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ZNU, Anita Engelen

Extraits

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Acteurs

Friends, mes amours et cette chose terrible. Mémoires

" Salut, je m'appelle Matthew, mais vous me connaissez peut-être sous un autre nom. Mes amis m'appellent Matty. Et je devrais être mort. " Ainsi commence la captivante histoire de l'inoubliable Chandler de Friends qui, au fil de ses souvenirs, évoque ses ambitions de jeunesse et son rapport à la célébrité, ses addictions et la guérison après un grave problème de santé qui lui fit frôler la mort. Mais avant les cures de désintoxication et les séjours à l'hôpital, il y a le Matthew de 5 ans qui voyagea de Montréal à Los Angeles, ballotté entre des parents séparés ; celui de 14 ans, star du tennis au Canada ; celui de 24 ans qui décrocha le rôle le plus convoité des Etats-Unis pour le pilote d'une série appelée à l'époque Friends Like Us... Dans cet incroyable récit que lui seul pouvait raconter, Matthew Perry se met à nu et dévoile la famille brisée dans laquelle il a grandi (et qui l'a laissé livré à lui-même), la soif de reconnaissance qui l'a mené à la célébrité et le vide en lui que rien n'a su combler, pas même la réalisation de ses plus grands rêves. Il revient également sur la paix que lui procure aujourd'hui la sobriété et ce qu'il ressent face à l'omniprésence de Friends, nous livrant des anecdotes sur ses camarades de tournage et d'autres stars croisées sur la route. Avec l'humour et l'honnêteté qu'on lui connaît, Matthew Perry dépeint le combat de toute une vie contre la dépendance et ce qui l'a engendrée, lui qui semblait tout avoir. Des mémoires inoubliables à la fois intimes et édifiants, et une main tendue vers ceux qui luttent contre l'addiction. D'une honnêteté sans faille, émouvant et irrésistiblement drôle, voici le livre que les fans du monde entier attendaient.

11/2022

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Science-fiction

Coffret Alain Damasio 2 volumes : La Horde du Contrevent - La Zone du Dehors

La Horde du Contrevent : Un groupe d'élite, formé dès l'enfance à faire face, part des confins d'une terre féroce, saignée de rafales, pour aller chercher l'origine du vent. Ils sont vingt-trois, un bloc, un noeud de courage : la Horde. Ils sont pilier, ailier, traceur, aéromaître et géomaître, feuleuse et sourcière, troubadour et scribe. Ils traversent leur monde debout, à pied, en quête d'un Extrême-Amont qui fuit devant eux comme un horizon fou. Expérience de lecture unique, La Horde du Contrevent est un livre-univers qui fond d'un même feu l'aventure et la poésie des parcours, le combat nu et la quête d'un sens profond du vivant qui unirait le mouvement et le lien. Chaque mot résonne, claque, fuse : Alain Damasio joue de sa plume comme d'un pinceau, d'une caméra ou d'une arme. Chef-d'oeuvre porté par un bouche-à-oreille rare, le roman a été logiquement récompensé par le Grand Prix de l'Imaginaire. La Zone du Dehors 2084. Orwell est loin désormais. Le totalitarisme a pris les traits bonhommes de la social-démocratie. Souriez, vous êtes gérés ! Le citoyen ne s'opprime plus : il se fabrique. À la pâte à norme, au confort, au consensus. Copie qu'on forme, tout simplement. Au coeur de cette glu, un mouvement, une force de frappe, des fous : la Volte. Le Dehors est leur espace, subvertir leur seule arme. Emmenés par Capt, philosophe et stratège, le peintre Kamio et le fulgurant Slift que rien ne bloque ni ne borne, ils iront au bout de leur volution. En perdant beaucoup. En gagnant tout. Premier roman ici réécrit, La Zone du Dehors est un livre de combat contre nos sociétés de contrôle. Celle que nos gouvernements, nos multinationales, nos technologies et nos médias nous tissent aux fibres, tranquillement. Avec notre plus complice consentement. Peut-être est-il temps d'apprendre à boxer chaos debout contre le swing de la norme ?

08/2012

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Droit

Droit des personnes handicapées. Edition 2019

Egalité, citoyenneté, participation : ces mots contenus dans le titre même de la loi du 11 février 2005 sont encore aujourd'hui pleinement d'actualité, tant les objectifs et surtout les moyens (humains, financiers) restant à déployer pour une "société inclusive" restent importants. L'inclusion vise la scolarisation, la formation et l'emploi, l'habitat... Et ce thème ne peut être dissocié des domaines où les (in)égalités sont susceptibles d'inter-agir : l'éducation, la santé, la vie sociale et citoyenne, la protection juridique des majeurs, comme l'a souligné une rapporteure de l'Onu. Les objectifs et méthodes sont connus : développer la coopération entre les différents acteurs, fluidifier et individualiser les parcours. La démarche "Une réponse adaptée pour tous", combinée avec d'autres chantiers, comme la transformation de l'offre, cherche à répondre à ces exigences. Des lois se succèdent (Loi santé, Loi d'adaptation au vieillissement de la société, Loi El Khomri, Loi pour une république numérique, etc.) et plus récemment : Loi Avenir professionnel, Loi portant Evolution du Logement, de l'Aménagement et du Numérique. Loi pour une Ecole de la confiance, Réforme de la justice... Reste à savoir si le foisonnement de textes répondra aux souhaits formulés depuis de longues années pour plus d'équité et de lisibilité et contribuera à enrayer le non recours aux droits sociaux. Le Guide Néret "Droit des personnes handicapées" est indispensable pour comprendre les implications pratiques de ces évolutions. Il décrypte les modifications récentes apportées dans tous les différents domaines du Droit et explicite en quoi elles impactent les personnes handicapées. Il éclaire également sur de nouveaux dispositifs mis en oeuvre pour développer l'accessibilité et favoriser l'inclusion a tous les niveaux. Synthétique et pratique, ce guide permet aux personnes en situation de handicap et à toute personne concernée par leur accompagnement (famille, professionnels, associations, pair - aidants...) d'avoir une vision globale et concrète sur le Droit applicable, tout en facilitant la compréhension des démarches à accomplir et des éventuels recours. Que veut dire : droits attribués "à vie"? Quel est le statut des accompagnants d'enfants en situation de handicap ? En quoi consiste le "pôle inclusif d'accompagnement localisé" organisé au niveau des établissements scolaires ? Quel est le nouveau cadre d'intervention des entreprises adaptées ? Qui est concerné par un projet d'accompagnement à l'autonomie en santé ? Comment accompagner un salarié atteint de maladie chronique ? Que recouvre la notion de "logement évolutif" ? De quel soutien peuvent bénéficier les aidants ? Que contient le 4e plan autisme ? Qu'est-ce que le droit à l'oubli ? ... Autant de points abordés dans ce Guide 2019 qui contient également des éclairages sur des pratiques visant à l'élaboration d'une charte handicap, à développer l'accès aux loisirs pour l'enfant en situation de handicap, a sensibiliser au handicap invisible et à mieux prendre en compte le handicap psychique. L'édition 2019 présente principalement : l'intégration de l'enfant et de l'étudiant handicapé ; l'intégration professionnelle de la personne handicapée ; la vie quotidienne ; le logement ; les aides ; le statut juridique de la personne handicapée ; le statut social et fiscal de la personne handicapée.

07/2019

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Droit

Nouvelles missions de la Défense : quel cadre juridique ? Enjeux et perspectives, Edition bilingue français-allemand

DROIT BELGE Un éclairage bilingue sur les nouvelles questions juridiques d'actualité à l'attention des praticiens de la Défense et du législateur Les missions et les métiers de la Défense évoluent. Ces divers changements commandent de reconsidérer à frais nouveaux les paramètres qui régissaient jusqu'alors l'ordonnancement juridique. A l'inverse, il arrive que des développements juridiques (dans la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l'homme par exemple) imposent, à leur tour, à la Défense d'adapter sa pratique et de repenser les méthodes, les processus, les formations... Ces mutations ont trait pour partie au statut du militaire et au mode de fonctionnement de la Défense. Quatre contributions traitent de cette thématique. D'autres évolutions ont trait aux missions opérationnelles proprement dites. Quatre autres thématiques abordent cette seconde dimension. Il s'agit de faire le point sur ces nouvelles questions juridiques d'actualité, de pointer les enjeux actuels et à venir, ainsi que de suggérer diverses pistes de réflexion soit à l'attention des "praticiens" de la Défense, soit à l'attention du Législateur. Cet ouvrage s'adresse tant aux juristes, qu'aux membres de la Défense, aux parlementaires et à leurs collaborateurs, aux membres de centres de recherche. De opdrachten en functies van Defensie evolueren. Die evoluties gebieden om de parameters die het rechtsbestel tot nu toe bepaalden opnieuw te bekijken. Omgekeerd gebeurt het dat juridische ontwikkelingen (bv. in de rechtspraak van het Europees Hof voor de Rechten van de Mens) Defensie op hun beurt ertoe nopen haar praktijk aan te passen en de methoden, procedures, vormingen... tegen het licht te houden. Die veranderingen hebben gedeeltelijk betrekking op het statuut van de militair en op de werking van Defensie. In dit boek vindt u vier bijdragen over die thematiek. Andere evoluties houden verband met de eigenlijke operationele opdrachten. Vier andere thematieken zullen betrekking hebben op die tweede dimensie. Het is de bedoeling de balans op te maken van deze nieuwe actuele juridische kwesties, de huidige en toekomstige uitdagingen in kaart te brengen en diverse denkpistes voor te stellen, hetzij voor de 'vakmensen' van Defensie, hetzij voor de wetgever. Dit boek is bedoeld voor juristen, leden van de defensiegemeenschap, parlementariërs en hun medewerkers, leden van onderzoekscentra enz.

