ces mutations apparaissent à la puberté et sont souvent déclenchées par le stress. " Jean Grey se tient grave et solennelle, comme l'exigent les circonstances. Les sénateurs ont tous les yeux braqués sur elle, la mine dubitative. Certains affichent même leur dégoût ouvertement. C'est que l'évolution a toujours été redoutée, induisant l'inévitable résistance au changement. Charles (non pas Xavier mais) Darwin en sait quelque chose : à l'instant où il publie L'origine des espèces en 1859, il s'attire les foudres des plus hautes instances. L'humain ? Un parent du singe ? Voilà qui est tout bonnement absurde et insultant, clament haut et fort les créationnistes, qui n'entendent pas répondre aux lois naturelles ou sociologiques, mais aux seules lois divines. D'autres scientifiques s'interrogent : pour accepter l'idée - aussi violente qu'une Terre plate qui deviendrait soudainement sphérique -, encore faut-il démontrer l'existence d'un chaînon manquant. Cette peur d'une théorie de l'évolution est-elle cependant irrationnelle ? Après tout, il est bien question de " sélection naturelle " , celle d'individus mieux adaptés à un environnement lui-même changeant. Et cette sélection est intrinsèquement liée à la véritable hantise : celle de l'extinction des espèces. Enfin, l'ouvrage de Darwin enfante des démons potentiels, toujours candides et innocents au départ, inhumains à l'arrivée : Francis Galton, cousin du chercheur, accouchera pour sa part des premières théories eugéniques, dont on sait ce qu'il adviendra, notamment dans le cadre de travaux menés dans la plus grande horreur par les nazis... Taquinant l'arrogance et la condescendance, sachant le public avec lui, le sénateur Kelly toise Jean. C'est un politicien, un tacticien, il sait parfaitement que les grands discours noient les idées. Aussi donne-t-il dans l'abrupt et pose la question le plus simplement du monde, espérant ainsi déstabiliser Jean : " Les mutants sont-ils dangereux ? " Jean vacille et bafouille une réponse malheureuse : " C'est injuste. Un mauvais conducteur peut être dangereux. Tous les mutants qui ont révélé leur condition ont provoqué peur, hostilité et même violence. C'est pourquoi j'exige du Sénat qu'il vote contre l'immatriculation des mutants. " Le sénateur Kelly a des arguments implacables : quid de cette jeune fille apte à traverser les murs ? Et si elle entrait dans le coffre fort d'une banque ? A la Maison Blanche ? Ou même chez nous ? Et imaginons un mutant capable de lire et d'influencer nos pensées ? Nous sommes en 2000 au moment où X-Men de Bryan Singer sort sur les écrans. Le monde n'a pas encore été bouleversé par les attentats du 11 Septembre. Cette idée de ficher les individus parce que présumés dangereux s'apprête à flirter avec un passé nauséabond comme jamais. La fiche S, pour " Sûreté de l'Etat " , découle de la " Liste S " , puis " Fichier S " , mise en place sous le gouvernement Vichy en 1942... Ce qui nous renvoie à la séquence d'ouverture sidérante de ce film de " super-héros " : un petit garçon, arborant une étoile jaune, arraché des mains de sa mère aux portes grillagées d'un camp de concentration. Ce même petit garçon qui, cinquante ans plus tard, énoncera : " Nous représentons le futur, pas eux. Ils ne comptent plus " , en parlant de nous. D'un côté comme de l'autre, l'intolérance engendre le pire. Si tout un chacun regarde les films de super-héros, il n'est pas toujours aisé de s'y retrouver dans les univers tentaculaires tissés par les éditeurs américains depuis les années 1960. Le mook Héros, au rythme des sorties en salle, se propose de resituer les super-héros dans leur contexte, d'exposer leurs origines et de dégager les principales étapes clés et problématiques liées à leurs univers.

