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Opéra Lacydon

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Revues de psychanalyse

Revue des Collèges de Clinique psychanalytique du Champ lacanien N° 23 : Clinique du desir

Clinique du désir. Cette expression souligne deux aspects : la visée de la clinique et ce qu'on y adresse. Pour le premier, n'est-ce pas la spécificité de notre clinique psychanalytique qui se trouve là formulée ? Une clinique qui tient compte du désir au regard d'autres pratiques qui cherchent avant tout à guérir et visent l'éradication des symptômes. Pour le second aspect, clinique du désir permet de qualifier les demandes adressées aux analystes par nos contemporains, "malades du désir" : quand s'éprouve un désir vacillant, faiblissant, ce que nous pourrions rapporter à une défaillance de la fonction cause de l'objet. Pour autant, qu'est-ce que le désir ? Ni le souhait, ni l'envie, ni la volonté. On ne peut le définir autrement qu'en passant par ce qui le cause : l'effet négativant du signifiant qui fait du sujet un manque-à-être : le désir, métonymie du manque-à-être implique cet insaisissable du désir. Impossible de dire ce qu'il est, d'en préciser son objet puisque ceux qui s'offrent au sujet ne sont que des pastiches de cet objet premier, perdu pour toujours : l' "objet a" . Le rapport du sujet à l'objet est donc marqué d'une séparation que Lacan formalise d'un poinçon dans la formule du fantasme. La séparation versus aliénation sont des opérations majeures dans la structuration du sujet : la séparation d'avec la jouissance produit un reste d'où naît le désir. Qu'en est-il alors quand la séparation n'a pas opéré ? C'est une question que nous pose la clinique : celle des vicissitudes du désir névrotique et celle de l'existence même du désir dans les psychoses.

03/2024

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Philosophie

La solitude de Montesquieu. Le chef-d'oeuvre introuvable du libéralisme

Depuis le XIXe siècle, on lit Montesquieu comme le théoricien du libéralisme politique, l’héritier de Locke et des penseurs du droit naturel, le chantre de la modernité post-révolutionnaire. Jean Goldzink montre ici avec brio combien cette lecture est discutable : l’essentiel de la gloire de notre plus fameux théoricien politique serait dû à un « blanchiment d’idées » involontaire, opéré dans les camps idéologiques les plus opposés.En proposant une relecture de De l’esprit des lois et des œuvres des lecteurs français les plus marquants de cet ouvrage fondateur – de Voltaire à Rousseau, en passant par de Maistre, Constant, Comte et d’autres –, Jean Goldzink rappelle que Montesquieu refuse avec la dernière énergie de penser avec Locke, et que tout son projet consiste au contraire à fonder une science politique sans droits naturels attachés à la personne humaine, autrement dit sans la visée universelle qu’implique le jusnaturalisme moderne. Sa méthode et ses objectifs lui interdisent de concevoir une déclaration des droits de l’homme et du citoyen ou une quelconque républicanisation de la liberté par l’élection d’un parlement.De cette remise en cause d’un dogme quasi unanime depuis deux siècles, il ressort aussi qu’il faut questionner la pertinence de l’emploi inconsidéré du terme « libéralisme » en histoire des idées, compte tenu de sa propension vorace à tout avaler, au mépris des moments, des projets et des rudes saveurs d’origine.Jean Goldzink a enseigné la littérature française à l’ENS de Saint-Cloud/Fontenay/Lyon de 1967 à 2002, et l’histoire des idées politiques à Sciences Po Paris de 2003 à 2009. Il a publié une douzaine d’ouvrages sur les Lumières, dont deux sur Montesquieu.

02/2011

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Second Empire

La vie de Napoléon III - Tome I. Louis-Napoléon Bonaparte

"?Napoléon le petit?" tel que le surnommait Victor Hugo était-il aussi petit que cette formule à l'emporte-pièce peut laisser penser. Il ne semble pas. L'homme est complexe voire contradictoire dans ses idées. Ses débuts en politique sont ceux d'un aventurier qui n'hésite pas à utiliser la force pour atteindre ses objectifs. Ces expériences se solderont pour lui par de la prison, notamment au fort de Ham situé dans le nord de la France. Après de multiples vicissitudes, il optera temporairement pour des méthodes plus légalistes. Il finira par attendre son but. Le 10?décembre 1848, il est élu Président de la République avec 74?% des suffrages. Reprenant ses "?bonnes habitudes?", les 21 et 22?novembre 1852, faisant suite à un coup d'Etat, il proposera aux Français de valider ce dernier et d'accepter la restauration de l'Empire, ce qui sera fait suite à un plébiscite avec lequel il obtiendra 76?% de suffrages favorables. De tels agissements ne lui vaudront pas que des amis et Napoléon III fera l'objet de nombreuses tentatives d'attentats dans la plus terrible sera celle du 14?janvier 1858 perpétré par Félix Orisini ; un républicain. Sur le plan intérieur Napoléon III mènera une politique sociale éclairée car il est très sensible aux problèmes de pauvreté. Il favorisera les Sociétés de secours et le développement du logement populaires. C'est sous son règne que l'enseignement primaire devient obligatoire. En matière économique, il mènera une politique de développement résolument moderne en favorisant notamment le développement du réseau ferroviaire, l'essor de l'agriculture et de l'industrie qui fit de la France de l'époque une nation dynamique. C'est malheureusement en politique étrangère qu'il enregistra ses plus sévères revers ce qui finira par entraîner sa perte.

02/2023

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Entreprise

Rich Dad Poor Dad. Bogacenie się - umiejętność, której nie da się nauczyć

W Rich Dad Poor Dad amerykanski biznesmen Robert Kiyosaki podkresla, ze bogactwo opiera sie na kilku podstawowych zasadach, które sa czesto pomijane na rzecz dobrego wyksztalcenia i ciezkiej pracy, co oznacza, ze wiekszosc ludzi nigdy nie ucieknie od wyscigu szczurów. To jasne i szczególowe streszczenie i analiza jest cennym zródlem informacji dla kazdego, kto chce zrozumiec rewolucyjna ksiazke Kiyosakiego : zawiera dokladne wyjasnienie jego filozofii biznesowej, glównych koncepcji lezacych u podstaw jego pracy, takich jak jego poglad na przeplywy pieniezne i nacisk na podejmowanie dzialan, a takze kontekstowe tlo jego pracy, w tym nadejscie nowego tysiaclecia. Zawiera równiez wprowadzenie do kluczowych koncepcji, które proponuje, aby uwolnic sie od wyscigu szczurów, glówne krytyki jego pracy i potencjalne rozszerzenia jego podejscia, dajac ci wszystko, czego potrzebujesz, aby zrozumiec te bezcenna ksiazke w zaledwie 50 minut. O Rich Dad Poor Dad : Rich Dad Poor Dad wywodzi sie z pragnienia Kiyosakiego, aby zarabiac pieniadze i jego interakcji z dwoma glównymi postaciami ojców w jego zyciu : jego biologicznym, lub biednym, ojcem i jego ojcem-figura, lub bogatym, ojcem. Chociaz autor byl poczatkowo zmuszony do samodzielnej publikacji Rich Dad Poor Dad, ksiazka stala sie spektakularnym sukcesem, sprzedajac sie w ponad 26 milionach egzemplarzy i wspierana przez szereg gwiazd, w tym magnata medialnego Oprah Winfrey i prezydenta Donalda Trumpa. O Robercie Kiyosaki : Robert Kiyosaki urodzil sie na Hawajach w 1947 roku z japonsko-amerykanskich rodziców. Stal sie swiadomy nierównosci majatkowych od najmlodszych lat, patrzac z zazdroscia na wielu swoich kolegów z klasy, którzy wyraznie mieli standard zycia znacznie wyzszy od jego wlasnego. On i jego przyjaciel Mike postanowili, ze nie pozwola, aby ich skromne poczatki powstrzymaly ich w zyciu, postanawiajac odniesc jak najwiekszy sukces. Mike w koncu przejal firme ojca, a Robert stal sie multimilionerem i szanowanym biznesmenem.

01/2023

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Muséologie

L'effet musée. Objets, pratiques et cultures

L'effet des musées est généralement envisagé quant à leur rôle dans le développement culturel, l'identité urbaine ou l'économie touristique. On l'entend ici, au contraire, de l'intérieur : dans son efficacité à l'endroit de ses fonds, de leurs dispositions, et de leurs leçons ou influences. Résolument pluridisciplinaire, cette enquête collective réunit jeunes chercheurs et universitaires confirmés, et s'attache à couvrir une grande diversité des collections - beaux-arts, sciences, ethnologie, société, histoire... de la fin du XIXe siècle à aujourd'hui. Il s'agit de décrire d'abord le travail des établissements sur leurs objets, non seulement dans le choix de les collecter ou de les collectionner, mais dans leur traitement : en les nommant, en les classant, en les cataloguant, en les restaurant ou en les réparant, voire en les méconnaissant, sciemment ou non. Ces processus d'identification et de sélection, déterminants pour la vie sociale des collections, donnent souvent lieu à des jugements en termes de renaissance ou de mise à mort, de célébration ou d'oubli. Les gestes d'exposition analysés ensuite revêtent des physionomies très différentes, des démonstrations visuelles aux expériences immersives, mais tous manifestent l'omnipotence de l'institution sur ses espaces de déambulation ou d'étude, de la profession de foi didactique ou normative aux préoccupations exclusives de succès. Enfin l'effet musée s'opère sur ses publics, entre fascination, émerveillement, respect, jouissance mais aussi malaise, dédain voire colère, ainsi dans le moment postcolonial au sein des "musées des autres" . Ces effets contrastés révèlent les aléas de la légitimité sociale des faiseurs de musées, des appareils étatiques aux initiatives philanthropiques et aux idiosyncrasies de collectionneurs. Ils dessinent plus largement un paysage d'amitiés et d'inimitiés envers l'institution, contribuant à faire naître un consensus plus ou moins large, selon les périodes, autour de ses installations et de leurs valeurs.

