Recherche

Bahia Guellaï, Rana Esseily

Extraits

ActuaLitté

Beaux arts

Primatice architecte

Bien que Giorgio Vasari ait fait l'éloge de ses constructions françaises et assigné ainsi à Primatice (1504-1570), héritier de Raphaël et de Giulio Romano, une place éminente parmi les architectes de la Renaissance, l'histoire de l'art a tardé à reconnaître son oeuvre. En 1900, Louis Dimier a mis en relief le rôle fondamental qu'avait joué l'architecture dans son itinéraire artistique. Mais tout au long du XXe siècle la recherche ne s'est guère intéressée à cet aspect essentiel de son activité et les organisateurs de la grande exposition de 2004, Primatice maître de Fontainebleau, ont préféré ne pas aborder le sujet. Quand cette exposition vint à Bologne, ville natale de l'artiste, nous avons publié un ouvrage collectif Francesco Primaticcio architetto, le premier consacré à cette problématique. Le présent volume en reprend l'essentiel, c'est-à-dire les contributions concernant l'oeuvre architecturale de Primatice en France, revues par les auteurs et enrichies de réflexions nouvelles. Victimes de l'évolution du goût, la plupart des bâtiments de Primatice, souvent restés inachevés, ont disparu et l'absence de dessins d'architecture autographes rend encore plus difficile l'étude de son oeuvre. Si les caractéristiques du style architectural de Primatice sont encore visibles au château de Fontainebleau et dans la chapelle funéraire de Diane de Poitiers à Anet, les restitutions graphiques, fondées sur la recherche archéologique et l'étude critique des documents, peuvent seules donner une idée des édifices détruits: la fontaine d'Hercule, la grotte du château de Meudon et la Rotonde des Valois. Ces édifices révèlent un artiste de premier rang, créateur d'architectures spectaculaires, promoteur d'échanges renouvelés entre la France et l'Italie, auteur de synthèses originales associant les deux cultures. Cette oeuvre jette une lumière nouvelle sur la réception de la Renaissance italienne en France entre 1540 et 1570 et les métamorphoses du vocabulaire architectural qui eurent lieu pendant cette période. Elle illustre de manière exemplaire la circulation des modèles et des savoirs.

04/2010

ActuaLitté

Beaux arts

Conservation versus Conserverie

Dans les années 1960 et 1970, plusieurs artistes - dont Arman, Piero Manzoni, Daniel Spoerri, Ben Vautier et Andy Warhol - se sont emparés des boîtes de conserve et les ont intégrées à leur travail. Aujourd'hui, les musées détenteurs de ces oeuvres s'interrogent sur la manière de les conserver. Le présent ouvrage rend compte de deux journées d'études consacrées en octobre 2018 par le Centre de recherche et de restauration des Musées de France (C2RMF) à ce sujet. On estime à plus de 20 000 le nombre de boîtes de conserve dans les musées du monde entier, dont 6 ? 000 conservent encore leur contenu d'origine. L'interaction à long terme entre l'aliment et le récipient métallique provoque de graves phénomènes de dégradation qui peuvent conduire à la perforation de la boîte, à la fuite du contenu et à la détérioration de l'étiquette en papier. La présence de tels objets constitue un défi pour les conservateurs de musées qui n'ont ni expérience ni outils pour y faire face. Leur mission est en effet de prolonger au-delà de la traditionnelle DLUO la vie des boîtes, dont l'objectif n'est plus de voir leur contenu consommé, mais préservé le plus longtemps possible. Envisager la conserverie alimentaire à travers le prisme de la conservation patrimoniale constitue une mise en abyme ou, pour convoquer un motif archétypal, un ourobouros ? : un serpent ou un dragon se mordant la queue. ? Le travail des musées autour de la conservation de boîtes dont l'origine était la conservation d'un aliment périssable permet d'élargir le champ de la réflexion autour de la signification de l'acte même de conservation du contenu comme du contenant. A travers ce livre, la boîte de conserve, objet usuel susceptible d'accéder au rang d'objet patrimonial et artistique, est passée au crible de différentes spécialités comme au travers d'un prisme, afin de démultiplier les perspectives et, par un jeu de renvoi, de réflexion, de diffraction, d'enrichir les approches des uns et des autres.

01/2022

ActuaLitté

Sciences historiques

Critique de la raison nègre

Revisiter l'histoire de la modernité occidentale et de la postmodernité mondialisée au regard de celle de la "raison nègre" : tel est le propos d'Achille Mbembe dans cet essai iconoclaste. Par ce terme, il désigne d'abord la somme de sottises concernant l'ensemble des gens d'"origine africaine". Présente dès l'Antiquité, cette représentation s'est surtout consolidée du XVIe au XIXe siècle, quand le Nègre et la race n'ont fait qu'un dans l'imaginaire des sociétés européennes, constituant un nouveau sens commun qui justifiait la supériorité "naturelle" de l'homme blanc sur le reste de l'humanité. Mais l'histoire de la "raison nègre" est aussi celle des luttes abolitionnistes des esclaves africains et de leurs descendants aux Caraïbes et aux Etats-Unis, puis celles pour l'indépendance des colonies européennes en Afrique. Une histoire qui a fait naître un vaste réseau mondial où s'est constitué un imaginaire nègre moderne, participant activement à la mondialisation intellectuelle. Dans l'ordre de la modernité, le Nègre est le seul de tous les humains dont la chair fut faite marchandise. Mais dans un retournement spectaculaire, ce nom honni est devenu le symbole du désir de vie, une force pleinement engagée dans l'acte de création. En analysant cette étonnante contradiction de l'"expérience nègre", Achille Mbembe répond ici à quelques questions dérangeantes : la relégation de l'Europe au rang d'une simple province du monde signera-t-elle l'extinction du racisme, avec la dissolution de l'un de ses signifiants majeurs, le Nègre ? Ou au contraire, une fois dissoute cette figure historique, deviendrons-nous tous les Nègres du nouveau racisme qui pointe, avec la poussée antimigratoire en Europe et l'assignation raciale de catégories entières de la population ? Une réflexion critique indispensable pour répondre à la principale question sur le monde de notre temps : comment penser la différence et la vie, le semblable et le dissemblable ?

10/2015

ActuaLitté

Droit

Droit civil Tome 1, Droit familial et droit patrimonial de la famille. Droit des biens et droits réels

DROIT BELGE Le droit civil est le ciment de tous les phénomènes de la vie sociale : les droits de l'individu en sa qualité de personne, les différents modes de vie en couple, les relations juridiques entre parents et enfants, la propriété des biens et les relations de voisinage, les droits réels d'usage, le droit des contrats et des obligations et, de manière générale, tous les rapports juridiques entre les personnes. Le raisonnement juridique est construit sur la base de notions essentielles et transversales permettant de relier toutes les matières entre elles. Le présent manuel est tiré de l'enseignement universitaire du droit civil aux étudiants de première année de bachelier de l'Université Libre de Bruxelles. Le tome I réunit les matières du droit familial et du droit des biens et propose une refonte de l'édition initiale publiée en 2013, incluant les réformes récentes intervenues en droit familial et en droit patrimonial de la famille (réforme du droit des successions et libéralités en 2017 et des régimes matrimoniaux en 2018), ainsi que la présentation du Livre 3 du nouveau Code civil contenant le droit des biens issu de la loi du 4 février 2020. L'objectif de ce manuel est double : exposer les principaux mécanismes de la pensée juridique et offrir un support rigoureux et pédagogique permettant l'acquisition ou la mise à jour des connaissances fondamentales du droit en vigueur. Il s'adresse principalement à trois types de lecteurs. Au premier rang, les étudiants qui suivent un cours de droit civil et souhaitent disposer d'un outil d'étude reposant sur une méthodologie éprouvée et illustré de nombreux cas d'application destinés à les aider à appréhender les implications concrètes des règles enseignées. Ensuite, les juristes désireux d'acquérir un ouvrage de référence de base parfaitement actualisé et couvrant l'ensemble du droit civil. Enfin, toute personne curieuse de comprendre les institutions et mécanismes juridiques qui structurent l'existence de chaque individu.

