" Un lent et raisonné dérèglement des sens ", préconisait Rimbaud, engagé dans une expérience poétique dont le lecteur trouvera ici des résonances. Mais " Le Dérèglement " dont nous parle la voix vibrante de Yann Bourven, dans ce texte qui bouscule les limites du roman, est aussi celui du monde dans lequel nous vivons, les " suprêmes barbaries " pressenties par le visionnaire des " Illuminations ". Ce monde délibérément insensible et cruellement formaté, crispé sur son unique règle, celle de la pensée unique face à laquelle l'écriture poétique - déréglée, forcément - constitue l'un des derniers bastions de résistance. " Je suis le révolté criblé de balles de dettes et de mauvaises pensées qui se glisse entre les mailles d'un filet-patrie oppresseur. "
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