06/2022

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Ouvrages généraux

Le trésor des rois

Une brillante synthèse sur ce qui unit royauté et sacré en France au Moyen Age. En France, le lien entre pouvoir et reliques - surtout les instruments de la Passion du Christ, telles la Vraie Croix ou la Couronne d'épines - est ancien. Dès le règne de Clovis, les fragments thaumaturgiques de corps saints occupent une place centrale dans la vie religieuse, comme dans la communication politique. Si de nombreux chercheurs se sont interrogés sur cette relation entre autorité et sacralité jusqu'au règne de Saint Louis, une étude restait à mener pour les XIVe et XVe siècles, à l'heure où les Valois succèdent aux Capétiens sur le trône. Pour cette dynastie nouvelle, (ré)affirmer la dimension sacrale de la royauté et imposer sa puissance est une nécessité. Mais comment représenter physiquement ce pouvoir ? Comment le rendre légitime aux yeux de tous ? Cet objectif impose une thésaurisation nouvelle, matérielle et symbolique, qui s'opère en quatre temps forts : la collection, car outre les reliques, le roi accumule des objets précieux faits d'or, d'argent, de pierres précieuses et de perles ; la protection, puisque le trésor est inaliénable et ses pièces doivent être soigneusement conservées dans des palais ; la représentation, car les reliques participent de la " communication royale " et sont mises en scène dans des cérémonies et pèlerinages ; et enfin la transmission, puisque, tel un héritage, le trésor royal va au successeur du roi et doit être étoffé de génération en génération. A travers les figures des rois Charles V (" le roi sage ") et Charles VI (" le roi fou "), et des reines Jeanne d'Evreux et Isabeau de Bavière, Murielle Gaude-Ferragu nous offre le résultat de ses brillantes recherches sur le trésor royal, dans cette synthèse claire et accessible.

04/2022

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Santé, diététique, beauté

Vive la Vie. Le passé m'interpelle, j'ai décidé de vous l'offrir en présent

"Nous connaissons bien, à La Ligue, ce dont parle Jean-Louis Gay dans ce témoignage poétique : le cancer. Vive la vie s'exclame alors Jean-Louis, tout en vers. Seule, pense-t-il la beauté des mots, de la musicalité et du rythme de la phrase qui éclot de leurs semailles auront la force de s'opposer à la bête, d'exorciser la souffrance qui tenaille les corps et ravage les âmes. Quel plus bel hommage peut-on rendre à la vie qui renaît, à la femme que l'on aime, aux enfants que l'on a et à la merveille de leur transformation en parents que la poésie ? Jean-Louis sera donc poète." Extrait de la préface d'Axel Khan, président national de la Ligue contre le cancer. Sublimer en hymne à la vie une expérience de mort... Seule la Poésie pouvait s'employer pour tenter cette improbable alchimie. Encore fallait-il pour réussir une telle transmutation organiser le subtil dosage de tous les ingrédients ; angoisse, espoir, doute, certitude, abandon, combat, rires, larmes... Récit, chronique, biographie, témoignage, poème... Sans doute Jean Louis Gay a-t-il trouvé la formule d'un "Objet Littéraire Non Identifié". De la première à la dernière page de cet ouvrage la magie opère. Grâce à la force du propos, la qualité d'écriture et l'originalité de forme ; on ne lâche pas "Vive la Vie" et, le livre refermé, on se sent mieux dans sa tête et mieux dans son coeur. Alternative d'une démarche poétique, face à la mode actuelle du coaching de maîtres à penser de tout poil, Jean Louis Gay ne propose ni recettes de bonheur ni leçon de mieux être mais simplement le goût du plaisir, l'amour des autres et la passion de vivre.

11/2020

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Littérature française

Le roi n'a pas sommeil

Le roi n'a pas sommeil raconte le destin tragique d'un enfant maudit : Thomas Hogan. Un conte dont le charme poétique opère irrémédiablement sur le lecteur. A la mort de son père qui lui lègue sa fortune, William Hogan, le père de Thomas, rachète une propriété d'une beauté sauvage et subjuguante : deux hectares de forêts envahis par les framboisiers sauvages et où paissent des cerfs et des biches. Une fois sa fortune dilapidée, il se tue au travail, de jour, à la Scierie du village et, de nuit, à la gendarmerie où il classe les dossiers des affaires les plus sordides. Est-ce cette proximité avec le crime ? Il est sombre, triste et violent. Mais il travaille dur et c'est un bon parti. Un soir de bal au village, il séduit une beauté, Mary, et l'épouse. Thomas naît de cette union. C'est un bel enfant, à l'opposé de son père, fragile et vulnérable. Mais sa vie bascule le jour où William s'entaille profondément la main droite à la Scierie. Cette blessure gangrène et emporte le père sans que le médecin de famille, O'Brien, ne puisse rien y faire. Comme un signe de mauvais augure, l'accident plane désormais sur le destin de Thomas. Celui-ci grandit et connaît l'amitié avec Paul, son double à qui tout l'oppose, puis l'amour avec Donna, l'admirable assistante du Docteur O'Brien. Bientôt, son destin sombre le rattrape : il deviendra pour tous le " fils maudit " de Mary, une légende. Dans un style sobre mais imaginé, Cécile Coulon nous entraîne dans un univers d'émotion qui allie une atmosphère paisible, et une mélancolie indicible. Son talent tient à sa capacité à rendre magique le quotidien et le banal.

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Musique, danse

Fugue pour violon seul

Dans les années 1970, alors que l’Albanie s’enfonce dans l’isolement et la répression sous le joug de son dictateur Enver Hoxha, Tedi Papavrami grandit, entouré de son père Robert, violon solo de l’orchestre de l’opéra de Tirana et brillant professeur de violon au conservatoire, et de sa mère, programmatrice musicale à la radio d’État. Dans leur maison épargnée par le découpage communautaire, Tedi est aussi entouré de l’affection de sa grand-mère et de son grand-père, Dodo, médecin à la retraite qu’il admire. Malgré son exigence démesurée et son peu de foi en son fils unique trop gâté, Robert Papavrami découvre chez Tedi des prédispositions tout à fait exceptionnelles pour le violon dès l’âge de quatre ans. L’enfant un peu paresseux ne cesse de chercher des subterfuges pour ne pas travailler, mais sous la férule intransigeante et intraitable de son père, il va développer techniquement et artistiquement ses dons. À huit ans seulement, il se produit en concert avec l’orchestre philarmonique de Tirana et sa virtuosité hors du commun, sa vélocité fulgurante sont remarquées. Un flûtiste français, Alain Marion, conquis par ce jeune prodige, obtient pour lui une bourse en France où il débarque à l’âge de onze ans, à la fois effrayé et émerveillé par cet "autre monde" qui lui avait toujours paru inaccessible. Sous la direction du grand violoniste Pierre Amoyal, Tedi prépare le concours d’entrée au Conservatoire national supérieur de musique de Paris qu’il réussit brillamment. Son père venu l’accompagner quelques mois doit cependant repartir au pays. Tedi reste alors seul, livré à lui-même, cantonné dans un appartement lugubre de l’ambassade, entouré d’un personnel froid et hostile. Pour ne pas succomber à la détresse d’une telle situation, il va se plonger corps et âme dans la pratique de la musique et dans la lecture. À la fin de ses études, désireux de continuer une carrière prometteuse qui serait compromise par un retour en Albanie, Tedi, et ses parents qui l’ont rejoint à Paris, demandent l’asile politique. Leur famille restée en Albanie devra payer leur liberté d’un prix très lourd : ses grands-parents et la famille de sa mère sont déportés et internés jusqu’à la chute du régime, en 1991. De retour en Albanie pour une tournée deux ans plus tard, Tedi y reverra son grand-père avant qu’il ne se suicide en 1993.