06/2019

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Monographies

Les Gérard Cochet de La Piscine

En 2009, les descendants du peintre et graveur Gérard Cochet (1888-1969) faisaient don au musée de Roubaix de 102 oeuvres sur papier, préparatoires à des costumes ainsi qu'à des décors pour des spectacles lyriques donnés à l'Opéra-Comique. Ces dessins concernent plus spécifiquement trois oeuvres : Manon Lescaut de l'abbé Prévost et Jules Massenet (1938), Les Noces de Figaro de Mozart (1939) et Amphytrion 38 de Jean Giraudoux et Marcel Bertrand (1944). Entre 1938 et 1949, Cochet travaillera ainsi à plusieurs reprises pour la salle Favard. On lui doit également les costumes pour Mesdames de la Halle d'Offenbach (1940) ainsi que pour Le Oui des jeunes filles de René Fauchois et Reynaldo Hahn. Ces créations, bien accueillies par la critique, représentent en quelque sorte l'acmé de la carrière de décorateur de Gérard Cochet. Il avait, en effet, précédemment réaliser plusieurs décors pour des bâtiments publics et, en qualité de peintre de la marine, contribué à la décoration de plusieurs vaisseaux. Né à Avranches, Gérard Cochet grandit à Nantes où il s'initia très jeune à la peinture avec son ami Amédée de La Patellière (1890-1932) auprès d'un artiste local, tout en poursuivant des études classiques. En 1909, avec l'assentiment de ses parents, il décide de se consacrer uniquement à la peinture et se rend à Paris. Il s'inscrit à l'Académie Julian et ambitionne d'entrer à l'école des Beaux-Arts. Pour ce jeune homme discret, ces premières années sont particulièrement délicates. En proie au doute, il peine à se défaire de son apprentissage quelque peu académique et à trouver sa propre voie vers une modernité à laquelle il aspire. C'est au modeste Salon des humoristes qu'il expose pour la première fois en 1913. Ces timides débuts sont vite interrompus par la guerre. Bien que réformé, il décide de se porter volontaire. Le 5 mai 1915, Il est grièvement blessé en Argonne et perd son oeil droit. Définitivement reformé en juillet 1916, il s'initie à la gravure auprès d'André Dauchez et pratique la céramique au sein de l'atelier Lachenal. De la première, il apprendra le sens de la synthèse et la seconde lui permettra de gagner en spontanéité. Au début des années 1920, il s'affirme comme graveur de premier plan, multipliant les illustrations notamment pour les éditions Crès et Grasset. En 1924, il est récompensé pour son oeuvre gravé par le prix Blumenthal. Membre fondateur de la Jeune Gravure Contemporaine en 1929 et membre des Peintres-Graveurs Français à partir de 1946, il illustre de nombreux ouvrages de bibliophilie. Parallèlement à sa carrière de graveur, il développe également sa peinture. Une première exposition personnelle lui est consacrée par la galerie Briand-Robert en 1927. Son oeuvre peint le rapproche de la Jeune Peinture Française dont les membres les plus représentatifs sont Dunoyer de Segonzac, Marcel Gromaire, Charles Dufresnes, ses amis Yves Alix et Robert Lotiron... . Ce mouvement informel incarne pour le critique Claude Roger-Marx une certaine "mesure française" . Ils élaborent un réalisme renouvelé et affirment un certain sensualisme. Il n'est pas ici question, de "retour à l'ordre" , la plupart de ces peintres s'inscrivaient dès avant-guerre dans un réalisme construit, instruits des leçons du cubisme et de Cézanne mais regardant aussi Corot, Courbet ou Delacroix comme Gauguin, Manet ou Bonnard. Gérard Cochet développera plusieurs thématiques, Il sera le peintre des paysages et des paysans de la Manche, des champs de course, des intérieurs bourgeois et évoquera aussi régulièrement l'univers du théâtre et de la musique, qu'il affectionna tant et que cette exposition met en valeur.

