L'imagination ne s'est pas d'emblée donnée à penser : elle s'est d'abord manifestée par ses productions - mythes, fantasmes, oeuvres d'art ... - et avant même de la reconnaître, la philosophie l'a d'abord refoulée et combattue. Force d'illusion pour Platon, "maîtresse d'erreur et de fausseté" pour Pascal, l'imagination n'a pourtant cessé de travailler, de manière souterraine, toute l'histoire de la philosophie. Loin d'être une fonction de l'esprit parmi d'autres, l'imagination est bien plutôt la "reine des facultés" (Baudelaire), celle qui rend possible l'exercice et la fécondité de toutes les autres, et permet à l'homme de donner forme et sens à son monde. Cet ouvrage explicite la progressive découverte de l'imagination à travers l'étude de quatre moments décisifs de son histoire conceptuelle et des principaux auteurs qui l'ont pensée : l'Antiquité et la Renaissance, où elle vaut comme sensibilité autant que comme illusion ; l'âge classique, qui la confronte à la raison, dans un jeu complexe d'attraction et de rejet ; les XVIIIe et XIXe siècles, où la promotion de la sensibilité et de la création artistique lui permettent d'être reconnue dans son originalité ; le XXe siècle, qui se concentre sur l'imaginaire et sur ses oeuvres.
Par
Philippe Choulet, Arnaud Tomès Chez
Editions Lambert-Lucas
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