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Joëlle Rouland

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Histoire internationale

Le cimetière des innocents. Victimes et bourreaux en Russie soviétique 1917-1989

Au début des années 90, alors que l'empire s'écroule et qu'on croyait tout savoir sur la terreur soviétique, les archives les plus secrètes du régime, du Comité central, du KGB et de la Guépéou vont devenir accessibles pendant une courte période de temps et révéler une barbarie insoupçonnée. Alexander Yakovlev est alors un ancien responsable du régime chargé, sous Gorbatchev, de recenser et de réhabiliter les victimes du communisme dans son pays. De ces archives, il tirera cet inventaire méthodique et détaillé des crimes du système soviétique, de l'époque de Lénine jusqu'à la perestroïka. Il y dénonce la prédilection de Lénine pour les prises d'otages, considérées comme un moyen de consolider le système ; les mauvais traitements de près d'un demi-million de prisonniers de guerre, rentrés au pays après la guerre finno-soviétique ; les terrifiants échanges entre Staline et Romain Rolland sur la punition des enfants et des adolescents ; les nombreuses intrigues et dénonciations visant divers artistes et écrivains ; la persécution des compagnies théâtrales et des cinéastes dans les années 30 ; le sort réservé à la minorité coréenne ; les préparatifs de la déportation des Juifs à l'époque du "complot des blouses blanches", juste avant la mort de Staline... Il revient sur les mesures de répression touchant les minorités ethniques ou nationales dirigées notamment contre les Ukrainiens, les Allemands de la Volga, les Tatars de Crimée, les Ingouches, et étudie - de façon particulièrement pertinente aujourd'hui - les mauvais traitements infligés dès les années 30 par les Soviétiques aux Tchétchènes. Cet ouvrage n'a rien d'un compte rendu clinique et froid. Fondé à la fois sur l'expérience personnelle de l'auteur et sur l'accès privilégié qu'il a pu avoir à certaines sources, c'est un cri de révolte et de honte lancé au soir de sa vie par un homme brisé par ses découvertes.

09/2007

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Romans historiques

LES RÉCITS D'ADRIEN ZOGRAFFI. Tome 2

Figure assez connue de la littérature de l'entre-deux-guerres, Panait Istrati tombe dans un oubli quasi complet pendant plusieurs décennies ; son oeuvre est interdite en France durant la guerre et en Roumanie durant le régime communiste. Rattrapé par la misère, malade et seul, il tente de se suicider à Nice en janvier 1921. Il est sauvé et on trouve sur lui une lettre non envoyée qu'il avait écrite à Romain Rolland. Celui-ci en est averti et lui répond promptement en l'encourageant dans sa démarche d'écrivain. Durant des séjours en Union Soviètique, il devine, derrière l'accueil réservé aux hôtes étrangers, la réalité de la dictature stalinienne, qui lui inspire l'écriture de Vers l'autre flamme, confession pour vaincus, ouvrage coécrit avec Boris Souvarine et Victor Serge dans lequel, il dénonce sans concession l'arbitraire du régime soviétique. Selon Louis Janover, "Istrati décrit l'exploitation impitoyable des travailleurs par une bureaucratie prête à tout pour défendre ses privilèges" . L'ouvrage, contient la fameuse réplique d'Istrati à l'un des leitmotifs de l'argumentaire communiste ("on ne fait pas d'omelette sans casser des oeufs"), à savoir : "Je vois bien les oeufs cassés, mais où donc est l'omelette ? " Extrait : Il voulut répondre, mais elle le quitta. Cloué sur place, Adrien la suivait du regard ; elle allait droit devant elle, tout droit, comme sa vie avait été droite, simple, douloureuse ; quant au seul écart dont elle s'était rendue coupable, elle ne le regrettait pas, encore qu'il lui coûtât cher. Avec son cachemire sur la tête, sa blouse en tissu bon marché, son mouchoir à la main droite, elle soulevait légèrement de sa main gauche la jupe trop longue qui ramassait la poussière, et elle tenait les yeux fixés devant ses pieds, comme si elle eût cherché quelque chose -- quelque chose qu'elle n'avait pas encore perdu, quelque chose qu'elle était en train de perdre.

10/2022

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Romans historiques

LES RÉCITS D'ADRIEN ZOGRAFFI. Tome 3

Figure assez connue de la littérature de l'entre-deux-guerres, Panait Istrati tombe dans un oubli quasi complet pendant plusieurs décennies ; son oeuvre est interdite en France durant la guerre et en Roumanie durant le régime communiste. Rattrapé par la misère, malade et seul, il tente de se suicider à Nice en janvier 1921. Il est sauvé et on trouve sur lui une lettre non envoyée qu'il avait écrite à Romain Rolland. Celui-ci en est averti et lui répond promptement en l'encourageant dans sa démarche d'écrivain. Durant des séjours en Union Soviètique, il devine, derrière l'accueil réservé aux hôtes étrangers, la réalité de la dictature stalinienne, qui lui inspire l'écriture de Vers l'autre flamme, confession pour vaincus, ouvrage coécrit avec Boris Souvarine et Victor Serge dans lequel, il dénonce sans concession l'arbitraire du régime soviétique. Selon Louis Janover, "Istrati décrit l'exploitation impitoyable des travailleurs par une bureaucratie prête à tout pour défendre ses privilèges" . L'ouvrage, contient la fameuse réplique d'Istrati à l'un des leitmotifs de l'argumentaire communiste ("on ne fait pas d'omelette sans casser des oeufs"), à savoir : "Je vois bien les oeufs cassés, mais où donc est l'omelette ? " Extrait : Il voulut répondre, mais elle le quitta. Cloué sur place, Adrien la suivait du regard ; elle allait droit devant elle, tout droit, comme sa vie avait été droite, simple, douloureuse ; quant au seul écart dont elle s'était rendue coupable, elle ne le regrettait pas, encore qu'il lui coûtât cher. Avec son cachemire sur la tête, sa blouse en tissu bon marché, son mouchoir à la main droite, elle soulevait légèrement de sa main gauche la jupe trop longue qui ramassait la poussière, et elle tenait les yeux fixés devant ses pieds, comme si elle eût cherché quelque chose -- quelque chose qu'elle n'avait pas encore perdu, quelque chose qu'elle était en train de perdre.

