Tout légume

C'est l'été et il se passe de drôles de choses au manoir de Buckshaw. Tout commence avec un étrange visiteur qui dépose un oiseau mort, un timbre dans le bec, sur le pas de la porte et continue avec ce même visiteur étendu mort au milieu des légumes dans le jardin. Le Colonel de Luce, le maître des lieux semble suspect. Mais foi de Flavia de Luce, les choses n'en resteront pas là. Quand il y a un mystère à résoudre, elle n'est pas du genre à se dégonfler! L'héroïne du roman d' n'est pas une fillette comme les autres. Impertinente, très intelligente et complètement imprévisible, elle manie les tubes à essais, Bêcher et autres matériels de chimie comme d'autres manieraient les poupées. Véritable encyclopédie des poisons sur pied en tout genre, elle effraie un peu son entourage … et le lecteur avec ! Nous avons donc déjà un (très) bon personnage principal. Et l'histoire? Plongée au cœur du milieu des collectionneurs de timbres, le récit s'annonce très vite comme haletant et, il faut le dire, tordu en diable. Les péripéties de Flavia s'enchaînent et le suspense grandit tandis que le dénouement approche. Tous les ingrédients sont réunis pour faire de cette histoire un récit captivant que l'on verrait bien adapté un jour sur grand écran. Chaque événement ou personnage secondaire est travaillé et l'auteur, pour notre plus grand plaisir, ne laisse jamais rien au hasard. Une bonne héroïne et une bonne histoire: deux raisons de se plonger sans plus tarder dans Les Etranges Talents de Flavia de Luce.

À la frontière entre l'actuel Pakistan et l'Inde, a vécu voilà 4000 ans une civilisation qui nous a légué des milliers d'objets sur lesquels sont inscrits des symboles quasi hiéroglyphiques. Depuis plusieurs années, on essaye de les déchiffrer et une équipe de chercheurs américains et indiens va profiter des mathématiques et de l'informatique pour tenter sa chance.

La civilisation de la vallée de l'Indus pourrait dévoiler ses mystères, et les scientifiques sont à la recherche d'une forme de modèle grammatical ou syntaxique pour y parvenir. Un schéma qui semble déjà avoir été détecté, et qui servirait alors à une première compréhension plus globale. Selon les premières hypothèses, le sens des symboles change en fonction du contexte des autres symboles qui suivent ou précèdent.

4500 ans de mystère

Pourtant, ce ne sont pas les passionnés qui ont manqué dans cette aventure pour analyser les amulettes retrouvées, et datées de 2600 à 1900 av. J.-C.. Chacun des objets compte en moyenne de 5 à 6 symboles, et les théories continuent de fuser : langue commune, pictogrammes politiques, religieux ? L'introduction de l'informatique va servir à établir des ordres ou séquences de répétition des symboles, tout en les comparant aux données contenues sur les autres objets. Un séquençage des signes inciterait à croire qu'une syntaxe existe et que ces ensembles de symboles forment une langue.

Une continuité géographique et statistique...

Dans tous les cas, l'apparition d'une logique qui sous-tend les inscriptions est un encouragement de taille. Car on a retrouvé de ces objets jusqu'en Mésopotamie - l'actuel Irak... L'idée est alors que les artefacts retrouvés dans la Vallée de l'Indus auraient pu servir à établir un flux de communication jusqu'en Irak, ou du moins que l'on s'en serait servi, avec des évolutions immanquables. En fait, les hypothèses sont vraiment nombreuses.

Les scientifiques se sont appuyés sur un modèle de Markov caché, principalement utilisé pour détecter des intelligences artificielles, traitement automatique du langage ou reconnaissance de formes. Cette méthode cherchera à prévoir et estimer des probabilités de répétitions ou de reproduction d'un modèle, pour tenter d'en dégager une règle. Reste encore à prendre en compte les objets endommagés...

Née en 1912, Alice Mary Norton, ou Andre Norton, de son nom de plume, fut une écrivaine prolixe de science-fiction et de fantasy, avec plus de 130 livres en 70 ans de carrière, jusqu'à sa mort survenue en mars 2005. Sa plus célèbre série 'Witch World' et le reste de son oeuvre font actuellement l'objet d'un débat judiciaire.

Après sa mort, les ayants droit se son multipliés comme des petits pains, revendiquant, tel de s'en être occupée dans ses dernières années, tel d'être plus à même de gérer son oeuvre, tel d'avoir fait ses courses une fois... Enfin, deux personnes ont actuellement un différend sur les droits et l'argent qui leur est lié.

Pour l'heure, le tribunal a décidé d'un moratoire sur les oeuvres non publiées, laissant les fans dans l'attente d'une décision. Sans enfants ni héritiers, Andre avait en effet légué à Sue Stewart son héritage concernant les biens ou l'argent, mais elle avait également attribué à Victor Horadam, un grand fan, « les droits de toutes les publications posthumes de n'importe quelle de [ses] oeuvres ».

Le juge du Tennessee en charge de l'affaire a statué en faveur d'Horadam, disant que les publications posthumes ne tombaient pas sous le coup de la clause résiduelle qui concerne Sue. Cependant, une vidéo où Andre s'adresse à Sue, en disant : « Tout ce que j'ai est à toi », vient perturber les débats. « Je ne sais pas comment on pourrait être plus explicite », commente le procureur Dicke Kidwell.

L'affaire suit son cours et sera passée en examen devant la cour d'appel du Tennessee.