04/2013

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Sciences historiques

Les tremblements de terre . Aux XVIIe et XVIIIe siècles La naissance d'un risque

Les tremblements de terre sont les grands absents des manuels scolaires, les oubliés de l'histoire de France. Pourtant, l'exploration des archives et des sources historiques fait apparaître que plus de 750 séismes ont frappé le territoire français aux XVIIe et XVIIIe siècles, dont plus de 250 ont causé des dommages matériels, pour certains considérables. Grégory Quenet révèle ici un pan ignoré de la mémoire longue de la " nation France ", tout en mettant au jour de curieux épisodes : quelques jours après son mariage avec Marie-Thérèse, dans les Pyrénées, le jeune Louis XIV ressent le terrible tremblement de terre du 21 juin 1660 et cette coïncidence suffit pour faire courir des rumeurs d'un mauvais présage. Peu de temps après, paraît un poème qui érige pour la première fois les secousses sismiques en signe politique positif, annonçant la manière dont elles deviennent un attribut d'un souverain tout-puissant, dans la poésie, le théâtre et l'opéra... Les savants ne sont pas en reste : les membres de l'Académie Royale des Sciences de Paris entendent près de deux cents communications sur le sujet en un siècle et demi. Cette histoire tellurique méconnue se déploie sur un théâtre européen : le 1" novembre 1755, Lisbonne est détruite par un séisme exceptionnel, suivi d'un tsunami et d'un incendie non moins monstrueux. Cet événement ébranle l'Europe entière, suscitant des dons multiples et un débat philosophico-théologique de grande ampleur sur l'existence du Mal. L'opinion publique se passionne pour les querelles scientifiques sur la cause des tremblements de terre, qui voient la victoire des théories électriques. Quant au roi de Prusse, Frédéric le Grand, en 1756, il décide de faire interdire l'existence des tremblements de terre dans son royaume, menaçant de jeter en prison quiconque prétendra en avoir ressenti un ! Loin de l'anecdote, tous ces épisodes révèlent la manière dont les tremblements de terre, mal connus et mal définis au début du XVIe siècle, deviennent peu à peu un objet scientifique, juridique, politique et culturel, aux contours de plus en plus précis. Ils cristallisent les interrogations des Lumières sur la nécessité et les moyens de lutter contre les catastrophes et le mal physique. La conviction que les secousses se multiplient après 1750 hante les observateurs et les passions telluriques trouvent leur paroxysme en France. Du fléau de Dieu au risque naturel, ce livre fait pour la première fois des tremblements de terre un objet d'histoire, qui réfracte les peurs individuelles et collectives, réelles et imaginaires, tout en témoignant des débats et des combats qui sont à la source de notre modernité

03/2005

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Littérature érotique et sentim

Trois romans de La Brigandine. Des hommes sans cible ; Pompe le mousse ; Le massacre du printemps

Pour les toujours aussi curieux et les aventuriers, voici un nouveau volume de trois titres de la Brigandine, mythique collection des années 1980. Derrière celle-ci se cachait un vivier d'écrivains libertins-libertaires-subversifs qui, sous pseudonyme, délirèrent allégrement et fournirent quelques notoires pépites, aux titres toujours potaches et au contenu toujours débridé.   Olivier Bailly, préfacier du premier volume apporte des précisions à ce que fut cette entreprise éditoriale rocambolesque : « Les défauts des Brigandine sont devenus des qualités. Ecrits pour la plupart à la hâte, on peut aujourd'hui les considérer comme une gigantesque entreprise d'écriture automatique tout autant qu'un vaste cadavre exquis guidé par un esprit de rigolade libertaire. » Mais en fait de vivier d'auteurs, « En multipliant les signatures comme les petits pains il [Jean-Claude Hache, le directeur de la collection] entretient l'illusion d'un dynamisme éditorial hors du commun alors que seulement six auteurs déguisés sous 23 avatars différents abattent 80 % de la besogne: Bouyxou, Broca, Souillot et Frank [Reichert], sans oublier Jacques Boivin, journaliste, collaborateur au mythique Midi-Minuit Fantastique et Raphaël Marongiu, dessinateur et photographe. Ils seront rejoints par d'autres auteurs comme l'écrivain et éditeur Pierre Laurendeau, alias Pierre Charmoz. » Dans ce volume figurent trois titres : Le Massacre du printemps, d'Eric Guez (Raphaël Marongiu), polar mystérieux déroulant une longue série de crimes commis sur des flics, Des hommes sans cible, de Francis Lotka (Jean-Marie Souillot), également polar sur fond de vengeance féminine, et Pompe le Mousse, de Hurl Barbe (Pierre Laurendeau), le plus débridé et le plus salace des trois, dans lequel traînent les fantômes de Sade, Jules Verne, Sartre, Beauvoir et des situationnistes ! "Les bouquins étaient drôles, évidemment cochons et introuvables depuis longtemps. Ils sont à la littérature ce que la scie musicale est à l'opéra (euh... je crois). C'est ludique en diable.", L'Obs "La Musardine - et cela rime - réédite trois pépites de la collection La Bngandine. Comprendre en premier lieu qu'il s'agit de polars érotiques trousses à la va-vite mais bien, dans le début des années 1980. Comprendre ensuite qu'ils n'ont pas pris une ride et sont, précise I'introduction, à lire d'une main. » Paris Match "Voici un OBNI ! un objet bandant non identifié. La Brigandine, mythique collection, fille honteuse et cachée de la prestigieuse maison Gallimard, édite a la fin des années 70 quelques textes erotiques originaux et bien léchés qui rompent avec les styles à ta « va comme je te baise » de mise à l'époque." Siné Mensuel

10/2016

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Musique, danse

L'Art de la mise en scène. Essai d'esthétique théâtrale : émotions, médiations, réception(s)

Becq de Fouquières est un nom aujourd'hui totalement oublié des dictionnaires du théâtre ou des bibliographies sur la mise en scène. Pourtant, ce féru d'art dramatique et de scénographie signa en 1884 un véritable coup de maître en publiant, avec L'Art de la mise en scène, le premier essai théorique consacré à l'esthétique de la mise en scène théâtrale, et l'un des rares parus à ce jour sur le sujet. Cette véritable mine d'information paraît alors que la technique de la mise en scène est en passe de devenir un art, lequel jouera un rôle prépondérant dans l'avènement du statut de ""metteur en scène"". En effet, l'émergence de la mise en scène moderne est généralement datée de 1887, année de fondation du Théâtre Libre par André Antoine à Paris. En ce sens, le texte de Becq de Fouquières, paru trois ans auparavant, peut être vu et lu comme un témoignage sur la façon dont la mise en scène était alors pensée en cette époque charnière. Cet essai a aussi conservé toute son actualité. Abonné à la Comédie-Française et à l'Opéra, critique à ses heures, Becq de Fouquières laisse derrière lui l'oeuvre d'un ""prophète malgré lui de la mise en scène moderne"", comme le soulignera bien plus tard l'universitaire et historien du théâtre Bernard Dort. [Avant-propos de Frédéric Gimello-Mesplomb] Extrait : ""Quel rôle particulier est appelée à jouer la mise en scène dans l'évolution de l'art dramatique ? Jusqu'à présent, il paraît y avoir beaucoup de confusion dans les idées de ceux qui se réclament de l'école réaliste. Les théâtres semblent obéir à une tendance dangereuse qui ne peut aboutir qu'à leur ruine sans profit pour l'art. Cette tendance consiste à transformer la représentation du réel en une sorte de présentation directe, de telle sorte qu'ils cherchent à s'affranchir du procédé artistique de l'imitation et mettent leur ambition à nous intéresser à la vue des objets eux-mêmes. [... ] Par conséquent, l'art de la mise en scène ne peut avoir la prétention de prendre le pas sur l'art dramatique. Il ne le pourrait qu'en annihilant celui-ci, ce qui serait contraire à sa propre destination. Il doit donc lui rester subordonné, tout en le suivant forcément et en se préoccupant, à son exemple, du caractère individuel et particulier des objets qu'il évoque à nos yeux""".

11/2022

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Critique littéraire

Le détail à l'oeuvre. Individu et histoire dans la littérature, les arts et les discours

Un panache de fumée, un trait d'union, un épagneul nain aux pieds d'un roi, un cheval en bois offert au Christ, un adjectif, une panga, un petit pan de mur, la flamme d'une chandelle... Partant de réflexions récentes sur la valeur heuristique du détail (Jacques Revel, Carlo Ginzburg, Daniel Arasse), les auteurs des contributions rassemblées dans cet ouvrage se sont donné une démarche commune : entrer dans le détail de textes et d'oeuvres les plus divers pour repérer ce qui s'y dit et ce qui s'y joue du rapport de l'individu à l'histoire. Attentives aux enjeux formels, leurs analyses "rapprochées" observent ce qui par le détail se raconte du rapport de l'individu aux pouvoirs ou aux structures, de ses possibilités d'existence et marges de manoeuvre, de ses stratégies de construction ou reconstruction de soi face à des événements traumatisants comme aux pesanteurs de la longue durée. Les contributions relèvent de spécialités diverses : histoire de la littérature, de l'art, de la musique ou du cinéma, civilisation, histoire, philosophie, psychanalyse, pratique de l'écriture. Elles abordent des époques historiques, des aires linguistiques ou culturelles et des thématiques très différentes. L'éventail proposé va de l'Afrique du Sud de l'apartheid au pénitencier le plus austral du continent américain, de la question de la place des femmes dans le Sud des Etats-Unis ou dans l'iconographie européenne à des interrogations sur l'héritage du franquisme, du socialisme en RDA ou des années de plomb en Italie, des testaments d'un moraliste tolédan aux articles de journalistes juifs français d'avant l'affaire Dreyfus, de l'art espagnol et de l'opéra italien du XVIIe siècle à la littérature transnationale du tournant du XXe siècle. Le pari que fait cet ouvrage, c'est que, au-delà des frontières disciplinaires, le détail représente un point d'entrée fructueux dans les logiques de la création et, par-là, dans la question du sujet. Ce qui se donne à voir à travers ces détails qui travaillent l'oeuvre et que l'oeuvre travaille, c'est le moment où s'élabore la position - sinon la prise de position - de différents individus et auteurs (écrivains, cinéastes, peintres, compositeurs, moralistes, journalistes) dans l'histoire. Ce recueil fait suite à la journée d'étude pluridisciplinaire intitulée "Arrêt sur images : l'individu face à l'histoire", organisée par le GRICH à l'Ecole Polytechnique les 31 mars et 1er avril 2011. Il s'adresse à un public universitaire intéressé par les champs culturels abordés, par les approches pluridisciplinaires et par les réflexions méthodologiques.

