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Histoire internationale

Le Wasat sous Moubarak. L'émergence contrariée d'un groupe d'entrepreneurs politiques en Egypte

Légalisé le 19 février 2011, au lendemain de la révolution égyptienne, le Wasat a une histoire qui remonte à 1996, lorsqu’une poignée de jeunes Frères musulmans dissidents ont cherché à créer un parti politique moderne, ouvert aux femmes et aux chrétiens. Cet ouvrage, publié avec le soutien de Sciences-Po Lyon et du laboratoire Triangle (UMR 5206 du CNRS), revient sur les quinze années durant lesquelles ce parti est demeuré cantonné à un entre-deux juridique, qui lui barrait l’entrée de la scène politique légale. Cette situation illustre les blocages qui ont marqué l’Egypte durant cette période correspondant à la seconde moitié du règne de Hosni Moubarak. Les membres du Wasat y sont appréhendés comme un groupe d’entrepreneurs politiques, désireux de devenir des politiciens professionnels, mais contrariés dans cette ambition par le corset juridique établi par le régime pour encadrer la vie politique. Cherchant à se spécialiser dans l’activité politique, et tournant en conséquence le dos aux volets caritatifs et religieux de l’action des Frères musulmans, les fondateurs du Wasat s’inscrivent dans une logique post-islamiste, en ceci qu’ils ont renoncé au projet globalisant qui sous-tend l’idéal de l’Etat islamique. Tenus à l’écart de l’arène politique, ils mettent ce temps à profit pour renforcer leurs liens avec les intellectuels du "nouveau courant islamiste", et puiser dans la production idéologique de ces derniers de quoi alimenter leur propre offre programmatique, dans l’optique d’une libéralisation à venir du marché électoral. Parallèlement, ils agissent de concert avec les autres forces de l’opposition pour tenter de contraindre le régime à davantage d’ouverture, notamment lors de l’épisode de contestation orchestré par le mouvement Kefaya à l’approche des élections de 2005. Basé sur une enquête de terrain et l’analyse du discours des acteurs étudiés, cet ouvrage décortique les relations que le Wasat entretient avec son environnement, et met en évidence l’évolution qu’il a connue au cours de ces quinze années, tant dans la composition de ses organes directeurs que dans le contenu de son offre programmatique. Ce faisant, il ouvre également des pistes à la compréhension des changements politiques survenus en Egypte depuis janvier 2011.

02/2013

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Pédagogie

Apprendre à mieux vivre ensemble. Des écoles en santé pour la réussite de tous

Profondément ancrée dans les valeurs de l'école, l'approche apprendre à mieux vivre ensemble concerne les activités de classe, la relation école-famille et le climat scolaire. Elle a pour objectif d'améliorer le climat scolaire et le bien-être à l'école afin de favoriser la réussite de tous les élèves. Elle vise à valoriser, à mutualiser et à enrichir les pratiques des écoles dans le domaine de l'éducation à la santé et à la citoyenneté. Apprendre à mieux vivre ensemble s'adresse aux équipes d'école mais aussi aux parents, aux professionnels des collectivités territoriales et du monde de la santé comme aux acteurs associatifs. Il s'agit de permettre le développement, chez les élèves, des connaissances et des compétences et du socle commun, en leur donnant les moyens de : - connaître leur corps, leur santé, les comportements et leurs effets: le corps, son fonctionnement et ses besoins; savoir prendre soin de soi et des autres... - développer leurs compétences personnelles, sociales et civiques: les règles de la vie collective ; le respect de soi et des autres ; avoir confiance en soi et s'affirmer de manière constructive; savoir gérer les conflits, échanger et coopérer; ... - acquérir les moyens d'un regard critique vis-à-vis de son environnement: soumettre à critique l'information; savoir résister à la pression des pairs; savoir construire son opinion personnelle... L'enjeu est également de faire de l'école un environnement favorable à la réussite de tous par la promotion de la santé et du bien-être des élèves comme des adultes, des aménagements adaptés, l'implication des élèves dans la vie de l'école et la collaboration avec les parents et la communauté locale... Cet ouvrage est le fruit d'un travail collectif qui mobilise depuis 2003 des enseignants, des parents d'élèves, des inspecteurs, des conseillers pédagogiques, des infirmiers et médecins de santé scolaire, des enseignants spécialisés et des psychologues scolaires, des élus, des professionnels des collectivités territoriales, du monde de la santé et du réseau associatif ainsi que des chercheurs du laboratoire PAEDI (EA 4281).

01/2012

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Sciences politiques

Démocratie malienne et dialogue constitutionnel (1991-2007). La quête d'un Etat de choix

Depuis qu'en 1989 une vague démocratique a commencé à balayer l'Afrique, 57 nouvelles Constitutions ont été adoptées dans 41 pays africains. Une poignée d'entre elles, seulement, a permis de jeter les bases d'Etats réellement plus démocratiques. l e succès des transitions démocratiques ne tient pas seulement à la transformation des règles de la gouvernance sociétale, objet de l'écriture de nouvelles Constitutions, mais aussi au renforcement de la légitimité des gouvernements et des institutions. Après des années de pouvoir excessif et centralisé, la construction d'Etats postcoloniaux démocratiques demeure toujours un immense défi. A propos du Mali, ce livre se propose de montrer comment "délibération" et constitutionnalisme" peuvent être mis en oeuvre dans une société en transition, et comment un processus de constitutionnalisme est essentiel pour assurer la légitimité des institutions et du pouvoir. Pour la période 1990-2011, la République du Mali a été un des exemples les plus cités d'une démocratie réussie. Ce pays pauvre, ethniquement divisé, essentiellement musulman, semblait cumuler toits les obstacles. Pourtant, le dialogue constitutionnel y a servi de laboratoire à une démocratie délibérative. L'entrée en crise du Mali au cours de l'année 2012, puis l'aggravation du conflit dans la région Nord du pays début 201.3 n'effacent pas l'intérêt de l'ouvrage de Suzanne Wing sur l'expérience des années étudiées. Il reste au contraire utile pour affronter les nouveaux défis. Comme l'écrit Comi Toulabor : "Les acteurs sont préoccupés par le Mali post-conflit, mais ils n'ouvrent aucun débat public sur la dimension constitutionnelle qui a généré la crise. Tout se passe comme si la reconduction de la Constitution du 25 février 1992 suffisait à conjurer les mauvais sorts de son inobservance. Pour éviter de recourir à de vieilles recettes, le nouveau dialogue doit avoir le courage de se pencher sur les pratiques constitutionnelles, et le citoyen malien doit pouvoir se constituer en associations indépendantes qui veillent à ce que la Constitution de la République ne soit pas une fiction couchée sur du papier glacé, mais devienne une réalité vivante".

06/2013

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Droit

La coutume face à son destin. Réflexions sur la coutume judiciaire en Nouvelle-Calédonie et la résilience des ordres juridiques infra-étatiques

L'outre-mer français offre un terrain d'observation privilégié de la rencontre des civilisations. Les principes qui fondent classiquement notre conception de l'État-nation s'y trouvent mis à l'épreuve, de même que notre conception de la citoyenneté. Malgré la difficulté à intégrer la problématique posée par l'autochtonie, l'Etat français a parfois été contraint de sacrifier à cette logique qui bouscule nos principes : ainsi en Nouvelle-Calédonie, à côté du Peuple Français, existe un « Peuple Kanak ». Cet effort de remise en cause se poursuit au niveau du droit privé, au travers du statut des terres comme du statut personnel. En définissant un statut des « terres coutumières » qui en fait non plus des biens mais un capital social et culturel, le législateur français a donné corps à l'idée d'un « patrimoine trans-générationnel » qu'évoquent tous ceux qui se préoccupent de la responsabilité des générations présentes à l'égard des générations futures, de développement durable, de maintien de la « socio-biodiversité ». Au travers du statut personnel, le « laboratoire juridique néocalédonien » remet en question notre conception ethnocentrée du modèle familial, et de l'intérêt de l'enfant. Il montre qu'il est possible de concevoir un autre monde commun respectueux des identités individuelles et collectives. Et parce qu'il s'agit d'envisager des solutions qui rejettent toute idée de rupture, mais au contraire favorisent les passerelles d'un monde à l'autre, cet ouvrage souligne que le Droit (étatique) ne peut rester prétendument « neutre » c'est-à-dire sourd à la dimension culturelle. Car dans les esprits comme dans les coeurs, il a un concurrent de taille : « la coutume », qui souvent se mue en symbole d'une revendication politique. Les sociétés nées du choc colonial, outre-mer comme en Afrique francophone, sont des exemples vivants de pluralisme. Et si elles procèdent à des emprunts, c'est généralement pour conforter leurs propres logiques culturelles. Le processus d'acculturation ne joue pas à sens unique. La résilience des ordres juridiques infra-étatiques montre que ces sociétés s'adaptent en développant leur propre modernité. Elles imposent en retour à l'État comme à son Droit des torsions dont ils ne sortiront pas indemnes.

