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Aquaman horreur

Extraits

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Psychologie, psychanalyse

Virginia Woolf. L'écriture refuge contre la folie

"Je suis faite de telle sorte que rien n'est réel que je ne l'écrive" écrit Virginia Woolf (1882 - 1941) en 1937. Les textes de cet ouvrage, qui réunit psychanalystes et chercheurs en littérature anglaise, éclairent la singularité de l'écriture de Virginia Woolf, écriture si étroitement nouée à son histoire et qu'elle remet sur le métier d'un texte à l'autre. Virginia Woolf fut violée par ses demi-frères, elle souffrit de la mort prématurée de sa mère, de son père, de sa demi-soeur et de son frère, et elle mit fin à ses jours pendant la guerre. Les auteurs de ce livre ont cependant pris la position de ne pas tenir Virginia Woolf pour une déprimée, une "victime exemplaire" des théories du traumatisme, mais bien plutôt de cerner sa bataille avec les mots contre une douleur d'existence. La lecture de son oeuvre révèle la tâche infernale à laquelle elle s'est livrée et les moyens qu'elle a trouvés pour se protéger de ce qu'elle nomme son "horreur". Les textes rassemblés ici suivent l'écrivain à la trace, dans ses écrits fictionnels, auto-biographiques, et, particulièrement, dans ses écrits les plus tardifs car c'est là que s'exposent de façon fulgurante son ironie et l'éclatement de son monde intérieur. N'oublions pas, enfin, que Virginia Woolf - éditrice de Freud avec son mari - fut elle-même traversée par la psychanalyse ; elle en témoigne fréquemment dans son Journal. Seul le recours incessant à l'écriture donne pour elle consistance à la réalité, "sans le secours d'aucun discours établi", comme l'avance Jacques Lacan du "dit schizophrène" dans son texte "l'Etourdit". L'écriture de Virginia Woolf témoigne du mystère incessant qu'elle fut pour elle-même sans que l'on puisse ici, toutefois, conclure qu'écrire aura réussi à apaiser sa certitude de "redevenir folle", hantise confiée à son mari dans la dernière lettre qu'elle lui laissa avant de se suicider.

03/2011

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Littérature étrangère

Requiem pour une révolution. Le grand roman de la Révolution russe

Alors qu'il avait immigré, adolescent, à New York pour fuir les pogroms de, sa Russie natale, Alexander Til retourne àPetrograd à la veille de la révolution d'Octobre. Il s'engage dans le mouvement bolchevik, dans l'espoir de transformer la Russie en une société libre et égalitaire. Commence alors un périple mouvementé, qui le voit prendre part à chaque séquence de la grande révolution : idéaliste enflammé, il devient bientôt le témoin, horrifié des atrocités perpétrées au nom de la cause, qui plongent le. peuple russe dans des abîmes de souffrance. Entouré de Lili Ioussoupova, la sublime princesse rouge soeur de l'assassin de Raspoutine -, dont il tombe fou amoureux malgré lui, d'Atticus Tuohy, un mercenaire russo-irlandais au coeur noir; et de Ronzha, poète visionnaire qui a pressenti les purges staliniennes, il avancera pendant plus de trente-cinq ans aux côtés, tour à tour, de Trotski, Lénine et Staline, croyant en eux, doutant d'eux et enfin s'y opposant, toujours s'efforçant de trouver un sens à là marche terrifiante des événements, jusqu'à ce que l'horreur de la réalité. ait définitivement raison de ses roues. Avec sa maîtrise et son brio habituels, Robert Littell associe étroitement l'histoire et la fiction, imaginant un dénouement audacieux pour aider la Russie à sortir de l'enfer dans lequel l'ont plongée la folie de ses dirigeants et les dérives de l'idéologie. Tout au long de cette fresque portée par un souffle d'une rare puissance, initialement parue en 1989, Littell dessine le grand roman de la Révolution russe, comme il donnera, quinze ans plus tard, La Compagnie, son grand roman de la CIA. Et se repèrent déjà ici les traces d'une inspiration qui conduira à son roman consacré au poète Mandelstam, L'Hirondelle avant l'orage, qui mettra en lumière le rôle vital que l'art peut jouer dans la lutte contre le pouvoir.

03/2014

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Littérature étrangère

Une éducation classique. Récit

Richard Cobb (mort en 1996) passe pour être l'un des grands historiens de ce siècle - ses évocations, fort peu conventionnelles, de la France révolutionnaire ont vite pris rang parmi les classiques. Il a laissé aussi quelques récits, à la frontière du roman et de l'autobiographie, que les connaisseurs mettent au plus haut, et, à la toute première place. Une éducation classique, considéré aujourd'hui dans le monde entier comme son chef-d'œuvre. L'histoire qui nous est ici racontée n'est pas loin d'être incroyable. Elle est simplement vraie, et l'auteur, alors à peine sorti de l'enfance ? en fut l'un des protagonistes à son corps plus ou moins défendant. Ne nous fions pas aux décors " classiques " ni aux héros qui les hantent : un collège anglais dans les années trente, deux adolescents de la bonne société venus là pour apprendre à jouer bientôt leur rôle d'hommes, des professeurs et des parents qui observent l'affaire et ne devinent rien... L'un des deux garçons rue pourtant méchamment dans les brancards. Mais il est indécent dans ces milieux de laisser supposer qu'un sujet bien né puisse être la victime de ce qu'on appelle une enfance malheureuse. On préfère détourner la tête. Jusqu'à ce que le mauvais sujet en question décide que les pires choses elles aussi ont une fin, tue sa très chère mère à coups de hache, camoufle son crime avec une maladresse qui confine à la provocation, se laisse arrêter - et proclame qu'il n'éprouve pas l'ombre d'un remords. Le plus drôle (si l'on ose dire) est que le lecteur, sournoisement impliqué dans l'horreur, approuve le matricide et participe lui-même au terrible geste avec une sorte de soulagement. Publié une première fois en traduction française il y a une dizaine d'années, Une éducation classique avait disparu des circuits de la librairie, au désespoir de plusieurs. La critique à l'époque avait fortement accusé le coup : " Hitchcock, en plus sauvage " (ANNE PONS/L 'EXPRESS).

11/1999

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Critique littéraire

Trois tragédies latines humanistes

Ce volume réunit les trois tragédies, intégralement conservées, composées après l'Ecerinis d'Albertino Mussato (1315). Antonio Loschi, Gregorio Correr et Leonardo Dati partagent la même conception du tragique héritée de Sénèque (1-65). Les crimes de la Guerre Civile de Lucain (39-65) et des Tragédies de Sénèque avaient déjà inspiré Albertino Mussato. Pour bâtir sa tragédie sur la mort d'Achille (Achilles, vers 1390), Antonio Loschi continue de s'inspirer des tragédies sénéquiennes, mais il renouvelle son inspiration en multipliant les emprunts à d'autres modèles, de l'Antiquité, du Moyen Age et du premier humanisme italien. Gregorio Correr emprunte au livre VI des Métamorphoses d'Ovide (43 av. J. -C. -18 ap. J. -C.), mais aussi à Sénèque et à Boccace (1315-1375), un nouveau modèle d'horreur tragique pour composer sa Progne en 1426-1427. Enfin Leonardo Dati, entre 1440 et 1442, reprend à la Guerre de Jugurtha de Salluste (86-34) l'épisode de l'assassinat d'Hiempsal pour composer la tragédie qui porte le nom de ce héros (Hiensal). Dans ces trois tragédies, des femmes commettent un sacrilège pire que ceux commis par des princes sanguinaires. Hécube ourdit la mort d'Achille en attirant celui-ci dans un guet-apens (dans l'Achilles d'Antonio Loschi) Procné immole son fils et le sert en guise de dîner à son époux, le roi de Thrace Térée, père de l'enfant (dans Progne de Gregorio Correr) Inuidia, allégorie de l'Envie, attise la haine entre les héritiers du royaume de Numidie pour obtenir la mort d'Hiempsal (dans Hiensal de Leonardo Dati). Richement documenté, ce volume insiste sur les renouvellements, autant dans la forme que dans l'inspiration, de la tragédie latine entre 1390 et 1442 et sur la théâtralité de pièces qui, même si elles n'étaient pas destinées à la scène, multiplient les effets dramatiques spectaculaires.