03/2022

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Etudes de lettres

Agrégation de Lettres. Tout le programme du Moyen Age au XXe siècle en un volume, Edition 2022

Ce manuel propose un cours complet sur chacune des oeuvres de littérature française inscrites au programme de l'agrégation de Lettres modernes 2022, du Moyen Age au XXe siècle. Les cours, entièrement rédigés par des spécialistes, offrent tous les éléments utiles à la connaissance de la genèse des oeuvres, à leur analyse factuelle, ainsi qu'à la compréhension des enjeux littéraires propres à chacune d'entre elles. Chaque partie est suivie d'une bibliographie sélective de référence et de sujets de dissertation. Par la richesse et le sérieux de son contenu, cet ouvrage constitue une aide indispensable pour la préparation à l'agrégation de Lettres modernes.

08/2021

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Littérature étrangère

Vivre, penser, regarder

Dans “Vivre”, la partie la plus directement personnelle du livre, Siri Hustvedt s’interroge sur son enfance, sur les formes que le désir ou l’imaginaire peuvent revêtir pendant cette période de formation. Célébrant la relation de complicité entretenue avec une mère qui lui a enseigné l’importance de l’autonomie et de la liberté, elle retrace sa quête, encore juvénile, et déjà problématique d’une tentative de définition d’elle-même en dépit de son “étrange tête” sujette à des migraines chroniques qui l’accompagneront tout au long de sa vie. S’attardant sur la notion de contexte familial en ce qu’il a pu donner naissance à tel ou tel personnages de fiction, évoquant son rapport au sommeil et/ou à l’insomnie, ou l’impact, sur son existence, de son ascendance norvégienne, elle aborde la question des fonctionnements et dysfonctionnements de la mémoire affective et le rôle joué par la figure paternelle, dont tout lecteur de La Femme qui tremble (Actes Sud, 2010) sait le rôle qu’il a notamment joué dans l’écriture du roman Elégie pour un Américain (Actes Sud, 2008, Babel n°1006). La deuxième partie de l’ouvrage, “Penser”, moins “anecdotique”, moins “narrative”, propose quant à elle une ambitieuse réflexion sur les liens qui existent entre fiction et mensonge, autobiographie et oeuvre d’imagination. Siri Hustvedt s’y interroge sur la “machinerie” de l’écriture comme sur celle de la lecture, sur la notion de vérité et sur l’amnésie en ses tours et détours. S’attachant à rendre compte de son expérience d’acquisition des instruments d’analyse permettant de mieux saisir les fonctionnements cérébraux, mentaux qui président aussi bien à la maladie (dans le pire des cas) qu’à la création artistique (dans le meilleur), l’essayiste, loin de prôner les vertus du seul jargon ésotérique (dont, tout en le maîtrisant, elle récuse l’utilisation abusive et parfois stérile), s’en affranchit pour rendre compte, avec autant de clarté et de “pédagogie ”que possible (et sans toutefois sombrer dans l’écueil d’une hâtive vulgarisation) de ses propres avancées dans le domaine de la psychanalyse ou des neurosciences, tout en mettant à contribution sa longue pratique d’écrivain et de lectrice des grands textes littéraires qu’elle a intimement fréquentés, aussi bien que des ouvrages les plus exigeants dans le domaine de la philosophie (Kant, Kierkegaard, Ricoeur, Merleau-Ponty, Sartre), de la psychiatrie (Freud, Winnicott, William James, Lacan) ou de la neurobiologie (Jaak Panksepp, Antonio Damasio). Cette partie dont un des chapitres a pour titre “L’Analyste et la fiction”, se clôt sur “L’Aire de jeu de Freud”, conférence prononcée par Siri Hustvedt à Vienne lors des rencontres annuelles Sigmund Freud, en juin 2011. La troisième partie, “Regarder” est consacrée à l’univers des arts plastiques (peinture et photographie en particulier) que Siri Hustvedt n’a jamais cessé de fréquenter à titre personnel aussi bien qu’en tant que critique d’art. On y retrouvera quelques-unes des figures tutélaires qui habitent le panthéon visuel de l’écrivain (de Goya à Morandi, en passant par Louise Bourgeois, Gerhard Richter, Annette Messager, Duccio di Buoninsegna, Richard Allen Morris, entre autres). De même que dans Les Mystères du rectangle (Actes Sud , 2006), l’écrivain propose ici une informelle leçon de regard, lequel, s’il peut naturellement convoquer des savoirs (historiques, sémiotiques), doit aussi être capable de s’en émanciper au profit du libre exercice du jugement reposant sur la réappropriation par tout individu confronté à l’oeuvre d’art, de la fonction et de l’activité purement “humaines” sur laquelle repose une expérience qui requiert, de la part de celui qui regarde, la participation du corps et d’une sensibilité subjective au moins aussi cruciales, sinon plus, que le fait de détenir une culture académique. Au terme de la lecture de cette somme architecturée de réflexions, de lectures, d’expérience que Siri Hustvedt cherche à transmettre en toute rigueur mais avec le souci d’apprivoiser, pour elle-même comme pour autrui, la complexité des tenants et aboutissants de l’expérience humaine en tant qu’entité problématique et toujours en devenir, le lecteur aura fait la connaissance d’un écrivain qui a consacré une considérable partie de son existence à explorer sans désemparer les arcanes de l’être au monde qui nous est donné en partage sous ses formes multiples et chez qui la “vocation” d’écrire est inséparable d’une aspiration à la connaissance de soi et de l’autre rendue possible par une fréquentation assidue de la recherche à l’oeuvre, de tous temps, dans les divers domaines de la pensée.

