KGI Tome 7 : Sous contrôle

Cette histoire aurait pu démarrer par «　Il était une fois　» tant elle ressemble à un conte, un conte fantastique scandinave, empreint de mystère et de tristesse, très beau. Par une nuit d’hiver glaciale mais lumineuse, parsemée d’aurores boréales,　 «　des lumières fusaient dans le ciel comme des tressaillements un peu douloureux　» une femme chute dans la rue et déclenche alors, dans la douleur, son accouchement prématuré.

Il est des moments où l’être humain a besoin de faire une pause dans son existence, se mettre à l’écart de sa vie pour mieux la discerner, l’appréhender et pourquoi pas la modifier, lui faire prendre un nouveau chemin, la construire autrement, mieux sans doute. En vain.

Voici l’histoire, sans doute en partie autobiographique, qui a construit l’auteur. À travers une centaine d’années, on découvre, tour à tour, l’arrière grand-mère, la grand-mère et la mère de la narratrice. Un roman peuplé de femmes, qui n’est pas sans rappeler ses livres précédents («　le livre de Dina　» ou «　l’héritage de Karna　»). Vaste fresque féminine, envoûtante et passionnante.

Cette histoire étonnante est racontée par Assaf, un jeune garçon israélien, qui vit au milieu d’une famille israélienne comme il en existe certainement des quantités.

Je voudr@is que tu …Franck Andriat

Le Docteur R. officie au service de gérontologie de la Salpetrière, un éminent hôpital parisien. C’est là qu’il reçoit pour la première fois, en juin 1976, une femme d’une trentaine d’années à lui prétendument envoyée par le médecin-chef de l’institut neurologique de Cuba.

Dans son premier livre, Michel Rostain évoque ce qu'on appelle étrangement un «　événement de la vie　» : la mort de son fils. Ou plutôt, est-ce le fils qui dicte les mots au père, qui raconte l'avant et l'après, l'instant où tout bascule. À travers les lignes de cet ouvrage, auréolé du prix Goncourt 2011 du premier roman, ce n'est même plus Michel Rostain qui écrit, qui parle, qui pense, mais bien son fils, Lion, emporté violemment par une méningite fulgurante à 21 ans.

Adler compte parmi ces romanciers qui ont expérimenté les nazis, et plus particulièrement le trajet généralement sans retour, vers les camps de concentration. Pour l'écrivain, né à Prague en 1920, la libération n'interviendra qu'en 1945, par les forces alliées.

Trois sœurs de mères différentes vont rendre visite à leur père, Isak, ancien gynécologue brillant et reconnu, retranché sur une île suédoise, Hammarsö. Le voyage a lieu en plein hiver. Ce périple va permettre à ces trois femmes de se souvenir de leur enfance dans les années 1970, rythmée, par les séjours d’été sur cette île, justement.

Un tueur en série, le tueur à rubans, sévit à Washington. Il assassine des femmes et laisse à leur poignet un ruban de couleur. Au commissariat du 2e district, deux hommes sont chargés de l’enquête.

Dami travaille dans un cabinet-conseil spécialisé en communication à Buenos Aires. Dami est sociologue. Depuis l’âge de quatorze ans, Dami conduit des véhicules comme le lui a appris à le faire son père. Sans jamais avoir reçu un quelconque permis de conduire pour lequel, jusqu’à ce jour, il n’avait jamais songé à passer l’examen lui permettant de l’obtenir.

Au centre de ce livre, il y a donc les enfants, au sens animal, physique, passif, fatal du terme, lien dont on ne peut se défaire et qu’il serait vain de prétendre appréhender avec objectivité.

Un coup à prendre, Xavier de Moulins : l'art de n'être pas père - pas prêt ?

