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Macha Ravine

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Sciences politiques

Israêl et la France

En perspicace observateur du chaos actuel de la France, Michaël Bar-Zvi montre comment la relation de ce pays avec Israël et le sionisme s´avère au fond un rendez-vous manqué. Les origines de ce hiatus remontent aux paradoxes de la Révolution française, qui prétendit «tout refuser aux Juifs comme nation, et tout leur accorder comme individus», selon le député Clermont-Tonnerre en 1789. Il se creuse donc et se révèle avec l'affaire Dreyfus, quand Herzl, après avoir assisté à la dégradation, écrit les textes les plus marquants de son Journal et donne l´élan à un nouvel Etat des Juifs. Si les plus authentiques dreyfusards furent bien le patriote Péguy - «toute la mystique d´Israël est qu´Israël poursuive dans le monde sa retentissante et douloureuse mission» - et son très cher ami le sioniste Bernard Lazare - le malentendu s´est étendu malgré cela avec ce que Simon Epstein a appelé le paradoxe français de l´entre-deux guerres et les errements de l'antisémitisme (de droite et de gauche) jusqu´à nos jours qui ont méjuger l´histoire du peuple juif. Ainsi le théoricien politique catholique et nationaliste Pierre Boutang demeura bien isolé lorsqu´il renversa radicalement sa position à l´égard d´Israël et demandait que la France travaille vraiment à «rendre ce fait énorme et mystérieux du retour des Juifs, compatible avec les autres traditions et les autres droits sacrés par l´histoire». Ainsi la pensée juive française, notamment celle d´Emmanuel Levinas, André Neher et Manitou n'aura finalement guère d'impact en Israël. Pourtant la relation entre la France et le peuple juif fut ancienne et souvent passionnelle : c´est le pays de Rachi, des kabbalistes provençaux, des Juifs du Pape à Avignon et dans le Comtat Venaissin, le point de contact entre ashkénazes et séfarades, mais c´est aussi le pays de Montaigne, Pascal, Racine, Bonald, Joseph de Maistre, et bien sûr de ce «précurseur du sionisme politique» - Napoléon Bonaparte. Mais la dégradation progressive de cette relation à travers la politique coloniale de la France au Proche-Orient après la première guerre mondiale, puis les problèmes et les conséquences de la décolonisation après la seconde ont conduit à la situation chaotique de la France (vue d'Israël) aujourd´hui. Israël montre la nécessité pour une nation moderne de se rattacher à ses rites ancestraux pour exister et se projeter dans l’avenir , la France partage avec le nouvel/vieil Etat la singularité d´une ambition universelle, mais l'élection reste concept problématique.

10/2014

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Littérature française

Warrnambool ou Rien

Tout commence avec Vassili. Vassili, c'est un prophète, le petit nouveau du 21e siècle, celui qui fera voler les papillons dans des arcs-en-ciel en argent massif. Mais ça, c'était avant qu'ils n'essayent de lui couper ses ailes à lui, qu'ils n'y parviennent pas vraiment et que par dépit, ils ne finissent par les lui bourrer de plomb. Depuis, cloué au sol, il fait ce qu'il peut pour ne plus se rappeler qu'il vient du royaume des cieux. Il s'enterre dans la fange des bas quartiers pour oublier. Il se déguise si bien qu'il s'en retrouve prisonnier, de ce marasme, englué comme une mouette prise dans le pétrole d'un paquebot touché/coulé. Vassili a bien une soeur, Yeva, qui tente de l'aider mais il la déteste si amèrement, avec tant d'acidité, que tous les ponts qu'elle essaye de construire sont corrodés et finissent pas disparaître dans les tourbillons de sa vie. De toute manière, Yeva, elle n'est plus vraiment là. Ca fait tellement longtemps qu'elle est morte et c'est d'ailleurs précisément à ce moment-là que la vie de Vassili a si bien dérapé. Ensuite il y a Gabriel. Lui non plus n'a pas eu de chance. Une enfance dorée, mais ça ne compte pas vraiment quant l'or sert à forger les barreaux d'une cage minuscule plutôt qu'à acheter des balançoires et des tourniquets. Entre des parents absents et des parents qui ont pourtant tant à dire sur la façon dont il devrait mener sa vie, il tente de s'en sortir, de tracer sa propre voie. Puis Ivy, sa soeur, se rajoute à l'équation et tous ses calculs tombent à l'eau. Il ne sait pas trop quoi en faire, de cette soeur dont il découvre l'existence alors qu'il avait enfin trouvé une certaine quiétude. Elle bouscule ses habitudes, elle l'entraine sur les routes à la poursuite de mirages. Elle finit par ramener leur mère dans leur vie à tous le deux. Cette mère dont l'indifférence est à la racine de leur mal-être. Alors c'est à trois qu'ils reprennent cette folle course vers un endroit qui leur permettrait de tout oublier et de recommencer à zéro. Enfin, Arianne arrive. Arianne, qu'une bonne grippe entraîne dans cette aventure. Arianne sans qui rien ne serait possible. Arianne qui est la plus humaine, la plus sage d'entre eux. Et pourtant elle aussi, elle rentre dans la course et se joint aux autres

09/2016

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Sciences de la terre et de la

Arctica. Volume 2, Tchoukotka 1990, de Lénine à la Pérestroïka

Ce volume, second de la série Arctica consacrée aux travaux de recherche de Jean Malaurie, se propose de réfléchir sur l'histoire et les conséquences de la mise en oeuvre d'une politique d'autonomie des peuples autochtones en Sibérie du Nord, depuis Lénine et Staline jusqu'à la Pérestroïka de Mikhaïl Gorbatchev. Ce volume, second de la série Arctica consacrée aux travaux de recherche de Jean Malaurie, se propose de réfléchir sur l'histoire et les conséquences de la mise en oeuvre d'une politique d'autonomie des peuples autochtones en Sibérie du Nord, depuis Lénine et Staline jusqu'à la Pérestroïka de Mikhaïl Gorbatchev. Il s'appuie sur les travaux de la mission historique Tchoukotka 1990 conduite sous la direction scientifique de Jean Malaurie, première expédition franco-soviétique entreprise dans ce berceau de la civilisation esquimaude. Est ainsi dressé un état objectif de la situation en Tchoukotka en 1990, à la veille de la dissolution de l'Union soviétique, grâce à sept rapports d'expédition inédits - conditions sanitaires, diagnostic économique, bilan éducatif et psychologique (45 tests de Rorschach, Machover et Düss), politique culturelle et artistique - enrichis de compléments de recherche et d'articles thématiques : histoire, archéologie, mythologie. Le chamanisme fait l'objet d'une attention particulière avec l'exploration du site majeur de l'Allée des baleines, véritable Stonehenge sibérien du XIVe siècle. L'Académie polaire d'Etat à Saint-Pétersbourg, unique institution visant à favoriser l'émergence d'élites boréales, est la conclusion de cette expédition. Appuyé par les présidents Boris Eltsine et Jacques Chirac, Jean Malaurie l'a fondée et en est le président d'honneur à vie. La dernière partie de cet ouvrage en retrace l'évolution, de sa genèse à nos jours, avec une nouvelle étape en cours : la création à Saint-Pétersbourg du Centre arctique franco-russe Arthur Tchilingarov - Jean Malaurie. La Sibérie du Nord, depuis la fin de la Pérestroïka, vit une crise profonde. La culture autochtone en Tchoukotka est menacée de disparition : dislocation des structures sociales, perte de la langue, alcoolisme, violence. A ce titre, cet ouvrage collectif, qui rassemble trente-huit auteurs français, russes, belges et américains à travers cinquante-neuf articles (inédits et rééditions), constitue un chapitre essentiel pour comprendre ce qu'était l'Union soviétique, sa volonté et sa politique d'autonomie autochtone. La défense des intérêts sacrés des peuples racine est un enjeu contemporain pour le peuple russe, comme pour l'ensemble de l'humanité.

02/2019

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Théâtre

La télécommande

En 2014, l'année où la guerre civile en Syrie est à son apogée, un groupe révolutionnaire s'emparait d'Avicenne, l'hôpital psychiatrique dans la banlieue proche de Damas. Deux mondes entraient alors en collision. Celui des habitants de cet "asile", l'excédent qui ne sert à rien, les décombres d'une société ultra violente verrouillée par les tabous politiques et confessionnels, et animée par la corruption. Et celui des rebelles arrivant en libérateurs, avec toute la certitude et la cruauté indispensables pour mener une guerre. Cette rencontre sera tout à fait explosive. Elle fera voler en éclats notre vision binaire de cette réalité indicible, elle nous fera tenir par la main la racine épineuse du mal syrien et elle nous fera rire de douleur. Pour cette pièce, les auteurs se sont inspirés d'un fait divers dans le feuilleton sanglant de la guerre civile de leur pays d'origine. Dans son avant-scène, Abdulrahman Khallouf rappelle le contexte : "l'événement se situe en 2014 lorsqu'un groupe révolutionnaire réussit à s'emparer de l'hôpital psychiatrique qui se trouve dans une banlieue proche de Damas. Ce jour-là, toute l'équipe médicale et le service de sécurité prennent la fuite, laissant les résidants de l'hôpital Avicenne à leur triste sort. Les rebelles prennent alors le contrôle de l'hôpital pendant quelques heures avant que le régime n'envoie une division de l'armée syrienne régulière et ne récupère le bâtiment." Ce sont ces quelques heures que le dramaturge Abdulrahman a souhaité faire vivre sur scène. Pour l'accompagner dans l'écriture de la pièce, il a fait appel à son frère, Najdat, ce dernier ayant travaillé auparavant en tant que psychiatre dans ce même hôpital pendant sept ans. Les deux frères ont collaboré étroitement pour la construction des personnages et celle de la trame dramatique de l'action, et pour une cohérence politique, psychologique et sociale de l'ensemble. Cette coécriture, c'est aussi une façon pour eux de "réécrire l'histoire de leur pays et d'interroger la réalité immuable de la guerre", ils tentent d'y reproduire la vie. C'est une pièce tragiquement drôle. Tout y est absurde, la guerre pourtant bien réelle, le contexte surréaliste d'un hôpital psychiatrique abandonné aux mains des rebelles en 2014, des patients souffrants de maladies chroniques et d'autres internés de force pour sauver l'honneur des familles, jusqu'au dénouement de la pièce. "La télécommande" est un texte de théâtre d'Abdulrahman et Najdat Khallouf publié en avril 2017 dans la collection Nyx, avec le soutien du CNL.