10/2022

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Romans historiques

LES RÉCITS D'ADRIEN ZOGRAFFI. Tome 4

Figure assez connue de la littérature de l'entre-deux-guerres, Panait Istrati tombe dans un oubli quasi complet pendant plusieurs décennies ; son oeuvre est interdite en France durant la guerre et en Roumanie durant le régime communiste. Rattrapé par la misère, malade et seul, il tente de se suicider à Nice en janvier 1921. Il est sauvé et on trouve sur lui une lettre non envoyée qu'il avait écrite à Romain Rolland. Celui-ci en est averti et lui répond promptement en l'encourageant dans sa démarche d'écrivain. Durant des séjours en Union Soviètique, il devine, derrière l'accueil réservé aux hôtes étrangers, la réalité de la dictature stalinienne, qui lui inspire l'écriture de Vers l'autre flamme, confession pour vaincus, ouvrage coécrit avec Boris Souvarine et Victor Serge dans lequel, il dénonce sans concession l'arbitraire du régime soviétique. Selon Louis Janover, "Istrati décrit l'exploitation impitoyable des travailleurs par une bureaucratie prête à tout pour défendre ses privilèges" . L'ouvrage, contient la fameuse réplique d'Istrati à l'un des leitmotifs de l'argumentaire communiste ("on ne fait pas d'omelette sans casser des oeufs"), à savoir : "Je vois bien les oeufs cassés, mais où donc est l'omelette ? " Extrait : Il voulut répondre, mais elle le quitta. Cloué sur place, Adrien la suivait du regard ; elle allait droit devant elle, tout droit, comme sa vie avait été droite, simple, douloureuse ; quant au seul écart dont elle s'était rendue coupable, elle ne le regrettait pas, encore qu'il lui coûtât cher. Avec son cachemire sur la tête, sa blouse en tissu bon marché, son mouchoir à la main droite, elle soulevait légèrement de sa main gauche la jupe trop longue qui ramassait la poussière, et elle tenait les yeux fixés devant ses pieds, comme si elle eût cherché quelque chose -- quelque chose qu'elle n'avait pas encore perdu, quelque chose qu'elle était en train de perdre.

10/2022

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Musique, danse

Jesus Elvis junkie blues

Que l'on n'attende pas de ce JESUS ELVIS JUNKIE BLUES une aimable hagiographie collectant les faits à la manière d'un universitaire critique-rock. Ici est un récit sauvage, punk et romantique, innervé par une écriture brûlante, dont le fil conducteur d'électricité, l'affection vasculaire, serait GG Allin, ce diable d'homme, de sa naissance à sa mort. Merle Leonce Bone y raconte cette vie indocile, à sa façon. Le lecteur, en état second, doit s'attendre, au rythme des dérives, à emprunter des portes, basculer et voyager à travers des visions, des anecdotes au factuel chirurgical, des géographies inquiétantes, où l'on y croise tant des figures tutélaires, Nick Cave, Kid Congo Powers, Rowland S. Howard, Blixa Bargeld, Theo Hakola ou Lydia Lunch, à la même enseigne, épique, que des maudits, artisans orfèvres de ce radical underground. Que l'on n'espère pas de ce JESUS ELVIS JUNKIE BLUES qu'il se fasse tour-opérateur, guide touristique sur les sentiers balisés d'une Histoire officielle morte, pourrie sous le botox. Ici est un hommage vibrant à la part la plus sombre, musique du Diable sous Haute Dépendance Stooges, Birthday Party, Scientists, Gun Club & Cramps, d'un certain Rock'n'roll possédé, tapi dans l'ombre, celui des caves, des cryptes, des garages, des marécages et des backrooms. Fruit de trente années d'une passion indéfectible, obsessionnelle, à dénicher des tubercules, creepy, sleaze & swamp, rares, Merle Leonce Bone y conte, néo-dada expressionniste, les scènes musicales de ceux qui, de la fin des années 70 aux années 80 et 90, à Melbourne, Berlin, Adelaide, Sydney, San Diego, Philadelphie, Prague ou Boston, ont dévoué leur vie et leur âme à l'hybridation dangereuse du blues, du rock urbain, de l'art brut, de la shooteuse et du voodoo. Ce qu'est aussi ce Livre d'essence Monstre : un cri de guerre esthétique conspuant l'hygiénisme bigot, consumériste, ambiant.

06/2018

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Littérature française

Rencontre avec la nuit

"Je t'avais promis d'écrire un livre sur toi. Nous étions à la cafétéria de l'hôpital, à l'une de ces tables rondes non loin de la machine à café, près des plantes vertes. A cette époque, tu passais déjà tes journées dans le fauteuil roulant que tu haïssais, qui symbolisait ta condition de femme totalement dépendante. [...] A mes paroles, tu avais souri un peu, d'un sourire que je n'arrivais plus à traduire, qui ne signifiait plus rien d'intelligible pour moi, sinon la vanité de ma promesse. Qu'est-ce que cela pouvait bien te faire, que j'écrive un livre sur toi ? De toute façon, tu ne serais plus là pour le lire ! Non. Ce qui occupait ton esprit, c'était ta prochaine rencontre avec la mort. Maintenant, la lutte était derrière toi, la date du rendez-vous fixée, les modalités connues. Comme tu perdais un peu la mémoire, il fallait souvent te les rappeler: dans trois semaines, le samedi 12 mai à 10 heures." Trois ans après le départ de sa mère, Jacqueline Voillat prend la plume avec courage pour accomplir la promesse faite à sa mère, et nous donner à lire ce témoignage tout à la fois lucide et émouvant. Elle rend ainsi hommage à sa mère qui, avec opiniâtreté, a obtenu que l'on reconnaisse son souhait et son droit de quitter ce monde volontairement et dignement avec l'aide de l'association Exit. Ce livre ne cache en rien les difficultés et les questionnements, sur le plan affectif, éthique et politique, qu'un tel geste représente pour les proches, les soignantes et les soignants, mais aussi pour les autorités et la collectivité dans son ensemble, c'est-à-dire chacune et chacun d'entre nous. Il a le mérite de dire les choses avec franchise, de raconter cette expérience bouleversante sans faux-fuyant et d'affronter les peurs que suscitent la séparation et la mort. II nous livre ainsi un message d'espoir et d'amour.

