Cadence

Si l’on a souvent vu de grands auteurs écrire des aventures futuristes qui, après quelques décennies, ne l’étaient plus vraiment, peu de sports peuvent se vanter de trouver leur origine dans une bande dessinée. Et pourtant, il en est ainsi du chess-boxing.

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Ce sport, alliant le travail du corps et de l’esprit, fait converger les échecs et la boxe. Au sein d’une partie d’échecs classique viennent s’intercaler des rounds de boxe. Le premier joueur qui est k.-o. ou échec et mat a perdu la partie…

Tout est parti de l’album Froid Equateur (1992) d’Enki Bilal, troisième volet de la Trilogie Nikopol, qui a tout de même été élu meilleur livre de l'année 1992 (tous genres confondus) par le magazine Lire.

Le dessinateur français met en scène ce nouveau sport dans un Paris futuriste ultraviolent en 2023. Et que croyez-vous que l’on fait ? On tente de s’imaginer que cette violence n’est pas vraiment futuriste et que rien ne nous empêche de l’amener directement dans notre tendre époque…

L'artiste Iepe Rubingt décide de donner corps au chess-boxing :

Il faut attendre 2003 pour que l’artiste néerlandais Iepe Rubingh décide de prêter vie à l’idée proposée dans l’album d’Enki Bilal. Tout d’abord l’entreprise n’est qu’art. Mais, rapidement cela devient un sport à part entière.

C’est alors la création de L’Organisation mondiale de chess-boxing (WCBO) et le premier championnat mondial est organisé à Amsterdam. Qui remporte ce premier tournoi ? Iepe The Joker. Autrement dit le fondateur de la discipline, Iepe Rubingh… Désormais, c’est un sport qui a ses propres règles et des clubs commencent à se former un peu partout dans le monde. Cependant, la France reste encore peu touchée par ce mouvement.

Les règles du jeu :

Un match se déroule au maximum sur 11 rounds répartis comme suit : six rounds de 4 minutes aux échecs et cinq rounds de 2 minutes à la boxe. C’est le round d’échecs qui commence. Le round d'échecs est joué à cadence rapide sous la forme d'un "blitz", chaque joueur dispose d'un total de 12 minutes. Une pause d'une minute est accordée aux joueurs entre chaque round.

Le match se termine soit lors d'un échec et mat (échecs) soit si le temps alloué est écoulé pour l'un des athlètes (échecs), soit en cas d'abandon d'un des adversaires (échecs ou boxe), soit en cas de K.-O. (boxe) et après une décision de l'arbitre (boxe).

Alors, si vous êtes intéressés par ce sport d’un genre nouveau, sachez que l'Organisation mondiale de chess-boxing cherche précisément à s’implanter en France. Il faut tout de même un bon niveau aux échecs pour espérer pouvoir enfin donner quelques bons crochets à cet adversaire dont la tête ne vous revient jamais en tournoi… Il est demandé d’avoir un score d’au moins 1800 dans le classement ELO qui évalue les joueurs d’échecs.

Céline Robinet l’auteure pleine de lucidité et de cynisme de « faut-il croire les mimes sur parole » édité chez nos amis du Diable Vauvert, était l’invitée ce samedi aux environs de 16 h du lecteur studio de la SNCF.

Après une petite présentation d’usage, Céline, prend les choses en main. D’abord elle fait sortir sur une note d’humour tous les gens présent à l’intérieur du studio, hormis les techniciens ça va de soi, pour qu’ils aillent la regarder et l’entendre derrière les vitres. Personne ne lui résiste, cette fille est un vrai tourbillon quand elle veut.

Puis elle s’est lancée dans un slam. Eh oui, en plus d’écrire des nouvelles, Céline écrit et interprète du slam. Bon je dois vous avouer je ne suis ni connaisseur, ni amateur de ça, mais là elle m’a littéralement bluffé.

Elle survolait l’exercice avec une telle maîtrise, enchaînant les allitérations en rythme, augmentant la cadence, au point de mâcher les sons pour, enfin, transformer les mots et virevolter sur une autre phrase, une autre idée mais toujours sur la lame tranchante d’un texte engagé, dérangeant et drôle. Enfin drôle, le rire ou le sourire provoqué se teintait souvent de jaune.

Elle a poursuivi avec une lecture d’un extrait de « faut-il croire les mimes sur parole ». Enfin une lecture, pas vraiment. Plutôt une interprétation, puisque la demoiselle connaissait son texte par cœur et nous l’a restitué avec force et émotion.

Avant de repartir pour une séance de dédicace sur le stand du Diable Vauvert, Céline Robinet nous a fait la primeur de son dernier texte de slam, concernant des slameuses (ça se dit slameuses… ?) dont les propos laissent un peu à désirer. Pour ma part c’est sûr, je ne serai plus aussi sévère avec le slam, qui peut s’avérer être un bel exercice de style