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Melanie Richoz

Extraits

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Monographies et entretiens

Le désir d'être inutile. Souvenirs et réflexions

L'unique ouvrage autobiographique du créateur de Corto Maltese. L'homme qui a donné naissance à la légende de Corto Maltese est devenu à son tour une légende. Dans ce livre, peu de temps avant sa mort, il explorait les mystères de sa vie. Curieux mélange d'ascendances franco-anglaises, judéoespagnoles et turques, Hugo Pratt naît vénitien et s'éveille à la vie en Ethiopie où il découvre le fascisme et l'amour, apprend à dessiner et à détester le colonialisme. Dans Venise libérée, il côtoie et endosse tous les uniformes, ennemis comme alliés. A vingt-trois ans, il s'embarque pour Buenos Aires, partageant son temps entre la bande dessinée, les voyages et les extravagances mondaines. Il crée environ sept mille planches dessinées, de L'As de pique à Corto Maltese, personnage culte depuis les années 1970. De bordées en aventures, il fait plusieurs fois le tour de la planète, après Rimbaud, Stevenson, Jack London et tant d'autres amis connus et inconnus. " Ma vie a commencé bien avant que je ne vienne au monde, et j'imagine qu'elle se poursuivra sans moi longtemps après ", écrit-il. L'autre voyage est intérieur. Expert en kabbale, initié au vaudou, découvreur de l'étrange en six ou sept langues apprises et parlées et près de vingt mille livres lus et collectionnés, Hugo Pratt est le mystérieux gentilhomme de Venise que l'on rencontre dans ce livre avec ses soeurs noires, ses cousins indiens, ses femmes, ses personnages, ses copains et la mort... Cette nouvelle édition, définitive, paraît trente ans après la première édition, en 1991. Elle est augmentée d'une introduction inédite et contient le chapitre dans lequel Dominique Petitfaux retrace les quatre dernières années de la vie de Hugo Pratt.

01/2022

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Religion

Milarépa, le yogi-poète tibétain

Un texte inédit d'Alexandra David-Neel consacré à Milarépa, yogi-poète tibétain du XIe siècle. Au-delà de la biographie de cette figure tutélaire du renoncement et de la libération intérieure, l'auteure nous fait découvrir des paysages grandioses mais aussi les moeurs et croyances tibétaines. On pensait tout savoir de la vie, de la personnalité et des écrits de l'intrépide Alexandra-David Neel (1868-1969), exploratrice et " reporter orientaliste ", mais aussi dans ses jeunes années journaliste, cantatrice, militante anarchiste et féministe. On connait moins bien par contre le " tempérament d'anachorète ultra-radical " qu'elle disait être le sien, et qui la rattachait spirituellement au yogi-poète Milarépa (XI°s.) ainsi qu'à la vie érémitique dont il est au Tibet la figure emblématique ; une vie que la voyageuse, moins tournée vers l'ascèse rigoureuse que vers l'étude, a elle-même menée dans les monastères et ermitages himalayens chaque fois, et aussi longtemps, que les circonstances le lui permettaient. Résidant en 1912 au Sikkim ou elle rencontre ermites et érudits, elle écrit une Vie de Milarepa restée jusqu'à ce jour inédite, et qui s'inspire de l'hagiographie tibétaine traduite en anglais par Lama Kazi Dawasamdup. Abandonné on ne sait trop pourquoi, ce projet éditorial qui lui tenait à coeur et l'occupa jusqu'en 1916, était censé apporter aux Européens un peu des paysages grandioses qu'elle contemplait, mais aussi des moeurs et croyances tibétaines qu'elle découvrait alors avec un mélange d'intérêt ethnographique et de rejet. Vagabondant comme elle, adepte d'une " mystique " libérée de tout formalisme religieux, Milarépa restera la figure tutélaire confortant la vision qu'elle se faisait du renoncement, et de la libération intérieure qu'on en peut attendre.

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Littérature française

Pétrouchka

Eté 1953. Reclus dans la villa de Vence qu'il partage avec sa gouvernante Kate de Porada, miné par la tuberculose et sans doute, déjà, par quelque autre mal sournois qui finira par l'emporter quatre ans plus tard, Albert Paraz déploie pourtant une activité prodigieuse. Non seulement il donne à Rivarol une chronique de radio hebdomadaire, mais entretient des relations épistolaires suivies avec une foule de correspondants. Epoque des plus fécondes où cohabitent deux sources d'inspiration, l'Afrique noire et le polar. Côté Afrique, L'Adorable métisse vient juste de sortir des presses et il prépare déjà Sainte-Marie de la Forêt. L'année précédente, il a publié son premier roman " noir ", Une Fille du tonnerre. Son éditeur, André Martel, le presse de lui donner une suite. Ce sera Pétrouchka, entamé dans l'urgence fin juillet, bouclé en novembre, achevé d'imprimer le 15 décembre 1953. Moins de six mois pour un roman dont il attend, comme toujours, monts et merveilles. Pour se couler dans le moule Série Noire, Paraz, que la langue verte a toujours fasciné, a besoin d'un maître argotier fiable. Justement, parmi ses correspondants, un petit truand, tubard comme lui, pour l'heure en postcure au sana de Saint-Martin du Tertre après avoir goûté de la prison. L'oiseau rare. Doté de surcroît d'un beau brin de plume. Le petit truand s'appelle Michel Boudon et deviendra, plus tard, Alphonse Boudard. Ignorant avec la même superbe indifférence les règles de la littérature policière et celles de la vraisemblance, Paraz invente un genre nouveau, qu'exploitera plus tard Frédéric Dard dans la série des San Antonio. Roman sans queue (si on ose dire!) ni tête, désinvolte et libertaire, Pétrouchka mélange fiction et réalité, érotisme et humour, actualité et érudition, personnages romanesques et réels.

11/2010

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Grands couturiers

Lecoanet Hemant. Les orientalistes de la haute couture

Première rétrospective consacrée à la maison Lecoanet Hemant, l'exposition Les Orientalistes de la Haute Couture s'annonce comme un voyage au coeur d'une mode chatoyante et raffinée cultivant l'art du métissage, un savant mélange des cultures française et indienne. La maison Lecoanet Hemant naît en 1979 de l'association de Didier Lecoanet, né en 1955, qui a fait ses premières armes chez Lanvin, et de Hemant Sagar, né à New Dehli en 1957. Leur fructueuse collaboration les amène à défiler de 1984 à 2000 dans le cercle fermé de la haute couture parisienne. Depuis, la maison s'est orientée vers le prêt-à-porter cosmopolite conçu en Inde. Le style Lecoanet Hemant, c'est une allure poétique qui traverse le temps et les continents. Une vision de l'Orient qui s'exprime à travers les modulations du drapé et une certaine idée du coupé-cousu à la française. Véritables marques de fabrique de la maison, le sari indien décliné à l'envi et les références à la nature sous forme d'imprimés, de tissés et de broderies aux matières originales, comme la ramie ou encore la fibre d'ananas. Spectacle éblouissant en tous points, les quelques quatre-vingt silhouettes évoquent l'héritage culturel d'une route de la soie imaginaire. L'exposition se déploie dans une élégante galerie scandée de grandes vitrines où de somptueuses tenues sont mises en scène aux côtés de mobilier et objets décoratifs tout droit sortis d'un film d'Agatha Christie. Les robes du soir brodées côtoient les châles à franges dorées non loin d'opulents manteaux damassés et autres tailleurs aux savants drapés... Une mode réjouissante digne des contes des "Mille et Une Nuits".