12/2021

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Critique littéraire

Pierre Loti

Il y a cent ans, après avoir définitivement clos son journal intime tenu toute sa vie durant, Pierre Loti (1850-1923) publiait chez Calmann-Lévy un remarquable récit autobiographique de l'adolescence : Prime jeunesse. Cent ans plus tard, chez le même éditeur, Alain Quella-Villéger, qui entend redonner à l'homme et à l'oeuvre une seconde jeunesse, nous livre ici, non pas le roman d'une vie, mais une vie de roman ! Une existence fascinante, bercée entre tentation des ailleurs et besoin de refuge, entre conformisme et transgression, tant l'homme apparaît fantasque, inattendu, désinvolte, révolté, hédoniste jusqu'à l'excès, goinfre et gouffre à la fois ; mille vies n'auraient jamais pu l'assouvir. Il édifie à Rochefort une maison-palais exotique. Un véritable roman-photo le montre tour à tour spahi, Albanais, acrobate de cirque, bédouin sur dromadaire, à dos d'éléphant en Inde ou fumant le narghilé en Turquie, mandarin à Pékin, joueur de pelote basque, pêcheur breton, Osiris, soldat des tranchées en 14-18 ou bien encore presque nu... Voici la figure singulière d'un officier de Marine anticolonialiste et grand ami de l'Islam devenu académicien français à 42 ans, bourgeois quasiment bigame et ami des têtes couronnées autant que des matelots athlétiques. On a trop souvent réduit à l'exotisme le plus kitsch celui qui fut l'un des écrivains "engagés" du début du XXe siècle et dont on ne cesse de découvrir aujourd'hui la savoureuse modernité. Et une oeuvre dont la magie, d'Aziyadé à Pêcheur d'Islande, de Madame Chrysanthème à Ramuntcho, opère encore, celle d'un inclassable écrivain-voyageur, remarquable dessinateur et photographe, qui nous emmène de l'île de Pâques à Istanbul, de la Terre sainte à la Patagonie, de Pékin à New York, de Tahiti au Sénégal, de la vallée du Nil à celle du Gange. Sacha Guitry écrivit qu' "on devrait mentir en racontant la vie de Pierre Loti, on devrait dire aux jeunes gens : vivait jadis un écrivain que l'on admirait tellement dans son pays qu'une escadre l'accompagnait quand il faisait le tour du monde" ...

09/2019

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Romans historiques

Les enfants de la patrie Tome 1 : Les pantalons rouges

Huriel, 1er août 1914 : Léon Aumoine se marie avec Marguerite, une fille Bigouret. Ils ont vingt ans. Mais la messe est à peine finie que le tocsin résonne au loin. Le lendemain, après une nuit de noces à l'hôtel Terminus, Léon embarque à Montluçon. C'est la guerre. Marie Aumoine voit partir son fils aîné avec courage et résignation. Bientôt, elle le sait, ses trois autres fils suivront. Jean, le bachelier, rejoint le 121e. Raymond, le " mauvais garçon ", fait ses classes dans le deuxième contingent. Le plus jeune, Julien, devance l'appel. Ils ont le sentiment patriotique chevillé au cœur, et la conviction que ça ne durera pas. Quinze jours au plus. Sans le savoir ils partent pour la Grande Guerre, le premier conflit mondial de l'Histoire. En France, le plus long et le plus meurtrier. Les Aumoine sont de Villebret, dans l'Allier. Marie, qui est veuve, va devoir sauver une exploitation agricole sans soutien moral, sans bras, et même sans bétail en ces temps où les chevaux de trait sont réquisitionnés pour l'artillerie et les porcs pour la roulante des soldats. À travers cette famille de la France profonde, et cette unité de Montluçon qui voit se battre les frères Aumoine, c'est la vie quotidienne de l'été 1914 qui défile sous nos yeux. Et voici mises à nu les hantises ordinaires de ces jeunes gens hagards, épuisés au combat : la faim, la boue, l'atroce agonie des soldats transpercés par la ferraille des obus, l'impuissance des officiers mal informés, la peur impossible à tromper, l'amitié, l'héroïsme et les trahisons. L'amour, aussi. Qu'il s'agisse du furtif élan de Jean devant une gamine de Lorraine accusée d'espionnage ou de la passion qui l'unira à Clélia, belle aristocrate allemande dévouée aux combattants blessés, quel que soit leur camp. Hallucinante pour les jeunes Européens du début du siècle dernier, cette guerre ne le sera pas moins pour ceux d'aujourd'hui, évoquée par Pierre Miquel avec une puissance qui fait chavirer l'image d'Épinal dans un cauchemar presque à vif.

02/2002

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Photographie

Parêtre

La photographie entretient un rapport complexe et subtil avec la réalité : elle la reproduit de manière fidèle mais ne l'est pas puisqu'elle est soumise au regard subjectif du photographe. Celle que pratique Nathalie Amand emprunte tout autant aux mises en scène et aux poses obscènes des toutdébuts de la photographie pornographique - dès les origines, ces daguerréotypes scandaleux circulaient sous le manteau et à la construction de soi sous le régime des apparences, qui donnera ses quartiers, nobles et vains, à la photographie de studio Second Empire. Claire ou noire, toujours en retard sur la vérité des choses, toujours en avance d'un temps sur leur vanité, la chambre des secrets au carré affûte à votre insu ses ensorcelantes danses du voile... "Cet état de fait m'a toujours poussée à fabriquer mes images. J'inter - viens et je manipule le réel lors de la prise de vue. Essayer de montrer les choses telles qu'elles sont m'intéresse peu, ce qui compte pour moi est la relation que j'entretiens avec elles au moment où je les photographie. J'aime montrer ma propre vision des choses plutôt que les choses ellesmêmes. La photographie doit me surprendre et m'apporter un regard différent sur ce qui m'entoure. En ce sens elle est un témoignage de ma relation au monde, elle est expérience. Mes recherches sont essentiellement axées sur les notions du temps à travers des thèmes picturaux classiques tels que le nu, l'autoportrait, le portrait, le paysage, la nature morte et les vanités. Ceux-ci sont abordés de manière théâtralisée sous forme de séries réalisées pour la plupart au grand et moyen format. L'aspect esthétique y prend une part prépondérante afin de mettre en évidence la beauté et la fragilité en toute chose et nous amener à nous interroger sur nous même". (N. A.)Nathalie Amand est professeure à l'Académie des Beaux-Arts de Tournai. Pratiquant l'argentique et le moyen format depuis toujours, elle affectionne les mises en scène et la photographie en studio, mais aussi le paysage, la nature morte, le collage grotesque... Elle publie à l'occasion de la biennale de photographie en Condroz (août 2019) sa première monographie, Parêtre, aux éditions Yellow Now (série Angles vifs).

