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Marzia Giordano, Nadine Debertolis

Extraits

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Enseignement secondaire 1er cy

Espagnol 5e Palier 1 A1-A1+/A2 LV1 et bilangues Animate! Avec 1 CD audio

Toutes les activités langagières sont travaillées dans tous les chapitres. Une démarche actionnelle solide, dans un environnement ludique. Une charge linguistique réaliste, adaptée aux débutants. Un rebrassage spiralaire des connaissances. Des tâches simples et créatives. De très nombreux jeux pour la mémorisation. Une part importante d'activités orales, de sketchs. Des documents motivants : chansons, karaokés, bande dessinée avec personnages récurrents.

05/2014

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Travail social

Formation à la médiation sociale par le compagnonnage et la mobilité européeenne. Les tours d'Europe (2016-2019)

Pendant 4 ans, des médiateurs sociaux ont entrepris un Tour d'Europe s'inspirant des Tours de France des compagnons. Son tour de force est d'avoir repris cette expérience pluriséculaire de développement de savoirs et de savoir-être pour une activité dans ses balbutiements et en quête de reconnaissance. Quelle en est la genèse ? Le Comité de pilotage décrit ici comment ils ont été des révélateurs et de puissants agents de développement de compétences individuelles et collectives par l'échange d'expériences. Elle révèle aussi comment la construction d'un milieu professionnel se construit davantage par une mutualisation de savoirs et une socialisation entreprise par les acteurs eux-mêmes que par des normes prescriptives édictées d'en haut. Ce livre est un outil capital pour les médiateurs sociaux européens et tous ceux qui les accompagnent.

10/2021

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Littérature française

Dans la main de l'ange

Christ ou démon ? Saint ou bandit ? Un homme. Un homme seul contre tous, l'opposant par excellence, le rebelle absolu. De l'ère fasciste au temps des Brigades Rouges, c'est l'Italie contemporaine qui sert de cadre, de ferment, de nourriture à ce roman d'une vie. Il fallait ce pays traversé par la dictature, la guerre, la résistance, puis les luttes partisanes, les scandales sans nombre, la violence du terrorisme, pour que prenne forme l'itinéraire de Pier Paolo, éternel marginal en dépit de sa célébrité, héros double comme son prénom qui évoque à la fois un fondateur d'Eglise et un aventurier de l'esprit. D'une enfance idyllique auprès de cette mère chérie qui ne le quittera jamais, jusqu'à l'assassinat mystérieux sur une plage près de Rome, on le suivra dans chacune des étapes que l'ange du destin lui a fixées. Après les douceurs de l'adolescence et la simplicité païenne des premières passions, les procès, la haine, le mépris qui feront de lui un paria. Malgré la force et le succès des oeuvres, malgré l'argent et la gloire rapportés par les livres et les films, une soif d'amour inapaisée, jointe à un sentiment profond de culpabilité qui provoquera la tragédie. Si la plupart des événements, des lieux, des dates correspondent à la réalité, si parmi les personnages qui traversent ce récit plusieurs nous sont familiers, qu'ils s'appellent Toscanini, Moravia, Fellini ou Maria Callas, il ne faut pas chercher ici une biographie du légendaire P. P. P. toujours muet sur lui-même dans ses écrits, à jamais silencieux sur ses secrets. Il s'agit plutôt de la possession d'un créateur par un autre, tel que l'imaginaire seul peut le permettre. Comme dans Porporino, Dominique Fernandez se glisse à l'intérieur d'un être authentique, et recrée à travers lui toute la vérité d'un homme et d'une époque. Ce qui n'empêche pas ce portrait d'être en même temps une manière de confidence romanesque. Chateaubriand l'a dit avant nous : "On ne peint bien que son propre coeur, en l'attribuant à un autre".

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Critique littéraire

Le poète et la Bible. Tome 1, 1910-1946

Comment ? Deux mille pages de commentaires bibliques ? Et de Claudel encore ? Passe pour le théâtre ! Mais deux mille pages religieuses du " gorille catholique " ! Et, comme le remarquait un naïf lecteur - claudélien pourtant-, un texte écrit dans une langue qu'il faudrait traduire en français pour qu'il puisse donner tout son poids spirituel et contribuer à l'élévation des masses ! Et s'il n'y avait, en fait, que treize cents pages dudit gorille, et si c'était, plutôt qu'un commentaire ou qu'une exégèse, une succession de poèmes à goûter avec délectation, une rêverie magique sur la destinée humaine ? Car c'est la Bible et ce n'est pas la Bible, ce sont les mots et les images de la Bible, et c'est le roman claudélien de la Création. Parfois, il est vrai, il faut traverser des étendues arides comme Moïse dans le désert. Mais c'est pour arriver, comme lui, à des sommets sublimes, à des explosions du langage ou, plus mystérieusement, comme dans ces solitudes de l'Arabie Pétrée, à des sources cachées au fond des grottes où le poète écoute des voix qui viennent de plus loin peut-être qu'il ne le pense. Qui dit poète dit priorité à l'écriture. C'est pourquoi les éditeurs se sont attachés, dans cette édition semi-critique, à donner un texte purgé de fautes, établi non sur l'édition précédente mais sur la copie manuscrite issue de la main de Claudel lui-même et proposant de nombreux textes inédits, entre autres Assumpta est Maria. On peut surprendre ainsi le créateur au travail. Cette édition est également chronologique, ce qui permet de suivre l'évolution de sa pensée ou de ses rêves. Les introductions et les notes éclairent les allusions et les sources d'un écrivain à la culture encyclopédique. Qui ne voudrait suivre un poète en quête d'un destin qu'il ne distingue pas de celui de l'humanité et qui répond, à la fin de sa vie - et en quel poème !, à la question posée par Tête d'Or : " Qui suis-je ? " Michel Malicet

06/1998

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Ethnologie et anthropologie

Le commerce de la chair des dieux. Chamanisme et modernité en terres mazatèques (Mexique)

D'ordinaire, le pouvoir d'évocation de la Chair des dieux se situe aux antipodes du commerce, du tourisme et de la modernité. C'est sans doute cet idéal qui a attiré des visiteurs passionnés de magie et de mycologie dans les replis de la Sierra Mazateca mexicaine au milieu du siècle dernier. Depuis, Huautla, le chef-lieu des hautes terres mazatèques, est devenu la célèbre ville des champignons sacrés et de la chamane Maria Sabina. Le chamanisme local a-t-il simplement été converti en un accessoire commercial et touristique ? Cet ouvrage répond à cette question par la négative en n'abordant pas le tourisme en termes d'impact. Il prend pour point de départ la société des hautes terres mazatèques et les profonds changements de ses institutions sociales et politiques survenus ces dernières décennies et au long du siècle dernier. En complément des travaux sur le tourisme chamanique, il propose de porter un regard situé sur les retombées de la circulation du tourisme spirituel, du multiculturalisme d'Etat et de la globalisation néolibérale. Il prend notamment la mesure des contrastes sociaux et des appropriations contradictoires de la publicité du chamanisme mazatèque. Quelles raisons politiques et identitaires ont conduit des Mazatèques à s'investir dans la construction de sa version publique et touristique ? Quelles sont les formes vernaculaires de sa marchandisation ? Comment le tourisme est-il mobilisé dans la transformation du complexe religieux local et dans un agencement cosmopolitique mouvant ? Pour répondre à ces questions, Magali Demanget s'appuie sur une approche sociohistorique et un dense travail de terrain. Au fil du récit, se dessine la part active que les habitants de ce coin de la Sierra prennent à une modernité composite et contradictoire. L'étude éclaire la complexité d'une situation d'hybridité traversée par la pluralité des temps sociaux et caractérisée par la pluriactivité économique, le bilinguisme espagnol et mazatèque, la mixité de l'écrit et de l'oralité, un système religieux hétérogène. Elle interroge ainsi les inscriptions concrètes du tourisme chamanique et du néolibéralisme, alors conçus au travers d'une prédation contrevenante, au-delà du global.