06/2022

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Littérature Allemande

La nostalgie de sentiments. Une famille face à la montée du nazisme

Des années 1920 au début de la Seconde Guerre mondiale, la montée du nazisme vue par une famille habitant un village non loin de la frontière polonaise. Anne-Marie, Laurenz et leurs deux filles Kathi et Franzi, vivent des jours heureux dans la ferme familiale près de Wroclaw, en Pologne. Mais la guerre aux portes du pays s'apprête à chambouler leur existence... Une famille face à la montée du nazisme Silésie, milieu des années 1920, non loin de la frontière polonaise. Laurenz Sadler rencontre Anne-Marie. Le coup de foudre est immédiat, et réciproque. Il ne connaît alors ni le passé mouvementé de la jeune femme, ni son dangereux secret. A la suite d'une tragédie, Laurenz, qui rêvait de devenir musicien, se voit contraint de reprendre la ferme familiale. Pourtant, aux côtés d'Anne-Marie et de leurs deux filles, Kathi et Franzi, il parvient à trouver une forme de félicité. Mais le climat politique change. Le national-socialisme gagne du terrain. Et, au village, le climat se tend entre farouches partisans et opposants, dont la famille Sadler, qui préfère taire ses opinions pour vivre en paix. Jusqu'au jour où Kathi, âgée de quinze ans, remporte un concours national de mathématiques et attire sur elle l'attention de Berlin, où les dignitaires du régime voudraient la faire venir. Anne-Marie s'y oppose, déclenchant par sa rébellion une série d'événements sanglants qui influeront sur le destin de Kathi et Franzi... "Il y est question d'amour et de passion, d'histoire, de personnes, de secrets, d'espoir, de souffrance et de bonheur. C'est sans doute ce mélange qui fait des romans de Hanni Münzer des best-sellers". Fürther Nachrichten

09/2023

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Développement personnel

Yoga, une histoire-monde. De Birkam aux Beatles, du LSD à la quête de soi : le récit d'une conquête

Sur les 300 millions de pratiquants que compte le yoga dans le monde, combien partagent la même expérience que d'authentiques ascètes hindous ? Façonnée pour séduire largement, la discipline s'est considérablement modifiée depuis son origine et constitue aujourd'hui un cas exemplaire de culture mondialisée. Marie Kock en propose une histoire méconnue, critique et vivante. Pour évoquer l'enthousiasme qu'il suscite aujourd'hui, on parle de "boom", de "phénomène", de "déferlante". Deux millions et demi d'individus pratiquent le yoga en France. Trois cents millions dans le monde. Je fais partie de cette masse en constante expansion. Je suis journaliste et je fais du yoga depuis dix ans. Je l'enseigne depuis deux. A Paris, en Inde ou en Californie, je peux pratiquer un yoga qui me sera toujours familier, mélange de philosophie indienne, de postures parfois spectaculaires et de promesses de sérénité et de vie meilleure inspirées des techniques de développement personnel. Cet assemblage standard est présenté partout comme le yoga traditionnel, comme la survivance d'un art et d'une sagesse millénaires. Pourtant, le yoga que nous pratiquons aujourd'hui est un yoga moderne, vieux d'une centaine d'années à peine, pensé pour répondre aux besoins de l'Occident et y être exporté. Par qui ? Par des gourous indiens qui y ont vu un moyen de revaloriser un savoir et une pratique qui périclitaient dans leur propre pays mais pouvaient être revêtus des atours de l'authenticité. Opérations séduction à Hollywood, fascination pour les muscles et la pop culture, batailles théoriques autour du LSD, du nationalisme indien et de la relation à Dieu, guerriers en lutte contre l'oppression coloniale britannique, développement de franchises mondialisées et stars du showbiz converties en hommes-sandwichs, c'est cette histoire fascinante et méconnue de la conquête du monde par le yoga que j'ai voulu raconter ici.

03/2019

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Sociologie

Interruption

"J'ai avorté deux fois et je suis la preuve qu'un avortement peut provoquer l'indifférence ou une déflagration. Je suis la preuve qu'il peut occuper vingt ans ou les seules semaines nécessaires à son accomplissement. Qu'il peut être l'unique issue envisageable ou simplement permettre d'attendre un meilleur moment. Alors, j'ai été lasse des discours péremptoires sur les raisons pour lesquelles les femmes devraient y avoir recours et sur ce qu'elles devraient, ou non, ressentir à son occasion. J'ai eu envie d'écouter certaines d'entre elles raconter ce qu'elles avaient vécu, en refusant que d'autres parlent pour elles. Ma préoccupation n'était pas le droit à l'avortement mais le droit à la parole de celles qui l'ont expérimenté. Le droit à l'avortement est inscrit dans la loi depuis 45 ans mais son exercice doit toujours être discret, si ce n'est secret. La loi nous autorise à avorter, la société nous empêche d'en parler. Nous sommes nombreuses à nous plier à cette loi du silence, parce que la gêne et la culpabilité sont toujours là. Je suis cependant convaincue que ce droit sera toujours fragile si nous n'assumons pas pleinement d'y avoir recours comme bon nous semble et si nous pensons le protéger en faisant profil bas, laissant alors au passage certains professionnels de la santé nous malmener. Voici donc ce livre, mélange de témoignages et d'une quête personnelle qui m'a transformée. Ce sont quelques histoires d'interruption. Douloureuses ou anodines. Singulières. Une interruption aussi je l'espère, quand bien même furtive, du silence, de la honte et de la colère". S. V.

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Essais

Un monde hors champ. Derrière la caméra de Xavier Beauvois

De septembre à décembre 2019, sur la Côte d'Albâtre dite des Grandes Falaises, entre Etretat et Fécamp, le réalisateur Xavier Beauvois réalise son neuvième long-métrage pour le cinéma : Albatros. Un film noir et social, intimiste et universel. Librement inspiré d'un fait divers, Albatros raconte l'histoire d'un gendarme qui, en voulant sauver un agriculteur du suicide, le tue par accident. Le film est une peinture sociale de mondes oubliés qui se ressemblent plus qu'ils ne s'opposent. Comme à son habitude, le cinéaste multi-primé mélange des acteurs professionnels avec des amateurs castés sur place. Ainsi, seuls Jérémie Rénier, qui campe le personnage principal - un gendarme -, Victor Belmondo et Iris Bry - eux aussi gendarmes - sont de véritables comédiens. Tous les autres acteurs de ce drame rural et maritime jouent leur propre rôle : agriculteurs, gendarmes, pêcheurs, pompiers... Pour la première fois de sa carrière, Xavier Beauvois a accepté sur son plateau la présence de regards extérieurs. Ceux du journaliste Dominique Thiéry et de la dessinatrice Catel Muller, tous deux amis du réalisateur. Conçu en dix chapitres, le livre suit le tournage pas à pas. C'est un ouvrage à double visage. D'une part, il permet de faire des rencontres insolites : Geoffroy Sery, jeune agriculteur à l'allure de Viking, Jean-Pierre Duret, légendaire ingénieur du son, Nounoute, une figure fécampoise ou Suzanne Lipinska, "maman" de la Nouvelle Vague... Et de l'autre, de mieux appréhender le tournage d'un film. Grâce à une centaine de dessins, Catel donne vie et accès aux coulisses de la fabrication du film. L'ouvrage se conclut avec une rare interview du réalisateur. Un making-of unique où le portrait d'une Normandie, avec ses femmes et ses hommes d'aujourd'hui, se dessine et s'écrit en creux.

