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Crénom, Baudelaire !

Extraits

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Thrillers

Cannabis Social Club Orchestra

La Costa del Sol est un rêve européen. Charmants villages andalous, plages dorées ; blanc infini, horizon bleu et azur, bars et fiestas, grillades et fumeurs mélomanes. Une bulle de vacances éternelles, loin des angoisses du monde et de la paranoïa virale ou guerrière. Cosmopolite, Beatriz est anglo-espagnole et cherche le véritable amour en lisant Under The Volcano en version originale tout en se prostituant occasionnellement pour payer son loyer. Récemment exilé, Nestor l'ingénieur n'aime pas qu'on l'appelle Nestor. Son deuxième prénom, Ramon, le dévore entièrement ; il veut s'arracher à son passé, l'Andalousie et les guitares lui font oublier sa vie française trop ordonnée. Joe Smith est un sosie noir et californien de Samy Davis Junior ; champion cycliste et trader à la fois...

Des filles de joie trop curieuses ; un flic tordu et tordu ; un trust au Delaware ; la DEA, les faux-semblants, le sentiment et l'hypocrisie mortelle. Les destins s'entremêlent et nous dévoilent les coulisses de ce Truman Show du Bonheur, nous menant du microcosme folklorique d'un Cannabis Social Club au macrocosme du trafic international où les géants pharmaceutiques règnent en maîtres. L'intrigue se dévoile ainsi sans narrateur, dans un rythme soutenu, à travers les univers mentaux de personnages distincts en action, leurs vécus et leurs enjeux intimes, tissant une trame propice au suspense dans une tension qui croît au fur et à mesure que les enjeux existentiels et matériels de chacun nous sont révélés. Ce procédé parvient à tenir le lecteur en haleine jusqu'à la dernière page. Et même après ! « Joe Smith, le cycliste est-il toujours en vie ? » demandera l'observateur curieux. Seule la DEA devrait le savoir. La particularité cosmopolite de la région andalouse fait que les réflexions et les dialogues de chacun des intervenants auraient dû se dérouler alternativement en anglais, espagnol ou français, ce qui n'est heureusement pas le cas pour le confort du lecteur, sans pour autant que le culturel, les différences sexuelles et linguistiques de chacun ne soient constamment présentes dans les histoires intérieures qui se s'imbriquent peu à peu.

La précision de la dramaturgie, l'induction d'évidences trompeuses, la subjectivité attachante des personnages, toujours en rupture avec les clichés du genre policier, l'extrême concision du style, la rétrospective et les ellipses, rappellent les techniques de l'art cinématographique sans jamais en arriver à la sécheresse du scénario. Le passé de l'auteur en tant que réalisateur de télévision y est peut-être pour quelque chose. Quelques mots malicieux qui vous embarquent à votre insu et vous voilà parti dans l'histoire. Un voyage en images, en musiques et en parfums, entièrement offert par le verbe, et qui vous parle entre les lignes.

03/2022

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Sports

L'ENTRAINEMENT SCIENTIFIQUE INDIVIDUEL. La clef d'or du mariage performance et santé

Voici enfin l'ouvrage qu'attendaient les nombreux acteurs de l'entraînement toujours confrontés à ce problème fondamental de son individualisation. La recherche de performance dans le respect d'une éthique médicale et scientifique imposant de préserver l'intégrité et la santé individuelles n'intéresse pas que le sportif de haut niveau ; elle intéresse aussi tous ceux qui, pour des raisons d'aptitude professionnelle, des raisons médicales diagnostiques ou thérapeutiques, en particulier de rééducation, ou plus simplement de mieux être ou d'hygiène de vie, cherchent à améliorer leur aptitude dans les meilleures conditions de rapidité et de sécurité. Un même souci d'efficacité guide l'auteur qui réussit l'exploit de nous fournir en un minimum de pages la synthèse d'une expérience pluridisciplinaire exceptionnelle débutée en 1977 avec la création de l'ASTB. Contrairement aux ouvrages traditionnels qui jettent pêle-mêle dans la marmite de potion magique une multitude de recettes empiriques assaisonnées d'une pincée de scientisme censé en améliorer la saveur et la digestibilité, il s'agit là d'une construction originale, rigoureuse et logique, fortement inspirée de la triple formation de l'auteur, scientifique, médicale et biologique. Vous ne pourrez donc pas sauter de chapitre sans perdre d'efficacité et de précision sur la planification qui fait l'objet du dernier chapitre, et sans risquer de retomber dans le travers traditionnel des erreurs de sous ou sur entraînement ! En revanche, vous y trouverez à chaque étape tous les outils, la démarche méthodologique, les avertissements, les protocoles, les exemples concrets et les calculs, permettant de reproduire à titre individuel la méthode pragmatique proposée. Cet ouvrage est donc un outil pour tous les étudiants ou les professeurs qui, comme lui, ont la responsabilité d'enseignements spécialisés de Physiologie de l'Exercice et de la Performance dans les nombreuses formations concernées comme en STAPS, en Ergonomie, en Médecine, en GBM, etc. Mais au-delà de cet intérêt pédagogique, son expérience de terrain exceptionnelle comme Directeur de Recherches du Laboratoire de la Performance ASTB, résolument axé sur la finalisation de la recherche fondamentale, en tant que Médecin des Equipes de France et comme Conseiller Technique Médical et Recherche, détaché à la Préparation Olympique, lui permet d'illustrer chacune des étapes de sa démarche des exemples concrets d'athlètes ou d'équipes de renom dont la préparation et le suivi ont conduit à différents records de niveau mondial. C'est donc aussi un guide indispensable pour les sujets sportifs ou simplement actifs, privés d'encadrement technique structuré, et un ouvrage de référence pour les entraîneurs, médecins, préparateurs, éducateurs ou rééducateurs physiques soucieux de l'optimisation des individus et des collectivités dont ils ont la responsabilité.

09/1999

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Histoire de France

Guerre et "Guerre" d'Algérie. Notes de guerre d'un Maquisard Algérien et Souvenirs de "guerre" d'un Appelé, Réflexions sur ce passé et ses conséquences sur l'actualité

D'UN INSOUMIS : " J'ai été emprisonné pour insoumission et Georges est allé en Algérie comme l'immense majorité des jeunes de notre génération. Au début de l'été 2001, il me fit part de son intention de porter à la connaissance publique les carnets de route d'un combattant de l'ALN et de tenter de retrouver leur auteur. Avec une fidélité de bénédictin, il a transcrit ces carnets, tout en les commentant. C'est un travail de mémoire ; à ma connaissance, un des très rares à donner directement accès à la parole d'un maquisard algérien. Ces carnets témoignent d'un jeune homme, père de famille, possédant une maîtrise parfaite de l'orthographe et qui, manifestement, ne rêvait que d'une chose : que soit reconnue la dignité de son pays. La relation que Georges établit à travers ce qu'il nomme les " pauses " des carnets m'a renvoyé à ma propre mémoire, lorsque j'étais infirmier parachutiste. Durant mes pérégrinations à Pau, Toul, Mourmelon puis à la prison militaire de Metz, j'ai entendu bien des confessions, bien des récits à faire frémir mais aujourd'hui la " france " a amnistié et Monsieur Aussaresses revendique le droit à la torture. Dans les années 1963-1964, j'eus la chance de travailler en Algérie, dans le cadre de la réforme agraire, avec une équipe de dix anciens maquisards dont l'un d'eux avait survécu à la célèbre opération " Jumelle ", terré dans un trou pendant dix jours, en buvant son urine. C'est en souvenir de tels témoignages, restés ignorés, que j'ai accepté la proposition de Georges d'écrire la IVe de couverture de son livre. Comme je lui faisais remarquer qu'il pourrait trouver une personnalité plus en vue pour aider au renom de Guerre et " Guerre " d'Algérie, il me répondit qu'il préférait l'avis d'un insoumis. Ainsi à la dernière page du livre de Georges se côtoient, par-delà leurs différences, l'Appelé, le Maquisard et l'insoumis. Hier, 1954-1962 : maintien de l'ordre en Algérie. Aujourd'hui : maintien de l'ordre en Palestine. En pensant au refus de quatre cents militaires israéliens d'y participer (lettre publiée par le journal HAARETZ du 1er avril 2002 et LE MONDE du 5 avril 2002), j'ai apprécié le commentaire de Georges citant Prévert : " Quelle connerie, la guerre ". Celle des puissants ; les autres, telle la lutte pour l'indépendance de l'Algérie ou d'un état palestinien, étant le combat légitime des " Fells ", des " Rebelles ", des " Hors-la-loi " et des Insoumis. " Pierre Boisgontier, Chercheur universitaire à la retraite. Appelé de la 59 ²/a qui déposa l'uniforme après avoir eu connaissance du rôle que l'Armée faisait tenir à des infirmiers dans la réanimation de prisonniers torturés.

05/2002

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Littérature étrangère

Fille de l'air

Née en 1909, Jean Batten était une aviatrice néozélandaise mondialement célèbre dans les années 1930 : en quatre ans à peine, elle battit plusieurs records, notamment entre l'Angleterre et l'Australie, qu'elle rejoignit en quatorze jours et vingtdeux heures dans son petit avion de tourisme, un Gipsy Moth. Fiona Kidman, dans ce nouveau roman, se penche sur le destin de celle qui fut surnommée la "Garbo des airs". Derrière la légende d'une femme séductrice et prête à tout pour la gloire, la romancière traque une vérité plus complexe : celle d'une enfant jolie, douée et gracieuse, dont la mère, passionnée d'aviation, détermina certainement les choix – au-dessus de son berceau, elle avait accroché une photo de Louis Blériot –, et qui acheva sa vie solitaire en 1982, après avoir volé pour la dernière fois en 1939. Malgré les incessantes bagarres entre son père, un dentiste volage, et sa mère, ancienne comédienne, l'enfance de Jean, à Rotorua, puis à Auckland, est idyllique : tout sourit à cette gamine dégourdie que les cartes fascinent, qui apprend à communiquer en morse en observant son frère et qui, sur sa balançoire, veut encore s'envoler plus haut. Envoyée en Angleterre sous le prétexte d'étudier la musique, elle y suivra en réalité, et toujours avec la complicité de sa mère, des leçons de pilotage. Son talent, sa détermination, feront le reste : plusieurs pilotes de renom, fascinés, financeront ses premiers vols. La gloire, pourtant, sera de courte durée : quatre années haletantes, que Fiona Kidman met en scène sans rien cacher des péripéties – une succession de records, mais également deux crashs, dont un dans le désert irakien –, des déboires sentimentaux et des doutes de son héroïne. Le sort bascule pour elle en 1937, quand l'homme qu'elle aime disparaît corps et biens dans l'avion qu'il pilotait. Elle poursuit vaillamment sa carrière, étrangement indifférente à la guerre qui vient. Le 27 août 1939, malgré l'interdiction formulée par le Foreign Office, elle obtient – de la part d'un ami de la femme de Göring – un passe-droit pour survoler le territoire allemand. Sa naïveté – ou son inconscience – lui coûtera cher : aucune de ses propositions de servir dans les airs ne sera entendue, et son avion sera réquisitionné. Après la guerre, Jean sombre dans un profond détachement. Elle ne cherche plus à voler, part s'installer à la Jamaïque, voyage en Europe et, quand sa mère meurt à la fin des années 1950, reste définitivement seule. Avec ce portrait passionnant et perspicace d'une pionnière assoiffée de liberté qui, au fond, n'est elle-même que dans les airs, Fiona Kidman donne une nouvelle preuve de son talent à raviver la mémoire de ces héroïnes féminines dont l'audace fut déterminante pour le destin de son pays.

