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Germaine Valentin

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Critique littéraire

Ecrits pour lui-même. Tome 1, Introduction générale, Livre I, Edition bilingue français-grec ancien

L'empereur philosophe eut un règne particulièrement difficile : inondations, famines, épidémie se succédaient tandis qu'aux frontières la menace des Parthées et des Germains devenait toujours plus inquiétante. Entre deux batailles et deux expéditions, Marc-Aurle notait ses réflexions et ses préceptes quand l'exercice du pouvoir lui en laissait le temps. C'est ainsi que les Ecrits pour lui-même aurait été retrouvé par un proche peu de temps après sa mort en mars 180, près de Vienne et dès l'Antiquité les loges ne firent pas défaut au petit livre de l'empereur Marc. D'un ton très personnel, l'ouvrage se fait l'écho du dialogue intérieur entre le politique et le philosophe, entre César et Marc. Ces écrits toutefois sont destinés aux autres : l'auteur convie le lecteur à ce dialogue et n'a de cesse de lui glisser, au creux de l'oreille, ses préceptes emprunts d'une grave sagesse et d'une profonde lucidité. Le tome I de notre édition des oeuvres de Marc-Aurle contient le premier livre des Ecrits pour lui-même, assorti de la riche introduction générale. Celle-ci, fruit de l'inestimable travail de Pierre Hadot retrace brièvement la vie de Marc-Aurle ainsi que les principaux événements de son règne, avant de proposer une analyse lumineuse et érudite du texte. Les différentes hypothèses les plus marquantes et les plus récentes sur l'auteur sont présentes et discutes, de même que la fortune du livre dans l'Antiquité. La pensée, aussi originale que fondamentale, de Marc-Aurle, fait l'objet d'une interprétation scrupuleuse, de même que le genre littéraire dans lequel s'inscrit le texte. L'histoire de la tradition manuscrite est brièvement relatée. Vient ensuite une notice propre au livre I qui fournit le plan de celui-ci ainsi qu'une présentation des personnages évoqués. Des notes, développées en fin d'ouvrages par des notes complémentaires, viennent accompagner et enrichir le texte.

11/1998

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Histoire ancienne

La garde prétorienne dans la Rome antique

" Alors que la foule assistait aux jeux capitolins, une troupe de prétoriens pénétra dans le palais impérial où étaient restés Pupien et Balbin... Les soldats firent irruption dans la pièce, les dépouillèrent tous deux de leurs vêtements royaux et les éjectèrent du palais sous les injures. Après les avoir roués de coups, ils voulaient les traîner de force à travers la ville jusqu'au camp, mais quand ils virent que les Germains accouraient pour les défendre, ils les tuèrent tous les deux et les abandonnèrent en pleine rue. Puis, ils se retournèrent vers le jeune Gordien III pour l'acclamer empereur. " Qui étaient donc ces prétoriens ? Dans l'Empire romain, c'étaient des soldats d'élite privilégiés résidant à Rome, qui assuraient la garde de l'empereur et sa protection. Mais lorsque l'empereur se révélait être un incapable ou qu'il ne leur plaisait plus, ils se révoltaient, massacraient l'empereur... et en désignaient un autre. A plusieurs reprises, ils furent ainsi les maîtres de Rome : en 69, après le suicide de Néron, lorsqu'ils furent à l'origine de l'accession de Galba et d'Othon au trône impérial ; en 193, après l'assassinat de Commode, lorsqu'ils mirent l'Empire aux enchères et l'offrirent au plus offrant ; en 238, lorsqu'ils massacrèrent Pupien et Balbin, les deux empereurs désignés par le sénat, et proclamèrent Gordien III. Si certains de ces puissants préfets du prétoire, tels Séjan, Tigellin, Cléandre, furent les mauvais génies de leur empereur, nombreux parmi eux, cependant, furent les précieux conseillers de l'empereur pour l'administration de l'Etat. En fait, pendant trois siècles, les prétoriens ne jouèrent ce rôle de "faire et défaire" les empereurs que six fois, et pourtant ce sont ces "pronunciamento" qui leur donnèrent leur détestable renommée. En réalité, ils furent le plus souvent les gardiens fidèles de l'empereur, participant à ses expéditions militaires tout en assurant l'ordre public dans la ville. Ayant perdu tout pouvoir à partir de Dioclétien, ils furent supprimés, en 312, par Constantin.

10/2004

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Littérature française

La comédie humaine. L'auberge rouge

" En je ne sais quelle année, un banquier de Paris, qui avait des relations commerciales très étendues en Allemagne, fêtait un de ces amis, longtemps inconnus, que les négociants se font de place en place, par correspondance. Cet ami, chef de je ne sais quelle maison assez importante de Nuremberg, était un bon gros Allemand, homme de goût et d'érudition, homme de pipe surtout, ayant une belle, une large figure nurembergeoise, au front carré, bien découvert, et décoré de quelques cheveux blonds assez rares. Il offrait le type des enfants de cette pure et noble Germanie, si fertile en caractères honorables, et dont les paisibles moeurs ne se sont jamais démenties, même après sept invasions. L'étranger riait avec simplesse, écoutait attentivement, et buvait remarquablement bien, en paraissant aimer le vin de Champagne autant peut-être que les vins paillés du Johannisberg. Il se nommait Hermann, comme presque tous les Allemands mis en scène par les auteurs. En homme qui ne sait rien faire légèrement, il était bien assis à la table du banquier, mangeait avec ce tudesque appétit si célèbre en Europe, et disait un adieu consciencieux à la cuisine du grand CAREME. Pour faire honneur à son hôte, le maître du logis avait convié quelques amis intimes, capitalistes ou commerçants, plusieurs femmes aimables, jolies, dont le gracieux babil et les manières franches étaient en harmonie avec la cordialité germanique. Vraiment, si vous aviez pu voir, comme j'en eus le plaisir, cette joyeuse réunion de gens qui avaient rentré leurs griffes commerciales pour spéculer sur les plaisirs de la vie, il vous eût été difficile de haïr les escomptes usuraires ou de maudire les faillites. L'homme ne peut pas toujours mal faire. Aussi, même dans la société des pirates, doit-il se rencontrer quelques heures douces pendant lesquelles vous croyez être, dans leur sinistre vaisseau, comme sur une escarpolette... ".

02/2023

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Beaux arts

Les invasions barbares. Une généalogie de l'histoire de l'art

L'histoire de l'art a commencé avec les invasions barbares. Vers 1800, ces invasions sont devenues soudainement l'événement décisif par lequel l'Occident se serait engagé dans la modernité : le sang neuf des races du Nord, tout en conservant l'ancien, aurait apporté un art nouveau, nécessairement anti-romain et anticlassique, et dont l'héritage était encore manifeste en Europe. Ce récit fantastique, inséparable de la formation des Etats-nations et de la montée des nationalismes en Europe, se fondait sur le double postulat de l'homogénéité et de la continuité des peuples «étrangers» : il fit bientôt tomber les styles artistiques sous la dépendance du sang et de la race. L'histoire de l'art associa ses objets à des groupes raciaux en s'appuyant sur quelques singularités visibles : tantôt leurs qualités «tactiles» ou «optiques» les dénonçaient comme «latins» ou «germains», tantôt la prédominance des éléments linéaires trahissait une origine méridionale, quand le «pictural» indiquait clairement une provenance germanique ou nordique. Les musées, pour finir, regroupèrent les productions des beaux-arts selon leur provenance géographique et l'appartenance «ethnique» de leurs créateurs. Il serait parfaitement vain de chercher à démontrer que l'histoire de l'art fut une discipline raciste : elle ne l'aura été ni plus ni moins que les autres sciences sociales qui, toutes, furent touchées ou orientées par la pensée raciale visant à classer et hiérarchiser les hommes en fonction de traits somatiques et psychologiques qui leur étaient attribués. Mais, montre Eric Michaud, les liens qu'elle a tissés entre les hommes et leurs objets artistiques ne sont pas encore tranchés : l'opinion la plus commune sur l'art est qu'il incarne au mieux le génie des peuples. Aujourd'hui encore, sur le marché mondialisé, la provenance ethnico-raciale exhibée des oeuvres - «Black», «African American», «Latino» ou «Native American» - donne à ces objets d'échange une plus-value estimable. Ainsi s'expose en permanence une concurrence des «races» qui n'est jamais que la même qui présida aux commencements de l'histoire de l'art.