10/2020

ActuaLitté

XIXe siècle

Le Poème de l'âme

Le Poème de l'âme, cycle pictural et littéraire unique dans l'histoire de l'art français, occupe une place majeure dans le parcours artistique de Louis Janmot (Lyon, 1814-1892). Entrepris à Rome au milieu des années 1830, présenté pour la première fois en 1854, puis, après plusieurs expositions au rythme des Salons parisiens, parvenu à une version presque définitive en 1879, il connaît en 1881, grâce à son ami Félix Thiollier, une diffusion plus large que les expositions dont il a bénéficié jusque-là à Lyon et à Paris, sous la forme d'un album, où les dix-huit tableaux et les seize dessins sont reproduits, accompagnés des deux mille huit cent quatorze vers qui en forment le commentaire. La présente édition reprend le contenu de l'album de 1881, augmenté d'un texte introductif de Patrice Béghain, et complété par la version peinte du Supplice de Mézence conservée au musée d'Orsay. Le cycle pictural du Poème de l'âme est présenté en permanence au musée des Beaux-Arts de Lyon. "Il y a chez Janmot un parfum dantesque remarquable. Je pense en le voyant à ces anges du purgatoire du fameux Florentin ; j'aime ces robes vertes comme l'herbe des prés au mois de mai, ces têtes inspirées ou rêvées qui sont comme des réminiscences d'un autre monde. On ne rendra pas à ce naïf artiste une parcelle de la justice à laquelle il a droit. Son exécution barbare le place malheureusement à un rang qui n'est ni le second, ni le troisième, ni le dernier ; il parle une langue qui ne peut devenir celle de personne ; ce n'est pas même une langue ; mais on voit ses idées à travers la confusion et la naïve barbarie de ses moyens de les rendre. C'est un talent tout singulier chez nous et dans notre temps". Eugène Delacroix

08/2023

ActuaLitté

Finance internationale

Finance, banque, microfinance. Où va la richesse créée ?

"Finance, Banque, Microfinance : Où va la richesse créée" , est un ouvrage collectif, auquel ont contribué d'éminents spécialistes de rang mondial. Jusqu'où la Finance permet-elle de se couvrir contre le risque de Covid-19 ? La Finance constitue-t-elle encore un moteur puissant de la croissance économique ? Permet-elle d'enclencher un processus vertueux en vue du progrès économique et social largement partagé, comme lors de l'âge d'or du capitalisme triomphant, et notamment pendant les vingt-cinq glorieuses (1950-1975) ? La dette publique sert-elle les intérêts de tous les contribuables ou accroît-elle uniquement les patrimoines des gros investisseurs-épargnants des marchés de capitaux ? La Finance de marché renforcet- elle véritablement les inégalités des revenus au profit des actionnaires, et au détriment des salariés ? Quant à la Finance bancaire, jusqu'où les bas taux d'intérêt améliorent-ils le financement de l'investissement ? De tels taux n'illustrent-ils pas une modification des préférences pures des ménages en faveur du présent par rapport au futur ? Comment qualifier les politiques monétaires non conventionnelles, ainsi que la concurrence intense actuelle entre "Fintech" et Banques ? Que penser de la concurrence des monnaies fiduciaires avec l'irruption des bitcoins ? La Microfinance est-elle vraiment de nature à réduire la pauvreté dans les pays, qu'ils soient pauvres ou riches ? Son industrie est-elle déjà arrivée à maturité ? Sur toutes ces questions, cet ouvrage apporte un éclairage nouveau, généralement éloigné des idées reçues. La démesure de la Finance souvent décriée, encouragée par une intermédiation bancaire de marché, et dont la Microfinance de marché est devenue un segment, fait jouer un effet de levier à la richesse créée. Mais la Finance ne constitue pas le bon mécanisme de répartition de cette richesse accrue au profit du plus grand nombre. Accroître les opportunités économiques en les transformant en opportunités de bien-être, reste l'enjeu majeur de la Finance et du capitalisme au XXIe siècle.

06/2021

ActuaLitté

Religion

Vers une résolution de la question franciscaine. La Légende ombrienne de Thomas de Celano

La tradition intellectuelle française a distingué et parfois opposé deux étapes du métier d'historien : la quête des sources et la quête du sens. Distinction opératoire, voire salutaire, si elle ne s'accompagnait d'une distribution des rôles et d'un jugement de valeur. Qualifiée du terme d'" érudition ", la première se devait de fournir le matériau susceptible d'alimenter la seconde. Les disciplines érudites se trouvèrent réduites au rang de " sciences auxiliaires " de l'histoire. Une telle partition fonctionnelle marque de manière rémanente le paysage universitaire français et, parfois encore, les esprits. Fort heureusement, elle est le plus souvent réfutée par la pratique des gens de métier. En voici une très éloquente illustration. À propos d'un sujet d'une extrême complexité, la " question franciscaine " (sur quelles bases solides peut-on écrire la vie de François d'Assise ?), le médiéviste Jacques Dalarun ouvre au lecteur la porte de son atelier : son livre met longuement en oeuvre les ressources de l'érudition, puis vient la tentative de résolution historique du dossier. Elle n'assène pas une vérité définitive ; elle ne s'abrite pas plus derrière de multiples conditionnels. Elle se présente comme trois scénarios alternatifs énoncés avec une égale conviction. Cette irruption incongrue de ce qu'on appelait jadis le " nouveau roman " dans un livre d'histoire ne procède pas d'une coquetterie littéraire. Elle est le moyen, le seul, qui est vent' à l'historien de dire la difficulté d'écrire une histoire par nature en quête de vérité, au moment où il lui a fallu quitter le sentier balisé, rassurant dans sa rigueur même, de la recherche et de l'établissement des sources pour basculer dans l'espace infiniment plus incertain de leur interprétation. Cela n'infirme en rien la conviction selon laquelle l'historien doit, sans pour autant en confondre les étapes, réconcilier par la pratique les diverses facettes du métier. Mais disons que le transfert et le dépassement d'un clivage opérationnel et, par suite, institutionnel dans une pratique individuelle petit parfois prendre des allures de psychomachie.

06/2007

ActuaLitté

Musées français

Musée Fabre. Guide des collections, 2e édition revue et augmentée

Initié par la Société des beaux-arts à la fin du XVIIIe siècle, le musée de Montpellier vit le jour en 1795, à la faveur de la Révolution française qui fit émerger l'idée du musée public fondé sur l'humanisme des Lumières. Mais c'est en 1825, avec le don par François-Xavier Fabre de sa collection, que le musée prit toute son ampleur. Ce peintre montpelliérain, élève de David et lauréat du prix de Rome, vécut durant près de trente ans en Italie où il se constitua une vaste collection de peintures et de sculptures avant d'en faire don à sa ville natale. Cet ensemble d'oeuvres de l'école française et italienne, de la Renaissance au XVIIIe siècle, fut complété en 1836 par le legs d'Antoine Valedau de tableaux du Siècle d'or flamand et hollandais. En 1868 puis 1877, Alfred Bruyas amateur montpelliérain passionné par l'art de son temps, offrit au musée près de deux cents peintures et dessins réalisés par les plus grands artistes du XIXe siècle, Delacroix et Courbet au premier chef. La donation par Pierre et Colette Soulages en 2005 d'un riche ensemble de toiles représentatives de sa carrière est le point d'orgue de cette tradition de dons illustres. Ce guide a pour ambition de proposer une approche renouvelée de ce fonds, grâce à la présentation, aux côtés des peintures les plus célèbres, d'oeuvres nouvelles, acquises depuis les années 2000. Il invite à suivre un parcours dans cette foisonnante collection, à la découverte de l'histoire de l'art européen, de la Renaissance à nos jours, grâce à un florilège d'oeuvres de Véronèse, Rubens, Poussin, Zurbarán, Greuze, Houdon, David, Ingres, Delacroix, Courbet, De Staël, Soulages et des représentants du groupe Supports/Surfaces, tout en mettant à l'honneur un bel ensemble d'artistes natifs de Montpellier : Bourdon, Ranc, Raoux, Vien, Cabanel, Bazille. Bioulès, et bien d'autres.

