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Francine Bouchet éditrice

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Poésie

Lycophron et Zétès

Ce Lycophron et Zétès assemble une traduction de l'Alexandra de Lycophron par Pascal Quignard et un long texte du même Pascal Quignard qui se déploie comme une réflexion sur ladite traduction, en incluant de nombreux éléments autobiographiques, ainsi que des séquences attribuées à un poète fictif : Zétès. Loin d'être disparate, l'ouvrage trouve son unité et sa légitimité dans le récit en actes qu'il propose : pourquoi un jeune homme de vingt ans décide-t-il de s'attaquer à une traduction de cette ampleur ? Quel est alors son rapport au fait poétique et à la communauté des poètes (André du Bouchet et Paul Celan notamment) ? En quoi une telle expérience annonce-t-elle les oeuvres futures ? Répondant à ces interrogations, Pascal Quignard compose, par touches successives, un art poétique qui le révèle magnifiquement. "C'était il y a quarante ans, écrit-il. Je disposais devant moi, à côté de moi, autour de moi, tous les dictionnaires que j'avais hérités de mon arrière-grand-père et ceux, plus récents, de Bailly, Chantraine, Grandsaignes, Bloch-Wartburg, Ernout-Meillet. Ils s'entassaient, se superposaient, de tous formats, petits, énormes, grands ouverts, les uns sur les autres, sous l'ampoule nue. Je préparais la traduction en commençant par chercher l'étymologie de chaque mot. Je voyageais. J'allais dans l'autre monde. Je descendais dans les siècles perdus". Et cette "descente dans les siècles perdus" apparaît comme une exploration fascinante, terrible, lucide, qui témoigne de la permanence de l'horreur et de l'aveuglement dans ce qui forme le destin des hommes. "Cassandre dit l'horreur du lien social. Personne ne la croit. Le déprimé dit la vérité du réel. Personne ne le croit. Ceux qui survécurent, revenant des camps d'extermination de l'Allemagne, provoquèrent la même incrédulité - trois mille ans plus tard - que Cassandre dans le monde troyen détruit, avant d'être égorgée". On comprend pourquoi un poète comme Paul Celan suivit pas à pas, à la fin des années 60, la traduction de Lycophron qu'avait entrepris Pascal Quignard, et pourquoi il ne cessait de lui demander d'accélérer la mise au net de la version française de ce texte fondateur.

02/2010

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Sciences politiques

A bas les chefs ! Ecrits libertaires (1847-1863)

"Ce livre n'est point écrit avec de l'encre, c'est de l'acier tourné en in-8° et chargé de fulminate d'idées. C'est un projectile autoricide que je jette à mille exemplaires sur le pavé des civilisés". Toute sa vie, balloté par la misère et l'exil, Déjacque n'a cessé d'écrire. Ouvrier colleur de son état, "poète des misérables" , comme le surnomme son ami Gustave Lefrançais, "tapageur acharné" , il s'arme de sa plume contre les réactionnaires de tout poil. En 1848 à Paris, il chante la gloire des insurgés de Juin, ce qui lui vaut la condamnation et l'exil. A Londres, puis Jersey, où il côtoie les proscrits, il s'attire les foudres des républicains dont il fustige le modérantisme et l'opportunisme. En 1858, à New York, il fonde son propre journal, Le Libertaire, dont il est à la fois le rédacteur, le gérant, le plieur, le porteur et l'actionnaire. On le retrouve enfin à La Nouvelle Orléans, "ville de commerce et d'esclavage, au moral aussi sale que ses rues" , appelant à la vendetta contre les planteurs esclavagistes... Ennemi déclaré des Jésuites et de l'Etat, il hait l'autorité, d'ou qu'elle vienne. Aux rois, aux bourgeois, aux exploiteurs, lui, "infime prolétaire" , lance cet avertissement : "Dent pour dent ! " Mais derrière la violence verbale, cet artificier des mots se révèle un sublime rêveur. La quête du bonheur, de l'harmonie, du socialisme l'anime, ce dont témoigne son texte le plus audacieux, L'Humanisphère. Sous-titré "utopie anarchique" , il nous rappelle que pour Déjacque, l'utopie n'est pas un vain mot mais un acte : écrire, c'est combattre. Ce recueil rend hommage à l'oeuvre injustement méconnue, de Joseph Déjacque. Passé le choc de la première lecture, restent admiration et tendresse pour ce "volontaire de la Révolution" qui n'a jamais baissé pavillon. Thomas Bouchet est enseignant-chercheur en histoire du XIXe siècle à l'université de Bourgogne, il travaille en particulier sur les premiers socialismes. Derniers livres parus ? : "Les Fruits défendus. Socialismes et sensualité du xixe siècle à nos jours" (2014)? ; "Quand les socialistes inventaient l'avenir. Presse, théories et expériences 1825-1860" (en codirection, 2015).

03/2016

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Sciences historiques

Patrimoine industriel de Bourgogne

La Bourgogne connut dès le XVIIIe siècle un précoce développement industriel lié tant à des entrepreneurs de talent qu'à des ressources nombreuses en matières premières et énergétiques. L'essor industriel n'eut de cesse ensuite de croître, présentant des visages divers (sidérurgie, mine, céramique, verrerie, chaufournerie, industrie alimentaire) et portant certaines cités au firmament de la réputation nationale, voire au-delà. Au fil des pages, vous découvrirez les vestiges de l'activité industrielle (hauts-fourneaux, ateliers coiffés de hautes cheminées, marteaux-pilons, puits de mine...), les infrastructures particulières de transport, les bâtiments intimement liés à la vie ouvrière (maison syndicale, bureaux directoriaux, école professionnelle, cités ouvrières...) et les monuments célébrant gueules noires ou patrons. Les productions issues de ces industries sont également valorisées. Ce voyage inédit au pays du patrimoine industriel prend donc autant de formes qu'il y eut d'industries en Bourgogne. Des ruines, des ruines, des ruines ! ... dit l'auteur lui-même avec beaucoup d'humour. Il s'empresse de préciser que non justement le patrimoine industriel, n'est pas constitué que des ruines, mais d'une grande variété de vestiges. Avec sa recherche du détail et sa force de conviction, légendaire, l'auteur nous fait découvrir la vie des ouvriers mais aussi celle des patrons. De la Gueule Noire de l'ouvrier jusqu'au dispensaire de l'usine, de la bouche des hauts fourneaux jusqu'aux jardins des maisons ouvrières, du vitrail patronal à la maison syndicale, de la ligne de chemin de fer privée jusqu'au monument commémoratif... vous saurez tout tout tout sur le patrimoine industriel de Bourgogne !