04/2017

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Romance sexy

Péché Mignon Insupportable

Et si votre idole n'était qu'un mec arrogant, provocant et insupportable ? (en plus d'être très sexy...) Lexie est passionnée de pâtisserie. Depuis toute jeune, elle cuisine pour le plus grand plaisir de sa famille et de ses proches et alimente presque quotidiennement son compte Instagram. Elle s'inspire de sa vie, de sa ville (New York), mais aussi de ses idoles, comme Riley Hill, le talentueux et sexy pâtissier de renom et aussi le grand gagnant d'une saison précédente de son concours télévisé préféré "Cake Cup" . Pourtant, tout son petit univers s'apprête à être chamboulé ! Elle qui a toujours admiré le pâtissier, comment réagira-t-elle sous la provocation et le mauvais caractère de son idole ? Car oui, Lexie et Riley vont bientôt se rencontrer... et il se pourrait même qu'il soit celui qui détient son destin entre ses mains. Entre pâtisserie, suspense et romance... Préparez-vous pour une histoire haute en couleurs qui saura vous ouvrir l'appétit et faire grimper la température ! - Tu devrais peut-être y aller, Lexie. - Je... Tu... - Lexie, dit-il dans un souffle en se rapprochant, les yeux brûlant d'une lueur que je ne parviens pas à cerner. Serait-ce du désir ? - Riley, ce n'est pas... commencé-je sans pouvoir terminer ma phrase. Que m'arrive-t-il ? J'ai les mains moites, la respiration rapide et le coeur qui bat plus fort. Une sensation agréable me traverse quand je regarde cet homme, torse nu devant moi. Une sorte d'excitation, comme si je ressentais de l'attirance pour lui. Pourquoi ce mec me fait autant d'effet ? Je ne devrais même pas ressentir ça. Il est imbu de lui-même, odieux et... Il essaie juste de me mettre mal à l'aise. Encore une de ses techniques minables pour imposer sa supériorité. Virilité en carton, ouais ! La porte s'ouvre en grand, laissant apercevoir une très belle brune aux yeux verts. - Bon sang, tu es là ! J'étais morte d'inquiétude. Mais heureusement, tu ne t'es pas perdue. - Ne te tracasse pas, Sophia, elle venait juste me donner des conseils pour mon dos, répond Riley à ma place lorsqu'il voit que je pique un fard. - Oh. Et bien, c'est gentil de sa part. Lexie, il va falloir que tu me suives si tu ne veux pas rentrer chez toi demain matin, réplique-t-elle en riant. - Merci, mademoiselle Clark, continue Riley avec un clin d'oeil. Je ne réponds rien, trop honteuse de la tournure qu'aurait pu prendre la scène si Sophia n'était pas arrivée. Est-ce qu'il l'a ressenti lui aussi, ce truc entre nous ?

09/2021

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Littérature érotique et sentim

Hot Devils

Cela fait des semaines qu'Amy endure les suites de sa rupture, et malgré tout le soutien de ses proches, en particulier Angy, sa meilleure amie et Jeff son colocataire, il lui est toujours difficile de remonter la pente. Il faut dire que les conditions de la séparation ont été plus que surprenantes pour la jeune femme. Malgré tout, elle décide enfin de prendre son courage à deux mains, et accepte une sortie mais pour une soirée, une seule ! Une nuit, et un concert qui risquent bien de changer le cours de sa vie... Emery est le guitariste et chanteur des Hot Devils. Son lourd passé le hante toujours, mais il est bien décidé à concentrer toute son attention sur sa carrière et faire décoller son groupe de rock pour enfin vivre de sa passion avec les autres membres, qui eux aussi, ont renoncé à beaucoup. Pourtant, quand le rockeur ténébreux croise la route de la jeune femme encore à vif, il ne peut pas s'en empêcher... Ce qu'il lui faut c'est une nuit avec elle, une seule ! Une nuit qui semble impossible à obtenir, même pour quelqu'un qui adore les défis... - Comment connais-tu mon prénom ? me demande-t-elle, tout à coup sur la défensive. Je ne suis pas censé la connaître et voilà que je viens de faire une sacrée bourde. En réalité, je n'ai pas réfléchi à ce que j'allais lui dire. Dès que je suis sorti de la salle, je me suis rué vers mon van pour essuyer mon torse qui dégoulinait de sueur puis j'ai enfilé un tee-shirt avant de la retrouver. Je n'ai donc pas d'autre choix que de lui dire la vérité. Je ne suis plus un gamin et de toute façon, ce n'est pas mon truc de mentir. - C'est Jeff qui me l'a révélé. Elle lâche un petit rire sec et lève les yeux au ciel. - Putain, je vais l'étriper ! J'aurais dû me douter que tout ceci était un coup monté pour que je vienne, clame-t-elle en posant brutalement son verre vide sur une table. Ses pommettes se sont teintées de rose. Elle est en colère et je la trouve particulièrement craquante. J'aime les filles sauvages de son genre. - Et tu penses que c'est mal ? Elle se met à grogner. Que c'est sexy ! Cette petite panthère a tout pour me plaire. Blonde, petite à la silhouette longiligne, un nez retroussé et des lèvres pulpeuses qui me donnent envie de les dévorer. Je me demande si elle se comporte de façon bestiale au lit... J'ai bien envie de le savoir, mais ça n'arrivera probablement pas vu la façon dont elle me dévisage. Dommage... - En fait, il t'a demandé de me draguer pour que je pointe mon cul...

12/2021

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Littérature française

Rhett

Un jour ou l'autre, puis, un jour après l'autre, un auteur, son héroïne et ses personnages vivent ensemble. Dorment ensemble, se réveillent ensemble puis dans des pages poussiéreuses finissent ensemble pour l'éternité, au fond d'un grenier... Qui des uns ou des autres apprend la vie ?? Qui des uns ou des autres n'arrivent pas à exprimer les sentiments ?? Qui anéantira l'autre qui ne peut y répondre ?? L'auteur Bess bien que protégée par l'amour fou de son mari Rhett, ira au bout de son roman comme au bout de ce combat qu'elle livre sans merci à Flora, surnommée "la tempête ? ". Sous les doigts de Bess, la tendresse, la jalousie, la vanité, la folie, la mort... , la vie, trop effleurées se vengent... Derrière la porte qu'il a volontairement claquée un peu plus fort que d'habitude, Rhett entend Bess frapper à nouveau sur son clavier avec acharnement et hardiesse car une quelconque défaillance de sa part déclencherait maintenant un déraillement du train, un dérèglement de ce roman en route. Flora... Ah... Oui ! C'est joli, ça, Flora ! Elle aurait pu aussi s'appeler "Epi de blé" , car elle aime ondoyer au gré du vent. Mais elle espère son souffle comme un comédien sans mémoire. Puis, soudain, un sentiment bizarre, entre l'effroi et une solide obstination à rester bien blottie, s'empare d'elle. La parcourt, puis, peu à peu, l'enveloppe d'un voile invisible prétendu protéger délibérément sa pudeur comme si elle allait être mise à mal. Plus que cela, la prémunit d'une sorte de carapace. Ainsi baptisée, cuirassée, Flora va quitter un lieu dans lequel elle ne redoute rien, pour un autre sûrement redoutable... Jusque-là, quelque part, impalpable, elle va prendre corps. Frêle et sauvage, elle se sent curieusement, tout de suite, gonflée de hardiesse et de courage. Bess est là tout près d'elle. Elle l'entend respirer. Ses yeux brillants la transpercent. Ses mains très longues aux ongles affûtés ondulent devant elle comme des tentacules et l'effarouchent. Au bout de celles-ci ses doigts s'agitent en petites pressions décidées et rythmées sur le clavier. Les mots, les phrases qu'ils expulsent sur l'écran de Bess donnent naissance à ses personnages. D'abord un peu floue aux lignes incertaines puis de plus en plus nette, une femme jaillit comme une sirène hors de la mer. Bess, éclaboussée, mouillée, est ravie de son accouchement. Flora est née, elle est maintenant la créature de Bess. Son évolution n'appartient qu'à Bess. Sa mutation se fera sous les doigts de Bess qui va veiller de près à ce que celle qui va incarner l'héroïne de son ouvrage, contribue à faire, de cette évolution, un succès de plus, au titre prometteur qui porte son prénom "Une tempête nommée Flora" .

05/2017

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Policiers

Les aventures du fils de Sherlock Holmes

Quel est le lecteur qui ne se souvienne d'avoir suivi avec un intérêt parfois passionné le récit des aventures du célèbre Sherlock Holmes ? Mais voici plus de dix ans que le génial policier a cessé d'étonner les deux mondes par ses exploits prodigieux. Hâtons-nous de les rassurer : Sherlock Holmes n'est pas mort. Il a eu la bonne fortune d'entrer en possession d'un héritage qui en fit, presque du jour au lendemain, un des plus riches propriétaires du Royaume-Uni. Depuis lors, son existence se passa dans son manoir, au milieu de ses vastes domaines dans le Comté de Devon, où il goûte un repos bien gagné, après tant d'années d'une existence aventureuse, où sa vie fut si souvent à la merci du moindre incident. Il y mène l'existence du gentilhomme, partagé entre la gestion de son bien et l'éducation de ses enfants. Son fils aîné, qui porte le nom de Sherlock, comme son père, vient d'atteindre sa vingt-sixième année ; il est sorti depuis trois ans du Collège of Physicians und Surgeonsavec le grade de docteur en médecine. Sherlock Holmes, partisan de cet axiome que les voyages forment la jeunesse, a envoyé le jeune homme aux Etats-Unis, où l'a précédé le docteur Watson, l'ami et le confident de Sherlock. Depuis une dizaine d'années que Watson exerce la médecine à New-York, il a su s'attacher une importante clientèle, recrutée en majeure partie dans le monde des millionnaires, et sa clinique est devenue à la fois le lieu de rendez-vous des riches malades et l'école où viennent s'instruire les futures lumières de la science médicale. C'est sous cette haute et intelligente direction que le jeune Sherlock Holmes va débuter dans sa profession. Elégant et mondain, ami du plaisir, il cache sous des apparences un peu frivoles une intelligence très ouverte, un esprit curieux, un vif désir de s'instruire, un amour véritable de la science, et — effet de l'atavisme sans doute — il se sent attiré irrésistiblement vers l'étude de la criminologie. Il s'y consacrera tout entier et mettra au service de cette science toutes les ressources de son esprit ingénieux et fécond. Très répandu dans la société élégante de New-York, où le grand renom de son père et sa fortune, et les manières affables du jeune homme lui ont valu le meilleur accueil, il va y trouver matière à d'intéressantes études et les aven-tures ne vont pas lui manquer. Ce sont quelques-unes de ces aventures, racontées par le docteur Watson — qui se fait l'historiographe du fils après avoir été celui du père — que le lecteur va lire. Il pourra se convaincre que, si Sherlock Holmes a disparu de la scène, son génie, comme son nom, va revivre dans son fils, en qui s'annoncent déjà toutes les qualités qui font les grands détectives... (Extrait de la Préface de l'édition originale).

