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Olympe Fablet

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BD tout public

Le miroir de Mowgli

Dans Le Livre de la jungle, le vieux Baloo interdit formellement à Mowgli de fréquenter le peuple Singe, les Bandar-log, le peuple sans loi, sans chef et sans langage, qui ne fait qu'imiter les autres peuples de la jungle. Mowgli, lui ne comprend pas cette interdiction puisque les singes sont bien ceux qui lui sont le plus semblables... Comme un appendice au Livre de la jungle, Olivier Schrauwen fantasme ici une fable dans laquelle Mowgli, désormais adolescent, déambule seul dans la jungle en quête de sa propre image, d'un semblable et de ses origines. C'est d'abord en rencontrant une femelle orang-outan qu'il pense trouver son alter ego. Il poursuit une quête qui va le conduire à toutes les déconvenues, rejeté et malmené par les autres animaux, il devra se rendre à l'évidence qu'il est condamné à la solitude dans le monde sauvage et ira jusqu'à façonner un pastiche d'homme en bouse d'éléphant tel un Prométhée absurde pour se rasséréner. Ce n'est qu'après une course tout aussi malheureuse que burlesque et désopilante, où il finira au fond des eaux, touchant le fond au sens propre, qu'il remontera à la surface et rencontrera enfin son semblable, un pêcheur qui le révélera à sa propre humanité. Dans ce récit muet, pour la première fois publié en 2011, Olivier Schrauwen fait montre d'une inventivité et d'une efficacité graphiques remarquables, on retrouve un imaginaire dense où s'entremêlent les références de cet auteur unique et rare. Le Miroir de Mowgli, est ici réédité dans une bichromie orange et bleue proche de la risographie et du format initial dans lequel Olivier Schrauwen l'a lui-même publié.

09/2017

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Théâtre

Avenir radieux. Une fission française

Ça faisait sept ans que Nicolas Lambert préparait cette pièce de théâtre sur le nucléaire, avalant des montagnes d'articles et de livres, allant visiter une centrale, hantant les réunions publiques sur l'EPR de Penly, rencontrant syndicalistes, intérimaires et militants, interpellant des responsables d'Areva et d'EDF quand, soudain, le 11 mars 2011: Fukushima. Alors cette énorme tâche qu'il menait seul, dans l'ombre et une indifférence polie, prit tout son sens. Le silence des medias; l'apathie parlementaire; le mépris envers les antinucléaires vus comme d'aimables hurluberlus; le refrain rassurant sur l'absence de risques d'accident majeur: tout cela vola en éclats. A peine terminée, sa pièce tombait à pic... Tour de force: en deux heures et en 23 personnages qu'il incarne seul sur scène, Nicolas Lambert nous raconte comment la France est devenue le pays le plus nucléarisé du monde, de 1945, date à laquelle de Gaulle crée le Commissariat à l'énergie atomique pour fabriquer la bombe, à nos jours, où ceux qui veulent "sortir du nucléaire" restent inaudibles... Entre rires étranglés et neurones irradiés, on comprend tout: la fable de l'indépendance énergétique; la farce des débats publics; le rôle très discret mais essentiel des grands commis de l'Etat comme l'étonnant Pierre Guillaumat, un des personnages clés de cette saga; l'affaire Eurodif et les attentats de Paris en 1986; les oukases de Messmer et Pompidou; les atermoiements de Mendès France et Mitterrand... Voici le texte intégral de la pièce enrichi d'un long entretien avec l'auteur, de compléments d'informations, de portraits et d'une chronologie. Bref, de tout ce qu'il faut pour que les nucléocrates ne s'en remettent pas.

09/2012

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Thrillers

Le manoir

"Entrez Gonzo, ah oui, vous vous rappelez, hein, la dernière fois, je vous avais conseillé de ne pas trop vous acharner sur les enquêtes, et même de ne pas impérativement à les résoudre car notre objectif est avant tout de satisfaire l'opinion, qui aime la fable, à nous donc d'écrire des pages nouvelles qui proposent une explication à peu près satisfaisante. Il s'agit en fait d'endormir leur sagacité, et après l'avoir endormie, souffler au-dessus de leurs grandes têtes creuses un récit crédible qui satisfasse également les juges. Vous vous rappelez ? Le "solipsisme convivial", hé hé, la superposition infinie de versions, de prélèvements, de sondes dans le réel, pour mettre à jour son déploiement ondulatoire ? Eh oui Gonzo. Regardez ! " A ce moment, il se tourna vers son électrophone, sortit un disque vinyle de sa pochette, et le posa sur l'électrophone. "Vous écoutez cette jolie musique, hein Gonzo ? " Il prit un air ému, compassé même, puis fit une épouvantable grimace avant de taper du poing sur son bureau. "Eh bien, c'est à vous maintenant de composer une nouvelle sonate, Gonzo ! mais luxueuse celle-là, bien ornée, avec des ostinatos et des trilles ! Après Le Carré parfait, Gonzo est chargé par son supérieur le commissaire Zifrin d'enquêter sur un nouveau meurtre. Dans une vieille famille décadente – et plutôt inquiétante – de la Bretagne bigoudine, une vieille femme, Adeline Delanutte, a été assassinée avec un pied de lampe. Tous les soupçons se portent vers ses deux fils, Alexandre et Alfred. Fidèle à sa méthode d'investigation, Gonzo, vite piégé par le huis clos névrotique du manoir, parviendra-t-il à trouver une issue à cette enquête ?

05/2023

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Contes et nouvelles

La Bulle

Vous n'avez jamais demandé à changer de vie ? Et, si l'occasion se présentait, oseriez-vous vraiment le faire ? Surtout si cette opportunité faisait la lumière sur votre passé. Et si elle vous mettait face à vous-même et que, jusque-là, vous n'aviez eu ni le temps ni le courage de vous avouer votre vérité... Lili, elle, n'a pas hésité. Elle a saisi sa chance. Elle a tout plaqué, renoué avec ses envies, ses rêves et son humanisme. Elle a dit "adieu" à sa vie d'avant et construit le monde de demain dont elle rêve. Et Lili a raison... On ne vous a jamais dit que le bonheur est peut-être bien dans le pré ? Tout autant qu'un arbre peut cacher une forêt ? Que l'on peut trouver la clé des champs chez un notaire ? Que le vol d'une abeille n'est à nul autre pareil ? Que votre regard a tout autant de valeur que ce que vous regardez ? Que parfois, le lapin tue le chasseur ? Que la vieillesse est source de sagesse ? Que la jeunesse n'est pas qu'ivresse ? Et que l'argent ne mène pas forcément le monde... Nathalie Sambat signe un texte prodigieusement humaniste, drôle et ambitieux. Tout en écrivant pour les plus "démunis", pour les "oubliés", pour les "abîmés"... elle parvient à nous offrir une histoire intimiste et une fable écologique pleine de bon sens et d'à-propos. Visionnaire. "La Bulle" est un roman qui vous soufflera peut-être à l'oreille que vos rêves et vos convictions sont possibles, après tout. "La Bulle", un roman à découvrir dans la collection Drôles de Pages, chez JDH Editions