07/2010

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Photographie

Le merveilleux scientifique. Photographies du monde savant en France (1839-1918)

Découverte scientifique tout autant qu'artistique, la photographie, dès son origine en 1839, est source de promesses. Ceux qui les premiers en perçoivent toutes les potentialités sont les acteurs du monde scientifique. Aux yeux de l'observateur de laboratoire, elle doit permettre d'enregistrer ce que l'homme ne voit pas : de l'infiniment grand à l'infiniment petit. Véritable " rétine du savant ", selon la célèbre formule de l'astronome Jules Janssen, la photographie devient dès lors l'auxiliaire indispensable de la méthode scientifique. Cet ouvrage ne cherche pas à retracer en images une histoire de la photographie scientifique (déjà traitée dans d'autres ouvrages), pas plus que d'en conter les grandes étapes ou de dresser la liste de ses principaux acteurs. Il s'agit davantage d'un livre d'images avec une iconographie choisie - souvent inédite - rendant compte de l'étonnante diversité de formes qui aujourd'hui encore suscitent l'émerveillement. Avant tout, l'ouvrage se propose de rendre ces photographies à leur vérité historique en les replaçant, par le biais de notices individuelles, dans le contexte qui les a vues naître et qui fut leur raison d'être initiale (témoignages d'observations ou d'expériences réalisées au sein de divers protocoles médicaux). Malgré le caractère strictement documentaire de cette iconographie, les aspects formels générés par la photographie scientifique ne furent pas sans répercussion sur les différents courants artistiques de la première moitié du XXe siècle. S'il est possible de déceler les traces de cette influence dès les dernières décennies du XIXe siècle, c'est surtout chez les avant-gardes des années 1910 à 1930 que l'impact de cette iconographie scientifique est le plus manifeste. Dans sa postface, " A la recherche d'images susceptibles de nous extasier. Le goût des avants-gardes pour la photographie scientifique ", l'historien Clément Chéroux revient sur cet aspect historique en analysant l'engouement des avant-gardes pour 1'iconographie scientifique qui se traduit principalement par la défense, voire l'appropriation, d'images à caractère scientifique, notamment au sein de courants artistiques comme le surréalisme ou la nouvelle objectivité. Nombreuses sont, en effet, les œuvres de cette période gui empruntent à la photographie scientifique son processus de production, son mode de visibilité, ou son simple aspect.

09/2004

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Littérature française

La jeune Parque

"Depuis bien des années, j'avais laissé l'art des vers ; essayant de m'y astreindre encore, j'ai fait cet exercice, que je te dédie". C'est ainsi que Paul Valéry a dédicacé le manuscrit autographe de La Jeune Parque à André Gide. C'est dire assez l'importance que revêt ce texte dans l'économie générale de la création poétique de Valéry qui y a travaillé de 1912 à 1917. Cette longue durée ne témoigne pas d'une particulière difficulté à écrire, mais bien d'une volonté de ne rien produire qui ne soit d'abord pensé, en même temps que l'acte créateur lui-même est scruté par l'auteur dans toutes ses étapes. Saisir le fonctionnement de l'esprit humain en train de créer, d'imaginer, cerner ce qu'est véritablement "l'inspiration", voilà ce qui fut constamment la grande occupation de Valéry. C'est tout ce lent et patient travail réflexif et créatif tout à la fois que la présente édition permet de cerner : en effet, Valéry explique lui-même comment il a composé cette oeuvre, et toute l'étude critique d'Octave Nadal vise à reconstituer dans l'ordre chronologique de création effective toutes les étapes de la genèse du poème. Comme un peintre, le poète commence par constituer une sorte de "palette" verbale à partir de laquelle s'élaborent en se compliquant peu à peu des images, des consonances, des articulations encore très formelles : l'édition des fac-similés des Cahiers permet de suivre pas à pas les premières esquisses, puis tous les premiers états du poème (au moins sept), de sorte que des premières touches posées sur la "palette" le lecteur peut parvenir au livre dans sa version d'abord manuscrite et autographe, puis dans son état définitif d'ouvrage publié (on trouve même en annexe la correspondance avec Gaston Gallimard). Cette édition est en fait le laboratoire d'une oeuvre et de sa création. C'est donc tout à la fois un document indispensable de travail sur Valéry et une curiosité à peu près unique dans l'histoire de la création poétique.

09/1992

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Droit

Revue méditerranéenne de droit public N° 10 : L'Arbre, l'Homme et le(s) droit(s). 65e anniversaire de la parution de L'homme qui plantait des arbres

La Revue Méditerranéenne de Droit Public, née en 2013 au sein du Collectif L'Unité du Droit, met en avant les travaux du Laboratoire Méditerranéen de Droit Public. "Vivre comme un arbre, seul et libre : Vivre en frères comme les arbres d'une forêt" : c'est par ces mots du poète Nazim Hikmet que commençait le dernier numéro de la Revue Méditerranéenne de Droit Public (RMDP) consacrée aux Libertés en Méditerranée. C'est - cette fois - directement à l'Arbre et à ses droits que le présent ouvrage est dédié. Guidés par le personnage d'Elzéard Bouffier imaginé par Jean Giono, les contributeurs du présent numéro, symboliquement publié lors du 65e anniversaire de la publication de L'homme qui plantait des arbres, ont cherché à analyser et parfois à reconnaître les liens unissant les Hommes aux Arbres par le biais du ou des droit(s). Il s'agit donc évidemment de forêts (de service public et de son régime si singulier depuis l'Ancien Régime) mais aussi de droit(s) potentiellement propre(s) de l'Arbre en tant que tel. Objet ou sujet juridique (avec des propositions de personnification et de protection(s)) selon les auteurs, bien public ou privé, commun et/ou approprié, l'Arbre est ici envisagé entre Droit(s), écorce(s), racine(s), paysage(s), affouage(s), santé(s), eau(x) & normes ! L'Arbre est aussi perçu et présenté ici comme un lien social luttant contre la désertification rurale (ce que l'action d'Elzéard Bouffier a précisément matérialisé) et comme un instrument puissant de la Fraternité et même de la Vie et ce, pour tous les promeneurs des forêts en France mais aussi (et surtout) en Méditerranée. En témoigne, au fil des présentes pages, un exposé de vingt-trois essences endémiques. Y ont contribué, depuis les différentes branches de l'Unité juridique et les rives de la Méditerranée : Julien BETAILLE, Philippe BILLET, Fabrice BIN, Clothilde BLANCHON, Maxime BOUL, Marie EUDE, Marine FASSI DE MAGALHAES, Juliette GATE, Sylvie & Aline GIONO, Laëtitia GUILLOUD-COLLIAT, Marie-Angèle HERMITE, Carlo IANNELLO, Arnaud LAMI, Jacques LIAGRE, Hussein MAKKI, Raphaël MAUREL, Jacques MENY, Eric NAIM-GESBERT, Loïc PEYEN, Jean-Marie PONTIER, Rémi RADIGUET, Jean-Claude RICCI, Julia SCHMITZ, Antoine TOUZAIN & Mathieu TOUZEIL-DIVINA.

04/2019

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Pléiades

Oeuvres complètes. Volume 1, Nouvelles et récits

La littérature doit beaucoup aux testaments trahis. La plus grande partie de l'oeuvre de Kafka, par exemple. Histoire connue. Franz Kafka demande à son ami Max Brod de détruire - vernichten, dit-il, "anéantir" - après sa mort les papiers inédits qu'il laisse derrière lui, ses manuscrits littéraires aussi bien que ses écrits personnels, journaux et lettres. Brod refuse d'obtempérer. Sa trahison, si c'en est une, est double. Il ne se contente pas de conserver les inédits : il les fait paraître. Aux romans et récits s'ajoutent bientôt, dans des versions d'abord édulcorées, les écrits intimes. Quant aux éditions françaises réunissant plusieurs textes, elles ne respecteront pas les recueils organisés et publiés par Kafka, mais mêleront - nouvelle trahison - récits publiés et écrits posthumes. Sur le résultat les avis divergent. Certains lecteurs en ont plusieurs. Un expert en testaments trahis comme Milan Kundera situe Kafka au sommet de son panthéon personnel et, au sommet du sommet, place les romans, tous trois sauvés par Brod. Pourtant, Brod lui paraît coupable : divulguer ce qu'un écrivain a souhaité voir détruire, c'est "le même acte de viol que censurer ce qu'il a décidé de garder" . Quant au fait de mêler posthumes et ouvrages publiés par Kafka, cela produit, selon Kundera toujours, "un flot informe comme seule l'eau peut l'être, l'eau qui coule et entraîne avec elle bon et mauvais, achevé et non achevé, fort et faible, esquisse et oeuvre" . Sans renoncer à aucune oeuvre ni à aucune esquisse - Brod fut peut-être un traître, mais sa trahison était à coup sûr nécessaire -, la présente édition adopte une disposition plus fidèle à l'histoire de la découverte de l'oeuvre de Kafka. Elle propose, en ouverture, l'intégralité des textes publiés par lui, ici restaurés dans la forme (recueil, petit livre ou publication dans la presse) qu' il a voulue pour eux. Puis viennent ses récits et fragments narratifs posthumes : ceux que l'on trouve dans ses Journaux, qui servaient aussi de laboratoire littéraire, et ceux des liasses ou des cahiers dans lesquels il composait la plupart de ses récits. L'ensemble est retraduit. Les conditions d'une redécouverte sont réunies.