07/2012

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Critique littéraire

Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais. Tome 3, Dans la tourmente (1785-1799)

Tandis que Le Mariage de Figaro triomphe à la Comédie-française, une puissante cabale se trame à la Cour contre son auteur. Emprisonné à Saint-Lazare sur ordre du roi, il en sort quatre jours plus tard. et dénonce l'arbitraire du pouvoir. Mais, à cinquante ans passés, Beaumarchais aspire à une vie tranquille entouré des siens. II se fait construire une somptueuse demeure (hélas ! disparue aujourd'hui) en face de la Bastille, et achève son opéra philosophique de Tarare, mis en musique par Salieri. Bientôt, une nouvelle affaire le projette sous les feux de l'actualité. C'est le célèbre procès Kornman, du nom de cette jeune femme, que son époux a fait interner pour adultère, et dont Beaumarchais a pris la défense. Au bout de cinq années de lutte, il obtiendra gain de cause, mais les basses calomnies répandues par l'avocat Bergasse lui auront aliéné la sympathie populaire. Le 14 juillet 1789, l'émeute se déchaîne sous ses fenêtres : ses ennemis le dénoncent comme allié de la noblesse et des bandes menaçantes rôdent autour de sa maison. En 1792, il est même dénoncé à l'Assemblée nationale comme accapareur d'armes. L'affaire - connue sous le nom des " Fusils de Hollande " - sera bien près de lui coûter sa tête. Arrêté et conduit à la prison de l'Abbaye, il en est libéré le 20 août 1792, trois jours seulement avant les Massacres de Septembre. Obligé de fuir, il parcourt l'Europe sous un faux nom. Réfugié à Hambourg, il apprend une terrible nouvelle : son nom figure sur la liste des émigrés ; ses biens sont mis sous séquestre ; sa femme, sa fille et sa sœur jetées dans les geôles de la Terreur, risquent l'échafaud d'un jour à l'autre. La chute de Robespierre, le 9 Thermidor, les sauve in extremis. Rentré à Paris après trois années d'exil, Beaumarchais peut enfin goûter quelque repos. II connaît l'une de ses dernières joies en assistant à une reprise de La Mère coupable : le parterre l'applaudit à tout rompre et l'oblige à paraître sur scène. Dans la nuit du 18 mai 1799, il succombe à une attaque d'apoplexie, dans sa soixante-huitième année. Sur sa tombe, il a fait graver ces simples mots : Tandem quiesco : Enfin, je me repose. Comme Figaro, dont il demeure l'immortel reflet, il était en droit d'ajouter, pour son compte " Ambitieux par vanité, laborieux par nécessité, mais paresseux avec délices, orateur selon le danger. poète par délassement, musicien par occasion, amoureux par folles bouffées, j'ai tout fait, tout vu, tout usé. "

10/2004

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Musique, danse

La musique sous la République de Weimar

La défaite militaire et l'effondrement de l'Empire ont fait de l'Allemagne en 1918 un pays à reconstruire, où les bouleversements politiques et sociaux s'accompagnent de profondes mutations culturelles. La musique qui, comme les autres arts, se ressent de ces chocs et les répercute, devient un enjeu idéologique majeur. L'inflation entretient une angoisse qui trouve sa traduction dans de folles audaces créatives. Les repères traditionnels s'effacent, les frontières entre les genres s'estompent : le cabaret envahit l'opéra. Les mouvements d'avant-garde surenchérissent les uns sur les autres, les manifestations dadaïstes et antibourgeoises relèguent au second plan l'expressionisme. Si les grandes figures du début du siècle (Busoni, R. Strauss, Schoenberg, Schreker), forment une pléiade de disciples, elles n'en sont pas moins contestées dans leur esthétique. A cette période d'effervescence succède une phase de stabilisation (1924-1929) où, la prospérité revenant, se développe une intense vie musicale dominée par les plus grands noms (Furtwängler, Walter, Klemperer, Scherchen, Schnabel...). De nouvelles tendances s'instaurent telles que le fonctionnalisme, la musique communautaire, la Nouvelle Objectivité, illustrées notamment par Hindemith ; la tradition spécifiquement allemande de la pratique du chant choral trouve alors une expression idéologique au sein des différents partis politiques. Les nouveaux moyens d'expression (cinéma, radio) ouvrent également un champ d'expérience largement pratiqué tandis que prospère l'industrie de la musique légère avec l'opérette, les cabarets et les revues. La crise économique de 1929 exacerbe les tensions sociales et radicalise les mouvements esthétiques comme le théatre musical et les pièces didactiques de Brecht ; les compositeurs novateurs qui bénéficiaient jusque-là du soutien fragile de la social-démocratie, se heurtent au conservatisme des milieux académiques (inspirés principalement par Hans Pfitzner) et à la haine des nationaux-allemands qui, assimilant toute nouveauté au bolchévisme culturel, s'appuient sur les forces montantes du parti nazi. De très nombreux compositieurs, parmi lesquels Kurt Weill et Hanns Eisler, vont se trouver contraints à l'exil sous le IIIe Reich. Sur la toile de fond du Berlin des années vingt, ce livre restitue la violence et les audaces esthétiques d'une société vivant dans un climat quasi permanent de guerre civile Musicologue, critique musical, Pascal Huynh est l'auteur de nombreuses contributions sur la musique de l'entre-deux-guerres, l'histoire culturelle de Berlin et Kurt Weill dont il a publié les écrits et qu'il contribue à faire connaître en France. Il prépare un ouvrage sur la musique sous le IIIe Reich.

11/1998

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Musique, danse

LES JOACHIM. Une famille de musiciens

Alors que la France et l'Allemagne s'entre-déchirent au cours de trois conflits meurtriers, une famille germanique d'origine juive, les Joachim, va, à la faveur du mariage d'un de ses membres avec une Française, incarner et exalter à travers trois générations d'interprètes le génie musical des deux pays. Au départ, il y a Joseph Joachim (1831-1907), un des violonistes les plus célèbres de son temps, ami de Mendelssohn, Liszt, Wagner, Schumann et Berlioz, mais surtout de Brahms, dont il crée le concerto pour violon. Son épouse, Amalia Weiss, chanteuse au contralto superbe, connaîtra également son heure de gloire dans l'interprétation d'oratorios et de lieder, s'illustrant aussi bien dans Brahms que dans Mahler. Mais la grâce française va soudainement faire irruption au sein de cette famille : Suzanne Chaigneau, charmante violoniste, fille d'un peintre de l'école de Barbizon, forme avec ses deux sœurs, Marguerite et Thérèse, un trio piano, violon, violoncelle qui séduit si bien Joseph Joachim, lors d'un de ses séjours parisiens, qu'il leur propose de venir jouer avec lui en privé devant Guillaume II. Elle épouse l'un de ses fils, mais bien vite, la guerre bouleverse la vie de ce couple franco-allemand. Contrainte de vivre en territoire ennemi, Suzanne Chaigneau-Joachim va tout à la fois consigner sa détresse dans un bouleversant journal et tromper son angoisse dans la musique : elle joue Bach mais aussi révèle au public allemand César Franck et Gabriel Fauré. A la mort de son mari, officier allemand miné par la tuberculose et les épreuves morales de la guerre, elle regagne la France avec sa toute petite fille, Irène Joachim. Celle-ci deviendra en pleine Seconde Guerre mondiale la Mélisande de légende dans le célèbre opéra de Debussy, immortalisée par le disque et devenue depuis modèle de toutes les interprètes du rôle. Elle réunit, la guerre achevée, les goûts français et allemand, honorant le répertoire des lieder, tout en défendant les couleurs de la jeune musique française du groupe des Six à Pierre Boulez. Péripéties multiples et rencontres avec les personnalités prestigieuses de l'époque, issues aussi bien de l'univers de la musique que de celui du cinéma ou de la littérature, tissent la trame de cette riche saga familiale dont les membres, engagés dans les combats politiques et artistiques, ont joué un rôle déterminant dans l'histoire de l'interprétation des chefs-d'œuvre du patrimoine musical franco-allemand.