11/2022

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Littérature étrangère

L'Eclat dans l'Abîme. Mémoires d'un autodafé

Huit ans après Le Crayon du charpentier, voici le nouveau roman de Manuel Rivas, sans doute la plus riche et la plus vaste fresque qu'il nous ait donnée sur la Galice. Au cœur du récit, un fait historique : l'autodafé qui a eu lieu au port de La Corogne le 19 août 1936, quelques semaines après le prociamiento du général Franco et le début de la guerre civile espagnole. Ce jour-là, des centaines de livres provenant des bibliothèques publiques de Galice ont été brûlés devant les habitants de la ville par des militants du groupe de la Phalange - le parti fasciste espagnol. Mais les livres brûlent mal, on le sait, et du bûcher se sont détachées quelques pages, une couverture, une illustration, qui soudain se sont mises à danser dans le vent et ont happé aux flammes. En bon poète, Manuel Rivas nous invite à suivre les vagabondages de ces bouts de papier. En bon romancier, il nous raconte les mille et une histoires s'y cachent. Les cahiers calcinés d'un manuel d'électricité nous parlent ainsi du destin du boxeur Vicente Curtis, ancien membre de l'athénée révolutionnaire L'Éclat dans l'Abîme, condamné à traîner dans les rues le cheval de bois des photographes ambulants. Une illustration méconnaissable nous renvoie aux aventures de la petite lavandière Ô qui, dans les eaux de la rivière, voit surgir de mystérieux visages. Un peu plus loin, une page de garde à demi brûlée porte encore l'ex-libris de la bibliothèque de Santiago Casarès Quiroga, le leader républicain qui doit fuir la Galice et se retrouve exilé en France avec sa fille Vitola, la future Maria Casarès. Nous passons d'un personnage à l'autre, d'une histoire à l'autre, en tournant doucement l'invisible sphère armillaire qui fait de ce roman un kaléidoscope ou un carrousel enchanté. Ces pages d'une intense poésie ,nous montrent que dans la ville de La Corogne, comme partout ailleurs, la condition de l'homme est celle d'un être fragile et toujours imprévisible, capable à chaque instant du meilleur comme du pire

09/2008

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Littérature étrangère

L'Empereur aux mille conquêtes

Sous ses airs de mauvais garçon, cheveux en bataille et visage tanné par le soleil de Rio, le prince Pedro descend d'une longue lignée : les Bragance. Il a vécu à Lisbonne jusqu'à l'âge de huit ans, en 1807, date à laquelle Napoléon finit de terroriser la péninsule ibérique en marchant sur la capitale portugaise. Acculé, son père décida d'embarquer avec femme et enfants vers la principale colonie du royaume, le Brésil, pour sauver la monarchie. Pedro se souvient encore de cette nuit-là, tandis que les matelots chargeaient en toute hâte les quelques caisses sauvées de la débâcle et qui, pour la plupart, resteraient à quai. Il revoit les membres de sa famille monter à bord du navire, sous le regard accusateur de la foule : sa grand-mère, la reine Maria, sénile ; son père Joao, le régent craintif ; Carlota Joaquina, sa mère toujours hargneuse ; son frère cadet Miguel, éternel soumis... C'est ainsi que la cour du Portugal s'était installée en 1808 à Rio de Janeiro, devenue la capitale de l'empire portugais et, pour Pedro le royaume de son enfance, désormais affranchie de tout protocole européen. Cet enfant qui n'aime rien tant que monter à cheval et jouer à la guerre, qui grandit comme un faune heureux, entouré d'esclaves et de serviteurs attentifs à ses moindres désirs, de femmes et de maîtresses prêtes à se pâmer devant lui, ne peut imaginer qu'un jour il sera appelé à régner dans des circonstances exceptionnelles. Secondé par la remarquable Leopoldine, l'archiduchesse autrichienne qu'il épousera en premières noces, il deviendra l'homme qui changea non seulement le destin du Brésil, mais aussi du Portugal, celui qui fit de leur peuple deux nations libres et modernes. Dans ce roman-feuilleton historique parfaitement maîtrisé, Javier Moro raconte un pays et un destin hors du commun. Devenu à vingt-quatre ans l'un des plus jeunes empereurs de l'ère moderne et d'un des plus grands territoires au monde, Pedro Ier est mort à trente-six ans, épuisé. Il fait partie des météorites qui traversent le ciel politique de leur époque et agissent en héros, voués à devenir des mythes.

05/2014

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Histoire de l'art

Titian, the Della Rovere Dynasty, and His Portrait of Guidobaldo II and his Son. Edition

Le portrait Klesch, par Titien, de Guidobaldo II avec son fils Francesco Maria représente le duc d'Urbino dans ses pleins pouvoirs de commandant suprême des troupes papales avec son héritier à ses côtés. Ce rare double portrait en pied vient seulement d'être attribué à Titien après avoir entrepris des analyses et une restauration minutieuses qui révèlent une belle peinture au style "non finito" avec de superbes touches d'empâtement totalement typiques au maître. Tout ceci est illustré et développé dans ce nouveau livre. Titian provided portraits for the greatest men and women of Europe, Charles V and Philip II of Spain primary among them. For years the Klesch portrait was dismissed as a workshop product - partly because poor condition hid its true quality, but also because it was not believed that Titian could have deigned to create one for Guidobaldo, whose father Guidobaldo della Rovere (1514-1574) and family had a long history of patronizing the artist. Recent research, however, has thrown Guidobaldo's geopolitical significance into relief. He was supreme commander of Venice, the Papal States and then Spain. He sent thousands of soldiers to the major conflicts of his day, particularly the defense of Malta (1565) and the Battle of Lepanto (1571) and his engineers were sought throughout Europe for their ingenuity. In this volume full of new research, Ian Verstegen reveals that Guidobaldo was not peripheral but central to Italian politics and was regarded at several points in history as a key figure who could bring peace or who could influence major conflicts on the Italian peninsula, particularly the War of Siena, and then Pope Paul IV's offensive war against Spain. Anne-Marie Eze gives the first comprehensive examination of the painting's provenance, outlining the portrait's vicissitudes and reception at different moments in its near 500-year history, reexamining received wisdom about its past ownership, and presenting new documentary evidence to expand on and fill gaps in our knowledge of its whereabouts. Finally, Matthew Hayes and Ian Kennedy reflect on the technique, date, recent conservation, and authorship of the painting, proving it to be a masterpiece that only the great Titian could have created.

11/2021

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Poches Littérature internation

La Fille du capitaine ; La Dame de pique. Edition bilingue français-russe

Ouvrez une porte sur l'univers de la Russie du XIXe siècle et son atmosphère envoûtante. Grâce à cette collection de textes bilingues, découvrez les plus grands auteurs de la littérature russe au plus près de leur talent, en savourant leurs textes originaux, annotés et expliqués en français. Les traductions françaises, qui retranscrivent fidèlement les spécificités de l'époque et du style de l'auteur, offriront à tous les amoureux de la culture russe l'occasion de profiter pleinement de l'oeuvre et de la langue. Découvrez l'oeuvre en prose du plus brillant des poètes russes, Alexandre Pouchkine, une plume incontournable qui ne manquera pas de vous faire voyager et de vous émouvoir, en mélangeant exaltation et suspens, les ingrédients d'une alchimie unique et magnifique. LA FILLE DU CAPITAINE. Passion amoureuse sur fond historique - voici le sujet de ce roman captivant dont l'action est située au coeur des insurrections durant le règne de Catherine la Grande. Le jeune Petr Grinief est envoyé par ses parents dans la forteresse de Biélogor pour défendre l'Empire russe contre le chef de la révolte cosaque, Emelian Pougatchof. Alors que le jeune homme se rêvait à Saint-Pétersbourg, il se retrouve dans l'Oural. Mais cette retraite militaire ne semble finalement pas être si désagréable que cela. Accueilli par le capitaine Ivan Kouzmitch, qui se trouve être un homme aimable et chaleureux, et par sa femme, Vassilissa Iégorovna, Petr se fond dans sa nouvelle vie. Mais c'est Maria Ivanovna, la fille du capitaine, qui va bouleverser le jeune officier et éveiller en lui un amour vif et sincère, vite troublé par la prise de la forteresse par les rebelles de Pougatchof... LA DAME DE PIQUE. Cette nouvelle est, selon Fiodor Dostoïevski, un chef-d'oeuvre de l'art fantastique. Dans l'un de ses rêves, le jeune Herman voit apparaitre une vieille comtesse qui lui fait miroiter succès au jeu et richesse. Obnubilé par le gain, Herman décide de suivre ses conseils et tombe dans le piège de la dépendance, jusqu'à se perdre complètement...