07/2010

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Histoire internationale

Moyen Age. Enfance de l'Europe, Edition bilingue français-néerlandais

L'Europe est-elle née au Moyen Age ? En tout cas, c'est à la fin du Moyen Age, aux 12e et 13e siècles, que se sont mis en place les grands axes commerciaux et les futures frontières des royaumes monarchiques et des Etats modernes. Si l'on accepte l'idée d'un "Moyen Age, enfance de l'Europe", les siècles qui suivent ressemblent à une grave crise d'adolescence au milieu de conflits incessants dans la Tour de Babel des cultures différentes. Il faudra l'horreur des deux guerres mondiales pour que naisse enfin une Europe unie où l'on cesse de s'entretuer. Mais sommes-nous bien certains d'être devenus adultes ? Après le Brexit, l'Europe s'inquiète et s'interroge sur son avenir. Nostalgies nationalistes et régionalistes sont de retour. Serge Hustache, dans la préface, précise : "Cet ouvrage très somptueusement illustré nous plonge dans cette période troublée de notre histoire. Les mille et une anecdotes qu'il nous livre nous en disent beaucoup plus que les doctes thèses de l'historiographie officielle. Notre époque aime les raccourcis et les stéréotypes. Et c'est ainsi que le Moyen Age est souvent associé, dans notre imaginaire collectif, à une période supposée sombre et mystérieuse. Une époque coincée et figée dans les parenthèses arbitraires de la chronologie et des frontières artificiellement statiques des géographes. Il existe pourtant une dynamique intrinsèque des idées et des peuples qui se développe selon une temporalité propre et qui s'inscrit dans le grand mouvement de l'histoire universelle. Si l'auteur nous décrit, avec réalisme, une société où l'esprit de tolérance, de justice et de fraternité n'était, de toute évidence, pas la marque de fabrique, il nous montre aussi que, plus qu'un simple trait d'union entre l'antiquité romaine et les "Lumières", elle sut aussi se montrer curieuse et ouverte sur le reste du monde."

06/2018

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Histoire de France

Héros oubliés. Les animaux dans la Grande Guerre, 2e édition

Chevaux, chiens, chats, vaches, ânes, pigeons... Lors de la Première Guerre mondiale, des millions d'animaux ont accompagné les combattants pour le meilleur et le pire. Les soldats ne sont pas les seuls à vivre, à souffrir et à mourir sur les champs de bataille : c'est aussi le sort de millions d'animaux. La guerre est, pour eux, le cruel miroir de celle des poilus tant bites et humains sont unis dans les tranchées. Des chiens sanitaires aux lourds chevaux de L'artillerie, des pigeons voyageurs aux chats qui nettoient les tranchées, l'armée ne peut se passer des animaux. Ils sont utilisés pour communiquer, monter le guet, transporter les troupes et tes canons, sauver les blessés... Mais il y a aussi les espèces dont le soldat se passerait bien et qui hantent sa vie quotidienne : rats, poux, mouches... Dans cette mobilisation, les chevaux sont mis à dure contribution. Pourtant, la Grande Guerre constitue un moment capital de rupture entre le chevalet l'homme : sous la contrainte du feu moderne, le soldat doit accepter de cesser de "faire corps" avec l'animal. A ce titre, les camions de la Voie sacrée et les chars d'assaut marquent la fin d'une époque. A l'issue du conflit, alors qu'ils ont été tellement présents - mime indispensables - dans les tranchées, les animaux deviennent les héros oubliés de cette terrible guerre. Malgré les services rendus, malgré la souffrance et la mort, aucun monument français ne leur rend hommage, aucun livre ne raconte leur terrible sort... Il faut attendre 1982 pour que Michael Morpurgo écrive le roman Cheval de guerre, adapté à l'écran en 2011 par Steven Spielberg. L'ouvrage de Jean-Michel Derex redonne sa place à l'animal et fait découvrir la Grande Guerre de manière complètement nouvelle : en racontant les liens profonds qui ont uni L'homme à l'animal dans l'horreur de ces quatre années de conflit.

12/2018

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BD tout public

Jazz Maynard Cycle 2 : La trilogie Islandaise. Tome 4, Sans espoir ; Tome 5, Blood, Jazz and Tears ; Tome 6, Trois corbeaux

Un magnifique fourreau comprenant l'ensemble du cycle islandais et un ex-libris. Barcelone de nos jours. Jazz Maynard et son ami Teo sont ligotés sur des chaises, dans une pièce sordide. Ils ne savent pas pourquoi ni qui les détient. Mais Jazz sort à peine d'une aventure dangereuse. Trois jours plus tôt, à New York, sa soeur, qu'il n'avait plus vue depuis dix ans, lui a fait parvenir une lettre désespérée, un appel au secours, et Jazz n'a pas hésité à pénétrer dans le repaire d'une bande de mafieux pour libérer Laura de ses proxénètes. Grande surprise de 2010 : la trilogie barcelonaise Jazz Maynard n'en était pas tout à fait une ! Le beau Jazz revient dans un one-shot aux accents "mafieux"... Judas en prison, El Raval semble avoir enfin trouvé une certaine tranquillité : Jazz joue de la trompette au Cave canem, Teo est fiancé, Laura prend sa vie en main. Mais la nature a horreur du vide et un certain Caligula va se charger de remplir la place vacante de chef du quartier. Cette guerre à distance avec Judas provoquera forcément des dommages collatéraux... Le beau Jazz Maynard revient dans un diptyque ! Raule et Roger entraînent Jazz et son ami Teo bien loin de l'air vicié d'El Raval. Place à Reykjavík, sa nature préservée et ses Vikings ! Notre gentleman cambrioleur a pour mission de dérober l'Oeil doré, un objet sacré iranien. Mais rien n'est jamais simple : une vague de crimes racistes touche la ville au même moment et Jazz retrouve une ancienne connaissance… L'occasion d'en savoir un peu plus sur ses mystérieuses années à New York… L'affaire se corse pour notre cambrioleur Jazz Maynard. En plus de devoir récupérer l'Oeil doré, un objet sacré iranien, il lui faut sauver son ami Teo enlevé et menacé d'être jeté du haut d'un hélicoptère ! Tandis que Jazz se démène dans ce Reykjavík survolté, Raule et Roger en profitent pour éclairer son passé à New York.