10/2021

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Cuisine de l'est

Voyage gourmand dans les Alpes. Italie, Autriche, Suisse, France. Recettes, rencontres et adresses incontournables

Ce tour du monde alpin en 80 recettes est un régal pour les papilles comme pour les yeux. A savourer à pied, à skis, en train, en auto, à table et aux fourneaux. Pendant six ans, la journaliste canadienne Meredith Erickson a sillonné l'arc alpin de la Suisse à l'Italie et de l'Autriche à la France en voiture, à pied, à skis, en funiculaire ou en téléphérique, pour établir leur inventaire gourmand. Son objectif : inciter les gourmets à respirer le bon air des cimes et diriger les sportifs vers les meilleures tables. Le récit de ses pérégrinations est savoureux à plus d'un titre. Partout elle a déniché les lieux, rencontré les personnes qui font vivre le patrimoine culinaire et animent la créativité gastronomique alpine. En plus de ses anecdotes de voyage, ses astuces et ses adresses préférées, Meredith a sélectionné des recettes aussi bien dans les chalets d'alpage qu'auprès des chefs étoilés. Sa carte de 75 recettes propose un mélange éclectique de plats traditionnels et contemporains : quenelles de radicchio et de speck, soupe de la Valpelline, schnitzel, bombardino, raclette, rösti, truite pochée à la roussette de Savoie, soufflé à la chartreuse... servis avec les meilleurs vins des Alpes... et une foule de curiosités appétissantes, voire légèrement "décadentes" . En France, elle a goûté aussi bien la cuisine de l'alpage du Mouet dans le Chablais que celles de Laurent Petit au Clos des Sens, de René et Maxime Meilleur à La Bouitte ou de Jean Sulpice à l'Auberge du père Bise... Bouclant son périple à L'Alpe d'Huez, elle termine son livre par un dessert de sa création : un Paris-Brest blanc à pois rouges, hommage au maillot de meilleur grimpeur du Tour de France !

11/2021

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Généralités

Corsaires, pirates et flibustiers

Loin des légendes et des fantasmes, la première véritable histoire de la piraterie. Barbe-Noire est sans doute le plus illustre, Anne Bonny la plus féminine et Jack Sparrow le plus attirant (et surtout le moins réel ! ), mais que sait-on véritablement des pirates, corsaires et flibustiers ? S'il est certain que les pilleurs des mers ont régné sur les Caraïbes au XVIIIe siècle, on ne peut toutefois pas résumer leur histoire à ce truisme. En effet, dès l'Antiquité, le monde maritime est conçu comme un espace où il n'y a aucune règle si ce n'est celle de la loi du plus fort. Dans la mer Méditerranée, les marines crétoise, phénicienne et grecque sont donc confrontées à des pirates qui usent de force et de ruse pour parvenir à leurs fins. Mais une forme de collaboration s'installe progressivement entre les bandits des mers et le pouvoir politique : les premiers écoulent facilement leur butin dans les ports et sur les marchés, tandis que les seconds se procurent des marchandises inédites à bon prix. Ainsi se développe la piraterie. Puis, dès le Moyen Age, apparaissent la course et les corsaires, ces fameux " pirates d'Etat " autorisés à piller et attaquer les bateaux ennemis. A partir du XVIe siècle et des grandes découvertes, on rencontre le flibustier - savant mélange entre le pirate et le corsaire - qui sévit essentiellement dans le bassin caribéen. Dans cette grande synthèse complète et inédite, Alain Blondy retrace avec maestria leur histoire. Au gré des incursions terrestres, des razzias, des attaques de navires et des prises de butin, l'auteur nous fait voyager, à travers les siècles (Xe siècle av. J. -C. - XIXe siècle) et les peuples (Vikings, Chinois, Ottomans...), de la Méditerranée à l'Océan Pacifique en passant par les mers du Nord.

11/2021

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Fantasy

Babel. Edition collector

Un acte de traduction est toujours un acte de trahison. 1828. Un jeune orphelin chinois est recueilli à Canton par un professeur et conduit à Londres. Rebaptisé Robin Swift, le jeune garçon consacre ses journées à l'étude des langues dans l'optique d'intégrer le prestigieux Institut royal de traduction de l'Université d'Oxford, plus connu sous le nom de Babel. Berceau de l'argentogravure, les étudiants y exploitent le sens perdu des mots à l'aide de barres d'argent enchantées. Dès ses premiers jours à Oxford, Robin prend conscience que ces travaux confèrent à l'Empire britannique une puissance inégalée et servent sa soif de colonisation, au détriment des classes défavorisées de la société et de ses territoires. Servir Babel revient donc à trahir sa patrie d'origine. Peut-il espérer changer Babel de l'intérieur ? Ou devra-t-il sacrifier ses rêves pour faire tomber cette institution ? Traduit de l'anglais par Michel Pagel "Un chef-d'oeuvre qui confronte le pouvoir et le savoir. Babel est un roman saisissant sur la cruauté de l'Empire et sur la face sombre des sociétés académiques et un mélange extraordinaire de fantasy et fiction historique. Une réalisation monumentale ! ' Samantha Shannon, autrice du Prieuré de l'oranger, d'Un jour de nuit tombée et de la saga The Bone Season. "Absolument phénoménal ! C'est l'un des livres les plus brillants et les plus incisifs que j'ai eu le plaisir de lire. Il ne s'agit pas seulement d'une histoire fantastique, mais d'un récit qui interroge, qui s'empare de l'histoire coloniale et de la révolution industrielle et les remet en cause. ' Shannon Chakraborty, autrice de la saga Daevabad.