10/2019

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Philosophie

Le christianisme, le judaïsme, l'islam et la pensée occidentale

Au moment où l'Europe prend corps, il est nécessaire de faire retour à sa mémoire commune. Le christianisme, synthèse des legs d'Athènes, de Rome et de Jérusalem, fut le destin de notre continent, l'Esprit, aurait dit Hegel, des nations européennes. Il constitue l'inconscient de la pensée moderne qui est née en s'opposant à lui. Un regard rétrospectif permet aussi de mettre à nu le refoulé du christianisme, à savoir le judaïsme dont il est né. Nul ne peut plus prétendre aujourd'hui comprendre l'un sans l'autre, pas plus qu'il ne nous est possible d'occulter les apports médiévaux de l'Islam à notre civilisation sommée d'entrer de nouveau en dialogue avec lui. Cette confrontation ne peut que faire surgir ce qui est commun à tous : partage de l'être, de la parole, de l'esprit, partage du symbolique, qui est le lieu d'expression du sens. Nul ne peut s'approprier la vérité, mais tous doivent pouvoir en vivre. Cet ouvrage analyse ce triple patrimoine spirituel, montre que ces héritages, loin de s'opposer, s'éclairent mutuellement et peuvent se rejoindre dans ce qu'ils ont de meilleur. France Farago, agrégée de philosophie, a été professeur en classes préparatoires à HEC au lycée Henri-IV. Elle enseigne actuellement en Première supérieure au lycée Chaptal. Le judaïsme comme paradigme de l'ouverture : Clés et repères. Le judaïsme comme inlassable commentaire d'un texte originaire : la Bible. La rencontre du judaïsme et de l'hellénisme : Antiquité et Moyen Age. La Haskala ou les Lumières juives. La modernité. Sujet traité : " Tu aimeras ton prochain comme toi-même ". Le christianisme : un judaïsme hellénisé. Clés et repères. Le christianisme : un judaïsme hellénisé. Fides quaerens intellectum : la foi cherchant l'intelligence. Le christianisme ou l'esprit comme liberté. Kierkegaard : un modèle exemplaire de relecture critique du christianisme. L'apport du christianisme à la pensée politique européenne. Sujets traités : Peut-on penser la création ? La désobéissance. La chute ou le paradis perdu. Les apports de l'islam : Clés et repères. L'islam. Sujet traité : Tradition et modernité.

04/1999

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Littérature étrangère

Tu seras mon couteau

Tu seras mon couteau. " Si tu es celle que j'ai vue là-bas, les bras serrés autour de toi avec un léger sourire brisé, alors je pense que tu comprendras [...] je ne veux pas te rencontrer ni te déranger dans ta vie quotidienne, mais j'aimerais que tu acceptes de recevoir des lettres de moi. " C'est ainsi que commence la première lettre d'un inconnu à une inconnue. Il lui propose une histoire d'amour épistolaire absolue, fulgurante, limitée dans le temps, illimitée dans le pouvoir des mots qui veulent aller jusqu'au bout de ce chemin vers l'Autre. Cet Autre pour l'homme, c'est la femme. De ses réponses à elle, Myriam, nous ne savons que ce qui se dessine en filigrane dans ses lettres à lui, Yaïr. A mesure qu'avance ce monologue qui sert d'écrin à la voix d'une femme, l'homme qui en appelle à la complicité des lettres de Flaubert et de Kafka, se décompose et se défait. Rêves, orgueil, égoïsme, narcissisme, s'effritent pas à pas pour nous laisser découvrir à l'horizon le chemin qui mène un homme enfin nu vers la femme toujours nue et vulnérable. Pari exigeant et sublime superbement tenu par David Grossman qui, après avoir exploré la grammaire intérieure, s'engage ici dans la grammaire amoureuse et, au-delà, dans la possibilité même d'atteindre l'Autre par la parole et l'écriture. David Grossman, né à Jérusalem en 1954, est considéré comme l'écrivain israélien le plus doué de sa génération. Il est l'auteur de quatre autres romans, " Le Sourire de l'agneau ", " Voir ci-dessous : Amour ", " Le Livre de la grammaire intérieure ", " L'Enfant zigzag ", de deux récits documentaires courageux, " Le Vent jaune ", " Les Exilés de la Terre promise ", et d'une dizaine de livres pour la jeunesse. Traduits dans vingt-deux langues, ces ouvrages ont été distingués par de nombreux prix. " L'Enfant zigzag " a été couronné par le Premio Grinzane et le Premio Mondelo en Italie. David Grossman vit à Jérusalem avec sa femme et ses trois enfants.

08/2000

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Littérature étrangère

Les fleurs des lantanas

Après deux livres de nouvelles, Longue est la nuit et L'Exil ou la Tombe, voici sous le titre Les Fleurs des Lantanas le premier roman de Tchichellé Tchivéla. Les lantanas sont des arbustes en voie de disparition en Afrique. On les plantait autour des maisons en guise de clôtures, de palissades, de barrières. Les fleurs servaient à orner les salons et les salles à manger. Le titre Les Fleurs des Lantanas symbolise donc la belle vie que mènent les dignitaires du pays (fleurs) et aussi les arrestations arbitraires et les tortures (clôtures de lantanas). Quel est en effet l'argument de ce roman ? Un médecin, Bukadjo, est arrêté et jeté en prison. La raison véritable de son arrestation n'est autre que son refus obstiné d'assurer le succès de la jeune maîtresse d'un dignitaire du régime au concours d'entrée à l'École d'infirmières. Mais Bukadjo est accusé d'être en intelligence avec un parti clandestin d'opposition, bien qu'il ait toujours affiché un apolitisme caractérisé. Son incarcération va entraîner la mort de sa femme et la perte de sa maîtresse. Lorsqu'il sort de prison, il se voit affecté dans un hôpital de brousse. L'excellente réputation dont il jouit auprès de la population porte ombrage à Motungisi, le préfet de la région. Le médecin sera tué dans un prétendu accident au cours d'une partie de chasse. Comme à son habitude, Tchichellé Tchivéla s'interroge sur les méfaits du pouvoir politique lorsqu'il est exercé par des hommes peu attentifs aux aspirations de leur peuple. II met aux prises la droiture et le sens aigu du patriotisme représenté par Bukadjo et l'instinct de perversion et de destruction incarné par Motungisi et autres dignitaires du régime. Tout au long du roman, le Mal semble à chaque fois l'emporter sur le Bien. En réalité, c'est pour le triomphe du Bien que l'écrivain met à nu la dérive à laquelle se condamne tout pouvoir dénué d'éthique. La thématique des Fleurs des Lantanas n'est pas nouvelle : elle s'inscrit dans la tradition littéraire négro-africaine du désenchantement.

07/1997

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Beaux arts

L'anti-origine du monde. Comment Whistler a tué Courbet

Les noms de Courbet et Whistler sont étroitement liés. De leur vivant, ils furent proches confrères et amis. A l'automne 1865, lors d'un séjour sur la côte normande considéré comme l'acmé de leur connivence, Courbet appelle Whistler "mon élève", terme qu'il n'a utilisé en aucune autre circonstance pour aucun autre peintre. Durant la même villégiature, Whistler, de quinze ans son cadet, pastiche une ancienne composition du maître, illustrant le dialogue étroit que les deux peintres entretinrent. Plus tard, Whistler n'appellerait plus cette toile que : "mon Courbet". Le possessif dans la bouche de chacun parlant de l'autre en atteste : Whistler eut son Courbet comme Courbet eut son Whistler. Mais si Courbet et Whistler furent étroitement liés de leur vivant par leur art, leurs affinités et leurs cercles communs, leurs noms le sont plus encore aujourd'hui - et pour un tout autre motif. Cent cinquante ans plus tard, les deux hommes ont pour plus petit dénominateur commun le plus célèbre et le plus scandaleux nu de l'histoire de la peinture. Chacun pourra le vérifier sur le premier ordinateur venu : en googuelisant les deux mots Courbet Whistler, L'Origine du Monde s'affiche aux premières occurrences de la première page du moteur de recherche. Whistler Courbet = L'Origine du Monde. Le présent ouvrage se propose de rencontrer au plus près le Courbet de Whistler et le Whistler de Courbet, et de comprendre comment l'intersection de leur deux noms aboutit, pour des centaines de millions d'internautes, à ce sexe de femme anonyme, une image de 1866 encore considérée, sur le web, en 2017, comme pornographique. Où l'on verra qu'une toile du XIXe en dit long sur la toile du XXIe. Où l'on verra aussi comment la relation de deux artistes qu'une génération sépare a été dévoyée, par un siècle et demi d'Histoire de l'art et de rumeurs, en une vulgaire affaire de moeurs oedipienne. Une épineuse rivalité sexuelle autour d'une même femme, Joanna, qui mérite amplement relecture et réserve bien des surprises.