02/2019

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République

Caton l'Ancien et l'hellénisme. Images, traditions et réception

Marcus Porcius Cato, dit Caton l'Ancien ou Caton le Censeur (234-149 av. J. -C.), présente dans nos sources l'image sévère du Romain intransigeant, fidèle aux valeurs traditionnelles. L'une des facettes essentielles de cette image est son attitude à l'égard des Grecs et de leur culture, si bien que Caton passe habituellement pour un adversaire acharné de l'hellénisme et de son influence jugée néfaste pour la culture et les valeurs romaines. Ce topos véhiculé par les sources antiques a été abondamment repris par l'historiographie moderne qui souligne volontiers l'"antihellénisme" de Caton. C'est ce lieu commun et les débats qu'il a engendrés que cet ouvrage collectif ambitionne d'explorer. Les rapports entre Caton et l'hellénisme sont en fait complexes et n'ont rien à voir avec un simple "antihellénisme primaire". Son attitude à l'égard de l'hellénisme est d'abord un fait d'histoire sociale et culturelle qui exprime le système de valeurs non d'un individu isolé, fût-il exceptionnel, ni d'une classe sociale ou d'un groupe politique particulier, mais d'une large partie du corps civique romain. L'image d'un Caton viscéralement opposé à l'hellénisme ou à l'hellénisation de la société romaine de son temps fut partiellement construite par Caton lui-même et fut nourrie par la suite d'un regard sur le passé qui opposait la République "aux moeurs pures" des IVe-IIIe siècles à la République "dégénérée" du dernier siècle av. J. -C. Les moralistes et l'historiographie modernes, en préservant, en partie inconsciemment, cette perception de l'histoire romaine, contribuèrent à faire de Caton l'ennemi irréductible d'une culture grecque qui aurait contribué à mener la République romaine à sa perte. Cet ouvrage s'efforce de déconstruire cette image simplificatrice, produit d'une maturation pluriséculaire et d'une vision morale de l'histoire, pour redonner à Caton l'Ancien la profondeur et la complexité qui caractérisent tout homme politique de son envergure. Les huit contributions sont dues à Clément Bur, Gualtiero Calboli, Chiara Carsana, Martine Chassignet, Michel Humm, Sylvie Pittia, Maria Teresa Schettino, Christian Stein et Eliane Stoffel.

06/2022

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Littérature française

Le périple

A peine l'âge de la puberté atteint, à quinze ans, Masuama osa refuser de se soumettre à ce qui lui avait été imposé, comme s'il s'agissait de son salut. Le manifeste de cette femme était peut-être un appel au réveil des membres de sa famille, à sortir de leurs moeurs face à un système annihilant pour la personne concernée. Avaient-ils compris le message de cet appel ? Dans tous les cas, le nom de cette vaillante femme hante encore l'esprit de ses petits-enfants et des générations actuelles du Congo Central à Kinshasa. Dans cette partie de territoire, le mariage fut l'affaire de femmes ; autrefois c'était elles qui choisissaient l'épouse de leurs fils. La coutume a perpétué le système de mariage arrangé et le principe culturel très strict. Née avant 1900 Masuama était encore ce qu'on appelle aujourd'hui, une adolescente, elle avait tout juste quinze ans lorsqu'elle rejeta la tradition qui lui avait fait, jusqu'alors, porter un lourd fardeau. Elle était la cadette d'une fratrie de trois enfants. Son frère aîné décéda jeune ainsi que sa soeur, elle aussi, pendant sa nuit de noces. Une semaine après la mort de sa soeur, suivant la coutume, Masuama dut la remplacer. Dans le village, elle fit connaissance avec une vieille femme, sa voisine proche, où elle déversa ses doléances pendant la journée. Du jour au lendemain, elle quitta cet homme, sa famille et elle se reconstruisit une autre vie, dans un autre village. A l'âge de dix huit ans, Masuama se maria avec un homme de son choix et la dot fut versée à la famille qui l'éleva. Le couple eut sept enfants et plusieurs petits enfants. Mais au fil du temps, le nom de Masuama devint âpre dans la bouche de ses propres enfants. L'histoire sera rangée et oubliée dans la malle d'histoires de la famille. A la mort de celle-ci, quatre décennies plus tard, la famille sort de son amnésie traumatique. Thérèse l'une des petites filles de Masuama entreprit des recherches. Elle découvrit l'histoire, les racines égarées et retrouva le village natal de Masuama.

10/2020

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Littérature française

L'amour n'est jamais un fleuve tranquille

Dans le petit village de Ntimbé II, une jeune fille se marie avec un riche commerçant venant de Yaoundé, d'après les prédictions d'une voyante vivant dans la grotte de Sils maria. Rêvant pour elle et pour son village une sortie de la misère et un bonheur exceptionnel, la jeune épouse arrive à Yaoundé où les illusions de la vie de couple vont la rendre malheureuse. Incapable de supporter la misère affective que lui fait subir son époux, plus porté à ses activités lucratives et ludiques hors du foyer, la jeune épouse va tomber amoureuse d'un jeune peintre. Infiltré de la relation adultérine, l'époux va passer le marché avec le jeune peintre pour assassiner son épouse. Mais le coeur du jeune peintre est incapable de poser un tel crime. Il s'allie les services d'un tueur à gage qui malheureusement ne parviendra pas assassiner la jeune épouse. Se rendant compte que le coup a échoué, l'époux va se retourner contre le jeune peintre à qui il demande de lui restituer son argent mis en gage pour l'assassinat de son épouse. Se confondant dans les prétextes, le jeune peintre sera abattu par l'époux. Soupçonnant son époux du meurtre du jeune peintre, la jeune épouse finit par démasquer son époux par l'arme qu'elle retrouve dans un sac qu'elle a dissimulé dans une commode. Débute une bagarre où l'époux comme à ses habitudes frappe son épouse avec sa grosse ceinture. Pour se défendre, elle va sortir l'arme et finira par abattre son époux. Cette mort va déchaîner le courroux de la belle famille qui, pour sanctionner leur belle soeur lui retire tous ses biens matériels. Les membres de la famille du défunt se réunissent pendant plus d'une semaine pour les cérémonies d'inhumation ; celles-ci s'achèvent avec la tentative d'assassinat de la jeune épouse, sauvée de justesse par les chauves-souris de Ntimbé II et certaines femmes prises de compassion pour la jeune épouse. Retournant à Yaoundé, en compagnie de ses beaux frères et belles soeurs qui lui sont restés fidèles, elle va reprendre une nouvelle vie, rythmée par les sonorités de Dalila