10/2018

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Pléiades

Oeuvres complètes. Volume 2, Romans

La littérature doit beaucoup aux testaments trahis. La plus grande partie de l'oeuvre de Kafka, par exemple. Histoire connue. Franz Kafka demande à son ami Max Brod de détruire - vernichten, dit-il, "anéantir" - après sa mort les papiers inédits qu'il laisse derrière lui, ses manuscrits littéraires aussi bien que ses écrits personnels, journaux et lettres. Brod refuse d'obtempérer. Sa trahison, si c'en est une, est double. Il ne se contente pas de conserver les inédits : il les fait paraître. Aux romans et récits s'ajoutent bientôt, dans des versions d'abord édulcorées, les écrits intimes. Quant aux éditions françaises réunissant plusieurs textes, elles ne respecteront pas les recueils organisés et publiés par Kafka, mais mêleront - nouvelle trahison - récits publiés et écrits posthumes. Sur le résultat les avis divergent. Certains lecteurs en ont plusieurs. Un expert en testaments trahis comme Milan Kundera situe Kafka au sommet de son panthéon personnel et, au sommet du sommet, place les romans, tous trois sauvés par Brod. Pourtant, Brod lui paraît coupable : divulguer ce qu'un écrivain a souhaité voir détruire, c'est "le même acte de viol que censurer ce qu'il a décidé de garder" . Quant au fait de mêler posthumes et ouvrages publiés par Kafka, cela produit, selon Kundera toujours, "un flot informe comme seule l'eau peut l'être, l'eau qui coule et entraîne avec elle bon et mauvais, achevé et non achevé, fort et faible, esquisse et oeuvre" . Sans renoncer à aucune oeuvre ni à aucune esquisse - Brod fut peut-être un traître, mais sa trahison était à coup sûr nécessaire -, la présente édition adopte une disposition plus fidèle à l'histoire de la découverte de l'oeuvre de Kafka. Elle propose, en ouverture, l'intégralité des textes publiés par lui, ici restaurés dans la forme (recueil, petit livre ou publication dans la presse) qu' il a voulue pour eux. Puis viennent ses récits et fragments narratifs posthumes : ceux que l'on trouve dans ses Journaux, qui servaient aussi de laboratoire littéraire, et ceux des liasses ou des cahiers dans lesquels il composait la plupart de ses récits. L'ensemble est retraduit. Les conditions d'une redécouverte sont réunies.

10/2018

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Littérature française

Le principe de Hamlet

Max, neuropsychologue, a une obsession : la transmission de pensée. Il en rêve, de jour comme de nuit, et se propose d'inventer un procédé qui permettrait aux hommes de communiquer par télépathie. Ses recherches se concentrent sur les jumeaux car, c'est bien connu, leur complicité repose sur une capacité extraordinaire à communiquer par la pensée. Max est en passe de faire une découverte qui changera radicalement le cours des relations humaines, il le sent. Avec sa machine, il pourra percer les pensées les plus enfouies des uns et des autres, déjouer des complots... Fantastique ! Nous sommes dans la suite du Meilleur des mondes, lorsque les manipulations génétiques n'ont pas donné les résultats escomptés. Mais le rêve de Max va virer au cauchemar. Dès qu'il quitte son laboratoire, il voit bien qu'on le file, qu'on l'espionne... Pourquoi de vieux amis aux intentions douteuses ressurgissent-ils du passé précisément maintenant ? Quant à Juliette, sa compagne, quel rôle joue-t-elle dans cette sombre histoire ? De quel côté se situe-t-elle ? Peut-il lui faire confiance ? Et puis, il y a ces personnages qui se confondent : Alice et Alice, Minkowski et Minkowski, et ces jumeaux télépathes identiques à la perfection à lui filer la nausée, et enfin ces nombres qui défilent sans fin dans sa tête jusqu'à l'épuisement : 22, 29, 35, 56... D'où viennent-ils ? Que signifient-ils ? Et s'il était en train de devenir fou ? Il y a de quoi se poser la question lorsqu'on voit son frère, mort depuis longtemps, déambuler sur le parking du supermarché. A moins que... Tout est possible, affirme le principe de Hamlet. Alors, pourquoi pas ? Voir son frère mort déambuler sur le parking du supermarché ou dans les couloirs de la fac, passer sans se mouiller entre les gouttes de pluie, lire les pensées dans le vin ou dans la crème à la vanille, inventer un détecteur de pensées, ou gagner au Loto lorsqu'on n'a pas joué, est-ce possible ? D'une plume toujours vive qui sait puiser dans l'encre de l'humour, Jac Saint-Fleur nous embarque dans un voyage entre rêve et réalité, aux limites de la raison... ou de la folie.

04/2017

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Sciences historiques

La guerre de siège sous Louis XIV. Au coeur du champ de bataille de l'Europe

L’ouvrage illustré s’ouvre sur une synthèse explicative, aussi consistante que limpide, des mécanismes de la guerre au Siècle de Louis XIV, durant lequel l’ensemble de l’Europe n’a connu qu’une trentaine d’années de paix relative. Grand Siècle pour les uns, il est un Siècle de malheur pour les Pays-Bas espagnols, qui n’en comptent que quatre années sans conflit. Le Roi de guerre y exporte l’essentiel des siens, tandis que la France échappe à l’invasion sur la plus grande partie de son territoire. Ce «champ de bataille de L’Europe» est donc un laboratoire idéal pour apporter un regard neuf sur la guerre de siège, une manière de combattre qui n’avait jamais été examinée jusqu’à présent de façon globale, sous toutes ses facettes (stratégie, géopolitique, fortifications, cartographie, tactique, intendance, capitulations...). Pour approfondir le sujet avec originalité, l’historien s’est ici focalisé sur une place forte oubliée, bien que remarquable par son exemplarité : Huy, principale place forte de l’ancienne principauté de Liège, enclavée dans les Pays-Bas, maillon du boulevard militaire mosan, au coeur des opérations. Depuis sa prise par Henri IV en 1595, sa position stratégique exceptionnelle l’érige en enjeu européen de premier plan au XVIIe siècle. Fortifiée par Vauban ou son rival hollandais Coehoorn, elle est la plus assiégée d’Europe, par Louis XIV, Marlborough et autres grands stratèges du temps. La plus disputée aussi, aux ultimes négociations de paix des guerres du Roi-Soleil. Les événements sont imbriqués en continu dans leur contexte inter- national. L’ampleur du sujet et de la documentation ont conduit L’auteur aux quatre coins du continent. «Si l’historien avait le droit d’employer le terme exhaustif, je n’hésiterais pas pour qualifier ce travail». (André Corvisier, préfacier, ancien Professeur à la Sorbonne et Président de la Commission internationale d’histoire militaire) En complément, Les affres de la guerre sous le Roi-Soleil (même éditeur). Le diptyque constitue l’étude la plus complète sur le thème de la guerre dans toutes ses composantes au temps du Grand Roi.

10/2015

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Histoire urbaine

La ville piétonne. Une autre histoire urbaine du xxe siècle ?

La ville piétonne est-elle l'opposé de la ville automobile du XXe siècle et le signe d'un tournant environnemental de l'urbain ? Plébiscitée ou condamnée, l'idée tient aujourd'hui une place majeure dans les discours politiques et médiatiques sur la ville contemporaine. Qui se souvient pourtant qu'il y a cinquante ans, au début des années 1970, la proposition était déjà sur toutes les lèvres ? Que les plus grandes métropoles mondiales rivalisaient déjà de projets ambitieux ? Partant de ce parallèle historique oublié, Cédric Feriel montre que la ville piétonne constitue, depuis bientôt un siècle, l'une des généalogies majeures de la modernisation des villes. Si elle a été minimisée, c'est qu'elle cadre mal avec le récit historique des avant-gardes architecturales, des Etats aménageurs et des frontières nationales. Faire l'histoire de la ville piétonne permet de raconter comment, entre les deux imaginaires extrêmes que représentent, depuis 1945, la metropolis ultra moderne et le retour à la campagne, les sociétés et les pouvoirs urbains ont façonné une troisième voie : celle de la "métropole ordinaire" et de l'urbanisation heureuse. Ses racines intellectuelles remontent aux années 1930 et aux échanges transnationaux entre Europe et Amérique du Nord. Ses acteurs principaux ne sont ni les Etats aménageurs ni les villes géantes comme New York, Londres ou Paris, mais des cités comme Cologne, Copenhague, Norwich, Rouen ou encore Minneapolis. Son enjeu véritable est moins la question technique de la voiture que la définition d'une urbanité contemporaine. D'abord promesse d'une refondation civique de la cité dans les années 1950, la piétonnisation devient rapidement le laboratoire de nouveaux récits locaux face aux Etats centralisés dans les années 1960, avant que l'élan contestataire des années 1970 ne revisite le thème sous l'angle environnemental et politique, éclairant bien des débats actuels. Croisant les échelles d'analyse locale, nationale et transnationale, les sources archivistiques et les écrits théoriques sur la ville, cet ouvrage propose une relecture inédite de la relation des sociétés à l'urbanisation mondialisée au XXe siècle : celle d'un véritable goût de l'urbain, loin de la détestation supposée des villes.