10/2017

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Littérature française

Temps de guerre et de paix. Une jeunesse sous le signe de la croix gammée au bord de la Ruhr et du Rhin

« Sous le signe de deux croix se déroulaient mon enfance et ma jeunesse, ainsi que celles de nombreux amis et camarades de classe. Les deux croix – la croix gammée et le symbole chrétien de la rédemption – se trouvaient en opposition. Cependant, les deux nous attiraient sans que nous perçussions au début leurs contradictions. En grandissant, nous commencions à reconnaître ces contrastes et cela nous incitait à la réflexion. La mise en question de la croix gammée nous perturbait car la propagande permanente nous avait influencés. Mais nous étions aussi des chrétiens et entendions le rester. Et c'est ainsi que commença une époque conflictuelle qui nous amena à discuter avec des adultes. La guerre aggravait la situation car, en tant qu'Allemands qui aimaient leur patrie, nous souhaitions la victoire et nous nous investissions pour cela. Avec la fin de la guerre et de la dictature nazie, un monde s'écroula pour beaucoup de gens. La croix gammée avait perdu, étions-nous désormais à nouveau sous le signe d'une seule croix ? Certains ne trouvaient pas leur chemin et restaient attachés au passé. Ils avaient intériorisé des idéaux et ne voulaient pas ou étaient incapables d'admettre qu'ils s'étaient trompés. Parfois, cela marquait toute une vie. » Irmgard a treize ans lorsqu'éclate la Seconde Guerre mondiale. Elle est Allemande et grandit dans l'ombre grandissante du nazisme. Après s'être laissé d'abord influencer par le régime, elle s'en détache face aux doutes grandissants. En 1946, elle part vivre à Cologne, ville en ruine, où elle fera des études de piano... La diversité des points de vue disponibles sur le sujet venant à manquer dans l'hexagone, le récit d'Irmgard Schnellbächer interpelle d'autant plus. Son témoignage vient sonder l'âme d'une Allemagne prise au piège et brisée, questionnant son identité et son devenir face à l'horreur.

08/2015

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Sociologie

L'indifférence à la haine. Racisme et antisémitisme

Dès le mois de mai 2014, l'actualité se fit de plus en plus pressante, pour ne pas dire plus oppressante encore, lorsqu'il fut question de terrorisme, d'antisémitisme, de racisme et d'extrémisme. Des mouvements djihadistes déferlaient, les barbares semaient la haine, la désolation et la mort. Des centaines de djihadistes français et européens se trouvent actuellement en Syrie. Qu'adviendra-t-il lorsqu'ils reviendront ? Nous savons ce qu'il en a coûté aux journalistes de Charlie hebdo, à des policiers et à des juifs assassinés par des islamistes. On sait également ce qu'il advint à Copenhague, à Tunis, à Garissa, au Kenya, lorsque la folie meurtrière s'est abattue sur des civils. Les condamnations ont-elles été suffisantes ? Dans une cinquantaine de pays, surtout au Proche et Moyen-Orient (Irak, Syrie, Pakistan, Yémen), mais aussi en Libye, qu'ils soient catholiques, protestants, coptes ou de toute autre confession, les chrétiens sont discriminés, pourchassés, emprisonnés, torturés, assassinés. Et les réfugiés ? Victimes de guerres civiles, de massacres, de viols, ils fuient. Et nous, ne devrions-nous pas avoir honte de nous taire ? D'ignorer le plus souvent ? D'être indifférents ? Comme le disait Martin Luther King : "Ce qui m'effraie, ce n'est pas l'oppression des méchants, c'est l'indifférence des bons". Et puis, il y a l'antisémitisme et le racisme, d'autres cancers qui sévissent ici ou là. Les juifs de France en savent quelque chose. L'antisémitisme est porté par différents hommes de main, quelques provocateurs, illuminés et haineux, en quête de respectabilité et de beaucoup de publicité. Enfin, l'Internet offre à cette propagande répugnante un moyen considérable de s'exprimer en toute impunité. Aujourd'hui, la diffusion de la haine à une échelle internationale s'effectue essentiellement par ce vecteur. Les textes publiés par Marc Knobel témoignent de cette horreur. Ils sont aussi un cri contre l'oubli, la haine et l'indifférence.

11/2015

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Histoire de France

Milena

C'est en 1937, fuyant l'hitlérisme, que Margarete Buber, jeune allemande et militante communiste, se réfugie en compagnie de son mari Heinz Neumann, ancien député au Reichstag, à Moscou, où ils seront arrêtés pour "déviationnisme". Heinz disparaîtra aussitôt, sans doute exécuté, et Margarete sera déportée en Sibérie pendant deux ans. En 1940, le NKVD la livre à la Gestapo qui l'interne à Ravensbrück. C'est dans ce camp, à son arrivée, au mois d'octobre, qu'elle rencontre Milena Jesenská, célèbre journaliste tchèque, qui avait été la destinataire des admirables Lettres à Milena de Franz Kafka, au début des années vingt. Pendant près de quatre ans, jusqu'à la mort de Milena à l'infirmerie du camp, le 17 mai 1944, les deux femmes vont vivre un bouleversant compagnonnage. Au milieu de la misère et de l'horreur quotidiennes (dont le récit occupe près d'un tiers du livre), les deux femmes se racontent leur vie. La vie amoureuse de Milena, sa brève liaison avec Kafka, ses deux mariages, d'abord avec l'écrivain juif Ernst Polak, puis avec l'architecte Jaromir Krejcar, sa carrière étonnante de journaliste, ses traductions de Kafka en tchèque, sa force et sa désinvolture face à l'invasion nazie en 1939, et ses désillusions de militante communiste, Margarete les rapporte fidèlement, tenant la promesse faite à Milena qui lui disait sur son lit d'agonie "Tu leur diras qui je fus, n'est-ce pas ? Tu auras pour moi la clémence du juge". Margarete s'était effacée devant son amie. Le présent livre n'est pas seulement la biographie d'une femme exemplaire, la traversée d'une époque magnifique (Prague et Vienne dans la tourmente artistique et intellectuelle de l'entre-deux-guerres). C'est avant tout un témoignage d'amour d'une femme exceptionnelle pour une autre femme exceptionnelle : un hymne à l'engagement et à la vie, surgi du fin fond de ce que les hommes ont inventé de pire. Traduit de l'allemand par Alain Brossat.