10/2019

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Pléiades

Romans et nouvelles

A rebours offre à Huysmans une place à part dans le paysage littéraire. En 1884, ce fut une déflagration. Barbey réutilisa la formule par laquelle il avait salué Les Fleurs du Mal : après un tel livre, l'auteur n'a plus qu'à choisir "entre la bouche d'un pistolet et les pieds de la croix" . Mais cette formule ne rend pas compte de l'extraordinaire nouveauté du roman. Avec le personnage de Des Esseintes, Huysmans saisit l'essence de la fin-de-siècle : l'heure est à la névrose. S'il est bien le roman d'une génération, salué par Mallarmé, et inspirateur notamment du Portrait de Dorian Gray, A rebours opère une percée vers le XXe siècle. Cet arbre ne devrait pourtant pas cacher la forêt romanesque de Huysmans. Roman naturaliste, Marthe, histoire d'une fille (1876) - qui fut interdit en France - lui permet de se lier avec Zola, à qui est dédié Les Soeurs Vatard en 1879. Sac au dos (1877 et 1880) est une courte et burlesque épopée de la guerre de 1870. En ménage (1881) décrit l'itinéraire d'André Jayant, romancier raté, célibataire en proie à des "crises juponnières" : l'un des meilleurs romans de Huysmans, selon le héros de Soumission de Michel Houellebecq, qui s'y connaît. Puis vient le Folantin d'A vau-l'eau (1882). Il est Huysmans, l'homme moderne, M. Tout-Iemonde, personne. Il a renoncé à tout, sauf à se nourrir ; c'est "l'Ulysse des gargotes" , disait Maupassant. A vau-l'eau est un très grand petit livre. Mais Huysmans suffoque dans le "cul de sac" naturaliste.

10/2019

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Littérature érotique et sentim

Face à la mort

Entre les horreurs de la guerre et les crimes de DAESH, Face à la mort est une histoire d'amour, un hommage au peuple kurde et à tous ceux qui sont allés se battre pour nos libertés. J'ai tant subi a avec cette femme que je pars m'engager auprès des Peshmergas pour disparaître et pour mourir, car je ne suis plus rien qu'une ombre, un mort-vivant, un oiseau sans ailes. Si j'ouvre le chemin vers mon coeur, je ne survivrai pas, tu comprends ? J'ai tout enfoui quelque part, j'arrive pas à sortir tout ça de moi. Je me suis forgé une carapace, un blindage, c'est le seul moyen que j'ai trouvé pour continuer à vivre. Cette nuit les étoiles sont ivres, happées par le cosmos infini, elles dansent, et la lune en liesse en frémit de joie. Cette beauté me paraît imméritée quand je songe aux chairs qui pourrissent la journée sur cette terre de désolation. Je me dis que Dieu là-haut nous a abandonnés. Quelque chose au fond de moi hurle et veut forcer la porte, mais je me suis tellement fermé que je n'en possède plus la clef. Shevine, bien que ravagée par la souffrance, est passionnée, elle porte sa croix, et ça la rend plus belle. Shevine a les yeux qu'on aimerait avoir posés sur soi, la bouche des baisers qui nous manquent, la voix d'un ange qu'on n'oubliera jamais, et un caractère qui nous marque au fer rouge ; à l'image de son peuple, elle est une rose pleine d'épines.

08/2019

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Littérature française

Imitation de la vie

Un couple de psychanalystes se rend compte qu'un même patient les fréquente tous deux. Comme il vient de disparaître, ils mènent l'enquête et découvrent un manuscrit intitulé Imitation de la vie. Le manuscrit retrace l'histoire d'Emir Sulter. Il vit à Setrou, une ville de banlieue parisienne où il gère, avec Ingrid Egala et quelques cinéphiles passionnés, un cinéma dédié aux films expérimentaux, le Mekas Palace, nommé ainsi en hommage à Jonas Mekas, l'un des plus célèbres représentants du cinéma underground. Ingrid et Emir sont des amoureux de la radicalité. Ce qu'ils préfèrent par-dessus tout, c'est montrer des films que personne n'a jamais vus. Ils font tout pour que leur cinéma vive, parce que ce lieu est devenu toute leur vie. Si Ingrid a vraiment changé, renonçant aux films qu'elle voulait réaliser pour s'occuper exclusivement du cinéma, Emir est davantage tiraillé entre ses restes d'enfance et son aspiration à devenir adulte, tel un gamin qui aurait mis un costume d'homme d'affaires. Deux autres femmes gravitent autour de lui : sa femme et sa mère, avec lesquelles il vit. Il s'est marié il y a quelques années par inadvertance avec Mélissa, qui insistait. Quant à sa mère, elle " fait des cuirs ", employant un mot pour un autre, jetant de la confusion tout autour d'elle dès qu'elle ouvre la bouche. Volontiers comique, Imitation de la vie se veut le roman de la désillusion de devenir adulte, quand on s'aperçoit que l'adulte est celui qui feint encore mieux que les autres.

08/2017

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Histoire ancienne

L'univers, les dieux, les hommes. Récits grecs des origines

Jean-Pierre Vernant raconte les mythes de la Grèce ancienne. Il évoque les origines de l'Univers, la guerre des dieux et les liens que l'humanité n'a cessé d'entretenir avec le divin. De la castration d'Ouranos aux ruses de Zeus, de l'invention de la femme au voyage d'Ulysse, des aventures d'Europe au destin boiteux d'Œdipe et à la course aux Gorgones, l'auteur nous fait entendre ces vieux mythes toujours vivants. Jean-Pierre Vernant, qui a consacré sa vie à la mythologie grecque, nous permet alors de mieux en déchiffrer le sens souvent multiple. C'est à cette rencontre entre le conteur et le savant que ce livre doit son originalité. Dans son Avant-propos, Vernant écrit : " Dans ce livre, j'ai tenté de livrer directement de bouche à oreille un peu de cet univers grec auquel je suis attaché et dont la survie en chacun de nous me semble, dans le monde d'aujourd'hui, plus que jamais nécessaire. Il me plaisait aussi que cet héritage parvienne au lecteur sur le mode de ce que Platon nomme des fables de nourrice, à la façon de ce qui passe d'une génération à la suivante en dehors de tout enseignement officiel. " J'ai essayé de raconter comme si la tradition de ces mythes pouvait se perpétuer encore. La voix qui autrefois, pendant des siècles, s'adressait directement aux auditeurs grecs, et qui s'est tue, je voulais qu'elle se fasse entendre de nouveau aux lecteurs d'aujourd'hui, et que, dans certaines pages de ce livre, si j'y suis parvenu, ce soit elle, en écho, qui continue à résonner. "