09/1999

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Théâtre - Essais

L'art de la mise en scène. Essai d'esthétique théâtrale

Becq de Fouquières est un nom aujourd'hui totalement oublié des dictionnaires du théâtre ou des bibliographies sur la mise en scène. Pourtant, ce féru d'art dramatique et de scénographie signa en 1884 un véritable coup de maître en publiant, avec L'Art de la mise en scène, le premier essai théorique consacré à l'esthétique de la mise en scène théâtrale, et l'un des rares parus à ce jour sur le sujet. Cette véritable mine d'information paraît alors que la technique de la mise en scène est en passe de devenir un art, lequel jouera un rôle prépondérant dans l'avènement du statut de "metteur en scène". En effet, l'émergence de la mise en scène moderne est généralement datée de 1887, année de fondation du Théâtre Libre par André Antoine à Paris. En ce sens, le texte de Becq de Fouquières, paru trois ans auparavant, peut être vu et lu comme un témoignage sur la façon dont la mise en scène était alors pensée en cette époque charnière. Cet essai a aussi conservé toute son actualité. Abonné à la Comédie-Française et à l'Opéra, critique à ses heures, Becq de Fouquières laisse derrière lui l'oeuvre d'un "prophète malgré lui de la mise en scène moderne", comme le soulignera bien plus tard l'universitaire et historien du théâtre Bernard Dort. [Avant-propos de Frédéric Gimello-Mesplomb] Extrait : "Quel rôle particulier est appelée à jouer la mise en scène dans l'évolution de l'art dramatique ? Jusqu'à présent, il paraît y avoir beaucoup de confusion dans les idées de ceux qui se réclament de l'école réaliste. Les théâtres semblent obéir à une tendance dangereuse qui ne peut aboutir qu'à leur ruine sans profit pour l'art. Cette tendance consiste à transformer la représentation du réel en une sorte de présentation directe, de telle sorte qu'ils cherchent à s'affranchir du procédé artistique de l'imitation et mettent leur ambition à nous intéresser à la vue des objets eux-mêmes. [... ] Par conséquent, l'art de la mise en scène ne peut avoir la prétention de prendre le pas sur l'art dramatique. Il ne le pourrait qu'en annihilant celui-ci, ce qui serait contraire à sa propre destination. Il doit donc lui rester subordonné, tout en le suivant forcément et en se préoccupant, à son exemple, du caractère individuel et particulier des objets qu'il évoque à nos yeux".

03/2021

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Monographies

Claude Gillot. Satire in the Age of Reason

This scholarly publication presents the work of the designer, painter and illustrator Claude Gillot (1673-1722). The first volume on the artist in English, it accompanies a major exhibition at the Morgan Library & Museum that explores Gillot's inventive and highly original draftsmanship and places his work in the context of artistic and intellectual activity in Paris ca. 1700. The history of eighteenth-century French art under the ancien régime is dominated by great names. But the artistic scene in Paris at the dawn of the century was diverse and included artists who forged careers largely outside of the Royal Academy. Among them was Claude Gillot. Known primarily as a draftsman, Gillot specialized in witty scenes taken from the Italian commedia dell'arte plays performed at fairground theaters and vignettes of satyrs enacting rituals that expose human folly. The book will address Gillot's work as a designer, painter, and book illustrator, and advance a chronology for his career. Crafting a timeline for Gillot's life and work will clarify his relationship with his younger collaborators Antoine Watteau and Nicolas Lancret. Through an artistic biography and six chapters, each devoted to an aspect of his oeuvre, Gillot's role in developing quintessential rococo subjects is established. We follow Gillot from his start as the son of a decorative painter in the bishopric of Langres to his arrival in Paris in the 1690s, as the city and its secular entertainments flourished apart from the royal court at Versailles. Myriad opportunities awaited artists outside official channels, and Gillot built his career working in the theater and as a painter and designer long before seeking official academic status. His involvement with writers, playwrights, and printmakers helped define his sphere. Gillot's preference for theatrical subjects brought him critical attention, and also attracted talented assistants such as Watteau and Lancret. Gillot came to prominence around 1712 working at the Paris Opéra and as a printmaker and illustrator of books, lending his droll humor to satires. By 1720, Gillot was enlisted to design costumes for the last royal ballet, one of the final projects of his career. He died nine months after his most celebrated pupil, Watteau. The sale of his estate, which including his designs and many etched copper plates, provided material for printmakers and publishers and ensured Gillot's lasting fame among print connoisseurs. His oeuvre as a draftsman and painter, however, was largely forgotten until drawings and canvases began to emerge in the first half of the twentieth century.

03/2023

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Théâtre - Pièces

Hier

"Une étude dramatique" : c'est sous cette mention que paraît en deux fois, dans les numéros d'octobre et novembre 1891 de la principale revue littéraire viennoise, la "Moderne Rundschau", une pièce en vers intitulée "Hier" ("Gestern"), signée d'un inconnu, Theophil Morren. La curiosité des milieux littéraires aurtichiens et allemands est aussitôt éveillée par la maturité de ce texte au ton nouveau, que les éditions de la revue reprennent aussitôt sous la forme d'un petit volume, épuisé en quelques jours. Qui est Theophil Morren ? Des articles dans les journaux vont révéler au public que sous ce pseudonyme se cache un lycéen de dix-sept ans, que quelques autres textes publiés sous le pseudonyme de Loris vont bientôt achever de rendre célèbre : Hugo von Hofmannsthal. Cette pièce destinée à la lecture prend modèle sur les "Proverbes" de Musset : le personnage principal est amené en quelques scènes à reconnaître une vérité qu'il voulait ignorer. A Imola, près de Bologne, dans la deuxième moitié du XVe siècle, un jeune seigneur fortuné, Andrea, met en pratique un art de vivre fait d'esthétisme, de culte du moi et de pure jouissance de l'instant présent, sans considération du passé ni de l'avenir. Mais les événements de cette journée vont bouleverser sa vision du monde, en particulier quand il apprend que sa bien-aimée, Annette, l'a trompé la veille avec son meilleur ami. Andrea découvre alors le mystère douloureux du Temps qu'il s'était efforcé de nier, et avec lui l'impossibilité de nier la souffrance inscrite au plus profond du Moi. C'est ici la première traduction française de ce texte que, jusqu'à la fin de sa vie, Hofmannsthal a considéré comme une des clés de toute son oeuvre. On y voit déjà se dessiner en effet le thème central qui sera celui du célèbre "Chevalier à la rose", le livret d'opéra écrit pour Richard Strauss (créé en 1911). Rappelons que, si Hofmannsthal a été dans sa maturité l'un des intellectuels les plus en vue de son temps et l'un des pères de l'idée européenne, son oeuvre poétique a été tout entière écrite entre 16 et 26 ans et que c'est à elle qu'il doit sa place d'auteur majeur de la langue allemande. Ce premier chef-d'oeuvre n'est donc nullement un texte secondaire ou simplement prometteur mais une des oeuvres les plus étudiées de l'auteur dans les pays de langue allemande.

04/2023

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Matières enseignées

Réussir en anglais CE1-CE2. Ressources numériques, Edition 2022

Un ouvrage pratique, prêt à l'emploi, qui offre une démarche motivante et efficace pour enseigner l'anglais en CE1 et CE2. La démarche pédagogique proposée prend en compte le développement psychocognitif des enfants : bienveillance, encouragements, mise en confiance, respect du rythme d'apprentissage de chacun, activités courtes, variées et adaptées, rythment le déroulement des séances et favorisent le développement des compétences à l'oral, d'abord en réception, puis progressivement en reproduction et en production avec modèle, à l'écrit, en CE2. Cet ouvrage propose 13 projets de classe pour initier à l'anglais grâce à des séances d'apprentissage ludiques, articulées et efficientes, permettant aux élèves d'apprendre l'anglais avec plaisir et d'acquérir de réelles compétences de communication. Pour le CE1 : 7 projets, chacun composé de 4 à 5 séances de 15 à 45 minutes. Les élèves pourront jouer au jeu des 7 familles, mettre en scène un chant, réaliser un calendrier de l'avent, enregistrer l'interview d'un camarade... Pour le CE2 : 6 projets, chacun composé de 3 à 5 séances de 30 à 50 minutes. Les élèves pourront réaliser un poster avec des fiches présentation, relever 24 défis dans le cadre d'un projet spécial pour Noël, faire un bulletin météo, jouer au jeu du Qui est-ce ? ... La toute première séance de l'ouvrage a pour objectif d'identifier les connaissances acquises, à réactiver ou à revoir, par l'intermédiaire d'un jeu dont le support pourra être utilisé tout au long de l'année afin de rebrasser les acquis. A la fin du CE1 et du CE2, un jeu de plateau permet également aux élèves de réactiver leurs connaissances du lexique, des structures (questions et réponses), mais également des chants et comptines. Ces séances d'anglais clés en main sont courtes, joyeuses et faciles à mettre en oeuvre en classe. La diversité des activités permet de maintenir l'attention des élèves, d'entretenir leur curiosité, de les mettre en confiance et de développer leur mémorisation de manière dynamique. Toutes les ressources nécessaires à la réalisation des séances sont disponibles en ligne. NOUVEAU : les ressources numériques vous sont proposées sur le site Mes ressources pédagogiques ! Premier accès à vos ressources : identifiez-vous sur https : //activation. editions-retz. com et saisissez la clé d'activation fournie dans la couverture de votre ouvrage. Pour les connexions suivantes : rendez-vous directement sur le site Mes ressources pédagogiques, cliquez sur le visuel de l'ouvrage concerné et accédez à vos ressources ! Configuration requise : Acrobat Reader, Internet Explorer, Firefox, Chrome, Safari, Opera toutes versions