11/2023

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Historique

La Buse Tome 1 : La chasse au trésor

Entre mythe et réalité, qui n'a jamais rêvé de retrouver le trésor des pirates ? En 1714, la guerre de Succession d'Espagne prend fin et une période de paix semble s'installer pour de plusieurs années. De nombreux corsaires désappointés se retrouvent subitement sans employeur. Olivier Levasseur est de ceux-là. L'homme né à Calais à la fin du XVIIe et issu d'une famille qu'on dit bourgeoise. Levasseur n'avait jamais caché son ambition d'appartenir au grand corps, mais faute de titre de noblesse, il ne pourra qu'y rêver. On connaît peu de choses des campagnes corsaires menées par Levasseur, par contre, il est évident que l'homme a finalement renoncé à rentrer au port à l'heure de la paix signée pour embarquer dans l'aventure de la piraterie. Levasseur aurait dû être un pirate comme tant d'autres, courant les mers et vivant de larcins, de rapines et autres maraudages. Mais au mois d'avril 1721, l'étrange mélange d'audace et de chance, va permettre au pirate qui porte le surnom de La Buse, de rentrer dans l'histoire. Olivier Levasseur s'empare avec une aisance déconcertante du Nossa Senhora do Cabo, un vaisseau portugais qui a dans ses cales une décennie de trésors accumulés par le vice-roi portugais des Indes orientales ! Hélas, mille fois hélas, l'aventure se termine mal pour le pirate. La retraite anticipée qu'il avait choisi de prendre ne le mettra pas à l'abris des rancunes. A l'été 1730, parce qu'il a refusé le pardon du Roi qui lui imposait de restituer les fortunes prises, Levasseur est arrêté et conduit à l'échafaud. Dans une dernière forfanterie, notre homme criera à la foule qui était venue voir son agonie annoncée : " Mon trésor à qui saura le prendre ! ". Le mythe était né !

11/2022

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Critique littéraire

Le monde selon Joseph Conrad

Quiconque a lu Joseph Conrad n'a pas manqué d'être frappé par sa vision du monde. L'orphelin d'origine polonaise, devenu marin à l'âge adulte, ne s'est pas contenté de parcourir les océans avant de s'installer en Angleterre et de devenir l'écrivain à succès que nous connaissons, il a su lire les ténèbres de son époque et en faire un tableau aussi cruel qu'actuel. Subtil mélange d'histoire, de biographie littéraire et de récit de voyage, cette enquête nous invite à embarquer, avec pour boussole et cartes maritimes les ouvrages mêmes de Joseph Conrad, sur des bâtiments de la marine marchande qui nous conduisent, comme Conrad naguère, aux quatre coins du globe. En retraçant les périples de l'auteur de Lord Jim, de la Malaisie au Congo en passant par les Caraïbes, Maya Jasanoff s'interroge sur la naissance d'une globalisation politique et cynique, expression de la domination sociale et économique d'un Occident prédateur, dont Conrad fut le témoin privilégié à la fin du XIXe siècle. L'impérialisme et le colonialisme, le capitalisme exacerbé, les flux migratoires, le racisme d'Etat et le racisme de l'homme blanc, la révolution des communications... sont autant de sujets abordés par le célèbre écrivain dans une oeuvre véritablement visionnaire, dont Maya Jasanoff nous montre qu'elle reflète avec force les problématiques et les défis du monde moderne. Professeure d'histoire à Harvard (Empire britannique et Histoire globale), Maya Jasanoff a reçu de nombreuses distinctions pour son oeuvre. Classé parmi les "meilleurs livres de l'année 2017" par le New York Times, Le Monde selon Joseph Conrad a notamment reçu le prestigieux prix de Littérature historique Cundill 2018 et a été sélectionné la même année pour le grand prix britannique, "The James Tait Black Prize" .

09/2020

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Poésie

Au mouvement venu

La poésie d'Amélie Margueritte retient d'emblée par le refus qu'elle manifeste d'une célébration immédiate du monde : "Mettre à distance ou/entre parenthèses/ le monde/ne change rien : Il est là". Mais ce refus initial n'est que suspens : tout au long du recueil, c'est bien ce "là" du monde qui apparaît pour lui-même dans une lumière à la fois douce et implacable. Non pas tant l'être ainsi du monde que son impossibilité d'être autre. Il y a une permanence et comme une stupeur du monde, puisqu'en lui "il n'existe aucun événement" ; il faut donc se rendre à l'évidence et rendre les armes : "je prolonge le monde tel que je l'ai trouvé". Ce mélange d'étonnement et de résignation donne alors aux choses un éclat singulier : celui de leur présence pure, déroutante, parfois drôle mais toujours quelque peu amortie par la distance. Cette distance est aussi celle d'une voix, proférée comme de nulle part, en une sorte d'exil fondamental : absence de lieu (" je n'avais pas lieu") qui est aussi bien absence de l'événement ("il ne m'est rien arrivé"). Voix qui est d'abord celle de l'enfance, dans laquelle baigne une partie du recueil, où règnent la banalité et l'étrangeté, l'étrangeté de la banalité. C'est de cette enfance que l'on ne cesse de sortir sans cesser d'y revenir, en une interrogation sur l'identité qui devient quête du lieu. Dès lors, le recueil tout entier se donne comme une lente initiation, fragmentaire et fragile, à la lumière de laquelle les situations, les corps, les animaux ou les oeuvres, en particulier picturales, accèdent à une beauté nue. Ce lieu est évidemment celui de la poésie même, où retentit ici une voix neuve.

11/2023

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Photographes

Fräulein. Edition français-anglais-allemand

Avant même que l'expression ne soit inventée, Ellen von Unwerth était déjà un top-model, autant dire qu'elle maîtrise l'art de photographier les belles femmes. Aujourd'hui parmi les photographes de mode les plus originaux et les plus célèbres, elle rend hommage aux femmes les plus séduisantes dans Fräulein. Dans cette célébration des icônes féminines les plus sexy de notre époque, vous retrouverez Claudia Schiffer, Kate Moss, Vanessa Paradis, Britney Spears, Eva Mendes, Lindsay Lohan, Dita von Teese, Adriana Lima, Carla Bruni, Eva Green, Christina Aguilera, Monica Bellucci et bien d'autres encore. Alternant parfaitement couleur et noir et blanc impeccable, les photos d'Unwerth sont un régal de sensualité, de féminité, de romantisme, de fétichisme, d'humour kitsch, de décadence et de joie de vivre. Qu'elles soient nues, parées de lingerie ou d'un sourire éclatant, ses modèles ne sont jamais considérées comme des objets. Certaines dévoilent des fantasmes intimes, d'autres se montrent plus réservées, comme si le lecteur les surprenait dans leur intimité. Jamais mode et fantasmes n'ont formé de mélange aussi séduisant. A propos de la collection TASCHEN fête ses 40 ans ? ! Depuis ses débuts en 1980 comme dénicheur de trésors culturels, TASCHEN a toujours été synonyme d'éditeur accessible permettant aux dévoreurs de livres du monde entier d'imaginer leur propre bibliothèque dédiée à l'art, à l'anthropologie et à l'érotisme pour un prix imbattable. Nous fêtons aujourd'hui 40 ans de livres incroyables en restant fidèles au credo de la maison. La collection 40th Anniversary Edition présente de nouvelles éditions de quelques-unes des stars de notre catalogue : plus compacte, à petit prix, mais toujours réalisée avec la même garantie d'une qualité irréprochable.