04/2018

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Gestion

Les atouts en Chine du savoir-faire français : sports, loisirs, environnement

La transformation en cours de l'économie et de la société chinoises modifie les perspectives d'activité qu'y trouvaient les PME. Si hier encore la Chine pouvait se présenter comme une aubaine pour leur développement, il leur faut à présent considérer que c'est un peu l'inverse : ce sont les Chinois qui font en somme leur marché parmi les entreprises susceptibles de répondre à leurs besoins, et ce dans le monde entier en commençant par la Chine elle-même, qui en fourmille. Cette inversion en cours (elle prendra encore des années, mais la tendance est là) de l'avantage comparatif, oblige les PME désireuses de poursuivre ou d'accentuer leur participation à l'essor de la Chine à devenir aussi chinoises qu'il se peut, c'est-à-dire à se pénétrer d'une bonne intelligence des besoins de ce pays. On n'y réussit plus sans y avoir un peu pris racine. Une seconde évolution se dessine. Le progrès engrangé par la Chine se traduit notamment par l'émergence d'une ample classe moyenne, moins riche encore mais plus nombreuse que celle de l'Europe entière. Tous ces gens jouissent désormais des principales sécurités - le vivre et le couvert -, leur revenu semble durablement voué à s'élever régulièrement, leur épargne peut se relâcher un peu, et ils disposent déjà d'une gamme de biens matériels gratifiants, du frigidaire à la voiture souvent. Beaucoup ont déjà voyagé. Mais leur vie dans les mégalopoles peut commencer à leur peser et éveiller des besoins d'évasion. Leur désir se porte à présent vers des agréments de la vie, et notamment ceux qui profitent au bien être personnel : sport, loisir, détente, etc. Comme la Chine ne trouve pas grand-chose sans son long patrimoine historique pour répondre à cette attente, elle se tourne avec pragmatisme vers les champions en la matière que sont réputés être les Français. Ainsi s'ouvre pour le savoir-faire français en matière de ski, d'équitation, de nautisme, de fitness, de camping, etc. un des domaines d'activité promis à la plus rapide expansion dans la Chine en devenir... Pourvu du moins que les leaders qui s'avanceront pour y réussir aient à l'esprit le premier point ci-dessus. L'objet des cinquièmes rencontres de la Rochelle sur PME et Chine était, le 5 octobre dernier, de partager expériences et diagnostics sur cette nouvelle aile marchante de l'émergence chinoise. Le présent opuscule en tire une brève synthèse.

01/2019

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Esotérisme

Le roi du monde et L'ésotérisme de Dante et La grande Triade

On peut déjà comprendre que le "Roi du Monde" doit avoir une fonction essentiellement ordonnatrice et régulatrice (et l'on remarquera que ce n'est pas sans raison que ce dernier mot a la même racine que " rex " et " regere "), fonction pouvant se résumer dans un mot comme celui d' "équilibre" ou d' "harmonie" : ce que nous entendons par là, c'est le reflet, dans le monde manifesté, de l'immutabilité du Principe suprême. Par les mêmes considérations, le "Roi du Monde" a pour attributs fondamentaux la "Justice" et la "Paix" , qui ne sont que les formes revêtues plus spécialement par cet équilibre et cette harmonie dans le "monde de l'homme" . C'est là encore un point de la plus grande importance ; et, outre sa portée générale, nous le signalons à ceux qui se laissent aller à certaines craintes chimériques. Les anciens initiés participaient indistinctement à tous les cultes extérieurs, suivant les coutumes établies dans les divers pays où ils se trouvaient ; et c'est aussi parce qu'il voyait cette unité fondamentale, et non par l'effet d'un "syncrétisme" superficiel, que Dante a employé indifféremment, selon les cas, un langage emprunté soit au christianisme, soit à l'antiquité-gréco romaine. La métaphysique pure n'est ni païenne ni chrétienne, elle est universelle. Il est de l'essence même du symbolisme initiatique de ne pouvoir se réduire à des formules plus ou moins étroitement systématiques, comme celles où se complaît la philosophie profane. Le rôle des symboles est d'être le support de conceptions dont les possibilités d'extension sont véritablement illimitées, et toute expression n'est elle-même qu'un symbole. Il faut donc toujours réserver la part de l'inexprimable, qui est même, dans l'ordre de la métaphysique pure, ce qui importe le plus. Beaucoup comprendront sans doute, par le seul titre de cette étude, qu'elle se rapporte surtout au symbolisme de la tradition extrême-orientale, car on sait assez généralement le rôle que joue dans celle-ci le ternaire formé par les termes "Ciel, Terre, Homme" (Tien-ti-jen). C'est ce ternaire que l'on s'est habitué à désigner plus particulièrement par le nom de "Triade" , même si l'on n'en comprend pas toujours exactement le sens et la portée, que nous nous attacherons précisément à expliquer ici, en signalant d'ailleurs aussi les correspondances qui se trouvent à cet égard dans d'autres formes traditionnelles. Nous y avons déjà consacré un chapitre dans une autre étude, mais le sujet mérite d'être traité avec plus de développements.

03/2021

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Pléiades

MEMOIRES. Tome 8, 1721-1723, Additions au journal de Dangeau

Avec la parution du tome VIII des Mémoires de Saint-Simon, cette édition est complète. Elle offre le texte intégral des Mémoires sur plus de huit mille pages et sur deux mille, réparties dans chaque volume, les additions au Journal de Dangeau ; l’appareil critique, aussi nécessaire pour la langue que pour l’histoire, occupe une place importante dans chaque tome. Le dernier volume contient, outre les six cents dernières page s du texte proprement dit, le reliquat des additions au Journal de Dangeau, une note bibliographique, un index général des Mémoires, une table alphabétique des appendices et un tableau de concordance entre la présente édition et les précédentes. Proust disait qu’ «une tragédie de Racine, un volume des Mémoires de Saint-Simon ressemblent à de belles choses qui ne se font plus». Au vrai, de même que la langue du petit duc est riche de formes abolies, ses Mémoires sont composés de vestiges d’usages et de façons de sentir qui n’existent plus et à quoi rien de ce qui aujourd’hui existe ne ressemble. Il n’est guère aisé de rendre compte en une définition de tous les aspects de ce livre. Porte-t-il témoignage sur son auteur ? Sur l’Histoire ? Contre l’Histoire peut-être ? Quoi qu’il en soit, il est assurément un fabuleux spectacle, offert par l’auteur à lui-même et, bien plus tard, aux autres : il est le spectacle noir et or du «néant du monde». Qu’on lise, pour s’en assurer, les phrases ultimes de l’ouvre, où apparaît une dernière fois le motif de l’avilissement de toutes choses, alors même que vient d’être atteint le terme jusqu’auquel l’écrivain s’était proposé de conduire son ouvrage : «On est charmé des gens droits et vrais ; on est irrité contre les fripons dont les cours fourmillent ; on l’est plus encore contre ceux dont on a reçu du mal. Le stoïque est une belle et noble chimère. Je ne me pique donc pas d’impartialité. Je le ferais vainement. Comme je n’en verrai rien, peu m’importe ; mais si ces Mémoires voient jamais le jour, je ne doute pas qu’ils n’excitent une prodigieuse révolte. [...] comme, au temps où j’ai écrit, surtout vers la fin, tout tournait à la décadence, à la confusion, au chaos, qui depuis n’a fait que croître, et que ces Mémoires ne respirent qu’ordre, règle, vérité, principes certains, et montrant à découvert tout ce qui y est contraire, qui règne de plus en plus avec le plus ignorant, mais le plus entier empire, la convulsion doit être générale contre ce miroir de vérité.»

01/1988

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Actualité et médias

SOS Méditerranée. L'odyssée de l'Aquarius

Depuis le 26 février 2016 l'Aquarius sillonne la Méditerranée pour sauver du naufrage et de la noyade les milliers de réfugiés qui fuient "l'enfer libyen" dans l'espoir de rejoindre l'Europe via la Sicile et le sud de l'Italie. Une traversée périlleuse à bord de canots pneumatiques ou de barcasses surchargés qui a conduit à la mort 50  ; 000 migrants en une quinzaine d'années, dont 5  ; 143 en 2016, 3  ; 119 en 2017 et déjà plus de 200 au cours du seul mois de janvier2018... Sans l'intervention du navire affrété par l'association SOS méditerranée cet effroyable bilan serait bien plus lourd. En 22 mois l'équipage de l'Aquarius a en effet porté secours à près de 27  ; 000 personnes en multipliant les missions. Plus de 150 depuis que le "bateau- citoyen" a quitté les quais de Marseille  ;! Un formidable résultat qui ne fait que limiter les conséquences d'une tragédie inédite sur la mer la plus mythique de la planète. Il atteste malgré tout que la résignation, l'indifférence ou la fatalité peuvent être combattues. C'est cette conviction qui poussa à l'action les deux fondateurs de SOS Méditerranée, le capitaine de marine marchande Klaus Vogel et la responsable de programmes humanitaires Sophie Beau. Leur indignation et leur détermination animent désormais tous les bénévoles qui ont rallié "le pavillon d'assistance" de l'association européenne. Cet ouvrage invite à partager leur voyage au bout de la solidarité. Un "arrêt sur images" impressionnant et bouleversant à la fois. Autant de moments de veille, de tension, d'angoisse, de courage, de gravité, de soulagement enfin saisis par les photographes qui embarquent sur l'Aquarius et illustrent, jour après jour, l'engagement total des équipes de sauveteurs qu'ils soient membres de "SOS" ou des équipes médicales. Leurs clichés renforcent aussi les témoignages poignants des hommes, des femmes et des enfants, venus du Soudan, d'Erythrée, d'Ethiopie, du Nigeria, du Mali ou d'autres pays devenus "invivables". Nouveaux damnés ils ont cheminé péniblement sur les routes de l'exil, ont enduré mille souffrances, ont été trop souvent exploités, torturés et violentés en Libye avant de monter, contre rançon, sur les radeaux de la dernière chance. Si beaucoup de ces réfugiés restent mutiques, traumatisés au-delà du racontable, leur regard, leur visage, leur attitude sur le pont de L'Aquarius en disent long sur leurs tourments qui ne disparaîtront jamais totalement à la vue des côtes européennes. Mais après leur sauvetage providentiel cette navigation de trois ou quatre jours sur une Méditerranée devenue plus rassurante a ravivé en eux le souffle de l'espérance...