09/2015

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Maternelle parascolaire

Mon année Montessori de Grande Section

Le cahier d'activités Montessori le plus complet ! Destiné aux enfants de 5 à 6 ans, il applique la pédagogie Montessori et suit les Programmes officiels de l'école maternelle. Vous y trouverez des activités ludiques et variées à faire tout au long de l'année de Grande Section pour éveiller l'intelligence de votre enfant : lire, écrire, compter, classer, expérimenter et découvrir. Vous trouverez dans ce cahier : DE NOMBREUX AUTOCOLLANTS : 4 planches d'autocollants avec tout l'alphabet en lettres rugueuses grand format, les chiffres rugueux de 1 à 10 ainsi que de nombreux autocollants images pour compléter les activités. DES ACTIVITES POUR " LIRE ET ECRIRE " Le matériel sensoriel conçu par Maria Montessori est directement intégré au cahier. Des lettres rugueuses autocollantes à toucher servent de support aux activités de reconnaissance des lettres et des sons. L'enfant suit la lettre avec ses doigts pour une meilleure mémorisation. DES ACTIVITES POUR " COMPTER ET CLASSER " Des activités ludiques pour compter, classer, dénombrer, trier, reconnaître les principales formes et les chiffres à l'aide des autocollants rugueux. DES ACTIVITES POUR " EXPERIMENTER " Des ateliers sont proposés afin de favoriser l'autonomie de votre enfant en lui permettant d'exécuter seul des gestes de la vie quotidienne (boutonner, verser, etc.) selon les principes de la pédagogie Montessori. Facilement réalisables à la maison, ils ont été conçus de manière à ce que leur mise en place soit très simple et ne nécessite pas de matériel difficile à se procurer. DES ACTIVITES POUR " DECOUVRIR " Des activités de découverte du monde pour éveiller la curiosité de votre enfant par l'intermédiaire de belles photos ou d'oeuvres d'art incontournables. Le vocabulaire employé est volontairement soutenu afin de donner à votre enfant un bagage langagier précis et étendu. Des activités de développement du langage sont proposées en bas de page. EN PLUS : QUELQUES POSTURES DE YOGA ! Nous avons souhaité proposer quelques postures de yoga afin que votre enfant développe sa concentration et la maîtrise de son corps. Les bénéfices du yoga sont multiples : les enfants sont plus calmes, dorment mieux et ont une meilleure concentration. BELLE ANNEE DE GRANDE SECTION AVEC MONTESSORI !

06/2017

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Critique littéraire

Europe N° 1034-1035, juin-juillet 2015 : Pierre Klossowski

Ecrivain, peintre et traducteur, Pierre Klossowski est né à Paris en 1905 dans une famille d'artistes. Frère aîné de Balthus, il a fréquenté dès ses jeunes années Rainer Maria Rilke et André Gide, puis Georges Bataille auprès duquel il participa au Collège de sociologie et à la revue Acéphale. Dans les années trente, sa rencontre avec les écrits de Sade marqua une étape déterminante dans son cheminement placé à la fois sous le signe de la discrétion et de l'excès. Pierre Klossowski apparaît comme l'une des figures capitales de la culture française du XXe siècle. Celui qui affirmait n'être «ni un écrivain, ni un penseur, ni un philosophe - ni quoi que ce soit dans aucun mode d'expression», aura tout de même laissé derrière lui une oeuvre considérable : des textes littéraires comme Les Lois de l'hospitalité, Le Bain de Diane et Le Baphomet, des études sur Sade et sur Nietzsche, mais aussi quelques scénarios, de nombreuses traductions du latin et de l'allemand (Virgile, Nietzsche, Kafka, Wittgenstein...), ainsi qu'une abondante production de dessins de grand format. Autour du concept de «simulacre», son oeuvre traite autant de la mythologie que de la théologie antique, de l'érotisme ou de l'économie générale. De Gilles Deleuze à Michel Foucault, de Giorgio Agamben à Jean-François Lyotard, plusieurs penseurs contemporains se sont intéressés de près à ses travaux. Les études réunies dans ce numéro d'Europe, ainsi que les nombreux inédits qui ont été recueillis, témoignent de l'extraordinaire diversité de l'oeuvre de cette figure atypique dont Georges Perros disait : «Cet homme semble venir de très loin. Pas seulement d'Europe centrale, pas seulement de la Rome impériale, pas seulement de Tübingen. Sous ce drôle de crâne, au front plus haut que nature, se battent, s'étreignent, se haïssent, font l'amour et la mort, comme nuages dans un ciel en difficulté, une multitude de cibles des héros de la mythologie aussi bien que ceux de Kafka, de Nietzsche, d'Hofmannsthal, de Rilke, tous véritables habitants de l'aujourd'hui des siècles et des siècles. Nous ne sommes pour cet homme hanté, cet homme d'extase, que contemporains de hasard.»

06/2015

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Italie, Florence, Toscane

Explorez Florence et la Toscane

Guide Ulysse Florence et la Toscane, l'outil idéal pour planifier un voyage et tirer le maximum de votre séjour : attraits, activités, restaurants, boutiques, bars, hôtels. Le guide Ulysse Explorez Florence et la Toscane est l'outil idéal pour planifier un voyage et tirer le maximum d'un séjour dans cette superbe région du nord de l'Italie. Tout en couleurs et en photos, le guide de voyage Explorez Florence et la Toscane est aussi agréable à consulter qu'ultra-pratique grâce à son format de poche et sa structure facile à comprendre en un clin d'oeil. La première section, intitulée " Le meilleur de Florence et la Toscane ", met en lumière à l'aide de listes thématiques ce que la destination a de mieux à offrir et facilite l'organisation générale de son séjour selon ses envies, tout en ciblant les incontournables. Le chapitre " Découvrir Florence et la Toscane " propose ensuite une série d'itinéraires clés en main pour ne rien manquer des villes et villages de la région : Florence, avec son célèbre Duomo (Santa Maria del Fiore), les oeuvres d'art de sa Piazza della Signoria, ses Palazzo et Ponte Vecchio et ses fabuleux musées tels que la Galleria degli Uffizi (galerie des Offices), la Galleria dell'Accademia et le Palazzo Pitti ; Sienne, avec sa magnifique Piazza del Campo et son splendide Duomo, et ses environs incluant San Gimignano et Volterra ; Le Chianti et ses vignobles légendaires ; Arrezzo, le Val d'Orcia et le Val di Chiana ; Pise et le nord-ouest de la Toscane ; La côte centrale et l'île d'Elbe ; La Maremme et le sud de la Toscane. Pour chaque itinéraire, un plan double-page clair et précis permet de se repérer dans le secteur couvert, avec localisation des attraits, activités, boutiques d'artisans, restaurants, bars, boîtes de nuit et lieux d'hébergement. Impossible de louper quoi que ce soit ! Qui plus est, un système d'étoiles et les coups de coeur d'Ulysse guident le lecteur vers les adresses qui se démarquent. Le chapitre " Florence et la Toscane pratique ", bourré de renseignements utiles pour mieux voyager, complète l'ouvrage. Cartes additionnelles en couvertures : vues générales de la Toscane et de Florence.

03/2022

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Critique littéraire

Pierre et Blanche. Souvenirs sur Pierre Jean Jouve et Blanche Reverchon

Blanche Reverchon tient dans l'œuvre d'Henry Bauchau un rôle majeur. Elle est la double initiatrice, celle qui le mène à la psychanalyse et à l'écriture. C'est en 1948 qu'Henry Bauchau, traversant une période de difficultés (il vit avec Laure, mais sa première femme ne consent pas à divorcer ; son affaire d'édition et de distribution de livres périclite), entre en analyse avec elle. Dès La déchirure (1966), elle apparaît sous les traits de la Sybille, deviendra un personnage récurrent de bien des poèmes, et, au moins en partie, inspirera d'autres figures (Diotime, Véronique dans L'enfant bleu...). Au-delà de sa première psychanalyse, Bauchau restera toute sa vie dans une relation d'amitié avec Blanche, et dans une profonde reconnaissance pour son don de l'écoute. Blanche Reverchon est également la seconde épouse de Pierre Jean Jouve, l'auteur de Paulina 1880, écrivain admiré par Bauchau. Entre 1956 et 1971, le couple Bauchau va à plusieurs reprises retrouver les Jouve pour un séjour d'été à Sils Maria, ou recevoir leur visite à Montesano. En 1971, pour un Cahier de l'Herne, Bauchau consacre un long article à Jouve. Il a par la suite évoqué Jouve ou son œuvre dans diverses circonstances, mais c'est bien la figure de Blanche qui demeure prépondérante à ses yeux, malgré la discrétion et le silence qui la caractérisent. Anouck Cape mène ici à bien un projet déjà ancien de Bauchau qui, dès le milieu des années 1980, souhaitait évoquer sa rencontre avec la Sybille, puis les moments où il a côtoyé le couple Jouve. Le livre débute par un entretien (juin 2011) avec Bauchau, puis propose, dans sa version intégrale inédite (celle du Cahier de l'Herne était incomplète), l'étude consacrée à "Pierre Jean Jouve en Engadine", ainsi que divers documents, souvenirs, notes, interventions, et s'achève par une correspondance. Ces divers éléments composent un "dossier", un ensemble d'archives variées dont Pierre Jean Jouve est le sujet le plus visible, et dont Blanche Reverchon est bien évidemment aux yeux de Bauchau, l'élément le plus essentiel.