09/1999

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Religion

Jean le Vacher. Missionnaire, consul d'Alger, martyr

Né le 15 mars 1619 à Ecouen, Jean est l'aîné de Philippe Le Vacher son frère cadet. Leurs parents sont très croyants et ont sept enfants (4 garçons et 3 filles). Jean et Philippe, après de solides études prennent l'habit ecclésiastique au séminaire de Saint-Vincent de Paul. Saint-Vincent-de-Paul ayant appris que le Roi de France avait obtenu des musulmans l'autorisation d'avoir un aumônier dans chaque consulat, envoya Jean le 22 novembre 1647 à Tunis et ayant besoin d'un missionnaire à Alger, il y envoya Philippe au milieu de l'année 1650 celui-ci avait été ordonné prêtre le 2 avril 1650 à Marseille. Chargé d'aider les esclaves chrétiens, Philippe remplit merveilleusement sa tâche. Il se rend régulièrement à Paris faire des quêtes pour le rachat des captifs et laisse à Alger le souvenir d'un missionnaire très dévoué. Il sera rappelé à Paris le 17 juillet 1662 et décèdera à Fontainebleau le 5 août 1679. Quant à son frère Jean, il se retrouva dans un Tunis infesté par la peste. Il ne négligea rien concernant les bagnards et les esclaves. Pourtant de santé fragile, il fera l'admiration de tous. A deux reprises, il sera atteint par la peste mais s'en sortira à chaque fois. Chargé, seul, du salut de 5 à 6000 esclaves, il y fera merveille tant et si bien que Saint Vincent le fera nommer Consul à Tunis. Jean mènera de front ses deux tâches de Consul et Missionnaire jusqu'en 1653. Il mourra en héros et martyr, attaché à la bouche d’un canon.

11/2011

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Littérature française

Venez, vous dont l'oeil étincelle

En cette année 736, le duc Mauronte, patrice de Marseille, s'inquiète pour l'indépendance de son fief, menacé, au nord, par les Francs de Charles Martel et, au sud, par les Sarrasins. S'il veut survivre, Mauronte doit s'allier à l'un des deux camps. Le choix est d'autant plus délicat que Childebrand, frère de Charles Martel, et Youssouf, gouverneur musulman de Narbonne, sont tombés fous amoureux de Blanche, sa fille adorée. Peu belliqueux, le Duc aime les plaisirs de la vie dont il jouit sans modération. Il apprécie par-dessus tout qu'on lui raconte des histoires et, pour l'aider à prendre sa décision, il décide d'ouvrir son palais aux conteurs venus des deux contrées opposées. Tout au long d'innombrables nuits, les narrateurs affluent. Pendant de délicieuses soirées, c'est un feu d'artifice d'histoires magnifiques où tout ce qui peut germer dans l'imaginaire fiévreux des hommes est exalté : l'amour, la douceur, l'érotisme, la violence, la cruauté, la pure beauté, le merveilleux, le fantastique. Chacun cherche à toucher, au plus secret, la raison du père et le coeur de la fille. Mais les dieux, seuls, savent qui sera l'heureux vainqueur de ce combat singulier. Quand les armes se taisent, le temps d'un dialogue des cultures, quand la joute n'est plus sur le champ de bataille, mais dans la bouche des plus redoutables orateurs, alors tout devient possible, à commencer par la paix. Dans ce roman virtuose, construit comme une inépuisable poupée-gigogne, Jean-Christophe Duchon-Doris fait preuve d'une imagination éblouissante, servie par un humour et une écriture d'une grande finesse.

10/2016

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Policiers

Notre jeu

A quarante-huit ans, le narrateur Tim Cranmer jouit d'une retraite anticipée dans son manoir du Somerset, en compagnie de la belle et énigmatique Emma. En tant qu'agent secret, il a livré et gagné la bataille de la guerre froide, et, dans le nouvel ordre mondial, il n'y a plus de place pour lui. Mais nul n'échappe à son passé. Celui de Tim habite à proximité, en la personne de Larry Pettifer, ami et rival depuis l'école, reconverti en professeur d'université après avoir servi d'agent double à Tim pendant vingt ans. Soudain, Larry disparaît. En même temps qu'Emma. Ont-Ils fui ensemble pour vivre leur passion ? Larry a-t-il entraîné Emma dans une de ses causes perdues ? Tim se lance à leur poursuite, découvrant aussitôt qu'il est lui-même poursuivi par ses anciens patrons. Le chasseur devient gibier. Il fouille son propre passé tel un voleur et s'enfonce dans les sables mouvants de l'étrange pacte qui lie désormais Emma et Larry. De l'Angleterre hostile en passant par les bas-fonds de Moscou. c'est au coeur du Caucase et des affrontements ethniques de l'ex-Union soviétique que la quête de Tim connaît un brutal et amer dénouement, et que sa vie retrouve du même coup un sens. Tout à la fois histoire d'amour, roman à suspense, satire politique d'une brûlante actualité. Notre jeu possède les qualités d'un très grand roman de John le Carré : la tension qui vous dessèche la bouche. un perpétuel sens du paradoxe. Et par-dessus tout, l'humour et l'humanité.

01/1996

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Poésie

Mathématique générale de l'infini

Comme tous les poètes décisifs, Serge Pey ne ressemble à personne. Il a inventé sa voix verticale, cet aplomb du verbe qui ne tombe pas de haut, mais passe d'horizon en horizon, et au delà. Il a inventé son rythme, cette pulsation qui jette le sang des talons à la tête. Il a inventé sa parole qui est, sans distance aucune, une action, qui est un souffle, une énergie, un feu incarné. Car avec lui, la poésie tape du pied, devient vertige, envoûtement et libération de chaque fibre du corps. Accroché à ses bâtons d'écriture comme à des mâts naufragés, Serge Pey tangue et danse, flambe et profère. Il est le troubadour voué à la marche ascendante, le chaman des révélations violentes, celui qui énonce et relie l'ensemble des destins foudroyés, des murmures étouffés, des secrets bannis. Sa scansion accueille toutes les migrations du sens, toutes les métamorphoses du chant. Il est l'homme que le cri des origines et la rumeur des âges engagent au présent. Il entend et répercute ce qui d'ordinaire se tait : de l'exaltation massacrée au lancinant retour des suicidés de la société, de la jubilation d'être à l'irradiante tendresse des dépossédés. A la lecture de ses poèmes, on perçoit combien Serge Pey empoigne le monde, combien son univers mental et sonore requiert une bouche en transe, des expirations inspirées, des rondes rauques ou extatiques. Dans son sillage, les échos, les tempos sans fin, les éclats, sont ceux d'un semeur de syllabes qui serait également un oracle de grand vent. Mathématique générale de l'infini est un ensemble de poèmes inédits.