07/2018

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Théâtre

La Dame de chez Maxim

Petypon, chirurgien respectable, habitant un quartier bourgeois de Paris, se réveille sous un canapé, avec la gueule de bois mais sans aucun souvenir de ce qui l’a causée. Son ami Mongicourt, qui le réveille, lui apprend qu’ils ont été boire un verre chez Maxim, restaurant à la mode mais, qu’après le départ de Mongicourt, Petypon a dû se laisser entraîner à quelque excès de boisson. Bientôt l’on découvre que la Môme Crevette, danseuse du Moulin Rouge, a fini la nuit dans son lit. Or, Petypon est marié et doit absolument empêcher sa femme Gabrielle de découvrir cette entorse à la fidélité conjugale… La Dame de chez Maxim serait « Le Soulier de satin du vaudeville ». Elle l’est, d’apparence, par sa longueur, par l’importance quantitative de ses personnages (vingt-neuf rôles sans compter la figuration), par le nombre de fils d’intrigue qui s’entrecroisent, par la richesse visuelle de ses jeux scéniques, par l’originalité de sa facture (rythme chorégraphique, notamment de l’acte II, dû à l’intervention d’une actrice d’opérette, dansant et chantant), par la caractérisation nettement individualisée de ses premiers rôles formant un quatuor (le docteur Petypon, sa femme Gabrielle, la Môme, le Général), par son aptitude à évoquer des mondes multiples (le Paris bourgeois du couple Petypon, le Paris interlope de la Môme, le milieu militaire avec le général et Corignon, de surcroît ancien amant de la Môme, la province avec ses cérémonies désuètes, ses notables et ses élégantes ridicules), par le souffle et l’allégresse qui l’emportent et ont fait de la pièce une sorte de représentant du « théâtre total », et la plus fêtée de toutes les oeuvres de Feydeau. Sans doute. Mais la pièce ne serait-elle pas aussi, révérence parler, la « Bérénice du Boulevard » ? Ne faudrait-il pas surtout prendre garde au défi que s’est lancé Feydeau et qui le rapproche de Racine ? Comme dans Bérénice, toute l’invention consiste ici, à (presque) « faire quelque chose de rien » et à faire reposer le dynamisme de l’action sur un minimum de « matière ». Feydeau a décidé (sans le dire) que le quiproquo initial, la Môme prise pour Mme Petypon, serait le tout de la pièce. Et ce, dès le titre, car Chez Maxim, bien loin d’être le restaurant chic et snob qu’il est devenu, est en 1900 un lieu interlope à la société mêlée, et la dame n’en est pas une, mais une des lionnes du demi-monde qui venaient là pour plumer les bourgeois en goguette. Le quiproquo, donc, serait le ressort unique et indéfini : la pièce parvient à son terme sans que l’entière vérité soit jamais révélée à la principale intéressée, Gabrielle Petypon. C’est ainsi que s’est construit ce chef-d’oeuvre de Feydeau.

11/2011

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Littérature française

De Quel Amour blessé...

4 e de couverture L'amour est là. Un bonheur qui paraît neuf et simple pour Ariane. Mais Laurent parviendra-t-il à se laisser prendre ? Son esprit est omniprésent dans l'ombre de cette autre qui s'impose encore. Cette autre, c'est Elise, sa blessure. Dans ce roman, Ariane et Elise se superposent et se confondent en une écriture ciselée avec la précision d'un orfèvre. En toile de fond, la campagne romaine, de Florence à Venise, de Trieste à Vérone. Antoine d'Ormesson, compositeur et cinéaste, conjugue ici ses talents pour nous plonger au tréfonds de l'âme humaine. A propos du livre : "Ariane, ma soeur, de quel amour blessée Vous mourûtes aux bords où vous fûtes laissée ! " Le célèbre vers de Racine, dans Phèdre, annonce déjà la couleur des sentiments de ce récit psychologique. Le thème de l'amour blessé, conjugué cette fois au masculin, sous-tend ce récit comme un leitmotiv : celui de la blessure, personnalisée ici par Elise. On la croyait cicatrisée, insignifiante, mais cette blessure se rouvre au fil des souvenirs. Fugace, légère, elle enfle et devient, lancinante, douloureuse... Peu à peu insupportable, obsédante. Les sentiments, comme les pensées les plus intimes de l'être, sont esquissés, analysés, ciselés avec une grande sagacité. Alors que tout était serein au départ, voici que trois êtres - Ariane, Elise, Laurent - entrent en lice, se confondent et se déchirent dans l'esprit du narrateur. (...) "Plus Laurent y songeait, plus il lui paraissait que ces pèlerinages du souvenir prenaient l'allure d'un baume que l'on met sur une blessure et qui avive la dou¬leur. Mais Ariane était là. Il attendait d'elle l'apaisement. Il aurait voulu l'aimer. Il n'y parvenait pas". Antoine d'Ormesson nous mène dans les profondeurs et les replis de l'âme humaine sans détours et avec beaucoup d'élégance. Son écriture, subtile et musicale est celle du compositeur et du réalisateur de films. L'émotion et la réminiscence sont suscitées par de beaux plans sur la campagne romaine et les trésors de ses villes, où le regard se pose... Sa plume fait jaillir une cantate à trois voix aux reliefs et couleurs saisissants. (...) "Laurent avait cherché à comprendre comment il lui aurait été possible de reconstituer cet accord parfait qui, comme en musique, était formé d'Elise, de lui-même, et de leur complicité tierce majeure ou mineure à la fois, qui rendait tout lumineux ou secret. Mais voilà que deux notes, comme deux fonctions, étaient séparées, n'étaient plus dans le même ton. S'il est clair que certains rapports humains ne peuvent que difficilement se réformer, il est du moins admissible qu'il en existe toujours la semence".

12/2015

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Réseaux informatiques

Windows Server 2022. Les bases indispensables pour administrer et configurer votre serveur

Ce livre sur Windows Server 2022 est destiné aux administrateurs système ou aux techniciens en informatique qui souhaitent se former sur cette version du système d'exploitation serveur de Microsoft ou mettre à jour leurs connaissances par rapport aux anciennes versions. Il est composé de parties théoriques toujours complétées de parties pratiques permettant de mettre en place les solutions étudiées. Après avoir bien identifié les différents rôles et les fonctionnalités offertes par le système d'exploitation, l'auteur présente Hyper-V (la mémoire vive, les différents types de disques, les snapshots...) puis le redimensionnement d'un fichier vhd, et enfin les nouveautés en termes de sécurité. Cet apport théorique permet la création d'une maquette (ou bac à sable) composée de machines virtuelles exécutant Windows Server 2022 et Windows 10. L'auteur présente ensuite les services Active Directory afin de permettre aux personnes débutantes d'appréhender le vocabulaire utilisé pour Active Directory. Les sites AD, la réplication, le catalogue global sont autant de paramètres étudiés. Le lecteur réalisera la promotion d'un serveur en tant que contrôleur de domaine et en tant que RODC (Read Only Domain Controller) et découvrira le clonage d'un contrôleur de domaine virtuel ou encore Azure AD et le fonctionnement de Azure AD Join. La console Gestionnaire de serveur et certaines de ses fonctionnalités, les containers, la mise en place de Windows Admin Center, ainsi que les objets Active Directory comme la corbeille AD sont également expliqués. L'aspect sécurité est également traité avec la mise en place de BitLocker ainsi que de l'outil PingCastle. Dans les chapitres qui suivent, les services DHCP sont traités (haute disponibilité, administration à l'aide de PowerShell...), ainsi que les services réseau, l'implémentation d'un serveur DNS et d'un serveur de fichiers ou encore la mise en place d'un espace de noms DFS. La mise en place d'une autorité de certification racine et intermédiaire est étudiée. Enfin, les derniers chapitres auront pour sujet la mise en place, la gestion et le dépannage des stratégies de groupe, la mise en place d'une stratégie de mot de passe affinée, la mise en place d'un serveur de déploiement (capture des données d'une partition ou création d'un fichier de réponse), l'installation d'un serveur WSUS ainsi que les outils permettant la gestion et la surveillance du serveur et la présentation du langage PowerShell. La sécurisation des DNS à l'aide de la fonctionnalité DNS Over HTTPS, nouveauté de Windows Server 2022, est également abordée. L'auteur aborde également la gestion des serveurs OnPrem avec Azure ARC. Tout au long de ce livre sur Windows Server, l'auteur a mis l'accent sur PowerShell : plusieurs ateliers sont réalisés uniquement en PowerShell. Des éléments complémentaires sont en téléchargement sur le site www. editions-eni. fr.

11/2022

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Ethnologie

Secrets des rituels africains

Partez à la découverte du vaudou africain à travers cet ouvrage. Henning Christoph est né en 1944 à Grimma, en Allemagne. En 1950, sa famille s'installe aux Etats-Unis, où il étudie l'ethnologie et le journalisme à l'Université du Maryland. De retour en Allemagne, il apprend la photographie auprès d'Otto Steinert à l'Université des arts Folkwang d'Essen. Sa carrière évolue alors à un rythme vertigineux : en tant que photojournaliste, il travaille pour de nombreux magazines internationaux dont Life, National Geographic, Geo, Time, Le Figaro et Stern. A partir de 1993, il décide d'abandonner le monde du reportage de commande pour se consacrer exclusivement au continent africain et à ses secrets. Plusieurs fois lauréat des concours du World Press Photo, il prend part à des expéditions qui le mènent auprès des populations les plus isolées et dans les lieux les plus reculés de la planète. Bien que réputé et donc très sollicité, chaque nouveau séjour en Afrique ravive sa passion pour ce continent, en particulier pour l'Afrique de l'Ouest. Dès son premier voyage, il a l'intuition que, loin des yeux du monde, se cache un trésor de savoirs et de sagesse auquel aucun reportage purement commercial ne peut rendre justice ni être utile. Au cours des années suivantes, Christoph parcourt le Bénin afin de s'immerger dans les secrets de la religion vaudou et de mieux la comprendre. Il en revient avec un livre de photographies époustouflantes et commence à constituer une collection d'objets de rituel qu'il alimente à chaque voyage. Plusieurs livres suivent, consacrés également aux pays voisins, alors que se tissent des liens étroits avec les communautés de la diaspora africaine en Amérique. En 2000, Christoph fonde en solitaire le Soul of Africa Museum à Essen. Ce lieu lui permet enfin d'exposer sa collection à un plus large public. Ce site comprend en outre un espace permettant, par une approche pédagogique, de présenter directement à des individus de tous âges, seuls ou en groupes, la diversité des cultures africaines et leurs définitions. Christoph commence à organiser des expositions dans les plus grands musées d'Allemagne. Il y invite des guérisseurs et des représentants de la culture africaine. Il publie plusieurs nouveaux livres et réalise trois documentaires qui abordent la magie et les méthodes de guérison. Ce nouveau livre, Secrets, est essentiellement consacré aux découvertes réalisées par Christoph depuis 2010 au Cameroun et auprès des communautés de la diaspora camerounaise. Il a pu pénétrer dans des contrées jusqu'ici interdites aux Blancs et nombre des rites et coutumes qui s'y trouvent documentés sont en grande partie inconnus de l'Occident ou considérés comme éteints. Voici donc une formidable occasion de rétablir la vérité.