10/2012

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Italie

Calabre

Un guide de référence, à la fois pratique et culturel, pour découvrir la Calabre. Un guide entièrement consacré à cette destination du grand sud de l'Italie, qui occupe la pointe de la Botte, baignée à la fois par la mer Tyrrhénienne et la mer Ionienne. Un vaste choix de plaisirs balnéaires et aquatiques : la côte des Dieux (Costa degli Dei) et ses plages parmi les plus belles d'Italie ; Scilla et son charmant village de pêcheurs ; le sud de la côte ionienne (Costa dei Gelsomini), la plus sauvage de Calabre ; la plage d'Arcomagno à Saracena ; Capo Colonna au sud de Crotone... Les plus beaux sites culturels d'une région marquée par une succession de civilisations : la grotte du Romito, une mystérieuse grotte préhistorique gravée, les fabuleux bronzes grecs de Riace conservés à Reggio Calabria, les vestiges romains de Scolacium, l'église byzantine de Santa Maria delle Armi, l'emblématique Fortezza di Le Castella, une forteresse construite sur un îlot par les Aragonais, la charmante ville côtière de Tropea. Un guide nature sur un terroir généreux et encore assez sauvage : une péninsule au relief prononcé, trois parcs nationaux (Aspromonte, Pollino, Sila), des forêts aux arbres rares ou vénérables, des rivières tumultueuses, un cadre privilégié pour la randonnée, la canyoning et autres activités de plein air. Un florilège d'adresses gourmandes pour goûter les bons produits calabrais et savourer une "cuisine du pauvre', sans chichis mais pas sans caractère : piment de la 'nduja (une saucisse à tartiner), charcuterie de montagne, fromages variés, oignon doux de Tropea, réglisse, cédrat et bergamote, crème glacée de Pizzo. Tous les bons endroits pour rencontrer les Calabrais autour d'un verre. Des pages culturelles pour mieux connaître l'histoire mouvementée, la culture et les traditions d'un terroir où l'on parle l'italien, le calabrais, un dialecte albanais, un dialecte grec et même une variante de l'occitan. Des propositions d'itinéraires pour organiser son séjour et profiter au mieux de la région, le meilleur de la randonnée sur le Cammino Basiliano, des promenades à pied ou en voiture pour découvrir la province plus intimement en se laissant guider. Des cartes détaillées et des plans des villes principales

03/2023

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Littérature française

J'ai péché, péché dans le plaisir

Téhéran, 1955. A la suite d'une lecture de ses poèmes, le regard de Forough Farrokhzad (1934-1967), égérie des milieux littéraires iraniens qui n'a que vingt ans, est accroché par celui d'un jeune homme. Elle s'apprête à repousser les avances de Cyrus, ou la Tortue, comme elle le surnomme, et ignore qu'il va bouleverser son existence. Erudit, francophile, Cyrus lui traduit en persan les poèmes de Pierre Louÿs tout en lui racontant la vie du poète et celle de son grand amour, Marie de Régnier. A travers celle de Marie, Forough entrevoit la vie dont elle aurait rêvé. Grâcieuse, intelligente, perverse, la fille du grand poète José-Maria de Heredia est une des reines de la très libre Belle Epoque, tout Paris se l'arrache. Elle collectionne amants et maîtresses, publie sans cesse et s'amuse dans les salons les plus prestigieux. La poétesse iranienne, elle, mariée à 16 ans à un artiste sans fantaisie, est bridée par sa famille, son militaire de père et les moeurs de son pays. Tout le monde s'épie, tout se sait. Mais Forough ne sait qu'être libre et provoque scandale sur scandale au fil de la parution de ses recueils. Elle célèbre la chair, la vie, l'émancipation et ne se renie pas. Toute son existence, Forough cheminera avec l'histoire de Marie de Régnier et de Pierre Louÿs au coeur, au point de venir à Paris avec Cyrus, sur les traces des deux amants et de leur cohorte d'amis, Claude Debussy, Marcel Proust, Léon Blum, Liane de Pougy et Nathalie Clifford-Barney. Sa mort tragique, à 32 ans, mettra un terme à son oeuvre d'une immense intensité, qui en fait sans aucun doute la plus grande poétesse de l'Iran contemporain. Dans ce roman puissant et subtil, au rythme effréné, Abnousse Shalmani met en regard les vies extraordinaires de ces deux écrivaines qui firent toujours le choix de la passion, amoureuse, poétique ou purement sensuelle, au risque de s'en brûler les doigts. Une ode très contemporaine à la liberté artistique et à celles qui ne renoncent jamais, en Occident comme en Orient.

01/2024

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Littérature étrangère

Les jeunes mortes

Andrea Danne avait 19 ans quand elle a été assassinée chez elle à San José, dans la province de Entre Ríos. L'assassin est entré dans sa chambre une nuit d'orage et l'a poignardée, sa mère l'a découverte le matin suivant. L'assassin n'a jamais été trouvé. María Luisa Quevedo avait 15 ans quand elle a été tuée en 1983 dans la petite ville de Presidencia dans le Chaco. Elle a été violée et étranglée, son corps a été retrouvé dans un terrain vague quelques jours après. Le coupable n'a pas été identifié. Sarita Mundín a disparu le 12 mars 1988 et ses restes ont été découverts en décembre de la même année sur la rive du Tcalamochita près de Córdoba. On n'a pas retrouvé le coupable. Le dénominateur commun entre ces crimes est qu'ils ont eu lieu dans des petits villages de province, qu'ils n'ont jamais fait la une des journaux, qu'ils n'ont jamais été résolus et qu'ils posent la question de savoir ce qui se serait passé si on était intervenu à temps. Les années 80 ont vu la mort de centaines de très jeunes femmes. L'auteur ressuscite la mémoire de ces affaires oubliées qui ne sont qu'une partie des nombreuses histoires de femmes battues, violées, maltraitées, effrayées, menacées - comme elle l'a été elle-même -, confrontées à la violence, des femmes sans voix et des villages qui se taisent ou murmurent. A l'origine de cette situation, la société féodale et une éducation qui ne fait que reproduire ce patriarcat. Parfois il s'agit de choses bénignes, mais elles s'accumulent et reproduisent une structure misogyne. L'enquête nous raconte l'indifférence et l'inaction dues au fait que les victimes sont des femmes pauvres. Selva Almada met tout son immense talent littéraire au service de cette enquête, car, dit-elle : "J'ai quarante ans maintenant mais, à la différence de toutes ces femmes assassinées, je suis en vie. Et je pense que c'est que parce que j'ai eu de la chance."