01/2013

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Enseignement secondaire 1er cy

Maths 4e Cycle 4 Mission Indigo. Edition 2020

Un découpage des notions conforme aux nouveaux repères de progression. Deux pages d'exercices supplémentaires dans chaque chapitre pour plus de progressivité. Des problèmes motivants avec trois niveaux de difficulté pour faciliter la différenciation et l'AP ; des défis et des énigmes. Un renforcement du calcul mental et davantage de questions flash. Une partie révision des prérequis étoffée. Un accent mis sur l'algorithmique et les outils numériques dont un chapitre dédié à Scratch et des activités pour travailler en "branché " ou en "débranché". De nombreuses ressources à télécharger pour gagner du temps avec les élèves.

05/2020

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Histoire de la psychologie

Langue-Fu ! Le langage est aussi un sport de combat

Langue-Fu ! est un ouvrage détaillé, et ponctué de très nombreux exemples, pour permettre à chacun de mieux gérer les situations quotidiennes de conflit, de négociation, d'incompréhension ou de débat. Son auteure, Sam Horn, nous fournit des conseils simples et intelligents pour réussir à exprimer sa pensée, à obtenir l'écoute de son interlocuteur, à ne pas blesser l'autre par ses paroles, et à réagir aux attaques verbales. Si vous avez déjà eu la langue liée - ou si vous avez déjà eu la langue bien pendue (et l'avez regretté), vous pourriez avoir besoin d'un cours de Langue-Fu ! Sam Horn, dans cet ouvrage, propose des stratégies simples et efficaces pour désamorcer tous les types de conflits verbaux et éviter de souffrir des conséquences de vos propres paroles, ou de l'agressivité de celles des autres. Avec Langue-Fu ! vous apprendrez les mots à utiliser (et les mots à délaisser) dans les situations tendues. Vous découvrirez les pouvoirs étonnants de certaines expressions comme " Vous avez raison ", et apprendrez à couper court aux disputes, à gérer l'agressivité verbale d'un tyran et à utiliser le silence à votre avantage. " C'est un livre formidable ! Langue-Fu ! fait prendre une nouvelle tournure à la communication. Tout le monde devrait le lire ! " - John Gray, auteur de Les hommes viennent de Mars, les femmes viennent de Vénus. " Apprendre à dire non sans se sentir coupable est l'un des sujets abordés dans Langue-Fu ! Dans son nouveau livre, Horn, une habituée des séminaires, offre un impressionnant arsenal de (...) stratégies du "non' afin de vous aider à décliner une offre avec dignité. " - Family Circle. " Sam Horn est ceinture noire en art verbal. Elle sait contrer les attaques orales... Son nouveau livre Langue-Fu ! n'explique pas comment vaincre ses opposants à l'aide de quelques "prises linguistiques'. Au contraire, il apprend à mettre fin au conflit à coup de gentillesse. " - The Seattle Times. " Ce livre de développement personnel porte essentiellement sur la communication - plus particulièrement sur comment dépasser la colère, la gêne et la frustration afin d'interagir avec les autres de manière constructive. Des anecdotes et des plans d'action (...) participent à rendre sa lecture vivante. " - Honolulu Star Bulletin. " Vous êtes en quête de mots capables de faire plier vos adversaires ? Il y a de fortes chances pour que madame Horn vous fasse