07/2021

ActuaLitté

Sociologie

Nous et les autres animaux

Chaque jour, en France, plus de trois millions d'animaux "sentients" (c'est-à-dire dotés tout à la fois de sensibilité et de conscience) sont abattus pour nos besoins et plaisirs alimentaires, au terme d'une vie généralement courte et misérable ; et ce ne sont pas les seuls sévices que nous infligeons à nos "frères inférieurs" , sur lesquels notre espèce règne sans partage. Cette attitude violemment discriminatoire a aujourd'hui un nom : le "spécisme" , que résume parfaitement la formule "ce ne sont que des animaux" . La présente étude explore les différentes facettes de ce spécisme, ainsi que les différentes critiques dont il est aujourd'hui l'objet. Depuis quelques années en effet, la "question animale" est admise, dans toutes sortes de champs disciplinaires, au rang d'objet scientifique à part entière, tout en prêtant à de vives controverses étant donné l'importance des enjeux théoriques, éthiques et pratiques qui s'y attachent. Controverses et enjeux dont cet ouvrage s'emploie à faire l'inventaire, débouchant sur une sorte d'état des lieux en matière de question animale. En 1989, paraissait l'essai de Tzvetan Todorov intitulé "Nous et les autres" -- "nous" , c'est-à-dire le groupe culturel et social auquel on appartient, et "les autres" , c'est-à-dire ceux qui n'en font pas partie. Au coeur de la réflexion, cette question : "comment peut-on, comment doit-on se comporter à l'égard de ceux qui n'appartiennent pas à la même communauté que nous ? " , ou en d'autres termes : comment en finir avec l'ethnocentrisme ? Trente ans plus tard, il est tentant de chercher à transposer sur un plan plus large ce "nous" et ce "les autres" . L'heure est venue de se demander sérieusement comment nous les humains, nous devons nous comporter à l'égard de ceux qui n'appartiennent pas à la même espèce que nous, et comment on peut en finir avec les formes les plus indéfendables de l'anthropocentrisme.

09/2021

ActuaLitté

Economie

De Rivoli à Bercy. Souvenirs d'un inspecteur des finances, 1952-1998

Fils et petit-fils de fabricants de soierie lyonnais, Guy Delorme choisit le service de l'Etat alors que son milieu familial ne l'y prédispose guère : "... la formation reçue chez les jésuites, le hasard et un peu de chance ont sans doute une part dans cette orientation " répond lui-même Guy Delorme à un ami qui interroge " pourquoi l'Inspection des finances ? " Le hasard qui lui met sous les yeux en 1952 une petite brochure sur le concours de l'Ecole nationale d'administration alors qu'il poursuit des études de droit et de lettres à la faculté de Lyon. La chance qui lui fait tirer de " bons sujets " au concours de sortie et obtenir un rang lui permettant de choisir l'Inspection. Mais chance et hasard révèlent en réalité une solide vocation pour le service publie auquel Guy Delorme consacrera sa carrière avec passion et enthousiasme. C'est le récit de ce parcours que le Comité pour l'histoire économique et financière publie aujourd'hui ; un parcours en grande partie centré sur les questions fiscales. De la modernisation de la régie des Contributions indirectes, à la mise en place des nombreuses réformes fiscales des années soixante aux côtés de Valéry Giscard d'Estaing, le lecteur entrera aisément, grâce à la clarté du récit, dans des domaines importants pour la vie quotidienne des Français : la fiscalité immobilière et la modernisation du contentieux fiscal en 1963, la réforme de l'imposition des entreprises et la création de l'avoir fiscal en 1965, la généralisation de la TVA en 1966... Dans sa préface, Valéry Giscard d'Estaing évoque "... ces années de travail intense. Nous avions conscience d'aller dans la bonne direction et si Guy Delorme, et avec lui, l'ensemble de l'état-major de la direction générale des Impôts, ont tant et si bien œuvré, c'est parce qu'ils se sentaient portés par la conviction qu'il fallait avancer, malgré les difficultés ".

03/2000

ActuaLitté

Biographies

Édouard Chavannes

Edouard Chavannes1, né à Lyon le 5 octobre 1865 et mort à Paris le 29 janvier 1918, est un archéologue et sinologue français. Grand expert de l'histoire de la Chine et des religions chinoises, il est connu pour sa traduction de la plus grande partie du Shiji (? ? / ?? , Shijì) de Sima Qian, qui est la première traduction de cet ouvrage dans une langue européenne. Erudit prolifique et influent, Chavannes fut l'un des sinologues les plus accomplis de l'ère moderne et, malgré son décès relativement précoce en 1918 à l'âge de 52 ans, est le digne successeur des grands noms de la sinologie française du xixe siècle, tels que Jean-Pierre Abel-Rémusat et Stanislas Julien. C'est en grande partie grâce à son travail que la sinologie est devenue une discipline respectée au sein des sciences humaines françaises. "Edouard Chavannes est mort le mardi 29 janvier 1918, enlevé dans la force de l'âge, en pleine activité scientifique ; sa perte est la plus cruelle que pouvaient subir les études chinoises dans lesquelles il occupait le premier rang aussi bien à l'étranger qu'en France. Emmanuel-Edouard Chavannes est né le 5 octobre 1865 à Lyon , d'une excellente famille originaire de Charmoisy, hameau de la paroisse d'Orsier, situé à deux lieues au sud de Thonon , dans le Chablais. La religion réformée fut introduite dans cette région, en 1536, par les Bernois ; à la fin du siècle, Charles-Emmanuel de Savoie expulsa les protestants et il est probable que parmi eux se trouvait Bernard Chavannes, qui aborda à Territet, dans la paroisse de Montreux , en 1602 et fut admis à la naturalisation le 3 décembre 1618 par Niclaus Manuel, bailli de Vevey et capitaine de Chillon ; Bernard, ancêtre de la famille, périt misérablement écrasé par une avalanche ; il avait épousé Suzanne Prost de Genève, qui lui donna un fils André, dont descendent les membres actuels de la famille".