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Phénomènes occultes

Inferno. L'art des ténèbres

L'enfer est une notion commune à la plupart des grandes croyances théologiques ou mythologiques de l'humanité qui a toujours été fascinée par son aspect terrifiant et qu'elle s'est empressée de peupler de monstres, de démons et autres incarnations du Mal. Le Diable, le Seigneur des Enfers, le Prince des Ténèbres, le maître du royaume des morts, ou Pluton, Hadès, Ahriman, Seth, Yama, Hela, Ninazu, Ah Puch, Iblis, Tezcatlipoca, Satan, Lucifer, Belzébuth, Méphistophélès, quel que soit le nom qui lui fut donné, a été représenté sous bien des apparences différentes depuis les débuts de l'Antiquité jusqu'à nos jours. Une multitude d'artistes ont laissé derrière eux, à travers l'Histoire, une très riche source iconographique par le biais d'innombrables et redoutables effigies et illustrations de cette personnification du mal absolu, à travers la sculpture, l'enluminure, la mosaïque, le vitrail, la gravure, la peinture et le dessin. Le septième art et la musique se sont également emparés de ces thématiques infernales et les ont grandement popularisées. Le portrait du Diable est présent de nos jours sur d'innombrables affiches de films fantastiques et pochettes de disques de nombreux groupes de rock. De tous temps pourtant, l'être humain a été terrorisé par le sentiment d'impuissance et d'inconnu devant la mort, et par la vision sombre et maléfique de ces Enfers grouillant de créatures abominables nées de l'imagination des sculpteurs de l'Antiquité et des peintres médiévaux. L'art pictural des enluminures des parchemins ou des frontons des cathédrales entre autres a alors cherché à enseigner une certaine conduite morale à suivre afin d'échapper à l'horreur de l'enfer tout en nous montrant tous les pires tourments de la damnation. Voici l'histoire du Diable et de l'enfer à travers une iconographie sélective. Mais comme nous prévient l'inscription qui accueille les damnés dans l'Inferno de Dante : "Toi qui entres ici, abandonne toute espérance".

04/2021

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Romans noirs

La cité en flammes

Etat du Rhode Island, 1986. Danny Ryan, vingt-neuf ans, est docker. Intelligent, loyal et réservé, il n'a jamais vraiment trouvé sa place au sein du clan des Irlandais, qui règne sur une partie de la ville. Son rêve : fuir loin de cet endroit où il n'a pas d'avenir. Mais lorsque Paulie Moretti, mafieux d'une famille italienne jusque-là amie, s'affiche avec sa nouvelle conquête, Hélène de Troie des temps modernes, Danny est mêlé malgré lui à une guerre sans merci à laquelle il ne peut échapper. Il lui faudra s'imposer enfin et affronter un déchaînement de violence sans précédent pour protéger sa famille, ses amis et la seule patrie qu'il ait jamais connue. Don Winslow livre ici le premier tome d'une trilogie magistrale, transposition des épopées de la littérature antique : la ville de Providence est Troie incendiée par les Grecs, Danny Ryan un héros homérique digne d'Enée. Traduction de l'anglais (Etats-Unis) par Jean Esch. Bio auteur : Don Winslow est l'auteur de 21 best-sellers internationaux, dont Corruption, Savages et L'Hiver de Frankie Machine. Sa trilogie de La Griffe du chien, Cartel et La Frontière est en cours d'adaptation série par la chaîne FX. Il vit aujourd'hui entre la Californie et Rhode Island. " Ce polar magistral, porté par un souffle romanesque puissant, s'inscrit sans l'ombre d'un doute dans la lignée du Parrain. " Philippe Blanchet, Le Figaro Magazine " Don Winslow, tel Virgile en Nouvelle-Angleterre. " Le Monde des livres " Winslow reste le maître incontesté de la guerre. " Le Point, Julia Malaure " Très cut, dépouillée, ultraprécise et dénuée de pathos, l'écriture contribue au fatalisme, passe sans ambages d'une banale scène de la vie quotidienne à l'horreur, du faux plat à la poussée d'adrénaline. " Libération " Avec son passionnant nouveau roman, La Cité en flammes, l'écrivain américain confirme qu'il est l'un des rois du polar... " Rolling Stone

05/2023

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Poésie

Connaissance du temps. Poèmes

" L'homme qui épouse son époque doit s'attendre à devenir rapidement veuf ", disait Joseph Brodsky. Le poète n'est pas seulement contemporain de son époque, il est contemporain de la nuit des temps. Lucio Mariani est né à Rome en 1936. Mais si le monde actuel affleure ou fait même durement saillie dans ses poèmes, cette contemporanéité n'occupe pas à elle seule l'espace de sa vision, de sa sensibilité et de son imaginaire. C'est l'un des traits les plus remarquables de cette poésie : elle condense une énorme continuité temporelle. À maints égards, Lucio Mariani est aussi proche de nous qu'il peut l'être d'un poète de l'Antiquité romaine : Catulle pour l'élégance et la perfection du vers, Martial pour les aiguillons acérés d'une satire épigrammatique, Virgile pour l'extrême sensibilité au paysage méditerranéen, Horace surtout, dans une oscillation entre stoïcisme et épicurisme, dans la sereine distance prise avec le monde environnant, dans les accents de la grâce comme dans ceux de la véhémence, et parce que l'on pourrait dire de Lucio Mariani ce que Nietzsche affirmait à propos du poète des Odes : " Cette mosaïque de mots où la force rayonne à la fois par l'ensemble et par le son, la place, le sens de chaque mot, ce minimum dans le choix et le nombre des signes, ce maximum dans l'énergie atteinte - tout cela est romain et, qu'on veuille bien me croire, la distinction par excellence. " Dans son élégance et sa luminosité toute méditerranéenne, la poésie de Lucio Mariani sait exalter la splendeur secrète de l'instant présent, tout comme elle peut affronter, dans leur trivialité et jusque dans leur horreur, les aspects les plus inquiétants du monde contemporain. Si le poète ressemble alors à Cassandre annonçant des issues funestes, il est aussi Orphée, dont le chant d'espérance ne saurait se résoudre à la mort.

11/2005

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Histoire internationale

HISTOIRE DES POPULATIONS DE L'EUROPE. Tome 3, Les temps incertains, 1914-1998

En 1900, dominatrice, débordant d'hommes et de vitalité, l'Europe attend tout du siècle nouveau, qu'elle place sous le signe du progrès indéfini. L'homme blanc est partout, au-delà des mers, sur des terres qu'il a conquises et peuplées, dans des sociétés qu'il domine sans complexe. L'avenir est radieux, même si beaucoup d'Européens, trop pauvres, doivent s'expatrier. Ce qui n'empêche pas la population du continent de croître : jamais dans l'Histoire celui-ci n'a accueilli une si grande part de l'humanité. Mais cette superbe se heurte à la réalité des guerres, des massacres et des révolutions. A aucun moment sous nos cieux la violence ne s'est autant déchaînée. Parallèlement, les percées techniques, les progrès médicaux se poursuivent. Morts données d'un côté, vies sauvées de l'autre : ce XXe siècle sera un temps incertain. Incertitudes également dans l'évolution des comportements familiaux : du début de la Première Guerre à la fin de la Seconde, la fécondité des couples régresse dans nombre de pays et parfois s'effondre en dessous du seuil de remplacement des générations. C'est le temps des berceaux vides, voie de repli que la France a suivie depuis le XVIIIe siècle, mais où elle n'est désormais plus seule, dépassée même par des Etats comme l'Angleterre ou l'Allemagne, maintenant plus malthusiens qu'elle. Puis, en 1946, après les années d'horreur, survient l'étonnant baby boom, un sursaut vital. Personne alors ne prévoit un nouveau recul de la natalité, qui menacerait les équilibres : la révolution démographique paraît achevée, la croissance, qui atteint parfois des sommets historiques, semble suivre un régime de croisière. Or brusquement, à partir de 1965, c'est le reflux ; il s'accentue d'année en année, posant le problème du remplacement des générations. Simultanément, se manifeste un net allongement de la longévité. Moins de jeunes, toujours plus d'anciens dans une Europe qui vieillit : quel avenir se dessine au seuil du troisième millénaire ?

