Cameroun. Au chevet d'un régime à l'agonie

Le Cameroun est indépendant depuis 1960. Son premier président, Ahmadou Ahidjo a "pacifié" le pays jusqu'en 1977, venant à bout d'une rébellion qui a vaillamment combattu l'armée française pour une indépendance totale. Ahmadou Ahidjo a quitté le pouvoir en 1982. Il a choisi son successeur qui était son Premier ministre : Paul Biya. Ce dernier a hérité d'un pouvoir et d'une économie qui faisait du Cameroun un des pays les plus prospères d'Afrique. Malgré une démocratie de façade, la corruption a gangrené tout le système administratif, institutionnel et juridique du pays. Paul Biya, roi fainéant, séjourne en Suisse une bonne moitié de l'année et laisse le pays sombrer dans l'immobilisme et la précarité. Le chômage gagne du terrain. La pauvreté s'installe. Le nouvel homme fort du pays gère par ordonnance depuis son hôtel en Suisse. Il ne maîtrise aucun dossier. Accroché au pouvoir depuis 36 ans, le vieux monarque a aujourd'hui 85 ans. Il est à nouveau candidat à sa succession, pour un septième mandat d'affilée de sept ans. Les prochaines élections présidentielles sont fixées au 7 octobre 2018. Le gérontocrate de service va rempiler jusqu'en 2025. Il aura alors 92 ans, en attendant que la nature ait raison de lui. Aujourd'hui, le Cameroun est au bord d'une guerre civile. Au nord, Boko Haram sévit alors que la partie orientale de culture anglophone du pays veut faire sécession. C'est dans ce climat de violence que Paul Biya sollicite un septième mandat.