03/2023

ActuaLitté

XVIIIe siècle

Le duc de Choiseul. L'orgueil au pouvoir

Le duc de Choiseul, favori de Madame de Pompadour, principal ministre de Louis XV et figure incontournable du siècle des Lumières. Principal ministre de Louis XV pendant douze ans, allié et ami de Mme de Pompadour, le duc de Choiseul (1719-1785) passe pour être un hédoniste patenté, un ambitieux cynique qui aime les mondanités, les femmes et le luxe, un seigneur prodigue - à telle enseigne que Beaumarchais se serait inspiré de lui pour le personnage du comte Almaviva dans Le Mariage de Figaro. Une image complaisamment reprise par l'historiographie républicaine et par les Jésuites, qu'il a fait bannir du royaume en 1762. La vérité est assurément plus nuancée, comme le montre avec brio David Feutry dans cette biographie enlevée et nourrie aux meilleures sources. Homme de guerre avant d'être ambassadeur et ministre, grand artisan du rapprochement avec la cour de Vienne - qui mit fin à deux siècles de lutte contre l'empire des Habsbourg -, Choiseul, en effet, non seulement sauve le royaume du désastre où la guerre de Sept Ans le conduisait inexorablement, mais encore lui donne la Lorraine et la Corse. Il restaure en outre la marine et rénove l'armée, préparant en somme la revanche contre l'Angleterre. Disciple des philosophes, il se fait ministre réformateur - un jeu dangereux entre la Cour, le trône et le Parlement -, libéralise l'économie, élève sur le pavois la notion de " patriotisme " pour mobiliser l'opinion et veille toujours à ce que la France préserve son rang et se modernise. Tout-puissant, cible privilégiée de nombreux intrigants et de diverses coteries, l'orgueilleux ministre succombe à un ultime complot, en 1770. Disgracié, il se retire dans les fastes du château de Chanteloup : le chancelier Maupeou et la maîtresse du roi, Mme du Barry, peuvent enfin entonner le péan. Le portrait brillant d'un des hommes d'Etat les plus importants du siècle des Lumières.

09/2023

ActuaLitté

Policiers

L'amour est un plat qui se mange froid

Synopsis : Prenez : Un commissaire au tempérament corrosif Une légion d'honneur Un assassin trop poli pour être honnête Un mobile bien réfrigéré Vous aurez les ingrédients d'un cocktail explosif et drôle qui vous conduira dans les arcanes mi-comiques, mi-tragiques d'un plan machiavélique subtilement mijoté. Extrait "Voilà qui comble le divertissement. De la distance, répéta à nouveau le Commissaire avec amusement. C'est truculent. - Je ne trouve pas que ce soit... truculent Monsieur le Commissaire. La distance qu'un journaliste se doit de conserver à l'égard du sujet qu'il investit me paraît essentielle à l'objectivité de la restitution qu'il en fera dans son article. - Vous trouvez que j'ai l'air d'un sujet, peut-être ? Le journaliste hésita, surpris par l'emportement étrange et soudain du Commissaire. - Il faut entendre la notion de sujet comme l'objet sur lequel se porte l'attention du journaliste et de l'article qu'il écrira, se justifia aussitôt le journaliste, craignant de s'être montré trop impertinent. - Un objet ? De mieux en mieux. - Mais, Monsieur le Commissaire, cela n'a rien de péjoratif. C'est une question de langage... - Epargnez-moi votre sémantique de boulevard, voulez-vous ! s'emporta le Commissaire. Je refuse d'être considéré comme un sujet, et encore moins comme un objet ! Je suis le Commissaire Andreï Von Hartmann. Et j'exige d'être considéré avec le rang qui m'est dû et le respect que je mérite. - Je ne voulais pas vous offenser Monsieur le Commissaire. - Pourtant, vous n'auriez pas pu mieux vous y prendre pour me fâcher. - Je suis confus, Monsieur le Commissaire. - Vous pouvez l'être... Si je m'écoutais, j'interromprais immédiatement cette interview. - Vous ne feriez pas cela, Monsieur le Commissaire... - Je suis tenté". Et vous, en ressortirez-vous indemne ? Une fois de plus, Laurent Ladame manie la plume avec panache et nous emporte dans une intrigue aussi étrange que fascinante. Son talent se dévoile ici sous un angle nouveau, tout en finesse, avec grande maîtrise.

08/2014

ActuaLitté

Sciences historiques

Siméon Ravenel ; Gaud Louis de Ravenel intendant de Suffren aux Indes ; Officier granvillais dans la Marine Royale au XVIIIe siècle

Cette histoire est celle de deux hommes, que leurs qualités, leur courage, leur compétence reconnue, ont fait sortir du rang : Siméon Ravenel (1724-1771) et son fils Gaud Louis (1747-1824). De Granville où s'ancre la famille, port morutier et corsaire, leur route les mène à Terre-Neuve naturellement, mais aussi sur les côtes de l'Afrique, vers la mer des Indes et à l'Isle de France (île Maurice). Siméon Ravenel, lieutenant au commerce en temps de paix, alterne les campagnes morutières avec les embarquements corsaires en temps de guerre, avant d'entrer dans la Marine Royale. Il participe alors à une des expéditions scientifiques qui ont marqué cette époque, pour tester les montres marines en mer. Il termine sa carrière au grade de capitaine de brûlot, le plus haut que puisse atteindre un roturier issu du commerce, et meurt lors d'un commandement en Afrique. Gaud Louis effectue son apprentissage du métier de marin aux côtés de son père. Il entre jeune dans la Marine Royale. En 1778, il est envoyé dans l'océan Indien au cœur de la lutte que se livrent Français et Anglais pour assurer leur influence dans cette partie du monde et fait la campagne aux côtés du bailli de Suffren, comme intendant chargé du détail de l'escadre. Il participe aux cinq combats que Suffren livre aux Anglais et, reçoit la croix de l'Ordre de Saint-Louis. Son rôle d'intendant est essentiel et Suffren dira à son propos : "Si j'ai eu des succès dans l'Inde, c'est grâce à Ravenel". De retour en France pour établir les comptes de la campagne, il sera félicité par le Ministre de la Marine et anobli par le Roi. Le reste de sa carrière se déroulera à l'Isle de France, qui devient le cadre de toute une partie du récit, évoque la vie dans l'île et rappelle l'importance de son rôle comme étape essentielle au cœur de la route des épices.

01/2012

ActuaLitté

Moyen Age

Le Crépuscule et l'Aube

L'auteur de la saga de Kingsbridge, immense succès international, revient avec un nouveau roman palpitant et addictif dont l'intrigue se situe avant celle des Piliers de la Terre, à l'aube d'une nouvelle ère. En l'an 997, à la fin du haut Moyen Age, l'Angleterre doit faire face à des attaques de Gallois à l'ouest et de Vikings à l'est. Les hommes au pouvoir exercent la justice au gré de leurs caprices, s'opposant non seulement au peuple, mais aussi au roi. Sans l'existence d'un Etat de droit, c'est le règne du chaos Dans cette période agitée, trois personnages voient leurs destins s'entrecroiser. La vie du jeune Edgar, constructeur de bateaux, bascule quand la seule maison dans laquelle il ait jamais vécu est détruite au cours d'un raid viking, le forçant lui et sa famille à s'installer dans un nouveau hameau et repartir de zéro. Ragna, jeune noble normande insoumise, se marie par amour à l'Anglais Wilwulf et le suit de l'autre côté de la Manche. Cependant, les coutumes de la terre natale de son époux sont scandaleusement différentes des siennes. Tandis qu'elle prend conscience que dans son entourage se joue une bataille perpétuelle et violente pour le pouvoir, elle craint que le moindre faux pas n'ait des conséquences désastreuses. Aldred, moine idéaliste, rêve de transformer sa modeste abbaye en un centre d'érudition qui serait reconnu à travers toute l'Europe. Chacun d'eux à son tour s'opposera au péril de sa vie à l'évêque Wynstan, prêt à tout pour accroître sa richesse et son pouvoir. Trente ans après la publication des Piliers de la Terre, vendu à plus de 27 millions d'exemplaires dans le monde, Le Crépuscule et l'Aube nous transporte dans une époque historiquement riche dans laquelle se confrontent ambition et rivalité, vie et mort, amour et haine, et nous conduit aux portes des Piliers de la Terre.