11/2019

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Moyen Age

Les Reines maudites Tome 1 : Catherine d'Aragon. La Première Reine

Dieu avait enfin exaucé ses prières. Ce magnifique jeune homme voulait faire d'elle son épouse et la mère de ses héritiers. Ceux qui l'avaient méprisée, humiliée, devraient désormais s'incliner devant elle. Elle essaya de ne pas se réjouir à cette idée, mais elle n'était pas une sainte. Ses années de misère étaient définitivement révolues, elle serait bientôt la femme du roi le plus riche qui ait jamais régné en Angleterre. Catherine d'Aragon n'a que seize ans lorsqu'elle quitte à tout jamais son Espagne natale. Promise au prince Arthur, son destin est tout tracé : elle sera reine d'Angleterre. Lorsque la mort réclame prématurément son nouvel époux, cette belle destinée vole en éclats. Délaissée, trahie par ceux qui étaient censés la protéger, Catherine ne doit sa survie qu'à sa foi et sa détermination. Sa témérité est récompensée lorsqu'elle monte enfin sur le trône en épousant le beau Henri VIII, le jeune frère d'Arthur. Mais au fil des années, leur bonheur se délite peu à peu. Quand leur union, et la nation tout entière, sont menacées, Catherine décide qu'elle ne se laissera pas remplacer sans livrer bataille. L'autrice et historienne de renom, Alison Weir, livre ici le premier volume d'une série de six romans fascinants sur les épouses de Henri VIII, les reines maudites. Une réelle immersion aux côtés de Catherine d'Aragon, dépeignant son extraordinaire force de caractère et son intelligence. Un incontournable pour les fans de Philippa Gregory, Elizabeth Chadwick et C. W. Gortner. " L'autrice admire clairement son héroïne et lui rend hommage dans ce récit soigneusement documenté". The Times "Alison Weir a un talent inégalé pour donner vie à une époque, grâce à une myriade de détails. " The Guardian " Cet excellent roman retrace l'ascension et la chute de la première épouse de Henri VIII. Des descriptions d'une précision époustouflante, qui permettent au lecteur d'être transporté dans l'Angleterre des Tudors. " The Sun " Ce roman offre un aperçu fascinant de la vie intime de Catherine d'Aragon, au-delà des pernicieuses intrigues politiques de la Cour des Tudors. Alison Weir nous livre un portrait édifiant et captivant de celle qui fut la vraie reine d'Angleterre. " Historical Novels Review " Alison Weir prouve de nouveau son talent pour l'écriture de scènes dramatiques, dépeintes avec un sens aigu du détail, donnant au lecteur l'impression d'y assister en personne... Un roman remarquable, le premier d'une série qui n'a pas fini de réjouir les amoureux des Tudors". Booklist " Une oeuvre qui jette un éclairage nouveau sur un personnage infiniment fascinant, tout en maintenant un élan de fraîcheur et de vie. " Charles Spencer " Ce portrait passionnant casse de nombreux mythes sur la première épouse de Henri VIII, cette femme qui a tant souffert. Loin d'être uniquement une victime du destin, elle apparaît comme une héroïne charismatique, indomptable et courageuse. " Tracy Borman

06/2023

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Décoration

Dior. Par amour des fleurs

Source perpétuelle de l'inspiration créative de Christian Dior, la passion des fleurs et des jardins est au coeur de l'ensemble de son oeuvre. Pour le créateur, la fragrance d'un parfum offrait une "porte ouverte sur un monde caché ". Miss Dior, son premier parfum, inspiré des jardins luxuriants de son enfance normande, marque le lien inextricable entre ses carrières de couturier et de parfumeur. De ses soirées dans son havre de paix du sud de la France, éclairé de lucioles et parfumé au jasmin, d'autres parfums verront le jour. Toute sa vie, Christian Dior a fait de ses jardins des havres de verdure et des sanctuaires pour sa créativité. Certains sont aujourd'hui encore empreints de son esprit. Les fleurs et les jardins ont également été essentiels dans la carrière du couturier Dior, à l'image des " femmes-fleurs " qui ont inspiré le New Look de la fin des années 1940 et des années 1950, ou des élégantes robes de soirée brodées des luxueux motifs floraux qu'il a dessinées toute sa vie. La réappropriation moderne des inspirations florales restera centrale pour les créations de ceux qui lui ont succédé à la maison Dior, d'Yves Saint Laurent à Maria Grazia Chiuri, en passant par Marc Bohan, Gianfranco Ferré, John Galliano ou Raf Simons. Cet élégant ouvrage réunit une série d'essais originaux rédigés par des historiens de la mode, des écrivains et une architecte paysagiste, et traite du dialogue permanent que le créateur entretenait avec la nature. On y trouve aussi des entretiens avec les directeurs artistiques Maria Grazia Chiuri, François Demachy, Victoire de Castellane, Kim Jones et Peter Philips, qui confient comment l'amour de Christian Dior pour les fleurs a façonné leur propre vision artistique. Une sélection de portraits de roses de Nick Knight, des documents d'archives inédits mettant en vedette Christian Dior et ses jardins, des croquis de mode, des parfums, des photographies dévoilant les détails exquis de broderies et de tissus racontent une histoire fraîche et captivante de la maison Dior. NICK KNIGHT, photographe visionnaire et influent, est connu pour ses nombreuses contributions au magazine Vogue et pour ses campagnes publicitaires pour les maisons de mode. Il a réalisé certaines des plus belles images de fleurs de l'art contemporain. JUSTINE PICARDIE, romancière de renom, rédactrice de mode et biographe, a été rédactrice en chef pour Harper's Bazaar et pour Town & Country. NAOMI SACHS, architecte paysagiste, a publié de nombreux ouvrages sur le rôle positif de la nature sur la santé et le bien-être et a participé à des conférences dans le monde entier. JERÔME HANOVER est journaliste spécialisé dans le domaine de la mode et du luxe. Il collabore régulièrement avec Vogue Paris ou Le Figaro. ALAIN STELLA a écrit de nombreux ouvrages, parmi lesquels Jacques Garcia : Vingt ans de passion, le château du Champ de Bataille, Demeures historiques de Paris et L'Esprit des vignobles, tous publiés par Flammarion.

11/2020

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Policiers

Une enquête d'Emily Roy et Alexis Castells : Mör

Le nouveau roman de Johana Gustawsson va vous couper l'appétit " Une écrivaine audacieuse et bourrée de talent. " RJ Ellory Après Block 46, le duo d'enquêtrices Emily Roy (profileuse de renom) et Alexis Castells (écrivaine de true crime) revient pour une enquête terrifiante qui explore, cette fois encore, l'histoire et les liens familiaux. On retrouve, en Suède, un cadavre de femme amputé de plusieurs kilos de chair. Au même moment, à Londres, Emily Roy enquête sur une disparition inquiétante : une actrice célèbre a été enlevée, et ses chaussures abandonnées à proximité de son domicile, dans un sac plastique, avec une paire de chaussettes soigneusement pliées dedans. Ces deux crimes portent la signature de Richard Hemfield, le serial killer qui a tué l'ancien compagnon d'Alexis Castells. Hemfield est enfermé à vie à l'hôpital psychiatrique de haute sécurité de Broadmoor, pour le meurtre de six femmes, retrouvées, en l'espace de deux ans, assassinées et amputées de leurs seins, de leurs fesses, de leurs cuisses et de leurs hanches... Le problème, c'est que Richard Hemfield est en prison depuis dix ans. Comment expliquer que ses crimes recommencent ? Le nouveau roman de Johana Gustawsson plonge cette fois encore ses racines dans l'histoire : au coeur du Londres du XIXe siècle, dans les ruelles sillonnées par Jack L'Eventreur. Comme chez Camilla Läckberg, à qui on a plusieurs fois comparé Johana Gustawsson, l'évolution personnelle des personnages apporte toute sa profondeur au développement de la série. Mör est un roman d'une grande féminité, qui explore le désir, la fusion, la folie des liens familiaux. Familles dysfonctionnelles, heureuses ou mise en péril par les pulsions et la transmission, violente ou inconsciente, des perversions familiales. Chargés de résoudre de nouveaux crimes atroces, les équipes de recherche suédoise (Bergström, Olofsson, et deux nouveaux personnages féminins, Karla Hansen et Aliénor Lindbergh) et anglaise (Emily Roy, Alexis Castells et Jack Pearce), sentent résonner profondément, dans leur histoire personnelle, les événements auxquels ils sont confrontés. Pour Alexis Castells, Richard Hemfield fait violemment resurgir le passé et la mort de son compagnon : replonger dans les dossiers qui l'obsèdent depuis dix ans est peut-être, cette fois, la seule façon pour elle d'envisager l'avenir. Elle doit combattre ses fantômes et sa peine, achever son deuil, pour revenir à la vie aux côtés de Stellan, rencontré en Suède au cours du premier roman de la série. Emily Roy porte en elle la cicatrice jamais refermée de la mort de son enfant et de la mutilation qu'elle a subie à la fin de Block 46, quand Ebner lui a tranché le sein. Comme Block 46, Mör repose sur un twist majeur qu'il est impossible de révéler sans lui faire perdre toute sa saveur : Johana Gustawsson travaille, de façon documentée toujours, sur la manipulation de son lecteur, pour faire résonner la réalité de ce qui donne chair à la fiction.

10/2017

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Romance historique

Recueil des 4 nouvelles M. Winterbourne

M. Winterbourne : Lysander Winterbourne semble mener une vie facile. Beau, aimable et sportif de renom, il est le chouchou de la société londonienne. En ce qui concerne Adam Freeman, Lysander n'est qu'un aristocrate gâté. Riche propriétaire de manufactures, Adam n'a pas de temps pour le monde frivole de la bonne société, mais lorsque son frère cadet se fiance avec Althea Winterbourne, il accepte à contrecoeur d'y être présenté - avec l'enfant chéri du clan de Winterbourne comme guide. Se résignant à quelques jours d'ennui, Adam est surpris de découvrir qu'il y a beaucoup plus chez Lysander que son extérieur parfait. Mais Adam aura-t-il le courage de présenter à Lysander Winterbourne son "moi" secret ? Le noël de M. Winterbourne : Lysander Winterbourne et Adam Freeman vivent heureux à Edgeley Park depuis dix-huit mois. Le jour, Lysander est le gérant de la propriété d'Adam, la nuit, il est son amant, mais aucun d'eux n'a parlé de leurs sentiments les plus profonds. S'agit-il d'un "ils vécurent heureux. ". . ou d'un arrangement pratique ? Lorsque les deux hommes sont invités à l'abbaye de Winterbourne pour un Noël en famille, l'affaire se complique rapidement. Trouvant une maison pleine d'invités, ils doivent faire face à des révélations choquantes, des secrets gardés depuis longtemps et à un choix que Lysander n'avait jamais prévu de faire... Lord Cavendish : Lord Perry Cavendish sait qu'il est considéré comme un homme pas très brillant, du genre aimable et sportif. Un homme qui peut se défendre sur un ring de boxe, être le dernier à tenir debout après avoir bu, et offrir un avis utile sur un morceau de viande de cheval - mais pas grand-chose d'autre. Lorsque Perry rend visite à son ami, Lysander Winterbourne, il est présenté à l'Honorable Jonny Mainwaring, un artiste libre-penseur qui est tout ce que Perry n'est pas : non conventionnel, émotionnel... et très bavard. Au début, Perry est dépassé par la vivacité et l'esprit de Jonny Mainwairing, mais lorsqu'il accepte de poser pour lui, il découvre l'homme véritable sous les fioritures dramatiques, et l'indéniable attirance physique qu'il ressent pour Jonny commence à se transformer. Les premières neiges de l'hiver : 1814 : Le capitaine Sam Aldertonrevient du continent en Angleterre avec une vie en lambeaux. Mutilé et sansrepères, la dernière chose qu'il souhaite faire est de passer Noël avec safamille et leurs amis proches, les Huxley - en particulier Jasper Huxley, qu'il a presque embrassé cinq ans auparavant. Sam prévoit d'éviter lesfestivités, mais lorsque les premières neiges de l'hiver arrivent et que Jasperet lui se retrouvent seuls à Alderton Hall, ils se retrouvent à revisiterensemble de vieilles traditions et des souvenirs douloureux - etdécouvrent que les choses ne se sont peut-être pas déroulées comme ils lepensaient cinq ans plus tôt.

12/2022

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Essais - Témoignages

Guide de survie au restaurant. Choisir un (bon) restaurant, manger plus seinement, les plats à éviter...