04/2012

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Théâtre

Théâtre populaire et représentations du peuple

La question du théâtre populaire occupe nombre de débats sur les pratiques théâtrales contemporaines. Elle est de celle qui suscite des avis et des partis pris tranchés. pour célébrer avec nostalgie un temps révolu ou pour dénoncer avec vigueur un supposé élitisme des scènes d'aujourd'hui. Les noms de Firmin Gémier. de Romain Rolland, de Maurice Pottecher, de Jacques Copeau ou de Jean Vilar sont brandis comme guides et modèles d'un théâtre public en crise, qui semble rechercher dans le passé des sources de légitimité politique. Pourtant, les discours restent muets ou elliptiques sur les contributions spécifiques de ces artistes à l'histoire du théâtre. Ce volume entend contribuer à combler cette lacune. en replaçant chaque expérience dans sa singularité. Grâce à la participation de spécialistes de différentes disciplines (Etudes théâtrales, Lettres, Histoire et Sociologie), l'ouvrage prête une égale attention aux projets politiques et aux réalisations esthétiques, en interrogeant la construction historique de ce qui est loin de former un ensemble homogène et transhistorique. Au-delà d'une approche trop souvent globalisante et uniforme du théâtre populaire. le tableau qui se dégage témoigne des réalités contrastées d'un mouvement politique et esthétique, qui émerge au tournant du XIXe et du XXe siècle, en même temps que la modernité artistique, dans un contexte politique où se mêlent les soubresauts des crises politiques passées et présentes et le développement de l'instruction publique et de l'éducation populaire. La perspective historique choisie, parce qu'elle cherche à saisir les héritages et les résurgences, les points de convergence et les facteurs de divergence, le rôle de l'événement et le poids de l'histoire, rend compte des effets de distorsion entre mémoire et histoire. L'ouvrage propose donc un retour vers le passé pour mettre en lumière les usages contemporains de la référence au théâtre populaire et les malentendus que contribue à développer la méconnaissance d'une réalité historique.

06/2010

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Sciences historiques

L'autobus et Paris. Histoire de mobilités

Berceau de l'automobile et ville identifiée à son métro, Paris semble aujourd'hui réserver à son réseau d'autobus un rôle secondaire. Un sentiment que ne pouvait partager le Parisien du XIXe siècle, marqué par l'image de l'omnibus Madeleine-Bastille, inséparable de la figure célébrée du boulevard. L'autobus aurait donc été victime d'une mobilité urbaine qui s'est massifiée. Il n'a pourtant pas rejoint la longue liste des modes disparus, des tramways aux bateaux omnibus. Comment expliquer cette adaptation d'un système de transport ancien à une société urbaine qui s'est industrialisée ? A quel prix l'autobus s'est-il maintenu dans le jeu parisien ? Quelle métamorphose le métro et l'automobile lui-ont ils fait subir ? Au-delà de l'image contemporaine d'un mode plutôt dominé, l'autobus n'a-t-il pas lui aussi joué les maîtres de la chaussée et les fers de lance de la technique ? Quelle est donc cette souplesse qui caractérise l'autobus, dans les discours et les perceptions ? Comment se combine-t-elle avec les évolutions de l'espace public ? Le regard proposé ici se porte sur des épisodes rarement mis en avant, des conflits mondiaux aux manifestations de février 1934, l'exceptionnel permettant souvent de révéler la place de l'objet technique dans la société. C'est plus généralement à une plongée dans l'écosystème des modes de transport parisiens qu'invite cet ouvrage. Leurs relations, faites d'alliances, d'oppositions et d'hybridations, y sont explicitées et analysées. Au long de ce livre, le contrepoint de Londres permet de saisir les enjeux d'identité et de construction sociale qui caractérisent les relations entre une ville et ses modes de transport. En se fondant sur l'idée de mobilité urbaine, cet ouvrage propose donc une réflexion sur ce que pourrait être une autre histoire des transports, intéressée aux voyageurs et aux images sociales, autant qu'aux éléments couramment étudiés que sont les chiffres de fréquentation et le matériel roulant.

01/2011

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Critique littéraire

Le Cahier Rouge du journal intime

Dans cette anthologie inédite, et originale, on ne trouvera ni Marie Bashkirtseff, ni Maine De Biran, ni Amiel, ni Restif de la Bretonne, enfin aucun des auteurs si machinalement reproduits dans les ouvrages consacrés aux journaux intimes. En revanche, on y trouvera les meilleurs passages des journaux de grands écrivains français : Alphonse Daudet, les frères Goncourt, Victor Hugo, Jean-Jacques Rousseau, George Sand, Stendhal, Jules Renard ou encore Alfred de Vigny. Ce livre dévoile aussi des extraits de journaux très rarement reproduits, comme celui de Klaus Mann, qui évoque l'effervescence artistique du Berlin des années 1920, celui du journaliste Robert de Saint Jean, qui décrit la montée du nationalisme en France au début des années 1930, celui du comte Kessler, allemand anti-nazi et cosmopolite de l'entre-deux-guerres, ami de Cocteau, de Maillol et d'Einstein, celui de Philippe Jullian, où il relate le Paris improbablement mondain des années 1940 à 1950. C'est aussi l'occasion de lire des journaux écrits par des témoins d'époques décisives : le journal de l'Estoile, qui assiste à la saint Barthélemy ; de l'Anglais Pepys, qui raconte le quotidien de la vie londonienne au XVIe siècle, époque des épidémies de peste, des incendies et de la chute du roi Charles Ier ; de Louis II de Bavière, prince des arts et de toutes les excentricités ; mais aussi de Harold Nicolson, proche de Churchill, qui révèle les secrets de la diplomatie britannique pendant la guerre. Portraits de la vie littéraire et mondaine, joies, peines et confidences d'écrivains, révélations sur des événements majeurs de l'Histoire : voilà ce que renferme cette anthologie inédite où sont réunis plus de trente auteurs. Quelques-uns des auteurs de cette anthologie inédite par ordre alphabétique : Benjamin Constant, Eugène Delacroix, Lucile Desmoulins, Matthieu Galey, Edmond et Jules de Goncourt, Victor Hugo, Paul Klee, Harold Nicolson, Jules Renard, Romain Rolland, Germaine de Staël, Stendhal, Paul-Jean Toulet, Alfred de Vigny, Voltaire...