11/2015

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Critique littéraire

Histoire romaine. Livre XXVIII, Edition bilingue français-latin

Les 142 livres de l'Histoire romaine conduisent le lecteur de l'arrivée d'Énée en Italie jusqu'à la mort de Drusus, frère de Tibère, en 9 avant J.-C. Nous n'en possédons que les livres I-X, XXI-XLV, peu de fragments du reste; des résumés, ou Periochae, très inégales de développement et de précision, nous indiquent ce que contenaient les livres perdus.Le plan général de l'Histoire romaine se présente comme suit:Préface générale; L.I: les origines et la royauté; L.II (avec préambule) - V: Du début de la République à la prise de Rome par les Gaulois; L.VI (avec préface) - XV: Conquête de l'Italie; L.XVI (préface) - XX: Première guerre punique; L. XXI (préface) - XXX: Deuxième guerre punique; L. XXXI (préface) - XL: Jusqu'à la mort de Philippe V de Macédoine; L. XLI (préambule) - XLVII: Jusqu'au triomphe sur Persée (l. XLV) et au règlement des affaires d'Orient; L. XLVIII (préambule) - LII: Troisième guerre punique et guerre d'Achaïe (jusqu'en 146 av. J.-C.); L. LIII - LXX: jusqu'au tribunat de M. Livius Drusus; L. LXXXI-LXXVI: Guerre Sociale; L.LXXVII - XC: Du conflit entre Marius et Sulla jusqu'à la mort de Sulla et à ses suites immédiates; L. XCI - XCVI: Jusqu'à la fin des campagnes menées par Pompée en Espagne; L.XCVII - CIII: De la victoire de Crassus sur les esclaves à la salutation de Pompée comme Magnus; L. CIV (préambule) - CVIII: Jusqu'à la réduction complète de la Gaule par César; L. CIX (préambule) - CXVI: Des débuts de la guerre civile jusqu'au meurtre de César; L. CXVII (préambule) - CXXXIII: De l'arrivée d'Octave à Rome jusqu'à ses triomphes après Actium et la fin des guerres civiles; L. CXXXIV (Préambule) - CXLII: De la salutation de César Octavien comme Augustus jusqu'aux honneurs funèbres accordés à Drusus, mort en Germanie.

07/1997

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Critique littéraire

Histoire romaine. Tome 4 Livre IV, Edition bilingue français-latin

Les 142 livres de l'Histoire romaine conduisent le lecteur de l'arrivée d'Enée en Italie jusqu'à la mort de Drusus, frère de Tibère, en 9 avant J. -C. Nous n'en possédons que les livres I-X, XXI-XLV, peu de fragments du reste ; des résumés, ou Periochae, très inégales de développement et de précision, nous indiquent ce que contenaient les livres perdus. Le plan général de l'Histoire romaine se présente comme suit : Préface générale ; L. I : les origines et la royauté ; L. II (avec préambule) - V : Du début de la République à la prise de Rome par les Gaulois ; L. VI (avec préface) - XV : Conquête de l'Italie ; L. XVI (préface) - XX : Première guerre punique ; L. XXI (préface) - XXX : Deuxième guerre punique ; L. XXXI (préface) - XL : Jusqu'à la mort de Philippe V de Macédoine ; L. XLI (préambule) - XLVII : Jusqu'au triomphe sur Persée (l. XLV) et au règlement des affaires d'Orient ; L. XLVIII (préambule) - LII : Troisième guerre punique et guerre d'Achaïe (jusqu'en 146 av. J. -C.) ; L. LIII - LXX : jusqu'au tribunat de M. Livius Drusus ; L. LXXXI-LXXVI : Guerre Sociale ; L. LXXVII - XC : Du conflit entre Marius et Sulla jusqu'à la mort de Sulla et à ses suites immédiates ; L. XCI - XCVI : Jusqu'à la fin des campagnes menées par Pompée en Espagne ; L. XCVII - CIII : De la victoire de Crassus sur les esclaves à la salutation de Pompée comme Magnus ; L. CIV (préambule) - CVIII : Jusqu'à la réduction complète de la Gaule par César ; L. CIX (préambule) - CXVI : Des débuts de la guerre civile jusqu'au meurtre de César ; L. CXVII (préambule) - CXXXIII : De l'arrivée d'Octave à Rome jusqu'à ses triomphes après Actium et la fin des guerres civiles ; L. CXXXIV (Préambule) - CXLII : De la salutation de César Octavien comme Augustus jusqu'aux honneurs funèbres accordés à Drusus, mort en Germanie.

09/1993

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Histoire ancienne

Visions de l'Occident romain. Hommages à Yann Le Bohec, 2 volumes

Ces deux volumes sont composés de communications dues à des collègues et amis, spécialistes de divers aspects de l'histoire antique, en France et à l'étranger. La préface a été rédigée par le Professeur André Laronde, spécialiste de la Libye et disparu en février 2011. Les contributions concernent essentiellement l'Afrique et l'armée romaine, deux thèmes centraux dans les recherches et l'oeuvre du Professeur Yann Le Bohec, auxquels il faut ajouter la Gaule. Plusieurs articles ont pour thème la religion en Afrique, l'onomastique, les toponymes, mais aussi l'économie ou la numismatique. A propos de l'armée romaine, les auteurs se sont penchés sur les grandes figures historiques que sont César et Alexandre, mais aussi sur les routes, l'armement, les soldats et leur religion, Flavius Josèphe ou la Notitia Dignitatum, sources fondamentales pour notre connaissance de l'armée impériale. La Gaule et la Germanie ne sont pas oubliées non plus. Né à Carthage, Yann Le Bohec a été Assistant puis Maître-assistant à l'Université Paris X-Nanterre (19721985), Docteur ès-lettres (1982), Professeur à l'Université de Grenoble II (1985-1989), Professeur à l'Université Jean Moulin Lyon III (1989-2001). Il a été élu Professeur à l'Université Paris IV-Sorbonne le 1er septembre 2001 et il est professeur émérite. Specialiste reconnu de tous,Yann Le Bohec a publié une vingtaine de livres et plus de cent cinquante articles sur l'Afrique, sur l'armée romaine. mais aussi sur la Gaule. Il a participé à des chantiers de fouilles à Alba, Arlaines, Jublains et Mirebeau. Il a revu et publié les inscriptions des Lingons, vient de terminer le corpus des inscriptions des Eduens. Epigraphiste, il a étudié de nombreux textes et il s'est longtemps occupé de la bibliographie analytique de l'Afrique du Nord. Il a aussi organisé et édité de nombreux colloques et il est à l'origine du Congrès international de Lyon sur l'armée romaine qui a lieu tous les 4 ans.