09/2021

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Critique littéraire

Les Hespérides en leur jardin. Essais de littérature générale & comparée

La fable mythologique du jardin des Hespérides et leurs célèbres pommes d'or associées au onzième travail d'Hercule permettent de mettre en écho ce dernier volume d'essais avec le premier, Le Bûcher d'Hercule (Champion, 1996). Les pommes d'or figurent, dans une longue tradition humaniste, les ouvrages de l'esprit, plus spécialement honorés dans la première et la dernière section du présent volume : "Ecrits sur le vif" et "Hommages" , deux séries d'essais dictés le plus souvent par l'amitié mais aussi par l'admiration, lorsqu'il s'agit de deux grands noms des lettres contemporaines, Juan Goytisolo, Prix Cervantès 2015, et l'académicien François Cheng, deux "passeurs" originaux entre Orient et Occident. Quant aux trois autres sections, "Dialogues" , "Poétiques" , "Variations romanesques" , elles prolongent des perspectives d'étude et de synthèse qui ont été exploitées dans les recueils précédents : le dialogue des cultures, la littérature de médiation, l'évolution du genre romanesque. Le présent volume s'ouvre aux trois grandes aires linguistiques et culturelles qui sont familières à l'auteur : francophonies (Liban, Haïti), lettres ibériques et hispano-américaines, littératures émergentes d'Afrique lusophone (Cap vert, Angola). Une attention toute particulière a été apportée aux relations entre esthétique, éthique et imaginaire et, plus généralement, à ce que représente l'expérience poétique, élément premier pour une critique qui se veut "recréante" . Au-delà de la diversité des lectures et des oeuvres étudiées, ce quinzième et dernier volume d'essais se présente, une fois encore, comme une libre contribution à la littérature générale et comparée, discipline tournée vers l'étude des contacts, des rencontres et des échanges, soucieuse d'ouvrir les études littéraires au mouvement des idées et aux sciences humaines et de promouvoir pour notre temps un nouvel esprit humaniste.

10/2015

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Littérature française

La Nuit dernière au XVe siècle

Comment vivre une histoire d'amour avec une jeune femme du XVe siècle, quand on est contrôleur des impôts à Châteauroux en 2008 ? C'est tout le problème de Jean-Luc Talbot, qui était un homme normal, rangé et rationnel... jusqu'à la nuit dernière, où tout a basculé. Est-il rattrapé par une passion vécue au Moyen Age, ou victime du complot diabolique d'un contribuable ? Ballotté de manipulations dangereuses en bonheurs fous, il se demande s'il est en train de perdre la raison, ou de trouver un sens à son existence. Si la réincarnation existe, quel est son but ? Faut-il revenir sur les pas d'un autre, pour découvrir enfin qui l'on est ? Peut-on modifier le passé ? Peut-on réussir deux vies à la fois ? Renouant avec ses thèmes majeurs, Didier van Cauwelaert nous entraîne dans un roman hallucinant où, à travers la drôlerie irrésistible des situations, la gravité de l'enjeu et le pouvoir des rêves, il suggère des réponses vertigineuses aux questions qui nous hantent. "Didier van Cauwelaert a le chic pour camper des personnages excentriques à force d'être ordinaires... Son nouveau roman est une comédie sentimentale rocambolesque, pleine de verve, d'ingéniosité, de personnages croqués dans le vif de l'époque. Une fable burlesque et fantastique non dénuée de sagesse". Le Figaro. "Rien n'est impossible à Didier van Cauwelaert, qui ne manque ni de ressource ni d'imagination... On rit, on s'amuse, on est troublé... ce roman touffu et tout fou prouve, une fois de plus, qu'on ne s'ennuie jamais avec Cauwelaert". Le Point. "D'une intrigue fiscale, Didier van Cauwelaert a fait une comédie complètement timbrée". Lire.

01/2008

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Romans graphiques

Peau d'homme

Sans contrefaçon, je suis un garçon ! Dans l'Italie de la Renaissance, Bianca, demoiselle de bonne famille, est en âge de se marier. Ses parents lui trouvent un fiancé à leur goût : Giovanni, un riche marchand, jeune et plaisant. Le mariage semble devoir se dérouler sous les meilleurs auspices même si Bianca ne peut cacher sa déception de devoir épouser un homme dont elle ignore tout. Mais c'était sans connaître le secret détenu et légué par les femmes de sa famille depuis des générations : une "peau d'homme" ! En la revêtant, Bianca devient Lorenzo et bénéficie de tous les attributs d'un jeune homme à la beauté stupéfiante. Elle peut désormais visiter incognito le monde des hommes et apprendre à connaître son fiancé dans son milieu naturel. Mais dans sa peau d'homme, Bianca s'affranchit des limites imposées aux femmes et découvre l'amour et la sexualité. La morale de la Renaissance agit alors en miroir de celle de notre siècle et pose plusieurs questions : pourquoi les femmes devraient-elles avoir une sexualité différente de celle des hommes ? Pourquoi leur plaisir et leur liberté devraient-ils faire l'objet de mépris et de coercition ? Comment enfin la morale peut-elle être l'instrument d'une domination à la fois sévère et inconsciente ? A travers une fable enlevée et subtile comme une comédie de Billy Wilder, Hubert et Zanzim questionnent avec brio notre rapport au genre et à la sexualité... mais pas que. En mêlant ainsi la religion et le sexe, la morale et l'humour, la noblesse et le franc-parler, Peau d'homme nous invite tant à la libération des moeurs qu'à la quête folle et ardente de l'amour.

06/2020

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Littérature étrangère

Moi

Karen Nieto est une petite fille aux "capacités différentes". Les meilleurs spécialistes la considèrent une autiste irrécupérable mais partiellement dotée de génie : sa mémoire et son appréhension de l'espace sont exceptionnelles. Karen est l'héritière d'une importante flotte de bateaux thoniers et de la plus grande conserverie du Mexique. Au contact des pêcheurs elle découvre la plongée sous marine avec délices et les massacres de thon avec horreur, et s'insurge contre l'idée cartésienne que l'on pense avant d'exister. Elle sait bien, elle, qu'elle existe d'abord et que parfois, avec peine, elle pense, et que les choses non pensantes ne sont pas inférieures aux humains. Quand elle est triste ou angoissée, elle revêt sa combinaison de plongée bleue et s'endort dans un harnais qu'elle suspend au plafond de sa chambre. Aux côtés des marins, elle s'investit corps et âme dans l'industrie de la pêche, sauve l'entreprise familiale de la ruine causée par l'embargo américain et les récriminations des écologistes et attire un investisseur qui lui ouvre les portes du marché international, jusqu'au jour où une cellule- écologiste terroriste la menace de mort. Ce roman fascinant traite avec une très grande originalité le thème de l'autre. Karen est à la fois dure et étrange, drôle et géniale, son autisme partiel lui permet de ne se fier qu'à son instinct, comme les thons bleus qui sillonnent les océans. On est émerveillé par la beauté et la puissance évocatrice des images (Karen dans son harnais, les bateaux blanc sur une mer rouge de sang..). Hymne à la tolérance, magnifique fable écologique, MOI appartient à cette sorte de romans qui laissent le lecteur émerveillé sans voix après la dernière page. Un bijou insolite.

