Roman anti-racisme : Le banc
Alex a quelques amis parmi les gamins en marge de sa classe. Ce qui le rend différent, lui, ce sont ses origines : il est taïwanais, « même si personne n'est capable de dire où ca se trouve ni ce que c'est ». En ce moment sa vie est particulièrement mouvementée : il y a Sybille qui s'accroche à lui depuis qu'elle s'est disputée avec ses copains, son père à l'autre bout du monde qui ne donne plus de nouvelles et récemment ces insultes racistes écrites au Tipp-ex sur le banc du parc où il mange chaque midi : « Alex bol de riz », « Alex tronche de nem ». Aidé par Sybille, le jeune garçon recherche l'auteur du forfait pour le confondre.
Dans ce récit aux chapitres brefs, met en évidence toute la brutalité de l'impact et les remous intérieurs que peuvent provoquer des insultes racistes. La gratuité des coups portés font naître en Alex un profond sentiment d'injustice, alimenté par ce père qui prend de plus en plus de distance.
Il y a beaucoup de force dans le portrait psychologique du personnage principal ; ses émotions et leur évolution ont un écho universel : blessé, Alex se révolte, il en vient à mentir sur son père, il se confronte ensuite aux autres avant de devenir résilient et de pardonner. Le banc ne donne pas la formule magique pour rabibocher des familles qui se déchirent ou pour juguler un racisme primaire ; à travers une belle histoire de vie, il apporte toutefois aux jeunes lecteurs des clefs indispensables pour une prise de conscience.
19/08/2013 - 10:47