01/2012

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Celtes

Vercingétorix

Sa vie fut une épopée suffisamment épique pour que ses pairs lui attribuent le titre de " Vercingétorix " alors qu'il avait à peine 20 ans. Pourtant, en dépit de cette célébrité méritée, Vercingétorix reste largement un inconnu. C'est à une lecture croisée de tout ce qui caractérisait la société gauloise du Ier siècle avant J. -C. dans laquelle est né, a grandi et vécu le premier des héros de l'Histoire de France, que nous convie Alain Deyber. Héros d'une cause qui le dépassait, certes il le fut. Mais il fut surtout un aristocrate de premier plan, reflet de son temps, admiré par ses amis, comme son fidèle Lucterios, et même par son plus puissant adversaire, César, qui voyait en lui un chef de grande valeur. On ne peut espérer recevoir plus grand hommage que celui décerné par son ennemi. Homme politique d'une grande finesse, diplomate habile, chef militaire intelligent, reconnu et redouté, il possédait de nombreux talents ... et une grande fortune. Son existence est emblématique d'une époque en pleine effervescence dont les affrontements gigantesques avaient pour enjeu la liberté de la Gaule attaquée au Nord et à l'Est par les Germains, et au Sud par les Romains. Vercingétorix fut finalement battu par César, mais son ascension fulgurante et sa chute vertigineuse révèlent les derniers soubresauts d'une Gaule indépendante dont Alésia signa l'acte de décès. C'est ce Gaulois fascinant qui nous est dévoilé avec ses qualités et défauts dans une enquête quasi policière. Et, cet ouvrage livre, à la fin, l'explication permettant de découvrir la vraie personnalité de Vercingétorix. Docteur d'Etat en histoire de la Sorbonne, Alain Deyber est spécialiste d'histoire militaire. Ancien officier, il a été rédacteur au Service historique de l'Armée de terre et professeur d'histoire militaire aux Ecoles de Saint-Cyr - Coëtquidan. Parmi ses nombreuses publications, Les Gaulois en guerre. Stratégies, tactiques et techniques. Essai d'histoire militaire (IIe - Ier siècles av. J. -C.), Errance, 2009. Préface de Michel Reddé et postface de Laurent Olivier

05/2023

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Histoire de l'art

Trésors du royaume de Lotharingie. L'héritage de Charlemagne

A la mort de Charlemagne, puis de son fils Louis le pieux, l'empire, conformément à la tradition carolingienne, fut partagé entre les trois petits-fils de Charlemagne lors du traité de Verdun en 843 : la Lotharingie, domaine de Lothaire, allant de la Germanie jusqu'à l'Italie en passant par la Meuse, le Rhin et le Rhône, la Francie Orientale et la Francie Occidentale. Le catalogue met en avant l'histoire de ce royaume souvent méconnu ainsi que l'exceptionnelle richesse de l'art carolingien. La Lotharingie, au fil d'évolutions politiques complexes, se trouve en effet avoir couvert des territoires, allant de la mer du Nord à la mer Méditerranée et aujourd'hui intégrés à l'Allemagne, les Pays-Bas, la Belgique, le Luxembourg, la France et l'Italie. Cette géographie mouvante mais cependant ancrée dans le continent européen occidental, est au fondement de la splendeur artistique de la Lotharingie. Héritières directes des inventions des artistes du Palais de Charlemagne, les oeuvres créées à la seconde moitié du IXe et au Xe siècles, reflètent dans le domaine de la création les multiples facettes du territoire, allant du monde germanique à l'Italie, en passant par les vallées de la Meuse, du Rhin et du Rhône. En effet, par les héritages divers, entre l'art septentrional et l'art portant l'héritage de la Méditerranée antique, les oeuvres des artistes de Lotharingie sont, aujourd'hui encore, fascinantes par leur richesse esthétique. Les relations diplomatiques des souverains carolingiens avec l'Empire byzantin trouvent un écho direct dans le geste artistique, par le voyage des artistes, des oeuvres et des matériaux. Tout en abordant les événements les plus importants ayant rythmé l'histoire de la Lotharingie, l'ouvrage s'attachera à en révéler les courants artistiques. Qu'elles soient précieuses ou ordinaires, les oeuvres de Lotharingie sont le miroir de la grande créativité de cette période.

06/2023

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Gaule

La bataille d'Orange. Rome en péril (6 octobre 105 avant J.-C.)

A Orange (Vaucluse), le 6 octobre 105 av. J. -C. , une armée germanoceltique venue des confins de l'Europe attaque deux armées romaines de huit légions, que Rome a dépêchées dans le Bas-Rhône pour lui barrer la route de la Méditerranée. Accablés sous les coups de la cavalerie et de l'infanterie ennemies, les Romains sont anéantis au terme d'une violente bataille dont les pertes s'établissent à 100 000 morts, 20 000 prisonniers et un nombre incalculable de blessés. Leurs camps sont pris d'assaut, détruits et incendiés. Le butin, voué par les vainqueurs aux divinités de la guerre, est mis en pièces et jeté dans des gouffres ou dans des tourbillons du Rhône et ses affluents. Les prisonniers sont torturés, exécutés, puis leurs cadavres jetés dans des fosses. Cette bataille d'anéantissement est l'une des plus grandes défaites qu'ait connues la République romaine. Elle a donné un coup d'arrêt à la conquête de la Gaule méditerranéenne qui, commencée en 121, paraissait pourtant ne pas rencontrer d'obstacles. Rome a été vaincue par des "barbares " supérieurs en nombre et en génie tactique. Elle a largement sous-estimé son ennemi, qui l'avait observée pendant des semaines pour monter sa manoeuvre. L'armée n'a pas été capable d'opposer un front uni à des guerriers confirmés, qui se battaient pour une raison vitale : acquérir des terres où s'installer. Dans un récit vif et documenté, Alain Deyber fait vivre au lecteur l'ambiance qui régnait dans les deux camps, depuis les origines du conflit jusqu'au point d'orgue final. Cet événement, qui aurait pu changer le cours de l'histoire de l'Europe, marque le début d'une guerre entre les Gaulois et les Germains occidentaux ; les premiers déposeront les armes en 21 apr. J. -C. mais les seconds ne le feront jamais ; ils continueront bon an mal an la lutte contre la puissance romaine, jusqu'à sa chute au ve siècle apr. J. -C.

07/2022

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Littérature française

Anatole

Aimer un sourd-muet et " braver le ridicule »  : infirmité, genre et société dans Anatole (1815) de Sophie Gay, un roman à redécouvrir. 72Normal021falsefalsefalseFRX-NONEX-NONE /* Style Definitions */ table. MsoNormalTable {mso-style-name : "Tableau Normal"; mso-tstyle-rowband-size : 0; mso-tstyle-colband-size : 0; mso-style-noshow : yes; mso-style-priority : 99; mso-style-parent : ""; mso-padding-alt : 0cm 5. 4pt 0cm 5. 4pt; mso-para-margin : 0cm; mso-para-margin-bottom : . 0001pt; mso-pagination : widow-orphan; font-size : 10. 0pt; font-family : "Times New Roman", serif;} Sophie Gay (1776-1852), écrivaine, musicienne et salonnière, mère de Delphine de Girardin, est une figure marquante de la littérature féminine entre Lumières et romantisme. Elle s'inscrit dans la tradition du roman d'analyse classique et dans celle des moralistes, mais elle tient compte également du roman de moeurs anglais et français du XVIIIe siècle. Anatole (1815) est son troisième roman  et il reste le plus connu. À Paris, vers la fin de l'Ancien Régime, Anatole et Valentine s'aiment à distance, puisqu'Anatole a une infirmité secrète qui apparemment l'empêche de se marier. Cette infirmité est d'ordre physique (il est sourd-muet), mais elle finit par envahir les sphères du genre, de la sexualité et de la société. Ce texte pose donc les questions de l'obstacle, du secret et de l'exclusion, bien  avant les Olivier de Claire de Duras et de Latouche, Armance de Stendhal ou Aloys de Custine. Un aspect particulièrement intéressant du roman tient à sa mise en place d'un couple défiant les normes sociales, et à la réflexion qu'il implique sur les rapports du masculin et du féminin dans la France révolutionnée. Notre texte de base est la seconde édition revue et corrigée du roman (Paris, Tardieu, 1822), qui est rare et n'a jamais été reprise dans les réimpressions suivantes. Le dossier comprend une analyse détaillée du roman dans une introduction divisée en sections thématiques, une note sur l'établissement du texte, des repères biographiques et bibliographiques, des notes et un relevé des variantes.