changer d'avis. Elle enseigne des tactiques pour faire face aux petites brutes, aux gens qui se plaignent, aux enfants mal élevés et aux gens en colère de toutes sortes. Ses armes sont la gentillesse, l'empathie et un brin de détachement. Ses anecdotes explorent les conflits en profondeur avec un sens de l'humour qu'elle recommande vivement à ses lecteurs d'adopter. " - The Dallas Morning News. " Si vous utilisez les stratégies exposées par Horn, Langue-Fu ! changera votre état d'esprit ainsi que l'état d'esprit des gens qui vous entourent. Sa lecture changera également la manière dont les autres vous traitent. Ce livre est rempli de conseils diplomatiques afin de désamorcer les conflits. " - Foreign Service Journal. " Langue-Fu ! est concret et sensé, rappelant fréquemment au lecteur que bien souvent la question n'est pas ce que l'on dit, mais comment on le dit. C'est un guide pour réussir à se montrer gentil dans un monde qui ne l'est pas, et qui invite à considérer l'autre comme un partenaire plutôt que comme un adversaire. Grâce à Langue-Fu ! , vous êtes assuré de vous sortir haut la main de tout conflit verbal. " - Successful Meetings. " Si vous réagissez aux agressions verbales soit en souffrant en silence soit en contre-attaquant, Horn peut vous être d'une grande aide. Son livre offre des conseils et des exercices afin que, vous soyez capable de vous en sortir avec grâce et dignité la prochaine fois que vous serez confrontés à quelqu'un qui crie, qui râle ou à un samouraï verbal. " - Executive Female. " De temps en temps, chacun se trouve être la cible d'une agression verbale. Cela peut provenir d'un ami, d'un collègue, d'un client, ou d'un être cher. Comment désarmez-vous l'agresseur et parvenez-vous ainsi à préserver votre relation ? C'est la question à laquelle répond Sam Horn dans Langue-Fu ! " - Michael LeBoeuf, auteur de How to Win Customers and Keep Them for Life. " Les mots et leur puissance peuvent tout autant soigner que blesser. Ce livre vous donne le pouvoir de choisir et d'user des mots avec amour chez vous et au travail, même lorsque ceux qui vous entourent ne le font pas eux-mêmes. Plus qu'un guide d'affirmation de la personnalité, c'est une véritable leçon sur les relations humaines. " - Paul Pearsall, auteur de Super Marital Sex. " Le livre de Sam Horn est tout simplement génial. " - David McNally, auteur de Even Eagles Need a Push. " Sensé, sensible, facile à lire, facile à appliquer ; très bons conseils pour faire face à des situations parfois, oh oui, si difficiles. " - Susan RoAne, auteure de How to Work a Room et de The Secrets of Savvy Networking. " Langue-Fu ! est un livre pratique et facile à lire qui aborde l'épineuse question des relations interpersonnelles (...). Le monde serait plus pacifique et plus harmonieux si les gens mettaient en pratique les principes présentés dans ce livre. " - Jack Canfield, co-auteur de Bouillon de Poulet pour l'âme. " C'est l'un des meilleurs livres jamais écris sur la communication et l'amélioration des relations interpersonnelles. " - Dan Millman, auteur des Aventures de Socrate et du Guerrier pacifique. " Frustré ? Essayez le kung-fu verbal. Ces techniques verbales vous permettront de "combattre la frustration', et vous aideront à maintenir une harmonie intérieure. " - Chicago Tribune.

06/2022