05/2022

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Dictionnaires français

Le Petit Robert de la langue française. Edition 2024

Le plus grand dictionnaire de la langue française. Une richesse inégalée dans la description du français. Une édition entièrement mise à jour qui intègre les évolutions les plus récentes de notre langue et de son usage dans tous les domaines. Une description inégalée de la langue française. 60 000 mots, 300 000 sens, 35 000 citations, 75 000 étymologies. La langue d'aujourd'hui avec les mots nouveaux et les emplois les plus récents, l'orthographe et ses dernières évolutions. L'usage de chaque mot : son orthographe, sa prononciation, ses différentes significations illustrées de nombreux exemples, les expressions et les locutions où il figure. L'étymologie : l'histoire du mot, avec sa date d'apparition, son origine et le cheminement de ses sens. Les synonymes et les contraires, pour passer d'une idée à l'autre, du connu à l'inconnu. Les citations des grandes oeuvres de la littérature, des auteurs classiques ou contemporains. La francophonie, de l'Europe aux îles du Pacifique, en passant par l'Amérique du Nord et les Antilles. + INCLUS LE PETIT ROBERT EN LIGNE Les mots écoanxiété, glottophobie, NFT, tiers-lieu et woke font leur entrée dans l'édition 2023 du Petit Robert. Comment sont-ils choisis ? Découvrez-le dans un article de Géraldine Moinard, directrice de la rédaction des Editions Le Robert ! Pour accéder à l'article, cliquez ici. Configurations requises pour accéder au Petit Robert de la langue française en ligne Accès au Petit Robert de la langue française en ligne à partir du lien renseigné sur l'ouvrage, sous condition de répondre à une question. L'activation doit être réalisée avant le 31/12/2027 et ouvre un accès pendant 18 mois à compter de la date d'activation. Support : tout ordinateur, tablette et smartphone disposant d'une connexion à Internet sur un système compatible (Chrome OS, Windows, macOS, Linux, iOS, iPadOS ou Android) Navigateurs : tous les navigateurs internet : Google Chrome, Safari, Edge, Firefox, Opera, etc. Cookies : votre navigateur doit être paramétré pour accepter les cookies (du moins pour la ressource) Pop-ups : de même, votre navigateur doit être paramétré pour accepter les fenêtres surgissantes ou pop-ups (du moins pour le site de la ressource), certaines fenêtres de ce type apparaissant lors de la consultation Mots prononcés : votre navigateur doit pouvoir lire les fichiers " audio " au format MP3 PDF : certaines annexes des applications sont consultables au format PDF En cas de problème, contactez notre service Relation clients : relation. clients@lerobert. com

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Aventure

Edgard P. Jacobs. Le rêveur d'apocalypses

L'aventure dessinée d'Edgar P. Jacobs. Amateur d'art antique égyptien, collectionneur d'armes en tous genres, chanteur lyrique amoureux de la scène... Avant d'être le créateur de Blake et Mortimer, Edgar P. Jacobs est un homme d'une grande curiosité, animé par des passions nombreuses qui ont toute sa vie transporté son imagination. Ainsi, à 18 ans, il se rêve davantage en chanteur d'opéra qu'en dessinateur de bande dessinée. Malgré un passage à l'Académie royale des Beaux-Arts de Bruxelles, il préfère considérer le dessin comme un gagne-pain et non comme une véritable vocation. Mais la guerre arrive et dans les années 1940, les Allemands exigent que le contenu de la série américaine Flash Gordon soit repris et modifié. La tache revient à Jacobs qui fournit ensuite au journal les planches de sa première série : Le Rayon U. Plus tard, il rencontre Hergé, l'assiste sur Tintin- sans jamais être crédité - et finit par créer les aventures de deux héros anglais appelés à devenir des incontournables du genre : le colonel Francis Blake et le professeur Philip Mortimer. La bande dessinée est devenue son art et son métier, mais l'histoire de Jacobs ne s'arrête pas là... A l'occasion de l'anniversaire de la première publication des aventures de Blake et Mortimer dans le journal Tintin il y a 75 ans, voici le portrait biographique de l'un des plus grands auteurs du Neuvième Art. François Rivière, qui s'est longuement entretenu avec le maitre de son vivant, y raconte l'artiste au travers de nombreuses et fascinantes anecdotes qui ont constitué la vie de l'auteur belge. Philippe Wurm, l'un des héritiers évidents et revendiqués de la ligne Jacobs, met en scène cette fascinante destinée " à la manière de ", d'un trait fin et précis confondant de mimétisme. L'ouvrage se déclinera en deux éditions : Jacobs - Le rêveur d'apocalypses propose la bande dessinée complète en couleurs complétée d'un appareil critique succinct détaillant " l'homme Jacobs ". Jacobs - Le rêveur d'apocalypse - édition spéciale est l'édition luxe du même ouvrage, en noir et blanc, enrichie d'un appareil critique très dense (photographies, cartes postales, documents d'époque, notes, essais...) sur les coulisses de la création de l'oeuvre de Jacobs et les recherches effectuées par Wurm et Rivière. Car le moindre des paradoxes n'est pas que Jacobs a inventé des mondes et des voyages extraordinaires, aux quatre coins du monde et au-delà des univers connus, sans jamais quitter - ou presque - Bruxelles et ses environs...

12/2021

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Enseignement primaire

Histoire CM2 Comprendre le monde. Edition 2016. Avec 1 DVD

Prolongement de Histoire CM1 dans la collection " Comprendre le monde ", cet ouvrage, destiné aux professeurs des écoles, facilite l'enseignement de l'histoire en proposant tout le matériel nécessaire à la préparation de séances simples et structurées. Répondant à la demande des programmes 2016, il est organisé en 3 grands thèmes travaillés en 30 séances : L'âge industriel en France (le XIXe siècle), Le temps de la République (de Louis XVIII à la IIIe République), La France, des guerres mondiales à l'Union européenne (le XXe siècle). Elles partent toutes d'une situation problème : Comment vivaient les bourgeois au XIXe siècle ? Comment vivaient les ouvriers au XIXe siècle ? Pourquoi les enfants travaillaient-ils dans l'industrie au XIXe siècle ? Qu'a apporté la révolution de 1848 ? Pourquoi Louis Napoléon Bonaparte devient-il empereur ? Quels symboles permettent de reconnaitre la République ? L'année 1914, une première guerre mondiale. L'extermination des juifs et d'autres populations. Etc. Pour donner le goût de l'histoire aux élèves et rendre cet enseignement vivant, la démarche privilégie le récit historique sans pour autant retomber dans le piège du " roman national " passéiste et véhiculant un discours officiel. Dans une approche complémentaire l'analyse de documents authentiques (photographies d'époque, tableaux, textes...) n'est pas exclue puisqu'elle permet d'étayer le récit. Lu ou " raconté comme une histoire ", celui-ci est exhaustivement donné dans l'ouvrage. L'ouvrage comprend pour chaque séance : une rubrique " L'essentiel à savoir pour l'enseignant " pour réactiver les connaissances ; un guidage pédagogique précis et complet avec un descriptif détaillé du déroulement, étape par étape : les questions à poser, les savoirs à transmettre, la synthèse de la séance, la trace écrite finale ; des fiches " document " et " activité à photocopier " pour les élèves ; pour chaque thème, un dossier interdisciplinaire pour lier l'histoire à d'autres matières (Français ou l'Histoire des arts...par exemple) ; un DVD-Rom avec tous les documents utiles pour mener la séance : documents à imprimer et/ou à vidéoprojeter, fiches élèves et ressources numériques (photos, vidéos, animations...) à vidéoprojeter. En + (vendus séparément) : Un livret élève, Histoire CM2 : Mes premiers récits, est aussi proposé.Il s'agit d'un livre de récits à lire en autonomie. 17 textes écrits pour l'élève, à faire lire à l'école ou à la maison en complément de la séance menée en classe. Une pochette de posters Histoire CM2. Elle contient tous les documents à étudier en collectif (pour les classes non équipées de vidéoprojecteurs ou de TNI) . CD-Rom pour Mac et PC Configurations requises : PC : Windows XP, 7, 8, 10 Mac : IOS 10.5, 10.6, 10.7, 10.8, 10.9, 10.10, 10.11, 10.12 Flash Player 11 Internet Explorer 8 ou versions ultérieures, Firefox version 3.4 ou versions ultérieures, Chrome, Safari, Opera toutes versions