10/2018

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Musique, danse

Monteverdi et Wagner

Monteverdi et Wagner : hiatus, mariage impossible, défiance à l'entendement. Le mélomane proteste. Mais le parallèle n'est pas inédit. Car mettre en relation Monteverdi et Wagner, qu'à priori tout oppose, permet de lever le voile sur I'essentiel. A deux siècle, d'intervalle, les changements de paradigme opérés par les deux artistes ont un terreau commun. Au-delà des analogies formelles, les attaques portées aux deux compositeurs et leurs répliques sous forme d'écrits théoriques mettent en évidence un monde d'idées. Nietzsche commença sa carrière philosophique en le soulignant. A travers Ficin et Politien pour Monteverdi - Hölderlin, Schelling et Novalis pour Wagner -, Ies racines néoplatoniciennes communes aux deux créateurs constituent une autre correspondance révélatrice. On les retrouve au seuil du baroque comme du symbolisme. Venise. Pétrarque et Le Tasse ne laissent pas de réunir Monteverdi et Wagner tandis qu'Orphée et Tristan offrent au chercheur une série d'analogies frappantes. Alors pourquoi ce rapprochement a-t-il été si peu approfondi ? Certes la dénonciation des frontières interdisciplinaires propres au système académique n'est pas nouvelle. Mais faut-il rester muet devant leur persistance ? Il existe aujourd'hui toute une philosophie de la musique, ou précisément de la musique instrumentale. Mais où est la philosophie de l'opéra ? Après avoir évoqué les apports lumineux de Romain Rolland et de Jean-Jacques Nattiez à la musicologie. Olivier Lexa établit un bref historique de la philosophie de l'opéra, de Rousseau à Nietzsche en passant par Hegel, Novalis, Schopenhauer et Kierkegaard. Par la suite, l'auteur aborde la portée exemplaire de l'histoire de l'art, de l'histoire culturelle et de l'esthétique analytique, avant de se pencher sur les relations que plusieurs grands penseurs récents et contemporains ont entretenues avec l'art lyrique : Adorno, Lévi-Strauss, Barthes, Deleuze, Foucault, Bourdieu, Badiou, Lacoue-Labarthe et Zizek. Sera-t-on surpris de retrouver les noms de Monteverdi et Wagner parmi les récurrences dominantes ?

12/2017

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Autres philosophes

Thoreau, yogi des bois

En 1844, un jeune diplômé d'Harvard de 28 ans décide de se retirer deux ans dans les bois, au bord d'un étang nommé " Walden ", au coeur du Massachussetts, avec dans ses bagages Homère et la "Bhagavad Gita". Il construit une cabane, arpente, hume, contemple, médite, plonge corps et âme dans la vie " sauvage ", goûte à une existence sobre mais emplie de joie, à l'écart de la société, des mondanités, de l'urbanisation et de l'industrialisation galopantes. Ce jeune disciple et ami de Ralph Waldo Emerson, yogi en herbe, précurseur de la cause écologique et de la désobéissance civile, s'appelle Henry David Thoreau. Vivant au rythme et à l'écoute de la forêt, il ne fait bientôt plus qu'un avec la trame vibrante de la Nature, avec le Yoga, qui signifie union, résonnance avec la Vie universelle dans tous ses aspects. Sentinelle lucide d'un monde en pleine mutation, Thoreau a d'abord marqué les esprits de Gandhi, Romain Rolland, Jean Giono, Léon Tolstoï, Ernest Hemingway, Jim Harrisson, Kenneth White, Martin Luther King, Nelson Mandela, l'architecte Franck Lloyd Wright ou encore les naturalistes John Burroughs et John Muir avant de devenir, un siècle et demi plus tard, l'icône des écologistes, des zadistes, des végétariens et autres défenseurs du vivant tels que Vandana Shiva ou le groupe Extinction Rebellion. On connaît le Thoreau philosophe des bois, mais que sait-on du Thoreau yogi des bois ? En quoi la philosophie de Thoreau nous permet de penser ensemble et donc de relier le vivant dont nous faisons partie au yoga et à la méditation ? En quoi Thoreau nous permet d'expérimenter et de penser un nouveau rapport au monde et à soi ? Et si Thoreau était un précurseur de l'écospiritualité ? Grâce aux magnifiques illustrations originales d'Emilie Poggi et à la langue poétique et percutante de Colette Poggi, nous sommes transportés du côté de Walden, entre promenade philosophique et méditation sauvage, et les influences de la philosophie indienne.

11/2023

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Autres maux

Oser se dépasser. Comment la sclérose en plaques m'a fait aimer la vie

Le témoignage bouleversant d'une femme inspirante : Sa course réussie contre la maladie et pour la vie. " J'ai 25 ans, je suis une étudiante pleine d'ambition dans une grande université de Boston. On me diagnostique une maladie neurologique incurable, une sclérose en plaques. On me dit que bientôt, je me déplacerai en fauteuil roulant. Qu'il faut que je l'accepte. Seule dans ma chambre d'étudiante sur le campus américain, ma vie s'effondre. Mais d'instinct, je m'écarte de tous les traitements traditionnels et je décide de chercher ma propre voie. Vingt ans après, je vais courir mon premier marathon à Rome. 42, 125 km. J'ai décidé de briser mon silence et d'écrire un livre témoignage sur ce parcours. " Alors qu'elle termine de brillantes études de commerce aux Etats-Unis, Julie Robveille, 25 ans, apprend qu'elle est atteinte de sclérose en plaques. Sa vie, ses projets, tout semble lui échapper à l'annonce du diagnostic. Mais la jeune femme, d'une persévérance extraordinaire, refuse de se laisser abattre par la maladie. Elle rejette les traitements traditionnels et entame un parcours de vie inspirant et motivé par la volonté farouche de continuer à vivre intensément. Malgré la menace du handicap et des crises, Julie voyage en Europe, déménage six mois en Espagne et participe à des séminaires de reconnexion avec elle-même dans le désert marocain. Après avoir annoncé sa maladie sur les réseaux sociaux et reçu des milliers de messages de soutien, elle se lance le défi de participer au Marathon de Rome en 2022, et livre le récit puissant de son entraînement et de sa lutte contre la sclérose en plaques. Au-delà de son combat contre la maladie, Julie s'est forgé un mental de battante qu'elle applique dans tous les domaines de sa vie. Véritable role model, elle livre dans ce témoignage tous ses conseils pour réussir et partage sa philosophie de vie. Récit authentique d'une femme à la force remarquable, sans tabou.

09/2023

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Royaume-Uni

Marie Stuart

La vie passionnée de la reine d'Ecosse (1542-1587), accusée du meurtre de son second mari et décapitée sous les yeux d'Elisabeth Ire, symbole de l'esprit humaniste face au fanatisme calviniste. Une destinée digne d'une tragédie antique, magnifiée par le travail de conteur, d'historien et de psychologue de Stefan Zweig. Un classique de la littérature du XXe siècle Sans l'exemple de Marie Stuart, disait Zweig, " il n'y eût pas eu d'exécution de Charles Ier, ni ensuite de Louis XVI et de Marie-Antoinette ". Son intérêt pour la reine d'Ecosse (1542-1587) remonte à l'été 1906, lorsqu'il visita pour la première fois ce pays. C'est à Londres, en 1933, qu'il délaisse ses projets romanesques pour corriger les erreurs commises au sujet de la reine décapitée, examinant chaque pièce du dossier à la façon d'un détective. " Etait-elle vraiment impliquée dans le meurtre de son second mari [Henri Darnley], ne l'était-elle pas ? " Une nouvelle fois, son ambition est d'expliquer comment " d'une destinée ordinaire naît soudain une tragédie aux dimensions antiques ". Mais aussi de mettre en lumière la culture humaniste de Marie Stuart face au " sombre fanatisme " et au " caractère dictatorial " du réformateur calviniste John Knox, allusion limpide à la situation de l'Europe en 1935. Portrait enflammé d'une reine aveuglée par la passion, tout autant que de son ennemie jurée Elisabeth Ire, voici l'une des biographies les plus enlevées de Zweig, pleine de péripéties et d'éclairages crus sur une personnalité qu'il n'hésite jamais à qualifier de " romantique ". " Votre Marie Stuart se dévore. Combien les autres drames, qui traitent du même sujet, paraissent pauvres à côté de cette histoire ! " (Romain Rolland) " Un livre qui divertit comme le meilleur des romans tout en ayant la gravité, l'impartialité, le poids de la vraie recherche. " (Klaus Mann)