10/2015

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Revues

Europe N° 1118-1119-1120 juin-juillet-août 2022 : Ecrivains et reporters dans la guerre d'Espagne ; Georg Lukács

Déclenchée à la suite de la tentative de coup d'Etat des 17 et 18 juillet 1936, la guerre d'Espagne opposa les forces nationalistes dirigées par une junte militaire aus forces du gouvernement légitime de la République, soutenu par le "Freite popular". Bientôt, des milliers d'hommes et de femmes affluèrent du monde entier pour rejoindre les Brigades internationales. Ces volontaires considéraient que se battre pour la République espagnole, c'était se battre pour la survie de la démocratie et de la civilisation contre l'assaut du fascisme. Des écrivains, des cinéastes, des photographes s'engagèrent dans ce combat. Ils le firent par le biais de leur art, par leur soutien apporté aux réseaux d'entraide et parfois en prenant les armes. Des centaines de journalistes et de reporters se rendirent eux aussi en Espagne. En raison de ce qu'ils virent sur place, même ceux qui étaient arrivés sans engagement prédéterminé en vinrent à embrasser la cause de la République assiégée. L'histoire des reporters étrangers en Espagne est fondamentalement une histoire d'hommes et de femmes courageux et compétents. La redécouverte de leurs écrits est hautement significative dans l'histoire de la guerre d'Espagne. Grâce à eux, des millions de gens qui ne connaissaient que peu de choses sur l'Espagne ont senti dans leurs coeurs que la lutte de la République espagnole pour la survie était, d'une certaine manière, leur bataille. Ce numéro d'Europe met en lumière de multiples aspects de ce drame et de nombreuses figures connues ou méconnues qui épousèrent, selon les mots du poète Luis Cerrada, une cause "noble et si digne de lutter pour elle". On voit se faire jour dans ces pages une conception de la culture indissociable d'un sens de la solidarisé humaine. Comme l'écrivait María Zambrano, figure majeure de la pensée contemporaine qui prit le chemin de l'exil en janvier 1939 et refusa de revenir en Espagne du vivant de Franco : "Il ne sert à rien de renoncer à toute action qui modifie l'histoire ou à à prendre une part active ; nul ne nous déchargera d'avoir à la subir"

06/2022

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Littérature étrangère

Les portes de fer

C'est au seuil de la vieillesse que le narrateur décide de nous raconter son histoire, trois moments de vie qui sont autant d'étapes décisives dans la construction de sa personnalité et de sa sensibilité. Il dépeint tout d'abord ses jeunes années et le tournant qu'a représenté le cancer de sa mère. A l'époque, le narrateur avait décidé d'approfondir sa connaissance de l'allemand afin de pouvoir lire Karl Marx et finalement découvrir une littérature germanique qui bouleverse son adolescence, de Thomas Mann à Rainer Maria Rilke. C'est aussi l'époque des premières amours et de la rencontre avec la fille de son professeur d'allemand, qui lui permet de découvrir Berlin d'avant la chute du mur. Puis vient l'âge de raison, le mariage, la naissance de sa fille Julie, et le divorce. Le narrateur a une quarantaine d'années, il est à présent enseignant et accueille un garçon d'origine serbe dans sa classe. Stanko le fascine, sa discrétion comme cette maturité arrogante qui rejaillit parfois. Mais c'est la rencontre avec la mère du jeune homme qui le trouble encore davantage, notamment lorsqu'elle lui montre une vidéo d'elle et son mari, depuis disparu, lors d'une croisière sur le Danube au moment de passer les Portes de Fer, entre la Serbie et la Roumanie. Passion à nouveau éphémère qui le renvoie en fin de compte à sa condition d'homme solitaire et de père en alternance. A la veille de ses soixante ans enfin, c'est à Rome que nous le retrouvons. Grand-père depuis peu, le narrateur fait une nouvelle rencontre inopinée avec une photographe. Elle l'invite chez elle pour lui montrer son travail avant d'accepter de partir avec lui à Paestum, photographier ces ruines encore vivantes... Jens Christian Grøndahl brosse le portrait de cet homme et de son histoire avec une grande justesse, il s'immisce dans ses remords, ses obsessions, ses envies profondes. Les Portes de Fer parle d'amour et de solitude mais également du désenchantement de l'individu occidental, de ce drame bourgeois que le grand auteur danois réussit à croquer avec une lucidité et une élégance toutes singulières.

01/2016

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Théâtre - Essais

La scène aux ados 16

Les petites braises (Céline De Bo) Un soir, en rentrant chez ses parents, Marcia-Lisa surprend sa mère embrassant fougueusement dans la rue un homme qui n'est pas son père. De colère, elle s'empare de ses bombes de couleurs et va peindre un mur de l'école. Ce dessin va ébranler le quotidien de l'institution et faire s'interroger les jeunes sur cette chose étrange : être amoureux. HeLa (Aliénor Debrocq) En 1920 en Virginie, naît une petite fille dont les cellules vont révolutionner l'histoire de la médecine, même si son identité sera longtemps occultée. Cent ans plus tard, une journaliste se met en quête de retrouver sa trace, télescopant passé et présent, ségrégation raciale et désir de liberté... Qui dont était Henrietta Lacks ? #70's (Stéphane Hervé) Alice perd la mémoire. Plume, sa petite-fille, et ses amis ont une idée : recréer un morceau de son passé dans les années 70 en guise de thérapie pour lutter contre les souvenirs perdus. En plongeant dans la vie d'Alice, ses combats, ses amours, sa farouche liberté, le rock and roll, ils vont revisiter une époque, les Seventies. On ne confine pas un mythe. Ulf, l'ours, la friterie, la forêt (Céline Lefèbvre) Un zoning désaffecté, une forêt sauvage et, entre les deux, une friterie où vivent sept enfants abandonnés. Le dernier, Ulf, ne se laisse pas marcher sur les pieds. Face à la dictature fraternelle, il fuit dans la forêt où un ours zone. Il est dangereux, dit-on. Mais Ulf s'en moque. Il va donc suivre le chemin de l'ours, sombre et tortueux. Sortir, peut-être (Didier Poiteaux) – La vie de château, ce n'est pas ce qu'on croit. Surtout pour des personnages de théâtre enfermés là parce que plus personne ne les convoque sur scène. De la buanderie à la bulle à verre, on découvre ceux et celles qui espèrent ou se désespèrent, qui rêvent d'évasion ou de changer de rôles. Huis clos ludique ou allégorie de nos vies confinées ? Le piano du Congo (François Salmon) 1955, en amont de Léopoldville, un bateau remonte le fleuve. A son bord, un piano. C'est ce piano, revenu du Congo belge avec ses grands-parents, que Myriam décide de vendre aujourd'hui. Mais ce ne sera pas si facile : au plus profond de l'instrument résonnent des secrets de famille auxquels il faudra bien tendre l'oreille.

06/2021

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Etudes de lettres

Littérature générale et comparée. Littérature générale et comparée. Fictions animales. Edition 2022-2024

Ce manuel propose un éclairage complet sur la question de littérature comparée au programme de l'agrégation de Lettres Modernes 2022-2023. Une première partie pose les problématiques et les enjeux soulevés par la question et vous permettra de situer les oeuvres dans l'histoire littéraire et théorique. Chaque oeuvre est ensuite présentée en lien étroit avec la question au programme à travers des analyses précises qui vous donneront la possibilité de cerner la spécificité de chacune des oeuvres. Pour vous aider dans votre préparation aux épreuves écrite et orale, chaque partie est complétée par des pistes de réflexion développées, destinées à nourrir des commentaires ou des explications de texte. Par la richesse et le sérieux de son contenu, cet ouvrage constitue une aide précieuse à la préparation à l'agrégation de Lettres Modernes.

08/2021

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Littérature étrangère

Le choix de Martin Brenner

A la mort de sa mère Maria, Martin Brenner ressent certes de la douleur mais s'interroge aussi : il ne s'est jamais vraiment senti très proche d'elle. Il procède à la dispersion des cendres en suivant ses dernières volontés, met sa maison en vente, puis il compte reprendre le cours de sa vie, entouré par son épouse Cristina et sa fille Sara. Brenner est généticien et directeur d'un laboratoire, un homme discret et plutôt solitaire. Il s'estime heureux dans la vie. Mais lorsqu'un avocat l'appelle pour lui annoncer que sa mère était juive et survivante des camps, sa vie prend un tournant imprévu. Petit à petit, les révélations contenues dans une lettre laissée par sa mère et les informations que lui fournissent l'avocat et le rabbin de la ville où il habite le poussent à faire des recherches sur l'identité juive. Il croise ses lectures personnelles sur le sujet avec les recherches en génétique qu'il mène - touchant à la question de l'appartenance religieuse et ethnique, vue par la science. Il décide de n'en parler à personne - pas même à son épouse - avant de parvenir à une décision quant à sa judéité : il refuse l'idée qu'il doive assumer le fait d'être juif seulement parce que sa mère l'avait été. Mais lors d'un colloque scientifique à Montréal, il est pris à parti dans un débat et alors qu'on l'accuse d'antisémitisme, il révèle sa judéité... Le piège s'est renfermé sur lui, et le château de cartes qu'était devenu sa vie s'effondre : sa femme Cristina, ignorant tout de sa réflexion, se sent trahie, puis quand lui et sa fille deviennent la cible d'ignobles attaques antisémites, son épouse le quitte. Il perd son travail, son meilleur ami se détourne de lui, seul le rabbin Golder maintient le contact. Il fait alors appel à un écrivain célèbre et lui demande de raconter son histoire... Le choix de Martin Brenner nous fait vivre de l'intérieur la descente aux enfers d'un homme aux prises avec la question identitaire. Le roman nous propose ainsi une interrogation sur le libre-arbitre. Comment savoir qui nous voulons être dans notre vie intime et aux yeux de la société ? Comment rester libre dans ce choix ? Traduit du suédois par Hélène Hervieu