11/2022

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Littérature française

Coeur-Volant

Jeune garçon en rupture, braque et raffiné, le narrateur de Coeur-Volant a abandonné ses études. Il a vingt ans et découvre Paris dans la première année du règne de Mitterrand. Il rêve d'une vie nouvelle et d'un devenir d'écrivain. Il s'est épris d'une belle Parisienne du quartier Saint-Germain. Natacha a vingt ans comme lui et devient son initiatrice dans la découverte de l'amour et des rues. Il loge sur les ChampsElysées, dans une chambre de bonne que lui prête Luynes, un vieil excentrique à particule, amateur de femmes, pilote du Mans avant-guerre et ancien ami de Sacha Guitry. Manutentionnaire dans les sous-sols d'une boutique de luxe, il préfère se prolétariser plutôt qu'entrer dans le rang. Ce n'est pas un nouveau Rastignac soucieux d'intégrer le monde bourgeois, c'est un enfant du peuple obsédé par l'élégance et le raffinement - qu'il s'agisse des femmes, de la langue française ou même des flacons de parfum qu'il manipule chaque matin. Le narrateur a vite perçu que l'inspiration lui vient des mots et du corps de Natacha. Mais elle a peur parfois de son caractère ombrageux. Elle le quitte soudain. Perdu dans l'hiver parisien, aidé par le vieux Luynes, il va essayer de la reconquérir alors que sur Paris pèsent les menaces d'attentat du terroriste Carlos et des activistes d'Action Directe. Après Chant furieux, invention d'une langue nouvelle et roman épique sur les héros des cités, Coeur-Volant s'impose comme une oeuvre lyrique, délicate et troublante. L'auteur poursuit le travail poétique qui caractérise son oeuvre et, comme s'il s'agissait d'un flacon luxueux, il traite la langue comme un parfum de femme. Avec Coeur-Volant, la note subtile de l'amour courtois et l'arôme violent du Paris moderne s'assemblent dans un même bouquet.

01/2016

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Histoire de France

Louis de Bourbon Condé, comte de Clermont. Un prince anticonformiste au siècle des lumières 1709-1771

Jamais ouvrage littéraire ne rendit hommage avec autant de fidélité à Louis de Bourbon-Condé, un homme exceptionnel d'honnêteté, de lucidité, de moralité et d'exemplarité. Louis de Bourbon-Condé, Franc-Maçon, fut, d'un certain point de vue, plus lumineux que le roi soleil. Il s'opposa à la politique de son cousin Louis XV, lui aussi Franc-Maçon, initié à la Loge des " Petits Appartements " à Versailles. Petit-fils de Louis XIV, Louis de Bourbon-Condé, prince du Sang et comte de Clermont (1709-1771) mena une existence pour le moins singulière : tonsuré à neuf ans, pour être consacré à l'Eglise, il reçut le bénéfice de plusieurs abbayes, dont Saint-Germain-des-Prés, à Paris, mais appelé par un désir de gloire, n'en devint pas moins maréchal de camp des armées du Roi, ce qui le fit barouder sur les champs de bataille de la Guerre de Sept Ans. Homme d'esprit à la bonhomie proverbiale, ami de Voltaire, qui l'a surnommé le prince de raison, fondateur de la Société des Arts, dans son hôtel du Petit Luxembourg, créateur d'un théâtre dans son château de Berny, à Fresnes, où il entretint une troupe d'acteurs et de musiciens, il fut encore un opposant à la politique de son cousin Louis XV, dont il avait été pourtant, enfant, le compagnon de jeux. Personnage pour le moins atypique, ce grand amateur de femmes, les danseuses en particulier, exerça, enfin, trois décennies durant, la charge de Grand Maître de la Grande Loge de France à une époque où l'Art Royal se développait avec fulgurante au pays des lys. Tout ceci vaut sans doute à ce grand seigneur aussi éclairé qu'anticonformiste, souvent cité mais peu connu, de tenir toute sa place dans le Panthéon des Lumières et celui du temps de la douceur de vivre, ce que montre cette biographie inspirée, écrite à partir d'archives le plus souvent inédites.

10/2019

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Sports

Comme ses pieds

C'est l'histoire d'un gamin du Havre, originaire du quartier de Caucriauville, prodige du ballon qui devient apprenti footballeur pour le club de sa ville. C'est l'histoire d'un adolescent, élève joueur du Havre Athletic Club, qui devient une célébrité locale et un espoir du football français. C'est l'histoire d'un jeune homme qui passe son service militaire, se marie, et qui d'un jeu fait son métier et découvre la loi du marché, transféré du Havre à Lyon. C'est l'histoire d'un cadre d'une PME sportive, qui apprend les règles du capitalisme, de la gestion d'une carrière et du vestiaire en même temps qu'il fonde une famille. C'est l'histoire d'un joueur devenu une valeur marchande parmi d'autres, loué à Bordeaux, vendu au Milan AC, dont la valeur varie en fonction des matchs, des exploits et des échecs. C'est l'histoire d'une grande gueule désormais salarié d'un club tenu par Silvio Berlusconi, magnat de la télévision et homme politique, qui interdit les journaux de gauche dans le vestiaire et réduit au silence toute revendication. C'est l'histoire d'un homme de couleur qui se confronte chaque jour au racisme dans les stades mais aussi à la découverte à travers ses coéquipiers d'autres cultures, d'autres langues, d'autres coutumes, un club comme un précipité du monde. C'est l'histoire d'un fils de l'immigration devenu joueur de l'équipe de France, et remplaçant pendant la Coupe du monde 2006, victime collatérale du retour des cadres de 1998 et cinéaste par défaut de cette aventure. C'est l'histoire d'un jeune retraité, viré du Paris-Saint-Germain, chômeur riche qui pointe à Pôle Emploi. C'est l'histoire d'un mec qui aime raconter des histoires et qui s'attaque pour la première fois à la sienne dans une autobiographie inspirée et sans concessions, pour " en finir avec Vikash Dhorasoo ",

11/2017

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Beaux arts

Nicolas de Staël. Lettres et dessins

La publication en 1968 du catalogue raisonné de la totalité des peintures de Nicolas de Staël par Jacques Dubourg et Françoise de Staël accompagné de ses lettres présentées par Germain Viatte provoqua un effet de choc d’autant plus considérable que la complexité de l’itinéraire de l’artiste qu’elle révélait, treize ans après son suicide, était aussi atypique qu’à contre-courant. Staël apportait superbement la preuve de la vitalité de la peinture, de l’immensité du champ des renouvellements qui s’offraient à elle quand les augures affirmaient programmée sa mort et ne juraient que par le conceptuel, la table rase installée, l’objet. Au surplus, comme l’écrivit André Chastel, les lettres « c’est Staël à l’état pur […] dans ses conflits, ses professions de foi, ses violences, ses hésitations et ce qu’on eût nommé à la Renaissance, sa terribilità ». Impossible de s’arranger avec un homme pareillement identifié à sa peinture, surtout que celle-ci avait déjà pris un envol qui ne s’arrêtera plus. Trente années plus tard, la publication d’un nouvel inventaire de l’œuvre peint et de la correspondance contribue à préciser encore les éclairages apportés par la publication de 1968, dans une situation où Staël a pris sa place parmi les grands peintres du siècle, où il continue d’être aussi dérangeant au regard de ceux qui croient incarner le contemporain. Simplement, pour entrer dans ses lettres, l’écart s’est agrandi avec cette décennie de l’après-deuxième guerre mondiale où, dans la France violentée et ruinée, coupée du monde pendant cinq années, la peinture se rattrapa dans un bouillonnement d’initiatives, d’inventions, de débats tranchés et tranchants, cruels parce qu’ils touchaient au vif, mais qui restent d’une fraîcheur passionnée sans égale. Ce petit livre présente des extraits choisis de la correspondance de Nicolas de Staël, illustrés de dessins non encore publiés.

