Victoire Tinayre (1831-1895). Du socialisme utopique au positivisme prolétaire

Claude Schkolnyk

Au lendemain des Trois Glorieuses, à l'heure où la révolte des canuts annonce la prise de conscience de la classe ouvrière, naît Victoire Tinayre, à Issoire, dans une famille républicaine. Adolescente, en 1848, elle découvre la capitale en révolution avant de subir avec les siens la répression des premiers temps du second Empire. Jeune institutrice, elle s'engage dans le mouvement associatif puis se tourne vers l'Internationale avec l'espoir de changer la société. Elle y participe un peu pendant les quelques semaines de la Commune auprès d'autres femmes qui pensent aussi à l'émancipation de leur sexe. L'exil l'entraîne pour plusieurs années avec les siens vers la Hongrie encore mystérieuse. C'est au contact de cette nouvelle culture qu'elle développe des méthodes pédagogiques et des talents littéraires qu'elle fait connaître à son retour en France. Fayard fait d'elle l'un des nègres de Louise Michel. Déçue par l'édition, par le socialisme du dictateur fouriériste Godin, par les querelles intestines du mouvement ouvrier et par la République, elle croit, un temps, trouver sa voie dans le positivisme. Vaincue encore par la médiocrité humaine, elle atteint la vraie sagesse dans le simple amour des autres et s'éteint doucement alors que s'affirme enfin, en 1895, l'union ouvrière avec la création de la CGT.

Par Claude Schkolnyk
Chez Editions L'Harmattan

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Genre

Histoire de France

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06/07/1998 424 pages 35,05 €
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