09/2022

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Ethnologie

Recherches d'esthétique transculturelle. Tome 1, Notes d'anthropologie esthétique

Accompagnant la mondialisation économique et l'accélération des mouvements de populations, un dialogue transculturel s'est mis en place, où chaque culture propose de faire exister ses valeurs auprès des autres cultures. Dans ce dialogue, arts et esthétique opposent une résistance au capitalisme mondial, qui tente d'imposer sa réduction à l'économique et à la rentabilité. Ces recherches d'esthétique transculturelle refusent, elles aussi, de réduire l'art et la culture à n'être que des biens de consommation et entendent réactualiser la "valeur esprit" et la créativité qui y est en oeuvre. L'anthropologie contemporaine du langage a découvert qu'une dynamique transculturelle de dialogue était à la source de l'imagination et des arts. Elle nous apprend donc que la créativité est inentamée par la dynamique de concurrence économique et la guerre des cultures que déclenche cette dernière. Encore s'impose-t-il de pouvoir affronter la destruction de la raison imposée par l'absolutisation de l'économique et du politique dans ses effets les plus nocifs : la destruction de l'aisthesis, l'insensibilisation aux phénomènes du monde, d'autrui et de nous-mêmes. Cette confrontation s'est produite de nos jours à travers les tentatives de réflexion des artistes et des créateurs qui se sentaient asphyxiés par des cultures elles-mêmes réduites à des volontés de régulation arbitraire du comportement. L'émancipation de la sensibilité de chacun a été ainsi à nouveau rendue accessible par une émancipation intellectuelle de ces artistes et créateurs à l'égard de ces effets d'anesthésie culturelle. Ce sont ces mouvements d'émancipation esthétique et intellectuelle qui sont retracés ici à travers une analyse des oeuvres de Nietzsche, Artaud, Deleuze, Lyotard, Castoriadis, Flusser, Gehlen et Foucault. Cette reconstruction transculturelle conditionne en effet la réouverture de la sensibilité humaine à ses propres aspirations tout autant qu'à la perception de ce qui l'entrave encore. Nelson Hurtado, Diego Bernal, Laura Moscarelli, Antoine Mérieau, Anne Bouillon, Erica Buck, Charles Feilosa, Mounirou Diallo et Ingrid Arriaga ont mené ces analyses en 2012-2013 dans le séminaire : "Anthropologie et esthétique transculturelles" tenu à l'Université de Paris 8 dans le cadre du Laboratoire d'études et de recherches sur les logiques contemporaines de la philosophie.

12/2013

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Mécanique des matériaux

Cours de mécanique des structures. Tome 2, Théorie et calcul des structures élastiques

L'ingénieur doit savoir formuler des modèles pertinents et utiles de la réalité, afin d'émettre de prédictions fiables dans un contexte et avec des moyens donnés. Dérivant formellement de la mécanique des milieux continus, la mécanique des structures acquière alors un rôle autonome dans la formation en génie civil et en génie mécanique, non seulement parce qu'elle donne accès auxdites prédictions, mais - surtout - parce qu'elle crée des catégories qui organisent la pensée et rendent les structures compréhensibles. Il s'agit d'une capacité qui est fondamentale face à de systèmes complexes, dont chaque partie peut demander une modélisation spécifique et, en même temps, se comporter en fonction de son intégration dans l'ensemble. Cette spécificité a donné lieu à des apports multiples, venant de divers contextes scientifiques et technologiques, qui ont contribué à l'enrichissement d'une discipline appuyée sur une base théorique étendue et dotée d'un large éventail de méthodes utiles au quotidien. Ce livre présente une sélection des sujets propres à la mécanique des structures, adressée à un publique qui, formé aux mathématiques de l'ingénieur, souhaite s'initier à la discipline. Il permet au lecteur de se former au calcul "à la main" des structures élastiques en hypothèses des petites perturbations ; il lui donne les bases théoriques pour aller au delà de ces hypothèses ; il ouvre ses connaissances sur les méthodes numériques pour le calcul des structures. Ces objectifs sont poursuivis avec le soin de présenter les divers sujets dans leur rapport au contexte dans lequel les questions traitées ont été posées et résolues. Six chapitres dédiés à l'analyse de structures réelles ainsi que 76 exercices, illustrés par plus de 400 figures, permettent l'étude des méthodes de modélisation et de calcul par leur application. Auteur : Maurizio Brocato est professeur de science et technologie pour l'architecture à l'Ecole nationale supérieure d'architecture Paris-Malaquais et professeur de mécanique des structures et conception des structures à l'Ecole des Ponts ParisTech. Il dirige le laboratoire GSA géométrie- structure-architecture, de l'ENSA Paris-Malaquais, en conduisant de recherches sur la morphologie et la conception des structures, dans leur histoire et pour l'innovation.

01/2023

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Sociologie du travail

Ma fibre syndicale. France Télécom: aux origines de la crise

Si, en 1987, les syndicats triomphent du projet de privatisation, grâce à une grève forte et unitaire, il en ira autrement lorsque le management aura imposé les règles du jeu qui instaurent la mise en concurrence des agents, l'embauche de contractuels, puis des restructurations incessantes qui déstabilisent les collectifs. Les syndicats ne pourront contrarier la transformation de l'entreprise en société anonyme en 1997, la mise en vente de parts de l'Etat avant que n'explose la bulle Internet, qui fera perdre à France Télécom plus de 90 % de leur valorisation boursière. Entre-temps, l'auteur souligne l'éclatement syndical amplifié par la mutation du salariat. Benoît Martin n'hésite pas à reconnaître que les syndicats ont perdu la bataille du service public et de la propriété publique. Le néolibéralisme et sa violence managériale se sont imposés dans les têtes et dans les corps. Il confie son expérience, les analyses qu'il en tire sur le rôle de la grève, sur les effets d'un certain sectarisme syndical contre les autres vus comme des concurrents, sur la descente aux enfers de France Télécom quant aux réductions d'emplois et aux conditions de travail. Il revisite ses propres déclarations et écrits, ses moments de solitude, les quelques victoires malgré tout arrachées grâce à une éphémère unité intersyndicale. Il se confronte à la question de la souffrance, " longtemps taboue à la CGT ", mais qui infuse si fortement dans l'entreprise, à travers les mobilités imposées, la pression hiérarchique, il se confronte à celle des suicides qui révèlent un management brutal dénoncé par de multiples alertes internes syndicales. Benoît Martin confie aussi ses sentiments de militant, d'homme engagé, d'homme de conviction dans le cadre d'une période bien particulière, au sein d'une entreprise qui jouera le rôle de laboratoire d'un management modernisateur, visant à déverser au sein d'une entreprise publique une rationalité économique libérale qui se révélera particulièrement prédatrice. Le titre que Benoît Martin a choisi, Ma fibre syndicale, reflète bien ce qu'est cet essai original : une réflexion analytique solide, argumentée et honnête d'un responsable syndical qui ne cherche pas à cacher ce que ressent l'homme de conviction derrière le militant.

02/2023

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Science-fiction

Beyond

En 2012, une énorme météorite détruisit la moitié de la planète. Dans ce qu'il restait d'elle, et après un hiver nucléaire, un groupe de survivants découvrit un nouvel élément qu'ils nommèrent Eter et qui changea tout. La découverte de cet élément superconducteur permit à l'humanité de faire un grand bond technologique, notamment grâce à la création de l'intelligence artificelle ou aux les voyages spatiaux qui empruntent les vortex pour rejoindre d'autres mondes. Cependant, la plus importante des innovations fut le programme BEYOND, un paradis numérique accueillant le mental quand le corps qui l'abrite est mort. Terre, année 2250. Le guide gouverne la planète au sein d'une dictature militaire. Dans ce contexte, l'accès aux nouvelles technologies, et tout particulièrement au programme BEYOND, est réservé à la caste supérieure, constituée par le pouvoir militaire et le gouvernement. Si la caste moyenne a la possibilité d'y accéder par le mérite ou d'énormes dons au gouvernement, les castes inferieures en sont exclu. Après des années d'une usage intensif, L'Eter commence à se raréfier et plusieurs sondes spatiales téléguidées sont envoyées à sa recherche vers les vortex connus. Le programme BEYOND est impossible sans l'Eter et la rumeur de sa pénurie se propage à toute vitesse. En secret, les castes moyennes se mettent à ameuter les masses pour les convaincre de prendre les armes afin de destituer le guide et s'emparer de son pouvoir. Kalea et Dave, dont les chemins très éloignés finissent par se croiser, sont les personnages principaux de cette histoire. Kalea appartient à la caste laborieuse, possède un atelier dans le treizième discrict, et survit ainsi avec le souvenir de ses parents purgés à l'issue des révoltes d' il y a dix ans. Dave est un scientifique qui vit dans son laboratoire et, comme il a la malchance de faire partie des meilleurs experts en Eter, il a été envoyé dans une sonde spatiale vers l'inconnu. La vie de chacun d'entre eux va se compliquer au point qu'ils deviendront indispensables l'un à l'autre.