05/2017

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Critique littéraire

La comédie (in)humaine de l'argent

La crise financière qui sévit depuis 2008 a suscité bien des tentations visant à convoquer la littérature pour illustrer les dégâts de l'argent et instruire le procès moral de " règles " capitalistes qui engendrent le chaos. Balzac, le " romancier de l'argent " ne fut pas oublié, mais il y a toujours quelque chose d'anecdotique et d'instrumental dans ces engouements médiatiques. Instrumental, parce qu'on ne considère la littérature que comme un témoignage, guère plus efficient qu'un article de journal. Anecdotique, car ces évocations s'en tiennent à la surface des choses, au portrait de l'usurier, au méchant banquier, à l'argent corrupteur, c'est-à-dire à des d'images d'Epinal inégalement opératoires aujourd'hui car tributaires d'une machine économique en partie obsolète. Le fond en revanche - la souffrance du sujet aux prises avec l'argent, la soumission de la temporalité de l'individu aux mécanismes de la dette et de remboursement, l'empire idéologique de normes capitalistes qui régissent jusqu'au plus intime de la vie subjective - est éludé. Ce sont pourtant bien ces réalités-là qu'il convient de demander à une littérature réaliste qui, par le jeu de la fiction, met à l'épreuve les transformations qu'opère l'économie moderne sur le sujet. Le roman met au jour une anthropologie de l'argent conçu comme " l'expression subjective, sous l'espèce du désir, du rapport social monétaire " (F. Lordon). C'est ce savoir que le roman balzacien - né avec l'explosion capitaliste - nous enseigne, offrant par la même au lecteur contemporain de nouvelles clefs de lecture du la situation actuelle. En réunissant des spécialistes reconnus dans différents champs des sciences humaines, ce volume se propose de saisir quelques - uns des ressorts implicites du capitalisme mis en scène et mis évidence par le roman balzacien. Mais la critique balzacienne ne réside pas seulement dans ce travail de dévoilement : au-delà de sa faculté critique, La Comédie humaine, est une fable sur la fable économique : on y voit, mises à nu dès les années 1830 - 40, les fictions (idéologiques) que l'économie libérale a forgée au cours des XIXe et XXe siècles.

09/2013

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Littérature étrangère

Bienvenue dans ce monde

Copenhague. Un endroit délimité dans lequel se meuvent trois êtres qui forment un triangle parmi des milliers d'autres : Greta, qui travaille dans un restaurant à woks et tient un journal intime dans lequel elle parle de toutes les blessures que personne ne voit. Ces plaies qui font plus souffrir que celles que l'on peut voir à l'oeil nu, ces plaies dans lesquelles on ne peut pas enfoncer son doigt et savoir avec certitude pourquoi elles font mal. Greta qui souffre de grosses crises d'asthme et qui, au lieu de prendre ses médicaments, enfonce ses ongles entre ses côtes et se griffe en s'efforçant de penser à un vent de force sept et à des chevaux lancés au grand galop. Elle habite dans un collectif avec des garçons nombrilistes et geignards qui considèrent les constellations de perles à repasser comme l'ultime forme d'art. Le besoin d'un changement dans sa vie se fait urgent. Le bande-son de son coeur est râpeuse et déprimée, comme une mine de crayon sur du papier ou une lime sur un ongle sous-alimenté. D'ailleurs, elle n'en a pas, d'ongles, elle les a tous mangés comme des biscuits apéritifs. Sa faim est immense et belle. Puis, Simon, qui se débrouille en artwork. Il dessine par ailleurs les plus beaux triangles de tout Copenhague. Il n'est pas comme les autres. Les pistes sonores de son coeur et de sa tête défilent deux fois trop vite. Petit, il lisait Les Hauts de Hurlevent et tout est partie en sucette. Et avec Simon, vient aussi Claus, qui adore le conceptualisme et dont la spécialité est de tout faire foirer. D'ailleurs, il est lui-même un genre de concept. Sa bande-son à lui est supersonique, on l'entend à peine. Un triangle, une constellation électrifiante qui menace à tout moment d'éclater... Avec une écriture inventive, nerveuse et contemplative, Amanda Svensson met en scène ses personnages avec beaucoup de tendresse, une poésie surprenante et un humour décalé. Une histoire d'amour tâtonnante et fulgurante qui laisse ses empreintes, comme peut faire le rêve pendant quelques merveilleuses secondes après le réveil.

11/2014

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Romance sexy

La Soute du Roi. Plonger dans ses trippes et viscères pour retrouver son vrai soi...

Suite du premier livre "La route du Soi". On s'enfonce de plus en plus dans les viscères et humeurs tourmentées de ce jeune homme qui ne vit que de rêves et d'aventures, et occasionnellement de sexe et de romance. A moins que cela ne soit dans l'autre sens... Par générosité il nous livre tout. Et nous sommes tous pareils avec nos émotions d'humains imparfaits. Qu'il est bon qu'un gars comme lui nous emmène visiter nos zones d'ombre que nous nions trop souvent, faisant de nous des êtres incomplets... De pays en contrées perdues, riche de toutes ses aventures il nous livre ses secrets, plein de ses anciennes vies et de leurs scories émotionnelles remontées. De routes en déroutes, il trouvera le but de sa longue quête et se mariera sous l'eau pour ce qu'il est finalement venu chercher - l'amour profond - dans le plus pur protocole des Atlantes. Mots-clé : Sexe, aventure, vélo, réincarnation, vies antérieures, liens familiaux vicieux, libération, et... heu... sexe encore. EXTRAIT : Leçon du jour : comment déféquer tranquille, à l'arrière du bateau. Asseyez-vous pénards sur la balustrade arrière, en vous assurant bien sûr s'il n'y a personne qui vous mate, ou votre égo risque d'en prendre un coup, tellement la position est immodeste et choquante. Descendez votre caleçon en vous arrimant fortement les mains à la rambarde. Déplacez doucement vos fesses en arrière jusqu'au point de non-équilibre, et assurez-vous qu'il n'y ait pas de goélands gourmands qui planent derrière, et qui, pensant que ce qui va tomber est à manger, pourraient... enfin mieux vaut éviter cela. Soyez également sûr que la vague scélérate ne va pas non plus venir nuire à votre équilibre hasardeux, respirez un grand coup et poussez fort pour éjecter rapidement les matières qui font cale, ou fécales. Comme dirait un poète disparu : "Il est bon de détester nos ridicules en déridant nos testicules". Donc pour les chiottes, ça se fera cul nu, déféquant en chute libre à l'arrière du bateau, femmes comme hommes. Tout le monde pouffe de rires étouffés, jaunes, gênés, puérils...

11/2022

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Littérature roumaine

Comme si de rien n'était (éd. poche)

Dans les années 1980, pendant la dernière décennie de la dictature communiste en Roumanie, Cristina, passionnée d'écriture, s'éprend d'une autre femme. L'histoire commence à l'adolescence de Cristina, lycéenne dans une ville de province. Elle tombe amoureuse de sa meilleure amie, Nana, lui déclare ouvertement ses sentiments et découvre une réciprocité. Mais après un court moment d'euphorie, Nana s'éloigne brutalement et part à Bucarest pour devenir comédienne. Cristina suit de son côté le parcours balisé de la conformité sociale. Elle épouse Radu, le frère de Nana, et tente de négocier sa fine marge de confort matériel et moral, en naviguant entre les contraintes familiales, sociales et politiques. Elle essaie d'écrire, tout en sachant qu'il serait impossible de publier un texte sincère sur ce qu'elle pense et ressent. Puis elle renoue avec Nana, qui fuit de nouveau la relation et part en France. A l'aube de la quarantaine, les deux femmes, trouvent chacune le courage d'accepter et d'affirmer à voix haute leurs choix, leurs émotions et leur identité. Mais cet acte libérateur, par lequel Nana peut enfin vivre, ne suffit pas à sauver Cristina, toujours captive de l'étouffante société roumaine. Dans ce roman exceptionnel, les rouages de l'oppression sont mis à nu dans leurs aspects les plus subtils. L'un des rares textes roumains à traiter de l'homosexualité féminine sous Ceausescu. "Pour la énième fois elle se demande pourquoi ça retombe chaque fois sur elle, sur mille élèves en uniforme c'est toujours elle que l'on choisit d'éduquer, de redresser. A cause de son regard peut-être, il y a un truc qui cloche du côté de son regard, trop concret - elle avait cette mauvaise habitude de regarder pour voir - à moins que ce soit, allez savoir, cet air dont elle ne peut se défaire, de gamin de quartier qui sort prendre l'air et se met à taper la balle contre un mur, les genoux écorchés par les chutes en vélo, ce vélo dont la chaîne saute tout le temps". A. N.