Prendre un repas au restaurant doit être un plaisir et le rester. Ce guide, vous donnera toutes les clefs pour décoder les cartes. Il vous permettra de choisir un plat, tout en préservant votre santé. Chaque plat est décortiqué et vous aidera à faire le bon choix. Prendre un repas au restaurant, en famille ou entre amis, c'est la fête ! C'est un plaisir et ça doit le rester ! Mais pour que le plaisir soit vraiment au rendez-vous, encore faut-il bien sélectionner l'établissement et arriver à décrypter cartes et menus. Au moment de s'attabler au restaurant, les pièges et les risques peuvent être nombreux... Un bon, un excellent moment en perspective. A passer à deux, en amoureux. Ou en famille. Ou entre amis. Ou pour une virée entre collègues... Peu importe : la convivialité et le plaisir de la table doivent être au rendez-vous. Le restaurant a été choisi avec soin. En fonction du goût et de l'envie du chacun. Cuisine de terroir bien franchouillarde, cuisine asiatique ou tex-mex, cuisine moyen-orientale ou africaine, table simple et conviviale ou établissement de renom... Les possibilités sont (presque) aussi nombreuses que les envies... et les budgets... Quoiqu'il en soit, la fête gourmande promet d'être grandiose. A moins... A moins qu'un plat mal choisi vienne tout gâcher... Car il ne faut pas s'y tromper : quel que soit le type, la réputation ou le niveau de l'établissement, les pièges et les risques peuvent être nombreux. Tous les chefs n'ont pas forcément l'amour du " petit plat bien mitonné " dans le respect des produits et de la clientèle. C'est certes peu professionnel et très regrettable, mais c'est un fait indéniable. Et il y a donc certains plats qui sont à éviter ab-so-lu-ment ! Au moins dans certains établissements, certains jours de la semaine ou à certains moments de la journée. Pourquoi faut-il éviter de prendre du poisson en début de semaine ? Pourquoi ne jamais demander de glaçons dans ses boissons ? Pourquoi faut-il limiter les plats à base de sauce de soja et éviter de grignoter le pain proposé en corbeille ? Pourquoi faut-il éviter d'aller au resto le soir de la Saint-Valentin ? Pourquoi la viande " bien cuite " est-elle à proscrire ? Quel est le piège qui se cache sous le bun du burger dit " gastronomique " ? Pourquoi ne jamais commander de vin au verre ? Ou un plat hors du thème de l'établissement ? Autant de questions et autant de réponses pertinentes, solidement étayées, qui vous permettront de mieux décoder les cartes qui vous sont présentées par le personnel de salle ou l'argumentaire d'un serveur particulièrement " tchatcheur ". Autant de révélations et d'informations qui feront de vos prochaines soirées au resto des sorties inoubliables. Dans le bon sens du terme, désormais...

05/2021

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Ecrits sur l'art

Piero Di Cosimo ou la forêt sacrilège

" Avec Piero di Cosimo, l'incroyable est arrivé : grâce à Vasari, qui fut le premier et le dernier à le célébrer au XVIe siècle, les chercheurs et les historiens du XIXe et du XXe siècle ont tenté de reconstituer ce qui est resté de son oeuvre dispersée et que l'on attribuait souvent à d'autres peintres. L'énigme a resurgi, mutilée mais impressionnante par sa singularité : les surréalistes ne s'y trompèrent pas, qui furent les premiers à lui rendre hommage. " C'est dans cette lignée qu'il faut replacer l'essai d'Alain Jouffroy, premier livre français consacré à Piero di Cosimo, paru d'abord en 1982 dans la collection L'Atelier du merveilleux de Robert Laffont, où des écrivains de renom célébraient des artistes rares. Aussi ancienne, sinueuse et fragmentée que l'oeuvre aujourd'hui attribuée au peintre florentin, cette généalogie n'encombre pourtant pas Alain Jouffroy. Abreuvé aux recherches des érudits, celui-ci fait le choix de la subjectivité : " Je pleure, je ris, je veille et je suis sourd aux appels d'un homme extraordinairement ex-centrique, qui a situé le centre de tout hors de tous les cercles où pourrait subsister ce qu'on appelle un "centre". " C'est de fait son oeuvre profane et mythologique qui intéresse Jouffroy, au détriment d'une oeuvre religieuse dans laquelle il décèle une concession du contemporain des Médicis et de Savonarole " à la malveillance du pouvoir des princes et à la surveillance de l'Inquisition ". Ce n'est pas pour rien qu'il dédie son livre André Breton, défenseur des " briseurs de barrières " et auteur avec Gérard Legrand de L'Art magique : " Piero di Cosimo, affirme-t-il, n'a pas peint ces tableaux pour nous rassurer, mais pour dialoguer avec nous dans un autre langage que celui de la raison : un langage plus exact que celui des mots, où l'ordre que nous croyons par notre pensée introduire dans le chaos du monde est entièrement remis en cause, mais en douceur. " Vénus, Mars et amours, La Mort de Procris, La Chute de Vulcain ou Hylas et les Naïades, Vulcain et Eole, Combat des Centaures et des Lapithes, Persée libérant Andromède... : autant de tableaux qui doivent leur titre à l'iconologie et que Jouffroy scrute à frais nouveaux, avec passion autant qu'avec prudence, pour finalement y déchiffrer " un probable mouvement d'opposition clandestin aux dogmes de la philosophie néo-platonicienne à la mode, comme aux pouvoirs religieux et civils de l'époque ", l'oeuvre d'un " nostalgique du triomphe sur l'impossible, qui aurait trouvé le moyen de s'exiler dans sa propre cité ". Toiles longues et basses d'où le ciel de la transcendance est presque absent ; scènes de chasse, de combats et d'amours sensuelles et meurtrières célébrant l'existence terrestre ; rêveries d'un homme que Jouffroy présente à la suite de Vasari comme un demi-ermite pour qui la peinture fut le moyen de penser à l'écart.

05/2021

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Moyen Age

Les Reines maudites Tome 2 : Anne Boleyn. L'obsession d'un roi

Seuls comptaient pour Anne le pouvoir, la future dynastie qu'elle allait engendrer et la réforme religieuse. L'union charnelle n'avait été qu'un moyen de parvenir à ses fins et maintenant tout cela se trouvait à sa portée. Elle s'était offerte à Henri ; ils avaient peut-être même conçu le fils qui comblerait toutes leurs attentes. Auquel cas, son triomphe fleurissait déjà en elle. Au printemps 1522, la jeune Anne Boleyn rentre de France et se fait remarquer à la cour du roi Henri VIII par son esprit et son charme. Fougueux, il est prêt à tout pour posséder celle qui incarne à ses yeux la perfection et va jusqu'à répudier la reine, Catherine d'Aragon. Après avoir perdu l'homme qu'elle aimait, Anne n'apprécie guère les avances de Henri, à qui elle ne pourra jamais offrir son coeur. Mais, portée par son ambition, elle cède au roi, tout en refusant avec ruse le statut de simple maîtresse. Elle se lance alors dans un jeu dangereux pour monter sur le trône, sans se douter qu'elle court à sa perte... L'autrice et historienne de renom, Alison Weir, livre ici le deuxième volume d'une série de six romans fascinants sur les épouses de Henri VIII, les reines maudites. Une véritable plongée en eaux sombres aux côtés d'Anne Boleyn, l'épouse la plus célèbre du roi Henri VIII. Celle qui lui inspira une folle passion et fit basculer le destin de l'Angleterre. Un incontournable pour les fans de Philippa Gregory et Elizabeth Chadwick. "Alison Weir explore les différentes influences autour d'Anne et ses motivations, créant ainsi le portrait aux multiples facettes d'une femme ambitieuse, cédant à contrecoeur aux avances du roi Henri et cherchant ensuite désespérément à protéger sa fille Elisabeth. Ceux qui connaissent déjà l'histoire d'Anne Boleyn découvriront de nouveaux aspects de sa vie dans ce roman à la vision novatrice, impeccablement documenté et très convaincant. " The Times " Anne Boleyn, deuxième roman de la série des Reines maudites, dresse le portrait inoubliable d'une femme ambitieuse dont le destin est bien connu, mais dont personne n'a vraiment sondé les motivations profondes. Les lecteurs de Philippa Gregory et d'Elizabeth Chadwick se régaleront". The Telegraph "Anne Boleyn, sous la plume d'Alison Weir, est une idéaliste d'une grande intelligence, victime de son ambition... Ce roman truffé de détails et reposant sur de solides recherches, présente le portrait complexe d'une femme hautement fascinante". Elizabeth Fremantle "Anne Boleyn telle que vous ne l'avez jamais vue. Un roman qui se lit d'une traite". Tracy Borman "Alison Weir donne vie à l'Histoire comme personne d'autre". Barbara Erskine " Le roman d'Alison Weir fourmille de détails qui apportent un éclairage nouveau sur la véritable nature de la mystérieuse Anne Boleyn... Une lecture captivante. " Sarah Gristwood

09/2023

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Littérature étrangère

Rien d'autre sur terre

" C'est vers ce moment-là que la porte s'est mise à battre. Le bois tremblait sous les coups. Le rabat intérieur de la boîte aux lettres, en plaqué laiton, a tremblé lui aussi. Même les fourchettes et couteaux, dans leur tiroir ouvert, et la vaisselle dans l'égouttoir, ont comme vibré un instant. Personne ne venait jamais à une heure pareille. Début de soirée, par le mois d'août le plus chaud de mémoire humaine. De l'autre côté de la porte, sur le seuil au milieu de nulle part, se tenait une histoire que tout le monde connaissait déjà. Et la forme que prenait cette histoire, le soir en question, comme on dit ? Essoufflée, la peau sur les os, une fille d'une douzaine d'années. Elle avait le ventre, le sternum et la naissance des côtes à l'air. On aurait dit quelqu'un qui n'a pas mangé correctement ni respiré d'air frais depuis des années. Elle avait les dents jaunes, les ongles noirs et trop longs. Sa peau était brûlée par le soleil, à l'exception de lignes blanches à l'emplacement des bretelles. Elle était marquée par endroits, aussi, sa peau : des égratignures, des plis, des stries de crasse et des mots." Au moment où il ouvre sa porte à la gamine terrifiée qui y frappe, le narrateur de cette histoire – un prêtre d'une cinquantaine d'années – sent que rien ne sera plus pareil. Le père de la petite fille a disparu, ainsi que sa mère et sa tante uparavant. La police, qui finit par arriver, connaît cette famille pas comme les autres, revenue depuis peu en Irlande après un long séjour ailleurs, certainement en Allemagne. Le prêtre avait essayé de leur rendre visite, dans le pavillon témoin du lotissement inachevé – comme il y en a tant en Irlande désormais – où ils s'étaient installés. Mais personne ne sait vraiment qui ils sont. Et les bribes de confidences livrées par la petite fille, dans son anglais aux intonations bizarres, n'en révéleront pas beaucoup plus sur l'atmosphère étrange de la maison : les portes y claquent sans raison, l'électricité est soudain coupée, des objets se volatilisent, avant les habitants eux-mêmes… Tout cela sous une chaleur caniculaire, où le temps s'étire en d'insolites séances de bronzage, où des mots apparaissent, écrits sur la poussière des fenêtres, et où l'irrespirable air nocturne est empli de bruits inexpliqués. Même le prénom de la gamine reste mystérieux : est-ce le sien ? celui de sa Mutti ? Pourquoi les membres de sa famille se sont-ils évaporés l'un après l'autre ? La petite Helen, à supposer qu'elle se nomme ainsi, dit-elle seulement la vérité ? Toute la force du poète Conor O'Callaghan, dans cet intrigant premier roman, est de laisser planer le doute sur les ressorts du psychodrame familial qui s'y joue, et sur les conséquences qu'il aura, notamment sur la personne du prêtre, a posteriori accablé d'avoir dû recueillir la petite fugitive.

