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Viktor Moskalenko

Extraits

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Sociologie

Le sens pratique de l'hospitalité. Accueillir les étrangers en France, 1965-1983

Qu'est-ce qu'accueillir un étranger ? De quoi est faite l'expérience d'hospitalité ? Ces questions complexes, posées dans le cadre historique d'une période d'intense politisation et régulation du fait migratoire, dessinent l'ambition de ce livre, issu d'une enquête collective menée par le réseau des correspondants de l'Institut d'Histoire du Temps Présent (CNRS) : analyser l'accueil des étrangers du point de vue de l'ac- cueillant, privilégier une analyse par le bas qui reconnaît l'importance des configurations localisées, insister sur les pratiques d'accueil et la manière dont elles sollicitent les registres éthiques, symboliques et émotionnels. Il y a en effet plusieurs manières de devenir accueillant, plusieurs modali- tés de pratiquer l'hospitalité, plusieurs trajectoires pour y mener, plusieurs échelles pour l'exercer, plusieurs raisons pour l'expliquer, plusieurs récits pour s'en souvenir. Le choix d'une approche pragmatique de l'hospitalité permet non seulement d'étudier " l'accueil au concret " mais aussi de rappeler que le fait d'accueillir l'étranger participe toujours d'une forme d'apprentissage de soi. C'est donc dans la voie d'une histoire sociale des sensibilités que s'engage ce livre, dont le projet est de donner un visage à celles et ceux qui oeuvrent au quotidien à la dignité de l'étranger. Avec les contributions de Marie-Claude Albert, Marie-Christine Allart, Philippe Barrière, Sébastien Beuchet, Benjamin Boudou, Olivier Bu ? ttner, Hélène Chaubin, Mohamed Choual, Xavier Desbrosse, Catherine Duguépéroux, Gil Emprin, Jean-Luc Gillard, Bertrand Hamelin, Michel Hastings, Bénédicte Héraud, Claudine Keller, Anne Kerlan, Jean-Claude Lahaxe, Franc ? ois-Xavier Laithier, Guillaume Le Blanc, Danièle Lochak, Olivier Mathieu, Nicolas Monod, Sylvain Négrier, Alain Olivier, Anne Pasques, Victor Pereira, Franc ? ois Philippe, Nathalie Regagnon, Nicolas Schmidt, Michel Verbeke, Catherine Wihtol de Wenden.

12/2021

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Histoire de France

Le siège et la Commune de Paris. Acteurs et témoins racontentent 1870-1871

De septembre 1870 à mai 1871, Paris a connu le plus long siège de son histoire. Alain Frerejean et Claire L'Hoër le racontent au jour le jour à l'aide des récits de témoins directs de l'événement, connus ou non, pour nous offrir un compte rendu aussi vivant qu'historique de la Commune de Paris. Il y a un siècle et demi, Paris a connu deux sièges, les plus longs de son histoire. D'abord par l'armée prussienne (du 19 septembre 1870 au 28 janvier 1871), puis par la République elle-même, repliée à Versailles et résolue à annihiler l'insurrection de la Commune de Paris (18 mars-31 mai 1871). Aux bombardements aura succédé la destruction par les flammes de l'Hôtel de Ville, contenant les archives de l'état civil, et des Tuileries, symbole du pouvoir impérial. Pendant des mois, les Parisiens ont souffert de la faim et du froid, ils ont mangé des chiens, des rats. Ils se sont aussi dénoncés les uns les autres : près de quatre cent mille lettres anonymes ! Paris a sombré dans la guerre civile et connu les combats de rue. Du fort d'Issy au mur des Fédérés, une violence inoui ? e a soufflé sur la capitale. Avant la terrible répression : dix-sept mille hommes, femmes et enfants fusillés pendant la "Semaine sanglante", et plus de quatre mille déportations en Nouvelle-Calédonie. De nombreux témoins ont vécu et raconté ce siège : Victor Hugo revenu d'exil, Sarah Bernhardt, ambulancière au théâtre de l'Odéon, mais aussi les frères Goncourt, Emile Zola, Alphonse Daudet... Sans oublier tous ceux - officiers, médecins, prêtres, bourgeois, simples sol- dats ou diplomates - qui notaient chaque soir leurs impressions pour les envoyer à leur famille par pigeon-voyageur. Ils sont les narrateurs de ce récit qui se referme en 1880 avec l'amnistie des communards.

09/2020

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Second Empire

La vie de Napoléon III - Tome I. Louis-Napoléon Bonaparte

"?Napoléon le petit?" tel que le surnommait Victor Hugo était-il aussi petit que cette formule à l'emporte-pièce peut laisser penser. Il ne semble pas. L'homme est complexe voire contradictoire dans ses idées. Ses débuts en politique sont ceux d'un aventurier qui n'hésite pas à utiliser la force pour atteindre ses objectifs. Ces expériences se solderont pour lui par de la prison, notamment au fort de Ham situé dans le nord de la France. Après de multiples vicissitudes, il optera temporairement pour des méthodes plus légalistes. Il finira par attendre son but. Le 10?décembre 1848, il est élu Président de la République avec 74?% des suffrages. Reprenant ses "?bonnes habitudes?", les 21 et 22?novembre 1852, faisant suite à un coup d'Etat, il proposera aux Français de valider ce dernier et d'accepter la restauration de l'Empire, ce qui sera fait suite à un plébiscite avec lequel il obtiendra 76?% de suffrages favorables. De tels agissements ne lui vaudront pas que des amis et Napoléon III fera l'objet de nombreuses tentatives d'attentats dans la plus terrible sera celle du 14?janvier 1858 perpétré par Félix Orisini ; un républicain. Sur le plan intérieur Napoléon III mènera une politique sociale éclairée car il est très sensible aux problèmes de pauvreté. Il favorisera les Sociétés de secours et le développement du logement populaires. C'est sous son règne que l'enseignement primaire devient obligatoire. En matière économique, il mènera une politique de développement résolument moderne en favorisant notamment le développement du réseau ferroviaire, l'essor de l'agriculture et de l'industrie qui fit de la France de l'époque une nation dynamique. C'est malheureusement en politique étrangère qu'il enregistra ses plus sévères revers ce qui finira par entraîner sa perte.

02/2023

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Littérature française

Pura Vida. Vie et mort de William Walker

Je suis arrivé en Amérique centrale, il y a quelques années, avec le projet d'y écrire la vie de William Walker, un aventurier nord-américain du XIXe siècle qui avait lancé une expédition assez catastrophique au Mexique, était parvenu plus tard à se faire élire président du Nicaragua, avant de finir fusillé au Honduras, et dont j'avais découvert l'existence à La Havane. Alors que je parcourais ces lieux sur les traces de son armée fantôme, il m'est apparu que cette région du monde, pendant les deux derniers siècles, n'avait pas été plus avare de héros, de traîtres et de lâches que ne l'avaient été les provinces grecques et latines de l'Antiquité. Ici aussi des hommes ont rêvé d'être plus grands qu'eux-mêmes et souvent ont échoué. J'ai commencé de consigner les vies de Simon Bolivar et de Francisco Morazan, d'Augusto César Sandino, assassiné par le premier Somoza, ou encore du Che.50, un agent double envoyé espionner le vrai Che dans la Sierra Maestra. Souvent je prends mes quartiers au fond des cantinas, des bars et des pulquerias. À Managua, j'ai noué des contacts avec d'anciens sandinistes qui me racontent leur révolution. À San Salvador, je rencontre parfois d'ex-guérilleros du Front Farabundo Marti, dont le dernier fait d'armes a été l'attaque de la capitale le 11 novembre 1989, alors que déjà les marteaux-piqueurs attaquaient le mur de Berlin. Le reste du temps, je lis avec application des quotidiens, ceux du jour et de plus anciens achetés sur internet. Et de loin en loin je reviens à La Libertad, minuscule port de pêcheurs sur la côte pacifique, où je retrouve Victor.