02/2024

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Histoire de France

Versailles. Histoire, dictionnaire et anthologie

Il n'existait qu'un abécédaire d'une centaine de pages, paru en 1996, auquel un grand nombre de conservateurs du château avaient participé, lorsqu'une équipe de jeunes historiens entreprit un ouvrage à la dimension de Versailles. Ce véritable dictionnaire encyclopédique offre aux lecteurs, amateurs ou spécialistes, tous les moyens possibles pour accéder à l'histoire du château et de la ville, pour retrouver en quelques lignes l'histoire d'une pièce, d'un lieu, ou tout simplement pour vérifier la date d'un événement ou encore la source d'une anecdote. Dans une longue introduction les maîtres d'oeuvre rappellent les grandes étapes de Versailles jusqu'à aujourd'hui. Cette introduction a été conçue comme un véritable prologue à l'ensemble, les notions qu'elle aborde se trouvant naturellement complétées par les articles du dictionnaire. Pour la rédaction de ce volume, les maîtres d'oeuvre ont fait appel à une équipe scientifique renommée, composée d'historiens, d'historiens d'art, de conservateurs et de spécialistes, afin d'offrir la meilleure synthèse des connaissances actuelles sur Versailles. Chacun a eu pour dessein de fournir au lecteur un moyen simple de trouver une réponse aux questions qu'il pouvait se poser. Plus de six cents entrées ainsi qu'un grand nombre de renvois permettent ainsi une lecture aisée. Ces entrées se déclinent autour de grandes thématiques : lieux, personnages, événements, vie quotidienne, cérémonies, étiquette, arts, sciences, etc. L'amplitude chronologique a été voulue la plus large possible, réservant une part aussi importante aux XIXe et XXe siècles qu'aux deux siècles précédents où Versailles était habité, de façon à souligner la continuité de l'histoire des lieux. Le lecteur pourra ainsi lire une notice intitulée "Etablissement public du musée et du domaine national de Versailles" ou une autre intitulée "Loi de 2005", précédant respectivement les entrées "Etangs puants" et "Paolo Lorenzani"... Conçue de façon elle aussi chronologique, l'anthologie qui suit rassemble des textes dont le point commun est de décrire un aspect ou un moment important de l'histoire de Versailles. Le lecteur y trouvera des textes célèbres (Saint-Simon, Chateaubriand, Hugo, Zola), ainsi qu'un choix d'oeuvres moins connues mais tout aussi évocatrices (celles de Saint-Maurice, Plantavit, Bombelles, Montesquiou...). Les récits des morts de Louis XIV et de Louis XV figurent ici, comme celui, célèbre, de la marquise de La Tour du Pin décrivant les volets du château se fermant avec fracas sur le départ de la famille royale en 1789. Une part non négligeable de cette anthologie a été réservée aux récits de visiteurs (du XVIIe au XXe siècle). L'ensemble se conclut par un savoureux petit texte issu des colonnes irrévérencieuses de L'Os à moelle....

09/2015

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Consolidation

Comptes consolidés. Edition 2021

Véritable outil de travail, ce Mémento Expert fait un point exhaustif sur les règles françaises de consolidation applicables aux exercices ouverts à compter du 1er janvier 2021. Il intègre et commente (sans aborder les spécificités sectorielles prévues pour les banques et les assurances) : l'intégralité des dispositions du nouveau règlement ANC n° 2020-01 applicable aux comptes consolidés ; les changements introduits par le nouveau règlement concernant, par exemple (liste non exhaustive) : les méthodes de présentation et d'évaluation (suppression du principe de prédominance de la substance sur l'apparence, méthodes comptables d'application obligatoire ...) ; la comptabilité d'acquisition (nouvelle définition de la valeur d'entrée des actifs et passifs identifiables de l'entité acquise...) ; l'annexe des comptes consolidés (contenu redéfini en vue d'une meilleure articulation avec le PCG, informations propres à la consolidation étoffées...) les dispositions transitoires entre le règlement CRC n° 99-02 et le règlement ANC n° 2020-01 ; une annexe établie par nos soins présentant, sous forme de tableaux, les principales divergences entre les principes comptables français (comptes sociaux et comptes consolidés) et les normes IFRS. Le Mémento Comptes Consolidés concerne plus particulièrement les sociétés non cotées sur un marché réglementé et les sociétés du marché Euronext Growth ou Euronext Access qui ne publient pas leurs comptes consolidés en IFRS.

06/2021

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Régionalisme

Lyon Saint-Jean. Les fouilles de l'ilôt Tramassac

La ville médiévale, héritière d'une longue histoire, a une mémoire topographique qui se signale dans le paysage par des repères monumentaux. Ainsi en est-il à Lyon de la cathédrale Saint-Jean. En revanche du quartier canonial constitué autour, il ne demeure que quelques fragments méconnus du mur d'enceinte. Ce volume contribue après les fouilles de l'avenue Adolphe Max, et celles jouxtant la cathédrale, à faire découvrir l'évolution de ce secteur depuis le Ier siècle avant J-C, quand la Saône coulait au pied de la colline de Fourvière, jusqu'à la mise en place, en un monde clos, d'un quartier réservé aux clercs au service de la première église du diocèse. Cette enquête, œuvre d'archéologues, de géographes et d'historiens éclaire très concrètement, les modes de bâtir et de vivre des Lyonnais et contribue à résoudre certains points débattus de l'histoire de Lyon antique et médiévale.

07/1997

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Grammaire

Cours de grammaire française

Un ouvrage qui offre : - une présentation des méthodes et des notions fondamentales de la grammaire ; - une progression du plus simple au plus complexe : des principales parties du discours, verbe, nom, adjectif, à l'exposé de leurs combinaisons dans le cadre de la phrase (la subordination) et du texte (l'ordre des mots ; de la phrase au texte) ; - une série d'applications, d'exercices et de corrigés en fin de chapitre qui illustrent les exposés ; - 30 fiches synthétiques qui permettent de mémoriser l'essentiel et constituent un bagage pour les révisions aux examens.