09/2018

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Poésie

Inventaire des choses certaines. Edition bilingue français-italien

LE LIVRE [extrait de la préface du traducteur Marc Porcu] : Un nom pour deux et une poésie nécessaire pour tous. Lussu, évoquer ce nom nous ramène aussitôt à un prénom, Emilio ; auteur entre autres de Un anno sull'altipiano, connu dans sa traduction française sous le titre du film qui s'en inspire "Les hommes contre" . Ce livre, je l'avais lu avec un intérêt particulier puisqu'il raconte la geste de la Brigata Sassari sur les hauts plateaux d'Asiago durant la première guerre mondiale, Lussu était le capitaine courageux et humaniste de ce régiment formé uniquement de sardes qui s'illustra dans ce conflit avec brio. Mon grand-père en faisait partie, et après la guerre il rejoint Lussu dans le Parti sarde d'action, d'inspiration socialiste et résolument antifasciste. La plupart de ses membres furent emprisonnés ou contraints à l'exil. Ce nom je le retrouvai dans tous les romans de Sergio Atzeni que j'ai traduits, personnage multiforme et récurent de ses livres même si Atzeni nous précise "Lussu, pas celui d'Armungia" cette simple nomination, même homonyme, a pour fonction de rappeler au lecteur l'existence et l'importance de cet écrivain fondateur et père de la nation sarde (même si Lussu lui-même parlera d'une nation manquée) et constitue un hommage permanent à Emilio Lussu. Armungia est le village natal de Lussu, un musée lui y est consacré, c'est récemment que je m'y suis rendu, guidé par mon ami journaliste Massimiliano Raïs pour rendre visite à mon ami poète, Andrea Porta, prêtre ouvrier révolutionnaire et curé de la paroisse. Le musée Lussu est d'une modernité remarquable, riche de la grande histoire du siècle dernier, il met aussi en lumière la vie quotidienne, les difficultés et les combats du peuple sarde. A tout cela j'étais préparé, mais une surprise de taille m'y attendait, la découverte d'une autre Lussu, Joyce, sa remarquable épouse. Présente ici pour son rôle dans la lutte antifasciste et dans la résistance au côté d'Emilio, dans l'organisation du féminisme italien dont elle fut une des grandes figures, mais aussi et surtout pour son oeuvre poétique, en sa qualité de traductrice (elle fut et demeure la première traductrice de Nazim Hikmet en Italie), et de poète, puisque une salle entière du musée expose ses principaux poèmes dont la force fait vibrer et résonner l'espace et le temps qui semblent, à travers ses mots, se libérer soudain et nous emporter. Ainsi découvrais-je ce que j'oserai nommer "une vie, une oeuvre" . Et je me plongeai dans son anthologie, Inventario delle cose certe, dans cet "Inventaire des choses certaines" que j'ai traduit sous l'autorité de Joyce Lussu, elle- même en appliquant la méthode qu'elle décrit ainsi dans l'introduction de son livre Tradurre poesia, "Traduire la poésie" méthode qui nous est connaturelle. "Tradurre poesia non è arido esercizio accademico e filologico sulle complicazioni grammaticali e sintatiche di una lingua. Tradurre poesia è sforzo per comprenderla, è

09/2015

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Immigration

Mots et merveilles. apres la route

Livre témoignage, ce roman graphique raconte un vécu familial suite à l’arrivée d’un jeune homme afghan. ll est à lui seul un parcourt d’« histoires de vie d’ici qui réunissent des histoires de vie d’ailleurs. Chacun prend soin de l’autre et réciproquement. Chacun prend confiance et donne confiance. Parfois, néanmoins, la rencontre ne se fait pas. »

« Depuis ce samedi de février 2017, j’ai acquis un nouveau statut : marraine d’un jeune homme afghan mineur que je ne connais pas. Ce jour-là, je ne sais même pas où se trouve l’Afghanistan sur une carte du monde. Je parade néanmoins lors de cette matinée d’information : la raison de cette fierté est collée sur le haut de ma poitrine, à l’opposé du coeur et se matérialise sous la forme d’un rectangle blanc, sur lequel est écrit « Mostafa». C’est ce prénom-là qui nous est attribué. »

La suite de ce livre parle de fous rires, d’incompréhensions, de découvertes et de la capacité de la famille de Valérie Despont à situer aujourd’hui l’Afghanistan sur une carte. Mais aussi de sa rencontre avec un grand nombre d’autres jeunes gens au féminin et au masculin qui rêvent de pouvoir dire un jour : « Ici c’est aussi chez moi ».

Les illustrations oniriques en collage de l’artiste Myriam Schussler renforcent cette idée de voyage sinueux entre ici e là-bas et les questionnements sur la route de ces jeunes migrants.

Graphisme et mise en page sont assurés par Pierre Neumann. Un spectacle-concert mis en scène par Daniel Carel (Cie de l’Autre) est en cours création autour de ce texte avec des comédien·ne·s professionnel·lle·s. Deux concerts de musique réalisés par ces jeunes étrangers installés en Suisse romande seront proposés de manière à recréer un peu de leur univers au-delà de leur simple présence ici en Suisse.

Après une enfance à la campagne entre terrain de football, dimanche à l’église et vacances en Italie, en Espagne et en Suisse allemande, Valérie Despont démarre une formation artistique à Genève à l’École supérieure d’arts visuels et arts décoratifs où elle se spécialise en gravure. Elle anime un atelier de gravure « Taille et Morsure » durant cinq ans et travaille dans le milieu du spectacle à la billetterie, au bar, aux vestiaires ou aux décors au sein du Théâtre de Vidy et Boulimie à Lausanne. Elle ouvre la galerie « des ponts sur l’eau » spécialisée en bijoux contemporains, puis la galerie « Vice-versa » à Lausanne. En 2017, elle rencontre le monde de la migration.

Artiste originaire des Alpes, Myriam Schussler suit des études de bande dessinée et d’image imprimée à l’Académie Royale des Beaux Arts de Bruxelles, puis elle installe son atelier dans un camping-car (la Typomobile) qui lui permet d’aller à la rencontre de différents publics et événements à travers l’Europe. Très active dans la microédition et la publication de fanzines, strips et autre supports expérimentaux, Myriam Schussler est une artiste pluridisciplinaire à la fois dessinatrice, graveuse et céramiste.

Dossier - Nouvelles têtes : les éditeurs suisses jeunesse et BD la jouent collectif

09/2021

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Littérature française

Amours sur mesure

C'est une chronique de la jeunesse, de la liberté amoureuse et sexuelle. Le héros, dont on suit les aventures au jour le jour, aime à tout va : Lisa depuis des années, Valentin rencontré il y a peu dans un train, et tel autre garçon éphémère dont il ne connaît pas le prénom, peut-être davantage encore. C'est une chance d'aimer ainsi, et quoi que veuille dire aimer, pourquoi s'en priver ? Un seul verbe et une réalité à chaque fois ni tout à fait la même, ni tout à fait une autre. Il reconnaît bien sûr les nuances mais embrasse tout d'un même élan : amitié, amour, affection, plan cul, fraternité élective…Il semblerait que les entre-deux lui plaisent assez. Cependant n'est-ce pas un leurre que de voir l'amour partout ? Une défaite maquillée en victoire ? Si aimer possède un charme indéniable, être aimé n'est pas mal non plus. Un homme apparaît dans la vie de Lisa : le héros doit-il s'en inquiéter, être triste ? D'un autre côté, fait-il le bon choix en renonçant à coucher avec Valentin, qui en a peut-être envie lui aussi ? Le héros voudrait être certain de l'amour que lui portent les autres, certain aussi qu'il les aime de la bonne manière. A faire jouer les frontières, à se moquer des figures imposées, il n'est pas toujours sûr de ses émotions. Comment l'être hors des repères ordinaires ? Lorsque les mots ne recouvrent pas la réalité vécue ? Comme on peut s'y attendre, mais c'est sans cesse une épreuve que d'y être confronté, la théorie et la pratique ne s'accordent pas vraiment. De la même manière, la sexualité est au coeur des préoccupations du héros, pas forcément dans ses relations avec ceux qu'il aime le plus, est-elle d'ailleurs le signe de quoi que ce soit ? Il apprend à dissocier, et, à défaut de toujours faire ce qu'il veut, il fait du moins ce qu'il peut. C'est donc l'histoire de ce héros amoureux, qui est également le narrateur, et de ceux qu'il croise. Il sera ainsi question d'une rumeur éveillant crainte ou fantasme, d'un mariage improbable, d'un couple à ses débuts, des rencontres en ligne, de la frustration et du désir. L'écriture va vite. Légère, elle n'appesantit rien ; à l'image du héros qui cultive les non-dits, elle effleure à peine l'émotion, pourtant bel et bien là. Il résulte de ce roman et de la liberté qu'il décrit le paradoxe suivant, à savoir qu'il est facile d'aimer et, tous comptes faits, pas si facile que ça. Ce roman est très actuel, comme on le voit, très " air du temps ". Mais avec un charme, une légèreté, une grâce et une finesse d'écriture qui en font tout autre chose en fait : une réflexion, une méditation sur l'amour d'autant plus grave et profonde qu'elle joue son contraire avec beaucoup d'élégance.

08/2016

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Littérature française

Pièges

Jean-Jacques Cambrelin nous propose de découvrir son roman "Pièges" dont l'héroïne, Carole, est envasée dans un marécage nauséabond. Née d'une mère odieuse qui n'aura de cesse de l'anéantir et d'un père émigré algérien aimant mais plongé lui-même dans une atmosphère de calomnie et de peurs, Carole, alias Jacqueline, alias Aziza croit tromper l'ennui et l'écoeurement en changeant de prénom. Cela ne suffira pas à la sortir des sables mouvants dans lesquels elle est enlisée. Elle et les siens pataugent dans cet univers désespérant où la terre du Nord, belle et lourde, les enterre vivants. La méchanceté de la mère, les soubresauts vains du père, l'apathie des frères et soeurs et des habitants, ouvriers à l'usine du bourg, tissent autour de Carole un véritable piège, une toile semblable à celle de l'araignée qu'elle apprivoisera en prison après son crime. Carole sera désignée sans mal coupable idéale d'un infanticide dans lequel se sustenteront la justice, les ragots et les bassesses. L'auteur ne ternit ni n'accable en aucune manière sa région, le Nord de la France, qui lui est chère. Au contraire, il veut nous la faire comprendre et nous la faire aimer, en nous emmenant explorer ses fonds les plus bas pour mieux lui rendre gloire. Voilà donc un roman noir, un vrai, où le jour et la nuit se ressemblent mais où les vraies couleurs sont intérieures et profondes. Jean-Jacques Cambrelin se découvre être un peintre des âmes autant que des paysages dans ce livre troublant et subversif. Un rien de Céline, un rien de Zola, de Moravia... mais un tout de Cambrelin, poétique et sombre. Extrait : Mon pays, on ne s'y arrête pas. On y passe et on l'oublie. Les chemins qui le traversent mènent vers l'horizon et l'horizon est un mirage. Ici, l'ennui vous happe comme un engrenage monstrueux. Ici, l'ennui, c'est une vis sans fin. Vraiment sans fin... Et pourtant, il faut vivre ici. Comme on peut... Je suis née là et je ne suis jamais partie. Pourquoi partir ? Il aurait fallu suivre un de ces types avec un sourire comme un couperet qui vous prend la main et vous promet la lune. Je n'avais pas la tête à ça. Le désastre n'est jamais loin quand vous vous fiez à un sourire. Je n'allais pas unir mon existence à ce genre de comète qui, à la première occasion venue, me laisserait tomber... J'avais au moins compris que l'amour est un mirage. J'ai regardé partir mes amies mais je ne les enviais pas. Il suffisait que le type parle de la ville, du soleil ou de la mer pour emporter la mise. Ces idiotes ont rêvé mais l'amour de leur vie n'était qu'un dom Juan en quête d'aventure. Les espoirs de ces grues les ont menées au fond d'un lit, ce marécage où la vie s'enlise et se désespère...