03/2018

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12 ans et +

Les 5 derniers dragons Intégrale 2 : Tome 3 à 4

La terre des elfes. L'extraordinaire périple des chevaliers du Dragon rouge se poursuit. La troupe se retrouve maintenant au pied de montagnes protégées par des gardiens appelés "les Douades", des monstres cupides et sanguinaires. Bien que la troupe soit tentée de survoler cette chaîne de montagnes séparant le territoire des Cinq peuples et la Terre des Elfes, grâce à un magnifique cheval ailé du nom d'Horus et à de superbes et puissants dragnards, elle attend la manifestation de ces gardiens des lieux de passage pour éviter toute confrontation avec eux. A leur arrivée à la Terre des Elfes, Inféra rencontra Adora, une porteuse de dragon adorée et aimée de son peuple. Elles se lieront d'amitié et éprouveront une inquiétude commune qu'elles ne révéleront à personne. Le diamant de lune. Sommeillant, Andrick eut l'impression d'être épié. Il ouvrit un oeil. La nuit étant particulièrement noire, il ne remarqua rien de particulier et il se rendormit. Quelques heures plus tard, il se fit bousculer par un homme vêtu de la tête au pied d'une djellaba blanche. A sa grande surprise, le magicien remarqua que tous ses amis avaient les mains liées et la bouche bâillonnée. Deux autres hommes se saisirent de lui et, avant même qu'il ne fît un geste ou n'émette un cri, il fut lui aussi attaché et bâillonné. Leur quête pour retrouver le troisième dragon débutait sur une bien mauvaise note. Ils découvrirent que ce n'était hélas, qu'une petite mésaventure parmi tant d'autres. Une rencontre inattendue et une cascade d'événements surprenants se succéderont.

11/2018

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Littérature française

L'homme qui rit. un roman philosophique de Victor Hugo

L'Homme qui rit est un roman philosophique de Victor Hugo publié en avril 1869 dont l'action se déroule dans l'Angleterre de la fin du xviie et du début du xviiie siècle. Il est notamment célèbre pour la figure mutilée dans un rire permanent de son héros éponyme qui a fortement inspiré le monde littéraire et cinématographique. Angleterre, fin du XVIIe. Un jeune lord est enlevé par une troupe de brigands et mutilé, la bouche fendue jusqu'aux oreilles. Abandonné durant une nuit d'hiver, l'enfant trouve refuge auprès d'un philosophe ambulant et devient saltimbanque, parcourant les routes et haranguant les foules aux côtés de son nouveau protecteur. C'est le début de quinze années d'errance pour celui qu'on surnommera, en référence à son visage défiguré, " l'Homme qui rit ". Mais, derrière ce sourire forcé, se cache une âme révoltée par l'arrogance de la noblesse... A travers la destinée extraordinaire de Gwynplaine, l'Homme qui Rit, Victor Hugo brosse un tableau épique de l'aristocratie anglaise des années 1700. A la fois roman d'aventures, exposé historique et social, drame injouable et poème visionnaire, ce roman est le plus fou de tous ceux de Hugo. C'est aussi le plus riche des obsessions de son auteur. Le bateau pris dans la tempête, le pendu servant de vigie, la cabane-théâtre des saltimbanques, les tirades philosophiques d'Ursus, les machinations du traître, la chirurgie monstrueuse, le portrait de la princesse perverse, l'or des palais et le scandale à la chambre des lords sont, plus que des morceaux de bravoure, des morceaux d'anthologie.

07/2018

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Poches Littérature internation

Parle tout bas si c'est d'amour. Dictionnaire de citations

Parle plus bas, si c’est d’amour est un dictionnaire de citations tirées des pièces et des poèmes de Shakespeare. D’ «Ambition» à «Vieillesse», voici les pensées d’un des plus grands génies de la littérature mondiale sur tous les sujets de la vie humaine. Valables en 1616, ces pensées n’ont rien perdu de leur force en 2016. Cette anthologie thématique donne ainsi un aperçu du génie universel de Shakespeare. Aucune dimension de l’existence n’échappe à son interrogation : l’amour, la mort, le pouvoir, la justice. On y trouvera jusqu’à des conseils pratiques : «Des repas troublés font de mauvaises digestions» (Comédie des erreurs) ! Les très grandes sentences du dramaturge seront là («Etre ou ne pas être, telle est la question», Hamlet), mais également des pensées plus inattendues («Mes jours-salade sont finis», Antoine et Cléopâtre), des insultes truculentes («Boyau à cervelle de boue ! », Henry IV) et des maximes à la sagesse profonde et modeste («Les hommes sont des hommes, les meilleurs oublient parfois», Othello). On y retrouva également ses personnages les plus connus, Hamlet, Othello, Lady Macbeth, et d’autres, injustement méconnus : qui se souvient de Rosaline, le premier amour de Roméo ? Ces personnages, «faits de l’étoffe dont les rêves sont faits « (La Tempête) nous livrent une vision du monde ample, généreuse, parfois violente, toujours enthousiasmante, qui témoigne de la profondeur de vue du grand Shakespeare. N’est-ce pas lui qui affirme par la bouche du devin d’Antoine et Cléopâtre : «Dans le livre infini des secrets de la nature, je sais lire un peu?». L’anthologie a été réalisée par Julian Michelet, né en 1990, normalien et agrégé de Lettres classiques.

03/2016

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Histoire du protestantisme

Le Comte de Zinzendorf

Personnalité inclassable mais attachante, Nikolaus Ludwig von Zinzendorf (1700-1760) a marqué l'histoire du protestantisme allemand et celui des nombreuses nations vers lesquelles il envoya des évangélistes moraves. Son nom reste en effet inséparable de celui d'Herrnout, cette première communauté fondée en 1727 sur les terres du comte, qui accueillit des immigrés en provenance de Bohême, chassés par la persécution religieuse. Zinzendorf fut à son époque amplement calomnié, tant par les piétistes que par les scolastiques, qui lui reprochaient soit sa trop grande largeur d'esprit, soit son mysticisme ; tandis qu'aujourd'hui, de manière assez racoleuse et grégaire, on célèbre volontiers son avance sur son temps, en matière d'{\oe}cuménisme, de féminisme, de préoccupation sociale... En réalité, la lecture de sa biographie par Félix Bovet (1824-1903) --- la plus détaillée qui existe ---, nous montre surtout un homme totalement absorbé par son christocentrisme : s'il ne veut pas entrer dans des disputes théologiques, s'il ne veut pas se couper d'autres dénominations chrétiennes, ce n'est point par manque de conviction personnelle, mais uniquement par souci de faire avancer la cause de son Maître. Savoir dans quelle mesure la riche imagination de Zinzendorf, ses facultés poétiques peu communes (il a composé des centaines de cantiques) exprimaient la volonté personnelle de Jésus-Christ régnant dans les cieux, reste une énigme ; encore que les fruits saints et durables de l'activité prodigieuse de cet organisateur-né, laissent penser qu'entrant dans la présence de son Sauveur, il eut la joie d'entendre de sa bouche : "Bien fait, bon et fidèle serviteur ! " Ce livre ThéoTeX reproduit l'édition originale de 1865.