02/2023

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Livres 3 ans et +

Moby Dick. Avec 1 CD audio

Tout le monde sur le pont et donnez de la voile ! Quand le jeune Ismaël embarque comme matelot sur le Péquod, il n'a aucune idée de ce qui l'attend : la traque folle d'un capitaine tyrannique à la recherche de la baleine qui lui a arraché la jambe... Les illustrations de Juliaon Roels et la musique de Fabien Waksman nous embarquent dans cette extraordinaire épopée maritime. Une adaptation inédite du mythique roman d'Herman Melville.

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Photographes

Stéphane Spach, photographe

Stéphane Spach glane et collecte. Il soustrait le décor, fixe, et répète. Il n'en plante un que pour mieux révéler les contours et la matérialité nue de l'objet. Il s'agit presque toujours de délier l'objet, de le dégager de ses liens, afin de (le) faire voir autrement (de faire sentir, toucher autrement, car ces objets ainsi saisis sont pleins d'entailles, de plis et d'éraflures). Alors, la familiarité - ou l'absence - des relations qu'avec lui nous entretenions se met subrepticement à vaciller. Le familier inquiète, et c'est par là qu'il suscite, qu'il oblige presque, l'attention. L'attention particulière qu'il déploie lorsqu'il saisit (capture) des paysages n'est qu'un autre versant de ce travail qui s'attache à produire le cadre d'une célébration de l'ordinaire. Une banalité - des lieux, des éléments qui les composent - qui se situe au seuil de nos regards familiers, de leur absence ou de leur effacement.

11/2022

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Autres éditeurs (P à T)

L'ogre qui n'aimait pas manger les enfants

Un nouveau personnage parfait pour Halloween !

10/2022

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Lycée

La peau de chagrin. Texte intégral et dossier pédagogique

Ruiné, désespéré, Raphaël de Valentin veut se jeter dans la Seine. C'est alors qu'il entre en possession d'un talisman en peau de chagrin, qui lui permet d'exaucer ses moindres désirs... en raccourcissant sa vie. Dans ce roman de l'énergie, Balzac déploie tout son génie créateur pour illustrer le pouvoir destructeur des passions. TOUT POUR COMPRENDRE- Notes lexicales- Biographie et contexte- Genèse et genre de l'oeuvre- Chronologie et carte mentaleLES ROMANS DE L'ENERGIE, CREATION ET DESTRUCTION- Analyse du parcours- Groupements de textes- Histoire des artsVERS LE BAC- Explications linéaires guidées- Sujets de dissertation et de commentaire guidés- MéthodologieCAHIER ICONOGRAPHIQUE.

05/2022

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Provence, Alpes, Côte d'Azur

Le Gard à pied. 52 Promenades et Randonnées

Le département du Gard déploie une palette de sites remarquables avec 465 monuments classés comme le célèbre Pont du Gard. 52 balades à travers le territoire méditerranéen pour parcourir les marais salants du Midi à Aigues-Mortes, la vallée du Vidourle autour de Sauve, l'abîme de Bramabiau près de Camprieu ou encore la grotte de la Cocalière à Courry. Il existe aussi de nombreux villages médiévaux tels que Vézénobres et Castillon-du-Gard.

06/2022

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Poésie

Poésie et travail. Une anthologie de poésies sur le travail et les métiers

Ce recueil de poèmes sur le travail et les métiers présente une mine d'or pour celui qui veut les multiples facettes du travail et les effets très variables qu'il peut avoir sur l'homme. Ainsi, le travail est présenté tantôt comme une tare, pour les ouvriers qui, dans les usines où l'ennui sévit (Jean Follain), sont constamment exhortés : ne rêvez pas ! pointez, grattez, vaquez, marnez, bossez, trimez ! Ne vous reposez pas ; le Travail repose sur vous (Jacques Prévert), et pour les employés qui vaquent à leurs occupations sordides, huit heures par jour ; le reste de leur temps, ils dorment (Francis Ponge) ; tantôt comme une bénédiction, car, quand un homme se donne à son travail, il est vivant comme un arbre au printemps, il ne fait pas que travailler, il vit (D. H. Lawrence) ; une fois comme abrutissant [Débit et Crédit, Débit et Crédit ; mon âme ne danse pas avec les chiffres (Antonio Ramos Rosa)] et fatigant devant tout ce qui reste à faire (Roland Dubillard), au point où l'ouvrier souhaite une fièvre typhoïde pour enfin se reposer (Robert Desnos) ; et une autre fois comme exaltant [par exemple pour le boulanger qui, à tant pétrir, jubile (Géo Norge)] et enrichissant: Travail de mes dix doigts et travail de ma tête, travail de Dieu, travail de bête, ma vie et notre espoir... la nourriture et notre amour (Paul Eluard) ; souvent comme une prison, une laisse qui me coupe les os (Jean Cocteau) ; parfois comme un devoir et un mal nécessaire : On se crève au boulot, mais pour manger, on mange (Cesare Pavese) ; la main de la misère tourne le moulin (Francis Ponge) ; mais aussi comme constitutif pour l'homme [à tel point que, quand il voudrait ne rien faire, l'homme est comme une bête (Cesare Pavese)] et comme générateur d'un futur meilleur. En fin de compte, le travail, cette chose inexprimable, faite de vertige, d'effort, de joug, de volonté (Victor Hugo) échappe peut-être à une définition.

05/2006

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Pléiades

Théâtre complet. Tome 1, Théâtre de jeunesse ; Drames en vers

"Si on le prend à l'origine qu'est-ce, en vrai, que le romantisme sinon la manifestation d'un état de crise dont le siège se trouve toujours dans le fond même de notre esprit ? Oui, cet esprit est ainsi fait qu'il supporte avec peine le malaise de vivre sans cesse sous la coupe de la raison. Car il se sait plein de ressources qu'il tient pour autrement fécondes : l'or qu'il puise dans son instinct, autrement dit dans ce monde vraiment abyssal qu'est l'inconscient. Quand l'asphyxie produite par cet état de choses est devenue intolérable, on peut dire que le romantisme a vu enfin venir son heure. Il n'attend plus pour exploser que l'étincelle que la moindre occasion fait naître. Par sa révolte, le romantisme signifie au monde rationnel son intention de défendre jusqu'à l'exhaustion ce qu'il tient pour le suc de la personne humaine : savoir la musique intérieure que nous donne le sens du sacré. [... ] Il se trouve que Victor Hugo s'est fait, en France, l'incarnation de cette force irrépressible que représente le romantisme. Inspirateur d'un coup de force dont l'objectif était de doter le théâtre d'un genre qui fût, au plus haut point, digne de la Révolution : voilà son titre de gloire véritable. De toutes les oeuvres que cette époque vit éclore, il n'en subsiste presque aucune dont on garde le vivant souvenir. Sauf celles, il faut le reconnaître, dont il est l'auteur. Cette survivance, il va sans dire que Hugo la doit beaucoup moins à ses vertus de dramaturge qu'à son seul génie oratoire. Il n'y a donc pas lieu de séparer ses drames de son oeuvre poétique. Le meilleur de son théâtre n'est autre chose qu'un magasin de morceaux de bravoure dont le lyrisme fait tous les frais. Sorti du livre, le théâtre de Hugo est donc contraint d'y rentrer. On ne saurait mieux se soumettre à sa destinée". Roland Purnal.