10/2021

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Critique Roman

Erotika Biblion et Lettre à M… sur Cagliostro et Lavater. Précédés par Un Cabinet de Curiosités Littéraires (Etude sur les principales éditions de l'Erotika Biblion) d'Emmanuel Dufour-Kowalski

La réédition de l'Erotika Biblion doit être saluée comme un petit événement pour le dixième anniversaire de la Collection Nouvelle Bibliothèque Initiatique Slatkine, Série 2, n°12. Elle a pour motif essentiel la reviviscence d'un texte très particulier de Gabriel-Honoré Riquetti, comte de Mirabeau (1749-1791), qui mélange plusieurs disciplines des sciences humaines. Cet écrit offrit en son temps quelques nouvelles révélations et Mirabeau peut désormais être défini dans ce domaine comme un pionnier. Ces thématiques souvent osées, alors censurées par l'Eglise et l'Etat monarchique, sont aujourd'hui bien établies au sein des études de littérature comparée, de psychologie, d'anthropologie et d'histoire des religions. L'Erotika Biblion, genre qu'Emmanuel Dufour-Kowalski définit dans la présentation de cet ouvrage comme un Cabinet de Curiosités Littéraires, armé de son riche bagage critique et de ses sources, apparaîtrait comme un Travail de Loge. L'idée que la Franc-Maçonnerie de l'époque ait subtilement parrainé certaines parties de l'Erotika Biblion à l'instar du chapitre intitulé Kadesch, reste séduisante, quand on garde à l'esprit la lutte de certaines obédiences contre le despotisme culturel, sans oublier celui du potentat ecclésiastique. L'édition originale de cet ouvrage fut mise à l'Index par le Vatican ; elle date de 1783 et fut publiée de manière anonyme par le futur tribun de la Révolution après sa libération de Vincennes (1777-1780), cette forteresse dans laquelle Mirabeau avait été enfermé par Lettre de Cachet. Il avait auparavant fui vers Amsterdam, terre de liberté, avec sa maîtresse adultère – Sophie de Monnier – pour y vivre le parfait amour. Le texte de Mirabeau demeure d'une modernité totale, quand se combattent encore aujourd'hui dans la société licences en tout genre et nouveau puritanisme.

11/2022

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Contes et nouvelles

Chat, alors !

"Dieu a fait le chat pour que l'homme puisse caresser le tigre" professait joliment Victor Hugo. De Colette à Bernard Werber en passant par les frères Goncourt, Émile Zola, William Burroughs, Boris Vian et Joann Sfar, cette peluche duveteuse ou cet escroc cynique a toujours fasciné l'écrivain, dont il est le fidèle compagnon de bureau, voire de genoux. Par ce mélange improbable de douceur et de cruauté, d'affection et d'égoïsme, il est en quelque sorte son miroir, celui qui le renvoie à ses propres contradictions. Il nous ensorcelle, nous hypnotise et finalement nous adopte avant de nous tolérer chez lui. Un documentaire de la BBC prophétisait que, si l'humanité disparaissait, le chat deviendrait le roi du monde. Nous ne sommes pas pressés d'envisager le couronnement de Sa Majesté aux pattes de velours, mais la prédiction mérite qu'on s'attache à en faire le personnage principal d'un recueil de nouvelles. Sur une proposition de l'écrivain niçois Bernard Deloupy, 12 apprentis-auteurs participant aux ateliers d'écriture Formation écrivain ont accepté de se prêter à l'exercice. Pour nous, ils ont imaginé de captivants compagnons de papier aux griffes rétractiles : pharaon abusé, justicier de la circulation, acteur illusionniste, cobaye cosmogonique, révolutionnaire utopiste, accidenté paranormal, mère névrosée, magicienne birmane, médecin super-héros, maître possessif, muse moustachue, diplomate starifiée et déesse vengeresse. . . Il se dégage de ce panthéon décomplexé une créativité jaillissante et une extravagance débridée dont on se pourlèche à l'avance les babines. On disait la littérature surfaite et dépassée. C'était compter sans une nouvelle génération d'auteurs qui sort du cadre, repousse les limites du burlesque et réinvente l'écriture. Dorénavant, vous n'appellerez plus un chat un chat !

06/2022

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Littérature française

Le siècle des coureurs

Confetti sur la mappemonde, la Belgique a engendré parmi les plus grands cyclistes de l'histoire, hébergé parmi les courses les plus prestigieuses ; c'est encore vrai aujourd'hui, en dépit de l'émergence de nouvelles puissances du vélo. Une si vaste histoire ne se débobine pas sans ses secrets, ses récits cachés dans les replis de la pellicule, tantôt glorieux, tantôt honteux. Le film commence au début des années 1920, lorsqu'un escadron de cyclistes wallons annexait les premières places au Tour de France, dans une compétition qui exigeait du vainqueur un effort herculéen. Il se termine par le portrait de Guillaume Martin, coureur philosophe passé par l'équipe Wanty-Gobert ; curieux mélange entre pensée abstraite et Wallonie entrepreneuriale. Dans l'intervalle, trois monstres belges de la pédale revisitent leur époque et auscultent le cyclisme moderne : Patrick Lefevere, patron de Julian Alaphilippe et Remco Evenepoel ; Johan Museeuw, roi des classiques flandriennes au tournant du millénaire ; et Johan Bruyneel, ancien directeur sportif de Lance Armstrong et de l'US Postal, aujourd'hui banni à vie du vélo. Il était impossible d'évoquer l'histoire du cyclisme belge, aussi secrète soit-elle, sans se cogner au grand Eddy Merckx. Non pas pour raviver une millième fois le souvenir de ses exploits, mais pour enquêter sur les coulisses du départ du Tour de France 2019 organisé en son honneur à Bruxelles, où la Belgique a rappelé dans un barnum de bidons et de boyaux qu'elle tient à rester l'épicentre mondial du cyclisme, peut-être le seul sport qui par sa dramaturgie surpasse la vie. Les textes de ce recueil, légèrement remaniés par leurs auteurs pour l'occasion, sont initialement parus dans les magazines Wilfried et Eddy.

07/2022

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Historique

La Buse Tome 2 : Pour l'éternité

Entre mythe et réalité, qui n'a jamais rêvé de retrouver le trésor des pirates ? En 1714, la guerre de Succession d'Espagne prend fin et une période de paix semble s'installer pour de plusieurs années. De nombreux corsaires désappointés se retrouvent subitement sans employeur. Olivier Levasseur est de ceux-là. L'homme né à Calais à la fin du XVIIe et issu d'une famille qu'on dit bourgeoise. Levasseur n'avait jamais caché son ambition d'appartenir au grand corps, mais faute de titre de noblesse, il ne pourra qu'en rêver. On connaît peu de choses des campagnes corsaires menées par Levasseur, par contre, il est évident que l'homme a finalement renoncé à rentrer au port à l'heure de la paix signée pour embarquer dans l'aventure de la piraterie. Levasseur aurait dû être un pirate comme tant d'autres, courant les mers et vivant de larcins, de rapines et autres maraudages. Mais au mois d'avril 1721, l'étrange mélange d'audace et de chance, va permettre au pirate qui porte le surnom de La Buse, d'entrer dans l'Histoire. Olivier Levasseur s'empare avec une aisance déconcertante du Nossa Senhora do Cabo, un vaisseau portugais qui a dans ses cales une décennie de trésors accumulés par le vice-roi portugais des Indes orientales ! Hélas, mille fois hélas, l'aventure se termine mal pour le pirate. La retraite anticipée qu'il avait choisi de prendre ne le mettra pas à l'abri des rancunes. A l'été 1730, parce qu'il a refusé le pardon du roi qui lui imposait de restituer les fortunes prises, Levasseur est arrêté et conduit à l'échafaud. Dans une dernière forfanterie, notre homme criera à la foule qui était venue voir son agonie annoncée : " Mon trésor à qui saura le prendre ! ". Le mythe était né !