ActuaLitté

Poches Littérature internation

Hideyoshi, seigneur singe

Japon, milieu du XVIe siècle. Alors que le pays est déchiré depuis plus de cent ans par des guerres civiles incessantes, Nobunaga, nouveau chef du clan Oda, entreprend à son tour de conquérir les provinces qui entourent son fief. A cette époque, Hideyoshi n'est encore qu'un enfant pauvre de la campagne. Sa mère se remariant, elle le confie aux soins d'un monastère. Mais le gamin rusé a beaucoup trop d'ambition et d'imagination pour rester cloîtré parmi des moines. Fasciné par des marchands ambulants, il s'enfuit avec eux et commence son apprentissage de la vie. Quelques années plus tard, il parvient à se faire engager comme pied-léger au service du grand Nobunaga. Le petit serviteur au faciès simiesque, doué pour les pitreries (d'où son surnom de " Singe "), s'empare alors de la moindre occasion pour se faire remarquer par son seigneur. Dans une société où la culture guerrière est à son apogée, régie par la stricte observance du rang social, il gravit pourtant un à un les échelons du pouvoir en usant de tous les moyens : flatteries, manipulations, mariages, espionnage... Ses talents de diplomate et de tacticien ne tarderont pas à porter leurs fruits. Promu samouraï puis général, Hideyoshi se révèle un stratège de génie, qui enchaîne les batailles victorieuses. Devenu un des favoris de Nobunaga, il se retrouve en position de force lorsque ce dernier est assassiné par un de ses vassaux. Mais Toyotomi Hideyoshi doit encore éliminer ses rivaux pour réaliser son rêve de grandeur : devenir le " Grand Pacificateur ", le maître incontesté du Japon réunifié... Tout en dépeignant avec authenticité une période cruciale de l'histoire du Japon, Shiba Ryôtarô retrace la fascinante saga d'un homme du peuple devenu l'un des plus grands guerriers japonais. Portrait vivant d'un véritable héros national, Hideyoshi, Seigneur Singe dégage la magie particulière d'un grand roman picaresque et épique.

ActuaLitté

Terrorisme

Hyper-Héros. L'histoire de l'homme à la casquette

Après les best-sellers Le Code d'Esther et le Secret de la Ménorah, Yohan Perez vous livre une enquête inattendue sur l'attentat de l'Hyper Cacher, avec un témoignage inédit, accompagné pour cette nouvelle aventure de Camille Salomon, autrice engagée de romans jeunesse. Le 9 janvier 2015 en début d'après-midi, soit deux jours après le drame tragique de l'attentat contre Charlie Hebdo qui a mis la France en émoi, un terroriste de la même sphère djihadiste que les frères Kouachi rentre dans un supermarché cacher, porte de Vincennes, pour y commettre l'irréparable. Son but ultime : assassiner le plus de personnes possibles... Quatre hommes perdront la vie : Yohan Cohen, 20 ans, Philippe Braham, 45 ans, François-Michel Saada, 64 ans, Yoav Hattab, 21 ans. Le 20 janvier, Lassana Bathily, sera hissé au rang de héros national et naturalisé français pour acte de bravoure, pour avoir sauvé des otages. Il sera surnommé par la presse "Le héros de la Porte de Vincennes" . En parallèle, une rumeur avec des vidéos et des photos à l'appui circulera sur les réseaux sociaux, concernant l'étrange comportement d'un homme portant une casquette, qui sera très vite soupçonné, d'après une thèse complotiste, d'être un complice du terroriste. Et si cet homme était celui qui avait permis de mettre fin à cette prise d'otages en sauvant de nombreuses vies ? Et si cet homme était le vrai héros de cette journée ? Etes-vous prêts à vivre ces moments en immersion dans le huis clos de l'Hyper Cacher ? Alors suivez nous ! Grâce au témoignage inédit de l'homme à la casquette, ce héros de l'ombre et à l'analyse de quatre éminents intellectuels, nous tenterons de comprendre comment se forge l'esprit des héros. Avec la participation de Mariacha Drai, Raphaël Enthoven, Boris Cyrulnik et du Rabbin Merovah Zerbib.

12/2021

ActuaLitté

Littérature étrangère

Power

Dans la Floride d'aujourd'hui, près des marais, Linda Hogan, à travers l'innocence d'une jeune indienne, sa tante plus âgée et le peuple de la Panthère, réactualise un des mythes de Création des Taigas. Omishto - Celle-qui-regarde- a 16 ans. Comme beaucoup de jeunes indiens, pris dans l'étau de la tradition et de la modernité, elle est en proie aux contradictions et aux tourments qui l'assaillent. Omishto demeure entre sa mère occidentalisée, un beau-père qui la maltraite et Ama, sa tante d'élection. Celle-ci vit seule, à la manière indienne, mais en marge des communautés, blanches comme tribales. Un jour, l'animal sacré qu'est le Grand Chat - l'esprit tutélaire de la Panthère - et un terrible ouragan vont bouleverser la vie de la jeune fille et des siens. La tempête va déraciner un arbre millénaire, défigurer cette partie du monde comme l'ont fait déjà les Blancs et, sans manquer d'ironie, le texte le suggère..., comme pour finir le travail. L'ouragan, véritable personnage révélateur de l'état du pays et de ses premiers habitants, évoque le mythe de Création des Taigas et le Pouvoir du Vent. Après la terrible tempête dont la description envoûtante est un véritable morceau d'anthologie, la jeune fille part avec Ama et la voit tuer une panthère. Elle sait que c'est un crime, car l'espèce est menacée et sa chasse interdite. Ama est arrêtée et Omishto montrée du doigt par la communauté blanche. Suivent deux procès, celui de la loi américaine qui acquitte Ama et le jugement des Anciens qui la condamne au bannissement. Avec Omishto, nous vivons le déchirement, le non-sens, l'ambivalence et l'exil du cœur, pour, peu à peu, nous laisser séduire et ensevelir par le mythe. L'œuvre place les Indiens, et ce qu'ils représentent, au rang des espèces menacées face à une forme de destruction bien plus dangereuse qu'un ouragan.

08/2006

ActuaLitté

Faits de société

Rendez-nous la France !

"A quel moment est-ce arrivé ? A quel moment au juste nos "technos", ces fameuses têtes bien faites, ont perdu le sens de l'Etat, pour se transformer en cost-killers gérant notre pays avec la poésie d'un fichier Excel et la vision d'un lapin nain ? A force de coupes budgétaires, ils fracturent la France, opposant villes et campagnes, banlieues et provinces qui, chaque jour, meurent de voir les services publics fermer, les trains passer sans s'arrêter, et souffrent du même abandon de l'Etat. Ils mettent à genoux nos hospitaliers, nos infirmiers, nos professeurs, nos policiers, nos pompiers... Ces fantassins de la République qui en font toujours plus, avec toujours moins de moyens. Ils sont incapables de préserver notre héritage qu'ils préfèrent brader. La France est à l'os et pendant ce temps, ils engloutissent un "pognon de dingue" dans des métastases bureaucratiques qui prolifèrent sans cesse. Des usines à gaz toujours plus inventives, toujours plus coupées du terrain pour nous engluer sous la paperasserie. La vérité, c'est que cette caste n'a plus d'ambition pour la France. Si seulement elle pouvait voir ce pays comme nous le voyons. L'aimer comme nous l'aimons. Nous faire confiance et libérer les talents et les forces vives qui y fourmillent. Alors la France retrouverait enfin son rang et sa fierté". Depuis quinze ans, Isabelle Saporta enquête sur la France, parcourt ses territoires et révèle les dessous opaques de l'agro-industrie, des lobbies, des grands vignobles ou encore l'absurdité des normes administratives, dans ses best-sellers : Le Livre noir de l'agriculture, Vino Business, Foutez-nous la paix ! . Ses combats l'ont menée à s'engager en politique et cette expérience lui a appris de l'intérieur comment fonctionnait le système. Rendez-nous la France ! est la somme de ce travail de terrain, le cri de colère d'une citoyenne engagée et la nouvelle enquête d'une journaliste courageuse.