10/2011

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Histoire de France

Le Prince Victor Napoléon

En 1879, le Prince impérial, parti combattre les Zoulous aux côtés des Anglais, était tué. Cette mort aurait dû faire de Jérôme Napoléon, dit " Plon-Plon ", seul cousin germain de Napoléon III, le prétendant bonapartiste au trône. Or le prince notifiait dans un codicille de son testament : " Les devoirs de notre Maison envers notre pays ne s'éteignent pas avec ma vie ; moi mort, la tâche de continuer l'œuvre de Napoléon Ier et de Napoléon III incombe au fils aîné du prince Napoléon. " Malgré quelques tentatives d'accommodement, cette décision provoqua une rupture irrémédiable entre un père n'acceptant pas d'être privé de son destin politique et un fils finalement disposé à assumer le sien. Propulsé à la tête des bonapartistes alors qu'il n'avait pas dix-huit ans, il allait occuper cette position pendant près de cinquante, jusqu'à sa mort en 1926. En dépit de sa longévité, le prince Victor Napoléon est pourtant resté méconnu d'une part de ses contemporains et surtout des générations suivantes. La cause bonapartiste n'ayant cessé de décliner au XXe siècle, on peut se demander si le manque de popularité de son chef en a été la conséquence ou la cause... Pour la première fois, Laetitia de Witt, bénéficiant d'un accès privilégié à de volumineuses archives inédites, essentiellement familiales, dresse un fin portrait politique et psychologique de cet héritier d'une autre époque, témoin, depuis son exil bruxellois, de la mutation subie par la France depuis la chute du Second Empire jusqu'à l'aube des Années folles, en passant par les grandes heures de la Troisième République. Elle explique comment son incapacité à agir sur le présent a poussé le prétendant à vivre dans un monde exaltant la grandeur de la dynastie et à se consacrer notamment à la constitution d'une exceptionnelle collection d'œuvres d'art. Ce prince fut bien un Napoléon avant tout.

04/2007

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Critique littéraire

Des monuments historiques et littéraires vus par un journaliste du XIXe siècle

Félix Pyat fait partie de la génération politique et littéraire qui, issue de la Révolution de Juillet 1830, renversa Charles X, le dernier roi de "droit divin" ayant été sacré à Reims. Après des études à Bourges, il participe aux barricades des Ecoles du Quartier Latin à Paris. Il a vingt ans ! Ses parents voulaient qu'il embrasse une carrière d'avocat, mais, passionné de théâtre avec la vogue du mélodrame sur le Boulevard dit "du Crime", il écrit ses premières pièces tout en se consacrant au journalisme. Il publie plusieurs articles sur des sujets divers et variés touchant aux arts et à la politique. Ainsi, il se fait remarquer par une série de quatre feuilletons rédigés pour le journal La Presse en 1836 : il traite des châteaux royaux tels ceux de Versailles, Fontainebleau, Saint-Germain-en-Laye et Vincennes, choisis parmi les symboles renommés, à savoir les monuments historiques de la monarchie absolue d'avant 1789. A cet égard, le règne de Louis XIV et le château de Versailles sont les incarnations typiques de l'Ancien Régime mis en cause par une jeunesse peinte avec ses bousingots (chapeaux étudiants) sur le célèbre tableau allégorique d'Eugène Delacroix : La Liberté guidant le peuple. En février 1848, Pyat participe à l'instauration de la République. Il n'a pas encore quarante ans ! Mais, après une proscription de 30 ans, due à ses engagements politiques (en particulier sa lutte lors du siège de la capitale et sa participation à la Commune de Paris en 1871), Pyat renoue avec le souvenir d'anciennes connaissances, devenues, au fil du temps, des monuments littéraires. Il fait alors publier, en 1888, des souvenirs sur Eugène Sue et George Sand qui apportent des ultimes éclairages sur son panthéon personnel et le 19e siècle. Surnommé le "Vétéran de la Démocratie" en raison de son dévouement à la cause républicaine, Pyat est élu à Marseille contre le général Boulanger, en 1888, et siège à la Chambre des Députés jusqu'à sa mort dans sa maison de Saint-Gratien.

02/2016

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Littérature française

Oeuvres complètes, tome 14. Chroniques, critique, variétés

Boris Vian (1920-1959) passa comme un météore au milieu de notre siècle, laissant une trace éblouissante, énigmatique et inspiratrice. Dressé dans sa jeunesse insolente et éternelle, chantre des délires et des merveilles, alchimiste fécond du langage et des formes, messager audacieux de l'imaginaire, il nous offre des milliers de pages (roman, poésie, théâtre, critique, etc...) inspirées par la poésie des extrêmes et témoignant d'une volonté farouche de créer et de partager. Cette oeuvre énorme, méconnue ou mal jugée du vivant de l'auteur, mais consacrée désormais par la gloire populaire, la voici pour la première fois rassemblée en quinze volumes, en un ordre à la fois générique et chronologique, avec un texte plus fidèle à l'écriture originelle. Cette collection, hommage éclatant à un écrivain majeur, propose aux lecteurs d'entrer dans le XXIe siècle avec des rires et des larmes, la conscience d'une apocalypse intime démentie par l'opiniâtre joie de vivre. Chroniques, critique, variétés Voici tous les écrits de Boris Vian qui scrute à la loupe son époque, en s'intéressant à tout, et soucieux de nous faire partager ses vues avec son habituelle alacrité. Plusieurs de ses domaines de prédilection ont déjà un pied dans le futur, comme la science-fiction, le jazz et la BD, et l'on mesurera ici non seulement l'étendue de ses connaissances, mais aussi l'étonnante lucidité qu'il portait sur des genres alors non canoniques. Côtoyant quelques grands de ce monde, il se fait tour à tour chroniqueur, essayiste, critique, conférencier, pataphysicien, et même pédagogue. Parfaitement à l'aise dans le texte court et incisif, Vian apparaît comme le pamphlétaire par excellence des années 40 et 50 ; généreux, drôles, perspicaces, mais aussi mordants, acerbes et parfois sans appel, ces écrits tracent le portrait d'un humaniste méconnu. Gilbert Pestureau Marc Lapprand Manuel de Saint-Germain-des-Prés Chroniques du menteur Conférences Pataphysique Critique Science-fiction Traité du civisme

10/2020

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Romans historiques

Louis de Frontenac, comte de Palluau Tome 1 : "Au bout... la Nouvelle-France"

Au bout... la Nouvelle-France Dernier descendant d'une vieille famille de l'aristocratie française, Louis de Frontenac est né au château royal de Saint-Germain-en-Laye et son parrain n'est autre que le roi Louis XIII lui-même. Il vécut une partie de sa vie au château de Palluau, demeure des Frontenac au XVIIe siècle dont il devint le comte à l'âge de 12 ans. Entré très tôt dans l'armée, il participe aux guerres de la fin du règne de Louis XIII (puis à celles du début de règne de Louis XIV). Son courage sans limite et son sens aigu de l'art militaire lui valent de gravir rapidement la hiérarchie. Il se distingue au- près des personnages historiques de son époque, et côtoie entre autres d'Artagnan, Cyrano de Bergerac et le comte de Tréville. Insatiable coureur de jupons, il fait cependant un mariage d'amour avec Anne de la Grange Trianon, fréquente les salons parisiens à la mode ; grand érudit, il s'intègre dans le milieu savant de l'académie des Sciences. Plus ou moins écarté de la cour, Louis XIV le nomme gouverneur général de la Nouvelle-France (vice-roi du Canada) à cinquante ans. Ainsi débute l'histoire véridique et haletante de Louis de Frontenac, comte de Palluau, dans ce premier tome dont on attend avec impatience la suite dans le second à paraître, intitulé "Vice-roi en Nouvelle-France" qui présage déjà d'autres aventures tout aussi passionnantes pour cet homme hors du commun. Ce livre s'inscrit dans le Cycle de Palluau, collection écrite par Jean-Roger Morvan, actuel propriétaire du château, qui a pour ambition d'en retracer l'histoire de 1073 jusqu'au XIXe siècle, au travers des personnalités fortes qui l'ont construit et successive- ment habité. Passionné d'histoire et de littérature, Jean-Roger Morvan a troqué son costume d'industriel de l'oléochimie pour celui de romancier à la plume aiguisée comme une rapière de mousquetaire dont il use avec une dextérité avérée.