05/1999

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XXe siècle

Le pays où vont mourir les rêves Tome 6 : La fin d'un monde. 1967-1989

Je me suis battu parce qu'il disait que ces cerises étaient à tout le monde, vu que c'est le soleil qui les fait mûrir et que le soleil c'est comme la mer, ils sont à personne ! avoua Hubert. - Peu importe ce qu'il a dit ! hurla Madame Amélie qui maintenant était très remontée contre son garçon et qui en avait les larmes aux yeux. Se battre pour si peu de choses est indigne ! J'ai honte de toi ! - Madame ! C'est pas de sa faute, se mit à crier Joseph pour se faire entendre, c'est moi qui lui a balancé une torgnole ! Et même qu'avant qu'il réponde j'y en avais balancé une autre et que je l'avais mis par terre ! - Non ! C'est moi qui l'ai provoqué ! objecta Hubert. Je l'ai traité de sale voleur ! - Peut-être, mais j'aurais dû me sauver sans vouloir te faire voir que c'était moi le plus fort et que tu me faisais pas peur ! C'est tout de ma faute si on s'est battus, Madame ! Il faut pas punir vot'fils ! Ainsi, dans l'enfance, est née l'amitié entre Joseph Callac et Hubert Franquin. Les épreuves de la guerre, l'affrontement politique ou les chagrins n'y font rien, près de soixante années ont passé, mais en dépit de tout ce qui aurait pu séparer l'ancien militant communiste et le fils de bourgeois fidèle au général de Gaulle, la vieille fraternité demeure. Avec cette sixième époque de la saga "Le Pays où sont mourir les rêves", Olivier Cojan achève son récit de l'histoire du XXe siècle à travers la vie de ses héros, Joseph Callac et Hubert Franquin. Les premiers volumes ont été publiés par Pocket sous les titres "Le Pays où vont mourir les rêves. 1898-1919. Une amitié des bancs de l'école communale à l'horreur des tranchées" puis "Le Pays où les rêves prennent vie. 1935-1945. Une amitié d'une après-guerre a l'autre".

04/2021

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Littérature française

Séquestration

Avez-vous, à un moment de votre vie, revécu dans votre sommeil une période de votre vie ? Ou bien vous êtes-vous remémoré des souvenirs de votre enfance/adolescence ? Même si parfois ces événements ne sont pas forcément agréables à revivre, ils n'ont en aucun cas fondamentalement changé votre existence. Dans ce roman, tout va basculer. Une rencontre improbable et rien ne sera plus comme avant. A vouloir rattraper le temps perdu, plus exactement les fantasmes qui resurgissent dans ses nuits, le protagoniste va s'enfoncer un peu plus chaque jour dans l'horreur. Progressivement, de vieux démons refont surface alors qu'il les pensait enfouis à jamais. Ces différentes évocations de son enfance jusqu'à nos jours vont se mélanger au présent. Elles ne lui permettront plus de discerner le réel de l'imaginaire, ce qu'il peut faire ou ne pas faire. Il va se persuader que ce qu'il revit dans ses nuits est réalisable. Dans cette quête de vouloir accomplir ce qu'il perçoit dans son sommeil, son imaginaire va l'amener à commettre l'irréparable. Rien ne pourra l'arrêter dans cette course folle, à la recherche de son absolu. Au-delà de ses actes, il va bien involontairement plonger toute une ville dans la peur, la suspicion voire la délation. Agé de 65 ans et ayant pris sa retraite de la Santé, Didier RIGNAUT a ressenti le besoin d'écrire les moments importants de sa vie dans Toute une vie. Puis l'écriture ne l'a plus jamais quitté. Dans la mesure du possible, il essaie de transcrire dans ses romans une partie de son vécu. C'est ainsi que sont nés Haïr d'amour, Quatre jours pas un de plus qui se passe au Pays basque où il réside aujourd'hui et La Jouissance. Ce dernier manuscrit Séquestration fait appel aux souvenirs de son enfance passée dans la Nièvre.

05/2021

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Histoire internationale

L'aventure kémaliste. Suivi de Angora et Berlin

Rares sont les témoignages à chaud portés par des Turcs, et de ce fait infiniment précieux, sur le fléau que constituèrent pour l'Empire ottoman et ses populations les Jeunes-turcs "laïcs et réformateurs" entre 1908 et 1918 et, à partir de 1919, le mouvement kémaliste incontestablement issu des premiers. Dans "L'aventure kémaliste", Omer Kâzim s'est attelé dès 1921 à démontrer avec courage et lucidité, sinon la rage du désespoir, que le mouvement kémaliste n'était rien d'autre que la continuation désastreuse du régime jeune-turc responsable de l'entrée en guerre de l'Empire ottoman aux côtés de l'Allemagne wilhelminienne et de l'extermination du peuple arménien. Dans "Angora et Berlin", il met en garde l'opinion publique des pays de l'Entente contre le danger que risque de devenir pour l'Orient, l'Europe et la Paix ce mouvement xénophobe soutenu par les vaincus d'hier, les Allemands qui veulent déjà prendre leur revanche sur les Alliés en Asie Mineure, et par les bolcheviks, qui visent au bouleversement mondial. Dans ces deux ouvrages extrêmement bien documentés, Omer Kâzim révèle les liens qui unissent les criminels Jeunes-turcs devenus kémalistes à leurs protecteurs allemands et bolcheviks et les complicités dont ils bénéficiaient, au détriment de l'Entente, notamment en France : le silence ou l'ignorance d'une certaine presse, la kémalomanie de certains milieux diplomatiques et militaires travaillant contre leur propre camp. A l'heure où adeptes et propagandistes déclarés de la Turquie kémaliste pratiquent la désinformation la plus outrancière, comme leurs prédécesseurs des années 1920 à la faveur de l'indifférence et de l'ignorance de l'opinion publique, ces deux témoignages d'un Turc patriote rappellent combien il est immoral de traiter avec un Etat qui assume ouvertement "ces forfaits qui sont de nature à faire pour toujours tressaillir d'horreur la conscience humaine", selon les propres mots du vizir Damad Ferid pacha s'exprimant devant le Conseil suprême des Alliés à Paris en juin 1919.

05/2014

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Littérature française

Existe en blanc

Après Les Valseuses et Fragile des bronches, les éditions Seghers publient un autre ouvrage de Bertrand Blier. " J'ai toujours été fasciné par les soutiens-gorge. Déjà, en culottes courtes, quand je rentrais de l'école, je ne manquais pas de passer, avec mon gros cartable, devant le magasin Thirion, articles pour dames, dans la vitrine duquel, sur des bustes sans têtes, resplendissaient d'admirables soutifs. Je ralentissais le pas, et la tête retournée vers les bonnets sublimes, je me remplissais les yeux jusqu'à l'évanouissement. Des imbéciles toujours prêts à se dévouer m'allongeaient sur un banc et me tapotaient les joues. Furieux d'être extirpé de mon rêve satiné, je leur balançais mes bottines dans la gueule. " Ce n'est que le début... Le gamin, élevé dans une famille très bizarre, développe ce goût immodéré pour le soutien-gorge dans l'âge adulte. Il faut dire que, d'abord représentant en lingerie féminine, il devient directeur des Ressources humaines d'une fabrique de soutiens-gorge. Grand baiseur, oui, mais ses désirs sont essentiellement d'ordre esthétique : c'est le soutien-gorge qui le stimule, ou le sein pris dans le soutien-gorge (et pas de n'importe quelle marque), et non le sein nu. Lorsque l'idiote, pour étaler tous ses charmes, fait sauter son soutien-gorge, c'est fini : il l'étrangle... Il en étranglera un bon tas. Ce livre est fou et sublime de vraie provocation, d'excès, de délire, de beauté sulfureuse, de franche horreur, d'un humour plus noir que noir. Ceux qui aiment les films de Bertrand Blier ne seront pas tellement surpris, tout en avouant que jamais il n'a été si loin ni si fort - les mots sont beaucoup plus puissants que les images. Et c'est ici qu'il faut dire que toutes ces folies sont racontées d'une plume magnifique, constamment jubilatoire, - telle que le cher Rabelais reconnaîtrait avec bonheur son héritier dans les élucubrations de l'abominable Bertrand Blier.