11/2023

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Variété internationale

Leonard Cohen

Leonard Cohen est un des plus grands poètes de la musique populaire. Ce beau livre présente à travers sa discographie complète sa vie étonnante et la complexité de son oeuvre Pendant un demi-siècle, avec sa voix de baryton, Leonard Cohen aura chanté l'amour et la haine, le sexe et la spiritualité, la guerre et la paix, l'extase et la dépression. Mais aussi et avant tout, la liberté. Liberté d'écrire comme il l'entendait, et liberté de sortir des disques lorsqu'il le voulait. Ou le sentait. Comme on se l'est rappelé grâce au Prix Nobel de Bob Dylan en 2016, les textes de certains chanteurs ont une puissance évocatrice et une poésie unique. Et le génie du Canadien tient à cette intrication entre la performance vocale, les arrangements et les paroles. Tout est inextricablement mêlé. On y trouve un mélange d'humour, d'humilité, de nihilisme, de désespoir et de joie intelligemment articulé par un homme qui avait ce pouvoir unique de tirer toute la poésie des mots, de mettre en lumière nos propres qualités humaines. En fait, Leonard nous a initié à la philo. Il nous a expliqué la beauté et la laideur du monde, et comment faire la part des choses. Et aussi distinguer le bien du mal, car il avait avant tout une belle âme. N'est pas seigneur qui veut. En quelque dix-huit albums, le Montréalais aura signé une oeuvre définitive, passionnante, riche et foisonnante, à laquelle il est utile - en ces temps où la perspective manque de plus en plus chaque jours -, de replonger. Aussi, redécouvrir ces tranches d'une vie étonnante montre que Leonard Cohen n'était pas le gars le plus sérieux du monde. Et sa discographie le prouve au-delà de toute espérance.

12/2021

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Littérature française

La vie de bastringue

Andy Sulak et Yunus Amazit sont inséparables. Andy dit le narvalo, ne connaît que sa mère et Yunus, le Turc, aide son père dans son kebab à l'arrière-salle érotique. Issus d'une cité de mauvaise réputation, sans avenir car exclus très tôt de l'école, ces deux-là sont devenus cadres chez les dealers du quartier. De déambulation éthylique en voyage épique de réapprovisionnement, on s'attache à leurs pas, à leur dialogue dynamique et plein d'humour et à leur personnalité : Andy, taciturne et décidé ; Yunus, aussi prolixe qu'anxieux. Tout irait bien si Custer, le crâne rasé qui en veut à leur hégémonie sur les cités n'était sorti de prison. Tout irait bien si Martinoire, le flic, n'apparaissait quand on s'y attend le moins. Tout irait bien si la question de l'avenir ne commençait à les tarauder. Avec un peu de chance, cet avenir pourrait bien prendre forme grâce à l'étrange possibilité qu'apporte Henri Van Decastel, riche héritier déprimé. Rêver d'une autre vie est un piège fatal dans ces cités vides de perspectives. Il faudrait pouvoir s'adapter à un autre monde. L'affection de Yunus pour son père et le sentiment amoureux d'Andy pour Gina seront-ils assez forts pour les retenir au bord du gouffre ? D'une plume alerte et avec un art consommé du dialogue, Simon Lancelevé file la trace de ses héros. Mélange d'expressions de banlieue et d'expressions typiques du Nord, sa langue est vive et tonique, pleine de trouvailles surprenantes et drôles. Elle tient le lecteur en haleine. A travers ce style humoristique, l'histoire d'Andy et Yunus, sonne terriblement vraie et suscite l'empathie. Comme des petits frères égarés dans un monde trop froid pour eux.

12/2014

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Critique littéraire

Journal. Mémoires de la vie littéraire Tome 2, 1866-1886

Dans le salon de la princesse Mathilde, aux dîners Magny ou chez eux, les Goncourt côtoient tout ce que le Paris politique et littéraire compte de célébrités. Aussi leur Journal contient-il la plus étonnante galerie de portraits du XIXe siècle. Napoléon III : "Figure louche ; Homme dormant, morne, sinistre. Il y a du conspirateur, du prisonnier et du faiseur de coup d'Etat dans sa marche, son regard, son air. Il a l'air d'une fausse pièce, frappée la nuit dans un bois, qui représenterait le Deux-Décembre sous la figure d'un sergent de ville". Le prince de Galles, futur Edouard VII : "Un vrai filou", "un escroc, ne soldant jamais ses dettes de jeu". Thiers : "Le représentant le plus complet de sa caste ; c'est comme si la bourgeoisie, avant de mourir, se couronnait de ses mains". Renan : "Une tête de veau qui a des rougeurs, des callosités d'une fesse de singe". Flaubert : "Il a l'esprit gros et empâté comme son corps. Il voyage pour épater les Rouennais". George Sand : "Un sphinx ruminant, une vache Apis", "une nullité de génie". Baudelaire : "Le saint Vincent de Paul des croûtes trouvées, une mouche à merde en fait d'art". Mallarmé : "Il faut le mettre à Sainte-Anne". Barrès : "Un casuiste jésuite mélangé d'apothicaire ; Ignace de Loyola se combine chez lui avec le bromure de potassium". Portraits charges dignes des grands caricaturistes de l'époque, tels Daumier ou Gavarni ; portraits de moralistes dans la tradition de La Bruyère, "le premier écrivain de tous les temps". Le Journal des Goncourt est, avant ceux de Jules Renard, de Barrès, d'Henri de Régnier, de Gide, la chronique la plus virulente de la France littéraire et des Français dans la seconde moitié du XIXe siècle.