05/2021

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Ethnologie

Récits d'origine. Contribution à la connaissance du passé ouest-saharien (Mauritanie, Maroc, Sahara occidental, Algérie et Mali)

En s'inspirant de l'analyse structurale des mythes, Pierre Bonte propose une méthode de traitement des "récits d'origine" ouest-sahariens dont le statut est resté imprécis dans le champ de la littérature orale (légendes, mythes, épopées, saga). Ces récits d'origine ont trait aux fondations, celles des tribus dans des sociétés organisées sur un mode tribal, celles des villes anciennes, mais ils se rapportent également aux grands mouvements religieux et à l'introduction des "confréries" dans l'ouest du Sahara (Mauritanie, Maroc, Sahara occidental, Algérie et Mali). Pierre Bonte s'interroge sur le "régime d'historicité" de ces récits, dont certains participent à la légitimation de l'islamisation et, plus encore, de l'arabisation des populations locales d'origine berbère. Parfois écrits et transmis localement, parfois rassemblés par des chercheurs s'intéressant à la littérature orale - il en a lui-même recueilli un grand nombre au cours de ses missions -, ces textes, publiés en annexe de l'ouvrage, constituent un corpus inédit. La contribution de Pierre Bonte à la connaissance du passé ouest-saharien vient aussi éclairer les mutations profondes que connaissent ces sociétés depuis quelques décennies. La riche collecte à laquelle il a procédé concerne notamment l'examen des topoï mytho-historiques suivants : al-Imâm al-Hadramî et les Almoravides (XIe s.), les bafûr, la guerre de Sharr Bubba (XVIIe s.) et le Sharîf Bûbazzûl. Directeur de recherche émérite au CNRS, membre du Laboratoire d'anthropologie sociale du Collège de France, Pierre Bonte (1942- 2013) a mené pendant un demi-siècle des recherches sur les Touaregs du Niger puis sur la société baydhân mauritanienne. Il est l'auteur de nombreuses publications sur la société saharienne ancienne et moderne (dont La montagne de fer, Karthala, 2001 ; L'émirat de l'Adrar mauritanien, Karthala, 2008, traduction arabe, Jessour/Ponts, 2012 ; La Saqiya al Hamrâ, La Croisée des chemins, 2012), ainsi que sur le nomadisme, la tribu, la parenté, le sacrifice, la littérature orale dans le monde arabe... Il est aussi coéditeur du Dictionnaire de l'ethnologie et de l'anthropologie (PUF), plusieurs fois réédité et traduit en différentes langues.

07/2016

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Littérature française

Robin Hood, le prince des voleurs - Tome I. Un roman historique d'Alexandre Dumas

Résumé Le prince des voleurs C'est en traversant la forêt de Sherwood pour se rendre au château du terrible baron Fitz-Awine, sheriff de Nottingham, afin de demander la main de Lady Christabel sa fille, qu'Allan Clare et sa soeur la jolie Marianne font la connaissance de Robin Hood dans des circonstances plutôt mouvementées. Ce jeune archer très habile et très rapide, confié dès son plus jeune âge au brave forestier Gilbert par deux inconnus, est en fait l'héritier direct du comté de Huntingdon. L'enlèvement de Christabel, conçu par Allan et Robin, tourne court, provoquant le départ de celle-ci pour Londres, bientôt suivie par Allan qui part à sa recherche. Le baron Fitz-Awine, furieux du rôle joué par Robin, lui voue alors une haine terrible : il fait incendier la maison de Gilbert, entrave le bon déroulement du procès intenté par Robin pour retrouver ses droits, se plaint au roi Henri II de mauvais traitements... Ce qui aboutit à la proscription de Robin Hood par le roi. Après avoir vainement tenté de résister, Robin n'a d'autre solution que de se réfugier dans la forêt avec quelques Saxons dont Petit-Jean et frère Tuck. Pour subvenir aux besoins de sa petite troupe, il instaure un impôt sur le passage des voyageurs à travers la forêt, proportionnel à leur richesse. Robin Hood le proscrit Le retour d'Allan vaut à Robin de s'occuper d'empêcher l'union de Christabel avec un vieux mais riche ami de son père et de sauver de la pendaison Will, un de ses amis ayant quitté brutalement l'armée. Après les mariages de Christabel et Allan, de Robin et Marianne, et de Will et Maude, Robin et ses joyeux compagnons continuent de plus belle à dépouiller les riches Normands et le clergé de leurs richesses afin de soulager la misère des pauvres, augmentant encore le ressentiment du sheriff qui mourra sans avoir eu la joie de capturer Robin ni par la force ni par la ruse. C'est grâce au roi Richard qui succède à Henri II que Robin se voit remis en possession de ses titres et droits sur le comté de Huntingdon, en théorie du moins. En effet, le départ du roi en croisade, la régence du prince Jean qui s'en suit et le refus de l'actuel comte de céder font que la situation de Robin n'a pas changée cinq ans après. De plus, l'intensification des prouesses de l'outlaw porte le mécontentement des Normands à son paroxysme, suscitant par là de nombreuses attaques dont l'une causera la mort de Marianne. Longtemps inconsolable, Robin laisse petit à petit sa bande se disperser avant de mourir à l'age de 55 ans, suite à une trahison.

01/2023

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Histoire et Philosophiesophie

La chimie et la santé, au service de l'homme

A en croire les pages de nos journaux, la chimie et la santé seraient deux mondes en opposition. La première est vilipendée comme responsable de tous les maux qu'apporte la pollution. La seconde est érigée en valeur suprême dans nos sociétés : on aurait tous un droit absolu à rester toujours et indéfiniment en bonne santé. Il est temps de réconcilier ces contraires : la chimie n'est pas cette éternelle coupable et c'est grâce à elle, qui fournit les diagnostics et tes médicaments, que la médecine soigne de mieux élit mieux les malades. S'il démonte d'abord ce paradoxe en dénonçant ce manque de rigueur qui provoque tant d'idées fausses sur les dangers des molécules de notre environnement, ce livre, qui s'adresse aux non-spécialistes, veut surtout nous faire saisir la révolution médicale en cours : allongement de la vie, recul des maladies les plus graves, combat contre la douleur..., ré entant un programme de décennies de recherches. Et ce qu'on a découvert, c'est une formidable illustration du fameux " tout est chimie " des savants anciens qu'aimait à citer le chimiste et pharmacien Pierre Potier. Chimie, c'est d'abord la composition du vivant dont l'étude à l'échelle moléculaire dévoile toutes ces molécules de base, protéines, acides nucléés, assemblages qui ne cessent de nous étonner par leur complexité et leur diversité. Chimie, c'est aussi le fonctionnement de tout ce système moléculaire, les interactions subtiles entre ses différentes composantes auxquelles on rattache progressivement toutes les fonctions de ta vie. Mais chimie, c'est encore beaucoup plus : c'est le pouvoir de l'homme - biologiste ou médecin - d'agir de façon raisonnée sur ce monde vivant que la chimie lui fait découvrir. On le comprend : on est passé du souci de compréhension du vivant à une stratégie pour soigner et guérir. S'il illustre les divers aspects de cette nouvelle pharmacologie, ce livre n'oublie pas que la révolution médicale, c'est aussi celle des diagnostics, de la détection précoce des dysfonctionnements. On ne peut qu'être admiratif devant la possibilité de l'imagerie - voir l'intérieur du corps - et les développements que nous promettent les laboratoires de chimie pour rendre ces techniques physiques encore plus performantes. Médicaments du futur, capacité de " voir " les organes : la chimie vient révolutionner notre pouvoir sur la maladie. Réussirait-elle à remplir notre rêve " déraisonnable " - bonne santé pour tous, toujours ? Le lecteur trouvera ici les éléments de sa réponse. tIN.m