03/2011

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Science-fiction

Le livre des jours. A la recherche...

Le Livre des Jours, où sont consignés le passé, le présent et le futur de chaque être humain. Certains affirment que c'est une fable. D'autres sont convaincus qu'il existe vraiment, caché quelque part sur terre. Pour Cameron Vaux, le trouver est une question de vie ou de mort. "Quand tu commenceras à perdre la mémoire, cherche le Livre des Jours". Ce sont les dernières paroles de son père avant de mourir. Cameron n'y prête pas attention. Perdre la mémoire ? Il n'a que vingt-cinq ans. Chercher un livre qui n'existe pas ? De la folie ! Son père est malade et ne sait plus ce qu'il dit. Mais voilà que huit ans après la mort de son père, Cameron se rend compte que sa mémoire s'effrite. Des pans entiers de sa vie oubliés. Même certains souvenirs qu'il avait de sa femme, tuée deux ans plus tôt dans le crash de son petit avion, ont disparu. Se pourrait-il ? La prédiction étrange de son père serait-elle en train de se réaliser ? Désespéré, Cameron décide d'accéder à la dernière volonté de son père : chercher le Livre des Jours. Mais quand sa piste le mène jusqu'à la petite ville de Three Peaks dans l'Oregon, il se rend compte que les habitants, chaleureux au premier contact, deviennent de glace dès qu'il mentionne le Livre et semblent dissimuler de sombres secrets. Engagé dans une véritable course contre la montre avec sa mémoire, Cameron découvre que derrière de prétendus amis peuvent se cacher des ennemis redoutables. Mais la personne avec laquelle il s'entend le moins pourrait devenir son alliée la plus précieuse. D'autres convoitent le Livre. Des hommes qui ne reculeront devant rien pour se l'approprier. Et ils sont plus proches que Cameron ne le pense...

06/2012

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Littérature française

Tableaux noirs

Récit d’enfance, roman d’apprentissage, fable autobiographique, ce roman truculent est violemment coloré de toutes les sensations, parfumé de toutes les odeurs, maculé de toutes les humeurs découvertes par un enfant né en 1940. Ce que l’on entend, touche, sent, mange, voit, est décrit dans une profusion d’onomatopées, de mots, de descriptions, de flashs, de plans de cinéma, avec une gourmandise et un excès qui emportent le lecteur. Le petit héros de l’histoire est parisien, élevé dans le huitième arrondissement où il ira à l’école, puis faire ses devoirs dans la maison de couture de sa mère Faubourg Saint-Honoré, tout en épiant les belles clientes au moment des essayages. Il veut voir, voir ce qui est caché, toucher aussi, mais c’est plus difficile. Ce petit bonhomme découvre la vie avec un enthousiasme et un appétit féroces. Il passe son temps à observer, à essayer d’appréhender la totalité de l’univers qui s’offre à lui, dans une multitude de détails extraordinairement précis, poétiques ou brutaux, en particulier ses premiers contacts avec la mort ou avec la sexualité. Cela commence pendant la guerre, puis après, avec la rue Marbeuf pleine d’Américains, le bord de mer et la campagne aussi, l’apprentissage des lettres, celui des petites filles et des femmes en général, la première école… Des centaines de tableaux, d’historiettes s’égrènent au long de cette chronique, tour à tour émouvants, poétiques, scientifiques, dégoûtants, comme des sciences naturelles, avec une magnifique description du Paris de l’immédiat après-guerre qui paraît si lointain aujourd’hui. On reconnaît là le regard aiguisé, toujours aux aguets, et la vaste culture de l’auteur, grand amateur de sensations. Une réussite incontestable.

08/2011

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Ethnologie

Enfants sauvages. Approches anthropologiques

Pourquoi les enfants que l'on dit avoir été adoptés par des animaux, qui ont connu le traumatisme d'un isolement total dans la nature ou une claustration prolongée suscitent-ils tant de fascination ? D'où vient, par exemple, que la presse d'aujourd'hui ait trop rapidement tendance à parler d'enfant sauvage à propos de cas de maltraitance ou de marginalisation d'un jeune, quand l'anthropologie ne semble plus s'en préoccuper ? On n'a pas toujours ni partout parlé d'enfant sauvage. C'est surtout en Occident, pendant deux ou trois siècles (du XVIe au XVIIIe), qu'il est au cœur d'une recherche sur la nature de l'homme, sa sensorialité, sa stature, sa subsistance, la nécessité ou non de sa vie sociale, son esprit ou son langage. Qu'est-ce donc qui a pu faire émerger comme un modèle, impliquant l'ensemble des connaissances - philosophie, science politique, droit, histoire naturelle, médecine et psychologie -, ce qui n'était resté longtemps qu'une curiosité assez anecdotique et qui a fini par redevenir un fait divers ? se demande l'anthropologue Lucienne Strivay. Sans refaire une histoire critique des témoignages, ni trancher l'alternative sommaire entre sauvagerie et déficience mentale, elle entreprend ici l'archéologie conceptuelle de cette figure essentielle. Comment est-on passé de la fable, des mythes, des contes, des textes sacrés ou des hagiographies, ou encore des curiosités naturelles, au questionnement sur les origines : celles des langues, des sociétés, de la culture, de l'homme ? Comment les enfants sauvages ont-ils été utilisés par la pensée occidentale comme un instrument de projection jusqu'à représenter la faille ou la caution des valeurs de la culture ?