01/1964

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Ethnologie et anthropologie

Femme, indigène, autre. Écrire le féminisme et la postcolonialité

Dans Femme, indigène, autre, Trinh Minh-Ha explore la question de l'écriture d'un point de vue postcolonial et féministe. Ce livre qui s'inscrit à l'intersection de plusieurs domaines - critique littéraire, anthropologie, études culturelles, études de genre - juxtapose de nombreux discours contemporains issus des cultures dominantes afin de bousculer les normes de l'écriture littéraire et académique. Tout en s'adossant aux grands monuments de la discipline (Roland Barthes, Jean-Paul Sartre, Virginia Woolf, etc.) Trinh Minh-Ha remet en cause l'orthodoxie stylistique et théorique exigée dans le processus de production de connaissances et d'oeuvres littéraires afin d'établir un nouveau rapport au langage. Se faisant, elle interroge les usages d'une nouvelle génération de théoriciennes féministes postcoloniales, donnant la voix à des femmes de couleurs qui remettent en question le discours majoritaire en éclairant des métarécits situés, une approche non-linéaire et ouverte de l'écriture. En s'éloignant des modèles et discours académiques traditionnels, Femme, indigène, autre propose de nouvelles "manières de savoir" qui performent une forme de langage alternative, plus proche des traditions orales et spontanées des communautés indigènes. Prenant appui sur sa propre histoire personnelle, l'autrice restitue les échos de l'histoire de sa grand-mère, conteuse au Vietnam, afin d'illustrer le rôle des femmes comme dépositaire d'un héritage ancestrale et donc créatrice de langage. A mi-chemin entre le livre théorique et l'oeuvre littéraire, cet ouvrage atypique publié en 1989 détone tant par sa forme que son propos et participe à la recherche d'une nouvelle façon d'articuler les luttes et recherches d'une génération d'écrivains et d'écrivaines. Le langage - et par association l'acte d'écrire - devient ainsi le miroir de la construction théorique des grandes luttes du XXIe siècle. Cet ouvrage, considéré comme un classique de la littérature féministe postcoloniale en langue anglaise, est le premier livre de Trinh T. Minh-Ha traduit en français. Avec une préface inédite d'Elvan Zabunyan.

11/2022

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Histoire des idées politiques

Des masques à la plume. Théâtre et politique dans le journal du Père Duchesne (1790-1794) de Jacques-René Hébert

Honni par ses adversaires, interpelé dans la rue par certains de ses lecteurs qui le confondent avec le héros de son journal, le Père Duchesne, Hébert, familier du monde des petits théâtres d'avant 1789, tente une expérience pour le moins originale, entre septembre 1790 et mars 1794 : faire de la politique en utilisant les ficelles du théâtre et notamment celles du théâtre de la Foire qu'il connaît bien. Il joue ainsi de son journal comme d'une scènetribune pour exposer son programme politique et celui de ses amis Cordeliers. Il recourt, au fil des quelque 400 numéros, à tout l'éventail de genres qu'offre cet art visuel, si prisé par la société de l'époque : saynètes comiques, farces, prosopopées, allégories, enchantements voire mélodrames. Heureuse alliance d'une passion contrariée et d'un projet politique qu'il met habilement en scène pour toucher le coeur de son lectorat-spectateur, bien plus sensible aux images que font naître ses mots incisifs et mordants qu'aux formules convenues et attendues de ses concurrents. Il le fidélise ainsi en imaginant de petits feuilletons avant l'heure, où paraissent les héros du jour, pris sur le vif, en divers lieux et situations : le roi, la reine, l'abbé Maury, le ministre girondin Roland..., ses véritables bêtes noires. Tandis que ses ennemis se voient tour à tour raillés, ridiculisés, animalisés, diabolisés, pour finir le plus souvent sous la lame de la "bascule à Charlot", se construit, en contrepoint, son rêve d'une Cité idéale, fraternelle, vertueuse et républicaine, patrie des braves sans-culottes, désormais mètre-étalon de toute chose, dans une France en devenir. Le temps d'avant tire sa révérence pour faire place nette au "nouveau régime" dont Hébert peint contours et couleurs comme un décor de castelet, quitte à procéder aux retouches et repentirs qu'exigent le caractère toujours changeant et imprévisible des événements politiques.

02/2021

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Histoire de France

Histoire des Girondins. Tome 2

Lamartine, orateur exceptionnel qui avait le sens de la formule, a lui-même rédigé l'argumentaire de son ouvrage : " J'entreprends d'écrire l'histoire d'un petit nombre d'hommes qui, jetés par la Providence au centre du plus grand drame des temps modernes, résument en eux les idées, les passions, les fautes, les vertus d'une époque... Cette histoire pleine de sang et de larmes est pleine aussi d'enseignements pour les peuples. " Et il ne manquait pas de citer la lettre envoyée par Victor Hugo : " Tout ce que j'ai déjà lu de votre livre est magnifique. Vous saisissez ces hommes gigantesques, vous étreignez ces événements énormes avec des idées qui sont à leur taille. Ils sont immenses, mais vous êtes grand. " De fait, Lamartine ne se limite pas au destin finalement tragique du parti des Girondins - Vergniaud, Guadet, Gensonné, Buzot, les époux Roland... -, mais étend son récit de la mort de Mirabeau, en avril 1791, jusqu'à thermidor et la chute de Robespierre, qui devient peu à peu le héros principal de la tragédie révolutionnaire mise en scène ici. Car, comme le souligne Mona Ozouf, " plus qu'au livre d'histoire, plus qu'au poème ou même au roman, c'est au théâtre que font penser ces Girondins ", le livre dont l'auteur prend souvent ses aises avec la réalité historique pour produire des effets plus saisissants. La réussite fut totale, le succès éclatant. Toutes proportions gardées, Lamartine devenait pour la Révolution française ce qu'avait été, quarante ans auparavant, Chateaubriand avec Le Génie du christianisme pour la religion. Comme son illustre confrère, il avait su capter la sensibilité et les attentes de ses contemporains, leur livrant l'histoire que, à la veille de la révolution de 1848, ils voulaient lire. Aujourd'hui, l'Histoire des Girondins est autant un témoignage sur cette époque qu'une fresque épique sur la Révolution brossée par un magicien du style.