10/2019

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Pléiades

Romans

Voici, après les deux tomes consacrés aux Contes et nouvelles, le volume qui rassemble tous les romans de Maupassant, y compris ses deux romans inachevés L'Ame étrangère et L'Angélus. Est-il tout à fait assuré que Maupassant appartienne au naturalisme ? Certes, il s'agit pour lui de trouver la vérité de l'homme non plus seulement dans son esprit (comme au XVIIIe siècle) ou dans quelques types exceptionnels (comme au XIX), certes, Taine et Claude Bernard ne sont pas loin, et Flaubert, fils de médecin : les personnages de Maupassant sont au monde "à travers leur corps", corps immergé dans un milieu qui les explique en partie. Et si - cependant - Maupassant était impressionniste, troublé par l'instant qui passe et les crépuscules qui ramènent les monstres ou les doubles que la nuit profère ? Une vie : Jeanne, l'héroïne, est l'hypostase même de l'absence ; c'est une vie quelconque - la sienne -, mais qui pourrait être la nôtre. Bel-Ami, ou l'homme qui arrive par les femmes dans les milieux bien troubles - et pas tout à fait archaïques - d'un certain journalisme et d'une certaine politique. Mont-Oriol, ou comment un type de médecin crée sa propre clientèle en suscitant la maladie de son malade. Pierre et Jean, ou l'obsession de l'identité. Plus fort que la mort : Olivier Bertin meurt - comme dans Racine - quand il reconnaît dans la fille de sa maîtresse le portrait - comme dans Poe traduit par Baudelaire - qu'il a jadis fait de celle-ci. Mais le portrait, ici, est de chair vivante. Notre coeur, ou la frigide qui tient salon : peut-être le seul roman de Maupassant qui sauve son héros par un recours quelque peu rousseauiste à la fraîche nature. Anatole France écrivait de Maupassant dans sa Vie littéraire : "Son indifférence est égale à celle de la nature : elle m'étonne, elle m'irrite. Je voudrais savoir ce que croit et sent en dedans de lui cet homme impitoyable. Aime-t-il les imbéciles pour leur bêtise ? Aime-t-il le mal pour sa laideur ? Que croit-il de l'homme ? Peut-être se dit-il que le monde est bien fait, puisqu'il est plein d'êtres mal faits et malfaisants ? Toutefois, on est libre de penser, au contraire, que M de Maupassant est, en secret, triste et miséricordieux, navré d'une pitié profonde, et qu'il pleure intérieurement les misères qu'il nous étale avec une tranquillité superbe". Faut-il, en définitive, penser de ces cruels romans ce que Maupassant écrivait, dans son premier recueil de vers, des femmes : Il faut dans ces fruits-là ne mettre que la dent : On trouverait au fond une saveur amère.

07/1994

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Education nationale

De l'école éclatée à la ville apprenante. La force de la réciprocité

Les "Réseaux d'échanges de connaissances d'Orly" ont été le fruit de la rencontre de l'expérience pédagogique de Claire Héber-Suffrin dans sa classe et de l'action d'une équipe d'éducateurs d'un club de prévention, dont Marc Héber-Suffrin faisait partie bénévolement, ainsi que de leurs réflexions suscitées par diverses lectures (Henri Laborit, Jean Piaget, Ivan Illich, Edgar Morin, Célestin Freinet, Paulo Freire). Claire Héber-Suffrin, pendant ses études en Sciences de l'éducation, s'est appuyée sur tous ces éléments pour analyser cette expérience à partir des points de vue de la pédagogie, de la psychopédagogie, de la psychosociologie, de la sociologie de l'éducation... Elle a rédigé plusieurs mémoires pour obtenir licence et maîtrise en Sciences de l'éducation. Elle s'est appuyée sur les questionnements nés de cette expérience pour conduire un travail de recherche en vue de l'obtention d'un doctorat en psychosociologie de l'éducation et de la formation (1983). C'est la première partie de cet ouvrage : L'école éclatée. Voilà que depuis quelques années, les auteurs sont interpellés par des réflexions et expérimentations autour des réseaux apprenants, des territoires apprenants, des entreprises apprenantes, des villes apprenantes, des établissements apprenants. On peut aussi parler de communautés d'apprentissages coopératifs et réciproques, de villes des apprentissages partagés ou de villes formatrices... Revisitant cette expérience à partir de cette focale, les auteurs prennent une meilleure mesure de la force anticipatrice de ce réseau vécu dans une ville pauvre de la région parisienne, tant il est vrai que ces lieux qui posent problème à la société sont sans doute des laboratoires vivants de ce qui serait bon pour tous. Les expériences citoyennes et pédagogiques qui y sont vécues n'aident-elles à comprendre ce que pourrait devenir une société apprenante grâce à toutes ses composantes ? C'est l'objet de la deuxième partie de l'ouvrage. Six verbes d'actions peuvent aider à faire de l'expérience de L'Ecole éclatée une racine d'enrichissement d'une ville apprenante et, plus largement, de toute organisation qui se veut apprenante : Expérimenter ensemble, Découvrir, Reconnaître, Nous relier, Apprendre ! , Créer. Dans la troisième partie de cet ouvrage, les auteurs indiquent donc, non pas ce que doit ou pourrait être une ville apprenante, mais en quoi, les acteurs de "Villes apprenantes" , et d'autres organisations apprenantes, pourraient s'inspirer de l'expérience d'Orly, élargie et enrichie par celle des Réseaux d'échanges réciproques de savoirs® depuis cinquante ans. Pour créer une ville apprenante dans laquelle la réciprocité, la coopération et la mutualisation seraient des ferments d'inventivité dans les apprentissages, de cohérence éthique et de démocratie en actes.

03/2023

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Poésie

Silvatica

Au fond d'une forêt enneigée, aux confins de la Pologne, résonnent dans un monde de fièvre et de rêve les échos mythiques de la Chasse Sauvage, cette mythologie nordique des chasses du dieu Odin. Livre rugueux et féroce, livre de meute, de traque, livre de pièges de fusils et de chiens, Silvatica conte les amours entre le braconnier Eustachos et une figure féminine, tour à tour compagne et proie du chasseur, dans une indécision des rôles et des sentiments. Helga M. Novak peint une vie reculée dans les bois, au coeur de la force noire de l'hiver, où la vie s'organise au milieu des loups et des sangliers, des chevreuils et des lapins. Le monde y est à portée de main, à la fois visible et tangible ; dans ces motifs de chasse, nous lisons le cycle d'une existence concrète, viande, graisse, peau, vêtements, où l'on chasse un loup quand on a besoin d'une veste. Autour de ces contrées où Eustachos s'est réfugié comme "une dernière chance" , et de son rapport archaïque, âpre et artisanal à la nature, menace par contraste la chasse d'Etat de la nomenklatura, avec ses uniformes, ses tronçonneuses, ses hélicoptères, et leur traque du déserteur, du chasseur chassé à son tour. "Jamais n'a été accordée au tireur la liberté" avertit Helga M. Novak, dont la présence féminine porte le recueil, et qui a conscience de cette oppression sourde du châtiment. Son identité semble mouvante : elle est cette Silvatica qui accompagne le chasseur ou est son trophée, mais aussi Artémis qui suit sa trace, épie ses gestes. "Je n'aimerais pas être une femme sortie de ta côte" , ajoute-t-elle, et nous assistons à la "dernière sauvagerie" de l'amour vu lui aussi comme un ultime acte de chasse, avant de prendre racine dans la solitude, dans la "peau épaisse" de la terre, une fois les voyages révolus, la fuite soldée, l'homme disparu. C'est qu'il y a un âge sûrement pour chaque chose et Helga M. Novak dans les dernières pages du livre semble avouer par la voix de Silvatica qu'elle est désormais trop âgée pour l'amour, elle qui s'est retirée dans ses cachettes, dans sa maison recouverte de neige au fond de la forêt et qui attend sa fin - et peut-être aussi en creux la fin de notre espèce - entourée de murmures de ruches et de chants de coqs. Silvatica multiplie les niveaux de lecture malgré une langue brute et nue, dérive et s'approprie le mythe de la Grande Chasse dans une atmosphère de repli et de sous-bois, pour restituer la fable d'une femme vieillissante, où se mêlent pression politique, inquiétude écologique et quête intime et douloureuse, dans un monde "beau à en geler" .

05/2022

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Autres

Philosophia Scientiae Volume 27, N° 1/2023 : La "parenthèse Vichy" ?

Cette proposition de dossier thématique vise à rassembler des contributions de spécialistes en histoire du droit, des sciences sociales, de l'économie et des sciences exactes afin de compléter ou d'interroger l'historiographie dévolue aux disciplines académiques, aux universités ou aux institutions scientifiques durant l'Occupation et l'immédiat après-guerre. Dès les années 1990 et 2000, des études globales ont été consacrées aux universités sous Vichy [Gueslin 1996], ainsi qu'à l'épuration des universitaires [Singer 1997] et [Rouquet 2010]. Des monographies ont par ailleurs été spécialement dédiées à des universités ou des Grandes Ecoles durant la Deuxième Guerre mondiale. Nous pouvons citer à ce propos les exemples de l'Ecole polytechnique [Baruch et Guigueno, 2000], de l'Ecole normale supérieure [Israël 2005], de la Reichsuniversität Strassburg et de l'Université de Strasbourg repliée à Clermont-Ferrand [Crawford et Olff-Nathan 2005], [Baechler, Irgesheim et Racine 2005] ainsi que [Möller 2020]. L'historiographie sur les disciplines académiques face à la double contrainte du régime de Vichy et de la puissance occupante s'est en outre sensiblement enrichie ces dernières années, comme en attestent [Chandivert 2016], [Eckes 2018], [Gouarné 2019] ou encore [Brisset et Fèvre 2021]. Sur un plan méthodologique, les soumissions proposées adopteront ou combineront diverses échelles d'observation et d'analyse. Certaines d'entre elles pourront ainsi se focaliser davantage sur des trajectoires individuelles envisagées d'un point de vue tant académique que politique. Elles mettront alors en avant et tenteront de comprendre dans toute leur complexité les comportements adoptés par des savants et universitaires confrontés à des contextes de contraintes très évolutifs entre l'automne 1940 et l'été 1944. A cette échelle d'observation, les réflexions développées par des spécialistes de la période tels que Pierre Laborie, François Marcot ou encore Jacqueline Sainclivier sur les comportements individuels et collectifs sous l'Occupation pourront s'avérer très précieuses. D'autres contributions viseront à reconstituer des réseaux d'acteurs partageant un même programme scientifique ou participant à une entreprise commune façonnée par les pouvoirs économique et politique sous Vichy ou par les instances d'Occupation. D'autres enfin porteront plus globalement sur des institutions scientifiques ou des disciplines académiques dont il s'agira de cerner les reconfigurations durant l'Occupation et l'immédiat après-guerre. Les contributions ainsi rassemblées viseront également à faire ressortir les éléments de continuité et de rupture sur un plan tant institutionnel que disciplinaire ou scientifique, en adoptant une périodisation plus large - des années 1930 aux années 1950. Un intérêt marqué sera alors porté au processus complexe d'épuration des savants et universitaires, en essayant d'en mesurer les effets à court et à long terme sur les représentations collectives liées à la période de l'Occupation.