06/2017

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Critique littéraire

Notre-Dame de Paris, le manuscrit

Pour la première fois en France, le manuscrit intégral de Notre-Dame de Paris, conservé à la BNF, est publié dans un luxueux coffret. Un roman que Victor Hugo voulait "à la fois drame et épopée, pittoresque mais poétique, réel mais idéal, vrai mais grand, qui enchâssera Walter Scott dans Homère" . A L'ORIGINE DE NOTRE-DAME DE PARIS... Dès l'âge de 14 ans, Hugo veut être "Chateaubriand ou rien". Avec ses frères, il crée une revue (Le Conservateur littéraire). Il côtoie les esprits de son époque, Alfred de Vigny, Lamartine, Charles Nodier. L'influence gothique anglaise et l'engouement de son siècle pour le roman historique et le Moyen Age influenceront la rédaction de son premier chef d'oeuvre : Notre-Dame de Paris. UN ROMAN CULTE Notre-Dame de Paris paraît en mars 1831 : il était promis à son éditeur Charles Gosselin de longue date, mais Hugo met 3 ans à rendre ce roman inspiré par l'inscription ANÁIKH (fatalité, en grec) débusquée dans la mythique cathédrale de l'île de la Cité. Un carnet de notes perdu et les événements politiques auraient été à l'origine du retard... Sur le manuscrit, Hugo précise : "J'ai écrit les trois ou quatre premières pages de Notre-Dame de Paris le 25 juillet 1830. La révolution de juillet m'interrompit [... ]. Je me remis à écrire Notre-Dame de Paris le 1er septembre et l'ouvrage fut terminé le 15 janvier 1831". Le succès est immédiat. En un mois, 4 rééditions se succèdent. Le texte est traduit en de nombreuses langues, Hugo en tire un livret d'opéra en 1836. Les aventures de Quasimodo, Esmeralda, Phébus et Frollo, se déclinent en ballets, comédies musicales, pièces, films... LES MANUSCRITS DE VICTOR HUGO : DES TRESORS Victor Hugo est extrêmement soigneux avec ses manuscrits. Il choisit ses plumes et papiers, et après l'exil, il privilégie de grandes pages bleutées qu'il plie en deux. Il compose en laissant des marges à gauche pour les rajouts et ratures - voire, les dessins. Ses manuscrits sont conservés - quelques uns furent offerts à ses amis - dans une malle sur laquelle veillent ses proches et qui l'a suivi à Bruxelles, Jersey, Guernesey. LE COFFRET Présenté en deux volumes, le manuscrit est ponctué d'une sélection de gravures et de dessins réalisés pour des éditions illustrées de Notre-Dame de Paris publiées au XIXème siècle. Nous avons choisi d'inclure à cette édition des notes préparatoires, des dessins et un plan. Une édition limitée - 1000 exemplaires numérotés Cette édition prévoit deux tirages : le premier, dans un coffret bleu marine et or, numéroté de 1 à 1000, et un deuxième, de couleur ivoire (non numéroté).

05/2016

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Musique, danse

Mouvement contraire. Souvenirs d'un musicien

D. -E. Inghelbrecht (1880-1965) fut le plus grand chef d'orchestre français de sa génération. Nous rééditons aujourd'hui ses mémoires, publiés en 1947 et depuis longtemps introuvables, qui sont non seulement un document de premier plan sur la vie artistique en France durant la première moitié du vingtième siècle, mais un texte d'une grande qualité d'écriture et d'un très haut niveau de réflexion. Le titre, Mouvement contraire, en désigne d'emblée l'originalité formelle : le musicien raconte sa vie à rebours, en partant du présent et en remontant vers sa jeunesse. Au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale, celle-ci lui apparaît comme ayant coïncidé avec un âge d'or de la musique française. Ami intime de Claude Debussy, familier d'autres grands compositeurs comme Maurice Ravel, Inghelbrecht offre un témoignage humain essentiel sur cette période où sa carrière le conduisit à participer à la renaissance de la salle Pleyel, à l'aventure du Théâtre des Champs Elysées (il fut le premier titulaire du pupitre à l'ouverture de celui-ci en 1913), aux vicissitudes de l'Opéra-Comique, au renouveau ou à la création de grands orchestres français (c'est à D. -E. Inghelbrecht qu'est par exemple due la fondation de l'orchestre de la radiodiffusion française, aujourd'hui Orchestre National de France). Toutes ces institutions, tous ces lieux encore aujourd'hui bien vivants ont été marqués par son action. C'est un pan essentiel de leur histoire que ces mémoires nous restituent. La vie personnelle d'Inghelbrecht a aussi fait de lui le témoin privilégié de toute la vie artistique de son temps : il fut notamment le gendre du grand peintre et affichiste Steinlen (1859-1923, universellement connu comme le peintre des chats), et l'époux de la danseuse-étoile et chorégraphe suédoise Carina Ari (1897-1970). Les mémoires d'Inghelbrecht révèlent un véritable écrivain plein d'humour, capable de brosser des portraits tour à tour tendres ou cruelsdes différents acteurs de la vie culturelle de son temps, ainsi que de certains responsables politiques qu'il a côtoyés. Mais avant tout, en homme désireux de transmettre aux futurs musiciens et aux mélomanes l'essentiel de son expérience, le grand musicien a fait de son livre une leçon d'énergie et d'intégrité artistique qui n'a rien perdu de son actualité. Comme nous l'avons fait précédemment pour notre édition de "L'Art du théâtre" de Sarah Bernhardt, nous accompagnons ce volume d'un ensemble de documents iconographiques donnant à voir les principaux personnages du récit, permettant ainsi au lecteur de goûter la saveur d'une époque disparue, mais pleine encore d'enseignements pour aujourd'hui.

04/2019

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Couple, famille

Dictionnaire des sexualités

" Je ne sais pas quelle est la question, mais je connais la réponse : le sexe " disait Woody Allen. Ce Dictionnaire, unique en son genre, tente d'apporter des interrogations qui sont loin d'être taries. Sa première originalité est de traiter des sexualités et non pas de la sexualité. C'est-à-dire de prendre en compte les réalités d'aujourd'hui. Très longtemps, on a désigné la sexualité au féminin singulier et renvoyé d'abord au coït, lequel devant assurer la venue au monde d'une descendance. La norme était celle de l'hétérosexualité. Mais dans la période récente, on a assisté à la multiplication des identités reconnues : il n'y a plus comme avant " la " femme et " l' "homme mais aussi les lesbiennes, les gays, les bisexuels, les transgenres, les queers, les intersexués. On est bien dans l'univers " des " sexualités. Celles-ci sont donc toutes présentes dans ce volume. L'autre originalité de cet ouvrage tient à la diversité de ses approches. Il montre comment ces diverses sexualités ont été perçues selon les civilisations, les religions (du catholicisme au bouddhisme), l'évolution des lois, les principales familles politiques, les grandes périodes de l'histoire et dans divers pays (des Etats-Unis à la Chine). Comment elles ont été abordées aussi à travers la littérature, la philosophie, la psychanalyse, la musique (de l'opéra à la chanson), le cinéma, la peinture, la danse (du flamenco au tango)... Sur les 400 notices que comprend ce Dictionnaire, beaucoup sont consacrées aux thèmes " incontournables " : amour, désir, érotisme, plaisir, amant, hédonisme, partenaires, rapports sexuels, séduction, sensualité etc. Mais on y trouve également des entrées plus originales, qui ont trait à des thèmes aussi divers que : l'argent, la contrepèterie, la folie, les nanosciences, l'islam, les procès pour impuissance, la mode... L'ensemble va de A comme Abat-jour (éloge de la pénombre) à Z comme Zouk (la danse que chacun rêve de maîtriser). Ce livre se distingue enfin par la diversité et la qualité de ses auteur(e)s. Ils sont 185 : historiens, sociologues, démographes, juristes, écrivains, cinéastes, philosophes, psychanalystes, médecins, littéraires, politologues, anthropologues, critiques d'art, de cinéma, spécialistes du jazz et de la chanson, tous considérés comme le (ou la) meilleur spécialiste du sujet traité. Janine Mossuz-Lavau a fait appel non seulement à des experts, mais aussi à des témoins ayant fréquenté la personnalité sur laquelle ils écrivent, des acteurs et actrices (la tanguera parle ici du tango, le scénariste du film qu'il a écrit, la performeuse et la grande prêtresse du SM de leurs expériences). Ce Dictionnaire contient enfin des documents et des textes originaux : une chanson de Georges Brassens, jamais enregistrée, un Tract du Dr Carpentier ou des entretiens avec Françoise Héritier et avec Brigitte Lahaie.

03/2014

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Musique, danse

Ode (conducteur A4). sur un poème de Jean-Baptiste Rousseau

Bien loin de constituer un ouvrage isolé dans l'oeuvre de Camille Saint-Saëns, Ode appartient à un petit ensemble réalisé au début de sa carrière dans le contexte particulier du concours pour le prix de Rome. Institué en 1803, supprimé dans la foulée des événements de mai 1968, ce dernier fut pendant longtemps le plus convoité des prix français de composition musicale. Organisé par l'Institut, il garantissait à ses lauréats, à défaut de l'assurance d'une future carrière sans embûches, du moins l'entrée par la grande porte dans le monde artistique et quelques années de pension en Italie, à la villa Médicis. De fait, bien peu résistèrent à l'attrait de cette récompense susceptible de marquer avec éclat l'aboutissement de longues années d'études. Que l'auteur de la Danse macabre s'y soit présenté n'a finalement rien d'étonnant. Mais bien qu'appelé à devenir au tournant du siècle l'un des plus illustres représentants de l'art académique, il n'obtint jamais le fameux premier grand prix. Certes, il serait aisé de mettre son premier échec, en 1852, sur le compte de l'inexpérience, mais son second et dernier, douze ans plus tard, demeure plus surprenant ? : ayant presque atteint la limite d'âge, le musicien n'est alors plus un novice. Ses fonctions à l'orgue de la Madeleine lui avaient même permis d'acquérir une certaine réputation. Est-ce cette situation d'artiste établi qui lui valut d'être écarté? ? Si rien ne permet de l'affirmer, il n'en reste pas moins que ses ouvrages de l'époque témoignent déjà d'une grande maîtrise. Il en est ainsi de cette Ode avec accompagnement d'orchestre composée pour les premières épreuves du concours, entre le 28 mai et le 3 juin 1864. Pourtant placé en tête des six candidats admis à l'épreuve finale - une cantate pour trois voix solistes sur le thème d'Ivanhoé -, il devait échouer au profit d'un certain Victor Sieg, camarade appelé à un destin autrement plus modeste. Au-delà de ces circonstances que d'aucuns pourraient qualifier d'anecdotiques, Ode revêt une dimension particulière en ce qu'elle laisse clairement entrevoir les principales préoccupations esthétiques de Saint-Saëns dans ses premières années. Depuis longtemps familier du répertoire religieux, il ne fut guère décontenancé face à ce poème de Jean-Baptiste Rousseau, certes un peu vieilli mais non moins propice à de belles démonstrations chorales. Dans un même temps, il su éviter le dangereux écueil d'un traitement trop terne par l'aménagement de forts contrastes trahissant son intérêt pour l'opéra. A travers ces quelques pages, entre recueillement et grands gestes dramatiques, le compositeur s'attache à montrer toute l'étendue de son talent. Cyril Bongers

