Les espoirs d'un développement économique et social continu et durable, nés de la chute du mur de Berlin, sont déçus. Au lieu de cela, la violence ressurgit au sein des démocraties occidentales, sous des formes anciennes ou nouvelles. Simultanément, le pouvoir de l'Etat, dont pourtant le rôle régalien est de la contenir, s'affaiblit, sous l'effet d'une économie de marché libérée. Cette dernière, de son côté, la justifie, lorsqu'elle ne la promeut pas au travers des nécessités de la guerre économique. Pour résoudre cette contradiction, il faut que soient mieux compris les ressorts de la violence. Les notions de narcissisme des petites différences, introduites par Sigmund Freud, ainsi que de désir mimétique et de bouc émissaire, telles que René Girard les a développées, sont toujours pertinentes. Elles se révèlent d'une grande utilité, à condition toutefois d'éclairer les motivations, profondes, auxquelles elles renvoient ou répondent. Les connaissances scientifiques actuelles nous le permettent. Un nouveau regard devient alors possible, qui permet non seulement de proposer une éthique de la violence, mais aussi de confirmer la responsabilité sociale et politique des acteurs économiques.
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