03/2023

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Littérature étrangère

L'ingénieux Hidalgo Don Quichotte de la Manche

J'ouvris la porte de l'atelier de mon père un beau matin pour découvrir son ami l'éditeur Jacques Schiffrin un genou à terre tenant un balai dans sa main droite. Schiffrin fixait des yeux le haut de notre atelier avec un air menaçant alors que mon père fronçait les sourcils en dessinant dans un calepin. J'avais sept ans. On me pria de quitter les lieux, ce que je fis discrètement. Une heure plus tard, mon père lut un chapitre de Don Quichotte où le héros se confrontait à un mystérieux personnage. Je compris tout de suite que Schiffrin et le héros chevalier de la Manche ne faisaient qu'un et que le balai représentait une lance ! Bien plus tard, j'ai reconnu la silhouette osseuse de Schiffrin sur les plaques de cuivre. Après le déjeuner, mon père avait l'habitude de lire à haute voix le dernier chapitre du livre qu'il était en train d'illustrer. Ma mère, mes amis ou même notre plombier ou la femme de ménage restaient assis sans dire un mot jusqu'à ce que la lecture soit terminée. Après quoi, mon père riait, chantonnait ou bien songeait pendant de longues minutes en regardant les branches des arbres à travers la verrière avant de se tourner vers ceux dont il aimait connaître la réaction. J'entendais de loin leur voix jusqu'à ce que la porte claque, que le silence revienne et que mon père monte lentement dans la chambre où il gravait. Il m'en permettait l'accès à condition de ne rien dire et de rester debout à sa droite. De temps autre, il me regardait et disait : "Qu'est-ce que tu en dis ?" C'est ainsi que je découvrais les rêves qui ont inspiré mon père pour créer ses gravures. Dix ans plus tard, la Seconde Guerre mondiale éclatait. Le destin des cuivres, qui étaient entreposés à Fontenay-aux-Roses dans l'imprimerie d'Edmond Rigal, était en question. Lorsque nous traversâmes l'Espagne pour prendre un navire à Lisbonne qui nous mènerait à New York, il nous dit avec amertume : "Ah ! ma chère Espagne sera-t-elle épargnée ? Et mes cuivres le seront-ils eux aussi ?" Nous savions qu'il pensait à l'année où, après avoir reçu le contrat de son éditeur espagnol, il traversa la Mancha avec un petit rucksack sur le dos dans lequel il portait son carnet de croquis et quelques vêtements. Il revoyait sûrement le jour où il prit le même train que le roi d'Espagne qui fuyait vers la France pour échapper à la révolution qui venait d'éclater. A notre retour des Etats-Unis, en 1946, il apprit que les Rigal avaient réussi à cacher les cuivres de façon que les Allemands ne les prennent pas pour les faire fondre. "Edmond a dû les mettre dans son matelas !" dit mon père en poussant le bouchon d'une bouteille de champagne. Jusqu'à sa mort, en 1982, je n'entendis plus mentionner le nom de don Quichotte. Aujourd'hui, enfin, je suis délivrée du lourd fardeau qui m'accablait. Svetlana Rockwell Alexeïeff

10/2012

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Religion

Revélations divines n°2 - Les 7 conditions pour bâtir sa demeure celeste

La vie n'est pas une fatalité non, elle ne l'est que si l'on vit sans Dieu, car le manque de connaissance est une arme tranchante de l'ennemi pour vous garder dans l'ignorance. Dieu vous aime plus que quiconque car Il est Amour. L'auteur de ce livre, la prophétesse Sylvie Jango a vécu la même expérience que l'Apôtre Jean (Apocalypse 1), elle fut ravie en esprit deux fois. Elle est une messagère ointe de l'Eternel et est également une évangéliste des places publiques : rues, marchés, métro et RER. Mère de 2 enfants, elle a décidé d'avoir pour unique époux de sa vie, Jésus-Christ afin de se consacrer à "la moisson d'âmes" pour le maître. Femme zélée et bouillante pour Christ, elle respire la vraie vie. Bref, un vrai bulldozer dans tout ce qui concerne le royaume des cieux, en particulier le combat spirituel. Dans sa vie, elle a donné la 1ère place à Jésus et ne vit que pour Lui. Elle est responsable de deux associations qu'elle a créées : Le ministère mission évangélique "la couronne de gloire" et l'association ADRA. L'ADRA est une association relative à la prévention routière parce qu'elle-même en est victime. Elle a perdu son premier fils Trésor dans un accident de la route en 1996. Cette vie débordante d'esprit et d'amour pour Dieu vient de sa vraie rencontre avec celui qui a pu la pardonner malgré ses pêchés et surtout l'avortement de cet enfant qu'elle a retrouvé dans les cieux. Comment ce Dieu a pu l'aimer telle qu'elle est et ne la juge pas. Elle réalise que ce Dieu d'amour qu'elle adore, veut qu'elle entre dans sa destinée malgré toutes ces fautes abominables qu'elle a commise comme l'apôtre Paul le dit : Romains : 8-2, la loi de l'esprit de vie en Christ m'a affranchi de la loi du péché et de la mort. Jésus a tout effacé. Quel amour inconditionnel et inlassable de Jésus pour moi et quelle grâce. Notre conquérante de Christ qui a goûté combien Dieu est bon au travers de l'amour de Jésus veut donc impacter le monde en transmettant aux autres aussi cet amour par l'évangélisation. Son mot d'ordre est la repentance permanente pour espérer voir la face du Seigneur. La base de son message est le retour à la source principale qui est "le pur évangile". Cela nous permettra de maintenir et conduire notre âme dans une relation personnelle et équilibrée avec Dieu. Ce qui nous évitera également d'être balloté par tous vents.

05/2015

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Généralités

Le Règne de l’Argent : autrefois et aujourd’hui

Quel est le roi des sociétés contemporaines ? Il semble bien que c'est l'Argent. Il a établi sa domination sur les ruines des pouvoirs historiques ; à mesure que tombent ou décroissent les autorités anciennes, religion, royauté, aristocratie, l'empire de l'argent grandit. C'est lui, déjà, le vrai souverain, et ni mers ni montagnes ne bornent sa souveraineté. Il rogne sur les esprits non moins que sur les corps, et rares sont les âmes qui n'acceptent pas son joug. Il a succédé aux dieux qui meurent, aussi bien qu'aux rois qui s'en vont ; il est l'héritier des autels déserts comme des trônes vides. C'est à lui, et non plus au Père céleste, que les générations nouvelles disent dans leur coeur : Que ton nom soit sanctifié ! que ton règne arrive ! D'où vient cette royauté de l'argent ? Est-ce bien, chez nous, une usurpation récente, sans racine dans notre passé ? Le principe en est-il en nous-mêmes, dans nos moeurs, dans nos conditions matérielles et morales, politiques et religieuses ? ou bien, tout au rebours, est-ce une domination étrangère, antipathique à notre race, imposée aux nations chrétiennes par des hommes d'un autre sang et d'une autre foi ? Il importe de le savoir, si nous voulons nous affranchir de cette lourde tyrannie de l'argent. - Mais sommes-nous vraiment anxieux de nous émanciper ? Etre riche est le premier voeu de l'homme moderne. S'il croyait encore aux fées, la fée de la richesse, pour laide fût-elle, serait la marraine qu'il appellerait au berceau de ses enfants. Etre riche est une vocation pour laquelle chacun se sent né. La richesse a toujours été estimée des hommes ; mais elle semblait placée si haut, jadis, que le grand nombre osait à peine lever les yeux sur elle. Aujourd'hui, tous voudraient en avoir leur part : qui n'y réussit point s'en irrite, et le pardonne mal à la société. L'amour du bien-être et, aussi, le désir de jouir de la vie ont envahi toutes les classes. C'est un des traits de la démocratie contemporaine. Les peuples modernes ont besoin d'être riches. Le prodigieux développement de l'industrie semblait devoir mettre les biens de ce monde à la portée de toutes les mains. C'était comme un engagement d'honneur qu'avaient pris, vis-à-vis des masses, la science et la démocratie. Les classes dont autrefois les ambitions ne s'élevaient guère au-dessus de la condition paternelle ont, à leur tour, des aspirations vers le confort, vers le luxe, vers le loisir, vers tout ce que procure l'argent. Si vite qu'ait grandi la richesse, les exigences de la vie civilisée ont crû plus vite encore. Le progrès du bien-être n'a fait qu'augmenter les besoins et provoquer les appétits. Et cela est conforme à la nature de l'homme.