01/2004

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Généralités

De l'Histoire et de la littérature. Sélection d'articles de 1964 à 1974

Sont réunis ici des articles publiés par Henri Guillemin entre 1964 et 1974 et édités en 1975 par le Cercle d'Education populaire de Bruxelles (C. E. P.), au public duquel il a proposé à cette époque de nombreuses conférences. Il ne s'agit pas de transcriptions de ces conférences, mais d'articles, presque tous parus dans La Tribune de Genève ; cela dit, les thèmes sont, ici et là, ceux qui passionnaient l'orateur comme le journaliste. Les articles ne sont pas repris dans l'ordre de leur publication, mais suivent un plan thématique par grands sujets : l'évolution du christianisme, la place des écrivains dans leur siècle, la façon dont s'écrit (ou devrait s'écrire ! ) l'Histoire. Ce plan reste souple, car parler de Lamartine amène à interroger son attitude religieuse, sa poésie, son courage politique ; même chose pour Victor Hugo. De ce fait les articles de la fin du volume, plus explicitement historiques (sur la Révolution, sur la guerre de 70 et les deux suivantes...), se placent en réalité dans la continuité de ceux qui paraissaient n'être "que" littéraires. Tout s'interpénètre. Autant dire que ce livre est un captivant raccourci de l'oeuvre écrite et parlée de Guillemin. Le volume du C. E. P. (Cahier 58) avait été publié "nu", sans même les dates des articles. Pour la réédition on a indiqué non seulement ces dates, mais les remaniements (surtout des coupures) subis par une partie des textes. Par ailleurs des notes clarifient les allusions à ce qui, cinquante et soixante ans après le temps de l'écriture, ne parle plus ou plus assez au lecteur actuel. Tout a été fait pour que, dans cette anthologie, Guillemin s'adresse à nous comme il s'adressait à ses contemporains, en leur disant "vous" et en les entraînant à sa suite...

03/2023

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Biographies

Juliette Drouet. Compagne du siècle

C'est l'histoire d'une orpheline indigente devenue courtisane, d'une actrice en vue qui abandonne sa carrière pour se consacrer au plus célèbre écrivain de son temps, Victor Hugo, et connaît avec lui, pendant un demi-siècle, une passion faite de gloire et de deuils, de confiance et de trahisons, d'amertume et d'exaltation, d'exil et de voyages. C'est l'histoire d'un couple illégitime qui invente l'amour libre. C'est l'histoire du romantisme, du siècle des révolutions et de la marche vers la République, vécue, faite et observée par une femme. Ame soeur, collaboratrice, première lectrice, copiste, soutien moral, éternel recours, Juliette Drouet fut, par son humour et son esprit, une des rares à tenir à "l'homme-siècle" un discours de vérité. Parce qu'elle sut se faire aimer d'un des plus grands génies de son temps, transformer sa servitude volontaire en liberté, sensibiliser Hugo à la cause des femmes et lire à livre ouvert dans son époque chahutée, elle fut, à sa manière naïve et inspirée, ardente et sage, la compagne du siècle. Cette biographie, qui revient aux sources premières, adopte une démarche historienne, loin des légendes et des clichés. Elle plonge au coeur de la vie d'une femme d'exception en entrant dans ses pensées. Elle raconte aussi la vie d'un couple et d'une double famille dont les "idées larges" , comme disait Mme Hugo, faisaient scandale, à Paris comme en exil. Ce livre aura atteint son but si, en le refermant, on considère aussi l'auteur des Misérables comme l'homme qui eut l'intelligence, la chance et le bonheur d'aimer cette femme. Et qui le savait.

09/2022

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Biographies

La quête voluptueuse de Charles-Bénigne Hervé, évêque de Gap

Charles-Bénigne Hervé, né à Paris vers 1650, fils d'un Conseiller au Parlement, " parvenu à l'épiscopat par une vie fort sainte " et par d'excellentes études, avait été nommé évêque de Gap, en 1684, en vertu du gallicanisme. Il adorait sa ville du Dauphiné dévastée par les protestants de Lesdiguières puis par les troupes de Victor-Amédée II de Savoie. Venu à Versailles en 1695 pour réclamer certaines aides financières, cet homme prude qui n'avait jamais défrayé la chronique par quelque excès, tomba subitement – on ne sait trop comment – dans la débauche la plus outrancière. Ses déportements, aux yeux de toute la Cour, étaient même si excessifs que Louis XIV l'exila à Condom, en Gascogne, auprès d'un évêque connu pour sa vertu. Cela ne l'empêcha point de continuer son libertinage. Le Roi l'envoya alors successivement dans différents couvents situés à l'ouest du royaume. Partout, il multiplia ses incartades licencieuses, si bien que Louis XIV l'obligea à démissionner de sa charge. En compensation, il lui donnait la " domerie " d'Aubrac, dans une région de sévère et rude montagne, à plus de 1 300 mètres d'altitude, mais qui avait un revenu très important de 25 000 livres. Redevenu vertueux et charitable jusqu'à la fin de sa vie, en 1722, à la suite d'un événement tragique imaginé par l'auteur, qui l'avait ramené dans le droit chemin, toute son existence dévergondée à travers la France est attestée par les copies des courriers qu'il recevait des Secrétaires du Roi, conservés aux Archives Nationales. Ses nombreuses maîtresses pendant ses pérégrinations (on ignore totalement leur identité) ont été, bien sûr, inventées par Michel Garcin qui les décrit de sa plume flamboyante, riche et subtile, tout en les agrémentant de citations des meilleurs écrivains du temps ou des plus hauts personnages de la Cour.

02/2024

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Histoire de la population

Ripostes. Archives de lutte et d'action, 1970-1974

Exposition à La contemporaine du 15 novembre 2023 au 16 mars 2024 Le " peace and love ", la culture hippie et la " libération sexuelle " ont eu tendance à faire oublier combien, en France, les années 1970-1974 furent traversées de tensions, de conflits ou d'affrontements. Ce début de décennie post-68 est largement habité par la figure de la violence, celle de l'Etat ou celle considérée comme une option par les mouvements contestataires. Quels moyens mobiliser dans les luttes locales, nationales ou internationales ? L'occupation d'une usine, la séquestration d'un patron, la préparation au " coup de poing " sont-elles légitimes ? Le recours à des formes d'action directe illégale est-il même inévitable pour espérer " changer la vie " et combattre les diverses formes d'oppression ? Ou bien faut-il malgré tout privilégier la non-violence, la désobéissance civile ? Les archives ici réunies et commentées font entendre les questionnements qui traversent le début des années 1970 - et qui demeurent pour partie les nôtres. Des pièces d'archives - tracts, brochures, affiches, photographies, etc. - choisies et commentées composent un récit vivant qui nous fait redécouvrir la France contestataire du début des années 1970, dont les échos résonnent avec force cinquante ans plus tard. Avec des contributions de Noël Barbe Jean Bérard Sophie Coeuré Victor Collet Xavier Crettiez Olivier Crouillebois Guillaume Denglos Eric Fournier Irène Gimenez Julien Hage Jean-François Hamel Liora Israël Laurent Jeanpierre Maxime Launay Danièle Lochak Emmanuelle Loyer Caroline Moine Emmanuel Naquet Sylvie Ollitrault Georges Palmier Nayeli Palomo Jean-Yves Potel Christophe Prochasson Tramor Quemeneur Judith Revel Isabelle Sommier Danielle Tartakowsky Pierre-Marie Terral Bertrand Tillier Xavier Vigna et Michelle Zancarini-Fournel Postface de Tiphaine Samoyault Exposition à La contemporaine du 15 novembre 2023 au 16 mars 2024