02/2006

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Philosophie

Le Souci des plaisirs. Construction d'une érotique solaire

Vingt siècles de christianisme ont fabriqué un corps déplorable et une sexualité catastrophique. A partir de la fable d'un Fils de Dieu incarné en Fils de l'Homme. un mythe nommé Jésus a servi de premier modèle à l'imitation : un corps qui ne boit pas. ne mange pas, ne rit pas. n'a pas de sexualité - autrement dit un anticorps. La névrose de Paul de Tarse. impuissant sexuel qui souhaite élargir son destin funeste à l'humanité tout entière. débouche sur la proposition d'un second modèle à imiter : celui du corps du Christ. à savoir un cadavre. Sur le principe de cette double imitation. un anticorps angélique auquel on parvient en faisant mourir son corps au monde. les Pères de l'Eglise. dont saint Augustin. développent une théologie de l'éros chrétien : un nihilisme de la chair. Le modèle de jouissance devient le martyr qui jouit de souffrir et de mourir pour gagner son paradis. Une seconde théologie de l'éros chrétien passe par Sade et Bataille. deux défenseurs de l'éros nocturne chrétien : identité de la souffrance et de la jouissance. mépris des femmes. haine de la chair, dégoût des corps. volupté dans la mort... L'antidote à ce nihilisme de la chair se trouve dans le Kâma-sûtra, un antidote violent à La Cité de Dieu d'Augustin. Sous le soleil de l'Inde. l'érotisme solaire suppose une spiritualité amoureuse de la vie. l'égalité entre les hommes et les femmes. les techniques du corps amoureux. la construction d'un corps complice avec la nature. la promotion de belles individualités, masculines et féminines. afin de construire un corps radieux pour une existence jubilatoire. Le Souci des plaisirs raconte l'obscurcissement chrétien de la chair, et propose une philosophie des Lumières sensuelles.

09/2008

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Poésie

Adone, adonis

L'Adone (L'Adonis) de GB Marino, dit le Cavalier Marin (1523-1625), a été publié à Paris en 1623. Il s'agit d'un long poème mythologique de près de 41 000 vers en décasyllabes répartis en vingt chants de longueur inégale. Il évoque les amours tragiques de Vénus et d'Adonis, jeune et bel éphèbe passionné de chasse, mais aussi jeune héritier du Royaume de Chypre. L'auteur, à partir d'un rapprochement souvent jugé provocant entre le sacré et le profane (comme entre amour vulgaire et amour mystique) fait d'Adonis d'une part une figure d'"antihéros" passif et efféminé, d'autre part un personnage christologique victime des fausses valeurs du monde. La finalité déclarée est la valorisation paradoxale d'un "héroïsme de la paix" à double résonance éthique et politique. Après les épisodes du Couronnement d'Adonis, puis de sa disparition tragique et de sa Sépulture, le Poème débouche au dernier chant sur l'épisode des "Spectacles" réunissant toutes les nations d'Europe et de Méditerranée autour de ce centre du monde qu'est l'Ile de Chypre. Ainsi est mise en scène une séquence d'harmonie et de réconciliation universelle consécutive à la mort finalement rédemptrice du héros. Sur ce mythe principal se greffe une multitude de mythes secondaires qui en un chassé-croisé complexe de perspectives complémentaires illustrent et explicitent l'éthique et la philosophie de l'auteur. Le présent volume est le premier d'une série de cinq volumes. Il comporte cinq chants qui racontent notamment les péripéties de l'arrivée d'Adonis à Chypre (chant I), l'évocation du Palais d'Amour et de Vénus, ainsi que le récit du Jugement de Paris (chant II), l'énamourement de Vénus et d'Adonis (Chant III), la Fable de Psyché (chant IV), et une pièce de théâtre représentant la tragédie d'Actéon (chant V).

05/2014

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Critique littéraire

L'"Orphée" de Boèce au Moyen Age. Traductions française et commentaires (XIIe-XVe siècles)

A travers son mythe, Orphée – poète, musicien, prophète, "fin amant" – continue à nous hanter comme il a hanté tout le moyen âge. Mais pourquoi un Orphée boécien ? En fait, et à part les textes latins bien connus de Virgile, d'Ovide et de Sénèque, c'est l'Orphée du mètre xii du troisième livre de la "Consolatio philosophiae" de Boèce que les écrivains médiévaux – glossateurs, commentateurs, traducteurs – ont pris comme point de départ pour toute une série de thèmes narratifs, philosophiques et moraux. Désolé par la disparition d'Eurydice, cet Orphée, en descendant aux enfers à la recherche de sa femme, apaise Cerbère et les Furies, interrompt momentané-ment les tourments de Tantale, d'Ixion, de Tityos, et convainc finalement les dieux des enfers à lui restituer son Eurydice. Mais en se retournant il rompt la condition imposée par les dieux. Ainsi la perd-il une seconde fois. Selon Boèce, cette fable doit être lue comme un avertissement aux hommes de tenir leurs regards attachés sur le Souverain Bien qui peut seul leur offrir la vraie consolation. C'est une heureuse rencontre des intérêts d'Anna Maria Babbi et de Keith Atkinson, portant sur les traductions françaises et italiennes de la "Consolatio" au moyen âge, qui a conduit à la conception et à la réalisation de ce livre. Il semblait intéressant de réunir dans un seul volume toutes les traductions françaises médiévales de ce mètre de Boèce. La plupart de ces textes restaient inédits et peu connus. Dans un second temps, la décision a été prise d'y ajouter les textes de quelques commentateurs latins, qui ont servi, d'une manière ou d'une autre, aux traducteurs français, leurs contemporains. Aux douze traductions françaises vient ainsi s'ajouter un ensemble de six commentaires latins.

01/2000

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Littérature française

Le roi, Donald Duck et les vacances du dessinateur

Ce roman est, au sens exact, un "cinéroman" car il mêle deux genres : primo, un roman proprement dit avec son intrigue et ses héros célèbres (Hergé, le père de Tintin, et le roi des Belges, Léopold ; mais, secundo, ce roman raconte le tournage d'un film dont les deux héros, précisément, jouent leur propre rôle. C'est dire que ce "cinéroman" se veut - et est - drolatique, fantaisiste et s'inscrit dans la grande tradition de la fable, de la farce - et, disons-le, du surréalisme le plus délirant. Reprenons : Léopold, le roi des Belges, et Hergé, le père de Tintin, se rencontrent au bord du Lac Léman, en Juillet 1948. En vérité, ils ne sont pas là par hasard : l'un (le roi) est en exil et l'autre (le dessinateur) soigne sa dépression. Ils se confient l'un à l'autre, se racontent leurs vies, et s'efforcent de ne pas trop s'ennuyer dans ce décor de carte postale. Car cette Suisse est un personnage à part entière de ce roman. Un personnage opulent, alpestre, plein de vaches et de chocolats... Mais attention : cette Suisse est, ici, le décor d'un film qui est en train de se tourner et dans le lequel, outre Léopold et Tintin, figurent Donald Duck, Humphrey Bogart, Ava Gardner ou Harold Lloyd. Sommes-nous au cinéma ? Dans un roman ? Dans un "Cinéroman" ? Nul ne sait en vérité. Mais chacun s'abandonne avec plaisir à un délire où l'histoire de Hollywood se mêle à celle de la bande dessinée, où les chagrins réels entrent en composition avec leurs reflets sur la pellicule, où la Grande Histoire se confond avec la toute petite - pour le plus grand bonheur du spectateur-lecteur