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Littérature française

Julius aux alouettes

Dans une petite ville en bord d'océan, une famille enterre un homme appelé Julius. Dans la chaleur de l'été, pendant que le cercueil est porté vers le cimetière accroché à la falaise, chaque membre de la famille se souvient de ce bel homme fin et élancé, à la peau noire comme de l'ébène. Il y a le père médecin, la mère galeriste, la grand-mère et les deux enfants. Chacun semble porter la culpabilité de la disparition brutale de Julius, ce qu'ils appellent à mots couverts "un accident". Qui était donc Julius, qu'ils ont enseveli nu dans un linceul blanc ? De quoi sa mort est-elle le signe ? On remonte donc en cinq tableaux l'histoire de la rencontre de cette famille avec Julius, et chacun des cinq va donner sa propre vision de l'histoire. Julius a débarqué sur la plage le jour de la grande tempête d'équinoxe et, tout naturellement Marie, la mère, l'a invitée à rester quelques temps chez eux, dans la belle chambre d'amis qui héberge d'ordinaire des artistes en résidence. La vie de chacun va en être bouleversée, non seulement ce qu'on appelle le quotidien des jours, mais bien au-delà. C'est un renversement des perspectives que Julius va opérer chez eux, une ouverture de l'horizon, chez la grand-mère Léonie qui n'attendait plus grand-chose de l'existence, comme chez la petite dernière, Lola qu'on appelle la Simplette, qui tombe amoureuse de ce grand homme mystérieux. Tous, d'une façon ou l'autre, vont "faire l'amour" avec Julius, comme tous, dans le dernier mouvement, vont "tuer Julius". Dans cette parabole, Fabienne Juhel a le culot de nous proposer une revisitation très contemporaine du Christ, bien loin des canons orthodoxes, et ce roman allie poésie, pointes d'humour et regard pertinent sur notre époque. Comme d'ordinaire, chez cette auteure, on se trouve confronté à des personnages aux corps sensuels et aux âmes singulières. Ceci est donc un livre chrétien, mais à sa manière bien particulière, un appel à la vie, ses mystères et ses bouleversements. "Qu'est-ce qu'une histoire ? me demanderez-vous. La narration d'un miracle", écrit Fabienne Juhel.

03/2014

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Littérature étrangère

Mistero Doloroso

C’est avec les codes du conte que joue Anna Maria Ortese, dans cette nouvelle écrite entre 1971 et 1980, retrouvée, miraculeusement, dans ses archives. Il y a un prince bourbonien mélancolique, Cirillo, convoité par deux jeunes aristocrates rivales, et il y a une adolescente pauvre, Florì, fille de la couturière Fertì. Il y a des rencontres fortuites faites de regards, et un amour non dit, dont l’épiphanie sera un baiser du prince sur le pied nu de Florì, nouvelle Cendrillon napolitaine. Enfin, il y a deux Naples, celle des églises débordantes d’or et de fleurs odorantes, en ce mois de mai qui est, comme chez les poètes de la Renaissance, le mois de l’amour et de la jeunesse, et celle des bassi - les maisons populaires - et des mystères nocturnes. Mais par-delà ces éléments qui pourraient n’être que des clichés littéraires, il y a surtout la vision du monde d’Anna Maria Ortese. Ainsi, le personnage de Florì rejoint les nombreux êtres à la fois angéliques et liés au règne animal qui peuplent son œuvre - chardonnerets, iguanes, feux follets ou princesses victimes d’un sort cruel, des êtres d’une sensibilité à fleur de peau, mais privés de parole, comme Aurora Guerrera ou l’Infante ensevelie… A l’inverse des contes de fées qui voient le triomphe du bien sur le mal, l’amour est source de douleur autant, sinon plus, que de joie. Le “mystère douloureux” est celui de l’amour, condamné dès sa naissance, et dont les deux jeunes gens ont la nostalgie en même temps que la révélation, dans des moments d’une intensité fulgurante. Sans doute né de la même inspiration qui a produit le chef-d’œuvre d’Anna Maria Ortese, La Douleur du chardonneret (Gallimard, 1997), cette nouvelle est parfaitement achevée dans sa construction et son rythme ; elle a été longuement travaillée et réécrite par l’auteur, signe de son attachement à ce texte. La complexité voulue de l’écriture dit la complexité des choses, jouant avec les oxymores, rompant les structures syntaxiques traditionnelles, inventant quasiment un langage pour dire l’indicible et nous maintenir en équilibre entre réel et irréel, car “le reste n’est qu’un grand ennui”.

01/2012

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Histoire de France

Le musée disparu. Enquête sur le pillage d'oeuvres d'art en France par les nazis

Printemps 1940 : au fur et à mesure de la progression de la Wehrmacht sur le territoire français, des services nazis de confiscation, spécialement institués, entreprennent, à partir de listes établies bien avant le déclenchement de la guerre, le pillage et la confiscation, qui dureront tout le temps de l'Occupation, de milliers d'oeuvres d'art. Des collections publiques et privées, des tableaux mais aussi des millions de livres, manuscrits, meubles et objets de valeur partent vers l'Allemagne. Volés systématiquement et méthodiquement, ou plus fortuitement par les officiers et les soldats, nombre n'ont aujourd'hui encore pas été retrouvés. En 1995, Hector Feliciano publiait en France le fruit de huit années d'enquête, au terme desquelles il avait retrouvé la trace de certaines oeuvres. Les traductions de cet ouvrage à l'étranger l'enrichirent chaque fois de découvertes nouvelles, puisqu'elles s'inscrivaient dans le mouvement international de restitution aux héritiers des biens confisqués et presque toujours récupérés après la guerre par les Etats nationaux, mais pas par les familles, faute le plus souvent d'informations. Cette édition nouvelle est donc à la fois le récit du pillage des oeuvres d'art et une enquête sur la trace de certaines oeuvres, principalement à travers les exemples de la spoliation, sur ordre direct de Hitler ou du haut-commandement nazi, des collections privées des marchands Paul Rosenberg et Bernheim-Jeune, des banquiers David-Weill, de la dynastie Rothschild, de la famille Schloss, du collectionneur Alphonse Kann ou du financier Fritz Gutmann. Le vol de ces collections d'un immense renom s'opère souvent avec l'aide active de marchands et des commissaires-priseurs français. Si après-guerre les oeuvres qui n'avaient pas été détruites dans les combats n'ont pas été restituées, c'est qu'il fallait compter avec la complaisance ou la négligence de maisons de vente aux enchères, voire de conservateurs de musée peu regardants sur l'origine des tableaux ni leur brusque réapparition sur le marché. Feliciano met à nu ce système international qui s'est longtemps nourri de ces spoliations.

01/2009

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Philosophie

Diogène le chien

Diogène le Cynique (-413 - -327 avant J. C), plus connu sous le sobriquet de Diogène le Chien fut le contemporain de Socrate, Platon, Aristote, Épicure et le disciple d'Antisthène qui le rouait de coups de bâton. Il mourut à Corinthe qui lui consacra une colonne surmontée d'un chien, tandis que ses concitoyens lui élevaient une statue. Il fut, selon Aristote, le fondateur de la secte cynique [du grec kunismov " qui concerne le chien "]. Cette école était ainsi appelée parce que ses adeptes avaient du chien la vigilance hargneuse et que d'autre part ils se réunissaient au lieu-dit " le chien agile ". C'est Diogène qui, dit-on, vivait nu dans un tonneau, se masturbait sur la place publique, apostrophait les grands. Il aurait répondu au dieu vivant, Alexandre lui-même, qui se proposait d'exaucer tous ses vœux le très fameux et très impertinent " Ôte-toi de mon soleil ". À Platon qui venait de définir l'homme comme un animal à deux pattes sans plumes, il aurait présenté un poulet plumé ponctué d'un vigoureux " Voici l'homme selon Platon ! ". Il parcourait inlassablement les rues d'Athènes, morigénant, insultant, rageant, se proclamant " citoyen du monde ". Il écrivit quelques pièces aujourd'hui perdues. Mais ce n'est pas certain. Sa vie est un tissu d'anecdotes scandaleuses, excentriques, provocatrices, rapportées par quelques doxographes, notamment par Diogène Laërce. Paul Hervieu s'inscrit dans cette tradition. Son Diogène le chien est un joyau de concision et de style. Il restitue une Athènes étonnement vivante, celle du IVe siècle des philosophes, avec luxe détails et érudition. Dès les premières pages le lecteur est plongé dans la vie quotidienne de la ville, pénètre avec minutie ses rites et coutumes. Il suit pas à pas les agissements de ce " Socrate en délire " que fut Diogène selon la formule de Platon, se réjouit de ses bons mots, participe à ses intuitions, se scandalise de ses audaces, exulte de ses provocations ; et admire avec envie cette liberté sans faille qui est sans le moindre doute la caractéristique majeure de ce philosophe en acte que fut Diogène.