10/2023

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Littérature française

La pâqueline. Ou les mémoires d'une mère monstrueuse

Maudite année 1798 pour la Pâqueline ! D'abord le procès de son fils Victor, qui lui vaut une réputation ignominieuse. Et maintenant l'incendie de sa maison ! Réfugiée chez son rejeton, qui a fait fortune de son métier d'embaumeur et de trafics d'organes, exaspérée, elle accouche d'une idée diabolique : elle va lui jeter au visage les secrets dramatiques de son enfance, en couvrant les murs de ses écritures. Et ira jusqu'à le dépouiller de ses richesses... Mais quelle est cette femme, qui suscite le dégou^t autant que l'éclat de rire et l'émotion ? Et quel est donc ce roman extraordinaire, qui marie finesse et outrance, méchanceté et tendresse, érudition et imagination - jusqu'à l'apothéose finale ? Un chef-d'oeuvre étonnant et drôle, qui porte la patte d'un très grand écrivain, assurément. Après le succès de L'Embaumeur, prix Saint-Maur en poche et prix de la ville de Bayeux, Isabelle Duquesnoy nous livre le portrait d'une mère abominable, qu'on se surprendra étrangement à aimer, écrit dans une langue époustouflante, entre préciosité du XVIIIe siècle et démesure rabelaisienne. Un écrivain inclassable et majeur de ce début du XXIe siècle. ILS EN PARLENT : " Isabelle Duquesnoy est une surdouée, une raconteuse d'histoires incroyable : une magicienne ! " Gérard Collard, La Griffe noire " J'ai découvert l'univers pétillant et unique d'Isabelle Duquesnoy avec L'Embaumeur. Mon attente était folle pour La Pâqueline. Et bien plus que la combler, ce roman l'a transcendée ! " Caroline Vallat, Fnac Rosny " Un bijou comme il y en a peu. On a envie de le lire et le relire pour en tirer toute la substantifique moelle. " Lydie Zannini, Librairie du Théâtre

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Généralités

La magie du codex. Corps, folio, page, pli, coeur

Loin d'être une nouvelle histoire du livre, cet essai s'intéresse à la matérialité de sa forme moderne pliée, le codex, et à la manière dont elle nous invite à le manipuler. Il porte donc avant tout sur le livre comme un corps physique avec lequel le lecteur est invité à interagir par toute une série de gestes : l'ouvrir et le fermer, le feuilleter, le corner, y placer ses doigts comme marque-page, y laisser des souvenirs et des empreintes, s'y enfermer. L'articulation centrale qu'y est le pli permet de créer du mouvement (livre à système, pop-up, flip book), mais aussi de s'embrasser entre deux pages. Le livre, enfin, peut se faire oiseau. Il n'y a donc là aucune thèse, mais une approche presque phénoménologique du codex. Le plan suivi mène de l'ouverture du livre vers son centre, de la couverture jusqu'en son coeur, le pli. Au fil des exemples illustrés par l'image et la citation, une libre promenade se déroule dans des livres et des oeuvres de toutes sortes : manuscrits ou imprimés, précieux ou simples, pour adultes comme pour enfants, du Moyen Age à nos jours, afin de donner à voir et sentir comment le corps même du lecteur se trouve convoqué au dialogue par cet objet à la construction complexe. Objet qui, à force d'être devenu familier, parfois obsolète au profit de versions dématérialisées, a vu sa magie oubliée. Le parcours des textes choisis est éclectique : de Jean Froissart et Christine de Pizan à Charles Nodier et Georges Perec, de Walter Benjamin et Victor Hugo à Lewis Carroll, de Martin Le Franc à Harold Foster, André Franquin ou Thisou Dartois...

11/2023

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Littérature française

Mes amis. Suivi de Le crime d'une nuit

L'histoire est simple comme son titre : Victor Bâton est à la recherche de ses amis. De ceux qui pourraient le devenir tout du moins, car il enchaîne les rencontres, éperdument, et sans succès. Sont-ce pour autant des échecs ? Car Bâton n'est pas un héros : c'est un homme, seul, vivant dans la précarité autant que dans l'oisiveté. Il persiste pourtant en lui une force qui ne cesse d'irradier, à l'image de l'oeuvre d'Emmanuel Bove dont la postérité court secrètement jusqu'à nous tant son ultra moderne solitude garde un siècle plus tard toute sa vivacité. La preuve en est que tout le travail d'Eric Chauvier, anthropologue et écrivain, est habité de part à part par la discipline existentielle de Mes Amis. Il lui rend ainsi hommage dans un texte où il fait miroiter par un puissant jeu de réécriture la puissance politique intacte d'une vie qui vaut d'être vécue à condition de ne pas trouver sa place. Une vie où il ne saurait être question de projet et de victoire, mais bien plus des aptitudes que nous déployons pour nous ajuster à nos contemporains. "L'oeuvre de Bove se garde de toute grandiloquence et se tient éloignée de tout ce qui constitue le grand genre littéraire. C'est comme si elle avançait de détail en détail et que le lecteur se retrouvait en définitive piégé, comme si son propre portrait se dessinait à travers ce qui ne semblait que de simples coups de crayon dont il n'imaginait pas que, à les rassembler, ils aboutiraient à quelque chose de si ressemblant. C'est comme si, à cause de ou malgré son humour, l'oeuvre de Bove finissait par faire peur, à frapper si juste". Libération

05/2022

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Histoires à écouter

Pierre et le Loup. Suivi de Le Canard est toujours vivant !

Un beau matin, le petit Pierre ouvrit la grille du jardin et s'en alla dans le grand pré vert... Sur un arbre était perché un oiseau, ami de Pierre. "Tout est calme", gazouillait-il gaiement. Bientôt, un canard apparut, se dandinant allègrement... Ainsi débute l'histoire... Mais ensuite, que devient le canard, avalé tout entier par la loup ? Pour prolonger cette histoire, Bernard Friot a imaginé une suite : "Le canard est toujours vivant", sur une musique originale de Jean-François Verdier. Le célèbre conte musical de Serge Prokofiev dans une version enrichie : un très beau livre-cadeau. La version intégrale du conte interprétée par l'orchestre de Franche-Comté, racontée par Jacques Gamblin, enrichie de la suite écrite par Bernard Friot sur une musique de Jean-François Verdier. Un livre + 1 CD, + 1 Qr code à flasher à l'intérieur du livre pour pouvoir écouter le conte musical partout. Pour donner vie à ces personnages, Amandine Laprun a utilisé une palette de couleurs douces et délicates, créant des illustrations bucoliques qui invitent à l'observation et à la rêverie. Une première introduction à la découverte des instruments. Pierre et le Loup est un conte musical spécifiquement écrit pour les enfants, dont l'écriture associe un instrument à chaque personnage et constitue ainsi une première introduction à la musique classique. Un conte musical à mettre entre toutes les petites mains et petites oreilles.