02/2024

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Espionnage

L'éclaireur. Du recrutement à la formation, l'histoire vraie et stupéfiante du seul espion du KGB à avoir intégré l'ENA pour infiltrer l'administration française

"On ne choisit pas d'entrer au KGB, c'est le KGB qui vous choisit." Lorsqu'il intègre à dix-sept ans l'Institut d'Etat des relations internationales (MGIMO) à Moscou, Sergueï Jirnov est loin d'imaginer que ses pas seront bientôt guidés par le KGB. Et pourtant, ce dernier l'a choisi pour intégrer l'élite suprême de son cheptel d'espions : les "éclaireurs". C'est ainsi que l'on désigne les "illégaux" , ceux dont la mission est d'infiltrer en profondeur et sur la durée l'ennemi occidental en se faisant passer pour l'un des siens. C'est une formation clandestine qui se déroule en dehors des circuits traditionnels, contraignant l'élu à mener dans son propre pays le parcours classique d'un citoyen doublé de celui d'un agent secret. Quand le service l'estime prêt, l'éclaireur rejoint l'Ecole de la Forêt, l'endroit le plus mystérieux d'URSS, afin d'y suivre le cursus commun aux officiers du KGB. Peu à peu Sergueï va apprendre à mentir, à tromper, à manipuler, jusqu'à infiltrer l'ENA, à Paris, pour y repérer les "cibles" potentielles que recèle cette pépinière de futurs hauts fonctionnaires français et étrangers. De son enfance à ses missions, on suit le quotidien extraordinaire de Sergueï Jirnov dans un pays immense où le communisme règne encore en maître mais dont les jours sont comptés. On assiste avec lui à l'effondrement de l'Union soviétique et de son bras armé, le KGB. Avec lui, on découvre les techniques d'espionnage, les kompromat, les spetsnaz et les traîtres que l'on exécute. Enfin, la nature ayant horreur du vide, Sergueï Jirnov verra l'hydre tchékiste renaître avec la création du SVR et du FSB. Depuis, il porte un regard acéré sur l'utilisation des services secrets dans la Russie de Vladimir Poutine, un homme trouble dont il a croisé la route à plusieurs reprises. Si l'on veut vraiment comprendre l'espionnage russe d'hier et d'aujourd'hui, il faut lire L'Eclaireur.

03/2022

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Terrorisme

Juger le terrorisme. Regards croisés de la criminologie, du droit et de l'histoire

Comment juger l'horreur ? Comment juger l'abomination ? Quel sort peut-on envisager pour les auteurs de ces crimes ? 30-33 : procès de Jésus de Nazareth. 1793 : la France définit le concept politique de la Terreur. 1800 : attentat de la rue Saint-Nicaise contre Bonaparte. 1893 : les "lois scélérates" contre l'anarchisme provoquent la controverse. 1970 : l'Europe met en place un arsenal juridique pour faire face à la menace terroriste. 1986 : la France tente une insertion dans son code pénal. 1990 : le terme s'applique au religieux. Des dizaines de milliers de victimes, de morts, de blessés ont été recensés dans le monde depuis deux siècles. Depuis 2012, les attentats terroristes en France ont causé la mort de 273 personnes et fait de nombreux blessés. Par ailleurs, 75 attentats ont été déjoués. Du procès Jésus aux sections spéciales, de la cour de sûreté de l'Etat aux juridictions spécialisées, Alain Bauer, Gilles Ferragu et Alexis Deprau croisent leurs regards sur les facteurs de l'évolution de la justice et sa faculté à juger des terrorismes. Trois prismes : le crime, le droit, l'histoire. Un livre décisif. Professeur de criminologie appliquée au Conservatoire national des arts et métiers et aux universités de Shanghai, New York et Pékin, Alain Bauer est l'auteur de nombreux ouvrages sur la criminalité, la guerre ou le renseignement dont l'ABC de la criminologie, aux Editions du Cerf. Docteur en droit de la sécurité et de la défense, titulaire du CAPA, juriste dans une institution publique, essayiste, contributeur pour des revues spécialisées en sécurité et défense, Alexis Deprau est l'auteur du Droit face à la terreur aux Editions du Cerf. Gilles Ferragu, ancien membre de l'Ecole française de Rome, est maître de conférences en histoire contemporaine à l'université Paris-Nanterre. Il est l'auteur de nombreux ouvrages dont Histoire du terrorisme et Otages, une histoire.

04/2024

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Historique

Jules Matrat Tome 1

Le destin brisé d'un jeune poilu traumatisé par la guerre de 14-18 C'est dans la région paisible de la Haute-Loire que la guerre vient chercher Jules Matrat un beau jour d'août 1914 La guerre ce jeune homme n'y connait rien Il n'a pas envie de la faire comme il n'a pas envie de laisser Rose qu'il s'apprête à épouser Mais il faut bien quitter la campagne pour se battre contre les Allemands dans les tranchées boueuses et humides C'est là que Jules fera la rencontre de Louis Agnin autre jeune appelé venu des Alpes Tous deux paysans ils vont se lier d'amitié et rêver un instant d'ailleurs en évoquant leurs terres les travaux des champs et leurs fiancées ... Quand Louis est abattu et que la guerre prend fin il est temps pour Jules comme pour les milliers de mutilés de regagner leur foyer Rose est là les parents de Jules aussi Ils attendent leur fils pour recommencer à vivre Mais que reste-t-il de l'homme qu'ils ont connu après quatre années meurtrières Jules ne parvient pas à oublier les canons et les cris et encore moins à raconter l'horreur Hanté par des souvenirs traumatiques il s'isole L'incompréhension de ses proches fera bientôt place aux reproches... Adapté du roman éponyme de Charles Exbrayat publié aux éditions Albin Michel ce premier tome d'une trilogie conçue comme "le récit de la vie quotidienne" raconte le destin brisé d'un jeune poilu hanté par les images d'une guerre qualifiée de "boucherie" Cette oeuvre émouvante soulève la douloureuse question des survivants sans oublier les disparus considérés comme les seuls héros de la guerre réellement morts pour leur patrie A l'aube des nouveaux conflits armés en ce début de XXIe siècle Serge Fino dépeint avec un réalisme déconcertant la détresse d'un homme et les conséquences sur les générations futures de tels massacres s'affirmant du même coup comme un auteur majeur du 9e art