02/2010

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Policiers

Les condors de Montfaucon . Ou Lili dans le noir

Fine lame. Ogre. Maniaque. Disparitions. Nymphomane méduse. Caniches servis en civets. Snuff-movies. Sectes. Industrie du sexe virtuel. Culte du sang. Reptiles. Trafics d'organes. Mort de la fiction. Cinémas fantômes. Armes lourdes. Drogues de substitution. Combats clandestins de chiens. Mort spectacle. Ados olvidados. Bolides métallisés, vitrés de noir. Squats. Fantômes. Et un méchant, patibulaire, que l'on n'est pas prêt d'oublier... Mais si le mal était pour tout le monde... Virus informatiques. Intérêts immobiliers. Règlements de comptes politiques. Mafias étrangères. Laboratoires occultes. Contrats. Paranoïa. Perditions dans le Grand Néant. Chutes dans la spirale du temps. Ténèbres. Folie organisée ? L'homme est un outil, comme un autre. Il sert à accroître le rendement. Il entend vivre toujours mieux. C'est le décor, en filigrane, sous fond de rap, de techno, de tags, d'agitation, de vacarme, et de mouvement perpétuel, des Condors de Montfaucon, sous-titré Lili dans le noir. Une jeune femme enquête sur la mort de son ami, que l'enquête judiciaire n'a pu ou n'a pas voulu éclaircir. Lili, la rousse, venue de l'Est, est la lumière douce des Condors de Montfaucon. Elle traverse, après Marianne Lamour vingt ans plus tôt, un nouveau paysage où le " commerce de la mort " profite à ceux qui ont intérêt à le faire durer. Après le glacial Maryan Lamour dans le béton, à la construction hélicoïdale, et dichotomique, dessinant un premier portrait de femme au trait précis, Alexandre Mathis, avec Les Condors de Montfaucon, force la noirceur autour de Lili. Si l'amour vit toujours, le rêve est mort, en l'absence du regard de l'autre. L'auteur plonge le lecteur dans un monde cruel et crépusculaire, à travers un récit une nouvelle fois éclaté, brossant une peinture incroyablement actuelle, située sous le signe pictural du roman populaire. Mondes souterrains, parallèles surgissent en plein soleil estival, dans un Paris méconnu, défiguré, peuplé de terrains en friche, devenus de véritables champs de bataille, brûlés par le soleil. Ruines du passé, où la vie disparue est toujours là, pour qui sait ouvrir les yeux. Une exploration détaillée de Paris, sous l'égide des oiseaux, et des reflets de la lumière, où les genres se mélangent, avec les couleurs. Un voyage au cœur de l'humain et de l'étrange, à travers le temps... où la mort omniprésente (programmée ? soigneusement cachée de tous) plane, à l'abri des regards, avec, au bout de la nuit, les spectres des gibets de Montfaucon, apparemment toujours là.

11/2004

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Littérature française

Le sens de l'orientation

Ferdinand est chirurgien du coeur. Il aime la moto, le foot et la montagne. Eléonore, sa femme, le quitte. Pour une histoire professionnelle, un juge le poursuit. Dans un Paris imaginaire, au café l'Etoile du Nord, il rencontre Paola, solaire, providentielle, énigmatique. S'il est parfaitement concentré sur son activité de chirurgien, il est désorienté dans sa vie amoureuse. Il consulte plusieurs fois par semaine Valentin, médecin des âmes. Valentin, quant à lui, dilue ses émotions dans le jeu. S'étant fait interdire en France, il ira assouvir ses pulsions destructrices dans les salles de jeu de Belgique puis à Monte Carlo où il vérifiera qu'il n'y a pas pour lui de martingale heureuse. Ayant reçu une convocation au Tribunal de Bobigny, Ferdinand suit les conseils de Jules, son avocat, et répond aux questions du policier qui s'interroge sur les liens entre l'industrie médicale et son métier de chirurgien. Quels gestes, quels risques, quelles responsabilités, quels financements ? Ferdinand partage son goût pour la montagne avec Pascal, son ami du Massif des aiguilles rouges. Il leur arrive d'affronter des situations délicates parfois liées à la distraction de l'un ou de l'autre. Au-delà des sommets, le rêve de Ferdinand est de trouver un refuge hors de la maison, une chambre avec vue sur les toits pour jouir de la solitude, quitter cette pesanteur, cette plainte continuelle. Paola lui présente Samir, un jeune couturier dont elle montre les créations et organise des défilés. Mystérieuse et séductrice, Ferdinand va bientôt succomber à son charme de sorcière. Jules et Ferdinand partent en Italie pour un procès qui lui est intenté à la suite d'une opération qui a mal fini. Tout se passait bien mais la patiente n'a pas survécu. Erreur médicale ? Négligence post opératoires ? Telles sont les questions des juges. Ferdinand rentre à Paris, retrouver Paola qui a promis de l'attendre à Orly. Mais elle n'y est pas. Elle ne viendra pas, Ferdinand comprendra plus tard qu'elle a rejoint Valentin. S'il avait eu le sens de l'orientation, Ferdinand aurait remarqué certains signes annonciateurs de ce qu'il prendra pour une trahison : certains silences de Valentin, mais surtout, le vol balancé des mésanges de la volière de Valentin à la terrasse de Paola, et de la terrasse à la volière. Le destin de Ferdinand semble alors se tracer dans la neige : il fera l'expérience de l'impesanteur. Comme T E Lawrence sur sa moto, au début du récit qui glissera sur une route sinueuse de la campagne anglaise, Ferdinand disparaît en montagne sans que l'on sache qui, du désir de s'évanouir ou du hasard - ou de la conjonction des deux, va marquer son sort. Le Sens de l'orientation est le roman d'un chirurgien qui applique à la démarche romanesque l'extrême précision que requiert sa profession.

01/2015

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Droit

Le dispositif de lutte contre le dopage. Evolutions et perspectives

La volonté du mouvement sportif et des Etats d'améliorer encore l'efficacité du dispositif international de lutte antidopage a conduit l'Agence mondiale antidopage à entamer une quatrième révision du Code mondial antidopage dont la dernière version entrera en vigueur en 2021. En outre, des exigences d'indépendance et d'impartialité des autorités internationales antidopage ont vu le jour. Pour y répondre, a été créé l'Agence de contrôles internationale (ITA) et ont été institués des modèles procéduraux spécifiques par l'Union cycliste internationale et la Fédération internationale d'athlétisme, garants d'une plus grande impartialité. Enfin, la place du Tribunal arbitral du sport interroge au sein de ce dispositif dès lors qu'il est désormais à la fois juge suprême des Sanctions prononcées par les autorités antidopage internationales et nationales, mais également, depuis peu, une instance disciplinaire remplaçant les fédérations sportives internationales qui lui délèguent leur pouvoir disciplinaire. Parallèlement, les exigences de conformité au dispositif international ont été accrues par l'Agence mondiale antidopage. La France a alors fait l'objet d'un audit réalisé durant l'année 2018 afin de vérifier la conformité du dispositif français de lutte contre le dopage aux règles internationales. Cet audit a conclu à la nécessaire réforme des dispositions françaises, lesquelles ont alors été modifiées par une ordonnance du 19 décembre 2018 entrée en vigueur au 1er mars 2019. Des évolutions profondes de notre droit interne en découlent : la suppression des pouvoirs disciplinaires des fédérations françaises en matière de dopage, au profit d'une compétence disciplinaire exclusive de l'Agence française de lutte contre le dopage, ainsi que l'institution d'une procédure de composition administrative permettant aux sportifs poursuivis de renoncer à l'audience disciplinaire et de conclure un accord avec l'Agence. Ce sont quelques-unes de ces évolutions majeures que s'efforceront de présenter les participants à ce colloque organisé à l'initiative de Cécile CHAUSSARD et de Thierry CHIRON, par le Laboratoire de Droit du Sport (CREDIMI) et le MASTER 2 Professions juridiques du sport. Pour présenter ces sujets, le colloque réunit un panel de professionnels issus tant des instances internationales (Agence mondiale antidopage, Agence de contrôles internationale, Tribunal arbitral du sport), étatiques (Agence française de lutte contre le dopage), que des fédérations sportives, nationales et internationales (Union cycliste internationale et Fédération internationale d'athlétisme), de la communauté scientifique et encore de celle des juristes, universitaires et praticiens.