10/2020

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Décoration

Un rebelle place Vendôme

Rien ne prédestinait un enfant d’une famille modeste de la banlieue d’Asnières à l’aube des Trente Glorieuses, à devenir l’homme qui, au tournant du siècle, démocratiserait la joaillerie de luxe et révolutionnerait la Place la plus chic de Paris, avec pour mot d’ordre le luxe pour toutes et l’ouverture, un jour prochain, d’une station de métro nommée Vendôme. Alain Nemarq, patron de Mauboussin, artiste et joaillier, s’est fait par les femmes. Ce timide qui se croyait sans qualité et ne s’aimait guère, leur doit l’essentiel. Ce livre qu’il leur dédie paie à son tour, après son métier-passion de joaillier, sa dette à tous les dons, les leçons qu’il reçut d’elles, dans la vie comme dans l’histoire. De multiples portraits, des femmes admirables et simples de sa famille, des égéries qui lui ont appris la joaillerie aux Grandes dames des Lettres et des Arts comme aux héroïnes de légende, qui constituent son panthéon, font de ce livre à la première personne, loin de tout égotisme, un bréviaire amoureux dans la Cité des Femmes. Alain Nemarq, non moins que joaillier rebelle et inspiré, est un homme de conviction et de combat. Sa vie de professeur à HEC puis commis aux aggiornamento industriels des années de crise ont fait de ce militant du bonheur et de l’égalité pour tous un homme qui n’aura cessé de se battre en actes contre tous les Establishments. On trouvera dans ces pages authentiques et sincères qui nous emmènent d’Asnières en1950 à Saint-Germain des Près ou à New York, dans une usine textile du Nord et au cimetière de Pantin où reposent les siens, le récit sans complaisance et au parfum très littéraire d’un ami actuel du genre humain.   À commencer, encore une fois, par l’Autre moitié du monde : les femmes.    

10/2011

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Architecture

Monumental Semestriel 1, juin 2021 : Chantiers/Actualités. Trois icônes de l'art roman : Vézelay, Saint-Gilles-du-Gard et Angers

Cette livraison de Monumental révèle encore la richesse et la diversité de notre patrimoine, à travers plusieurs opérations majeures, récemment achevées. Un dossier est ainsi consacré à trois icônes de l'art roman : la basilique de Vézelay, l'abbatiale de Saint-Gilles-du-Gard et la cathédrale d'Angers. Les campagnes de restauration menées sur leurs portails se caractérisent par une démarche pluridisciplinaire exemplaire, soutenue pour chacune par un comité scientifique et mise en oeuvre grâce à l'excellence des praticiens, notamment d'un même atelier de sculpture. Deux édifices parisiens de premier plan viennent d'être ouverts au public, l'Hôtel de la Marine et la Bourse de Commerce. Au-delà du caractère spectaculaire de ces travaux, largement médiatisés, Monumental révèle la complexité des interventions en matière de conservation/restauration. Chef-d'oeuvre de l'architecture néoclassique, l'ancien Garde-Meuble de la Couronne a fait l'objet d'un projet ambitieux, visant notamment à la réouverture des appartements de l'Intendant, au plus proche de leur disposition à la Révolution française. La reconversion de la Bourse de commerce, vaste chantier réalisé grâce à l'association de trois équipes réunies autour du maître japonais Tadao Ando, permet d'accueillir la collection d'art contemporain de François Pinault. L'actualité nous mène aussi au château de Villers-Cotterêts, future Cité internationale de la langue française, à l'église Saint-Germain-des-Prés à Paris, aux cathédrales de Nantes et de Metz, dans plusieurs édifices au décor mural redécouvert, et, enfin, à Beyrouth, où se pose la question de la difficile reconstruction d'une ville encore secouée par l'explosion de 2020. Dans le dossier scientifique et technique, la parole est donnée aux chercheurs du Laboratoire de recherche des monuments historiques, qui oeuvrent sur le chantier de Notre-Dame de Paris depuis l'incendie de 2019. Le bilan de l'avancement des travaux est désormais inscrit au sommaire de chaque semestriel.

09/2021

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Poésie

Les Illuminations

Les Illuminations sont le titre d'un recueil de poèmes en prose ou en vers libres composés par Arthur Rimbaud entre 1872 et 1875, et publié partiellement en 1886 puis, dans son intégralité, à titre posthume, en 1895. Ce texte demeura entre les mains de Charles de Sivry avant d'être publié. Le titre Les Illuminations évoque un rapprochement significatif et ambitieux, de la part de Rimbaud, avec d'autres fameux recueils antérieurs, représentatifs de la modernité poétique du xixe siècle et du romantisme : les Méditations poétiques (1820) d'Alphonse de Lamartine et Les Contemplations (1856) de Victor Hugo. Nul ne sait avec certitude quelle est la date exacte de composition de ces poèmes en prose finalement baptisés Illuminations : ont-ils été écrits avant, après, ou pendant Une saison en enfer ? L'ordre des cinquante-quatre poèmes en désordre n'est pas plus précis que la chronologie. Quelques-uns de ces textes ayant été recopiés par Germain Nouveau, la question de la transcription ou peut-être la coécriture de quelques "illuminations" se pose également. Enfin, le titre supposé du "recueil" , si recueil il y a eu, demeure une énigme, puisque le mot "illuminations" n'est jamais apparu sous la plume de Rimbaud ; il ne fut suggéré que par Verlaine. On a longtemps cru que les poèmes en prose composant ce recueil avaient été écrits avant Une saison en enfer. Cette idée a été renforcée par le témoignage d'Isabelle Rimbaud qui voulait faire passer Une saison en enfer pour le testament littéraire d'un frère répudiant ses égarements de poète. Ainsi l'oeuvre se terminait sur Adieu, le dernier "chapitre" du livre. Mais depuis 1949 et la publication de l'ouvrage d'Henry de Bouillane de Lacoste (Rimbaud et le problème des Illuminations, au Mercure de France), il est établi que les copies des poèmes en prose contenus dans Les Illuminations sont postérieures à la Saison.

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Biographies

Roger Blin. Une dette d'amour

Dans Le Corbeau de Henri-Georges Clouzot, on découvre le jeune acteur Roger Blin, allongé dans un lit d'hôpital, prêt à mourir. On le retrouve hospitalisé dans le livre d'Hermine Karagheuz, et de nouveau mourant. Entretemps, il aura monté les textes de Samuel Beckett et Jean Genet, enregistré Pour en finir avec le jugement de Dieu avec Antonin Artaud et Maria Casarès, et rencontré Hermine, jeune voleuse de Saint-Germain-des-Prés, vendeuse de petits poèmes écrits sur des bouts de papier avec des fautes d'orthographe, qui bientôt deviendra comédienne. C'est de cette vie qu'il est question ici, des engagements artistiques, politiques et amicaux d'un homme bègue, vus par une femme dyslexique. La traversée d'une époque, de la rive gauche en ruines à la décentralisation, en passant par mai 68, avec l'art pour boussole. Ce qui est très beau dans ce livre, et qui le distingue d'une simple biographie, c'est que la mort de Roger Blin est décrite avec autant de détails et de précisions que sa vie, et l'une comme l'autre sont admirables. C'est l'hypothèse d'Hermine Karagheuz : on meurt comme on a vécu, d'un même feu sacré. Le récit est vif, épuré, vibrant, on traverse toutes les époques très rapidement, on les enjambe, on court, on n'esquive rien pourtant. Quelque chose de ce passé nous emporte, comme il a emporté Roger Blin, et Hermine Karagheuz après lui, qui note les répliques comme s'il s'agissait d'une pièce - la dernière sera : "je n'ai pas faim, merci" . Si être artiste est avant tout une façon d'être au monde, il s'agit aussi de le quitter : l'art est partout, jusqu'au bout. De le donner peut-être, de le transmettre : ainsi ce livre, que Roger a offert à Hermine en lui montrant comment il a vécu et comment il est mort, et que Hermine rend à Roger en l'écrivant vraiment.