11/2006

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Littérature française

Failles

« Le 12 janvier 2010 à 16 heures 53 minutes, dans un crépuscule qui cherchait déjà ses couleurs de fin et de commencement, Port-au-Prince a été chevauchée moins de quarante secondes par un de ces dieux dont on dit qu’ils se repaissent de chair et de sang. Chevauchée sauvagement avant de s’écrouler cheveux hirsutes, yeux révulsés, jambes disloquées, sexe béant, exhibant ses entrailles de ferraille et de poussière, ses viscères et son sang. Livrée, déshabillée, nue, Port-au-Prince n’était pourtant point obscène. Ce qui le fut c’est sa mise à nu forcée. Ce qui fut obscène et le demeure, c’est le scandale de sa pauvreté ». Si tôt sortis de l’hébétude, les survivants de la catastrophe ont pensé « refondation » : Yanick Lahens, avec eux, a repris le travail, l’inlassable travail des mots. Ce court récit, mû par la double nécessité de dire l’horreur et de la surmonter, en témoigne. Déambulant dans les rues de sa ville détruite, l’écrivain part de sa propre expérience : avant le séisme, elle projetait d’écrire un roman d’amour. Revisitant le décor ravagé de sa fiction, elle est saisie par l’histoire immédiate. Comment écrire, s’interroge-t-elle, sans exotiser le malheur, sans en faire une occasion de racolage ? Texte de témoignage, texte animé par l’urgence, texte de compassion et de réflexion aussi, Failles désigne l’innommable qu’a été le 12 janvier 2010 en Haïti. Mais il tente aussi de prévenir de l’irresponsabilité qui consisterait pour les Haïtiens à ne pas changer leurs perceptions et leurs comportements. Pour Yanick Lahens en effet, la faille géologique qui a englouti Port-au-Prince interdit de faire comme si les autres failles, sociale, politique, économique, n’existaient pas. Il n’y a pas de fatalité dans le malheur du peuple haïtien, ni même dans les carences des élites et la mainmise des organisations internationales : telle est la conviction de l’écrivain qui, malgré le tableau sans complaisance qu’elle brosse de la réalité de son pays, insuffle à ses pages une formidable force de vie.

10/2010

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Pléiades

Oeuvres Complètes. Tome 4

C'est ici le dernier tome des Ouvres complètes de Kafka dans la Pléiade. Il procure - si l'on peut dire - deux femmes (Felice et Milena) et un homme (le Père). Certes, d'autres femmes passent dans la vie de Kafka. Mais il ne leur écrit pas, et le temps les a dévorées. Il n'est d'être sauvé que par les mots. L'aventure avec Felice est singulière : Felice ou la femme métaphorique. Au principe, Kafka ne l'aime pas, mais il se prend à l'aimer et, en cette métaphore, il enregistre tous les registres de la passion. Pour retrouver le goût d'écrire. On n'oserait sans doute pas dire que Felice fut son divan. De psychanalyste. Elle le mit à nu, et sans doute cherchait-il obscurément cette nudité-là. Un jour, il quittera Felice parce qu'elle ne lui sera plus "nécessaire" et il mettra à mort - sous les espèces de Gregor Samsa, dans La métamorphose - cet homme qui s'était pris à aimer cette femme. Quand la femme disparaît revient le Père. Le père - tout Père - est à tuer. On ne quitte pas le divan. C'est ici un autre procès, le vrai peut-être, après cet Autre procès déjà - comme l'a si bien montré Elias Canetti - qu'avait été sa relation avec Felice. Le Père interdit la femme. Kafka l'écrit dans cette insoutenable lettre au père, qui n'est que supplication. Le père est - hélas et aussi - aimable et aimé. Comment subvertir le maître du Château ? C'est, dirait Hamlet, toute la question. Bref, la femme est-elle accessible ? La véritable arrive toujours trop tard et annonce la mort ; C'est Milena la rebelle. C'est aussi l'étrangère - elle n'est pas juive. C'est donc l'autre femme. Mais Milena prend peur et fuit. Kafka pouvait-il être sauvé ? "La sagesse est ici de se taire", note Claude David dans son avant-propos. Le reste du volume, c'est la vie ordinaire. Les riens. Des miettes, eût écrit Kierkegaard. Il faut de quelque façon se leurrer et prendre des masques. Kafka était aussi rédacteur dans une entreprise, et c'est dérisoire. Il n'est pas certain que cela soit tout à fait consolant.

03/1989

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Psychologie, psychanalyse

Le livre rouge. Liber novus

Le livre secret de Jung, un des plus importants de l'histoire de la psychologie, republié dans sa version texte. De nouveau disponible dans un format et une fabrication repensés, ce livre mythique de Carl Gustav Jung peut être désormais lu pour lui-même : un voyage intérieur dans l'âme de ce pionnier de la psychologie, gardé secret toute sa vie. Publié pour la première fois en France en 2011 dans une édition illustrée à 200 euros, Le Livre Rouge était paru en 2012 dans sa version texte, vite épuisée. Un voyage intérieur. Le Livre Rouge appartient à la tradition des exercices spirituels : la mise à nu d'une âme, avec ses fantasmes et ses combats. En 1913, Jung commence à laisser libre cours à son imagination et à consigner le résultat dans des petits "carnets noirs". Il poursuit pendant 15 ans l'exercice, retranscrit ses cauchemars et ses visions, produits de "l'imagination active", accompagnés d'interprétations, rédigés dans un langage poétique. L'ouvrage s'inspire de la forme littéraire du Zarathoustra de Nietzsche, mais là où ce dernier annonçait la mort de Dieu, Le Livre Rouge décrit "la nouvelle naissance du Dieu dans l'âme humaine". Une oeuvre à la croisée des genres. Se plonger dans Le Livre rouge équivaut à visiter un lieu de prières étranger, un sanctuaire. Jung recommandait à ses analysants de faire, eux aussi, leur livre rouge personnel, qui "serait leur église, leur cathédrale, une de ces zones silencieuses de l'esprit où ils trouveraient à renaître". Les différents chapitres sont conçus selon un plan particulier. Ils commencent par l'exposition de fantasmes visuels spectaculaires, dans lesquels le "moi" de Jung rencontre des personnages les plus divers : les figures bibliques d'Elie et Salomé, un diable vêtu de rouge, un serpent, un ermite ou encore un bibliothécaire. Un dialogue s'instaure entre eux, qui conduisent Jung à une évolution de sa vision du monde et de lui-même. Le ton est parfois poétique comme chez Rimbaud, prophétique comme Luther ou humoristique. Le Livre rouge appartient autant à la littérature, la psychologie, la sagesse.

09/2012

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Littérature française

Les aventures de Márkióvich - L’Élu – Tome 1

Fin de l'année 2331, sur la planète Króhaïa située quelque-part dans une galaxie à des années lumière. Après avoir été éjecté d'un univers parallèle, Márkióvich Káåzåglóff, un garçon gymnisiana hybride de dix ans, se retrouve seul à l'intérieur de la vaste Skandiknaviüm, un véritable désert après la Groob ? a Kåástastrof ?? . Le garçon a dans sa tête, de vrais faux souvenirs de sa vie. A force de traverser des portes intemporelles Márkióvich ne sait plus dans quel univers réel ou virtuel, il se trouve projeté. Márkióvich ne sait pas que les épreuves qu'il vit, au jour le jour, ont été orchestrées par les 24 Maajestaeett ? ne ? Túósmióvistu ?? Storkìs Okãrujùks Mnaágineens du Túósmióvistu ?? Magique Storkìs Okãrujùks, des êtres multigalaxiens immatériels. Vivant constamment tout nu, ou en illusion de l'uniforme des ? C ?? I, Márkióvich a été choisi comme pouvant être le prochain Elu qui aura pour mission de redonner "vie" aux régions touchées par la Faeketé Gkyilkãs et le Kaåtácliis ? i Mnórphláinéidi. Le garçon va devoir prouver sa bravoure, son courage, sa détermination, face aux situations délicates à résoudre. Il ne sait pas qu'il possède, en lui-même, les capacités d'un grand mnaágineen. Régulièrement suivi par la sphère multidimensionnelle du "mórfárt", un vieil écrivain-scientifique du Maggiak ? ai B ?? kkónor Ílliacheva, Márkióvich, le garçon va subir des épreuves plus terribles les unes que les autres. Le jeune garçon va croiser de fort curieux personnages des pays enchantés des mondes parallèles, des fantômes de tous âges, de toutes époques. Pendant son long périple, Márkióvich va trouver des jouets mnaágineens. Il va se battre contre des chiens errants savants, ainsi que contre un érudit grand Súáksy Ecarlate, un roublard obèse Faéliá-Märgitá Bleu-Cobalt. Protégé de loin par un magique chinjók Pourpre et une f ? w ?? Rose-Lilas, Márkióvich devra affronter, en utilisant ses pouvoirs, un klùríkòn géant, une bête connue pour être un redoutable ogre mangeur d'enfants. Malgré toutes ces embûches, Márkióvich parviendra-t-il à rencontrer le Grand okãrujùk Trístoúnicht ? a, un homme de 400 ans, l'un des plus grands magiciens de tous les temps.