07/2019

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Littérature étrangère

Le choix de Martin Brenner

A la mort de sa mère Maria, Martin Brenner ressent certes de la douleur mais s'interroge aussi : il ne s'est jamais vraiment senti très proche d'elle. Il procède à la dispersion des cendres en suivant ses dernières volontés, met sa maison en vente, puis il compte reprendre le cours de sa vie, entouré par son épouse Cristina et sa fille Sara. Brenner est généticien et directeur d'un laboratoire, un homme discret et plutôt solitaire. Il s'estime heureux dans la vie. Mais lorsqu'un avocat l'appelle pour lui annoncer que sa mère était juive et survivante des camps, sa vie prend un tournant imprévu. Petit à petit, les révélations contenues dans une lettre laissée par sa mère et les informations que lui fournissent l'avocat et le rabbin de la ville où il habite le poussent à faire des recherches sur l'identité juive. Il croise ses lectures personnelles sur le sujet avec les recherches en génétique qu'il mène - touchant à la question de l'appartenance religieuse et ethnique, vue par la science. Il décide de n'en parler à personne - pas même à son épouse - avant de parvenir à une décision quant à sa judéité : il refuse l'idée qu'il doive assumer le fait d'être juif seulement parce que sa mère l'avait été. Mais lors d'un colloque scientifique à Montréal, il est pris à parti dans un débat et alors qu'on l'accuse d'antisémitisme, il révèle sa judéité... Le piège s'est renfermé sur lui, et le château de cartes qu'était devenu sa vie s'effondre : sa femme Cristina, ignorant tout de sa réflexion, se sent trahie, puis quand lui et sa fille deviennent la cible d'ignobles attaques antisémites, son épouse le quitte. Il perd son travail, son meilleur ami se détourne de lui, seul le rabbin Golder maintient le contact. Il fait alors appel à un écrivain célèbre et lui demande de raconter son histoire... Le choix de Martin Brenner nous fait vivre de l'intérieur la descente aux enfers d'un homme aux prises avec la question identitaire. Le roman nous propose ainsi une interrogation sur le libre-arbitre. Comment savoir qui nous voulons être dans notre vie intime et aux yeux de la société ? Comment rester libre dans ce choix ? Traduit du suédois par Hélène Hervieu

11/2020

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Géographie

Groenland. Climat, écologie, société

Jamais le Groenland n'a suscité autant d'intérêt qu'aujourd'hui. Couverte à 85 % de glace, la plus grande île du monde est pourtant, avec ses 56 000 habitants sur plus de 2 millions de km', la zone géographique la moins densément peuplée de la planète. Mais les archives naturelles de ses sédiments et ses glaces ont récemment dévoilé des informations exceptionnelles sur les évolutions climatiques passées. Il est aussi de plus en plus évident que le Groenland est un acteur essentiel du changement climatique en cours et à venir : la fonte de sa calotte glaciaire risque de modifier durablement le niveau des mers et, par son effet sur les courants de l'océan Atlantique, pourrait affecter le climat de l'ensemble du globe. Le Groenland possède également une faune et une flore uniques, qui présentent des adaptations étonnantes aux environnements extrêmes, dans les glaces, à terre ou en mer. L'écologie du Groenland résulte d'un long passé évolutif marqué par les périodes glaciaires. Le changement climatique actuel est un nouveau bouleversement pour la biodiversité groenlandaise. Celle-ci s'adaptera, mais certaines espèces cèdent d'ores et déjà la place à des pionniers en provenance des régions tempérées. Enfin, le recul actuel de la banquise ouvre une ère géopolitique inédite pour l'Arctique et le monde, dans lequel le Groenland joue un rôle incontournable : nouvelles routes maritimes et commerciales qui passent le long de ses côtes, accès aux ressources naturelles de son sous-sol jusqu'alors inexploitables, coopération plus grande avec les nations arctiques, mais aussi modifications en profondeur des conditions de vie de ses habitants. Ceux-ci, en grande majorité inuit, se nomment eux-mêmes Kalaallitou Groenlandais : ils possèdent une culture originale qui reflète l'héritage complexe de leur origine autochtone et de leurs interactions avec le Danemark, ainsi qu'avec le reste du monde. Leur autonomie politique récemment renforcée préfigure ce que pourrait être leur indépendance future. Cet ouvrage invite donc à la découverte d'un immense laboratoire à ciel ouvert qui fascine les scientifiques et dont l'étude renseigne sur le passé, le présent et l'avenir de toute la planète. II rassemble pour la première fois des contributions sur le climat, l'écologie et la société d'une centaine d'auteurs de nombreux pays, y compris du Groenland lui-même.

10/2016

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Sciences historiques

Résister en pays d'Arles. 1944-2014, 70e anniversaire de la Libération

Tandis que la France doit se soumettre à la victoire nazie, le maréchal Pétain installe le gouvernement à Vichy et met en application les principes de sa "révolution nationale", propre à régénérer le pays. Souvent qualifié de "Vendée provençale", le pays d'Arles semble particulièrement favorable à l'accomplissement de cette "révolution" ; Charles Maurras, le leader incontesté de la très royaliste Action française, salue l'arrivée au pouvoir du Maréchal comme "une divine surprise". Quant aux riches traditions de ce territoire, cultivées par le Félibrige et louées par la Maréchale en raison de ses attaches camarguaises, elles incitent le nouveau pouvoir à en faire un laboratoire du régionalisme. Aussi est-ce avec zèle que Jean des Vallières, le sous-préfet d'Arles, proche des époux Pétain, met en application les lois de Vichy. Les trois quarts des maires de l'arrondissement sont remplacés par des délégations acquises au nouveau régime. Les administrations sont épurées et les syndicats interdits, comme ailleurs en zone "libre". Rejointe par des antifascistes italiens et des républicains espagnols, mais déjà privée des militants communistes et syndicalistes arrêtés en 1939, la classe ouvrière est étroitement surveillée. Les lois d'exclusion contre les Juifs, les communistes, les francs-maçons et les Tsiganes sont mises en application. Vichy décide même d'installer en Camargue, considérée comme "le berceau de la race gitane", un camp modèle d'internement pour nomades. Or rien, ou presque, ne va se passer comme prévu. A la faveur du mouvement syndical ouvrier clandestin, la Résistance s'organise et multiplie les actions de propagande, de renseignement et bientôt de lutte armée. La plupart des grands mouvements de la Résistance, tels Libération-Sud ou Combat, sont présents et actifs. Une autre forme de résistance moins connue se développe activement : celle des Arlésiens qui portent secours aux réfugiés juifs et celle de la communauté protestante qui, dès septembre 1942, s'oppose vigoureusement aux mesures antisémites dans le cadre des thèses de Pomeyrol. En dépit de bombardements répétés et de cruelles répressions, la Résistance du pays d'Arles tient bon et parvient non seulement à libérer elle-même son territoire, entre les 22 et 24 août 1944, mais à y rétablir presque aussitôt le fonctionnement républicain. Telle est, résumée à l'excès, l'histoire que relate, pour la première fois, cet ouvrage.

06/2014

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Histoire des idées politiques

Une histoire du conflit politique. Elections et inégalités sociales en France (1789-2022)

Qui vote pour qui et pourquoi ? Comment la structure sociale des élec­torats des différents courants politiques en France a-t-elle évolué de 1789 à 2022 ? En s'appuyant sur un travail inédit de numérisation des données électorales et socio-économiques des 36 000 communes de France couvrant plus de deux siècles, cet ouvrage propose une his­toire du vote et des inégalités à partir du laboratoire français. Au-delà de son intérêt historique, ce livre apporte un regard neuf sur les crises du présent et leur possible dénouement. La tripartition de la vie politique issue des élections de 2022, avec d'une part un bloc central regroupant un électorat socialement beaucoup plus favorisé que la moyenne - et réunissant d'après les sources ici rassemblées le vote le plus bourgeois de toute l'histoire de France -, et de l'autre des classes populaires urbaines et rurales divisées entre les deux autres blocs, ne peut être correctement analysée qu'en prenant le recul historique nécessaire. En particulier, ce n'est qu'en remontant à la fin du 19e siècle et au début du 20e siècle, à une époque où l'on observait des formes similaires de tripartition avant que la bipolarisation ne l'emporte pendant la majeure partie du siècle dernier, que l'on peut comprendre les tensions à l'oeuvre aujourd'hui. La tripartition a toujours été instable alors que c'est la bipartition qui a permis le progrès économique et social. Comparer de façon minutieuse les différentes configurations permet de mieux envisager plusieurs trajectoires d'évolutions possibles pour les décennies à venir. Une entreprise d'une ambition unique qui ouvre des perspectives nouvelles pour sortir de la crise actuelle. Toutes les données collectées au niveau des quelques 36 000 com­munes de France sont disponibles en ligne en accès libre sur le site unehistoireduconflitpolitique. fr, qui comprend des centaines de cartes, graphiques et tableaux interactifs auxquels le lecteur pourra se reporter afin d'approfondir ses propres analyses et hypothèses. Julia Cagé est professeure à Sciences Po Paris et lauréate du Prix du meilleur jeune économiste (2023). Thomas Piketty est directeur d'études à l'Ecole des hautes études en sciences sociales et professeur à l'Ecole d'économie de Paris. Ils signent ici leur premier livre en commun.