06/2021

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Théologie

Le baptême, sacrement de la foi

Dans une France déchristianisée, de nombreux prêtres et laïcs s'interrogent sur notre pastorale du baptême des petits enfants. Malgré les préparations mises en place, est-il toujours légitime de célébrer le sacrement de la foi quand il est demandé sans motif de foi apparent ? Comment s'assurer que la vérité du sacrement du baptême sera respectée, comme le demande l'Eglise ? Ce questionnement n'est pas nouveau. Dès les années cinquante, il a été l'occasion de vifs débats théologiques et pastoraux dans le clergé français. Sans doute n'était-il pas propre à notre pays, pour que le concile Vatican II ait demandé la révision du rite du baptême des petits enfants afin qu'il soit adapté "à la situation réelle des tout-petits" et que l'on mette en évidence "le rôle des parents et des parrains et marraines, ainsi que leurs devoirs" (Sacrosanctum Concilium, 67). Suivant ces directives, le nouveau Rituel du baptême des petits enfants demanda en outre que les parents, parrains et marraines s'engagent personnellement dans la renonciation au mal et la profession de foi, non plus au nom de l'enfant comme auparavant, mais en leur nom propre. Pourquoi un tel changement et qu'implique-t-il ? Après avoir parcouru la tradition, la genèse et la structure de ce nouveau rituel, traité des raisons historiques et théologiques qui ont conduit à l'évolution de la lex orandi, et présenté les grands axes de la pastorale du baptême des petits enfants en France après Vatican II, nous nous efforçons de répondre à cette question et de mettre en lumière ce que nous révèle la liturgie du discernement à adopter dans l'accompagnement des parents qui demandent le baptême de leur enfant. Philippe Hebert, prêtre du diocèse de Rennes, est délégué diocésain au service de la pastorale liturgique et sacramentelle. Curé de la paroisse Saint-Germain, il est également formateur au séminaire Saint-Yves de Rennes où il enseigne la liturgie.

10/2021

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Romans policiers

La disparue du Mont des Princes

France, Haute-Savoie, 1989 : Un serial-killer défraie la chronique en tuant 9 jeunes filles à dates fixes. Le traumatisme dans la population est tel que toute l'activité économique est arrêtée. La psychose s'installe à Seyssel. La police fait appel à Thomas de Renéville, un profileur de génie, pour cerner la personnalité de ce diabolique assassin. Malheureusement, il reste incapable d'arrêter ce maniaque qui sème la mort et l'épouvante. Pourtant le profileur désigne 4 suspects qui sont vite mis sur la sellette par la police, mais rien de déterminant ne permet de les inculper. Un soir de juin, par un heureux coup du sort, un incendie permet de mettre aux activités macabres de celui que tout le monde a appelé : "Le tueur du Printemps". Mais sa 10ème victime, Céline Boclet, meurt dans le brasier. De nos jours, 2015 : 3 personnes, dont une habitant Franclens, sont assassinées par un personnage sorti tout droit d'une BD : GUINEA-PIG ! Qui se cache derrière ? Point comme entre les victimes : similitudes exactes dans le mode opératoire. La police est perplexe. A Genève, un poivrot notoire est assassiné après avoir raconté à la cantonade qu'il avait des révélations fracassantes à faire sur "Le tueur du Printemps". Pourquoi 30 ans plus tard ? Qui aurait peur d'un ivrogne au point de l'abattre ? Francis Magenta, le patron de "Mondial Protection", se demande ce que tout cela peut bien cacher, d'autant plus que d'anciens amis, membres de l'Intérieur, semblent préoccupés par cette situation. Quel lien peut-il y avoir entre une affaire classée depuis 30 ans, cette série de crimes odieux, a priori, sans mobile, et le cambriolage de sa maison de campagne de St Germain-sur-Rhône ? Pourquoi tant de gens s'intéressent-ils soudain à cette affaire ? Pourquoi Thomas de Renéville quitte les Etats-Unis pour venir s'installer à Seyssel ? Aidé de son inséparable ami, Stanislas "Stan" Jourdan, Magenta va peut-être découvrir une effroayble manipulation d'Etat, mais désormais... terriblement mortelle !

09/2023

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Littérature française

Mémoires de Sophie. Suivi de Amélie et Pauline, Romans d'émigration (1789-1800)

Claire de Kersaint, duchesse de Duras (1777-1828), a connu une grande célébrité de son vivant. Amie de Chateaubriand qui la nommait sa "soeur", elle a tenu, sous la Restauration, le plus important salon de Paris, y réunissant, sur fond de faubourg Saint-Germain, des savants (Cuvier, Humboldt, l'astronome Arago), des écrivains et des hommes politiques (Chateaubriand, Talleyrand, Lamartine, Benjamin Constant). Si madame de Duras, au cœur d'un contexte politiquement agité, a laissé le souvenir d'une grande dame supérieure à l'esprit de parti, elle doit également demeurer comme écrivain majeur. Ses romans lui ont valu une renommée européenne. Ourika et Edouard, publiés en 1824 et 1825, ont connu un immense succès. Son troisième ouvrage, Olivier ou le Secret, a fait scandale avant même de paraître. Abordant le sujet délicat de l'impuissance, il a suscité une intense curiosité, de Stendhal notamment qui y trouva le sujet d'Armance. On a réuni ici sous le titre Romans d'émigration, deux textes inédits : Mémoires de Sophie et Amélie et Pauline, rédigés en 1823 et 1824, et conservés dans des archives privées jusqu'à nos jours. Après la mort dramatique de son père, guillotiné en 1793 pour avoir refusé de voter la mort du Roi, Claire de Duras et les siens doivent quitter la France. L'exil constitua pour elle une tragédie, mais ce fut également une source d'inspiration féconde. Témoignages historiques de première main, ces Mémoires de Sophie sont une interrogation romanesque de l'émigration. Celle-ci fut-elle une erreur, une expiation, une faute ? Comment vivre ce bouleversement produit par la Révolution française et peut-on survivre dans un monde radicalement transformé ? Telles sont quelques-unes des questions posées dans ces romans écrits dans une langue qui tient sa perfection du classicisme et sa trame intime d'un sentiment prématurément romantique : Claire de Duras réunissait, selon Chateaubriand, "la force de la pensée de madame de Staël à la grâce du talent de madame de Lafayette". "Merveilleux compromis" ajoute Sainte-Beuve dans ses Portraits de femmes.

11/2011

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Littérature française

La dernière femme de sa vie

Leur rencontre n’a l’air de rien. Printemps 2000. Place Saint-Germain-des-Prés, on célèbre par une plaque les amours contingentes de Sartre et Beauvoir. Sont présents quelques philosophes, des écrivains, une poignée de féministes et l’immense André Markhem. Entre lui et Alma, le premier échange est bref. Il lui laisse un numéro. Elle oublie ou croit oublier, peu importe. Il suffira de quelques semaines et d’un message sur un répondeur pour que l’histoire prenne tout son sens. Neuf ans, ce n’est pas rien.Alma aurait pu être la dernière femme de la vie d’André, lui qui a traversé un presque siècle, l’a animé, serré au plus près, lui qui a aimé et séduit, beaucoup, et aborde de toute sa puissance la fin de son existence. Il aurait pu mourir et ne penser qu’à elle, car ils se sont aimés, avec passion, avec violence, en se vénérant l’un l’autre au point d’espérer échanger les corps. Alma aurait pu posséder André à tous les âges, remonter le temps et lui appartenir aux commencements. « Je ne vous retrouverai jamais. – Pas facilement. – Jamais. – Pourquoi ai-je envie de me tirer une balle dans la tête ? – Parce que nous avons tous les deux le goût de l’absolu. » Chaque fragment de leur histoire est contaminé par une quête partagée de l’absolu. Les repas sont des festins, le banal échange une joute verbale et le sexe se joue sans interruption. Est-ce la mort qu’ils tentent en vain de tromper ?Neuf ans ont passé. André a publié ses mémoires et Alma partage son temps entre écriture et réalisation. Elle a divorcé, fait l’amour avec d’autres hommes, des femmes aussi. Elle cohabite depuis peu avec ce qu’elle nomme « un crabe », et qui lui pince la poitrine. Elle a reçu une lettre d’André, le 24 octobre 2009. Une lettre définitive.