02/2014

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Histoire de France

Colonisation. Carnets romanesques

Colonisation, Carnets Romanesques n'est pas un manuel scolaire ni une synthèse historique de l'ancien Empire français. De nos vagues souvenirs de livres d'écolier, souvent pudiques sur ce sujet récent, qui se rappelle encore de Kouang Tchéou, du Sandjak d'Alexandrette, de la reine Ranavalona III ou bien du roi Behanzin ? Des rives du Mékong aux côtes de l'Afrique équatoriale, en passant par un Maghreb disparu, Jean de la Guérivière nous raconte, d'une plume alerte et amusante, les traversées sur les paquebots des lignes coloniales, nous promène dans les palais des gouverneurs des colonies, dans les grands hôtels mythiques d'Outre-mer. Comme un documentaire thématique, la vie des colons y est rendue sans complaisance ni nostalgie au fil des chapitres. Ayant côtoyé les grands et les moins grands de ce monde disparu, l'auteur croque pour nous quelques portraits de personnages marquants et des colons d'Afrique et d'Indochine. Les passages en Afrique et en Asie de Loti, Gide, Céline, Malraux ou Simenon nous replongent dans l'atmosphère littéraire et artistique des années 1930 à 1950 ; le mélange entre Art nouveau et exotisme africain ou indochinois illustrant timbres-poste et billets de banque d'inspiration coloniale nous étonne ; tandis que les gaietés de la médecine tropicale et quelques faits des troupes coloniales sont rappelés. Ces Carnets romanesques nous font partager la réalité des spahis, des administrateurs coloniaux, des mauresques, des moussos et des congayes à travers des facettes inédites, insolites, ou pas encore dévoilées de l'histoire de l'Empire colonial français. Si la colonisation est, souvent aujourd'hui, synonyme de blessures toujours sensibles, Colonisation, Carnets Romanesques est avant tout un voyage divertissant et instructif, sans ambiguïté sur le point de vue adopté, riche en anecdotes puisées dans les coulisses de l'histoire récente des colonies françaises.

04/2014

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Science-fiction

Les nuits du Boudayin. L'intégrale des enquêtes de Marîd Audran

Le Boudayin était un coin dangereux et tout le monde le savait. C'est pour ça qu'un mur le ceignait sur trois côtés. Pour dissuader les voyageurs d'y entrer, mais ils venaient quand même. Toute leur vie durant, ils en avaient entendu parler, et ils s'en seraient voulu de rentrer chez eux sans l'avoir connu de visu. La plupart entraient par la porte orientale et remontaient la Rue, curieux? ; ils commençaient à se sentir nerveux au deux ou troisième carrefour et se cherchaient un coin où s'asseoir pour boire un coup et avaler un ou deux cachets. Après ça, ils rebroussaient chemin vite fait en s'estimant heureux d'avoir pu regagner leur hôtel sans encombre. Quelques-uns n'avaient pas cette chance et restaient sur place, au cimetière. Marîd Audran est un privé, habitué des bars de sa ville, plus porté sur l'alcool et la drogue que sur le Coran, ami des prostituées et des loubards, et farouchement indépendant. Contrairement à une bonne partie de ses amis, il refuse de se faire câbler le cerveau jusqu'au jour où un tueur fou se met à massacrer à tout va dans le Boudayin et que Marîd va devoir mener l'enquête. Avec la trilogie consacrée à Marîd Audran et au Moyen-Orient futuriste, Effinger rend un hommage amoureux au roman noir. Le même monde imaginé par l'auteur, avec son mélange de palabres, d'implants cybernétiques, de sourates et de transsexuels connectés, est d'autant plus convaincant à la vue de l'actualité. En trois romans et huit nouvelles, Effinger a tout simplement bâti l'une des oeuvres incontournables des littératures de l'imaginaire, à la fois originale, ironique et transgenre. Entre polar et anticipation, cette trilogie est un chef d'oeuvre !

01/2015

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Manga

Fullmetal Alchemist Tomes 14-15 : Volume 7

Avec son subtil mélange d'action, d'humour, de suspense et de tragédie Fullmetal Alchemist est le titre incontournable pour toute mangathèque ! La lutte contre les homonculi s'intensifie ! Après un combat sans merci, Edward et Lin se sont fait avalés par Gluttony. Ils découvrent dans son gigantesque estomac de nombreux éléments concernant le complot organisé par les homonculi et la véritable apparence de Envy. Ils arrivent à s'extraire de la panse du monstre, mais tombent nez à nez avec un mystérieux personnage qui ressemble trait pour trait à Van Hohenheim. De son côté, le colonel Roy Mustang se fait prendre à son propre piège en tentant de compromettre le président King Bradley. Nos héros sont en mauvaise posture ! Vont-ils réussir à sortir indemnes de ce bourbier ? Central City est, plus que jamais, le centre d'un obscur complot aux ramifications dépassant l'imagination de nos protagonistes. Le colonel Mustang voit son unité démantelée tandis qu'Edward et Alphonse doivent faire face à l'énigmatique géniteur des homonculi. Ce dernier réussi à rallier Lin à sa cause, le prince de Xing succombant aux pouvoirs de la pierre philosophale. Bien décidé à percer les mystères qui s'amoncèlent, Edward se rend chez Riza Hawkeye où le lieutenant va lui relater les terribles chroniques de la guerre d'Ishbal. Un flashback passionnant au coeur de ce conflit primordial pour mieux appréhender les luttes de pouvoir qui agitent Amestris ! - Prix de la nouveauté du Prix culturel Osamu Tezuka en 2011 - Elu " Manga Ultime, celui à ne pas louper s'il ne fallait en lire qu'un " et 2e " Manga qui éveille votre âme d'aventurier " - Mangaverstival - 2010 - Elu meilleur shônen par les internautes - manga-news. com - 2009 - Prix du meilleur manga - Polymanga - 2009 - Elu meilleur shônen - AnimeLand - 2007 - Prix Shôgakukan catégorie shônen - 2003

09/2013

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Poches Littérature internation

La reine des souris

Il fit bouillir notre certificat de mariage dans la bouilloire en disant qu'il ne travaillerait pas dans un cimetière le restant de sa vie uniquement pour nourrir les enfants de Mars et, finalement, il partit pendant que j'étais descendue faire des courses, lui acheter de la salade et du café. Dans un modeste appartement poussiéreux rempli de livres et de babioles vit un couple de latinistes légèrement hors du temps. Quand la femme tombe enceinte de jumeaux, le mari l'abandonne et elle doit élever seule ses deux enfants, dans le plus grand dénuement. Rien que de très banal. Mais ajoutez à cela un mélange de vos cauchemars les plus sombres. Un croque-mort, le cadavre d'une femme naine aux airs de leprechaun, un orgue hanté, des enfants-monstres, une narratrice-louve assoiffée de sang, dévoreuse de pigeons, de rats et de bébés. Les épouvantails disposés à chaque tournant de cette nouvelle ont de quoi donner le frisson. Ce qui frappe encore davantage, c'est le naturel déconcertant avec lequel Camilla Grudova les brandit, à la manière dont on raconterait les épisodes d'un rêve dès le réveil. Un récit, en fin de compte, d'une implacable simplicité : celui d'une femme aliénée par le couple, le travail et la maternité, de celle qui enfant se rêvait Reine des souris et qui, mariée à un "homme idéal" sentant les fleurs pourries et la pierre froide, est devenue mère, autant dire bête féroce aux désirs infanticides, loup-garou qui trouvera son salut, comme de juste, dans l'écriture. On ressort avec un rire nerveux de ce court texte qui transforme le réel en fantastique, l'horrible en drôle, et vice-versa.