10/2022

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Sciences politiques

Le Portugal depuis la révolution des Oeillets. Dynamiques politiques et sociales

Quelles dynamiques politiques et sociales observe-t-on au Portugal depuis la révolution des OEillets ? Cet ouvrage, fruit d'une collaboration internationale réunissant quinze chercheurs, offre une synthèse des travaux en sciences sociales sur les principales évolutions institutionnelles, politiques et sociales qu'a connues le Portugal ces quarante dernières années. Destiné à toute personne désireuse de se familiariser avec la vie politique portugaise et son contexte, il constitue l'un des très rares ouvrages en français proposant d'aborder le politique dans le Portugal contemporain.

11/2022

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Histoire internationale

Il était une fois... les révolutions arabes

"On retrouve la révolution au centre même de l'histoire et de l'imaginaire propres au monde arabe, comme composante de la pensée et comme vecteur de l'action. Elle s'est construite dans un rapport à l'autre, extérieur, fait d'emprunts, de fascination parfois, et de rejet aussi. De par sa localisation, de par son histoire et sa situation de carrefour culturel, l'espace arabe a été un lieu privilégié d'élaboration d'une pensée révolutionnaire, d'effervescence des idées contestataires. On ne s'étonnera pas que, dans un contexte de mondialisation, il devienne un espace privilégié de production révolutionnaire et que le "Printemps arabe' ait ainsi très vite gagné ce statut de laboratoire d'idées et de formes de mobilisation renouvelée." Extrait de l'introduction de Bertrand Badie. Ont contribué à cet ouvrage : Farah Kamel Abdel Hadi, Tarek Moustafa Abdel-Salam, Mayada Adil, Kaouther Adimi, Lama Ali, Zahra Ali, Tammam al Omar, Mehdi Annassi, Iasmin Omar Ata, Christophe Ayad, Bertrand Badie, Benjamin Barthe, Nazim Baya, Akram Belkaïd, Radia Belkhayat, Mounia Bennani-Chraïbi, Myriam Benraad, Sonia Bensalem, Raja Ben Slama, Karim Emile Bitar, Mehdi Boubekeur, Ichraq Bouzidi, Marwan Chahine, Tracy Chahwan, Leyla Dakhli, Zakya Daoud, Delou, Brecht de Smet, Yasmine Diaz, Pauline Donizeau, Tarek El-Ariss, Alaa El Aswany, Moaz Elemam, Salma El-Naqqash, Khaled Fahmy, Mona Fawaz, Jean-Pierre Filiu, Ganzeer, Dalia Ghanem, Kinda Ghannoum, Salah Guemriche, Noha Habaieb, Patrick Haimzadeh, Halim, Narmeen Hamadeh, Sarah B. Harnafi, Ali Hassan, Sulafa Hijazi, Coline Houssais, Incrusted, Intibint, Joseph Kai, Lena Kassicieh, Mazen Kerbaj, Bahgat Korany, Abir Kréfa, Stéphane Lacroix, Ibticem Larbi, Pierre-Jean Luizard, Ziad Majed, Zarifi Haidar Marín, Hind Meddeb, Meen One, Sabrina Mervin, Merieme Mesfioui, Rania Muhareb, Mostafa M Najem, Aude Nasr, Nime, Mohamed Omran, Marc Pellas, Victor Salama, Sara Saroufim, Enas Satir, Alexandra Schwartzbrod, Isabela Serhan, Rima Sghaier, Leïla Shahid, Bahia Shehab, Leïla Slimani, Laila Soliman, ST4 The project, Hamid Sulaiman, Anna Sylvestre-Treiner, Abdellah Taïa, Fawwaz Traboulsi, Willis from Tunis, Sana Yazigi, Ali Mohamed Zaid, Salim Zerrouki.

01/2021

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Littérature française

Bestioles

"Notre face à face avec les bêtes est une partie de cache-cache. Nous nous contentons de les voir disparaître, et faute de mieux, nous les mangeons, en signe de reconnaissance. Chacun de son côté". Que le lecteur prête l'oreille au grincement de ce coup d'archet d'initial. Comme le laisse deviner son titre suggestif, ce livre, sacrifiant à l'hommage animalier, y sacrifie selon ses termes. On s'en assurera en tournant la page et en découvrant aussitôt un éloge de la cochonnaille - en découvrant, surtout, que Vincent Wackenheim est fabuliste, et que les "bestioles" , c'est aussi nous. Est-ce un hasard si le nom de La Fontaine paraît dès l'ouverture ? Non. Car ce recueil de textes courts tous inclassables, qui pourrait être sous-titré Pastiches et mélanges, est empreint à chaque mot d'un esprit moraliste, ironique, vivace, acide, truculent, égrillard et d'un amour sensible des choses de lettres et d'esprit que d'aucuns rattacheraient au génie français depuis Rabelais, sinon au génie alsacien depuis Sébastian Brant. On y trouvera entre autres une façon de monographie sur la passion de Jean Paulhan pour les tatous, un essai attentif sur le bestiaire d'Albrecht Dürer, une observation zoologico-littéraire de la pieuvre chez Victor Hugo. On y trouvera un revival de la chanson de geste ("La Grande Guerre des volatiles") en pas moins de trois épisodes, et puis une exhumation consciencieuse de recettes carnivores du XIXe siècle. On y trouvera encore l'édifiante idylle de l'humaine Madame Roll et du poissonneux Monsieur Mops ; la très-morale histoire de l'adoption d'une girafe par un ménage parisien ; un satirique récit de week-end entre amis qui dégénère en pugilat de rhinocéros. - On trouvera donc, partout dans Bestioles, en la piquante compagnie des dessins de Denis Poupeville, un régal bien saignant de langue et une intelligence mordante.

10/2020

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Littérature française

Tarot et évolution

Il est dit dans ce livre : "L'ombre c'est la lumière qui n'a pas encore pris conscience... " . L'ombre, voilà le contexte dans lequel évolue la connaissance de la civilisation occidentale qui cherche désespérément sa voie. Dans ce monde matérialiste qui ne croit que ce qui se voit et qui ne s'intéresse qu'aux nouvelles technologies et à la rentabilité, on oublie de dire que si la science nous a apporté confort, progrès et facilité de vivre, elle nous a retiré nos facultés essentielles que sont le sixième sens, le sens du sacré et la réflexion vers une autre dimension de vie. Heureusement des chercheurs, comme Michel Kieffer, ont compris que la source de la connaissance véritable était ailleurs dans ce que l'on appelle : les sciences conjecturales qui étudient le non manifesté, ce que l'on peut appeler aussi : l'envers du monde. Ce livre nous amène très loin car il permet de se relier à l'essentiel (essence- Ciel). Très bien écrit, parfaitement illustré et accessible à tous, cet ouvrage nous conduit sur le chemin de la Lumière intérieure au travers du Tarot. Pour réaliser ce parcours, l'auteur nous fait partager son expérience personnelle passionnante qui va de découvertes en connaissances évolutives, en nous donnant certaines clés pour la compréhension de notre destinée. Le Tarot, par sa pratique, est le moyen le plus sûr d'accéder à cette connaissance de soi qui nous permet de mieux comprendre l'énigme de notre vie. "Tarot et évolution" est un livre à lire, à méditer et à appliquer car il sera pour vous le compagnon du voyage de votre destin au-delà de l'apparence matérielle qui nous entoure. Jean-Louis VICTOR Michel Kieffer, né en 1945 à Luxembourg, a fait des études de musique, chorégraphie, psychomotricité, psychologie et art-thérapie. Il a été chargé de cours, dans le cadre de l'enseignement de la Psychomotricité et de l'Art-Thérapie, à l'Université "Paris VI" et à la Faculté des Sciences de l'Université de Luxembourg.