06/2021

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Littérature française

Eygues ou le clocher fêlé

Eidge 54 est natif de l'Eure plus précisément de Gisors, porte du Vexin Normand. Après des études laborieuses, il montra son savoir-faire dans un domaine des métiers de bouche, et plus particulièrement en cuisine. Après un CAP, et quelques concours plus loin dont celui du MACF, il se retrouve cuisinier d'un 5 galons panachés sur le pacifique, dans la royale. La vie s'enchaine avec les voyages et son intérêt pour les marchés du monde. De Tahiti à Singapour, ou encore de Mandalay à Johannesburg, d'Iquitos à Bangkok, de Santarem à Nairobi, de Los Angeles à Chichicastenango, de Manilles à Bora bora, de Colombo à Sao Paulo, de Taiwan a Nuku Hiva, de New Dehli à Lima, de Manaus à Amman, de Cape Town à Kuala Lumpur etc etc... Les marchés sont une richesse pour la découverte du cuisinier !!! Une vie trépidante derrière les pianos, avec cette volonté de ne pas rester au même endroit. Institutions politiques, Sénat, Cercle républicain, un passage en gérance, puis des postes comme chef de club au service des dirigeants du CAC 40, des missions chez les grands traiteurs, Lenôtre ou encore Potel et Chabot. De Roland Garros au Bourget, sur des missions pointues ou des mariages dans divers châteaux, des missions plus emblématiques les unes que les autres, mais toujours avec l'engouement de satisfaire le client. Et puis des voyages à l'autre bout du monde, une vie de cuisinier bien remplie. L'auteur est au crépuscule de Sa carrière, restant toutefois acossoldahors.... Eidge 54 pour les Indiens Alter-do-Chão en Amazonie.

06/2022

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Cosmétiques, coiffure

Mon DIY de poche. Soins du visage

Parce qu'on n'est jamais mieux servi que par soi-même ! "Mes cosmétiques pour le visage sont-ils vraiment bons pour moi et pour la planète ? " Voilà une question que tu t'es souvent posée - et qu'on s'est tous et toutes posée ! Tu aimerais bien être en mesure d'y répondre, mais l'interminable liste d'ingrédients des articles que tu trouves dans le commerce abonde de termes barbares que seul un scientifique de haut vol serait à même de déchiffrer... Parce qu'il le vaut bien ! "Fabrique-les toi-même ! " , te dirait Léa Duteil, alias Mes petits soins faits main. Plus facile à dire qu'à faire ? Détrompe-toi ! Dans cet ouvrage, retrouve tous les conseils d'une pro pour bien débuter, identifier ton type de peau, choisir les ingrédients les plus adaptés, et construire une routine beauté 100 % homemade et naturelle. Découvre aussi une multitude de recettes simples et personnalisables - avec peu d'ingrédients et surtout, facile à trouver ! - pour concocter ton gommage pour les lèvres, ta crème de nuit, ton bain de bouche, ton démaquillant zéro déchet... et même ton dentifrice, pour sourire à la vie ! A propos de l'auteure : Léa Duteil, alias Mes petits soins faits main, est une jeune étudiante en ingénierie agro-alimentaire. Un cursus qui lui apprend à déchiffrer la composition des soins qu'elle utilise et achète. Après une formation en aromathérapie, elle lance son compte Instagram pour partager les recettes naturelles et saines qu'elle teste d'abord en petit comité, avec ses amis. Depuis 1 an, plus d'une centaine ont été testées, approuvées et publiées !

09/2021

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Romans d'espionnage

Les tueurs de Bruxelles

Malko aperçut une femme braquant sur lui un riot-gun qui lui parut énorme. Elle fit un pas de côté, entrant dans le champ lumineux et il reconnut Sandra Meyer Sa bouche se tordit en un sourire haineux. - ; Salaud, siffla-t-elle, c'est à cause de vous que Gustav est mort. Elle appuya sur la détente du riot-gun, le canon à quelques centimètres de la tête de Malko... - Nous avons un gros problème dans une " infrastructure "... George Hammond, chef de la station de la CIA à Bruxelles, interrompit sa phrase comme s'il avait peur d'en dire plus. En dépit des vitres blindées, la rumeur de la circulation dans le boulevard du Régent parvenait jusqu'au bureau du sixième étage de l'ambassade US. Malko, intrigué, fixa son vis-à-vis. - Quel problème avez-vous ? demanda Malko. - C'est une longue histoire... Sûrement pas morale, se dit Malko. Barbouze de luxe à la CIA depuis une vingtaine d'année. George Hammond finit par se jeter à l'eau : - Une très sale histoire, souligna-t-il d'un air mystérieux. - Nous avions une infrastructure clandestine à Bruxelles, un bureau d'achats pour l'Amérique centrale dirigé par Philippe Burton, il était chargé d'acheter des armes pour les " Contras ". - Burton est venu me trouver en m'expliquant que son contact des services belges, qu'il ne connaissait que sous le pseudo de " Fox " lui avait passé des tuyaux selon lesquels un groupe lié aux Cellules Communistes Combattantes s'apprêtait à commettre des attentats contre les installations de l'OTAN et nos gens ici.