07/2018

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Montagne

L'Alpe N° 68, printemps 2015 : Le sexe de l'Alpe. Numéro (presque) érotique

Les Alpes ont suscité (et de longue date !) des représentations très sensuelles de leurs reliefs, de leurs neiges et de leurs rochers, comme en témoignent ces cartes postales dessinées de la fin du XIXe siècle représentant le sommet de la Jungfrau (la vierge) dans des poses parfois très lascives. Beaucoup de légendes des montagnes s'appuient également sur les lignes d'une crête, la forme d'une falaise, la gorge d'un torrent qui évoquent le galbe d'une hanche, les courbes généreuses d'un sein, le visage d'une femme à la longue chevelure, la silhouette d'un couple enlacé ou la forme dressée d'un phallus. Si le premier nu féminin au sommet du mont Blanc fut réalisé dans l'entre-deux-guerres, les Alpes ont servi de décor aux premières photos coquines dès le début du XXe siècle. Les alpinistes partaient d'ailleurs autrefois "déflorer" des sommets vierges et ils y plantaient même parfois des statuettes de... la Vierge. Aujourd'hui, il ne reste quasiment plus de sommets inviolés, mais certains montagnards sont devenus adeptes de la randonnée... nue ! Enfin, que dire de ces pages issues de l'enfer de la littérature alpine qui font la part belle aux grivoiseries, voire de ces romans érotiques ? Car après tout, un couple, légitime ou pas, ne doit pas passer impunément une nuit sous tente en altitude... Quant à l'écrivain Nabokov, sulfureux auteur de Lolita, qui vécut ses dernières années sur les hauteurs de Lausanne, on dit que son goût pour la chasse au papillon devait beaucoup à la forme des ailes déployées qui lui évoquaient l'image d'un... sexe féminin ! Les sciences humaines ne sont pas les dernières à s'être intéressées à la gaudriole. Ainsi, dans les montagnes suisses, attitudes et comportements sexuels jouaient un rôle central dans les luttes de pouvoir aux XVIIIe et XIXe siècles. Certains villages de montagne, hauts lieux de passages, de transhumances et de colportages, recelaient même des maisons closes. Et au fond, que savons-nous des galipettes printanières des petits bergers sur l'alpage ? Réponses dans le numéro de printemps de la revue L'Alpe. Avec la sève qui monte, un numéro diablement érotique !

03/2015

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Littérature française

Nous cheminons entourés de fantômes aux fronts troués. Roman noir

Nous cheminons entourés de fantômes aux fronts troués. Où l'on retrouve Victor B., le photographe de presse qui aime tant les chats, héros nonchalant des romans noirs de Jean-François Vilar. Victor rentre à Paris, après trois années de captivité à l'étranger. Nous sommes en novembre 1989 et le mur de Berlin commence à s'écrouler. Son compagnon de détention, Alex Katz, est tué quelques jours plus tard sous les yeux de Victor qui ne croit pas une seconde à la thèse de l'accident. L'affaire se noue au fur et à mesure de l'entrée en scène de divers personnages, certains séduisants, d'autres moins. D'abord Solveig, la journaliste d'origine tchèque; ensuite Abigail Stem, qui était la maîtresse de Katz et qui confie à Victor un journal intime écrit par Alfred Katz, le père d'Alex, pendant l'année 1938. Et puis, il y a le flic, Laurent, étrange et insistant, et un réalisateur de télévision un peu hors de course. Le Temps, comme l'Histoire, peut se faire plus ou moins transparent. On suivra, d'une même lecture, le drame présent et l'amour de Solveig et de Victor, tandis que celui-ci, chaque soir, dévore le journal d'Alfred Katz, nous faisant ainsi revivre son histoire d'amour avec la jolie Mila, prostituée à ses heures et modèle nu favori de Man Ray. Les surréalistes sont là, et les trotskystes : ce sont eux, bien sûr, les " fantômes aux fronts troués " qui seront assassinés les uns après les autres par la police de Staline. Les deux récits, celui de 1938 et celui de 1989, vont peu à peu se rapprocher, jusqu'à se fondre littéralement en une magnifique scène d'amour et de déambulation dans le square de la tour Saint-Jacques, une nuit où la peur et la beauté auront la même façon de s'exprimer : la chasse, en effet, n'a jamais cessé. Elle aurait même tendance à reprendre. Comment échapper aux flics déguisés, aux femmes qui sont des agents doubles, à l'Histoire qui vous trompe ? Et, surtout, qui était Alfred Katz ?

01/1999

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Littérature roumaine

Comme si de rien n'était

Ce roman suit la vie d'une femme, Cristina, éprise d'une autre femme et passionnée d'écriture, pendant la dernière décennie de la dictature communiste en Roumanie, dans les années 1980. L'histoire commence à l'adolescence de Cristina, lycéenne dans une ville de province. Elle tombe amoureuse de sa meilleure amie, Nana, lui déclare ouvertement ses sentiments et découvre une réciprocité. Mais après un court moment d'euphorie, Nana s'éloigne brutalement et part à Bucarest pour devenir comédienne, coupant tout lien avec Cristina. Celle-ci, de son côté, suit le parcours balisé de la conformité sociale. Elle épouse Radu, le frère de Nana, et tente douloureusement de négocier sa fine marge de confort matériel et moral, en naviguant entre les contraintes familiales, sociales et politiques. Elle essaie d'écrire, tout en sachant qu'il serait impossible de publier un texte sincère sur ce qu'elle pense et ressent. Puis renoue avec Nana, qui fuit de nouveau la relation et part en France. A l'aube de la quarantaine, les deux femmes, réunies puis séparées, trouvent chacune le courage d'accepter et d'affirmer à voix haute leurs choix, leurs émotions et leur identité. Mais cet acte libérateur, par lequel Nana peut enfin vivre, ne suffit pas à sauver Cristina, toujours captive de l'étouffante société roumaine. Dans ce roman exceptionnel, les rouages de l'oppression sont mis à nu dans leurs aspects les plus subtils. L'un des rares romans roumains à traiter de l'homosexualité féminine sous Ceausescu. Extrait " Pour la énième fois elle se demande pourquoi ça retombe chaque fois sur elle, sur mille élèves en uniforme c'est toujours elle que l'on choisit d'éduquer, de redresser. A cause de son regard peut-être, il y a un truc qui cloche du côté de son regard, trop concret – elle avait cette mauvaise habitude de regarder pour voir - à moins que ce soit, allez savoir, cet air dont elle ne peut se défaire, de gamin de quartier qui sort prendre l'air et se met à taper la balle contre un mur, les genoux écorchés par les chutes en vélo, ce vélo dont la chaîne saute tout le temps. " A.N.

04/2021

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Football

Adrénaline. Tout ce que je n'ai jamais raconté

"Lorsque je suis sur le terrain, sentir qu'on m'aime me gonfle à bloc. Mais la haine aussi m'apporte beaucoup. Quand on me fait chier, je passe à un niveau supérieur : je suis plus attentif, plus concentré, plus désireux de prouver quelque chose. Ceux qui me haïssent me rendent meilleur. C'est pour ça qu'un match de derby me donne une énergie incroyable, me remplit d'une adrénaline particulière qui me pousse à me dépasser. Mais aujourd'hui, j'ai nettement plus de sang-froid qu'autrefois, quand j'étais jeune. C'est aussi que mes fils m'ont donné un calme et un rythme que je n'avais pas auparavant. Jusqu'à la naissance du premier, je rapportais à la maison le football et toute ma rage. Ensuite, ça a changé. Une fois rentré chez moi, je regardais les enfants et j'oubliais tout. Ces deux-là, pour sûr qu'ils m'ont retourné. Ils sont entrés dans ma vie, et d'un coup le football a cessé d'être l'essentiel pour moi. La seule chose qui comptait, c'était qu'ils aillent bien". Zlatan Ibrahimovic n'a plus besoin de nous prouver sa force, ni de nous rappeler les grands succès sportifs qui ont fait de lui un champion unique au monde. Il a donc décidé de se mettre à nu, en toute franchise et honnêteté, pour nous raconter comment un dieu du ballon change et affronte les années à venir sans hypocrisie, avec la maturité et les doutes qu'il doit apprendre à accepter. En équilibre permanent entre adrénaline et balance, son récit foisonne de confidences et d'anecdotes, où la peur trouve également sa place parmi les tourments du champion, de même que la douceur et la fragilité, des sentiments auxquels se marient la force, la détermination et le courage qui ont mené le gamin de Rosengård au sommet, d'où il nous parle maintenant d'entraîneurs et de penaltys, de vestiaires, d'adversaires et de ballons, mais aussi de bonheur, d'amitié et d'amour.