01/2011

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Art du XXe siècle

Vertige du voir. Leonardo Cremonini & Marc Le Bot

Ce n'est sans doute pas un hasard si la peinture de Leonardo Cremonini a suscité la réflexion de tant de penseurs parmi ses contemporains. Sans sacrifier le métier sensible du peintre au travail conceptuel, cherchant bien plutôt à faire entrer l'un et l'autre en tension, elle se veut en effet "? un espace habité par une pensée d'homme ? ", "? un jardin habité par l'homme, où la nature n'aurait rien perdu de sa vitalité? ". A quel degré d'élaboration cette pensée a pu se porter chez le peintre, quelle ouverture au doute et au dialogue elle exigeait pourtant, le lecteur le vérifiera à chaque page de ce volume à deux voix. Qu'on ne s'imagine pas que Marc Le Bot y joue uniquement le rôle d'un questionneur habile, d'un interlocuteur privilégié, d'un heureux adjuvant. Dans ce ce recueil qui lui donne le premier et le dernier mot (trois textes sont de sa seule plume, les trois autres étant des dialogues écrits), l'écrivain trace d'emblée une piste qui semble reconduire le peintre lui-même au coeur de sa propre peinture de Cremonini. Il convoque des images, des concepts que celui-ci reprend, ajuste, approfondit avant de les lui rendre puis de se les voir rendus, et ainsi de suite, en un échange fusionnel qui confine à l'incandescence dans "? Les Parenthèses du regard ? ", texte d'abord publié en volume en 1979. La règle et le jeu, l'apollinien et le dionysiaque, la rigueur et le désir, le labyrinthe et le Minotaure... autant d'éléments dialectiques qui émergent du dialogue pour offrir au lecteur non pas une clef de lecture, mais un moyen de faire "? jouer ? " à son tour ces tableaux que le peintre voulait "? un espace de contradiction et de conflit ? ", "? un risque à courir ? ". Enrichi de nombreuses illustrations, le livre s'ouvre une préface signée Germain Viatte, qui met en perspective l'évolution et la réception critique du travail de Cremonini.

04/2024

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Lettres classiques

Les illuminations

Les Illuminations sont le titre d'un recueil de poèmes en prose ou en vers libres composés par Arthur Rimbaud entre 1872 et 1875, et publié partiellement en 1886 puis, dans son intégralité, à titre posthume, en 1895. Ce texte demeura entre les mains de Charles de Sivry avant d'être publié. Le titre Les Illuminations évoque un rapprochement significatif et ambitieux, de la part de Rimbaud, avec d'autres fameux recueils antérieurs, représentatifs de la modernité poétique du xixe siècle et du romantisme : les Méditations poétiques (1820) d'Alphonse de Lamartine et Les Contemplations (1856) de Victor Hugo. Nul ne sait avec certitude quelle est la date exacte de composition de ces poèmes en prose finalement baptisés Illuminations : ont-ils été écrits avant, après, ou pendant Une saison en enfer ? L'ordre des cinquante-quatre poèmes en désordre n'est pas plus précis que la chronologie. Quelques-uns de ces textes ayant été recopiés par Germain Nouveau, la question de la transcription ou peut-être la coécriture de quelques "illuminations" se pose également. Enfin, le titre supposé du "recueil" , si recueil il y a eu, demeure une énigme, puisque le mot "illuminations" n'est jamais apparu sous la plume de Rimbaud ; il ne fut suggéré que par Verlaine. On a longtemps cru que les poèmes en prose composant ce recueil avaient été écrits avant Une saison en enfer. Cette idée a été renforcée par le témoignage d'Isabelle Rimbaud qui voulait faire passer Une saison en enfer pour le testament littéraire d'un frère répudiant ses égarements de poète. Ainsi l'oeuvre se terminait sur Adieu, le dernier "chapitre" du livre. Mais depuis 1949 et la publication de l'ouvrage d'Henry de Bouillane de Lacoste (Rimbaud et le problème des Illuminations, au Mercure de France), il est établi que les copies des poèmes en prose contenus dans Les Illuminations sont postérieures à la Saison.

03/2024

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Cinéma

Un demi-siècle, ici, dans la culture. Tome 3

Ici : autant l'avouer, il va s'agir de Lyon, la ville, et aussi de la région qui l'entoure (Rhône-Alpes : seuls des technocrates franciliens pouvaient accoucher d'un pareil vocable), de Grenoble à Saint Etienne, de Valence à Mâcon, de Roanne à Genève. Culture, au plus large sens, non seulement le théâtre, la musique, la peinture - les œuvres et leurs créateurs - mais mille choses encore qui ont à voir avec ce qui fait l'intérêt de la vie. On peut suivre les chapitres : ils regroupent, par thèmes, plusieurs sujets ; on peut aussi zigzaguer, zapper, picorer au gré de sa propre flânerie. Et même, regarder des photographies ! Un demi-siècle, puisque l'auteur, à partir des années 50, poursuit jusqu'en 2 000 ses réflexions, notes, entretiens, correspondances, coups de cœur, de tête et aussi... de gueule : il assume en effet une indépendance d'esprit passionnée. Sans craindre les vérités qui ne sont pas réputées "bonnes à dire". Les deux premiers tomes parlent de littérature, d'histoire, voire de religion, comme de promenades à travers bois. Une vingtaine d'amis journalistes prennent la plume ; on laisse la parole aux Frères Audin, à Francis Jeanson ou à Paul Bouchet ; Didier Béraud, puis Catherine Tasca reviennent sur la Maison de la Culture de Grenoble, Elisabeth évoque Roger Vailland, Maurice Moissonnier la Commune, Jean-Louis Maubant Le Creusot. On rencontre des photographes, des cinéastes, et Roger Planchon, Maurice Maréchal, Patrice Chéreau, Jean Dasté, Maurice Yendt, Bruno Boeglin. Jacques Verrière, Paul Gauzit s'expliquent sur la peinture, Louis Erlo sur l'Opéra Nouveau. Pour faire bonne mesure, quelques 500 notules rappellent les spectacles et les expositions des années 70 - où la plupart de ces "papiers" parurent dans L'Express Rhône Alpes. Dans le troisième volume, l'auteur ne distribue plus bonnes ou mauvaises notes : il est lui-même au pied du mur, présentant Positif ou Premier Plan, les ciné-clubs ou les CICI. Et surtout la Fondation Nationale de la Photographie, depuis les Autochromes Lumière jusqu'à un témoignage de Paul Jay, qui mit sur pied le Musée Niepce à Chalon ; l'Institut Lumière, première décennie, fondation en 1982 et ce qui s'ensuivit. Deux aventures reflétées par des textes d'époque, notamment des lettres aux autorités en charge d'aider au développement de ces équipements culturels. Quelques conclusions désabusées sur notre personnel "politique" s'imposent d'elles-mêmes. Mais nous voilà bien sérieux ! Ces 1 000 pages ne le sont pas toujours, loin de là : en témoignent Charles Cros, Karl Valentin, Boris Vian... contrastant avec les commentaires de Autrefois les Canuts, La Ricamarie, Comme un des Beaux-Arts. C'est dire que ce reflet éclaté d'une époque finit par constituer aussi une manière d autoportrait. Ce qui nous fait une belle jambe, n'est-ce pas, lecteur ?

11/2001