10/2021

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Romans graphiques

Le visage de Pavil

Cristal ! Empire ! Cet étranger tombé du ciel n'a que ces mots à la bouche. Maudit soit l'aéronef avec lequel il s'est écrasé sur nos terres. Est-il seulement ce qu'il prétend être : un scribe ? ne serait-il pas plutôt un espion ? Lapyoza ne peut cependant lui refuser l'hospitalité, il sera donc notre hôte, mais il devra faire sa part : il nous aidera dans les diverses tâches de la communauté, avant qu'il puisse repartir vers l'Empire. Loué soit Hodä. C'est ainsi que Pavil, citoyen lambda de l'Empire, se retrouve plongé dans le quotidien de Lapyoza, village perdu d'un archipel battu par les vents. Loin de l'agitation des villes impériales, le scribe observe les rituels qui rythment la vie simple de ces habitants : changer le visage d'un immense totem, glaner de curieux artefacts, les fondre, les réinscrire dans un nouveau cycle. Autant de mystères qui guident Pavil, sans cesse, vers l'oeil du cyclone : cette île interdite, de l'autre côté de la baie ; là d'où viennent les masques ; là où vit celui que personne ne voit, mais que tous vénèrent : Hodä. Sans esbrouffe ni rayons lasers, à la manière d'une Ursula K. Le Guin, Jérémy Perrodeau imagine un peuple étranger dont il décrit l'Histoire, la culture, la religion, les coutumes. Mais le récit ethnologique laisse bientôt la place à une véritable enquête, qui ébranlera, bien plus qu'il ne l'imagine, les convictions de Pavil. Après Crépuscule et Le Long des Ruines, Jérémy Perrodeau explore la place du surnaturel dans la science-fiction et signe un récit puissant et intrigant, d'une grande maturité.

09/2023

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Faits de société

Sauver la liberté d'expression

"Une stimulante exploration du champ de nos libertés [... ]" Le Monde Jusqu'où ? Jusqu'où laisser les apprentis censeurs d'aujourd'hui définir ce qu'on peut dire et ce qu'il faut taire ? Jusqu'où tolérer que défoulements et protestations envahissent le monde numérique ? Jusqu'où supporter que des extrémistes privatisent les règles de la parole, refusent le débat et installent leur hégémonie ? La parole publique est déjà l'objet d'un rapport de forces, elle sera demain l'enjeu d'un conflit. Le temps des injonctions est révolu, il faut désormais résister. La parole fait mal, change le seuil du tolérable et peut même réduire au silence. Il est donc légitime de la limiter, mais au plus près des délits et sans censure préventive. Bien sûr, on peut tout dire, mais pas n'importe comment et à condition de ne pas vouloir être seul à parler. Le concept moderne de liberté d'expression fut forgé entre le xviie et la fin du xviiie siècle. Les outils numériques, le multiculturalisme, la démocratisation de la parole l'ont rendu peu à peu inadéquat pour régler la parole publique. Fidèle à la tradition libérale, ce livre revient sur l'histoire de la liberté d'expression et en renouvelle le sens, comme la garantie de la plus grande diversité de points de vue. Pour la défendre, une philosophie des limites, des concepts sobres, des moyens inventifs seront plus utiles qu'une croisade. Ne pas se lamenter sur l'état des choses, mais combattre pour ne pas nous retrouver un cadenas sur la bouche et une prothèse dans la tête. Un essai riche et charpenté - L'Express.

08/2022

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Littérature française

Et même l'enfer c'est pas grand-chose

La sonnerie du collège retentit. Lucie, 13 ans, arrache d'un coup de dents un bout de l'oreille d'Enzo, un camarade de classe qui a posté sur Facebook un répugnant montage d'elle. Le sang coule. Et la sentence tombe : elle est exclue de l'école. Ca ne suffit pas pour le père d'Enzo qui se présente au HLM de Lucie et de sa mère célibataire Juliette. Il leur réclame 1 000 euros, sinon il portera plainte pour agression. Lucie veut régler sa dette. Le temps d'un été fiévreux, elle erre dans sa banlieue et cherche les moyens d'y parvenir. Autour d'elle, personne ne semble pouvoir l'aider : ni sa mère qui ne rêve que de chanteurs de variété et de jeux télévisés, ni son frère parti faire ses études à Paris, ni son petit copain Jordy qui ne pense qu'au sexe. Et encore moins Esther, la SDF fumeuse de crack, ou Dzaz, l'inquiétant vendeur de kebabs... Lucie ne peut compter que sur elle-même. Bruno Lus nous offre un roman poétique et brutal, où violence physique et sociale se télescopent, sur l'horizon bouché de ceux qui ne sont pas nés où il faudrait. Porté par une oralité cinglante et une bande-son pop, ce texte résolument moderne met en scène des jeunes adolescents livrés à eux-mêmes dans un monde qui ne cherche plus à les comprendre. A un âge où l'existence numérique prend le pas sur la vie réelle, dans un milieu où la drogue apparaît comme la seule échappatoire, Lucie cherche la lumière.

10/2021

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Histoire de la gastronomie

Histoire du Paris gastronomique. Du Moyen Age à nos jours

Aujourd'hui. Paris est incontestablement la capitale de la gastronomie. Mais qui sait comment cette réputation s'est construite année après année ? Comment se sont progressivement créés les restaurants et les meilleures tables ? Pourquoi les plus grands chefs ont-ils été attirés par cette ville ? Dès le Moyen Age. la cité est un grand centre de consommation et un important marche alimentaire. Alors que les Halles centrales symbolisent le "ventre de Paris" un artisanat de bouche raffiné s'y développe progressivement. A l'orée de la Renaissance, la capitale est perçue comme un pays de Cocagne et donne le ton du bien manger et du bien boire. Elle devient vite le lieu des débats et des révolutions culinaires : on y intellectualise la cuisine, on y crée une nouvelle littérature gourmande, on y invente le restaurant. Petit a petit, l'art de la bonne chère est érigé en dogme et la Ville lumière devient la capitale mondiale des gourmets. Désormais cosmopolite et dotée d'un rayonnement international, elle est a la pointe de l'innovation : après avoir fait émerger la "nouvelle cuisine" dans les années 1970 et la bistronomie au cours des années 2000, elle réinvente et modernise la gastronomie depuis les années 2010 (grâce aux food trucks et autres "prêts-à-manger"). Des premiers petits pâtés à la parisienne achetés à des marchands ambulants à la création d'institutions iconiques (Le Dôme, La Coupole, La Closerie des Lilas...) en passant par l'invention des célèbres "bouillons parisiens", cet ouvrage fondé sur une recherche approfondie et inédite nous offre l'histoire riche et méconnue du Paris gourmand.