05/2019

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Poésie

Poésie et travail. Une anthologie de poésies sur le travail et les métiers

Ce recueil de poèmes sur le travail et les métiers présente une mine d'or pour celui qui veut les multiples facettes du travail et les effets très variables qu'il peut avoir sur l'homme. Ainsi, le travail est présenté tantôt comme une tare, pour les ouvriers qui, dans les usines où l'ennui sévit (Jean Follain), sont constamment exhortés : ne rêvez pas ! pointez, grattez, vaquez, marnez, bossez, trimez ! Ne vous reposez pas ; le Travail repose sur vous (Jacques Prévert), et pour les employés qui vaquent à leurs occupations sordides, huit heures par jour ; le reste de leur temps, ils dorment (Francis Ponge) ; tantôt comme une bénédiction, car, quand un homme se donne à son travail, il est vivant comme un arbre au printemps, il ne fait pas que travailler, il vit (D. H. Lawrence) ; une fois comme abrutissant [Débit et Crédit, Débit et Crédit ; mon âme ne danse pas avec les chiffres (Antonio Ramos Rosa)] et fatigant devant tout ce qui reste à faire (Roland Dubillard), au point où l'ouvrier souhaite une fièvre typhoïde pour enfin se reposer (Robert Desnos) ; et une autre fois comme exaltant [par exemple pour le boulanger qui, à tant pétrir, jubile (Géo Norge)] et enrichissant: Travail de mes dix doigts et travail de ma tête, travail de Dieu, travail de bête, ma vie et notre espoir... la nourriture et notre amour (Paul Eluard) ; souvent comme une prison, une laisse qui me coupe les os (Jean Cocteau) ; parfois comme un devoir et un mal nécessaire : On se crève au boulot, mais pour manger, on mange (Cesare Pavese) ; la main de la misère tourne le moulin (Francis Ponge) ; mais aussi comme constitutif pour l'homme [à tel point que, quand il voudrait ne rien faire, l'homme est comme une bête (Cesare Pavese)] et comme générateur d'un futur meilleur. En fin de compte, le travail, cette chose inexprimable, faite de vertige, d'effort, de joug, de volonté (Victor Hugo) échappe peut-être à une définition.

05/2006

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Poésie

Oeuvres poétiques complètes

On connaît Stanislas de Guaïta (1861-1897) comme l'un des classiques de l'occultisme et comme l'un des principaux kabbalistes du mouvement rénové de la Rose-Croix. Il est le fameux auteur du Serpent de la Genèse (deux gros in-folios écrits entre 1891 et 1897) ; on le connaît moins comme l'un des jeunes poètes les plus prometteurs de son temps, auteur des trois recueils que nous présentons de manière presque inédite dans la collection Nouvelle Bibliothèque Initiatique, puisqu'il s'agit de leur première réédition en français : Les Oiseaux de Passages (1881) ; suivis de La Muse Noire (1883) et de Rosa Mistica (1884) . Guaïta ne fut pas seulement l'ami de Maurice Barrès (1862-1923) mais fut aussi l'ami de Laurent Tailhade (1854-1919) et de Jean Moréas (1856-1910), il a flirté avec Rachilde (1860-1953), rue de Condé, et plaisanté avec Emile Goudeau (1849-1906), le fameux « hydropathe » du Cabaret du Chat Noir, sans oublier ses liens avec Victor Emile Michelet (1861-1938), qui reconnut l'adepte, derrière le poète, c'est-à-dire le maître incontesté du mouvement de la Rose Croix Kabbalistique (1888-1897). Guaïta ne s'arrime à aucun des courants poétiques de son temps. Il les ramène tous à lui pour mieux les épurer sous le scalpel de sa plume comme pour en sonder l'efficience spirituelle. En grand critique poétique, la préface de Rosa Mystica nous le démontre, « Stanis » comme l'appelaient ses intimes, a jugé sévèrement la poésie de son temps, comme une parole qui s'affaisse déjà sur des acquis trop frêles sur le plan de l'élévation mystique. Emmanuel Dufour-Kowalski a tenté de replacer dans son contexte les premiers pas du poète dans le Paris des cabarets, dans celui des poètes maudits, des opiomanes et des morphinomanes, sans oublier d'évoquer la fortune littéraire de l'auteur en hommage à sa mémoire.

12/2016

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Récits de voyage

Le voyage en Provence. De pétrarque à Giono

La Provence est, avec la Toscane ou la Californie, l'une des régions les plus connues dans le monde. Elle jouit d'un rayonnement particulier, lié au charme de ses paysages comme à l'attrait exercé par un certain mode de vie, fait de plaisirs et de légèreté. Mais, comme toutes les légendes, celle-ci ne va pas sans clichés. Frédéric d'Agay, qui connaît intimement l'âme et l'histoire provençales, en révèle dans cet ouvrage toute l'originalité à travers un périple littéraire personnel dans le sillage des plus grands écrivains français et étrangers. Le premier récit de voyage est, au Moyen Age, celui de l'ascension du mont Ventoux par Pétrarque. Epoque où les pèlerins qui s'apprêtent à embarquer à Marseille pour Rome ou la Terre sainte sont fascinés par la beauté des sites - la fontaine de Vaucluse, le théâtre d'Orange ou les églises d'Avignon. Au XVIIe siècle, Mme de Sévigné vient en Provence voir sa fille, et nombre d'autres beaux esprits parisiens racontent leurs propres séjours dans des lettres teintées d'humour. C'est au siècle suivant que la Provence devient, avec la Suisse et l'Italie, l'un des berceaux du tourisme. Une escale privilégiée sur la route de Florence et de Venise pour Casanova, Jefferson, Arthur Young ou Lady Montagu, suivis cent ans plus tard par Chateaubriand, Van Gogh, Dickens, Nietzsche et Victor Hugo. Autant de visiteurs illustres qui contribuent à la véritable découverte de la Provence. C'est le début de la saison d'hiver dans les cités bientôt mythiques de la non moins mythique Côte d'Azur : Hyères, Saint-Raphaël, Cannes, Nice, Menton. Au XXe siècle, Cocteau, Colette, Morand ou Kessel y ont leur villa, leur hôtel préféré, leur cercle d'amis et de visiteurs. Mais ceux qui évoquent le mieux leur pays sont les écrivains "de l'intérieur". Pagnol, Bosco, Giono célèbrent avec verve, tendresse et poésie sa lumière, ses caractères, son folklore et ses traditions. Tout ce qui fait l'essence véritable de la Provence, ici magnifiquement restitué.