06/2024

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Seinen/Homme

Parasite - Edition originale Tome 1

Le duo le plus soudé de l'histoire du manga ! Depuis des milliers d'années, l'Homme se trouve au sommet de la chaîne alimentaire. Jusqu'au jour où de mystérieuses sphères, abritant d'étranges parasites, se répandent un peu partout sur Terre. Rapidement, les entités prennent possession de certains habitants. Nul ne sait d'où elles viennent, mais ce qui semble certain, c'est qu'elles sont là pour débarrasser le monde de l'espèce humaine. Shinichi, jeune lycéen, est un "hôte" dont le cerveau a miraculeusement été épargné : et pour cause, Migy, son parasite, a pris possession de son bras droit ! Ce cas exceptionnel va déboucher sur une singulière cohabitation. Car au-delà de la fusion physique opérée entre Migy et Shinichi, qui partagent désormais le même corps et la même vie, va se développer un lien d'attachement particulier où les deux êtres vont apprendre chacun l'un de l'autre. Alors que Shinichi se découvre doté d'incroyables facultés physiques, il prend aussi conscience de la menace qui plane sur ses proches... et sur l'humanité tout entière. Réussira-t-il, avec l'aide de Migy, à enrayer l'inévitable invasion ? Parasite est un des fleurons du manga des années 90. L'oeuvre de Hitoshi Iwaaki est un trépidant récit fantastique, mêlant l'horreur et la poésie, le suspense et l'émotion la plus intense, dans un scénario sans faille, adulte et machiavélique, à couper le souffle. James Cameron, fan du manga qu'il découvrit dès sa sortie, dit s'être inspiré de Migy pour la conception du T1000 (et son fameux bras protéiforme) dans "Terminator 2". Le manga a par ailleurs eu droit en 2014 à une adaptation cinématographique et à un animé, aujourd'hui disponible sur Netflix. Cette nouvelle édition en 8 tomes, au format seinen, vous permettra de (re)découvrir cette oeuvre culte dans une belle édition réactualisée.

02/2020

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Sciences historiques

Mourir pour la France ?

Issu du corps des sous-officiers, médaillé militaire, 18 fois cité et 5 fois blessé, le Général Georges Grillot a vécu tous les drames du soldat aux avant-postes. Obligé de jeter dans la balance Le Code de l'Homme de Guerre et ses Traditions pour tenter de mettre fin à tant d'horreurs rencontrées, " il en revient " la chair meurtrie et l'âme brisée : - " Comment faire la guerre contre la guerre ? " Aujourd'hui maire de son petit village dans le Morvan et fondateur d'une association pour l'égalité de ses frères d'armes (blancs, jaunes et noirs) devant l'Honneur et le Devoir, il est convaincu qu'il est temps de repenser notre système de défense - " Et si la guerre civile était à notre porte... ? " En soulignant la Primauté et la Responsabilité du Politique en ce genre de conflit où la morale trouve difficilement ses repères, son livre veut interpeller à la fois le soldat montant assurer la relève, et le citoyen aux prises avec la violence quotidienne dans la rue, à l'école ou dans les transports publics : " Comment établir une nouvelle alliance entre la société civile qui veut la paix, et ceux de ses fils ou filles qui ont mission de la défendre ? " Qu'on ne s'y trompe pas ! La Patrie reste " une idée sainte ". Et la réponse à ces questions ne peut jaillir que de la vigilance, de la communion et du courage patriotiques de notre jeunesse. Oui ! À l'aube du nouveau millénaire, cela vaut toujours la peine de mourir pour la France

01/1999

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Histoire internationale

Après la fin de l'histoire. Un regard sur les révoltes du XXe siècle

Le 28 juin 1914, à Sarajevo, l'archiduc François-Joseph, héritier de l'empire austro-hongrois, est assassiné. Cet évènement est le coup d'envoi du XXe siècle et de ses horreurs, et est aussi à l'origine de la création de la Yougoslavie. Et c'est avec la disparition de cette dernière, quatre-vingts ans plus tard, que se termine ce même siècle. Stanko Cerovic raconte la vie et la mort de son pays, si emblématique de ce temps de ténèbres, les passions et désillusions politiques, la participation de sa famille, celle de Milovan Djilas, le meilleur ennemi de Tito, aux grands événements qui façonnèrent l'Est du continent. Où est la source de la révolte dans l'homme ? Obsédé par cette question, l'auteur revient sur les rebellions du siècle - le communisme, l'anticommunisme, la dissidence, leur échec, et leur sens, si elles en ont un. Cerovic le croit, et pense qu'elles méritent d'être expliquées, et parfois même justifiées malgré la terrible impasse à laquelle elles aboutirent toutes. Marchant sur les traces de l'homme révolté de Camus, il peut, à l'issue de cet itinéraire spirituel singulier, faire sienne la célèbre phrase d'Ulysse de Joyce : " L'Histoire est un cauchemar dont j'essaie de m'éveiller ". Stanko Cerovic s'est mis à écrire dans le no man's land de l'exil parisien, non pour retrouver une patrie mais pour justifier sa propre survie. Il nous offre avec cette odyssée européenne singulière une philosophie de l'histoire, un récit épique, politique et intimiste à la fois.

01/2007

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Histoire internationale

Lénine, l'inventeur du totalitarisme

La biographie la plus attendue du centenaire de 1917, fruit d'une vie de travail consacrée à l'étude du communisme. A rebours de l'idée dominante qui dédouane Lénine pour mieux accabler Staline, Stéphane Courtois établit comment le jeune intellectuel radical – marqué au fer rouge par l'exécution de son frère aîné – a pensé, voulu puis instauré une dictature idéologique impitoyable, inventant les concepts (révolution mondiale, dictature du prolétariat, parti-Etat, centralisme démocratique, économie planifiée, terreur de masse) et les instruments (parti unique, police politique, Armée rouge, goulag...) du totalitarisme qui devait signer les horreurs du XXe siècle. D'emblée, Vladimir Ilitch Oulianov se distingue des autres opposants au tsarisme en s'opposant non seulement aux libéraux et aux démocrates, mais aussi à toutes les mouvances socialistes, qu'il vitupère à coups d'écrits et de discours incendiaires. Aidé par une force de conviction peu commune, il choisit de s'appuyer sur une minorité de révolutionnaires professionnels dévoués plutôt que sur l'agrégation des masses. Cette faiblesse apparente fait sa force : elle lui permet d'avancer dans l'ombre pour mieux se préparer à l'exercice du pouvoir, qu'il conquiert à la hussarde en octobre 1917. Nourri des échecs de la Révolution française puis de la Commune, il le conserve en l'étendant par un recours systématique à la violence conjugué à un rare opportunisme politique. Ainsi parvient-il à gagner la guerre civile puis à assurer son emprise sur la société, faisant table rase au profit de son disciple et successeur. Une prose limpide au service d'une démonstration implacable.