08/2023

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Science-fiction

Sauve qui peut

"Michel Landier ouvrit un oeil et vit tout de suite Angélique qui se réveillait en même temps que lui. Mais curieusement, ils n'étaient pas dans leur chambre de Marolles-en-Brie. Etaient-ils dans une chambre d'hôtel ? Possible car il portait un pyjama tandis qu'à la maison, il préférait dormir tout nu. La pièce était petite, très dépouillée, des murs blancs, une moquette noire, deux petites tables de nuit au chevet du lit, une couette blanche, une télévision fixée au mur et une petite fenêtre. Angélique avait dû le tenir par la main toute la nuit. Elle était radieuse, elle lui souriait et ils s'embrassèrent tendrement sur la bouche comme ils en avaient l'habitude... autrefois... Etaient-ils en vacances ? Michel sortit du lit en premier, se dirigea tout de suite vers la fenêtre et releva le rideau. Viens voir, c'est incroyable ! Angélique accourut. Ils virent l'astéroïde brillant comme un diamant. Ils le virent soudain s'enflammer. Une lueur de plus en plus intense, insupportable, aveuglante. Mais en bas, ils voyaient la Terre, grosse comme un ballon captif, comme celui de Disneyland. Ils voyaient bien les deux Amériques et cet astéroïde qui s'en rapprochait de plus en plus. Puis ils virent le gigantesque embrasement... Michel serra son épouse dans ses bras, elle appuya sa tête contre la sienne. Des larmes coulaient sur ses joues. Ils virent nettement les gerbes de feu projetées en l'air puis, au bout de quelques minutes, la planète disparut derrière un écran de nuages brunâtres... C'était fini. La Terre venait d'être percutée".

10/2021

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Littérature française

Enfant du Togo - Maire en Aveyron

Sans la sagesse qui bouche les oreilles et retient les poings devant les a priori racistes, le parcours de ce colosse au coeur généreux aurait pu être tout autre. "Simon Worou évoque avec humilité, vérité et objectivité son destin qui l'a amené des rives du fleuve Anié au Togo jusqu'au bord du Viaur, dans le Ségala aveyronnais, en passant par le petit séminaire et le métier des armes. Athlétique et taillé pour le rugby qu'il affectionne tant, Simon ne cache rien de ce qu'il appelle son ambition, c'est-à-dire sa volonté de saisir toutes les opportunités qui se présentent à lui, dans le respect de la tradition et de l'éducation qu'il a connues dans son Togo natal, pour les mettre au service des autres. Simon est ainsi devenu un homme de devoir : à force de patience, d'intelligence et de modestie, il fait ce qu'il estime être son devoir pour aider à vivre ensemble les humains dont il a accepté la charge. Elu Maire de Sainte-Juliette-Sur-Viaur en 2014 malgré les oppositions féroces, réélu en 2020, il a montré que cette élection ne devait rien au hasard mais tout aux qualités d'intelligence, de coeur, à la compétence et à la volonté d'un homme, Noir africain issu d'une ancienne colonie française. Belle leçon que les électeurs et les électrices de Sainte-Juliette-Sur-Viaur ont donnée à la France des racistes, des antisémites, des fascistes et autres extrémistes de tous bords et de toutes obédiences. Puisse Monsieur le Maire de Sainte-Juliette-Sur-Viaur, en Aveyron, servir d'exemple en faisant des émules partout en France ! "

11/2021

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Littérature française

C'en est trop

"Ça suffit maintenant, madame, j'en ai marre de vos remontrances, je ne supporte plus votre mépris, je vous vomis, Lassaiche. Vous êtes une vieille fille et c'est normal car vous êtes moche, vous êtes fringuée comme un sac, vos yeux de merlan frit suent l'hypocrisie. Vos seins ? Quels seins ? Vous êtes plate comme une limande sole et les soutiens-gorge rembourrés que vous portez ne trompent personne. Quant à votre cul, il est triste à en faire déprimer un chimpanzé. Votre bouche en cul de poule, à part sortir beaucoup de méchancetés et tout autant de conneries n'a jamais dû faire le bonheur d'un homme. Je vous plains, Lassaiche. Depuis votre arrivée à la tête du service, vous m'avez pris en grippe. Pourquoi ? Ma tête ne vous revient pas ? Je ne suis jamais absent, alors pour trois heures que je prends sur mon compteur, je vous le rappelle encore une fois, vous n'allez pas me prendre le chou. Allez consulter les petites annonces matrimoniales du chasseur français, mais par pitié foutez-moi la paix". L'évasion le temps d'un voyage à Washington chamboulera-t-il le quotidien de notre coursier préféré ? Eh oui, pour Triquard, "c'en est trop", et une trêve devient urgente. Le gouvernement, la gauche, la droite, les fonctionnaires, les collègues, les jeunes, les vieux, tout le monde y passe. Toujours aussi impitoyable, Georges Hudiné suit les pas de son antihéros Triquard pour un nouveau voyage jubilatoire au pays de la grisaille des ronds-de-cuir. Acide, généreux dans sa méchanceté, juste dans sa dérision, ce second volet ne manque jamais sa cible.

04/2014

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Littérature française

Bon petit soldat

Être ou ne pas être. Être un secret inavouable, affublé d’un prénom impossible, une vie entre les lignes : une enfant cachée. Être la fille du président Mitterrand ou ne pas être du tout. Être la progéniture adorée à la maison, au sein d’un trio aussi idéal que mythique, mais n’être rien ailleurs – rien, nada, personne. Être la soeur, la belle-fille, la nièce, la cousine, et la tante, d’une ribambelle de frères, belle-mère, oncles, cousins et neveux qui, eux, ne savent pas qui vous êtes. Et puis soudain la lumière, pleins feux ; les flashs, le scandale. Être sa fille, enfin, officiellement. Un objet de curiosité, de suppositions, de préjugés, de rancoeur – ne vit-elle pas aux crochets de la République ? De harcèlement aussi, quand les paparazzi campent devant chez elle. Et puis devenir l’héritière morale. Le portrait craché. La représentante. Devenir lui, un peu. Mais jamais soi-même. Comment échapper à ce sortilège originel qui l’empêche d’être autre chose qu’un « bon petit soldat » ? Comment protéger ses propres enfants, comment leur transmettre un héritage à la fois si prestigieux et si tortueux, sans qu’ils en souffrent à leur tour ? C’est sous forme de journal que Mazarine Pingeot a choisi de transcrire ces réflexions, au fil des mois de la campagne présidentielle durant lesquels le combat personnel est sournoisement venu se mêler au combat politique. Reprenant le fil là où elle l’avait laissé il y a sept ans, concluant Bouche cousue sur l’espoir d’un lendemain meilleur, elle fait de son écriture, vibrante et exutoire, le lieu d’une étonnante introspection collective.