01/2018

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Littérature française

J'étais la terreur

Le 7 janvier 2015, une attaque terroriste menée par deux hommes lourdement armés décime la rédaction de Charlie Hebdo. Le surlendemain, une prise d'otages dans une supérette casher prolonge le cauchemar, tandis qu'en fin d'après-midi, les brigades d'intervention lancent un assaut décisif contre les terroristes. Le weekend des 10 et 11 janvier, près de quatre millions de personnes, se mobilisent en une série de manifestations historiques, sous le mot d'ordre JE SUIS CHARLIE. La République paie cher son unité retrouvée, mais le monde donne l'impression d'aller mieux. Quatre mois plus tard, au petit matin, un homme d'une trentaine d'années, qu'on croyait mort dans l'assaut, s'extirpe d'une fosse creusée dans une forêt picarde, gagne la capitale et entreprend de refaire sa vie. Le frère assassin renaît sous la peau d'un citoyen français ordinaire et bon père de famille. Mais les fantômes de son ancienne vie le hantent et lui rappellent le monstre qu'il a été. Peut-on croire en l'existence de Dieu après avoir commis l'impensable ? Peut-on devenir un homme meilleur quand on a été le pire des hommes ? Roman choc, écrit du point de vue de Chérif Kouachi, J'étais la terreur revient sur l'itinéraire d'un enfant de la République, orphelin à treize ans, que l'énergie, les fréquentations et l'air du temps vont convertir en une arme de guerre. Depuis les soirées de la Bande des Buttes-Chaumont jusqu'à un stage déjanté au Yémen, Benjamin Berton propose, de manière tantôt réaliste, humoristique ou grave, une lecture très personnelle de la dérive terroriste. Ni document, ni fable philosophique, J'étais la terreur rappelle que le respect de l'autre, victime ou bourreau, est notre seule obligation.

10/2015

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Littérature française

Rien seul

"C'est bien de cela qu'il s'agit, de faire vivant." "Cédric est encore un tout jeune homme mais il véhicule toutes les défaites transmises par des générations de perdants, toutes les humiliations qu'il a partagées avec son père quand trop de fatigue et d'abrutissement l'empêchaient de se tenir debout dans le regard de ses enfants. Cédric a hérité d'une force dénuée d'enthousiasme, une force tout juste bonne à supporter un homme et à le faire obéir aux lois diverses de l'exploitation." Jeune homme timide qui essaie de vivre dans un monde bruyant, il s'est enfui d'un carcan familial en ruine. Essaie de construire à partir de rien, de ses manques. Sans savoir. Un parcours qui le conduit à la rue, sur ce front passif de la guerre sociale où le climat peut se faire fraternel, mais où les combats sont souvent perdus d'avance. C'est dans la nature, près d'un esprit solitaire, que Cédric trouvera un certain calme, un début de réconciliation avec son passé, avec le monde. Un monde qui semble se laisser aller au pire… Une fable certes pessimiste, située ici dans un cadre effrayant, mais où se dessine un chemin pour la vie, quand la douleur est investie, puis dépassée. A propos de Comédie du suicide, Bernard Bretonnière écrivait dans Encres de Loire : "Honnêteté, à coup sûr : éthique, littéraire, intellectuelle. Est-ce si commun ?" Et à propos du style de Jean-Claude Leroy : "Un style souverain [qui] fait gagner l'alchimie permettant à toute littérature digne de ce nom de transmuer en or le plomb noir de ce que l'on appellera, pour dire vite, la mélancolie." Ces remarques valent pour Rien seul. Avec ce premier roman, Jean-Claude Leroy réalise comme une quintessence de ses livres précédents.

01/2017

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Littérature française

Un temps marocain

Ces chroniques, parues dans La Vie Eco et Le Courrier de l'Atlas, sont un véritable kaléidoscope du Temps marocain. Najib Refaif s'y révèle fin observateur des paradoxes de notre société et sait en dire, avec maestria, les à-côtés anthropologiques, les hésitations modernistes et les paradoxes culturels et cultuels. C'est tout un monde que ces pages nous livrent ; un univers jailli sous la plume à la fois tendre et caustique de l'auteur chez qui les mots d'esprit et les trouvailles superbes le disputent aux références livresques ou filmiques et aux parenthèses utiles. "Cet homme sans nom et sans passé a vécu à la marge d'une époque tumultueuse de notre temps marocain. Le peu de choses que l'on sait à peu près de sa vie est rapporté par un voisin qui lui-même le tient d'un autre voisin. Sa biographie tiendrait donc d'un petit bavardage, un potin de voisinage que nul autre témoignage sérieux ne viendra confirmer ou infirmer. Les gens de peu, eux non plus, n'ont pas d'histoire. Mais eux, n'ont personne pour le dire ou même pour leur en fabriquer." Et Refaif sait tisser ces histoires. Ces chroniques touchent presque à l'art consommé du micro-récit, de la fable urbaine ou de la séquence cinématographique. Une chose est sûre, la lecture de ces fragments de l'histoire politique, intellectuelle, artistique et humaine du Maroc, d'hier et d'aujourd'hui, ne peut laisser ni indifférents ni insensibles les lecteurs (et ils sont nombreux) qui n'auraient pas eu l'heur de suivre Najib Refaif dans ses oeuvres hebdomadaires. L'occasion leur est donnée à travers ce recueil tendrement cruel et juste.

12/2016

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Fantasy

Plastok Tome 1

Les aventures de Bug le puceron : héros malgré lui d'une civilisation en plastok Le monde des insectes a survécu aux humains, qui n'ont laissé qu'une montagne de plastique derrière eux ! C'est autour de cette matière " divine ", qu'est née une nouvelle Société où coccinelles, papillons, fourmis ou abeilles dirigent le monde. Sur l'île d'Hexapoda où l'on a pris soin d'ériger des temples en l'honneur de l'Homme disparu, la grande prêtresse Anasta veille sur ses sujets en sa qualité de cheffe spirituelle. Son dévoué serviteur, Bug le puceron, n'est jamais loin, et cette proximité a le don d'agacer certains fidèles. Mais alors que la vénérable maîtresse s'apprête à nommer son successeur, elle s'écroule victime d'un empoisonnement ! Tous les regards se tournent alors vers Bug. Accusé puis arrêté, il ne devra son salut qu'à une collègue de cellule qui le sauve in extremis de la peine capitale à laquelle il était promis. Commence alors une cavale sauvage pour ce puceron et son acolyte qui s'est attachée à ce nuisible... Malgré sa gentillesse, Bug fait partie de ces insectes jugés inférieurs. Dans une Société hiérarchisée, il devra croire en son destin s'il veut découvrir la vérité et prouver son innocence. Il se pourrait d'ailleurs qu'avant de succomber, Anasta lui ait transmis un savoir inestimable... Maud Michel et Nicolas Signarbieux s'appuient sur les ressorts narratifs du conte dans le premier tome de cette fable socio-écologique, qui fait dialoguer des insectes anthropomorphes sous le trait vif de Nicolas Signarbieux. Une trilogie avec un univers graphique bien à part, aussi visuelle que sensorielle qui nous plonge dans le monde de l'infiniment petit pour un grand moment de lecture.