09/2023

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Théorie, doctrine économique

Les sciences économiques du futur

L'ouvrage commence par décrypter les théories et les modèles économiques avant l'apparition des défis les plus urgents de l'humanité : le réchauffement climatique, la surpopulation, les pandémies, la destruction des écosystèmes et les conflits interminables entre nations. Auparavant, malgré les crises économiques de plus en plus rapprochées et sévères, les sciences économiques semblaient minimiser les conséquences dramatiques des menaces objets de ses analyses comme l'inflation, le chômage, les déséquilibres budgétaires et ceux de la balance des paiements. A partir du début du XIXe siècle, l'économie avait permis à l'humanité de créer les conditions d'une croissance et d'une amélioration du niveau de vie sans précédent dans l'histoire, malgré quelques déceptions dans la distribution des richesses entre nations. Mais les nouvelles menaces ne peuvent plus être maîtrisées avec les anciens paradigmes. Il nous faut repenser les théories et les modèles économiques de sorte à leur permettre de participer efficacement à circonscrire les terribles menaces qui se profilent à l'horizon lointain. L'ouvrage suggère des pistes de réflexions et d'actions en vue de construire les concepts et les schémas dont nous avons besoin pour agir avec vision et raison. Sinon, les périls naturels et créés par les activités économiques deviendront un processus ravageur et irréversible. Nous n'avons que quelques petites années pour adapter nos comportements et nos concepts d'analyses. Abdelhak Lamiri est né à Azzaba en Algérie. Il possède un MBA et un PH. D de l'université de Claremont en Californie en Finance en plus d'études et de recherches postdoctorales au LEREP (Laboratoire de recherche en Economie de la Production) à Toulouse. Il a publié cinq ouvrages et de nombreux articles. Il a aussi occupé de nombreuses fonctions ministérielles et managériales en Algérie. Mais il s'est surtout focalisé sur les activités académiques. Ses principaux axes de recherches concernent l'interaction entre le management des entreprises et les performances macroéconomiques des pays. Sa longue expérience nationale et internationale lui a permis d'intégrer l'approche de nombreuses disciplines dans la résolution de problèmes concrets. Actuellement, il est membre fondateur, directeur général et chargé de la recherche à l'institut international de management INSIM SUP (établissement privé de formation supérieure agréé par le ministère de l'enseignement supérieur).

05/2023

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Autres dépendances

Soigner les addictions par les TCC. 2e édition

Avec ou sans substance les addictions sont un enjeu de santé publique majeur. Notre style de vie change et nos comportements aussi. De nouvelles substances voient le jour et de nouveaux comportements peuvent devenir addictifs. La recherche scientifique continue à développer la prévention et la thérapie de ces comportement répétitifs et difficiles à contrôler. Les thérapies comportementales et cognitives (TCC) s'inscrivent dans cette démarche scientifique et proposent des prises en charge validées et efficaces en matière de sevrage et de réduction de la consommation. Des approches plus récentes comme l'ACT et la pleine conscience sont également intégrées et montrent toute leur pertinence pour motiver le patient vers des comportements valorisés et antagonistes à ceux de la dépendance. Rédigée par une équipe de chercheurs expérimentés et de cliniciens chevronnés cette deuxième édition aborde les addictions avec et sans substance selon une perspective bio-psycho-sociale. L'ouvrage met en évidence les points communs des différentes addictions comme la motivation le craving et la perte de contrôle mais il les aborde également dans leur diversité : médicaments alcool opiacés cannabis tabac achat pathologique sexualité compulsive daydreaming jeu pathologique jeu vidéo... Les auteurs proposent les principes pratiques et spécifiques de la prise en charge pour chaque addiction dans un setting individuel familial ou de groupe. Le lecteur y trouvera également une réflexion sur les grandes questions théoriques en rapport avec les addictions : quel est le poids des facteurs socio-démographiques des événements de vie traumatiques de la culture et des traits de personnalité dans le développement et le maintien de l'addiction ? Comment adapter la prise en charge en fonction de ces variables ? L'ouvrage s'appuie sur des cas concrets des vignettes cliniques et des protocoles validés scientifiquement afin d'enrichir rapidement une pratique en addictologie et de guider les praticiens dans la prise en charge de leurs patients. Pierluigi Graziani est psychologue clinicien psychothérapeute TCC Professeur des Universités en Psychologie clinique et Psychopathologie université de Nîmes et Aix-Marseille université et président de l'AFTCC. Lucia Romo est psychologue psychothérapeute TCC Professeur des Universités en Psychologie clinique université de Paris Nanterre ; coresponsable du laboratoire Evaclipsy (UR Clipsyd). Membre de l'AFTCC. Elle est psychologue clinicienne à l'hôpital Raymond-Poincaré (AP-HP) de Garches et membre associé à l'Inserm Université Paris Saclay unité 1118 CESP Soins primaires et Prévention.

10/2023

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Essais

L’invention d’Euroméditerranée

En 1989, Robert Vigouroux, qui était devenu maire de Marseille à la mort de Gaston Defferre, brigue un nouveau mandat. Exclu du parti socialiste, qui présente un autre candidat, il remporte l'élection avec une liste issue de la société civile. Pierre Fiastre, chef d'entreprise marseillais, en fait partie. Chargé du développement économique, il conçoit l'opération Euroméditerranée qu'il parvient à faire approuver et financer par l'Etat et dont il est nommé directeur adjoint. A la fois projet stratégique reliant l'Europe et la Méditerranée et projet urbain visant à impulser une nouvelle dynamique à Marseille, Euroméditerranée devient alors un laboratoire d'idées et d'expérimentations. Mais le clientélisme et le copinage politique font leur retour avec l'arrivée à la tête de la ville de Jean-Claude Gaudin qui parvient à se débarrasser de l'équipe dirigeante. Cette aventure, qui a changé l'avenir de Marseille, est racontée avec humour et authenticité par Pierre Fiastre. Pierre Fiastre, ingénieur et architecte, est consultant en stratégie. Après avoir été à l'origine de la création d'Euroméditerranée, il a piloté depuis 2016 la reconversion de la Villa Méditerranée pour en faire la reconstitution de la Grotte Cosquer. Extrait : "Quand on parle de Jean-Claude Gaudin, encore faut-il savoir de qui il s'agissait. Beaucoup de gens croyaient que c'était un homme politique marseillais, à l'époque président du Conseil régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur qu'il avait conquis en 1986 en faisant une alliance de gouvernement avec le Front national. La réalité était bien plus complexe. Jean-Claude Gaudin n'était pas une personne. Il était trois personnes réunies dans une étrange consubstantialité dont le principe devait être familier à l'ancien professeur d'histoire de l'Ecole Saint-Joseph. Il y avait le Jean-Claude Gaudin que tout le monde connaissait, le maire patelin de la pastorale provençale. Mais il y avait aussi deux autres personnages, dont la réalité tangible échappait au commun des observateurs, qui se nommaient Claude Bertrand et Henri Loisel. Certains en avaient entendu parler et pensaient que c'étaient de proches conseillers de Jean-Claude Gaudin. Erreurâ! Ils "â¯étaientâ¯" Jean-Claude Gaudin, aussi légitimement que celui dont c'était l'état civil officiel. Il n'aurait rien été sans eux ni eux sans lui. Jean-Claude Gaudin n'existait que par cette mystérieuse trinité dont la pensée était unique et les rôles distincts".

09/2023

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Histoire de France

Etre Juif. A Lyon et ses alentours (1940-1944)

Je pensais avoir fait le tour sur la réalité de la "question juive" en France pendant les années de notre déshonneur ; mais je dois l'avouer avec humilité et même honte que l'ouvrage Etre Juif... m'apporte un flagrant et frappant démenti. Sylvie Altar met à nue la réalité de notre mémoire trop souvent tue. Si nous pensions et affirmions que le grand public avait une connaissance peu pertinente et relative sur la persécution juive en ces années 1940-1944, avec la parution de Etre Juif.., cela ne peut plus être vrai. Cet oeuvre devient incontournable sur la connaissance des mécanismes de la Shoah. Comme l'écrit Serge Klarsfeld : On est en présence d'une grande fresque [...]. Et poursuit dans sa préface : C'est un récit passionnant [... ] une histoire qui se lit comme un roman. Si les faits se déroulent dans la n Capitale de la Résistance" et ses alentours, l'esprit dans sa réalité historique générale est de tout notre territoire, de cette science incomparable des faits, de cette horreur mis à crue, de toutes ces choses qui font oeuvre d'histoire. Nous avons, grâce à l'auteure, au travers du microcosme lyonnais, un lieu, un laboratoire où tout chercheur ou tout un chacun de nous peut apprendre, comprendre, reconstituer, analyser le vécu de celui désigné "Juif", et s'imprégner de l'ambiance, saisir les comportements des victimes et des bourreaux. Comme le constate Laurent Douzou : Cet ouvrage est à marquer d'une pierre blanche [...]. Dans ces pages est inscrite l'histoire de ces femmes, de ces vieillards, de ces enfants, de ces hommes qui étaient dénoncés et recherchés pour "Etre Juif". Ces persécutés — pour nombres futurs assassinés —, par leurs parcours personnalisés, leur résistance, leur diversité sociale ou religieuse, ici leur est donné enfin une humanité, sinon une vie d'humains, des êtres simplement et terriblement restés debout. Car même menacés, traqués, bafoués, outragés, méprisés... les Juifs tenteront de garder le contrôle de leur vie, de leur résistance, de leur désobéissance à un Etat scélérat, et sauvegarder une dignité face à l'imposture. Dans sa postface le Grand Rabbin de France Haïm Korsia avisera : Ce livre s'appuie sur un matériau humain, une densité des émotions, des sentiments et des valeurs qui ne laissent pas indifférent [...]. Dans ma volonté de vous faire partager cette découverte, je reprendrai à mon compte ces mots de Serge Klarsfeld : Ce livre est irremplaçable [...]. Michel Reynaud

10/2019