De toi za moi

Ecrire, c'est parfois rassembler l'anodin de nos vies en un puzzle abouti, reste à savoir ce que l'on veut en faire : le laisser en état ou le déconstruire, ce n'est pas si simple. Au cours de l'enfance, la question ne se pose pas en ces termes. L'enfance, c'est l'innocence, c'est l'inconnu et la découverte. Si un enfant est innocent et vulnérable, est-ce à dire que l'adulte est coupable et fort ? Coupable de lui faire croire que tout est normal ? Dans la vie des tout-petits, tout n'est que pureté, comme un souffle soyeux et léger. Une pureté que l'adulte souille ou assassine parfois. C'est ainsi que le clan des coupables prospère. Ce n'est pas un concept, même l'adulte le plus " innocent " sera toujours plus coupable que l'enfant. Je m'appelle Maurice et j'ai trois ans, parfois, j'ai aussi 60 ou 20 ans. J'écris ce livre, ici et maintenant, mais aussi là-bas et tout à l'heure, hier et après-demain. Je veux surfer sur mes instants de vie, je veux partir et revenir, je ne veux pas fouiller ni blesser, encore moins me venger (c'est trop tard de toute façon). Je veux juste dire ... non pardon, écrire ! Et pour en revenir à ce qui paraît anodin, pour paraphraser le chanteur fils de son père chanteur, " Qui de nous deux inspire l'autre ? ", l'enfant ou l'adulte ? N'est-ce pas Marie ? Rencontre improbable, résilience et transfert maîtrisés. Oui, il n'y a pas que l'écriture pour Maurice, il y a les autres, tous les autres, tous ceux qu'il aime. Tous ceux qui l'ont aimé et qui l'aiment encore.