02/2023

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Littérature grecque

Les doléances du fossoyeur

"Plus le peuple est bête, innocent et crédule, plus on devrait le prendre en sympathie et en pitié ; pourtant, ces gens-là, ils pensent que ta bêtise et ta bonté, ça leur donne le droit de te frapper jusqu'à l'os, de te condamner à la misère, à la maladie et au déshonneur, de pas mieux se comporter avec toi que ces charretiers sans coeur qui tuent leurs bêtes à force de les charger et de les battre, pour la raison qu'elles seraient bien en peine de mordre ou de rendre les coups. Si c'est un coeur que tu as dans la poitrine, et pas une pierre, ne dis pas que c'est la faute du peuple, mais crie avec moi : Maudits soient les imposteurs ! " Ces "gens-là" , ce sont les politiciens opportunistes et véreux, prêts à toutes les manigances pour arriver à leurs fins, qui ont transformé la vie d'un brave homme en enfer : celle de l'ancien pêcheur Argyre Zomas, qui vivait autrefois paisiblement avec sa famille à Syros, et dont les malheurs ont commencé le jour où il fit la rencontre d'un député venu faire campagne sur l'île. Dans cette nouvelle écrite en 1895, l'écrivain et journaliste grec Emmanuel Roïdis nous donne à entendre la complainte bouleversante de cet homme du peuple, devenu fossoyeur dans un cimetière d'Athènes après avoir succombé aux sirènes de la politique. A mi-chemin entre la fable et la satire, ce texte d'une rare clairvoyance n'a absolument rien perdu de son actualité. Servi par une traduction des plus remarquables, il décrit avec mordant les dérives de l'électoralisme, qui ne sont pas sans rappeler - sous bien des aspects - les excès de nos propres démocraties modernes.

03/2022

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Histoire de la BD

Hs dbd lupano n°25

LUPANO - HS DBD N°25 Date de sortie le 3 novembre L'art du mot... Entamée à l'aube des années 2000, l'oeuvre de Wilfrid Lupano compte aujourd'hui un peu plus de soixante albums, répartis en une quinzaine de séries en cours ou achevées, ainsi qu'une dizaine de one-shots. En vingt ans, ce sont ainsi vingt-cinq dessinateurs, sans compter les coloristes, qui ont donné forme et caractère à ses histoires. Du western désopilant (Little Big Joe, avec Frédéric Campoy, Delcourt) à l'épopée fantastique (Azimut, avec Jean-Baptiste Andréae, Vents d'Ouest), en passant par la fantasy orientaliste (Alim le tanneur, avec Virginie Augustin, Delcourt) ou rurale (Traquemage, avec Relom, Delcourt), le polar (Ma révérence, avec Rodguen, Delcourt), la fable sentimentale (Un océan d'amour, avec Grégory Panaccione, Delcourt) ou encore l'album jeunesse (Le Loup en slip, avec Mayana Itoïz et Paul Cauuet, Dargaud), le pétulant géniteur des Vieux Fourneaux (avec Paul Cauuet, Dargaud) est sur tous les fronts, y compris celui de l'engagement. Nombre de ses livres abordent en effet, par le recours à l'histoire, avec humour ou gravité, des questions de société telles que le racisme, le féminisme et l'écologie, causes parmi d'autres qu'il embrasse au quotidien au moyen des actions menées par le collectif d'artistes qu'il a cofondé, The Ink Link. Erudit ne se prenant pas au sérieux, philanthrope, passeur d'histoires, Wilfrid Lupano se prête pour le nouveau hors-série de dBD au jeu des confidences sur son travail de scénariste. Et, une fois n'est pas coutume, il se laisse aussi pour l'occasion raconter par d'autres, proches, collaborateurs, spécialistes, au fil d'entretiens venant éclairer son oeuvre et explorer son incontestable richesse.

12/2022

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Littérature française

Akiloë ou le souffle de la forêt

Pour Akiloe, le jeune indien Wayana qui se baigne dans le fleuve, au coeur d'une réserve dans la forêt amazonienne, l'univers des blancs ne s'exprime qu'à travers la voix du transistor de radio Paramaribo ou dans les reflets d'aluminium des ustensiles de cuisine qui s'empilent comme des totems divins sous les "carbets", ces fragiles habitations des Indiens de Guyane. Son avenir semble dicté par l'esprit des arbres et du fleuve, par le "souffle de la forêt". Passer de l'âge de pierre à celui d'Ariane en assimilant la culture républicaine devient alors un parcours initiatique d'une singulière complexité dont le jeune Indien triomphe peu à peu. Le parcours original d'un enfant qui sera formé par une jeune institutrice à l'âme de missionnaire, adopté par un réfugié polonais restaurateur et physicien, avant de s'élever vers le ciel : Akiloë sera sauteur à la perche avant de passer toutes les épreuves pour devenir astronaute. Jusqu'au jour où il s'envolera enfin pour l'espace, porté par le souffle de la forêt. Quels effets "l'éducation occidentale" peuvent produire sur un enfant surdoué, fort imaginatif, dont la culture originelle n'a pas été définitivement fixée par l'expérience ? Tel est le thème de ce roman nourri d'émotion où les éléments du savoir sont soumis au filtre d'une sensualité native, celle d'un habitant de la forêt. Philippe Curval a su trouver la fraîcheur inventive de l'imagination indienne pour écrire une fable cruelle et magique, celle des tribus amazoniennes face à l'invasion de la civilisation blanche, dans le décor déconcertant d'une Guyane confrontée à l'oubli d'un passé peu glorieux, à ses contradictions économiques, sociales, raciales, juste au moment où l'avenir spatial s'affirme sur son territoire.

03/2015

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Littérature française

Noces d'un tombeau

Ayant perdu sa clé USB dans la maison familiale avant son départ pour des études supérieures en Allemagne, Pura charge Sita, sa mère, de la retrouver et de la lui renvoyer tout en lui interdisant d'en lire le contenu. Mais cette dernière ne résiste pas à la tentation. Elle y découvre "Noces d'un tombeau" , le récit fantastique d'une jeune femme condamnée aux dures réalités d'un veuvage en campagne, puis soumise aux aléas conjoncturels d'une vie urbaine. D'abord fascinée par l'idée d'avoir un fils écrivain, Sita estime après réflexion que la réputation de toute l'Afrique prendrait un coup si le texte était publié. Mais s'opposer à sa parution reviendrait à reconnaître qu'elle a trahi la confiance de Pura... A travers l'oeil voyeur d'une mère possessive et dévouée, nous découvrons ainsi un roman captivant et palpitant, ponctué de mille péripéties et au dénouement semi-heureux, à la manière d'une fable malicieuse. Diplômé de l'Université de Montréal et de l'Université de Yaoundé I, Germain Nyada est titulaire d'un Ph. D. en littératures francophones et études comparées de l'Université de Bayreuth. Il a enseigné à l'Université de Yaoundé I et à l'Université Concordia. Auteur de plusieurs travaux dont Le Kamerun en Allemagne (2015) et de nombreux articles scientifiques, ses recherches portent sur la littérature, la communication interculturelle ainsi que sur le Cameroun sous l'administration coloniale allemande (1884-1916). Admirateur de Mongo Beti, il est l'initiateur du concours d'écriture AfricLittéraires et cofondateur de deux associations à vocation éducative. Après presque deux décennies d'indécision, il se résout enfin à publier certains de ses textes de fiction.