06/2022

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Fantasy

L'âge de la folie Tome 1 : Un soupçon de haine

Guerre. Politique. Révolution. Voici venu l'Age de la Folie. Dans le ciel d'Adua, les cheminées industrielles crachent leur fumée et le monde nouveau regorge de possibilités. Mais les temps anciens ont la peau dure. A la frontière du Pays des Angles, dans un bain de sang, Leo dan Brock cherche à se couvrir de gloire... et à écraser les hordes de maraudeurs. Pour vaincre, il a besoin du soutien de la couronne. Hélas, le prince Orso ne vit que pour trahir... Fondatrice de la Société Solaire, femme d'affaires et fille de l'homme le plus redouté de l'Union, Savine dan Glokta entend bien gravir l'échelle sociale par tous les moyens. Mais chez les miséreux couve une fureur qu'aucun privilège ne saurait contrôler. Avec l'aide d'une femme des collines réputée pour sa folie, la jeune Rikke lutte pour maîtriser la vue longue, un don précieux... ou une malédiction. Voir l'avenir est une chose, mais lorsque le Premier des Mages le tient entre ses mains, le changer en est une autre. Si l'ère des machines s'ouvre, celle de la magie refuse de mourir... La nouvelle trilogie de Joe Abercrombie, située dans le même univers que La Première Loi et Terres de sang " Abercrombie continue à faire ce qu'il réussit le mieux... Une histoire haletante menée sur un rythme d'enfer. " Robin Hobb " Hautement recommandé. Un roman de Fantasy épique bien construit, drôle et débordant d'énergie. A consommer sans modération. " Joe Hill, auteur de Locke & Key " Abercrombie à son sommet. Un roman intelligent, profond et finement ouvragé. J'attendais beaucoup de ce livre et il dépasse toutes mes espérances. " Nicholas Eames, auteur de Wyld " Brutal, sans pitié et pourtant plein d'humour. Bref, tout ce qu'on peut attendre de Joe Abercrombie. " Brian McClellan, auteur de La Promesse du sang " Au-delà des genres, la voix puissante de Joe Abercrombie met la barre très haut. Les amateurs de Fantasy ont beaucoup de chance qu'il ait choisi ce domaine. " Myke Cole " Le livre peut-être le plus réussi d'un auteur que beaucoup tiennent déjà pour un maître. " SFF World " Abercrombie jongle avec une galerie de personnages aux multiples facettes et à la morale souvent élastique, tous emmêlés dans les fils de leur destin complexe. " Booklist " De la Fantasy épique de haut vol peuplée de personnages remarquablement bien campés. Une violence justifiée par une critique sociale pointue et une touche de satire. Sans exagération, Abercrombie nous offre un nouveau chef-d'oeuvre de Fantasy. " B&N Sci-Fi & Fantasy Blog " Une seule chose à dire de Joe Abercrombie : c'est un maître de son art. " Forbes "Même s'il s'agit d'un premier tome, il n'y a pas de longueurs, l'auteur pose certes son décor mais très vite il entre dans le vif du sujet, prenant le lecteur dans les mailles de ses intrigues avec, comme souvent, un soupçon d'humour". La Voix du Nord

01/2022

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Sports

L'Année du Rugby 2016

En cette année particulière, le Top 14 s'offrit un champ d'honneur unique, le majestueux Camp Non de Barcelone. Et le Racing 93 v arracha un bouclier de Brennus qui sortait tout autant de l'ordinaire, grâce à une force de caractère incroyable, montrée en finale comme sur l'ensemble d'une phase éliminatoire attaquée à bout de forces, mais surmontée avec courage, talent et, il faut bien l'admettre, ce brin de chance qui sourit aux audacieux. Les Franciliens firent reverdir leur légende, en jachère depuis le titre des joyeux drilles du "Showbizz", en 1990, et firent fructifier l'investissement de leur président jacks Lorenzetti, patient bâtisseur pendant une décennie d'un club qui . s'était longtemps contenté de survivre. Les Ciel et Blanc firent perdre quelques couleurs aux Rouge et Noir de Toulon, leurs victimes en Catalogne. En leur subtilisant d'abord une star, Dan Carter, l'incomparable All Black, capital dans l'aventure et à la hauteur de son statut de meilleur joueur du monde. En les privant ensuite d'un titre, pour la première fois depuis 2012, an moment même où leur entraîneur et mentor, Bernard Laporte, décidait de s'éloigner du rectangle vert pour viser les sphères fédérales. Comme pour mieux laisser prospérer le Racing ? Pas sûr. Car Montpellier, solide, prouva que la greffe sud-africaine pouvait prendre sur les pelouses du Top 14, pendant que la culture de Clermont restait bien vivace. Toujours plus touffu, le championnat de France ne laissa certes pas Agen ou Oyonnax prendre racine, mais les belles plantes, avec Toulouse, Castres ou Bordeaux, y abondèrent. Promettant une rude concurrence pour le futur. Surtout, à l'échelon supérieur, le Racing trouva un maître : les Saracens, rois d'Europe, qui le matèrent en finale. Le rugby anglais attendait ce rayon de soleil depuis 2007. Et ce titre continental pour un club confirma que ce qui avait pris des allures de terre brûlée après la catastrophe de la Coupe du monde 301 était, un an plus tard, en train de faire éclore un phénomène. Car, pendant l'hiver, avec presque les mêmes hommes - qui, l'année précédente, avaient été la risée de leur pays, mais avec un entraîneur différent, Eddie joues, le XV de la Rose s'épanouit pour décrocher un Grand Cheleui lors d'un dernier duel contre la France. Dure leçon lors d'un Tournoi en deux temps pour les Bleus, d'abord portés par l'espoir d'une floraison express, puis rappelés à la dure réalité d'une cinquième place : le chantier de Guy Novés, sur la friche héritée de Philippe Saint-André, réclamerait du temps. Longtemps guide malin d'une incomparable pépinière de talents, le Toulousain découvrit donc l'ampleur de la tâche qui l'attendait. Même si l'étrange tournée estivale en Argentine, sans les représentants des quatre demi-finalistes, sema in extremis quelques graines d'espoir. Tucumàn s'annonçait hostile. Et si, finalement, le XV de France y avait entrevu nue génération fertile ?

08/2016

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Religion

Le père Lhande, pionnier du Christ dans la banlieue et à la radio

Les préfaces sont généralement reconnues d'inutilité publique. Plus le livre est attirant, plus le lecteur bondit vers le texte, par-dessus la préface, sans plus consulter celle-ci qu'on ne demande l'avis d'un factionnaire à la porte d'un musée. Cet encombrant obstacle retarde notre plaisir ; c'est une mesure pour rien ; déjà Saint Jean-Baptiste, préfacier de la Rédemption, a prêché dans le désert. Désert assez habité, d'après les découvertes récentes ; mais la parole du précurseur n'a sans doute atteint qu'une élite. Je n'ai ni la prétention ni l'espoir d'atteindre ici le grand public, ni l'élite. Mais pour ma satisfaction personnelle, je voudrais rendre à votre livre le témoignage qu'il mérite. Comme on ravive la flamme, vous avez voulu raviver le souvenir d'un apôtre. Le Père Lhande était digne de cet hommage, pour plusieurs raisons ; j'en soulignerai deux. D'abord il a vraiment ouvert une voie nouvelle, en inaugurant les causeries religieuses à la radio ; il a travaillé ardemment pour les âmes les plus délaissées et pour les missions lointaines, et il a consacré à ces tâches un talent d'orateur et d'écrivain universellement reconnu. Mais il a eu un autre mérite, beaucoup moins éclatant devant les hommes, beaucoup plus admirable aux yeux du Seigneur : En plein essor, en pleiN succès, il a été brusquement terrassé, et la maladie le laissa végéter vingt-cinq ans dans l'ombre et l'humilité. Sa première tâche était belle : consacrer à Dieu les dons reçus de Lui, donner un sens nouveau et précis, grâce au micro, à ces paroles d'un psaume : "Leur voix se répand par toute la terre et leurs paroles retentissent jusqu'aux confins du monde". Mais il était plus difficile et plus beau d'accepter le sacrifice, l'impuissance et l'enfoncement dans l'oubli. Vous avez voulu donner un écho à cette voix qui s'est tue voici déjà bien des années. Vous avez voulu éclairer un passé lointain : la jeunesse du Père Lhande date du siècle dernier. Avec la persévérance acharnée de l'historien, vous avez réuni les témoignages les plus directs et les plus sûrs. Votre labeur a été récompensé ; vous avez fait la lumière sur les origines, l'enfance, la vocation sacerdotale de votre héros ; sur son appel à la vie religieuse, vous publiez un texte décisif et d'un intérêt psychologique évident. Vous avez su montrer l'originalité, disons la hardiesse, de son apostolat radiophonique, l'importance de ses enquêtes sur la banlieue, comme de ses voyages lointains. Et ce travail long et délicat, vous l'avez mené, je le sais, avec une objectivité parfaite, uniquement désireuse de vous conformer à la vérité telle que vous la découvriez peu à peu. Vous avez édifié un monument harmonieux et solide. Alphonse de Parvillez

03/1964

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Photographie

Nos feux nous appartiennent

Nos feux nous appartiennent réunit différentes séries qui se font écho depuis 2006. Ce montage explore le thème du clan, et dans son prolongement, l'idée d'appartenance, par les récits qui le façonnent, les imaginaires lointains auxquels les légendes familiales nous renvoient.Que signifie alors sortir du clan — dans le même mouvement se réconcilier, afin d'approcher un troisième lieu ? Le clan, mot d'origine gaélique, évoque la famille. Il est également en relation avec la plante, et nous parle ainsi de rameau, de racine, de ramifications, fragments qui reviennent de manière obsessionnelle. Je viens d'une famille de jardiniers, paysagistes, pépiniéristes, horticulteurs, fleuristes. Depuis cinq générations, les hommes de ce clan organisent l'espace, cherchent à le maintenir, à le discipliner. Ils taillent les arbres, charrient les déchets, les brûlent, surveillent les feux, transportent les racines à l'arrière des remorques, ratissent les feuilles de cours pleines de graviers, plantent des haies vives, livrent des fleurs, habillent les enterrements, les baptêmes, les anniversaires, les mariages, participent à tous les rituels qui donnent forme à une vie. L'odeur de l'eau des fleurs est une chose qui saisit la famille. un parfum qui nous sidère. c'est un écho de fleurs fanées, de mousses vertes, de tiges coupées au sécateur, de sève entière qui se répand. Le feu, pivot de cette construction — élément catalyseur à forte charge symbolique, doit être entendu ici comme figure de ralliement. Les paysages d'Arménie sont de grands déserts calcinés de chaleur. des points de vue militaires dépeuplés de l'événement guerrier. des lieux de tirs et de guet. des endroits d'où l'on fait feu. il y a le visage de mon frère recouvert de suie. La main d'un vigneron blessée, carbonisée par le frottement de la matière sur sa peau, réceptacle du dehors; le déroulement d'un brasier de sa naissance à son extinction, les serres familiales envahies par une végétation luxuriante originaire de l'hémisphère sud, sèche, brûlée sur des hectares évoquant la fuite des boat people depuis le Vietnam. Quelque chose nous happe — une fulgurance jaillit sur nos visages, une ombre recouvre nos peaux. La chaleur nous retient au bord du cercle. Le feu nous enveloppe de son odeur âcre, forte, charnelle, définitive. Le brasier est un aimant, lumineux, brillant, aux facettes qui se tordent dans le brouillard autour. on se tient en silence, hypnotisés par la hauteur des flammes. au- delà des joies, des drames, du temps qui passe, des récits antiques, des mots qui s'arrachent eux-mêmes à la vie. tout se déroule dans l'immédiateté de l'élément. Nous savons qu'il n'est plus nécessaire d'appeler, de vouloir habiter l'absence de paroles, de crier dans l'obscurité. Nous imaginons la beauté de ce qui est indicible, l'étrangeté de l'innommable, les espaces ouverts de ce qui est impensable, les lointains tragiques de ce qui échappe, fuit, circulent à travers nous.