09/2020

ActuaLitté

Histoire de France

Gaston d'Orléans. Entre mécénat et impatience du pouvoir

Gaston d'Orléans (1608-1660), frère cadet de Louis XIII puis oncle de Louis XIV, est abordé ici, avec son entourage, par le révélateur de son mécénat. Le souci de l'affirmation de soi est particulièrement aigu pour ce fils de France, héritier présomptif du trône, "second" perpétuel resté aux portes du pouvoir. Dès sa jeunesse, il est pris entre la subordination à l'aîné et les légitimations à l'oeuvre clans le "devoir de révolte" des Grands du premier XVIIe siècle. Le rêve d'une souveraineté possible se mue progressivement en impatience du pouvoir pour un prince qui refuse de se contenter d'un rôle de figuration et dont les actions sont conditionnées par un devoir d'honneur lié à la dignité de son rang. Parce que la personnalité de Gaston d'Orléans s'ordonne dans cette dualité entre culture et politique, toutes les formes de représentation écrites et figurées (épîtres dédicatoires, pamphlets et mazarinades, gravures et portraits peints, jetons, médailles et monnaies) et ses divertissements (ballets, airs de musique, projets d'architecture au château de Blois, jardin botanique, bibliothèque et collections) sont ici mis en résonance avec ses actions politiques. Ses goûts, ainsi que ses réseaux d'amitié, de fidélité et de recommandation, servent de moteur de réflexion pour comprendre les comportements d'un prince longtemps considéré par l'historiographie comme velléitaire, inconstant voire inconsistant. Autour du prince, on voit l'éclosion d'une cour brillante, très mobile, qui suit son maître partout où la capacité d'action, la construction de la réputation des protégés sont en jeu. Cette cour réfracte la culture de son temps, c'est-à- dire une manière d'être, un regard porté sur le monde avec toute son ambiguïté, auxquels participe le goût prononcé de Gaston pour le burlesque et la duplicité. Cet espace de liberté aristocratique perdure jusque clans la retraite à Blois après la Fronde. Le prince honnête homme est alors fasciné par l'acuité du regard des peintres miniaturistes et des mathématiciens qui cherchent à percer les secrets derrière les apparences.

05/2012

ActuaLitté

Histoire internationale

Charge of the Bull

Few will deny that 11th Bristish Armoured Division, the "Charging Bulls" of this story, was the finest armoured division on any side in the Normandy campaign in 1944. Soon after the end of the war, the history of the Division, Taurus Pursuant, was published in England in 1946. About 30 years later, Jean Brisset published his French-language book, La Charge du Taureau, about the same Division. It quickly went through two editions in France. What ensured its success was that it enlivened and humanized the well-know official accounts of the Division's battles in Operations EPSOM, GOODWOOD, BLUECOAT and others with the personal stories of participants in those battles who were often soldiers of humble but honourable rank. In addition, he paralleled the British military story with accounts of the experiences of French civilians caught up in the terror of thoses same battles, the anguish of theur tragedies and losses and the joy of their liberation. It is a history unique of its kind and deserves to be presented in this English translation. In addition to the story about 11th Armoured Division an Appendix telles about the battles in the Normandy bocage fought alongside the "Charging Bulls" by the hard-fighting 43rd (Wessex) Infantry Division and how the local civilians and Resistance fighters helped them. Another Appendix recounts, among other adventures, how a little 5-year-old French girl saved an Australian Spitfire pilot from recapture by the Germans after he had been shot clown in the bocage. Finally, an Epilogue brings the story up to date. It pays homage to those, both British and French, who strove to keep alive the flames of remembrance, mutual gratitude and friendship. Containing over 100 photographs and illustrated by 9 maps, specially draw for this edition, The Charge of the Bull is a nostalgic trip back for those who fought in Normandy in 1944 and an important addition to the litterature about that campaign.

06/2012

ActuaLitté

Histoire de France

Chouan et espion du roi

En 1793, la Convention décrète la "levée en masse". L'Ouest se soulève. De nombreux paysans s'équipent d'armes de fortune et commencent à organiser la résistance à ceux qu'ils appellent les "Bleus". Parmi ces hommes qui refusent de combattre pour la République et entendent rester fidèles au roi, se trouve Michel Moulin, fils d'artisan : très vite, se révélant habile meneur d'hommes et fin connaisseur de son bocage natal, celui que ses compagnons d'armes surnomment Michelot devient l'homme de confiance de Louis de Frotté, jeune général de l'Armée catholique et royale de Normandie. Les Mémoires de Michelot Moulin, publiés en 1893 et jamais réédités jusqu'à aujourd'hui, décrivent dans un style alerte l'organisation de la chouannerie, l'âpreté des combats et les délicates relations humaines au sein de ce monde clos. Après l'exécution de Louis de Frotté, tandis qu'il tente de réintégrer la vie civile, Moulin est arrêté et emprisonné au fort de Joux, en Franche-Comté, d'où il s'évade dans des conditions rocambolesques. Puis il parcourt l'Europe pour échapper à la police impériale et trouve refuge à Londres. Là, il découvre un autre monde, celui de l'émigration et de ses royalistes intransigeants. Et c'est à Londres que va commencer pour lui une nouvelle vie, celle d'espion au service du roi : envoyé en France pour préparer le retour des Bourbons, il livre ainsi un témoignage de première main sur les milieux interlopes des passeurs, des réseaux plus ou moins fiables, entre gendarmes, policiers et gardes-côtes. Le récit de Michelot Moulin est original à plusieurs titres : il est rare d'avoir, sur la guerre civile qui a ensanglanté les années 1790, le témoignage d'un homme sorti du rang ; il est également peu fréquent qu'un roturier, adhérant à la cause royaliste, nous livre ses impressions, parfois amères, sur le milieu de l'émigration ; il est enfin précieux d'avoir en un même récit, sur plus de vingt ans, les différents visages de la contre-Révolution.

01/2013

ActuaLitté

Critique littéraire

Représentations et identités sexuelles dans le théâtre de Shakespeare. Mises en scène du genre, écritures de l'histoire

Dans la perspective historicisante, c'est ce qui dans le texte demeure quelque peu étranger à son lecteur qui constitue sa plus grande richesse. Ce que le texte de théâtre shakespearien dit du genre s'inscrit pleinement dans cette perspective pour un critique contemporain, et la prise en compte des conditions matérielles de la représentation théâtrale, au premier rang desquelles figure l'exclusion des femmes du plateau, ne saurait à elle seule permettre d'en restituer toute la richesse. Le discours sur le genre que constituent les personnages, leurs mises en situation, leurs répliques et leur dimension évolutive s'articule en effet à un certain nombre de définitions identitaires sexuées dans l'Angleterre élisabéthaine et jacobéenne, attestées par d'autres sources primaires, et codifiées pour les besoins du support théâtral, c'est-à-dire rendues visibles et lisibles pour les spectateurs. Une double logique guide donc ces mises en scène de l'identité sexuelle sur le plateau shakespearien : on v décèle d'une part un certain nombre d'éléments socio-culturels aisément reconnaissables pour le spectateur, qui construisent une image dramatique correspondant à la codification historique de l'identité sexuelle à la fin du XVIe et au début du XVIIe siècle, et d'autre part. il s'y manifeste un ensemble de références à l'immédiateté du plateau et à l'univers potentiellement indifférencié qu'il constitue, par sa dimension unisexe masculine. Lorsque se constitue un univers dramatique, c'est l'image fidèle à la codification sexuelle qui prédomine, en vertu du principe aristotélicien de mimesis. A contrario, lorsque la théâtralité est affichée, les repères du genre se brouillent, pour en esquisser une nouvelle topographie, où la logique du plateau vient se superposer à l'imitation des codes socio-culturels. Ce sont ces jeux de va-et-vient entre deux systèmes concurrents de définition du genre que le présent volume se propose d'explorer.