09/2017

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Littérature étrangère

Salman le solitaire Tome 2 : La grotte

Bien que deuxième tome de la trilogie de Salman le solitaire, La grotte est un roman en soi : celui de la peur. Salman a pris la fuite après avoir assassiné son père adoptif, Ismaïl agha ; il ne revient plus que pour de brèves incursions, mais la terreur qu'inspire le parricide est partout : dans le village, dans la nature sauvage et grandiose qui l'entoure, et jusque dans les villes les plus proches, colportée par des rumeurs invérifiables, mais rappelée aussi par des horreurs bien réelles, cadavres crucifiés ou décapités, chatons et chevaux égorgés, autant de signaux que Salman adresse au petit Moustafa, dont les camarades partagent l'épouvante. Et tout cela amplifié par les rodomontades des aventuriers picaresques qui viennent proposer leurs services à la veuve d'Ismaïl agha, la belle Ziro, pour lui extorquer ses dernières pièces d'or ou la demander en mariage. Brave Petit Poucet perdu entre tous ces indices, et qui apprend très tôt la veulerie des adultes, Moustafa se bat avec tout son courage contre les dangers qu'il voit surgir partout. Mais lorsque le monde autour de lui devient trop menaçant, c'est dans la grotte, pourtant le symbole même de la peur avec ses chauves-souris, qu'il ira se réfugier. Comme dans la plupart des romans de Yachar Kemal, les principaux personnages du livre sont des enfants, avec leur fraîcheur, leurs amitiés, leurs rapports avec la nature, leur univers de mythes et de rêves. Un roman où l'autobiographie a joué un grand rôle.

04/1992

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Littérature étrangère

Pelures d'oignon

A quatre-vingts ans, Günter Grass se souvient. Métaphore du souvenir: l'oignon - notre passé, notre expérience, tout ce qui définit notre personnalité - dont on ôte les pelures une à une en cherchant en vain le cœur n'est autre que cette accumulation de strates plus ou moins denses, plus ou moins fiables. Le récit débute à Dantzig en 1939 avec l'entrée en guerre et la perte de l'innocence. Il s'achève à Paris en 1959 avec la publication du Tambour et la consécration littéraire. Il décrit les épisodes les plus marquants d'une biographie et la genèse d'une œuvre: enfance dans un milieu étriqué, guerre d'un adolescent endoctriné, survie dans les ruines, affirmation d'une vocation, trois faims qui ponctuent ces années d'apprentissage: la nourriture, l'amour charnel, l'art. En révélant, avant même la publication du livre en Allemagne, qu'il avait à dix-sept ans servi sous l'uniforme SS clans les derniers mois de la guerre, l'écrivain, qui n'a pourtant cessé de confronter son pays aux horreurs de son histoire, a déchaîné une tempête médiatique. Les lecteurs français ont enfin la possibilité de replacer la controverse dans le contexte de son récit intime: une chronologie tâtonnante, en crabe, où alternent l'émotion, le grotesque, la gravité, tantôt dans la plus belle écriture classique, tantôt dans l'argot et le populaire. On l'aura compris: cet ouvrage est primordial pour entrer dans l'œuvre d'un maître de la langue allemande et en donner les clefs.

10/2007

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Romans de terroir

En attendant minuit

" Mercredi 20 décembre 1916, vingt-deux heures... Sur le front de la Somme, Jean est de garde dans la tranchée des Revenants, dans la boue, sous la pluie. Il sera relevé à minuit. Marthe, dans leur ferme des Combettes, près de Brive, attend elle aussi minuit : elle sait, dans l'angoisse où elle est du sort de Jean, qu'elle ne pourra s'endormir avant. " Ici, la guerre, ses absurdités, ses horreurs - et la peur. Là, les enfants, la maison, la terre, qu'il faut faire vivre au prix de tâches qui excèdent les forces d'une femme - et la solitude. Les hommes étaient dans l'enfer, loin de la vie réelle. Les femmes étaient dans l'humble réalité, attachées à maintenir l'espoir. Ce sont elles, aussi, sans médailles ni monuments aux morts, qui ont gagné la guerre. Il appartenait à Claude Michelet, l'auteur de Des grives aux loups et d'Histoires des paysans de France, de dire cette vérité - avec une bouleversante simplicité. " Il était minuit et cinq minutes, et l'on entendait arriver les gars de la relève, quand un tir de mortier se déclencha sur la tranchée des Revenants. Un obus explosa à trois mètres de Jean. Il était minuit et cinq minutes quand Marthe rejoignit son lit à tâtons. " Je vais enfin dormir ", soupira-t-elle, et elle se recroquevilla comme chaque soir à la place qu'occupait Jean, avant la guerre. Il y avait huit cent soixante-douze jours que Jean avait quitté la ferme des Combettes. "

04/2003

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Science-fiction

Les Eaux de Mortelune Tome 1

Il n'est pas un jour sans que les médias se fassent l'écho d'horreurs survenues dans le monde et les jettent en pâture aux regards des voyeurs. Les Eaux de Mortelune traduisent ces abominations en les caricaturant, mais le récit ne fait que romancer notre quotidien, lequel n'a pas changé d'un iota depuis le succès de la bande dessinée éponyme, parue en dix volumes à partir de 1985. Aujourd'hui, extrapolant largement sur le scénario originel, nous dépeignons plus crûment encore notre planète ruinée par la violence et la tyrannie, et nos héros pourraient paraître détestables s'ils ne nous ressemblaient pas tant. Le Prince et son monopole de l'eau potable, l'adolescente martyrisée dont l'indifférence affectée prépare la révolte, l'enfant dont le pouvoir réside dans son silence.., tous survivent parce qu'ils s'acharnent à demeurer impitoyables. il est probable que le lecteur sera choqué par le caractère iconoclaste et provocateur de certains passages ; nos mots ne font qu'exprimer une réalité difficilement supportable. Nous savons, à présent, qu'Orwell et Swift avaient raison. Il nous a paru nécessaire - notre but n'étant pas de blesser les sensibilités autrement qu'en donnant à réfléchir - de mettre en garde les esprits candides ou immatures : Mortelune est une farce cruelle. Celle que la sottise, l'intolérance, l'égoïsme et la dépravation sans plaisir nous jouent au quotidien. Il est donc fortement déconseillé à ceux qui prendraient ce récit à la légère d'en commencer la lecture.

03/2010

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Littérature française

Le Soleil des morts

Charles Lambert est une force de la nature. Il a l'âme et le coeur vaillants, et comme les chênes de sa forêt natale du Jura, il ne plie jamais. A l'aube du XXe siècle, cet orphelin n'a pour trésor que les souvenirs de sa grand-mère, et pour avenir son engagement dans l'armée de métier. C'est là, au milieu de ses compagnons de mauvaise fortune, au travers des conflits effroyables qui jalonnent cette époque, qu'il sera totalement lui-même : courageux jusqu'à l'aveuglement, opiniâtre jusqu'à la mort, impitoyable pour tous et pour lui-même afin d'exorciser ses terreurs d'enfant. Figure anonyme et pourtant emblématique du petit peuple de France, il a la noblesse et la générosité de ceux qui, sans faire de bruit, défendent des valeurs immémoriales. Il fallait le talent puissant et singulier de Bernard Clavel pour chanter cette gloire des humbles qu'il a fréquentés de si près. Clavel le passionné, l'insoumis et l'homme de coeur qui, sous ce Soleil des morts, nous fait crier aux horreurs de la guerre, respirer l'air pur des rives de la Loue, sourire au bonheur simple de l'amour comme de l'amitié, et traverser cinquante ans de notre histoire avec un authentique et fraternel compagnon. Un livre d'homme, tout entier illuminé par un merveilleux visage de femme : celui de Pauline, la compagne d'une longue existence que Bernard Clavel, en faisant revivre le souvenir intime, vibrant et en même temps universel, de celui qui fut son oncle, a rendue inoubliable.

09/2023