11/2016

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Essais

L'attrait des toilettes

Comment tourner autour du pot ? Trône souillé, les toilettes offrent aux cinéastes un objet par trop infâme pour ne pas le regarder sans cligner des yeux. Cela explique sa durable absence des écrans : réellement entrée au cinéma avec Psychose d'Alfred Hitchcock, en 1960, la cuvette continue d'en meubler des coins rarement filmés, et alors avec cérémonie. Ce livre suit l'histoire de cet attrait contrarié. Anthologie plombière, il recense quelques dizaines de sièges ou de fosses d'où émanent des signes maudits et les relents d'une terreur archaïque qu'aucune transgression ne peut vraiment dompter. De la tentative de banalisation entreprise par Stanley Kubrick à l'euphorie de l'égout entretenue par QuentinTarantino ou Robert Rodriguez ; de la place que la comédie américaine a réservé aux lieux saints au théâtre sexuel en quoi les transforment les comédies queer, de la sublimation spéculative d'Une sale histoire de Jean Eustache à l'avilissement fécal d'Il est difficile d'être un dieu d'Alexeï Guerman, ces pages couvrent assez de trous pour hasarder quelques hypothèses sur ce que de tels regards torves disent de notre modernité hygiéniste. Car si l'on a souvent pointé la contemporanéité de l'invention des frères Lumière avec la psychanalyse, la radio, les rayons X ou les aquariums, on s'est rarement penché sur sa communauté de berceau avec le tout-à-l'égout, pierre de touche de la révolution sanitaire ayant abouti aux disciplines fécales des siècles industriels. Une telle concomittance pousse l'auteur à croire qu'il peut faire un observatoire de ce sanctuaire tombal, parce que, fosse commune des vanités privées, les béances tuyautières éclairent de leur malédiction deux phénomènes au fondement de ce qui fut l'ordre bourgeois : le sacre de l'individu et la croyance en une maîtrise sans reste de l'environnement. Ce refuge où chaque sujet se dérobe aux regards pour liquider ses reliquats conditionne l'apparition des prométhées démocratiques du vingtième siècle. C'est du moins ce que laisse songer la contemplation du monde à travers la lunette telle qu'on la trouve chez Tsaï Ming-liang, Jean-Luc Godard, David Cronenberg ou Alain Cavalier, qui en font autant le dernier bastion d'un cinéma digérant son passé que le seul isoloir qui vaille pour les derniers des hommes. Avec eux et d'autres, le livre s'efforce de jeter les bases d'une scatocritique transformant en indices de fèces tous les détours propres à l'esthétique excrémentielle, où les toilettes signifient le fécal en lui faisant écran. Par là, et non sans audace dans ses raccourcis, il entend montrer que le sort figuratif réservé au trône dit quelque chose de l'hygiénisme aux commandes de bien des politiques écologiques actuelles, parce que dans la cuvette se cristallise le mythe de la suppression de l'incompressible à la racine du refoulement des externalités industrielles. Pour le dire en un langage empruntant sa forme à sa matière, les chiottes nous disent dans quelle merde nous sommes.

06/2023

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Développement durable-Ecologie

Oser l'invisible. Aux véritables sources de la performance durable

Entre un ancien modèle à bout de souffle, et de nouveaux modèles encore balbutiants, notre société est en mutation profonde. Quel est le lien entre notre enfant intérieur et les nouveaux mondes en émergence ? Pourquoi les relations humaines, la vie et la conscience devront-elles demain être placées au centre des sociétés ? Qu'est-ce que l'invisible et comment s'en saisir au profit de chacun de nous et du bien commun ? Quelle place pour la spiritualité à l'avenir ? Comment mettre en action, dès aujourd'hui, le meilleur de notre humanité et donner ainsi naissance à un avenir dont nous serons fiers ? En s'appuyant sur son expérience acquise tant en entreprise que dans l'espace social, l'auteure met en lumière notre potentiel créateur. Elle nous invite à nous engager dans une épopée transformatrice avec enthousiasme, confiance en nous-mêmes, et foi en notre force de vie. Ecrit dans un style fluide et vivant, cet ouvrage éclairant s'adresse aux acteurs et aux catalyseurs du changement, ainsi qu'à toutes celles et tous ceux qui souhaitent jouer un rôle actif dans la phase actuelle de transformation où tout devient possible. " Je propose dans ce livre un voyage en quatre étapes. La première partie dresse un panorama de ce qui ne va plus, mais aussi des multiples foyers de la transformation qui sont disséminés sur toute la surface de la Terre, et dont le foisonnement est réjouissant. Elle redonne à l'entreprise, en tant qu'espace de mise en commun et de canalisation des énergies et des intelligences au service d'une création inédite, un rôle central. Elle met le futur en perspective et propose de nouveaux repères. La deuxième partie est centrée sur les interactions et les relations humaines. Au niveau individuel, elle nous invite à partir à la rencontre de notre être profond. Au niveau collectif, à devenir des jardiniers du lien. Elle insiste également sur l'importance des pratiques à privilégier. Ces pratiques relèvent à la fois de nos attitudes et postures personnelles, et de la gestion des dynamiques collectives. La troisième partie est une plongée dans l'invisible, dans le champ de nos consciences, dont les spiritualités, tout autant que les nouvelles sciences, nous parlent aujourd'hui de manière renouvelée. Nous ne pouvons plus concevoir le changement sans prendre en compte notre conscience, par laquelle nous sommes invités à entrer dans notre cinquième dimension, holistique et éthérique. Cette partie se termine sur la notion de l'amour qui semble bien tisser la toile de nos vies et de la vie. Poussés par l'intelligence et l'énergie dont la jeunesse notamment est porteuse, la quatrième et dernière partie nous projette dans le futur. Elle illustre la manière dont nous pouvons transiter de l'ancien monde aux nouveaux. Elle nous invite à cheminer au-delà du visible, dans les espaces immatériels au sein desquels notre avenir s'élargit, se dessine et pourra prendre racine. "

09/2020

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Religion

Dictionnaire encyclopédique de Marie

Du plus haut qu'il put atteindre au plus caverneux où il osa descendre, l'homme a donné le nom de Marie à de vertigineuses cathédrales comme à de ténébreux tréfonds (je songe entre autres au puits Notre-Dame des houillères de Ronchamp, ou à la fosse Notre-Dame de la Compagnie des mines d'Aniche), à des communautés vivant l'appel du silence comme à des formations de rock parmi les plus hurlantes (l'un des groupes du heavy metal suédois ne s'est-il pas appelé Notre Dame ?). Je ne dis pas cela par gout des paradoxes, mais parce que Marie ne serait pas Marie si Elle n'était pas partout, si Elle n'avait pas les bras et le coeur, donc ! ouverts au plus large pour embrasser toutes les activités des hommes sans exception aucune. En voici une nouvelle preuve avec ce Dictionnaire encyclopédique de mariologie dont Marie est l'antienne, la source et la racine, Dictionnaire aussi complet et complexe, aussi florissant, aussi surabondant, aussi audacieux, aussi défiant, aussi priant qu'une cathédrale de pierre. Ah oui, sans doute était-ce un pari fou que d'ériger ce monument de littérature et de spiritualité ! Mais ce pari, Pascal-Raphael Ambrogi et Dominique Le Tourneau l'ont gagné. Et que leur lecteur soit un de ces enfants éblouis qui savent la joie de danser dans les pas de Marie, ou l'un de ces pauvres Poucets qui ont perdu jusqu'au dernier de leurs petits cailloux d'espérance et de foi, ce livre apporte une certitude : rencontrer Marie n'est pas un vain mot, c'est possible dès aujourd'hui, possible dès ici-bas, ces pages en sont la promesse, le guide, l'itinéraire. Comme la cathédrale, cet ouvrage (j'aime ce mot qui sent bon l'effort, le travail, la recherche du chef-d'oeuvre) chante l'élévation, la verticale, il libère la lumière et les couleurs mariales. On doit en tourner les pages, en égrener les entrées, avec la même déférence mais aussi le même enthousiasme que l'on met à pousser la porte des nefs ouvertes à la foule innombrable des amoureux de Marie amoureux, oui, et ce livre est justement l'une des plus accomplies, des plus brillantes, des plus fertiles et des plus riches lettres d'amour entre Elle et nous... Didier Decoin, de l'académie Goncourt. Dominique Le Tourneau est prêtre, chapelain de Sa Sainteté, écrivain et poète. Il a publié de nombreux articles scientifiques de revues et de dictionnaires ainsi qu'une vingtaine d'ouvrages, dont Les mots du christianisme. Catholicisme - Orthodoxie - Protestantisme (Fayard). Il enseigne au Studium de droit canonique de Lyon. Pascal-Raphaël Ambrogi est Sociétaire de la Société des Gens de Lettres et Ecrivain engagé dans la défense du patrimoine linguistique français, il a notamment publié Le sens chrétien des mots et le Dictionnaire du bon usage au service du sens et de la nuance.

04/2015

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Religion

Le féminin avenir du monde. Deux vies en conservation - Marguerite Teillard-Chambon et son cousin Pierre Teilhard de Chardin

Cette année, 2019, est celle de la commémoration du décès accidentel de Marguerite Teillard-Chambon, Claude Aragonnès, de son nom d'écrivaine mais aussi, cousine germaine du Père Teilhard de Chardin s. j. C'est l'occasion à travers quatre auteures particulièrement qualifiées de redécouvrir les personnalités exceptionnelles de la romancière et celle du religieux géo-paléontologue, leurs complicité et leurs regards portés sur la question du « féminin », d'où le titre choisi "Un regard novateur sur le féminin"... Biographe de Marguerite, Marie-Josèphe Conchon nous présente cette cousine si proche du P Teilhard de Chardin et qui sans nul doute contribua au déploiement de la pensée de son cousin. Elle nous fait vivre la parfaite harmonie qui a contribué à l'approfondissement mutuel de leurs pensées. Mercé Prats, historienne, met en lumière le rôle de Marguerite Teillard-Chambon au décès de son cousin. À travers un travail parfaitement complémentaire du précédent, elle analyse méthodiquement les années immédiates qui ont suivi le décès de Pierre Teilhard. Elle nous fait partager comment Marguerite a compris la réflexion du grand jésuite et déployé son énergie pour la publication de "Genèse d'une Pensée" qu'elle ne connaîtra pas... Petite-nièce du père Teilhard de Chardin, secrétaire générale de l’association des neveux du Père Teilhard de Chardin , Marie Bayon de La Tour nous éclaire sur le regard que celuici porte sur le féminin. Son travail, tout en vérité et sensibilité, dresse un panorama des relations de Pierre Teilhard avec des femmes souvent exceptionnelles. Elle relate la recherche originale du Père dans son approche de la féminité : sagesse, relation masculin-féminin, liens amour humain-amour divin... Elle nous fait entrevoir comment le Père Teilhard a vécu ces contacts en désirant toujours les "traverser par le haut"... MarieJeanne Coutagne, philosophe, conclut ce parcours en ouvrant les perspectives sur "Le féminin, avenir de l’homme". Elle resitue avec justesse le thème du "féminin" développé tout au long de l'oeuvre du jésuite dans la perspective d'une humanité en cours d'achèvement. Ses propos traduisent l'éclairage stimulant que le Père Teilhard donne à la question de la chasteté en l'intégrant notamment à l'ensemble dynamique de sa réflexion.