09/2010

ActuaLitté

Histoire internationale

Histoire de la population de la Belgique et de ses territoires. Actes de la Chaire Quetelet 2005

Sur le plan démographique, la Belgique est un excellent laboratoire d'études. Ses deux grandes régions linguistiques ont suivi des parcours démographiques parfois très différents. Une révolution industrielle précoce a marqué de son empreinte certaines dynamiques démographiques. Dès le 19e siècle, la Belgique s'est dotée de l'un des meilleurs systèmes statistiques du monde. Elle dispose d'un patrimoine incomparable de statistiques, souvent disponibles à une échelle spatiale fine (communes, villes, arrondissements, etc.). A cela s'ajoutent les travaux d'éminents démographes au premier rang desquels, bien sûr, Adolphe Quetelet lui-même. Ces richesses sont aujourd'hui disséminées et largement sous-exploitées. Qui plus est, en dépit d'une littérature abondante (près de 5 000 références publiées) et souvent de qualité, il n'existe pas une synthèse récente de l'histoire sociodémographique de la Belgique et de ses particularités régionales et "sous-régionales" . De larges pans de cette histoire demeurent méconnus : moyen âge, 16e, 17e et 18e siècles. Enfin, les comportements de fécondité, de mortalité et de mobilité au cours de la période qui s'étend de l'entre-deux-guerres aux années 1970 sont rarement étudiés. L'ouvrage reprend 25 des 32 communications présentées lors de la Chaire Quetelet 2005. Elles se répartissent en six thématiques : les sources statistiques ; l'évolution de la population et de ses structures démographiques ; les mobilités ; la fécondité ; la nuptialité et la famille ; la santé et la mortalité. En dépit de la qualité des contributions qui le composent, cet ouvrage n'a pas la prétention de faire le tour de la question et doit être considéré modestement comme une pierre à l'édifice de la connaissance de l'histoire de la population de la Belgique et de ses territoires. De nombreuses questions demeurent sans réponse. Il faut espérer que la lecture de ces contributions suscitera de nouvelles vocations et de l'intérêt pour l'histoire sociodémographique de ce pays si particulier qu'est la Belgique.

01/2010

ActuaLitté

Littérature étrangère

Liaisons morbides

Une jeune romancière, inconnue hier, qui est en train de faire un tabac dans son pays - la Roumanie - et s'apprête à conquérir le reste de l'Europe : Liaisons morbides, son premier livre (2002), a fait scandale à Bucarest -mais s'est trouvé acclamé à la fois par la critique et par un large public. La narratrice - elle n'a pas de nom, mais du tempérament à revendre - quitte sa province en compagnie de la belle Alex, une camarade de lycée dont elle a fait son " amie " de cœur (pour rester pudique) et s'en va filer le parfait amour - parfait... c'est-à-dire pervers aux yeux des bien-pensants qui partout et toujours sont en nombre - dans le Bucarest d'aujourd'hui, livré à tous les mirages de la dépravation occidentale. Les deux donzelles ne restent pas longtemps deux, quelques garçons ne tardent pas à les rejoindre, à partager leurs jeux, parviennent même à les séparer un temps... Ils n'ont pas toujours la tâche facile (l'un d'eux, étudiant en théologie, hésite entre le libertinage et le mariage... car il doit se faire pope), ni le beau rôle : c'est que la passion qui lie Alex et son amie a un si fort goût de liberté qu'il n'est pas facile de la faire rentrer dans le rang. On boit, on goûte aux paradis artificiels, on fait l'éloge éperdu de la cigarette (loin de la correction politique... et de la correction tout court), tout cela avec une fureur et une fraîcheur qui devraient faire honte aux tristes blasés de notre cher Occident. Sentiment de Gheorghe Craciun, critique écouté : " ... ses pages nous brûlent la peau, ses mots nous suffoquent, chargés qu'ils sont de puanteurs et de parfums. Le bistouri taille dans le vif Le tout avec une assurance narrative qui devrait donner des frissons de jalousie à nombre de prosateurs d'aujourd'hui... Assurément, l'un des meilleurs romans brefs de toute la littérature roumaine. "

02/2006

ActuaLitté

Histoire de France

Le Régent

Sauvegarder la grandeur de la France tout en faisant le bonheur des Français : le défi qu'eut à relever en 1715 Philippe d'Orléans, neveu de Louis XIV, était redoutable. Il s'en acquitta avec un sérieux et un succès que l'on a longtemps niés, oubliés ou dénigrés. Si nul aujourd'hui ne s'avise plus d'en faire un ambitieux ayant empoisonné une partie de la descendance du Grand Roi pour s'emparer du pouvoir, on le voit encore volontiers sous les traits d'un libertin veule, blasé de lui-même et de son rang, se désintéressant de l'Etat, bref comme ordonnateur des plaisirs d'une société raffinée mais corrompue, alors que se multipliaient les signes avant-coureurs de la Révolution. Ce cliché reste bien léger. Comment ne pas voir que le Régent, personnalité complexe et insaisissable, fut un prince à l'intelligence lumineuse, aux dons aussi surprenants que multiples, curieux de tout, et aussi un travailleur acharné, un soldat brillant en même temps qu'un politique d'une habileté extrême ? Au-delà d'expériences comme la polysynodie (gouvernement des Conseils) et le " système de Law " (tentative pour assainir les finances), les années qu'il passa au pouvoir (1715-1723) resteront dominées par la recherche de la paix à l'extérieur _ le rapprochement avec l'Angleterre _ et la quête de l'apaisement _ politique, social, religieux _ à l'intérieur. Cet Orléans, assurément digne de figurer dans la galerie des grands Bourbons, sut à merveille innover et restaurer, panser les plaies et faire fructifier les réussites du règne de Louis XIV. Jamais auparavant historien ne l'avait démontré avec autant de science et de virtuosité. Né en 1944, Jean-Christian Petitfils, diplômé de Sciences Po et docteur en science politique, licencié en droit et en lettres, est l'auteur d'une dizaine d'ouvrages dont certains sont consacrés à l'histoire des idées politiques et d'autres à l'histoire des XVIIe et XVIIIe siècles.