09/2016

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BD tout public

Terra incognita Tome 4 : Aoura

Le cycle II Comme annoncé précédemment, la seconde trilogie de la série Terra Incognita aborde à nouveau le thème du voyage dans le temps vécu par un homme perdu sur une planète hostile. Une planète qui se trouve être la Terre. Mais une terre dominée par les peuples précolombiens. En effet, au cours d'un voyage au Mexique, et suite à un concours de circonstances exceptionnelles, Jean-Baptiste Le Naec va effectuer un saut de cinq siècles dans le passé. D'abord épouvanté par cette perspective impossible, il va ensuite progressivement l'admettre afin de mettre en oeuvre un projet insensé : changer le cours de l'histoire. Le destin de Jean-Baptiste va, de plus, être partagé entre plusieurs femmes ; deux des trois volumes du cycle ayant pour titre le prénom de l'une des trois héroïnes. T4 : Aoura Jean-Baptiste Le Naëc possède tous les signes extérieurs du bonheur. Mais cet idéaliste invétéré décide un beau jour de tout quitter pour partir à la recherche de cette paix intérieure qui le fuit depuis toujours. Sa quête le conduit à Oaxaca, ville du Sud Mexicain, où il fait la rencontre de personnages singuliers qui lui apportent aide et assistance tout en l'entraînant dans une aventure incroyable : Jesus, petit gavroche de Oaxaca, guide les pas et le coeur du voyageur dans les méandres de la vieille ville. Par son intermédiaire, Jean-Baptiste rencontre Aoura, superbe danseuse aztèque, et Jorge, vieil indien maya adepte des anciennes croyances. Ce dernier fait le récit d'un voyage extraordinaire. Cinquante ans plus tôt, lors d'un violent affrontement, le vieil homme soutient qu'il "propulsa" son contremaître à l'époque précolombienne. Le voyage ayant pu s'effectuer grâce à une étrange fusion : un sentiment de haine d'une puissance extrême émis par Jorge, associé au pouvoir d'une représentation de Chaac, le dieu de la pluie des anciens Mayas. Quelques temps après, Jean-Baptiste est agressé par deux hommes au service de Luiz, le frère d'Aoura. Sous une couverture d'honnête chiclero, Luiz est en fait un redoutable trafiquant d'oeuvres d'art précolombiennes. Instigateur, quelques jours auparavant, du "vol du siècle" au musée anthropologique de Mexico, il espère utiliser le sac à dos de Jean-Baptiste comme "valise diplomatique" afin de sortir du pays le fameux masque de jade du roi Pakal. Il fait pression sur sa soeur et se sert de l'amour qu'elle porte au voyageur pour parvenir à ses fins. Au cours d'un voyage en bus vers le site archéologique de Palenque, et suite à un contrôle de l'armée, Jean-Baptiste découvre involontairement le masque volé dissimulé dans ses bagages. L'explication inéluctable qui s'en suit avec Aoura est interrompue par l'arrivée de Luiz. Une course poursuite s'engage. Le temple de la grande pyramide du site archéologique protège le couple de la fureur du trafiquant et abrite leur première nuit d'amour. La passion amoureuse de la jeune femme, alliée au pouvoir du masque de jade, projette Jean-Baptiste cinq siècles dans le passé à l'époque du grand empire Aztèque. Quarante ans plus tôt et parallèlement aux aventures vécues par Jean-Baptiste, Jesus, Aoura et Luiz, l'archéologue Alberto Ruz et son assistant Pablo descendent lentement au coeur de la pyramide de Palenque, à la recherche du tombeau du prince maya Pakal. Leur découverte bouleversera les connaissances sur les civilisations précolombiennes et révélera au monde entier le voyage extraordinaire de Jean-Baptiste Le Naëc.

10/2014

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Droit constitutionnel

Morale et Politique. Ou les vacances de la probité

Morale et politique ? Deux mots qui ne font pas bon ménage. Quand le regard d'un psychologue se porte sur le sort de l'intelligence en politique. Un ouvrage aussi instructif que rare, par Edouard Claparède, médecin neurologue et psychologue suisse. Neveu du zoologiste du même nom et du même prénom, Edouard Claparède entreprend d'abord des études de médecine, puis se consacre à la psychologie. Il fait sa carrière à l'université de Genève, où il fonde l'Ecole de psychologie et des sciences de l'éducation. Claparède s'apparente au courant dit fonctionnaliste, qui s'attache à découvrir la finalité de chaque type de comportement en le plaçant dans le contexte de l'ensemble de l'activité. Après des recherches sur l'association des idées et sur le sommeil, il entreprend l'étude de l'intelligence. Il voit dans celle-ci une adaptation mentale aux circonstances nouvelles : elle a pour fonction de suppléer à l'insuffisance des adaptations innées ou acquises. Le tâtonnement est pour lui la source des conduites intelligentes : il n'est pas un pur comportement d'essais et d'erreurs ; il produit ce que Claparède appelle des implications, c'est-à-dire des sortes de raisonnements par analogie consistant à appliquer à des situations nouvelles la conduite qui a réussi précédemment dans des situations voisines. Son oeuvre est assez oubliée aujourd'hui, mais son influence personnelle a été grande et il est à l'origine des différents courants de la psychologie suisse de langue française. E. Claparède fonde L'Année psychologique en 1901. Son regard sur la morale en politique se situe tout à la fois à la croisée de ses observations sur l'intelligence et de celles sur la fonction sociale des aptitudes psychologiques à choisir la probité. Un ouvrage rare et forcément critique sur l'asservissement de l'intelligence à l'opportunisme personnel qui mérite d'être redécouvert. Extrait : " J'estime pour ma part que mieux vaudrait... me trouver en désaccord et opposition avec tout le monde que de l'être avec moi-même tout seul et de me contredire. SOCRATE, dans le "Gorgias" . L'ouvrage que nous avons l'honneur de présenter ici au public nous apporte en une heure grave le message d'outre-tombe d'un homme de coeur qui fut un savant illustre et un citoyen convaincu. Et ce qui donne à ces pages une saveur particulière, singulièrement émouvante pour les amis de l'auteur, mais qui ne sera pas moins sensible à ceux qui n'ont pas eu le privilège de le connaître, c'est l'entrelacement qu'on y découvre sans cesse des préoccupations humaines, civiques et scientifiques dont il était animé. Préoccupations conjuguées, nullement mêlées en désordre, mais associées et complémentaires. Aux yeux du savant, les découvertes dans le champ de la vie mentale qui rendaient son nom célèbre ne devaient pas seulement enrichir, par un apport de connaissances nouvelles, le patrimoine humain, elles devaient aussi trouver leur première application dans le cercle proche de sa patrie genevoise et helvétique, dont le perfectionnement et la dignité lui tenaient tellement à coeur qu'il n'a jamais hésité à consacrer beaucoup de temps à des activités civiques. Les pages qui suivent l'attestent du reste abondamment et point n'est besoin d'être un initié pour y retrouver notamment l'écho des luttes qu'il mena longtemps en faveur des idées représentées par son ami le regretté William Martin, à la mémoire duquel il était resté inaltérablement fidèle".

03/2023

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Littérature étrangère

Nouvelles de Corée

Un lapin ! Alerté par un bruissement, l'homme se retourne pour jeter un coup d'oeil du côté du buisson. Il y a là une boule de poils blancs. Ce qu'il a d'abord cru être un chien blanc le regarde fixement de ses yeux rouges. Il n'aurait jamais su qu'il s'agissait d'un lapin s'il n'avait vu ses yeux. Subjugué par leur couleur, il s'accroupit devant l'animal. A force de regarder, il se sent envahi par un profond sentiment de réconfort : il existe donc au monde des êtres aussi fatigués que lui, aussi las, au point d'avoir les yeux tout rouges ! Pas une seconde il ne songe que c'est la nature qui a doté de la sorte certaines espèces. Mais en même temps il ressent un goût amer : l'animal a dû être abandonné dans ce sombre parc, il a dû survivre là plusieurs jours et son pelage blanc est devenu épouvantablement sale. Aucun doute, cet animal n'est pas dans son milieu naturel : il a certainement été abandonné. Fut un moment où l'élevage de lapins faisait fureur parmi les enfants des villes. Aujourd'hui, le temps est venu où les parents se débarrassent subrepticement de ces animaux. S'il n'est pas facile d'expliquer précisément d'où est venue cette vogue de l'élevage des lapins - comme bien des choses en ce monde d'ailleurs -, ce qui est sûr, c'est que les propos d'un éminent professeur de médecine ont joué un rôle déterminant. Cet homme dynamique et en pleine forme physique malgré son âge, expliquait qu'il avait adopté un régime végétarien en s'inspirant du mode d'alimentation d'un lapin qu'il élevait, lequel était de cette espèce particulière qui ne grandit que très peu en prenant de l'âge. A également joué un rôle ce lapin excentrique aux yeux malicieux, intelligent et adorable, héros de dessins animés à succès. Et aussi ce livre illustré, drôle d'un bout à l'autre, contant les aventures de lapins suicidaires ; ces animaux voulaient mourir non pas parce qu'ils étaient fatigués de la vie, mais par jeu, pour tromper l'ennui. Les enfants en avaient ras le bol des chiens et des chats, des poussins qui crevaient pour un oui pour un non, ou des hamsters qui se multipliaient à une vitesse effarante. Les marchands de plein vent devant les écoles, qui naguère vendaient des poussins éclos en couveuse, proposaient désormais dans leurs cartons des lapereaux pas encore sevrés, qu'ils présentaient comme des lapins nains. Pour apaiser les inquiétudes des parents, ils expliquaient que leur élevage n'était pas compliqué, il suffisait de leur donner des croquettes. De plus, un universitaire de renom assurait que nous aurions bien des choses à apprendre d'eux. Ainsi rassurés, des parents ont fini par permettre à leurs rejetons d'élever des lapins à la maison : quelques bambins ont d'abord eu leur lapin, puis les autres enfants du voisinage ont insisté pour avoir le leur eux aussi, et les parents n'ont plus trouvé d'excuse pour refuser. Selon un sondage réalisé par une société distributrice de fourrage alfalfa, le nombre de ménages possédant un lapin comme animal de compagnie s'est trouvé multiplié par huit par rapport aux années précédentes...

10/2014

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Art contemporain

Art Cruel

Au printemps 2022, le Musée Jenisch Vevey proposera aux publics une exposition intitulée Art cruel. Cette manifestation sera placée sous le commissariat de l'historienne de l'art Claire Stoullig, ancienne conservatrice et directrice de grands musées suisses et français et éminente spécialiste de l'art européen du XXe siècle. A cette occasion, elle sera assistée par Emmanuelle Neukomm, conservatrice Beaux-Arts au Musée Jenisch Vevey. L'expression "art cruel" provient du titre d'une exposition qui s'est tenue à Paris en 1937 en gage de soutien aux événements liés à la Guerre d'Espagne. Dans les imaginaires collectifs d'hier et d'aujourd'hui, "l'art cruel" renvoie à un nombre impressionnant d'images qui jalonnent l'histoire de l'art. Crucifixions, martyres, blessures, scènes de supplices et massacres ont traversé les siècles. La création contemporaine explore elle aussi cette thématique. Si la perception de la cruauté a fortement évolué au fil du temps, ses représentations se voient en partie banalisées de nos jours. Largement diffusée sur Internet et les réseaux sociaux, l'image cruelle et violente glace le spectateur autant qu'elle suscite l'indifférence. De Freud au Marquis de Sade - pour qui la cruauté était inhérente à l'humain -, les réflexions autour de la face cruelle du monde se sont développées époque après époque. En dévoiler la violence a constitué un défi permanent que les artistes ont tenté de relever, en montrant la cruauté nue ou maquillée dans des représentations religieuses, historiques ou encore mythologiques. A toutes les périodes, l'artiste est le témoin de la brutalité, et parfois même la victime. Pour autant, peut-il ou doit-il tout dire, tout montrer, en matière de cruauté ? Existe-t-il des limites à la liberté d'expression ? Au travers d'une sélection de 150 à 200 pièces issues des collections du Musée Jenisch Vevey et d'institutions de renom, suisses et étrangères, l'exposition se proposera ainsi de questionner les multiples dimensions de l'art cruel. Des oeuvres puisées aussi bien dans l'art de la Renaissance que dans l'art contemporain seront mises en dialogue à cette occasion - allant des crucifixions de Dürer et Rembrandt, en passant par les fameuses séries de Goya et Callot évoquant les horreurs de la guerre, jusqu'au Chien andalou de Luis Bunuel et aux saints martyrs de Françoise Pétrovitch. L'exposition placera au centre du propos les deux médiums qui définissent l'identité du Musée Jenisch Vevey depuis plus de trente ans : l'estampe et le dessin. Outre les arts graphiques, il s'agira d'enrichir et de diversifier la sélection présentée à l'aide de quelques peintures, sculptures, objets, installations et films emblématiques. Tout en poursuivant l'objectif de valoriser les fonds du Musée Jenisch Vevey, de même que des prêts exceptionnels, l'exposition Art cruel se penchera par ailleurs sur un véritable enjeu sociétal : la violence et la cruauté, sous toutes leurs formes, font l'objet d'une actualité constante à travers le monde. Le Musée Jenisch Vevey a à coeur de s'inscrire dans le présent et de porter un regard sur l'évolution de nos sociétés. En ce sens, ce projet s'adresse à un large public ; il veillera naturellement à respecter les sensibilités des uns et des autres, y compris des plus jeunes visiteurs.