08/2020

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Musique, danse

Jean-Pierre Danel. Guitar Hero made in France

Guitariste virtuose et producteur musical indépendant numéro 1 en France : le parcours phénomène d'un musicien autodidacte. Jean-Pierre Danel est un cas d'école. Unique guitariste instrumental à connaître un véritable succès commercial en France (son album Guitar Connection fut numéro 1 du Top 50, et il a reçu de nombreux autres disques d'or et platine, réalisant les plus grosses ventes d'enregistrements à la guitare de l'histoire du disque dans l'Hexagone), il est entré au hit-parade de plus d'une soixantaine de pays, dont les Etats-Unis. Respecté pour le son, le phrasé complexe et la très grande finesse d'expression de son jeu, il est adoubé par ses pairs, et ceux-ci le rejoignent régulièrement en duos : Brian May de Queen, Hank Marvin des Shadows, Andy Powell de Wishbone Ash, les grands guitaristes Albert Lee et Scott Henderson, ou, en France, Louis Bertignac, Laurent Voulzy, Paul Personne, Michael Jones, Axel Bauer, Jean-Félix Lalanne et beaucoup d'autres… Danel Jr (il est le fils du créateur des Neiges du Kilimandjaro, Pascal Danel) est aussi devenu, via sa société créée à l'âge de 20 ans, le plus jeune, puis le premier producteur indépendant en France, récompensé en 2014 par un multidisque de diamant pour 23,3 millions de disques vendus. Il a reçu à ce jour, pour ses multiples productions, 198 disques d'or et platine. Dans le véritable travail d'investigation qu'est cette biographie, vous découvrirez les sources et les méthodes d'une réussite exemplaire et le profil hors norme de ce musicien issu d'une famille aux multiples personnalités, et au profil atypique : ami intime de François Mitterrand, végétarien depuis l'âge de 5 ans, collectionneur de voitures rares, self-made-man - sa vie personnelle est, elle aussi, spectaculaire. Fin lettré, il a publié une vingtaine de livres, dont deux biographies consacrées à Sacha Guitry, qui font partie du programme de l'étude du français aux universités américaines de Harvard, Stanford, Berkeley et Princeton. Il a également consacré un ouvrage à la Fender Stratocaster, dont il possède l'une des plus belles collections européennes, où figure Miss Daisy, une guitare exceptionnelle de 1954, parmi les plus rares du monde. Découvrez comment cet autodidacte, surdoué de la guitare, travailleur acharné aux capacités peu communes, a bâti un parcours remarquable et l'un des plus beaux CV de l'industrie musicale. Une minutieuse enquête, incluant les témoignages de plusieurs dizaines de personnalités du monde de la musique (Laurent Voulzy, Brian May (Queen), Michael Jones, Hank Marvin (The Shadows), et de nombreux autres artistes, journalistes, présidents de majors du disque, le président de la Sacem, les directions de médias nationaux, chaînes de télévision, de radio, attachés de presse, etc.), des dizaines d'extraits d'articles de presse français et internationaux, des extraits d'interviews radio et télévisées. Retrouvez également une analyse de son jeu de guitariste, appuyée des témoignages des plus grands spécialistes de la guitare en France, un survol de ses nombreux duos, sa discographie et un important cahier-photos. Un Guitar Hero made in France, résumé par le journaliste, grand spécialiste hexagonal de la guitare, Christian Séguret : "Il est l'un des rares musiciens de chez nous (avec Django Reinhardt et Marcel Dadi) à avoir fait de l'instrument un objet de rêve grand public, et à susciter des centaines de vocations".

02/2020

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Monographies

Matthieu Laurette. Une monographie dérivée (1993-2023), Edition bilingue français-anglais

Matthieu Laurette Une monographie dérivée (1993-2023) 336 pages Bilingue français-anglais 800 reproductions Format : 31 x 21, 5 cm Relié Textes : Julien Blanpied, Inès Champey, Dorothée Dupuis, Alex Farquharson, Cédric Fauq, Nicolas Surlapierre & invités Graphisme : Syndicat Editions du MAC VAL ISBN : 978-2-900450-16-1 Office : 17 novembre 2023 35 euros Matthieu Laurette est né en 1970 à Villeneuve-Saint-Georges. Après des études dans les écoles d'art de Rennes puis de Grenoble, il entame sa carrière artistique au milieu des années 1990. Emblématique de sa génération, il est lauréat du prix Ricard en 2003. Son travail, entré dans nombre de collections publiques et privées, a été exposé internationalement dans les plus prestigieuses institutions. Il a précédemment participé à trois expositions collectives au MAC VAL (Situations, Cherchez le garçon et Lignes de vie). Artiste protéiforme, Matthieu Laurette utilise les médias de masse et l'industrie du divertissement comme lieu et outil de production, décalant ainsi l'idée même d'atelier : le réel est son atelier. Véritablement multimédias, ses oeuvres balaient un vaste spectre de mises en formes : de l'intervention télévisée à l'installation en passant par les récents développements sur Instagram, il dessine de nombreuses stratégies d'infiltrations alliant art conceptuel, culture populaire, critique institutionnelle, réflexions économiques et problématiques sociétales. Matthieu Laurette recourt à des mécanismes existants (marketing, médias de masse, industries culturelles...) pour créer ses propres oeuvres. Celles-ci interrogent, entre autres, la notion même de valeur. Elles mettent en questions le rôle et la place de l'art et de l'artiste à l'heure du spectacle généralisé et mondialisé. Pétri d'histoire de l'art, il oeuvre à la croisée du réel et du symbolique. Ce travail, à bien des égards annonciateurs de questionnements ultracontemporains (décroissance, approche décoloniale), se construit selon une logique de projets au long cours. Jonglant avec les mécanismes de La Société du Spectacle de Guy Debord, les oeuvres de Matthieu Laurette jouent sur les processus auto-réalisateurs, créant ainsi des sortes de boucles de feedback au sein des dispositifs informationnels à grande échelle. Sous le commissariat de Cédric Fauq, l'exposition rendra compte de trente années de création en une scénographie qui mettra en évidence la dimension rhizomatique de ce travail, des Apparitions (depuis 1993) infiltrant le régime télévisuel aux Produits remboursés (1991-2001) menant une réflexion aiguë et en acte de la consommation, du Citizenship project (depuis 1996) interrogeant l'idée même d'identité nationale aux Je suis un artiste (depuis 1998), Things et Demands and Supplies (depuis 2010) interrogeant le statut et la fonction de l'art et de l'artiste... La monographie rétrospective qui accompagne l'exposition a été conçue en étroite collaboration avec les graphistes Syndicat (Sacha Léopold et François Havegeer), qui explorent l'interaction entre métier et économie dissimulée derrière la production et la distribution de textes et d'images. Déjà à l'origine de l'exposition MATTHIEU : Une rétrospective dérivée, 1993-2015, présentée au festival Chaumont design graphique en 2015, ils avaient alors reproduit des images des oeuvres de l'artiste sur des objets fabriqués en masse, personnalisables à la demande sur internet. Cette rétrospective dérivée est à la lointaine origine de cette actuelle "Monographie dérivée" , riche de plus de 800 illustrations, qui revient sur l'ensemble de la production de l'artiste, invitant des auteurs qui suivent pour certains son travail depuis ses débuts. Exposition au MAC VAL : 21 octobre 2023-3 mars 2024

12/2023

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Littérature française

Rhett

Un jour ou l'autre, puis, un jour après l'autre, un auteur, son héroïne et ses personnages vivent ensemble. Dorment ensemble, se réveillent ensemble puis dans des pages poussiéreuses finissent ensemble pour l'éternité, au fond d'un grenier... Qui des uns ou des autres apprend la vie ?? Qui des uns ou des autres n'arrivent pas à exprimer les sentiments ?? Qui anéantira l'autre qui ne peut y répondre ?? L'auteur Bess bien que protégée par l'amour fou de son mari Rhett, ira au bout de son roman comme au bout de ce combat qu'elle livre sans merci à Flora, surnommée "la tempête ? ". Sous les doigts de Bess, la tendresse, la jalousie, la vanité, la folie, la mort... , la vie, trop effleurées se vengent... Derrière la porte qu'il a volontairement claquée un peu plus fort que d'habitude, Rhett entend Bess frapper à nouveau sur son clavier avec acharnement et hardiesse car une quelconque défaillance de sa part déclencherait maintenant un déraillement du train, un dérèglement de ce roman en route. Flora... Ah... Oui ! C'est joli, ça, Flora ! Elle aurait pu aussi s'appeler "Epi de blé" , car elle aime ondoyer au gré du vent. Mais elle espère son souffle comme un comédien sans mémoire. Puis, soudain, un sentiment bizarre, entre l'effroi et une solide obstination à rester bien blottie, s'empare d'elle. La parcourt, puis, peu à peu, l'enveloppe d'un voile invisible prétendu protéger délibérément sa pudeur comme si elle allait être mise à mal. Plus que cela, la prémunit d'une sorte de carapace. Ainsi baptisée, cuirassée, Flora va quitter un lieu dans lequel elle ne redoute rien, pour un autre sûrement redoutable... Jusque-là, quelque part, impalpable, elle va prendre corps. Frêle et sauvage, elle se sent curieusement, tout de suite, gonflée de hardiesse et de courage. Bess est là tout près d'elle. Elle l'entend respirer. Ses yeux brillants la transpercent. Ses mains très longues aux ongles affûtés ondulent devant elle comme des tentacules et l'effarouchent. Au bout de celles-ci ses doigts s'agitent en petites pressions décidées et rythmées sur le clavier. Les mots, les phrases qu'ils expulsent sur l'écran de Bess donnent naissance à ses personnages. D'abord un peu floue aux lignes incertaines puis de plus en plus nette, une femme jaillit comme une sirène hors de la mer. Bess, éclaboussée, mouillée, est ravie de son accouchement. Flora est née, elle est maintenant la créature de Bess. Son évolution n'appartient qu'à Bess. Sa mutation se fera sous les doigts de Bess qui va veiller de près à ce que celle qui va incarner l'héroïne de son ouvrage, contribue à faire, de cette évolution, un succès de plus, au titre prometteur qui porte son prénom "Une tempête nommée Flora" .

05/2017