11/2020

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Romans historiques

Fenia, ou l'Acteur Errant dans un siècle égaré

A la fin de XIXe siècle, les Doukhobors, secte chrétienne communiste et pacifiste, sont persécutés par le tsar. Lev Tolstoï finance leur émigration vers le Canada, qu'organise son disciple Leopold Soulerjitski. Lors d'une escale, une fillette égarée d'un autreexode est adoptée par l'infirmière du bord et prend le nom de Fenia Koralnik. Pour échapper aux pogroms qui se multiplient, nombre de juifs fuient l'Empire russe. Parmi eux, Jacob "?Yankele?" Adler, le Grand Aigle du théâtre yiddish d'Odessa, qui s'en ira aux Etats-Unis constituer le socle de ce qui deviendra le théâtre de Broadway. Constantin Stanislavski et Vladimir Nemirovitch Dantchenko ont fondé le Théâtre d'Art de Moscou, au rayonnement international. Mais à théâtre nouveau, il faut un acteur nouveau, répondant à des exigences professionnelles autant qu'éthiques. Ainsi naît le Premier Studio, sous la houlette de Stanislavski et Soulerjitski. Une épopée fabuleuse pour ces jeunes studistes, au nombre desquels Fenia Koralnik. Ils vont connaître les prémices de la célébrité, traverser la révolution de 1905, la Première Guerre mondiale et la Révolution d'Octobre, accrochés à leur idéal. Les uns resteront en URSS et subiront la glaciation stalinienne? ; les autres entrelaceront leurs errances, Constantinople, Berlin, Paris, Londres, Riga ou Prague, souvent à la limite de la misère. Plusieurs émigreront aux Etats-Unis, où, à travers l'American Theatre Lab, le Group Theatre et l'Actors Studio, ils donneront naissance au prototype de l'acteur moderne et formeront nombre de monstres sacrés du théâtre et de l'écran. L'auteur, à travers le regard de Fenia, retrace le parcours erratique des plus importants, Jacob Adler et sa fille Stella, Richard Boleslavski, Michaël Chekhov, Maria Ouspenskaïa... Nous croisons et recroisons Maxime Gorki, Isadora et Lisa Duncan, Evgueni Vakhtangov, Vsevolod Meyerhold, Lénine et son Commissaire à la Culture Lounatcharski, Olga Tschekowa, star adulée par les dirigeants nazis et sans doute espionne de Staline, Louis Jouvet, Max Reinhardt, Lee Strasberg, Bobby Lewis, Lev Theremin, génial inventeur de la musique électronique et "?hôte?" du premier cercledu goulag, Elia Kazan, Yul Brynner, Marlon Brando, Marilyn Monroe et bien d'autres... D'Odessa à Broadway et Hollywood, une traversée épique du siècle et des continents, une lecture, par cet Acteur Nouveau, d'un monde et de ses utopies devenues souvent cauchemars. Unesaga passionnante? ; enrichissante aussi, tant l'idéal de ces acteurs et pédagogues tranche sur les aspects égotique et commercial sur lesquels se focalisent les médias.

01/2018

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Histoire internationale

Nicolas II et Alexandra de Russie. Une tragédie impériale

Il y a près d'un siècle, le massacre de la famille impériale de Russie, dans la nuit du 16 au 17 juillet 1918, a horrifié le monde. Aujourd'hui, le dernier tsar, Nicolas II, son épouse Alexandra, leurs filles, les quatre grandes-duchesses Olga, Tatiana, Maria, Anastasia et leur fils le tsarévitch Alexis, que l'Eglise orthodoxe a canonisés en 2003 en raison de leur "comportement chrétien", sont l'objet d'un culte et d'une vénération populaires. On oublie souvent que le couple impérial, très amoureux, avait vécu, dans leurs jeunesses respectives, des traumatismes familiaux les ayant marqués à vie. Même leur mariage, maladroitement célébré en plein deuil de la Cour après le décès prématuré d'Alexandre II, fait coïncider leur bonheur avec la lourde charge de l'Empire russe. Dans leur intimité, la tsarine vit dans la terreur des crises menaçant la vie de son petit garçon hémophile et la culpabilité d'être la responsable de sa maladie. Dès son avènement, le nouveau tsar déçoit. Après l'autoritarisme affirmé de son père, on espérait de cet homme de 26 ans un certain libéralisme, un intérêt envers les souffrances du peuple. La déception sera grande. Nicolas II est un autocrate, fidèle à la rigueur politique d'Alexandre III, pour le meilleur et pour le pire. Le pire arrive bientôt : en 1904, la catastrophique guerre contre le Japon est suivie de la "première Révolution" de 1905 qui l'oblige à des concessions. Le meilleur est sa vie personnelle et familiale n'était la santé du tsarévitch qui permettra à Raspoutine de gagner la confiance des souverains jusqu'à exercer une influence désastreuse. Au même moment, la Russie se modernise et hisse l'Empire au rang des grandes puissances mondiales. Malheureusement, le déclenchement de la guerre à l'été 1914 conduit l'Europe dans une hécatombe dont personne n'avait mesuré l'ampleur ni la durée et qui pousse le tsar à abdiquer. Pour la famille impériale, le calvaire commence : de la résidence surveillée de Tsarskoïe Selo jusqu'au transfert en Sibérie, de Tobolsk à Ekaterinbourg, la fin des Romanov est programmée. Leur exécution sonne le glas définitif de l'Empire. Mais nul, alors, ne pouvait supposer que cette fin elle-même serait la condition de leur future réhabilitation.

10/2015

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Littérature française

In-finis terrae Tome 1 : Villa Belga. Echos d'une émigration dans le Sud du Brésil (1904-1910)

1904. On émigre pour les "pays neufs". On court vers la fortune, comme ces ingénieurs des chemins de fer belges. On fuit la justice, les lois anticléricales. Ou la terreur, comme ces Juifs de Russie. Un contrat en poche, on embarque sur un steamer, on s'installe dans une cabine de première classe. Sans rien dans les mains, on s'agglomère sur l'entrepont, on sera colon, emportant ce qu'on a de plus cher : une scrupuleuse droiture, un acharnement à réussir dans l'adversité, une fierté de la besogne accomplie, un sens de la fraternité. Le Brésil, jeune république, peuple ses territoires incultes. La Belgique exporte sa révolution industrielle. La petite ville de Santa Maria da Boca do Monte, au coeur de l'état du Rio Grande do Sul, où viennent de s'implanter les grands ateliers d'une compagnie ferroviaire belge, et, non loin, une colonie agricole juive, est un point de convergence de cette révolution, de cette immigration. C'est là que s'érige la "Villa Belga", cité calquée sur les corons, qui donne lieu, ici, à une évocation imaginaire de ce passé perdu de vue. S'y heurtent espoirs, utopies, et sombres desseins de passagers qui ont vu leurs sorts se lier à bord du Paranaguá. Emigre-t-on impunément ? A peine ont-ils débarqué, que Yakov, ses frères et soeurs, et une bande de jeunes Israélites se rendent, en ribambelle, au marché public. Malgré l'abondance de tubercules, de sacs de farines et de fèves, ils ne voient que les fruits, des monticules de fruits, des pyramides de fruits. Leur étonnement devant les étals amuse verduriers et fruitiers, habitués au défilé des immigrants. Un marchand aux oreilles décollées se met à tailler la carapace -comme celle d'une tortue ! s'exclame la petite Ida -d'un fruit insolite qui a la forme d'un obus surmonté d'un chardon. Ça s'appelle abacaxi, soit "ananas", précise l'homme qui, du bout de son couteau, leur en tend de petits morceaux à goûter. Décortiquer une orange ? Non, le plus simple est de faire comme les gamins des docks qui viennent chaparder au marché : un coup de dent pour arracher la pelure à l'une des extrémités, et ensuite en sucer le jus tout en pressant le fruit. Les petits Russes en ont plein les doigts et le menton.