01/2022

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Sciences politiques

Dans les coulisses du monde. Du Rwanda à la guerre d'Irak, un grand négociateur révèle le dessous des cartes

Mieux encore qu’un grand diplomate, Jean-Marc de La Sablière a été ce que les Américains appellent un « Deal Maker », un faiseur de paix. Dans tous les postes qu’il a occupés, qu’il s’agisse de la direction d’Afrique au Quai d’Orsay, de ses ambassades en Égypte et en Italie, de sa fonction de conseiller diplomatique auprès de Jacques Chirac et surtout de représentant de la France aux Nations unies, il a géré de nombreuses crises (Rwanda, Darfour, guerre d’Irak, Liban…) et contribué fortement à faire progresser la cause des droits de l’homme. Proche de Jacques Chirac, dont il a été un des conseillers les plus influents, il raconte la vie à l’Élysée sous la cohabitation avec la gauche, dévoile les mécanismes de décision sur les affaires internationales, brosse un portrait à la fois lucide et chaleureux de l’ancien chef de l’État, décrit les forces et les faiblesses de son entourage comme de tous les ministres des Affaires étrangères qu’il a eu à servir, d’Hubert Védrine à Alain Juppé. Il nous fait surtout vivre de l’intérieur l’incroyable bataille diplomatique qu’il a menée au sein du Conseil de sécurité, et en relation permanente avec Jacques Chirac et Dominique de Villepin, pour éviter la guerre d’Irak. Il nous livre ici un document historique de premier ordre, dans lequel on découvre aussi les coulisses des Nations unies, devenue l’instance de décision essentielle au niveau mondial, où les affrontements et les jeux d’influence entre grandes puissances et puissances émergentes peuvent conduire à des blocages ou des évolutions majeures. L’auteur nous fait entrer tout particulièrement dans le secret de quatre grandes négociations qui comptent dans l’histoire des Nations unies, où il a joué un rôle de premier plan. En avril 1991, alors que Saddam Hussein réprime les Kurdes, l’Onu fait une avancée majeure dans le « droit d’ingérence » en reconnaissant pour le première fois, par une résolution arrachée de justesse par la France, que les violations massives des droits de l’homme constituent une menace pour la paix et la sécurité internationale. En 2005, c’est sur l’initiative de Jean-Marc de La Sablière que la situation au Darfour est déférée devant la Cour pénale internationale, alors que cette instance, attaquée par les États-Unis, végétait depuis sa création. Durant cette même période, il est mandaté, au lendemain de l’assassinat de Rafic Hariri, pour faire adopter le texte qui conduira à la création du tribunal chargé de juger les auteurs de ce crime, ainsi que la résolution qui aboutira au départ des troupes syriennes et à la libération du Liban. En août 2006 enfin, il prend une part déterminante dans la résolution qui permettra mettre fin à la guerre entre Israël et le Hezbollah. Fort d’une expérience du monde peu commune et la connaissance qu’il a, en particulier, du monde arabe – son père était consul général à Jérusalem –, Jean-Marc de La Sablière livre ici une analyse très personnelle de la situation en Egypte ou en Syrie. S’agissant de la France, il s’avoue préoccupé par sa perte d’influence et d’une certain manque d’ambition dans son rôle international. Examinant nos atouts et nos faiblesses, il se demande s’il est encore possible de redresser la barre. Fidèle aux idéaux gaullistes, il plaide pour plus de courage et de volonté.

03/2013

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Religion

Christo-Fiction. Les ruines d'Athènes et de Jérusalem

Accéder à une autre idée de l'homme, une idée fondée en vérité, l'Homme générique, telle est l'entreprise que poursuit François Laruelle, interrogeant et cherchant à dépasser le discours philosophique enchâssé dans le long héritage de la théologie. Pour sortir de la gangue des croyances et accéder à l'Homme générique, il propose un pas de plus : "Si le christianisme est la religion de sortie des religions, Christ est la sortie hors du christianisme lui-même. Achevons cette insurrection". Que dit le Christ, le Christ non légendaire, non représenté par les diverses interprétations théologiques, "mal discernable dans son milieu juif par ses paroles grecques" de l'Homme générique ? François Laruelle nous engage à sa suite dans une aventure de pensée qu'il appelle Christo-fiction, à mille lieues des sentiers conceptuels et exégétiques familiers. A sa manière, il reprend à son compte la démarche qui avait été celle des gnostiques (honnie combattus par l'Eglise), qui cherchaient à fusionner les "simples" et la connaissance qui sauve dans la vérité d'une fiction. Il fait acte de foi et entend témoigner par une "fiction rigoureuse", fidèle et fondée en science, "produisant ses axiomes et ses règles au fur et à mesure de leur investissement", d'une vérité de l'homme. Une vérité qui prend appui sur un savoir scientifique, en l'occurrence tout l'apport de la physique quantique et en particulier le principe anthropique. Puisque des êtres sapients, les hommes, existent, l'univers est nécessairement compatible avec leur existence. Ce qu'ils peuvent s'attendre à observer de l'univers est nécessairement compatible avec les conditions de leur existence d'observateurs. Philosophie et théologie ne suffisent pas pour penser le Christ-en-personne, tout au plus permettent-elles de penser les croyances qui lui sont attachées. François Laruelle renouvelle donc l'approche gnostique en introduisant la physique quantique comme science-pilote, mais réduite à une modélisation du message du Christ, qui est irréductible à Logos et à Torah. Il s'agit de former et transmettre le nouveau message de salut à l'humanité générique. "La christo-fiction ainsi engendrée témoigne d'une insurrection spirituelle plutôt que d'une "révolution culturelle". L'Eglise s'étant constituée sur les bûchers de la gnose, il est temps que la gnose renaisse de la mise à nu du christianisme par le Christ même. C'est un livre de combat".

03/2014

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Actualité et médias

Steve Bannon. L'homme qui voulait le chaos

Le Brexit, l'élection de Trump puis celle de Bolsonaro, le piratage massif de nos données personnelles par Cambridge Analytica, l'essor des climatosceptiques, la montée des extrêmes en Europe, la généralisation de la défiance et le goût pour l'apocalypse... Derrière tous ces fléaux, un homme, peu connu du grand public, semble tirer les ficelles : Steve Bannon. Craint ou adulé, ce personnage ne laisse personne indifférent. Né dans une famille irlandaise modeste, catholique et démocrate, au coeur de la banlieue américaine, Bannon devient banquier chez Goldman Sachs puis producteur à Hollywood - où son talent et son énergie lui permettent d'amasser une fortune considérable... qu'il va choisir de mettre au service de la droite dure. En 2012, il prend la tête de Breitbart News, le site de la nouvelle droite radicale qui ne recule devant rien - ni racolage ni fake news - pour marquer les esprits et manipuler les foules. Une expérience et un pouvoir d'influence qu'il mettra au service de Donald Trump. Une fois élu, Bannon devient son stratège, son âme damnée. Pour lui, il théorise l'affrontement avec la Chine et lance l'alerte contre les risques de sa 5G. Evincé de la Maison Blanche, il se rabat sur l'Europe. Son "Mouvement" ambitionne de fédérer tous les courants nationalistes d'extrême droite... Il sévit jusqu'en France, où il conseille le Front National et rêve d'instrumentaliser les Gilets jaunes. Il n'a pas vu venir la crise du coronavirus, mais croit au Chaos et à ses bienfaits en 2020. Cette enquête haletante, menée sur plusieurs continents, nous révèle bien des aspects cachés du destin de cet homme. Partout, il apparaît comme l'idéologue par qui le populisme advient. Quels sont ses réseaux ? Comment parvient-il à manipuler l'opinion ? Est-il un aventurier opportuniste ou un penseur intraitable ? En route à ses côtés, on croise des vendeurs d'armes et des catholiques radicaux, des souverainistes et des ultralibéraux, des informaticiens qui surveillent et des ouvriers qui perdent leur boulot, des idéalistes et des apocalyptiques. Pour parvenir à ses fins, Bannon semble prêt à tout. Mais que veut-il vraiment ? Fiammetta Venner nous offre ici le livre qui nous manquait : toute époque a son roi secret, le voici mis à nu

09/2020