04/2022

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Littérature étrangère

Pérégrination vers l'Ouest | Journey to the West | Xi you ji (version chinoise)

La Pérégrination vers l'Ouest (chinois simplifié : ??? ; chinois traditionnel : ??? ; pinyin : Xi Yóu Jì ; Wade : Hsi Yu Chi ; EFEO : Si Yeou Ki) est un roman de Wu Cheng En. Il est aussi connu en français sous d'autres titres : "Le Voyage en Occident" 1, "Le Singe pèlerin" 2, "Le Roi-Singe" 3, "Pérégrinations vers l'Ouest" 4, et "Monkey King" , "Monkey Goes West" , ou bien encore "Journey to the West" dans les pays anglophones. Il retrace l'expédition du moine bouddhiste Xuán Zàng (? ? )5, également appelé Táng San Zàng (? ?? ), "Tripitaka de l'Empire des Tang" , Táng San Zàng étant un titre honorifique pour les moines ayant la maîtrise de l'ensemble du canon bouddhiste, lui-même appelé en sanskrit, Tripi ? aka, les "Trois Corbeilles" . Xuán Zàng se rendit de Chine en Inde pour en rapporter les textes authentiques du courant de la "Conscience seule" (yogacara), afin de les traduire en chinois. Alors que le roman date du XVIe siècle environ, le réel voyage du personnage historique daterait en fait du VIIe siècle (602-664), décrit par son disciple dans le Dà Táng Xi Yù Jì (? ??? ? ), le "Rapport du voyage en Occident à l'époque des Grands Tang" en 646 de l'ère chrétienne. Dans ce roman fantastique, le moine rencontre toute une série de monstres prêts à le dévorer pour obtenir l'immortalité car sa chair pure donnerait dit-on 10 000 années de vie à qui la mangerait. Il est aidé par des Shén (? ) "Divinités" , des Xian (? ) "Immortels" , des Pú Sà (? ? ) (Bodhisattva) en sanskrit et des Fó (? ) (Buddha) qui tiennent à protéger son voyage périlleux. Shì Jia Móu Ní (? ??? ) (Sakyamuni), le Bouddha historique, lui envoie la Bodhisattva, Guan Yin (? ? ), la Grande Miséricordieuse, qui lui adjoint pour sa part quatre protecteurs : un singe immortel, sorte de Hanumân indien, jadis auto-proclamé Qí Tian Dà Shèng (? ??? ), "Grand Saint Egal du Ciel" , plus connu sous le nom de Sun Wù Kong (? ?? ), dont le prénom signifie "Conscient de la Vacuité" , un dragon, Lóngwáng Sanjun (? ??? ) "Troisième Fils du Roi-Dragon" , transformé en Bái Lóng Ma (? ?? ), le "Cheval-Dragon Blanc" , qui sert de monture au bonze, un cochon ou sanglier, Zhu Ba Jiè (? ?? ), "Huit Défenses (Interdits Religieux)" ou Wù Néng (? ? ) "Conscient de ses Capacités" qui ne pense qu'à manger et à fonder une famille et enfin un bonze des sables, Sha Hé Shàng (? ?? ) "Moine des Sables" , aussi prénommé Wù Jìng (? ? ) "Conscient de la Pureté" qui ne pense lui qu'à devenir meilleur. Ces quatre personnages fantastiques ont pour mission de protéger le moine San Zàng ; il s'agit pour Sun Wù Kong de s'assagir et de réaliser son potentiel, et pour les deux autres d'effacer les conséquences de leurs erreurs passées qui les ont transformés en Yao Guài (? ? ) "Démons" . Cette mission leur permettra de racheter leurs fautes passées, d'être pardonnés par le Ciel et de devenir à leur tour des Bouddhas ou des Saints du bouddhisme. Ce roman fait partie des quatre livres extraordinaires. On peut entrevoir au travers du récit l'époque Míng (? ? ) dont le système politique et administratif est reproduit dans l'entourage des démons et dans leurs relations, ainsi que le syncrétisme idéologique et religieux, mélange de bouddhisme, taoïsme, et confucianisme. A l'instar des autres romans chinois classiques, le récit accorde une large part aux usages ainsi qu'aux combats militaires. Il met au jour les mécanismes du pouvoir, notamment la façon dont sont distribuées les charges mandarinales aux puissants, afin de s'assurer de leur loyauté et non de sanctionner une compétence particulière. A ce double titre, le ton parfois humoristique fait qu'elle a pu être interprétée comme une satire de la société de l'époque.

07/2012

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Histoire des religions

Les coulisses revisitées du Christianisme. L'Evangile selon Barnabé

Barnabé d'Antioche, dont on sait peu de choses, fut le compagnon de Paul de Tarse, un Juif connu sous le prénom de Saul. Il a rassemblé des textes et des témoignages qui servent de base à ce livre imaginatif, fécond et à la limite du blasphème, tant il convoque des concepts qui mélangent les genres et invite à une réflexion derrière les apparences. Il comporte un ésotérisme ouvert à tous. Barnabé se fête chaque 11 juin. Créatif, l'auteur retrace l'Histoire, reprise sous divers angles dans la Bible. Il s'ingénie, pistes à l'appui, à décrire les personnages idéalisés, réels ou légendaires, "héros" , comme de simples humains, avec leurs qualités, leurs faiblesses et leurs défauts. Il déstabilise. "Les textes" de Barnabé d'Antioche nourrissent les portraits et les "témoignages" de l'ouvrage. Il remet en question les idées reçues, à interpréter. Il s'adresse à tous et en particulier à qui veut ouvrir les yeux et voir la lumière sans être aveuglé. Il concerne donc celles et ceux qui n'ont plus de bandeau. L'histoire narrée se déroule au 1er siècle. Elle plonge le lecteur dans une ambiance spirituelle des judaïsme, paganisme, judaïsme, mithraïsme et christianisme primitif. Nul ne pense plus que le Nouveau Testament a tout révélé. Imaginatif, l'auteur comble le vide avec force surprises. Nul ne peut nier que le christianisme apparaît comme l'outil le plus accessible pour retrouver des traditions perdues. A sa naissance, les contemporains voyaient dans cette hérésie juive un culte ésotérique. L'adepte du premier siècle était un vrai initié. Il se recrutait par cooptation. Il assistait aux cérémonies dans la plus grande discrétion. Il vivait sa foi pour lui-même. La présence, encore tue aujourd'hui, de femmes apôtres confirme le changement total des mentalités. L'auteur nous plonge dans des réalités qui pétillent de fécondité pour qui veut. Points fortsA : Légende biblique - Jésus - Paul de Tarse - Barnabé d'Antioche - Marie-Madeleine - Mithra - Esdras - Judas - Joseph - Cana - Jérusalem - Capharnaüm - Damas - Dieu - Mysticisme - Esotérisme chrétien - Quête de vérité - Imagination- Remise en question - Ouverture d'esprit - Interprétation initiatique - Franc-maçonnerie des hauts grades - Libre arbitre. Communication de l'éditeurA : Il fallait oser et ne pas craindre de blasphémer. Oser revoir et revisiter les textes d'une des religions du Livre sans pour autant lui porter atteinte, ni à elle ni à ses adhérents, mais en provoquant une élévation de l'esprit par la critique, celle qui élargit l'angle de vue de toute personne éclairée, celle qui convoque la lumière et la recherche de la vérité à travers la liberté d'interprétation. Didier De Tavernier l'a fait. Il se sert de son Evangile de Barnabé pour repeindre les personnages bibliques et leur donner une consistance de proximité humaine, lisible et féconde. Il ouvre des portes, celles de la connaissance, de l'Histoire et de l'ésotérisme tout à la fois. L'auteur trace des ponts, titille l'imagination et remet en réflexion des idées reçues. Il imagine des situations inédites et insoupçonnées. Son ouvrage secoue et perturbe. Il postule de ne pas avoir un bandeau sur les yeux, et donc d'avoir pu l'ôter. L'auteurA : Bruxellois, et proche de Rueil et de Nanterre, de famille, Didier De Tavernier a exercé la médecine longuement. Il est passionné d'histoire des religions et d'une grande érudition à portée du grand public. Il aime à faire réfléchir. Comme Alexandre Dumas, quand il retrace la petite histoire de France, De Tavernier, humblement, reprend le procédé, mais au départ de la Bible. Libre-penseur, il examine les textes et les légendes religieuses avec un recul qui impressionne. L'Evangile de Barnabé aurait pu, lors du concile de Nicée, être retenu comme le cinquième aux côtés de Jean, Matthieu, Luc et Marc. Qui sait ? L'imagination peut tout.

05/2024

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Littérature française

Le collier de la reine. Tome 1

Le livre commence par un prologue qui se passe chez le duc de Richelieu alors qu'il reçoit huit convives de renom : le comte de Haga (qui est en fait le roi de Suède sous pseudonyme), le comte de Launay (gouverneur de la Bastille), la comtesse du Barry, La Pérouse, Favras, Condorcet, Cagliostro et Taverney (le seul convive qui ne soit pas un personnage historique). Durant le repas, le comte de Cagliostro prétend posséder un élixir arrêtant le vieillissement, lui permettant ainsi d'être âgé de plusieurs milliers d'années avec un corps de 40 ans. M. de Taverney goute l'élixir et rajeunit aux yeux de tous pendant quelques instants. Puis, à la demande de chacun, sauf Taverney, le comte de Cagliostro prédit les circonstances de leur mort (qui se trouve être leur mort historique connue en dehors du roman). La suite du livre se déroule huit jours plus tard. Mme Jeanne de La Motte de Valois est une jeune jeune comtesse descendante des Valois qui vit dans la pauvreté. Elle fait régulièrement appel à différentes personnes de la cour et cela lui permet de s'en sortir modestement mais personne n'a jamais voulu la recevoir. Un jour la reine Marie-Antoinette vient la voir en se faisant passer pour une dame de charité de la cour. La comtesse lui explique son histoire et présente des parchemins faisant état de sa généalogie. La reine lui conseille de faire valoir ses titres et lui donne une grosse somme d'argent en attendant de lui donner d'autres nouvelles. La reine retourne à Versailles et le lendemain matin elle se voit offrir par le roi un magnifique collier confectionné par les associés joailliers Boehmer et Bossange dont le prix est estimé à un million et demi de livres. La reine refuse le collier disant qu'il vaudrait mieux que cet argent serve à acheter un navire de guerre, car les coffres du roi sont vides. Ce même jour le cardinal Louis de Rohan rend visite à Mme de La Motte à la suite de ses lettres. Le cardinal reconnait une boite en or oubliée par la reine Marie-Antoinette chez Mme de La Motte, mais au lieu de donner l'identité de la reine il garde le secret et offre à la comtesse son soutien et un logement digne. Le cardinal, aimé du roi mais haï de la reine, compte ainsi renouer avec cette dernière par l'intermédiaire de Mme de La Motte sans en avoir l'air. Souhaitant désespérément connaitre l'identité de la dame de charité, Mme de La Motte se rend le lendemain chez le magnétiseur Mesmer. Sur place, la comtesse de La Motte se rend compte que s'y trouvent simultanément la dame de charité accompagnée et protégée par une coiffe, que tout le monde ignore, et un sosie de la dame de charité, vulgaire, en pleine séance de magnétisme, que les badauds prennent pour la véritable reine Marie-Antoinette. La comtesse comprend ainsi que c'est la reine sous la coiffe et la convainc de sortir d'urgence de chez le magnétiseur. La reine lui donne rendez-vous le lendemain à Versailles pour avoir les explications de son comportement. L'intrigant comte de Cagliostro a vu aussi le sosie de la reine chez Mesmer, il va la voir le jour même pour qu'elle entre à son service contre bon argent en tout bien tout honneur, sans lui donner plus de précision. Le sosie s'appelle Oliva et ne sait pas qu'elle ressemble à la reine. Oliva accepte le marché et accompagne Cagliostro le soir même au bal de l'Opéra, masquée derrière un loup. Cagliostro fait exprès de dévoiler furtivement le visage d'Oliva devant quelques gens de la cour médusés, croyant voir la reine, y compris par Mme de La Motte et par le cardinal de Rohan qui accompagnait la comtesse au bal ce soir-là.