07/2020

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Poésie

Oeuvres poétique. Volume 2, La guerre civile (755-759), Edition bilingue français-chinois

Ce volume de l'oeuvre poétique de Du Fu (712-770) comprend 109 poèmes rédigés pendant la première phase de la guerre civile qui déchire l'Empire des Tang, du début de l'hiver 755 au début du printemps 759. Durant cette période, les deux capitales impériales, Luoyang et Chang'an, furent occupées et pillées par les forces rebelles du général An Lushan. L'empereur Xuanzong est contraint à la fuite en juillet 756, son départ provoquant l'effondrement du régime et la fin d'un âge d'or ; son fils, Suzong, prend les commandes de la résistance loyaliste et reconquiert la plaine centrale et les deux capitales en 757, au prix d'un lourd bilan humain. La rébellion se replie au nord et parvient à reconstituer ses forces, faute pour Suzong et son gouvernement d'avoir su profiter de leur avantage. En avril 759, l'armée impériale sera défaite à nouveau. Du Fu chante sur un mode épique la chute de l'Empire, la désolation des défaites, la précarité des grands et des humbles, et l'espoir de la reconquête. Sa voix, que les épreuves personnelles mûrissent, est à la hauteur de l'Histoire qui se déroule sous ses yeux : plusieurs de ces textes sont devenus, au fil des siècles, des monuments comparables aux plus belles pages des tragédies de Shakespeare ou des épopées de Victor Hugo. La restauration de l'ordre impérial en 758 n'apporte pas le réconfort attendu. Le sort s'acharne sur Du Fu qui est limogé de la Cour dans le cadre d'une purge qui touche ses protecteurs et ses collègues. Rétrogradé à un poste d'administrateur dans une préfecture, il constate l'écart entre son ambition politique et la réalité des désordres. Ses poèmes deviennent caustiques et dépressifs, car "quand le vent d'automne mugit dans le ravin, l'orchidée émeraude perd son fragile parfum... quand les honneurs l'emportent sur les mérites, au soir de la vie on connaît de sévères gelées".

01/2018

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Littérature française (poches)

Le temps des assassins

"Je vivais à Tunis depuis 1938 où j'ai dirigé jusqu'à l'armistice de 1940 les services de presse, d'information et de radiodiffusion de la Tunisie. De juin 1940 jusqu'à novembre 1942 j'ai vu les souteneurs de ce qu'on osait appeler "Révolution nationale", s'agiter et grouiller. Rien ne résume mieux mes souvenirs de cette époque que le vers de Victor Hugo : " L'histoire a pour égouts des temps comme les nôtres." J'ai vu des hommes se réjouir de pouvoir étouffer la pensée, j'ai vu le triomphe de la médiocrité et de la bassesse. Le Maréchal Pétain et ses complices provoquèrent et encouragèrent les plus vils des hommes à imiter les méthodes des nazis. Depuis juin 1940, dans ce protectorat français, spontanément des centres de résistance se formèrent. Timidement, maladroitement ceux qui ne pouvaient accepter Vichy cherchèrent à se grouper et à agir. De 1941 à 1942 la police vichyssoise chercha à réduire ces centres de résistance et à intimider les opposants. Une liste de suspects fut dressée. On me fit l'honneur de m'y inscrire. Le 12 mars l'ordre fut donné de m'arrêter. Je puis, puisque j'ai été un prisonnier, apporter ce témoignage, témoignage qui est consigné dans les pages que je publie sous ce titre dicté par Arthur Rimbaud, que les prisonniers, tous les prisonniers savent reconnaître, immédiatement, instinctivement, douloureusement, que ceux qui méprisent la liberté ou cherchent à l'étouffer ou même à la limiter, sont des assassins. Ils commencent par tuer l'esprit qui ne peut vivre que libre, puis ils continuent en enfermant ceux qui se révoltent parce qu'ils veulent être libres et penser librement, et ils finissent par fusiller ces rebelles, ces dissidents. Les souvenirs que je publie sont ceux d'une époque qui sera sans doute peu connue. Beaucoup éviteront d'en parler, beaucoup voudront oublier, quelques-uns voudront pardonner, d'autres auront intérêt à ne pas s'en souvenir. C'est pourtant le temps des assassins."

10/2015

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Faits de société

Restituer le patrimoine africain

Premier texte complet et engagé sur un sujet explosif Les guerres ont toujours entraîné des spoliations d'objets et de trésors au détriment des pays vaincus. La France quant à elle a été particulièrement active au cours de ses conquêtes coloniales au xixe siècle. Dès cette époque, de prestigieuses voix s'élèvent en Europe pour condamner ce que la prétendue "civilisation" inflige à la "barbarie". Victor Hugo "espère qu'un jour viendra où la France, délivrée et nettoyée" renverra ses butins. On compte actuellement dans les collections publiques françaises au moins 88 000 objets provenant de l'Afrique subsaharienne. Malgré de nombreuses réclamations de pays africains depuis les indépendances, l'Etat français n'a pas jugé bon d'évoluer sur cette question, arguant de l'inaliénabilité du patrimoine national. Jusqu'au discours du 28 novembre 2017 du président Emmanuel Macron à Ouagadougou, qui annonça la mise en oeuvre dans un délai de cinq ans de "restitutions temporaires ou définitives du patrimoine africain en Afrique". Il confia alors à Felwine Sarr et Bénédicte Savoy la mission de consulter les spécialistes en Afrique et en France, et de mener une large réflexion sur ce sujet. Le fruit de cette mission est le présent ouvrage, qui reprend le contenu du rapport remis le 23 novembre 2018 au président de la République. Il raconte les spoliations à travers l'histoire mondiale, évalue la part de la France, dresse un premier inventaire des oeuvres spoliées, fait le récit des tentatives des pays africains pour se réapproprier leur patrimoine, analyse les questions juridiques qui se posent, et énonce un certain nombre de recommandations pratiques pour la mise en oeuvre des restitutions, un des chantiers les plus audacieux de ce XXIe siècle. Un ouvrage passionnant, qui fera date. Car le mouvement de restitution du patrimoine vise non seulement à redonner accès aux Africains à leurs oeuvres, mais aussi à fonder une nouvelle ère dans les relations entre l'Afrique et la France, à écrire une nouvelle page d'histoire partagée et pacifiée.

11/2018

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Critique littéraire

Le bon air latin

Le bon air latin, c'est un souffle qui a donné naissance à notre langue, et n'a cessé depuis, contre vents et marées, d'assurer son allure. C'est lui qui inspire au français sa richesse d'invention lexicale, sa précision grammaticale, sa musicalité propre et - bien peu s'en rendent compte - sa stabilité dans la traversée des siècles. Si les Français peuvent encore aujourd'hui lire Descartes, Molière, Voltaire ou Victor Hugo, c'est parce que, parmi les forces vives et fécondes qui poussent à l'évolution d'une langue, l'influence latine a toujours exercé sa modération sur le français. Un français coupé de sa respiration latine, tel que le projettent les réformes successives de l'Education nationale - au nom d'un égalitarisme qui ne profite qu'aux initiés -, c'est le baragouin que nous voyons se répandre autour de nous dans les médias, dans les arts, dans la politique, dans le commerce, dominé par le pire de ce que nous pouvons emprunter à la belle langue anglaise. On réussira ainsi à en dégoûter non seulement les étrangers qui continuent de s'intéresser à notre culture, mais surtout les Français eux-mêmes. Certes, l'"air" du latin, sous la férule des maîtres, n'a pas toujours soufflé telle une douce brise, mais il ne tient qu'à nous maintenant de lui rendre toutes ses folles bouffées et de le faire circuler librement dans une fidélité avertie à sa tumultueuse histoire. Il n'y va donc pas de la nostalgie de quelques pédants grincheux mais de notre avenir. Quel français voulons-nous ? A cette question répondent les contributeurs prestigieux de ce volume. Ils abordent sans érudition qui pèse la question de la langue dans toutes ses perspectives. Ce bon air latin fournit au grand public l'information indispensable pour se prononcer sur un sujet essentiel puisqu'il conditionne la vitalité de l'esprit français dans le monde de demain.