10/2012

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Romans historiques

Les passagers du roi de Rome

"Voilà, plus de trente ans que je végète, le cul dans la vase et le nez collé aux planches disjointes d'un hangar des Affaires maritimes qui bouche mon horizon: le petit port du Four sur le bassin d'Arcachon, côté presqu'île du Cap Ferret. On m'appelle Le Roi de Rome et pourtant mon royaume n'est qu'un leurre. Il se limite à un bout de quai verdi par les algues, à un cul-de-sac qu'empruntent des chiens errants et des gosses échappés du camping voisin qui viennent se rassasier de mûres ou jouer dans les prés salés...". Les marins disent qu'un rafiot ne meurt jamais! Le Roi de Rome, lui, était passé de main en main, de capitaine en capitaine. Il avait navigué sur les mers des Caraibes en convoyant des marchandises douteuses, avant de s'échouer dans le crassat de la presqu'île... Des gens peu scrupuleux aimeraient l'acheter pour en faire une sorte de casino flottant; d'autres, une salle de jeu clandestine, une fumerie d'opium... Les voyous rêvent, parfois. Et les maîtres chanteurs guettent, prêts à tout, y compris au meurtre. Mais auparavant, il leur faudra résoudre l'énigme des passagers du Roi de Rome, de ces inconnus claquemurés à fond de cale depuis des mois, voire des années... Le Roi de Rome connaît leur histoire... Mais sur ce point, lui, si disert, se tait. Jusqu'à quand? Un roman noir et d'aventures captivant, où l'on rencontre des personnages hauts en couleur, dont Matthieu, le héros des "Yeux de Cendre" (Le Cherche Midi, 2006).

03/2009

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Histoire internationale

MESSAGER EUROPEEN N7

Alain Finkielkraut, Le crime d'être né Karel Kosik, Le Printemps de Prague, la «fin de l'Histoire» et le Schauspieler (Entretien) - Le sourire et la bouche - Victoire de la méthode sur l'architectonique Les chancelleries, le droit des peuples, le sang des hommes Paul Garde, Bosnie-Herzégovine : la spirale de la capitulation Ivan Lovrenovic, Les Croates et la Bosnie Drazen Budisa, «Que la haine n'ait pas le dernier mot dans l'histoire de la Bosnie-Herzégovine» (Entretien) Drazen Katunaric, Marsyas à Paris Roger Rotmann, Comment être munichois Alain Finkielkraut, Le miracle, non l'idylle Communautés de destin Michael Löwy, La nation comme communauté de destin : actualité d'Otto Bauer Jean Larose, Une crise de province Elisabeth de Fontenoy, Quatre-vingt-treize, quatre-vingt-quatorze ou La désolation républicaine Georges Clemenceau, Discours prononcé à La Roche-sur-Yon en octobre 1906 Hommes dans de sombres temps : Simon Doubnov Renée Poznanski, Simon M Doubnov, un historien dans son temps Simon Doubnov, Les pogromes d'octobre et «Les leçons de ces journées terribles» (1905-1906) Le détour par la musique Rémi Stricker, Musique. Mémoire. Machine Enrica Lisciani-Petrini, Philosophie du «charme» de la musique Jacques Dewitte, Obscurité, fidélité et lumière (Sur le Fidelio de Beethoven) Béatrice Berlowitz, An die Musik Hans Jonas, Philosophie. Rétrospective et prospective à la fin du siècle Chroniques Jacqueline Rousseau-Dujardin, A propos de la psychanalyse. Réponses aux questions du Messager européen à propos du symbolique François Ricard, A propos d'un jeune président Elisabeth Altschull, «Europe is back» (L'Europe est de retour) Jean-Noël Gaudy, L'école, les Tartuffes et la modernité

11/1993

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Religion

Pourquoi avez-vous peur ? lors de la tempete sur le lac, le maitre dormait... ou semblait dormir

Henri Stock, sur trente ans de sacerdoce, en a passé dix-sept dans l'enseignement et treize dans le ministère paroissial. Il est actuellement au Collège Stanislas, où ses fonctions d'aumônier lui fournissent l'occasion d'entendre, de la bouche d'élèves de Terminale, de 3e et même de 6e, des réflexions, dans l'un et l'autre sens, à propos des problèmes de l'Église actuelle. Il a ainsi la possibilité de mesurer, par-delà les réactions si diverses des jeunes, les réactions non moins diverses de leurs parents ; et ses contacts avec des adultes pendant les vacances ne font d'ailleurs que confirmer son impression d'un trouble général des esprits. L'apostrophe la plus percutante citée dans la préface est à l'origine lointaine de la rédaction de ce livre. L'auteur de cette boutade gardant la responsabilité de sa généralisation, il fallait en tout cas préciser aux jeunes et aux moins jeunes ce que pense l'Église en matière doctrinale. Aussi, après une première partie sur les remous dans l'Église d'aujourd'hui, remous à portée limitée tant qu'il ne s'agit que de l'accessoire, la deuxième partie rappelle l'essentiel de notre croyance de chrétiens : ce sont les constantes dans l'Église de toujours. Cet essai peut dépassionner les débats en y apportant un peu de clarté, et même d'humour, deux données si rares à notre époque. « Pourquoi avez-vous peur, hommes de peu de foi ? » C'est en ces termes que Jésus, réveillé par les Apôtres terrifiés, leur reprocha d'avoir pu penser un instant que la barque allait sombrer…

04/1997

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Littérature française

Hautes coutures

Mais alors dit-elle, en renouant ses lacets, si on ne peut pas tenir ensemble le soleil et la lune, comment on fait ? Elle levait un visage navré par endroits. Le ciel s'emplissait d'un air léger et délicat et l'homme, à ses côtés, cherchait une réponse qui ait valeur de poudre d'or. L'or qui poudrait le regard de cette fille. Elle sentait la cire d'abeille et la fleur de sureau, il ne la connaissait pas assez, mais il se dit qu'elle aurait pu allumer un feu avec les plus menues brindilles. Elle le défiait de son regard de nuit, le visage ouvert comme une genèse. Il calcula ses chances en cas de vérité arithmétique mais il fallait faire vite alors il dit : On ne peut pas en principe mais toi tu peux essayer. Il dit, Toi tu peux essayer et alors elle fit battre un tambour de lumière dans ses yeux. Ils marchaient dans le soleil, elle regardait toujours la fourche des arbres, parfois elle chassait l'air avec ses mains comme les chats, et quand elle parlait, il avait envie de dessiner les mouvements de sa bouche. Quand il regardait son visage, il voyait un pays autre que celui qu'ils traversaient. Elle y avait méthodiquement tracé le trajet des larmes et elle souriait comme un chat déchire une chemise. Elle sentait les vents dont la langue fourche avec une pointe de noix de muscade. Le soleil délavait ses traits, ses gestes se disloquaient à mi-parcours et son sourire était un feu qui saute. Une archère malhabile, une anémone qui pointe dans une marée d'étincelles.

03/2019