06/2017

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Généralités

Juifs et capitalisme. Aux origines d'une légende

Francesca Trivellato part sur les traces de la légende qui a accompagné l'idée de prédispositions particulières des Juifs pour le commerce et le crédit. A l'origine se trouve la fable de l'invention juive, à la fin du Moyen Age, de l'assurance maritime et de la lettre de change, deux instruments essentiels de la finance privée européenne. Exprimée pour la première fois dans le texte d'un avocat bordelais du XVIIe siècle, cette construction imaginaire, à très longue portée et aux conséquences terribles, se trouve reprise par Montesquieu, Voltaire, Beccaria, puis dans les textes plus contemporains de Marx ou Weber. Retraçant les différentes manifestations de cette légende et ce qu'elles révèlent des aspirations et des craintes collectives des contemporains, ce livre s'attache à décrire le fonctionnement de l'économie préindustrielle, les mécanismes du crédit à l'époque moderne et la mise en place du statut des Juifs en France et en Europe, du milieu du XVIIe siècle jusqu'à Napoléon. Magnifique ouvrage d'histoire culturelle de l'économie, Juifs et capitalisme montre que les débats sur la portée du marché ont toujours été indissociables de l'élaboration de hiérarchies juridiques et symboliques impliquant inclusions et exclusions. L'anonymat du marché est une idée récente. Elle reste une réalité insaisissable. Professeure d'histoire moderne, spécialiste de l'histoire culturelle et économique, théoricienne de ce qu'elle a appelé la microstoria globale, Francesca Trivellato est devenue en 2018 full professor à l'Institute for Advanced Study de Princeton, une des positions les plus prisées en Amérique du Nord. Elle a publié aux éditions du Seuil Corail contre diamants. De la Méditerranée à l'océan Indien au XVIIIe siècle ("L'Univers historique" , 2016).

04/2023

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Littérature anglo-saxonne

Histoire de Martinus Scriblérus, de ses ouvrages & de ses découvertes

Au printemps 1714, la fine fleur des lettres anglo-irlandaises se retrouve dans un pub et forme un club : on projette d'écrire un livre collectif. " Vous donnez chaque jour de meilleurs conseils que nous tous réunis ne pourrions le faire en un an ; & pour dire la vérité, Pope, qui a pensé le premier à l'intrigue, n'a pas du tout de génie pour cela, à mon avis. Gay est trop jeune ; Parnell a bien quelques idées, mais il est paresseux ; je pourrais assembler, enrichir & biffer assez bien, mais tout ce qui concerne les sciences doit venir de vous. " (J. Swift à J. Arbuthnot) Doué pour la satire, ce groupe se demanda après beaucoup d'autres comment triompher de la bêtise, et il créa Martinus Scriblérus, scribouillard barbouillé de tous les arts et de toutes les sciences. En le ciblant, on attaquait les impostures morales, politiques et culturelles de son temps : théories absurdes, faux savoirs, idiotie intellectuelle, esprit de sérieux, prétendus conservateurs, soi-disant progressistes, etc. Près de trois siècles plus tard, Pierre Lafargue (Annotateur) et Pierre Senges (Préfacier-Postfacier) ont voulu compléter le tableau inachevé de leurs illustres aînés en apportant une touche personnelle à cette Histoire. La littérature, ce monstre bizarre qui a tendance à s'échapper aussi vite qu'il est apparu, y reprend des couleurs grâce à leurs facéties redoublées. Le Scriblérus Club poursuit donc son galop (car toujours à dada ! ) sur les terres de la haute fantaisie, offrant une fable malicieuse sur les moeurs universelles. Cette oeuvre eut une influence certaine au XVIIIe siècle : Laurence Sterne y prélèvera des matériaux pour son Tristram Shandy ; Swift ne se priva pas d'y chaparder pour faire grandir son Gulliver. Quant au rire retentissant qui s'en échappe, il n'a pas fini de faire trembler quelques maisons, et dans ces maisons les tasses du service à thé.

10/2022

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Histoire de la pensée économiq

Baise ton prochain. Une histoire souterraine du capitalisme

Cet essai résulte d'une sidération. Celle qui m'a saisi lorsque je suis tombé sur un écrit aujourd'hui oublié, Recherches sur l'origine de la vertu morale de Bernard de Mandeville. C'est en 1714, à l'aube de la première révolution industrielle, que Mandeville, philosophe et médecin, a publié ce libelle sulfureux, en complément de sa fameuse Fable des abeilles. Cet écrit est le logiciel caché du capitalisme car ses idées ont infusé toute la pensée économique libérale moderne, d'Adam Smith à Friedrich Hayek. Fini l'amour du prochain ! Il faut confier le destin du monde aux "pires d'entre les hommes" (les pervers), ceux qui veulent toujours plus, quels que soient les moyens à employer. Eux seuls sauront faire en sorte que la richesse s'accroisse et ruisselle ensuite sur le reste des hommes. Et c'est là le véritable plan de Dieu dont il résultera un quasi-paradis sur terre. Pour ce faire, Mandeville a élaboré un art de gouverner - flatter les uns, stigmatiser les autres - qui se révélera bien plus retors et plus efficace que celui de Machiavel, parce que fondé sur l'instauration d'un nouveau régime, la libération des pulsions. On comprend pourquoi Mandeville fut de son vivant surnommé Man Devil (l'homme du Diable) et pourquoi son paradis ressemble à l'enfer. Trois siècles plus tard, il s'avère qu'aucune autre idée n'a autant transformé le monde. Nous sommes globalement plus riches. A ceci près que le ruissellement aurait tendance à couler à l'envers : les 196 d'individus les plus riches possèdent désormais autant que les 99 % restants. Mais on commence à comprendre le coût de ce pacte faustien : la destruction du monde. Peut-on encore obvier à ce devenir ?