08/2016

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Romans historiques

LES RÉCITS D'ADRIEN ZOGRAFFI. Tome 2

Figure assez connue de la littérature de l'entre-deux-guerres, Panait Istrati tombe dans un oubli quasi complet pendant plusieurs décennies ; son oeuvre est interdite en France durant la guerre et en Roumanie durant le régime communiste. Rattrapé par la misère, malade et seul, il tente de se suicider à Nice en janvier 1921. Il est sauvé et on trouve sur lui une lettre non envoyée qu'il avait écrite à Romain Rolland. Celui-ci en est averti et lui répond promptement en l'encourageant dans sa démarche d'écrivain. Durant des séjours en Union Soviètique, il devine, derrière l'accueil réservé aux hôtes étrangers, la réalité de la dictature stalinienne, qui lui inspire l'écriture de Vers l'autre flamme, confession pour vaincus, ouvrage coécrit avec Boris Souvarine et Victor Serge dans lequel, il dénonce sans concession l'arbitraire du régime soviétique. Selon Louis Janover, "Istrati décrit l'exploitation impitoyable des travailleurs par une bureaucratie prête à tout pour défendre ses privilèges" . L'ouvrage, contient la fameuse réplique d'Istrati à l'un des leitmotifs de l'argumentaire communiste ("on ne fait pas d'omelette sans casser des oeufs"), à savoir : "Je vois bien les oeufs cassés, mais où donc est l'omelette ? " Extrait : Il voulut répondre, mais elle le quitta. Cloué sur place, Adrien la suivait du regard ; elle allait droit devant elle, tout droit, comme sa vie avait été droite, simple, douloureuse ; quant au seul écart dont elle s'était rendue coupable, elle ne le regrettait pas, encore qu'il lui coûtât cher. Avec son cachemire sur la tête, sa blouse en tissu bon marché, son mouchoir à la main droite, elle soulevait légèrement de sa main gauche la jupe trop longue qui ramassait la poussière, et elle tenait les yeux fixés devant ses pieds, comme si elle eût cherché quelque chose -- quelque chose qu'elle n'avait pas encore perdu, quelque chose qu'elle était en train de perdre.

10/2022

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Romans historiques

LES RÉCITS D'ADRIEN ZOGRAFFI. Tome 3

Figure assez connue de la littérature de l'entre-deux-guerres, Panait Istrati tombe dans un oubli quasi complet pendant plusieurs décennies ; son oeuvre est interdite en France durant la guerre et en Roumanie durant le régime communiste. Rattrapé par la misère, malade et seul, il tente de se suicider à Nice en janvier 1921. Il est sauvé et on trouve sur lui une lettre non envoyée qu'il avait écrite à Romain Rolland. Celui-ci en est averti et lui répond promptement en l'encourageant dans sa démarche d'écrivain. Durant des séjours en Union Soviètique, il devine, derrière l'accueil réservé aux hôtes étrangers, la réalité de la dictature stalinienne, qui lui inspire l'écriture de Vers l'autre flamme, confession pour vaincus, ouvrage coécrit avec Boris Souvarine et Victor Serge dans lequel, il dénonce sans concession l'arbitraire du régime soviétique. Selon Louis Janover, "Istrati décrit l'exploitation impitoyable des travailleurs par une bureaucratie prête à tout pour défendre ses privilèges" . L'ouvrage, contient la fameuse réplique d'Istrati à l'un des leitmotifs de l'argumentaire communiste ("on ne fait pas d'omelette sans casser des oeufs"), à savoir : "Je vois bien les oeufs cassés, mais où donc est l'omelette ? " Extrait : Il voulut répondre, mais elle le quitta. Cloué sur place, Adrien la suivait du regard ; elle allait droit devant elle, tout droit, comme sa vie avait été droite, simple, douloureuse ; quant au seul écart dont elle s'était rendue coupable, elle ne le regrettait pas, encore qu'il lui coûtât cher. Avec son cachemire sur la tête, sa blouse en tissu bon marché, son mouchoir à la main droite, elle soulevait légèrement de sa main gauche la jupe trop longue qui ramassait la poussière, et elle tenait les yeux fixés devant ses pieds, comme si elle eût cherché quelque chose -- quelque chose qu'elle n'avait pas encore perdu, quelque chose qu'elle était en train de perdre.

10/2022

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Romans historiques

LES RÉCITS D'ADRIEN ZOGRAFFI. Tome 4

Figure assez connue de la littérature de l'entre-deux-guerres, Panait Istrati tombe dans un oubli quasi complet pendant plusieurs décennies ; son oeuvre est interdite en France durant la guerre et en Roumanie durant le régime communiste. Rattrapé par la misère, malade et seul, il tente de se suicider à Nice en janvier 1921. Il est sauvé et on trouve sur lui une lettre non envoyée qu'il avait écrite à Romain Rolland. Celui-ci en est averti et lui répond promptement en l'encourageant dans sa démarche d'écrivain. Durant des séjours en Union Soviètique, il devine, derrière l'accueil réservé aux hôtes étrangers, la réalité de la dictature stalinienne, qui lui inspire l'écriture de Vers l'autre flamme, confession pour vaincus, ouvrage coécrit avec Boris Souvarine et Victor Serge dans lequel, il dénonce sans concession l'arbitraire du régime soviétique. Selon Louis Janover, "Istrati décrit l'exploitation impitoyable des travailleurs par une bureaucratie prête à tout pour défendre ses privilèges" . L'ouvrage, contient la fameuse réplique d'Istrati à l'un des leitmotifs de l'argumentaire communiste ("on ne fait pas d'omelette sans casser des oeufs"), à savoir : "Je vois bien les oeufs cassés, mais où donc est l'omelette ? " Extrait : Il voulut répondre, mais elle le quitta. Cloué sur place, Adrien la suivait du regard ; elle allait droit devant elle, tout droit, comme sa vie avait été droite, simple, douloureuse ; quant au seul écart dont elle s'était rendue coupable, elle ne le regrettait pas, encore qu'il lui coûtât cher. Avec son cachemire sur la tête, sa blouse en tissu bon marché, son mouchoir à la main droite, elle soulevait légèrement de sa main gauche la jupe trop longue qui ramassait la poussière, et elle tenait les yeux fixés devant ses pieds, comme si elle eût cherché quelque chose -- quelque chose qu'elle n'avait pas encore perdu, quelque chose qu'elle était en train de perdre.