10/2020

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Policiers

Angle mort

" La nature a horreur du vide. Dans le banditisme peut-être plus qu'ailleurs. " Diego est braqueur, né à Barcelone. Il vit à Aubervilliers, dans une hacienda délabrée, avec son frère Archibaldo et des souvenirs. Leur soeur, Adriana, a fait d'autres choix. Artiste au cirque Moreno, elle rêve d'accrocher son trapèze à la tour Eiffel. Paris, Bassin de la Villette. Lors d'un braquage, le gérant d'un bar s'effondre, terrassé par un coup de batte de base-ball. La Brigade criminelle du 36 et le 2e DPJ sont co-saisis. Les commandants Desprez et Duchesne, aidés de la Fluviale, tirent le fil qui les fera remonter à Diego. La traque est lancée, du quai des Orfèvres au canal Saint-Denis, des marges du Grand Paris aux cerveaux des indics, du port de l'Arsenal aux replis secrets d'Aubervilliers. Entre flingages et virées nocturnes, Diego garde toujours un temps d'avance. Comment piéger celui que rien n'arrête ? Au fil de l'enquête, les histoires se tissent. Celle d'un homme dont le salut passe par les armes. Celle d'une jeune femme en lutte contre son hérédité. Diego, prêt à tout pour protéger sa soeur. Adriana, prête à tout pour protéger son frère. Quand les sentiments viennent bouleverser les liens de sang. Une tragédie effrénée, où rayonne le soleil noir de la liberté. Roman noir, roman d'action, roman d'amour, Angle mort surprend par son ambition et sa densité. Après plusieurs mois d'enquête sur le terrain, aussi bien du côté de la police que de celui des braqueurs, Ingrid Astier réussit ce parfait mélange entre ultra réalisme et imaginaire qui font les meilleurs romans noirs.

01/2013

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Policiers

El Bronx

Isaac Sidel, personnage emblématique de l’univers de Jerome Charyn, est revenu après une période d’absence romanesque. On l’avait connu inspecteur puis commissaire de police ; une irrésistible ascension l’a propulsé maire de New York, presque malgré lui. Il rêve de sortir les enfants des quartiers pauvres de l’engrenage de la violence et du crack pour les ramener sur les bancs de l’école grâce à « Merlin », un programme de développement éducatif.Dans l’immédiat, il doit résoudre le problème des Yankees, les joueurs de base-ball du Bronx ; ils se sont mis en grève, ce qui menace de faire exploser le quartier qui n’a pas besoin de ça. En effet, avec la pauvreté grandissante, des gangs et des flics ripoux s’y affrontent. Cette guerre sanglante est chroniquée par Angel, alias Aliocha, un gamin latino qui peint des fresques extraordinaires en hommage à ses potes tombés sur le champ de bataille. Il signe d’un « A » caractéristique, et Isaac, frappé par la beauté de ces œuvres, voudrait bien mettre la main sur lui pour en faire son joker dans son combat contre la violence et l’illettrisme. Mais même pour l’ancien commissaire, il devient de plus en plus difficile de distinguer amis et ennemis dans la jungle urbaine…Roman virtuose, kaléidoscopique, El Bronx est un conte à la noirceur teintée d’un humour souvent féroce. Il a pour cadre un quartier que l’auteur n’a cessé de radiographier au fil de ses métamorphoses. Avec ce mélange de réalisme et de merveilleux si caractéristique de son style, Charyn nous offre une vision désenchantée de l’Amérique, où les frontières entre le bien et le mal sont de plus en plus floues et où le seul salut pourrait venir de l’art et de l’éducation.

02/2012

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Pléiades

Théâtre élisabéthain. Tome 2

"L'histoire littéraire du siècle de Shakespeare est assez peu connue, et l'on croit volontiers que "l'homme aux myriades d'âmes" a régné sur son temps comme un grand roi inattendu et solitaire", disait Maeterlinck. De fait, le prodigieux répertoire de l'Age d'or du théâtre anglais (appelé "élisabéthain", bien que les règnes de Jacques I ?? et Charles I ?? soient également concernés) paraît comme éclipsé par l'oeuvre de Shakespeare. Or il comprend des pièces majeures, dans la comédie, que Ben Jonson porte à son apogée, comme dans la tragédie qui, en Angleterre, se défie des règles classiques et pratique le mélange des genres. Maeterlinck ou Artaud ne s'y sont pas trompés, qui furent à la fois fascinés et révulsés par la noirceur de tragédies spectaculaires donnant libre cours aux passions les plus violentes, et électrisés par l'énergie qui se dégage des diamants noirs "infernalement vénéneux" composés par des "princes de l'horreur" (Maeterlinck encore). Ce répertoire fondamental a encore été assez peu porté à la scène en France, à l'exception peut-être de Dommage qu'elle soit une putain de John Ford, dont le succès de scandale ne s'est jamais démenti, ou de Volpone de Ben Jonson, mais via l'adaptation de Jules Romains. Cette anthologie donne à lire dans de nouvelles traductions un théâtre très varié - comédie des humeurs, comédie satirique, tragédie de vengeance, tragédie politique, tragédie domestique et tragi-comédie ; elle rend justice à une période flamboyante de la littérature anglaise et, au-delà du météore Marlowe et du grand Ben Jonson, fait mieux connaître les Dekker, Chapman, Middleton, Massinger, Ford ou Webster, pour qu'enfin Shakespeare puisse redevenir le contemporain de ses contemporains.

10/2009

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Pléiades

Théâtre élisabéthain. Tome 1

"L'histoire littéraire du siècle de Shakespeare est assez peu connue, et l'on croit volontiers que "l'homme aux myriades d'âmes" a régné sur son temps comme un grand roi inattendu et solitaire", disait Maeterlinck. De fait, le prodigieux répertoire de l'Age d'or du théâtre anglais (appelé "élisabéthain", bien que les règnes de Jacques I ?? et Charles I ?? soient également concernés) paraît comme éclipsé par l'oeuvre de Shakespeare. Or il comprend des pièces majeures, dans la comédie, que Ben Jonson porte à son apogée, comme dans la tragédie qui, en Angleterre, se défie des règles classiques et pratique le mélange des genres. Maeterlinck ou Artaud ne s'y sont pas trompés, qui furent à la fois fascinés et révulsés par la noirceur de tragédies spectaculaires donnant libre cours aux passions les plus violentes, et électrisés par l'énergie qui se dégage des diamants noirs "infernalement vénéneux" composés par des "princes de l'horreur" (Maeterlinck encore). Ce répertoire fondamental a encore été assez peu porté à la scène en France, à l'exception peut-être de Dommage qu'elle soit une putain de John Ford, dont le succès de scandale ne s'est jamais démenti, ou de Volpone de Ben Jonson, mais via l'adaptation de Jules Romains. Cette anthologie donne à lire dans de nouvelles traductions un théâtre très varié - comédie des humeurs, comédie satirique, tragédie de vengeance, tragédie politique, tragédie domestique et tragi-comédie ; elle rend justice à une période flamboyante de la littérature anglaise et, au-delà du météore Marlowe et du grand Ben Jonson, fait mieux connaître les Dekker, Chapman, Middleton, Massinger, Ford ou Webster, pour qu'enfin Shakespeare puisse redevenir le contemporain de ses contemporains.

10/2009