01/1996

ActuaLitté

Histoire de France

L'Impératrice Eugènie ou l'Empire d'une femme

D'une existence longue et contrastée -elle naquit dans l'Espagne post-napoléonienne et disparut au lendemain de la Grande Guerre-, on ne retient souvent que les années au cours desquelles Eugénie, comtesse de Teba (dite de Montijo), fut impératrice des Français (1835-1870). Or son destin, tantôt éblouissant, tantôt douloureux, exemplaire à plus d'un titre de ce que fut le XIXème siècle, instable et déchiré, appelle aujourd'hui encore de grandes interrogations. Qui était-elle, cette héritière d'une famille de l'aristocratie espagnole honorable mais désargentée ? Une jeune fille indépendante et fière, une ambitieuse et même une intrigante jouant, avec un zeste de cynisme, de sa beauté et de son élégance ; une femme généreuse et malheureuse. Devenue souveraine parce qu'elle avait rendu Napoléon III fou de désir, elle sut, en dépit d'un caractère capricieux et d'une culture médiocre, donner au trône et à la Cour un lustre et un rayonnement exceptionnels. Proche de toutes les têtes couronnées attirées dans un Paris rénové, elle rassembla aussi autour d'elle bon nombre des meilleurs esprits du temps. Hélas, le sens politique lui faisait défaut : ses tentatives pour contrecarrer certaines décisions libérales de son époux, ses interventions en faveur de l'expédition au Mexique et sa régence pendant la guere de 1870 furent catastrophiques. Après Sedan, le second versant de sa vie fut un interminable et douloureux chemin de croix. Veuve dès 1873, l'impératrice déchue perdit quelques années plus tard son fils unique en qui elle avait mis toutes ses espérances. Alors, elle consuma ses jours dans une grande solitude affective, courant les mers et les continents pour apaiser sa douleur, aspirant au dépouillement tout en gardant le souci de son rang. Néanmoins, elle ne cessa de s'intéresser à toutes les découvertes et inventions et ouvrit généreusement sa demeure en Angleterre aux blessés de la Grande Guerre, apportant ainsi sa contribution à la "revanche". Elle mourut à Madrid qu'elle avait voulu revoir. Elle avait plus de quatre-vingt-quatorze ans...

09/1995

ActuaLitté

Littérature étrangère

Pulphead. Chroniques

Lire les chroniques de Pulphead, c'est grimper à bord d'un camping-car de neuf mètres de long pour rejoindre les ados d'un festival de rock chrétien. C'est dormir sous le même toit qu'un vieux fou, le dernier des Agrarians, chef de file des écrivains du Sud des États-Unis. C'est s'interroger sur l'art en sifflant des cocktails dans une boîte branchée aux côtés du Miz, star de la téléréalité. C'est croiser la solitude de Michael Jackson ou celle des sans-abris après Katrina. C'est se demander pourquoi Axl Rose, né au milieu de nulle part, est devenu Axl Rose, le chanteur des Guns N' Roses. C'est se frayer un chemin dans une manifestation qui fonce sur le Capitole pour protester contre la réforme du système de santé américain. C'est, dans la fumée jamaïquaine, à Kingston, distinguer les dreadlocks de Bunny Wailer, l'unique survivant du groupe de Bob Marley. C'est s'enfoncer dans des grottes du Tennessee à la recherche de peintures rupestres et des origines de l'homme. C'est aussi écouter en boucle une chanson de Geeshie Wiley, chanteuse de blues des années 30, pour essayer de retrouver, malgré le disque rayé, un mot inaudible, un mot effacé, perdu quelque part dans l'histoire. En quatorze chroniques détonantes John Jeremiah Sullivan décline sa quête de l'identité américaine, fouillant dans les entrailles de sa culture pop, scientifique, underground ou littéraire pour répondre à des questions universelles : Qui sommes-nous ? De quoi sommes-nous faits ? Si sa plume l'élève, de l'avis général, au rang des hérauts du nouveau journalisme Hunter S. Thompson, David Foster Wallace, Norman Mailer ou Joan Didion, John Jeremiah Sullivan a su trouver son propre regard, dans lequel l'intelligence, la curiosité et le charme le disputent à une bienveillance stupéfiante pour ses contemporains.

08/2013

ActuaLitté

Sciences historiques

Histoire du rire et de la dérision

Le rire est une vertu que Dieu a donnée aux hommes pour les consoler d'être intelligents, disait Marcel Pagnol. Une vertu qui a plus de deux mille ans, comme en témoignent les recueils d'histoires drôles dont Grecs et Romains étaient déjà friands. Mais peut-on rire de tout ? Oui, affirme Démocrite, dont le rire désabusé a des accents étonnement modernes. Oui, dit aussi Cicéron qui répertorie mille façons de faire rire. Non, proclament en revanche les Pères de l'Église, car le rire est un phénomène diabolique, une insulte à la création divine, une manifestation d'orgueil. Leurs arguments ne sont cependant guère entendus au Moyen Age : les rois s'entourent de fous, les hommes jouent à se moquer les uns des autres lors des charivaris, et l'humour, qui n'est encore que parodie, se glisse même dans les sermons des prédicateurs. Avec Rabelais apparaît une autre façon de rire, un rire ambigu qui ébranle toutes les certitudes et se prolonge au-delà de la Renaissance, un rire tour à tour picaresque, grotesque, burlesque. La monarchie absolue veut faire rentrer les rieurs dans le rang. Mais peut-on domestiquer le rire ? Déguisé en humour acide, il ronge peu à peu les fondements du pouvoir et de la société. C'est tout naturellement qu'au XIXe siècle il trouve son terrain de prédilection dans la satire politique, tandis que les philosophes dissèquent ses vertus, parfois pour les déplorer, et que Baudelaire recherche le " comique absolu ". L'ironie devient un mode de relation de l'homme au monde. Elle protège contre l'angoisse et l'exprime en même temps. " Je ris avec le vieux machiniste Destin ", écrit Victor Hugo qui fixe en des formules immortelles l'ambiguïté du rire. Avec les Zutistes, Fumistes et autres J'menfoutistes, le XIXe siècle s'achève sur une apothéose du rire insensé. Le monde va désormais tout tourner en dérision, ses dieux comme ses démons.

09/2000

ActuaLitté

Philosophie

Relire "L'homme machine" de Julien de La Mettrie

L'homme ne serait donc qu'une machine ! Non seulement son corps ne serait qu'une mécanique biologique, mais son esprit lui-même ne serait qu'un phénomène d'ordre matériel... Reléguée au rang de chimère idéologique toute hypothèse d'une conscience immatérielle invitant à des considérations religieuses ou métaphysique (survie de l'âme, libre-arbitre...) ! Cette thèse courageuse et avant-gardiste , émise en 1748 par La Mettrie, médecin et philosophe français, avait a priori tout pour séduire les penseurs des Lumières, alors en pleine contestation du magistère spirituel et moral de l'Eglise et relais philosophiques de la révolution empirique et rationnelle du newtonisme. Ce fut pourtant le rejet, la condamnation et l'ostracisme général, de Voltaire aux Encyclopédistes ; et l'auteur dut s'exiler ! Pourquoi une telle attitude ? De quoi les Lumières ont-elles eu peur ? En quoi la thèse de La Mettrie contrevenaient-elles à un non-dit intime de leurs discours ? En rejetant le Dieu judéo-chrétien omniprésent dans le monde d'antan et législateur de la vie des hommes, les Lumières n'avaient-elles pas, en réalité, effectué un transfert de sacralité et de transcendance vers autre chose ? Vers l'Esprit humain, la Raison cartésienne - restant ainsi prisonniers du paradigme idéaliste de la métaphysique platonicienne ?... Marc Muller se propose, au travers d'une relecture de l'oeuvre de La Mettrie et plus particulièrement de L'Homme-Machine, de rechercher la clef de ce rejet apparemment paradoxal de la part des penseurs des Lumières et de leurs héritiers. Car, bien au-delà de la question analytique de la matérialité de l'esprit (res cogitans), La Mettrie nous invite à penser ce qui peut fonder l'être humain en tant que simple "homme-machine" et défendre une morale sociale immanente qui ne reposerait pas sur des dogmes métaphysiques et idéalistes - remise en cause du magistère moral des "intellectuels" qui s'avéra insupportable aux Penseurs des Lumières...

07/2017