10/2019

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Littérature française

Deux étés par an

Un homme et un oiseau étaient-ils faits pour se rencontrer ? Surtout si l'homme est un ancien ambassadeur des Pôles, qui fête ses 90 ans, et l'oiseau, disons plutôt, le couple d'oiseaux, deux sternes arctiques inséparables du nom de Jet et Lily. En 2048, bien des espèces, des pans entiers de notre géographie, ont hélas disparu de la planète, les brasiers enflamment l'Europe et font fuir de nouveaux migrants qui nous ressemblent. Le traité qui protège le statut particulier de l'immense réservoir d'eau douce qu'est l'Antarctique, doit être renégocié. L'urgence est absolue ! C'est alors que notre Ambassadeur, gageons que ce récit documenté est aussi une fable, décide d'affronter ce qui sera sa dernière mission : relier les deux points les plus extrêmes du globe terrestre, depuis le Groenland jusqu'au pôle sud, sur une ligne aérienne que seules les deux sternes connaissent par coeur, un tracé de glace et de haute mer, à la recherche migratoire de la lumière, de crevettes, de krill, et surtout de deux étés par an. Son Excellence va voler en leur compagnie. Pourquoi pas ! Chemin faisant, l'auteur à la manière des fabulistes, nous montre l'état de notre pauvre planète, sans jamais céder à la tentation de l'apocalypse, mais sur les ailes de Jet et de Lily, par leurs yeux émerveillés et parfois paniqués, il nous montre aussi toute la beauté du monde. S'y joindront, en une arche de Noé multicolore, un vautour géant, des perroquets au front bleu, une baleine dernière de son espèce, Amal la fille adoptive de notre Excellence, et bien des peuples du monde, aussi divers et menacés que les espèces animales.

01/2024

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Littérature française

Les neuf consciences de Malfini

Un Malfini, grand rapace assuré de sa magnificence, découvre un jour l'existence des colibris, surtout du plus extraordinaire de ces minuscules oiseaux, qui vient s'échouer sur son aire. Il n'avait jusqu'alors jamais prêté attention à de pareilles insignifiances. Ni pris la mesure d'une si profonde altérité. Sidéré par la découverte de cette petite créature, le terrible prédateur va se retrouver en dérive dans l'incompréhension, le mépris, la haine, le doute puis l'admiration souffrante. L'infime colibri affrontera seul une menace écologique, colossale et incompréhensible, tandis que le grand rapace va s'interroger sur la différence, le territoire, la culture, le langage, le rapport au monde, explorer la nature exacte de la puissance, de la grâce ou de la beauté. Puis, dans une exaltation de tous ses sens, développés comme des consciences, ce maître des vents va remettre en question son existence elle-même, jusqu'à engager sa puissance au service de l'insignifiante créature et affronter à ses côtés le lent désastre qui se profile... Longtemps plus tard, désireux de laisser témoignage de cette bouleversante aventure, le grand rapace se posera au lendemain d'un cyclone dans le jardin de Patrick Chamoiseau pour tout lui raconter, offrant ainsi à l'écrivain - Marqueur de paroles, Guerrier de l'imaginaire - l'occasion d'une récitation sur l'événement impensable du vivant et sur la place que devrait y occuper une idée de l'humain. Dans ce qui relève à la fois de la chronique ethnologique, de la méditation de philosophe, de la fable, du conte, de la légende, de la saga ou d'un simple roman initiatique nourri des merveilles maintenant autorisées par la littérature, c'est une poétique du vivant, pleine de tendresse, d'amour, d'humour, qui s'empare de la conscience écologique... P.C.

04/2009

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Généralités

Les grandes déconvenues. La Renaissance, Sumatra, les frères Parmentier

On dit que la France, au XVIe siècle, a manqué son rendez-vous avec le Monde, puisqu'elle n'aurait pris aucune part à l'épopée de l'exploration des sociétés lointaines - flirtant avec le Brésil, mais boudant l'Asie. Pourtant, deux capitaines dieppois, Jean et Raoul Parmentier, conduisent jusqu'à l'île de Sumatra, en 1529, deux nefs de fort tonnage. Ils en ramènent des plaies, des bosses et un peu de poivre. Aujourd'hui oubliée, leur navigation fut érigée au XIXe siècle en preuve incontestable d'une contribution française glorieuse à la geste des Grandes découvertes. C'est toute la Renaissance occidentale qui aurait débarqué, sous pavillon tricolore, en Insulinde. La fable est flatteuse pour l'idée que nous nous sommes longtemps faite de nous-mêmes comme de pionniers, voire de missionnaires de la "modernité". Il n'est pas certain qu'elle résiste à l'examen. Menée en archives et dans les méandres des chroniques, l'enquête oblige à s'intéresser d'un même mouvement au monde des marins normands et à celui des négociants malais, à la cour de François la' et à celle du sultan de Tiku, à la poésie mariale du "Puy" de Rouen et à celle des maîtres de mystique musulmans. Ce qui se joue alors le long du troisième parallèle, lorsque les Dieppois font relâche à Sumatra, ne se comprend qu'à condition de rouvrir les portes de la comparaison - entre l'Europe et l'Asie du Sud-Est aussi bien qu'entre le savoir des "gens de mer" et celui des érudits. En nous aidant à contempler, défardées, nos grandes déconvenues, cette traversée nous invite à penser la "modernité" au pluriel et la Renaissance au conditionnel.

03/2024

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Correspondance

Correspondance. 1930-1944

Buenos Aires, septembre 1930. Antoine de Saint-Exupéry, chef d'exploitation de l'Aeroposta Argentina, fait la connaissance de Consuelo Suncín Sandoval, la jeune veuve salvadorienne de l'écrivain Enrique Gómez Carrillo. Après quelques semaines de vie commune en Argentine, ils choisissent de se marier en France auprès de la famille de l'aviateur. Mais la vie conjugale du couple sera un parcours bien chaotique, malgré tout ce qui les réunit - et en premier lieu leur imaginaire commun, peuplé d'étoiles, de petits animaux et de toutes sortes de trésors. L'aventureux "Tonio" attend de son épouse une attention et un réconfort de tous les instants que le tempérament de celle-ci, éprise de liberté et douée d'une irréductible fantaisie, ne peut lui apporter continûment. Mais Antoine et Consuelo ne se délieront jamais de leur alliance, pourtant soumise à des polarités contradictoires. Sacrée à leurs yeux, elle les réunira dans les moments les plus difficiles, jusqu'à New York où l'écrivain se trouve exilé entre 1941 et 1943. Et la promesse réciproque d'un amour inconditionnel leur permettra de supporter, non sans souffrance, l'éloignement et l'inquiétude, lorsque l'engagement militaire de l'écrivain les rendra inévitables - jusqu'à la fin tragique de juillet 1944. Ces années sont aussi celles de l'écriture du Petit Prince - une fable qui illumine, en leur donnant son sens le plus profond, ces lettres souvent déchirantes d'émotion, où alternent la grâce et le désarroi, la défiance et la lumière. Un jeune prince voyageur, une rose et son globe : nous y sommes ! "Il était une fois un enfant qui avait découvert un trésor", écrit Antoine de Saint-Exupéry dans sa première lettre à Consuelo. "Mais ce trésor était trop beau pour un enfant dont les yeux ne savaient pas bien le comprendre ni les bras le contenir. Alors l'enfant devint mélancolique."

05/2021