08/2013

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Beaux arts

Le droit à la beauté. Chroniques de L'Express (1960-1992)

Pierre Schneider (1925-2013) a écrit chaque semaine dans L'Express, des années 1950 jusqu'aux années 1990, parallèlement à son activité d'écrivain et d'historien d'art. Qu'ils soient courts ou qu'ils prennent la forme de véritables dossiers, ses articles sont à la fois de vrais morceaux de littérature et des réflexions d'histoire de l'art. Ils accompagnent aussi bien les grandes expositions internationales (en France, en Suisse, aux Etats-Unis, etc.) que les orientations de politique culturelle ou les réalisations marquantes d'architecture et d'urbanisme dans le monde occidental.Qu'il s'agisse de cinéma ou de littérature, d'urbanisme ou d'art contemporain, de Baudelaire ou des trésors et curiosités des églises parisiennes, de l'hôpital Santa Maria della Scala à Sienne ou de la coupole de Jules Hardouin-Mansart à Paris, du scandale des biens juifs spoliés en Autriche, de la chasse aux sorcières aux Etats-Unis ou de la beauté des graffitis à New York, Pierre Schneider aborde les sujets les plus divers. Ses prises de position, ses engagements et ses jugements se signalent par leur verve et leur liberté égales à celles de ses grands livres. Il se méfie, par exemple, à son ouverture en 1977, du Centre national d'art et de culture Georges-Pompidou (alias Beaubourg), « dosage habile de cours du soir et de parc d'attractions », il critique le soutien d'Etat à la création, à partir de 1981, il se moque amèrement de la dévastation des paysages par la politique publique du bâtiment, il s'enflamme pour la sauvage beauté des métros taggés, où « les trois-quarts des wagons sont aussi somptueusement illustrés qu'un manuscrit du Moyen Âge ».La réunion d'un choix de ces textes, répartis sur une trentaine d'années, permet de restituer une histoire parallèle et subjective de la vie artistique pendant cette période. Hommage est ainsi rendu à un pan méconnu de l'œuvre d'une figure aussi singulière qu'influente de l'histoire de l'art et de la critique artistique au cours de la seconde moitié du xxe siècle.L'anthologie est introduite par une préface de Rémi Labrusse. Elle est accompagnée de textes d'hommage par René Binet, Yves Bonnefoy, Itzhak Goldberg, Jean-Claude Lebensztejn et Richard Shiff, ainsi que d'une bio-bibliographie rédigée par Tamara Préaud.

01/2017

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Critique littéraire

Correspondance 1917-1949. Avec Marc Allégret

Le pasteur Élie Allégret, ancien précepteur d'André Gide, eut six enfants. Entre sa nombreuse famille et le couple Gide (" Oncle André " et " Tante Madeleine " pour les jeunes Allégret), s'établit, très tôt et continûment, une grande proximité. Quand, en 1917, Élie repartit seul comme missionnaire en Afrique, Gide se rapprocha plus encore de ce foyer ami. Son attention se porta sur les deux adolescents qu'étaient alors André et Marc Allégret. Soucieux de leur avenir et avide de leurs confidences, il fut leur guide et leur compagnon sur la voie de l'émancipation, aussi compréhensif qu'exigeant à l'égard de cette jeunesse ardente. Se révèle auprès d'eux un Gide fidèle à sa devise première, qui prescrivait à chacun de s'atteindre, " de suivre sa pente pourvu que ce soit en montant ". Au vrai, cette mission pédagogique se doubla d'une grande histoire d'amour clandestine. Car Gide se prit de passion pour Marc, sentiment qui devint partagé en mai 1917. Dans les lettres que Gide adressa dès lors à son jeune disciple et amant voisinent les conseils scolaires, les recommandations morales (" Je voudrais que tu n'admettes en toi rien de ce qui enlaidit ") et les déclarations enflammées, parfois marquées de jalousie. Cette relation, à plus d'un titre répréhensible, ne pouvait s'épanouir qu'à distance du Paris familial. Assistant aux préparatifs des séjours en Suisse et en Angleterre comme à ceux du célèbre voyage au Congo qui décida de la vocation cinématographique de Marc, nous suivons également le récit des virées amoureuses et studieuses, à l'abri des regards. Les années passant, le caractère et les talents de Marc s'affinent et le jeune homme s'affranchit peu à peu de la tutelle de son mentor sans rien renier de ces années d'apprentissage. À l'égard de ce qui fut le plus grand bouleversement affectif de la maturité de Gide, entraînant pour lui une cascade de conséquences au plan conjugal, mais aussi moral et intellectuel, nous ne disposions jusqu'alors que du témoignage de Maria Van Rysselberghe, dite la Petite Dame. Cette correspondance est en quelque sorte l'envers de ses Cahiers, et leur complément : du récit d'un témoin, nous passons à la confidence des acteurs, tandis qu'au plan littéraire, la relation nourrit la création de Gide (Les Faux-Monnayeurs, notamment) par de très subtiles transpositions qui appellent la perspicacité du lecteur.

11/2005

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Musique, danse

Lettres des jours ordinaires. 1756-1791

Mozart a partagé sa vie entre deux écritures : celle de la musique et celle des lettres. Des centaines de milliers de notes sur la partition, des centaines de milliers de mots sur le papier ; de l'une à l'autre et de l'autre à l'une, toute une vie, la plume court. Sur la scène épistolaire des personnages s'animent, croqués sur le vif ; des villes défilent, au rythme des auberges, des palais, des églises, des théâtres ; toute l'Europe musicale des Lumières s'agite sous la plume mozartienne ; et toute sa musique, à la lettre : symphonies, concertos, messes, opéras... l'Opéra !... N'oubliez pas mon désir d'écrire des opéras. J'envie quiconque en compose un... Et lorsque l'opéra vient à Mozart, la lettre s'enchante, car l'œuvre se trame aussi sur le fil des mots ; ainsi dans cette correspondance de 1780 échangée entre un fils très obéissant à Munich et un vieux père fidèle à Salzbourg. Nous voici dans l'atelier où, en duetto, s'élabore le premier grand opéra mozartien, l'Idomeneo. Mais c'est aussi la petite musique des jours ordinaires qui nous retient et nous touche ; la vie comme elle va, ou ne va pas, griffonnée à la hâte, je me dépêche... Je suis pressé... le quotidien tissé des petits riens que l'on échange pour que perdure le lien, J'ai bien reçu le colis, et j'espère que vous aurez aussi déjà le portrait et les rubans... Sur le papier s'inscrit la suite des jours, des années, s'écrivent les amitiés, les amours, les épousailles, les naissances et les morts... Parfois, de devoir tant parler, la plume se lasse ; le silence creuse les mots,... Je n'ai rien de nouveau ni de nécessaire à écrire... De cette foisonnante correspondance, des quelques 1196 lettres que comporte l'édition allemande, 163 ont été choisies pour composer ce livre. Traduites par la plume vive de Bernard Lortholary, elles font résonner non seulement la voix de Mozart, mais toutes les voix familiales et familières qui l'ont entouré ; voix de basse de Léopold, le père, l'interlocuteur privilégié, soprano de la mère, Anna Maria, de la sœur, Nannerl, de Constanze, l'épouse. Et l'on entend, ensemble et pourtant distinctes, comme à l'opéra, toutes les voix.

11/2005