02/2023

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Littérature française

Le collier de la reine. Tome 2

Le livre commence par un prologue qui se passe chez le duc de Richelieu alors qu'il reçoit huit convives de renom : le comte de Haga (qui est en fait le roi de Suède sous pseudonyme), le comte de Launay (gouverneur de la Bastille), la comtesse du Barry, La Pérouse, Favras, Condorcet, Cagliostro et Taverney (le seul convive qui ne soit pas un personnage historique). Durant le repas, le comte de Cagliostro prétend posséder un élixir arrêtant le vieillissement, lui permettant ainsi d'être âgé de plusieurs milliers d'années avec un corps de 40 ans. M. de Taverney goute l'élixir et rajeunit aux yeux de tous pendant quelques instants. Puis, à la demande de chacun, sauf Taverney, le comte de Cagliostro prédit les circonstances de leur mort (qui se trouve être leur mort historique connue en dehors du roman). La suite du livre se déroule huit jours plus tard. Mme Jeanne de La Motte de Valois est une jeune jeune comtesse descendante des Valois qui vit dans la pauvreté. Elle fait régulièrement appel à différentes personnes de la cour et cela lui permet de s'en sortir modestement mais personne n'a jamais voulu la recevoir. Un jour la reine Marie-Antoinette vient la voir en se faisant passer pour une dame de charité de la cour. La comtesse lui explique son histoire et présente des parchemins faisant état de sa généalogie. La reine lui conseille de faire valoir ses titres et lui donne une grosse somme d'argent en attendant de lui donner d'autres nouvelles. La reine retourne à Versailles et le lendemain matin elle se voit offrir par le roi un magnifique collier confectionné par les associés joailliers Boehmer et Bossange dont le prix est estimé à un million et demi de livres. La reine refuse le collier disant qu'il vaudrait mieux que cet argent serve à acheter un navire de guerre, car les coffres du roi sont vides. Ce même jour le cardinal Louis de Rohan rend visite à Mme de La Motte à la suite de ses lettres. Le cardinal reconnait une boite en or oubliée par la reine Marie-Antoinette chez Mme de La Motte, mais au lieu de donner l'identité de la reine il garde le secret et offre à la comtesse son soutien et un logement digne. Le cardinal, aimé du roi mais haï de la reine, compte ainsi renouer avec cette dernière par l'intermédiaire de Mme de La Motte sans en avoir l'air. Souhaitant désespérément connaitre l'identité de la dame de charité, Mme de La Motte se rend le lendemain chez le magnétiseur Mesmer. Sur place, la comtesse de La Motte se rend compte que s'y trouvent simultanément la dame de charité accompagnée et protégée par une coiffe, que tout le monde ignore, et un sosie de la dame de charité, vulgaire, en pleine séance de magnétisme, que les badauds prennent pour la véritable reine Marie-Antoinette. La comtesse comprend ainsi que c'est la reine sous la coiffe et la convainc de sortir d'urgence de chez le magnétiseur. La reine lui donne rendez-vous le lendemain à Versailles pour avoir les explications de son comportement. L'intrigant comte de Cagliostro a vu aussi le sosie de la reine chez Mesmer, il va la voir le jour même pour qu'elle entre à son service contre bon argent en tout bien tout honneur, sans lui donner plus de précision. Le sosie s'appelle Oliva et ne sait pas qu'elle ressemble à la reine. Oliva accepte le marché et accompagne Cagliostro le soir même au bal de l'Opéra, masquée derrière un loup. Cagliostro fait exprès de dévoiler furtivement le visage d'Oliva devant quelques gens de la cour médusés, croyant voir la reine, y compris par Mme de La Motte et par le cardinal de Rohan qui accompagnait la comtesse au bal ce soir-là.

02/2023

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Littérature française

Dans l'ombre de la lumière

Dans l’ombre se tient Elissa dont le prénom (équivalent phénicien de Didon) semblait prédestiné : comme l’héroïne de Virgile, elle a été abandonnée par l’homme qu’elle aimait. Un quart de siècle plus tôt, à Carthage où désormais elle vit, elle a rencontré ce jeune homme féru de rhétorique : Augustinus. Il n’était pas encore l’auteur de très fameux sermons, ni adepte de la religion bientôt officielle : le christianisme. Tous deux pratiquaient la foi manichéenne, favorisant, dans leur hygiène de vie et leur conduite, la victoire de la lumière sur l’obscurité. Très vite Elissa lui a donné un fils, Adeodatus. Puis elle a partagé l’existence quotidienne d’Augustinus, ses débuts dans sa carrière. Elle l’a suivi à Thagaste, a connu sa mère, Monnica, catholique qui tenait le manichéisme pour une hérésie. Ce fut ensuite le long séjour en Italie, où la mère a fini par les rejoindre. Augustinus semble alors traverser une période d’interrogation profonde. Brusquement, il annonce à Elissa son projet de mariage avec une jeune patricienne. Quand Elissa prend la parole, aux premières pages de ce livre, presque douze ans après sa “répudiation”, elle est revenue vivre chez sa soeur et son beau-frère, potier à Carthage. Adeodatus est mort à la fin de l’adolescence, loin d’elle. Partout le manichéisme (auquel elle est restée fidèle) ou les dévotions aux dieux anciens (phéniciens, carthaginois) sont persécutés. Elissa s’est liée d’amitié avec un couple dont le mari infirme, Silvanus, a pour métier de copier sur des parchemins les discours de rhéteurs, d’avocats, ou de l’évêque de Carthage. Par Silvanus et son épouse Victoria, elle apprend le passage prochain à Carthage du nouvel évêque d’Hippo Regius, le très réputé Augustinus. Claude Pujade-Renaud, avec l’habileté qu’on lui connaît, s’attache à subjectiver, par la voix d’un témoin “privilégié”, ce que l’Histoire a pu passer sous silence. Empathie et documentation précise ont été nécessaires à l’élaboration de ce livre qui ne se veut ni roman historique ni pure improvisation fictionnelle : Elissa a bel et bien existé. Sur le mystère que constitue la vie de cette femme après la “rupture”, la romancière déploie toutes les variations que suggère la polysémie du titre. De celui qui a accueilli la révélation de “la lumière divine”, Elissa incarne la part d’ombre. Mais par sa fidélité et sa constance amoureuse elle est à bien des égards, si ignorée qu’elle soit, plus lumineuse que l’homme qui, en quelque sorte sous ses yeux, va rédiger ses Confessions. Par l’entremise du copiste Silvanus, qui ne sait rien de son passé, elle grappille en effet tout ce qu’elle peut apprendre au sujet de cette oeuvre en cours, devenant pour ainsi dire une de ses premières et plus concernées lectrices. Le roman les rend donc indissociables, et sans leur inventer d’improbables retrouvailles, il réfléchit une vie dans et réciproquement par l’autre. Il s’agit bien sûr aussi, pour la romancière comme pour son héroïne, de démêler la trame des motivations (ambition, stratégie, carriérisme) et des influences (la mainmise de la mère sur le destin d’Augustinus) dans un contexte historique qui est tout sauf religieusement neutre. Le roman se construit entre les lignes des mémoires augustiniennes, accompagne les grandes étapes de l’oeuvre du prédicateur sur fond de durcissement de l’intolérance, et aussi de menaces multiples : la vie d’Elissa se poursuit au-delà de la chute de Rome, alors qu’elle-même a accueilli chez elle deux réfugiées, et que le futur saint Augustin prononce son célèbre sermon. Une fois de plus, guettant les moindres traces, interprétant les silences ou les aveux à demi-mots, pressentant les non-dits, déchiffrant le subtil pouvoir du lien maternel, évoquant le corporel, les habitudes, le comportement intime, Claude Pujade-Renaud parvient à élucider ce que seules les femmes (amantes, épouses ou mères) peuvent nous apprendre de ce qu’a négligé l’historiographie des “chers disparus”.

01/2013

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Littérature française

Elle, Adrienne

Et d'abord, Elle, Adrienne, qui est-ce ? Vivant mystère qui se donne, se reprend à travers ses vérités et ses mensonges, l'homme qui l'a aimée, le capitaine Ulric Muhlen, se le demandera tout au long de sa vie, tout au long de ce livre. Derrière ses aveux successifs et contradictoires, quelle enfance cache-t-elle, quels secrets ? Comment est-elle devenue cette femme d'exception qui a fait de son seul prénom une griffe d'élégance et de beauté, quels troubles liens l'attachent à l'énigmatique Licia, quelle a été son existence avant que ne la rencontre Ulric, jeune aristocrate originaire de Bohême, que le hasard des événements et la guerre ont transformé en officier de l'armée allemande d'occupation, à Paris ? L'amour se nourrit de toutes les incertitudes, y compris celles du coeur, et c'est peut-être parce qu'il la connaît de moins en moins bien à mesure qu'il l'aime davantage qu'Ulric ressent pour Adrienne l'obscure, la violente, Adrienne la changeante, l'imprévisible, une de ces passions qui marquent un homme pour toujours. Issu de ces grandes tribus nobles de l'Europe Centrale où seuls comptaient les immenses domaines, la chasse, les forêts, la caste et les chevaux, où l'on vivait encore, à la veille de la guerre, dans le faste désuet de l'ancienne monarchie austro-hongroise, où la politique, les intérêts et le Gotha se confondaient dans une étrange arithmétique de cousinage et de tradition qui ne respectait guère des frontières plus récentes que les familles, Ulric arrive d'un autre univers dans le Paris chuchoteur, encore frivole mais inquiet, des années 40. Tandis que s'agitent autour d'eux les petits comploteurs et que se préparent au loin les grands bouleversements du monde, qui les sépareront, le jeune officier et elle, Adrienne, bravent les préjugés, parce qu'ils s'aiment. Pendant ce temps, seul à Marseille où l'a conduit l'exode, un adolescent français rêve aussi de cette femme qui le fascine ; il s'appelle Serge et il est son neveu. Livré à lui-même, il fait là-bas son apprentissage d'homme, et c'est Miguel, un républicain espagnol en exil, qui lui révélera l'enthousiasme de l'engagement, l'idéal de la résistance, les combats, l'héroïsme quotidien, puis la mort, simple et presque facile, comme un dernier don de soi. Histoire parallèle de trois destins qu'emportent le fracas et les cruautés de la guerre, ce roman n'est pas seulement l'aventure d'une passion et la découverte d'une cause : on y trouve aussi, et surtout, foisonnant, fidèle, minutieux, singulier, et d'une extraordinaire richesse d'expérience et d'évocation, le portrait d'une Europe qui s'écroule en mille morceaux. Avec le père d'Ulric, le Comte Norbert, qui finira ses jours dans la Vienne divisée de l'après-guerre, c'est toute une société qui disparaît, un art de vivre, un ton où le détachement a l'élégance du tragique. Avec son frère Matyas, qui fondera les maquis de Slovaquie, c'est un ordre nouveau qui naît de l'ancien, une forme neuve de l'espoir, et le même amour, tenace, d'une patrie déchirée. Avec Miguel, c'est la violence exaltante des luttes clandestines, l'irruption de l'Histoire dans le train des jours, le sabordage de la flotte à Toulon, la révolte et la libération de Marseille en 1944 et là aussi, peut-être l'aube, tôt couchée, d'une grande espérance. Construit comme un constant contrepoint qui entremêle, autour d'Adrienne, le sort d'Ulric et celui de Serge, le livre d'Edmonde Charles-Roux nous propose une symphonie d'un lyrisme exceptionnel : l'inoubliable mélodie d'un chant d'amour s'y détache sur l'ample accompagnement d'une musique de combats, de tumultes, et de passions. On y retrouve, approfondi, magnifié, le superbe talent de l'auteur d'Oublier Palerme, qui sera désormais plus encore peut-être celui d'Elle, Adrienne.

05/1971