Cécile RoumiguièreJustine Brax

Fé, le héros, est un garçon comme il en existe des tas. Il a des parents unis et aimants, une grande sœur, il aime jouer au foot avec Jesse et Hamid, ses deux meilleurs copains et dessiner des oiseaux dans son cahier à images. Mais Fé a la particularité d'avoir été adopté. Sa vraie maman, sa mère zéro, a fuit la Bosnie en guerre. Il ne se sent pas différent, puisque sa sœur, Bing, est elle aussi adoptée. Elle, elle vient de Chine et ne sait rien du tout de ses parents. Parce que dans sa famille les origines et les différences n'ont jamais été un tabou, Fé ne s'interroge pas sur son passé. Jusqu'à sa rencontre avec Maud qui vient d'emménager dans sa ville et surtout dans sa vie. A force de questions simples et naturelles, elle l'incitera à chercher cette mère rêvée et cauchemardée, désirée et redoutée.

Il est rare de trouver un fil conducteur évident dans un recueil de Nouvelles. Ce n’est pas le cas de La Nada.

Découvrir une nouvelle enquête de Varg Veum, c’est comme retrouver un vieil ami, un comparse　: c’est un plaisir et cela fait du bien　! Ce personnage est devenu si proche de son lecteur, si réel, que quelques lignes suffisent pour pénétrer, de nouveau, dans la ville brumeuse de Bergen. Et pourtant, l’ambiance n’est pas vraiment salutaire, mais plutôt glauque et glaciale.

Samir était le petit copain de Karen. Il était accessoirement prêteur sur gages. Et pour l'aider dans ses démarches d'entrepreneur innovant, Karen avait accepté de lui prêter 300.000 $, à investir dans plusieurs entreprises pour le moins douteuses. Le hic ? Tant que Samir était le mec de Karen, aucun problème. C'est à la rupture que les choses se compliquent.

À première vue tout est beau, joyeux, rayonnant : On attend la vie. Une naissance et surtout pour ce couple proche de la quarantaine, une renaissance. D’abord on réfléchit, ensemble, on décide. Et puis, enfin, « bonne nouvelle ! », le travail est en route. On s’installe, on prépare, on se prépare dans la joie.

Martin Schulse et Max Eiseinstein se sont associés, à San Francisco, pour fonder une galerie d’art qui, en ces années 30, malgré les effets durables de la crise juste passée, leur apporte quelques petits succès commerciaux.

Vincent Bergès est professeur de littérature dans un établissement scolaire privé lyonnais. Sans pour autant y être totalement indifférent, il n’exprime pas avec la même véhémence que sa collègue et amie Hélène, elle-même professeur de science-éco, une profonde désapprobation à l’égard de l’abbé Boissard que le Père Pistre, supérieur de l’établissement, tente de protéger suite à des prises de position un peu rudes sur l’IVG qui lui avaient valu quelque condamnation. Insuffisant pour que le Père Pistre envisage de le relever de ses fonctions.

Vies minuscules et concordantes racontées en pied de nez par une plume qui prend tour à tour le rouge cerise d’une certaine bouche, les reflets d’or de tels cheveux, bleu virginal ou plomb fondu.

Petite histoire de cadavres, sur fond d'histoire ou de contes de fées, voici deux titres à découvrir pour changer un peu de la bande-dessinée.

Manga, Histoire et univers de la bande dessinée japonaise de J.M. Bouissou

Le livre est juteux, acidulé, non sans un humour d’un grand cynisme et signé du pseudo de Perséphone, rien moins que la déesse gardienne des enfers. Cette auteure qui se prétend appartenir au premier cercle de Strauss-Kahn aurait pu s’auto baptiser Persifleuse.

Sylvo Sylvain est un détective privé et sa carrière n'est guère florissante. Il faut dire que l'elfe a été banni de sa chère forêt, et que l'existence lui paraît bien vaine loin d'elle, malgré son ami Pixel, sa fréquentation assidue des bars, et son grand art de la séduction. Un jour, alors qu'il enquête sur une banale affaire d'adultère entre un nain et une dame de la cour, il se trouve mêlé à un complexe complot politique. Impliqué bien malgré lui dans cette histoire, il va tenter de chercher qui est à l'origine du terrible attentat qui secoue Panem.

Un écrivain sexagénaire décide, un jour de fin octobre, de quitter Paris pour un périple impromptu en direction du Sud. En un condensé existentiel d’une semaine, cet homme va simplement rencontrer　: des villes, des femmes, des hommes aussi, des vivants et des défunts, des mots, des questionnements, des souvenirs… et lui-même.