01/2014

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Critique littéraire

La littérature de l'anarchisme. Anarchistes de lettres et lettrés face à l'anarchisme

Cet ouvrage tente de restituer une image globale des rapports entre l'anarchisme et les milieux littéraires de 1848 jusqu'à la fin des années 1930. Au-delà de la période de la fin du siècle, marquée par les attentats à la bombe qui ont inscrit une image souvent stéréotypée du mouvement dans la conscience du grand public, et au-delà des rapports avec le symbolisme et les avant-gardes poétiques, auxquels on a souvent réduit l'influence de l'anarchisme dans la sphère littéraire, ce livre vise à offrir un tour d'horizon des productions variées des auteurs qui ont mis leur plume au service du drapeau noir. A travers nombre de sources inédites et avec une attention particulière à la création et aux débats littéraires véhiculés par les nombreux journaux et périodiques de la presse militante, sont ainsi examinés les rapports des anarchistes avec les grands mouvements littéraires de l'époque (romantisme, réalisme, naturalisme, symbolisme) et la conception anarchiste de la culture et de l'éducation. Une série de monographies et d'études d'oeuvres sont ensuite consacrées à des auteurs appartenant au monde la culture officielle qui ont mis en scène des anarchistes dans leurs oeuvres - dont notamment, Anatole France, Montherlant, Ernest Psichari, Villiers de l'Isle-Adam, Roland Dorgelès - et à la découverte de romanciers et littérateurs proches de l'anarchisme ou actifs dans le mouvement. Parmi eux figurent plusieurs ayant joui en leur époque d'une certaine notoriété - Han Ryner, J. H. Rosny aîné, Jules Lermina, Jehan Rictus -, alors que d'autres - Brutus Mercereau, Fernand Kolney, Henri Rainaldy, K.X. e nombre de nouvellistes - sont demeurés dans l'essentiel presque totalement inconnus en dehors des circuits du mouvement libertaire. Une conclusion vient clore ce tour d'horizon et souligner la richesse et la diversité de la création anarchiste en littérature, sur un arc temporel bien plus long que celui à l'intérieur duquel on a généralement tendance à la limiter.

09/2014

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Essais

Lee Miller. Une vie sans filtre

Peu d'artistes auront eu un destin aussi flamboyant que Lee Miller (1907-1977). Originaire d'une petite ville américaine, Lee grandit dans une famille aisée et progressiste, sous le regard aimant mais troublant d'un père, passionné de photographie qui, très tôt, la fit poser nue devant son objectif. Victime d'un viol à l'âge de 7 ans, témoin du suicide de son petit ami à l'adolescence, la jeune femme décide de partir pour Paris à 18 ans, et y découvre le milieu du théâtre. Elle étudie ensuite l'art à New York, tout en posant comme mannequin. Si elle fait d'abord la couverture de Vogue, c'est être photographe qui l'intéresse. De retour à Paris, elle devient l'élève, la muse et l'amante de Man Ray, qui sera son grand amour. A Montparnasse, elle côtoie nombre d'artistes, poètes, peintres, créateurs : Breton, Foujita, Chanel ou Cocteau... Toujours désireuse d'ailleurs, elle vit ensuite quatre années au Caire puis rejoint Londres en 1939. Elle immortalise alors avec son appareil photographique les horreurs du Blitz. Devenue reporter de guerre pour les Etats-Unis, elle découvre Büchenwald et Dachau, un choc qui se traduira par ses photographies, particulièrement crues. Elle se marie enfin avec le collectionneur et artiste anglais Roland Penrose, avec qui elle aura un fils dont elle ne se sentira jamais proche. Sa vie s'organise alors entre les voyages, les visites d'amis tels Eluard ou Picasso, et ses créations culinaires de "haute gastronomie" ... Ce n'est qu'à sa mort, en 1977, que son oeuvre photographique sera véritablement découverte, grâce à soixante mille négatifs retrouvés dans son grenier. Carolyn Burke est biographe, critique d'art et traductrice. C'est à Paris, où elle a vécu pendant plusieurs années, qu'elle a fait la connaissance de Lee Miller, juste avant sa mort. Elle vit à Santa Cruz, en Californie.

06/2023

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Pléiades

THEATRE COMPLET. Tome 2, Drames en vers, Drames en prose, Théâtre lyrique, Théâtre en liberté, Théâtre moderne, Fragments

"Si on le prend à l'origine qu'est-ce, en vrai, que le romantisme sinon la manifestation d'un état de crise dont le siège se trouve toujours dans le fond même de notre esprit ? Oui, cet esprit est ainsi fait qu'il supporte avec peine le malaise de vivre sans cesse sous la coupe de la raison. Car il se sait plein de ressources qu'il tient pour autrement fécondes : l'or qu'il puise dans son instinct, autrement dit dans ce monde vraiment abyssal qu'est l'inconscient. Quand l'asphyxie produite par cet état de choses est devenue intolérable, on peut dire que le romantisme a vu enfin venir son heure. Il n'attend plus pour exploser que l'étincelle que la moindre occasion fait naître. Par sa révolte, le romantisme signifie au monde rationnel son intention de défendre jusqu'à l'exhaustion ce qu'il tient pour le suc de la personne humaine : savoir la musique intérieure que nous donne le sens du sacré. [... ] Il se trouve que Victor Hugo s'est fait, en France, l'incarnation de cette force irrépressible que représente le romantisme. Inspirateur d'un coup de force dont l'objectif était de doter le théâtre d'un genre qui fût, au plus haut point, digne de la Révolution : voilà son titre de gloire véritable. De toutes les oeuvres que cette époque vit éclore, il n'en subsiste presque aucune dont on garde le vivant souvenir. Sauf celles, il faut le reconnaître, dont il est l'auteur. Cette survivance, il va sans dire que Hugo la doit beaucoup moins à ses vertus de dramaturge qu'à son seul génie oratoire. Il n'y a donc pas lieu de séparer ses drames de son oeuvre poétique. Le meilleur de son théâtre n'est autre chose qu'un magasin de morceaux de bravoure dont le lyrisme fait tous les frais. Sorti du livre, le théâtre de Hugo est donc contraint d'y rentrer. On ne saurait mieux se soumettre à sa destinée". Roland Purnal.

01/1964