10/2022

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Correspondance

Nouvelles lettres retrouvées

Des lettres inédites de la célèbre écrivaine, révélant des échanges inconnus avec de grands personnalités du XIXe siècle. Lorsqu'en 2004, à l'occasion du bicentenaire de la naissance de George Sand, je publiai un volume de 458 Lettres retrouvées (Gallimard), en même temps que l'anthologie des Lettres d'une vie en Folio, j'étais loin de me douter qu'une quinzaine d'années plus tard, je pourrais donner un nouveau volume de supplément à cette monumentale Correspondance rassemblée par Georges Lubin, qui en formerait donc le vingt-huitième volume. Voici donc 406 nouvelles lettres retrouvées, qui couvrent presque toute la vie de George Sand, depuis ses quinze ans jusqu'à ses derniers jours. La plupart de ces lettres, du court billet à la longue missive, sont entièrement inédites et viennent s'ajouter au corpus de la Correspondance, ou prennent la place de lettres déjà recensées (G. Sand ayant tenu à partir de 1863 une liste des lettres qu'elle écrivait) mais non retrouvées. D'autres, dont on ne connaissait que des extraits, sont ici publiées intégralement pour la première fois. Plus de 260 correspondants (dont une cinquantaine de nouveaux) sont ici représentés, des plus obscurs (certains n'ont pu être identifiés) jusqu'aux plus illustres, comme Barbey d'Aurevilly, Hector Berlioz, Henri Heine, Nadar, Armand Barbès, Eugène Sue, Victor Hugo, Louis Blanc, Eugène Fromentin, Jules Favre, Pauline Viardot, la Taglioni ; et les plus divers : parents, familiers, éditeurs, journalistes et patrons de presse, acteurs et directeurs de théâtre, écrivains, artistes, hommes politiques, domestiques, fonctionnaires, commerçants, hommes d'affaires, etc. L'intérêt de ce volume, en outre, est de donner, chaque fois qu'il a été possible, les lettres auxquelles Sand répond, ou les réponses aux lettres de Sand. On retrouve dans ces pages retrouvées les qualités d'humanité ainsi que l'insatiable curiosité de l'écrivain, que l'on suit jusqu'à ses toutes dernières lettres, en mai 1876, quelques jours avant sa mort. Thierry Bodin

01/2023

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Histoire de France

La politique du sport et de l'éducation physique en France pendant l'Occupation

En mars 2002, une commission d'historiens dirigée par Jean-Pierre Azéma remettait à la ministre Marie-George Buffet un rapport sur la politique du sport et de l'éducation physique pendant l'Occupation. En voici la publication tant attendue. A la fin des années 1990, la France est marquée par ce qu'Henry Rousso a appelé "le syndrome de Vichy" : à la suite du discours de Jacques Chirac commémorant la rafle du Vel d'Hiv' en juillet 1995, les différents gouvernements appellent au devoir de mémoire. Des historiens sont alors convoqués comme experts pour examiner la responsabilité de l'Eglise dans le soutien apporté au milicien Paul Touvier (commission René Rémond) ou celle de l'Etat dans la spoliation des biens Juifs (commission Mattéoli). A l'automne 1998, alors que débute à Bordeaux le procès Papon, Marie-George Buffet exprime, à son tour, le voeu que le sport et l'éducation physique n'échappent pas au devoir de mémoire. Douze historiens interrogent ici la spécificité et l'unité de la politique du sport sous Vichy, le rôle de l'occupant, les continuités et les ruptures avec le Front populaire et la Libération. Les images font revivre les pratiques et les spectacles sportifs sous l'Occupation dans toute leur ambivalence. Le sport a certes permis une authentique sociabilité juvénile, mais elle est circonscrite par la présence de l'occupant ou par les ambitions moralisatrices de la Révolution nationale. Et les champions sportifs couraient aussi pour un "filet garni" : ils étaient donc, comme la plupart des Français, ni des héros, ni des salauds. Le sport n'a pas non plus été épargné par l'antisémitisme : les champions Alfred Nakache et Victor Young Perez sont déportés à Auschwitz. Le "moment Vichy" fut également crucial pour la structuration du secteur "Jeunesse et Sport" (administration centrale et déconcentrée, corps d'inspecteurs). Un avant-propos et une bibliographie mise à jour accompagnent la publication de ce rapport.

06/2018

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Histoire de France

Histoire des Girondins. Tome 2

Lamartine, orateur exceptionnel qui avait le sens de la formule, a lui-même rédigé l'argumentaire de son ouvrage : " J'entreprends d'écrire l'histoire d'un petit nombre d'hommes qui, jetés par la Providence au centre du plus grand drame des temps modernes, résument en eux les idées, les passions, les fautes, les vertus d'une époque... Cette histoire pleine de sang et de larmes est pleine aussi d'enseignements pour les peuples. " Et il ne manquait pas de citer la lettre envoyée par Victor Hugo : " Tout ce que j'ai déjà lu de votre livre est magnifique. Vous saisissez ces hommes gigantesques, vous étreignez ces événements énormes avec des idées qui sont à leur taille. Ils sont immenses, mais vous êtes grand. " De fait, Lamartine ne se limite pas au destin finalement tragique du parti des Girondins - Vergniaud, Guadet, Gensonné, Buzot, les époux Roland... -, mais étend son récit de la mort de Mirabeau, en avril 1791, jusqu'à thermidor et la chute de Robespierre, qui devient peu à peu le héros principal de la tragédie révolutionnaire mise en scène ici. Car, comme le souligne Mona Ozouf, " plus qu'au livre d'histoire, plus qu'au poème ou même au roman, c'est au théâtre que font penser ces Girondins ", le livre dont l'auteur prend souvent ses aises avec la réalité historique pour produire des effets plus saisissants. La réussite fut totale, le succès éclatant. Toutes proportions gardées, Lamartine devenait pour la Révolution française ce qu'avait été, quarante ans auparavant, Chateaubriand avec Le Génie du christianisme pour la religion. Comme son illustre confrère, il avait su capter la sensibilité et les attentes de ses contemporains, leur livrant l'histoire que, à la veille de la révolution de 1848, ils voulaient lire. Aujourd'hui, l'Histoire des Girondins est autant un témoignage sur cette époque qu'une fresque épique sur la Révolution brossée par un magicien du style.

01/2014

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Révolution française

Danton. Histoire, mythes et légendes

Georges Danton, exécuté en avril 1794 (germinal an II), place de la Révolution, est l'un des "trois hommes formidables" (Victor Hugo) qui dirigea la première république française, avec Marat et Robespierre, dans les rangs de la Montagne. Rarement un responsable politique aura été autant encensé par les uns, au moment du centenaire de 1789, puis accusé par les autres, entre 1910 et 1930. Les historiens "dantonistes" ont célébré l'homme de la Patrie en danger (août 1792), de l'abolition de l'esclavage (février 1794). Les historiens "anti-dantonistes" ont dénoncé les compromissions politiques et la vénalité de celui qui voulut "épargner le sang des hommes" alors qu'il avait participé aux massacres de septembre 1792 et à la mise en place de la Terreur, avant d'en être une de ses victimes, à 34 ans. Le présent ouvrage se propose de donner des clefs aux lecteurs pour comprendre qui fut finalement Danton. Dans un premier temps, il s'attache à restituer son histoire, entre sa naissance à Arcis-sur-Aube (1759) et la guillotine (5 avril 1794) : tour à tour agitateur Cordelier, ministre de la Justice, dirigeant du Salut public au printemps 1793, Indulgent avant son procès tragique. Ensuite, sont analysés les regards croisés de ses contemporains, amis, alliés ou adversaires, pour connaître l'homme, privé et public, son charisme et ses faiblesses. L'historien montre enfin comment les mythes de Danton, personnage hors du commun, ont été amplifiés par l'histoire, les médias, les arts, l'enseignement, l'opinion publique. Dépasser les procès d'intention, les légendes, noire ou dorée, de Georges Danton : tel est l'objet de ce livre, au plus près des archives, des témoignages, des coups d'éclat et des failles de cet homme qui incarna au plus haut point le destin de sa patrie, dans les avancées comme dans les contradictions d'une Révolution fondatrice.

09/2021