07/2019

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Histoire internationale

L'extraordinaire destin de Milda Bulle, une pasionaria rouge

Milda Bulle fut une figure de la révolution russe et des débuts du régime soviétique. Partie de Lettonie, militante, combattante, gradée, décorée, apparatchik du parti communiste à Moscou, féministe, oratrice, auteure de livres de propagande, promotrice de la culture, elle fut, en 1938, victime des purges staliniennes. Le drame d'une militante prise au piège de sa fidélité. Aujourd'hui bien oubliée, Milda Bulle (prononcer "Boulé") fut pourtant une des figures exceptionnelles de la révolution d'Octobre et des débuts du régime soviétique. Partie d'un hameau de Courlande, en Lettonie, devenue militante, puis combattante, armes à la main, lors de la guerre civile dans le Caucase, passée par l'Iran pour y enfiévrer une révolution, gradée (elle fut l'une des premières à porter le titre de kombrig, équivalent à général de brigade), décorée, apparatchik dans les organes du pouvoir à Moscou, féministe, oratrice, auteure d'ouvrages de propagande, promotrice de la culture, de deux théâtres et d'un opéra dans la république de Bachkirie (entre Volga et monts d'Oural), Milda fut, en 1938, victime des purges staliniennes. Pourquoi s'intéresser à Milda, pasionaria rouge ? Son histoire, fascinante par bien des aspects, ne s'inscrit pas dans la lignée des récits biographiques habituels. Elle n'est pas une personne célèbre, ancrée dans la mémoire de ses "pays" et descendants, dont les exploits ont laissé de nombreux témoignages. Elle n'est pas non plus l'une de ces anonymes, à l'existence banale, dont le parcours sans relief révèle l'air du temps, un quotidien toujours si difficile à saisir ? S'agirait-il encore d'un personnage émouvant dont on pourrait suivre avec empathie les accidents de l'existence ? La vie de Milda est tumultueuse, ponctuée de hauts et de bas. Ce que nous savons d'elle par les documents ou les renseignements divers nous informe beaucoup plus sur les soubresauts de l'histoire que sur la platitude du quotidien. Son enthousiasme pour une cause et son engagement corps et âme, au seuil de sa vie adulte, pour un monde meilleur, jusqu'à son glissement dans une dérive totalitaire qui finit par se retourner contre elle et la broyer. La trajectoire et la fin tragique de Milda suscitent l'admiration et la compassion. Mais sa docilité et son allégeance au pouvoir soviétique, son "suivisme" tapageur, n'entraînent en rien l'adhésion. Le drame d'une militante prise au piège de sa fidélité. L'auteur, ethnologue spécialiste de l'Iran, a "rencontré" Milda de manière incongrue au cours de ses recherches et ne l'a plus lâchée. Il retrace ici, avec beaucoup de précision et non sans humour, son fabuleux destin. Le livre est aussi un passionnant carnet d'enquête. Christian Bromberger raconte toutes les étapes de sa recherche sur ce personnage méconnu et médite sur les raisons de son oubli.

12/2018

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Littérature française

Tosca

LE LIVRE Lyon, 28 juin 1944. Sept Juifs et deux résistants raflés par la milice de Paul Touvier attendent la mort dans un placard de 5 m par 90 cm au siège des miliciens dans les locaux réquisitionnés du lycée Saint-Marc. Ils confient aux murs de leur prison tout ce qu'ils sont, tout ce qu'ils souhaitent, tout ce qu'ils auraient rêvé être. Parmi eux, un homme que le résistant P'tit Louis désigna comme un ange - celui qui, cette nuit-là, chanta Tosca, l'opéra de Puccini, l'air de celui qui va mourir à l'aube. "Cette histoire commence pour moi il y a trente ans le 29 mars 1994, le jour où ma route a croisé celle de ce jeune homme pour la première fois, au procès de Paul Touvier auquel j'assistais en tant que journaliste. On ne savait rien de cette septième victime. On ne disposait que de la photo légèrement floue d'un visage aux yeux clos. Dans cette cour d'assises, on l'appelait le plus souvent l'inconnu ou parfois Tosca. C'est là que j'ai décidé de le retrouver. Pour lui rendre son nom. Pour qu'enfin il puisse exister avant de mourir. Pour qu'une tombe soit refermée". - Murielle Szac . L'AUTEUR Née en 1964 à Lyon, Murielle Szac est autrice, éditrice et journaliste. Après avoir été journaliste politique à L'Evénement du jeudi, elle a été réalisatrice de documentaires, puis rédactrice en chef chez Bayard. Elle a publié une vingtaine de livres dont la série des feuilletons de la mythologie grecque en 100 épisodes chez Bayard. En 2008, elle a créé la collection Ceux qui ont dit Non chez Actes sud junior, qu'elle dirige depuis. En 2021, les Editions Bruno Doucey publient Immenses sont leurs ailes, un long poème narratif qui fait écho aux portraits d'enfants syriens dessinés par Nathalie Novi et qui a reçu le prix de la Foire internationale du livre de jeunesse de Bologne en 2022. En 2023 sont parus Le Feuilleton de Tsippora aux éditions Bayard et L'Odyssée des femmes, un essai féministe sur les mythes publié à L'Iconoclaste. Son premier roman destiné au public adulte, Eleftheria, est paru en 2022 aux éditions Emmanuelle Collas et paraîtra en poche aux éditions J'ai lu en 2024. Tosca est son deuxième roman adulte. S'il ne fallait retenir qu'un seul fil conducteur de tout le travail de Murielle Szac, ce serait la transmission. Pour choisir de devenir qui l'on est, il faut savoir d'où l'on vient. D'autres avant nous ont vécu, souffert, aimé, se sont battus. C'est eux qui nous tracent le chemin. Tosca s'inscrit comme Eleftheria dans cette cohérence, mêlant engagement et écriture.

01/2024

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Essais biographiques

Après. Conversation avec Christian Boltanski

Entretien entre l'anthropologue et l'artiste sur les relations entre l'anthropologie et l'art contemporain dans ses rapports à la mémoire collective et individuelle. Octave Debary suit le chemin d'une pensée qui laisse une place à ses " enquêtés " à l'intérieur même de son propre texte, offrant ainsi la matière première d'énonciation du discours de l'artiste. Depuis plusieurs années Octave Debary, professeur à l'université Sorbonne-Paris-Cité et directeur du centre d'anthropologie culturelle (Paris-Sorbonne), développe un projet d'anthropologie comparée de la mémoire et du temps. En s'intéressant à la façon dont une société met en mémoire (et en musées) son histoire, ses recherches l'ont conduit à l'étude de l'art contemporain dans ses rapports à la mémoire collective et individuelle. Au-delà de sujets, il s'agit de construire une posture et une analyse qui promeuvent une dimension collaborative, comme avec les artistes allemands Jochen Gerz et Swaantje Güntzel et comme ici avec l'artiste français Christian Boltanski. Ce livre s'inscrit dans une recherche entreprise depuis presque vingt années sur les " artistes de la mémoire " et constitue une contribution originale et importante au développement d'une anthropologie de l'art et de la réception. Ce livre a comme sujet principal les relations entre l'anthropologie et l'art contemporain. Il s'est construit pendant toute une année en intelligence et en connivence avec Christian Boltanski. Figure centrale de l'art contemporain dont les oeuvres sont présentes dans le monde entier, Boltanski parle de son travail en évoquant les tracés d'un art fragile, d'un art de l'ordinaire et du commun mais aussi de la musicalité, de la mémoire... Ses oeuvres d'abord présentées sous forme d'objets (inventaires, photographies, documents, pièces à conviction, vitrines de références...) ont établi autant l'existence d'une histoire individuelle que leur ressemblance à celle des autres. L'artiste a poursuivi son travail autour d'objets de plus en plus fragiles, davantage reliés à une existence en suspens, à une transmission parlée, sonore, du mot à la note, dont sa dernière grande exposition Faire son temps (Centre Georges-Pompidou, 2019), comme son opéra comique Fosse (2020) et l'exposition Après (2021) sont les ultimes expressions. La raison d'être de cet ouvrage est marquée par la volonté (au-delà d'un apport documentaire, journalistique ou critique...) de promouvoir une anthropologie dialogique, où la prise de parole n'est pas le seul fait du chercheur. Octave Debary suit le chemin d'une pensée qui laisse une place à ses " enquêtés " à l'intérieur même de son propre texte, offrant ainsi au lectorat la matière première d'énonciation du discours de l'artiste.

04/2023