#Roman francophone

Les Vertiges de l'Amour

Gemma Townley

Jessica n'a pas vraiment eu de chance dans sa vie. Mais les choses semblent enfin changer quand elle hérite de la bagatelle de quatre millions... Une incroyable somme léguée par cette adorable vieille dame qu'elle visitait à la maison de retraite. Pour passer le temps, Jessica lui racontait sa vie en l'embellissant... Elle a ainsi fait croire qu'elle venait de se marier avec son patron, le très séduisant Anthony Milton. Oui, mais voilà : la vieille dame a légué sa fortune à Jessica Milton, la jeune femme soi-disant mariée ! Si elle veut toucher l'argent de l'héritage, Jessica doit absolument réussir à épouser Anthony... Mais doit-on dire "Oui" à n'importe quel prix ? Attention aux turbulences !

Par Gemma Townley
Chez City Editions

0 Réactions |

Genre

Poches Littérature internation

Projet mariage

Le produit : Jessica Wild.
Tu es un produit maintenant ?
Écoute, soit on fait comme je pense, soit on ne fait rien du tout.
Très bien. Tu es un produit. Pourquoi pas ?

Mission : Changer l'image du produit afin de le rendre irrésistible pour la cible, inciter la cible à déclarer sa flamme au produit et à le demander en mariage.

Calendrier d'exécution : 50 jours.

Cible : Anthony Milton [chef du produit et gars (canon) le plus en vue du milieu de la pub].

Objectifs :
1. Séduire Anthony Milton.
2. Le séduire au point qu'il invite le produit à dîner.
3. Et qu'il demande le produit en mariage.
4. Oh ! Et tout ça en 50 jours, mariage compris !
5. Je n'ai jamais travaillé sur un projet aussi stupide.
Et aussi lucratif. N'oublie pas que nous parlons ici de quatre millions de livres. Il ne faut pas cracher dessus.
Je ne crache pas dessus. Je me demande juste ce que je vais faire si ça tourne mal.
Ça ne tournera pas mal.
Facile à dire pour toi. Ce n'est pas toi qui dois atteindre cet objectif.

Caractéristiques du produit (points positifs) : euh... Taille fine. Jolies jambes. Un peu trop sérieuse parfois. Et sérieusement atteinte quand il s'agit des hommes.
Merci.
De rien.

Obstacles au changement d'image / problèmes à résoudre :
1. La cible n'a jusqu'à présent montré aucun intérêt pour le produit.
2. Le produit n'a pas le moindre intérêt pour la cible non plus.

Le superbe Anthony Milton ? Allons, il doit au moins te plaire un peu.
Pas le moins du monde. Ce n'est pas mon genre.
Tu as un genre maintenant ? Tu ne sors jamais avec des types. Comment est-ce que tu peux avoir un genre ?
Je n'ai pas de genre. Je sais juste qui n'est pas mon genre.
Les hommes en général, quoi...
C'est une mauvaise idée. Nous devrions peut-être penser à autre chose.
Non. Tu étais d'accord pour travailler sur ce projet. Tu ne peux pas faire machine arrière maintenant.
Si, je peux.
Non, tu ne peux pas. De toute façon, tu n'as pas le choix. Nous avons déjà réfléchi à une alternative et il n'y en a pas.
Merci de me le rappeler.

Stratégies :
Je pourrais peut-être déléguer cette mission, engager un top model qui épouserait Anthony à ma place ?
C'est un peu aller à l'encontre de ton objectif tu ne crois pas ? Écoute, ce n'est pas si difficile que ça. Tu as juste besoin d'une nouvelle coupe de cheveux, de nouveaux vêtements. Il faut simplement que tu apprennes à sourire correctement et que tu t'entraînes un peu à l'art de la séduction. J'aime mes vêtements. Et mon sourire. Et l'art de la séduction ne m'intéresse pas.
Ça t'intéressera quand je t'aurai réglé ton compte.
Tu vas me régler mon compte ? C'est une menace ?

 

Helen, ma colocataire, a froncé le nez.
« Pourquoi est-ce que j'ai le sentiment que tu ne prends pas cette histoire au sérieux ?
— Je ne sais pas, ai-je dit d'un air innocent. Parce qu'en réalité, je la prends très au sérieux. En fait, je me demandais si je n'allais pas aller à la bibliothèque pour faire des recherches sur le mariage depuis deux mille ans. Histoire de trouver quelques tuyaux, tu vois ? »
Helen a levé les yeux au ciel.
« Allons, Jess ! Ce n'est pas une blague. On le fait ou pas ? »
J'ai soupiré.
« Écoute, on n'a peut-être pas suffisamment réfléchi. Je pourrais appeler le notaire. Lui dire toute la vérité. M'excuser puis oublier cette idée ridicule.
— C'est vraiment ce que tu veux faire ? » a demandé Helen.
J'ai rougi et j'ai secoué la tête. En aucun cas, je ne pouvais appeler le notaire et admettre la vérité. Ce serait trop horrible, trop humiliant. Ce n'était vraiment pas une solution.
Helen a haussé les épaules.
« Alors, dis-moi exactement ce que tu as à perdre, Jess. Sérieusement.
— Ma dignité, ai-je dit immédiatement. Mon indépendance. Mes...
— ... dettes ? a suggéré Helen. Ta vie sociale inexistante ? Allez, Jess, quand est-ce que tu es sortie la dernière fois ?
— Je ne veux pas sortir. Il n'y a pas de quoi faire toute une histoire des soirées, du mariage et des relations amoureuses.
— Qu'est-ce que tu en sais ? Tu n'as jamais de relations. Et de toute façon, il ne s'agit pas d'une relation amoureuse, mais d'une proposition à caractère commercial. »
Je me suis mordu les lèvres.
« Anthony ne saura pas qu'il s'agit d'une proposition purement commerciale. Tu n'arrêtes pas de dire que tu vas tout faire pour qu'il tombe amoureux de moi. Mais ça n'arrivera jamais. C'est vraiment une énorme perte de temps. »
Helen a plissé les yeux et m'a regardée fixement.
« Tu n'as pas peur au moins ?
— Non, ai-je répondu sur la défensive. Bien sûr que je n'ai pas peur. Je pense juste que c'est une idée complètement folle.
— Je ne te crois pas, a dit Helen en secouant la tête. Tu as peur. Jessica Wild, mademoiselle Je-déteste-le-mariage a peur de se faire remballer. Avoue ! »
J'ai levé les yeux au ciel, irritée.
« Je n'ai pas peur de me faire remballer, ai-je dit avec insistance. Je sais juste qu'Anthony ne pourra jamais s'enthousiasmer pour ce... projet. Moi non plus d'ailleurs. Et je ne le veux pas particulièrement, non plus. J'ai beaucoup mieux à faire de mon temps que de poursuivre un coureur de jupons.
— Beaucoup mieux que d'hériter de quatre millions de livres ? Ne sois pas ridicule ! En tout cas, je pense que ça te ferait du bien d'avoir un petit ami.
— Je n'en doute pas. Je crains que ça ne soit pas du tout le sujet. Contrairement à toi, je ne crois pas que les hommes soient la réponse à tout. Je ne veux pas de petit ami. Je n'ai pas besoin d'un mec pour avoir l'impression d'exister. Je suis très heureuse seule. »
C'était une vraie litanie ; j'avais prononcé ces paroles tellement souvent.
Et je les croyais aussi. Le mariage était bon pour les jeunes filles qui voulaient bien dépendre d'un homme, mais pas pour moi.
« Seule et fauchée, tu veux dire. Bon, très bien, tu es heureuse toute seule. Mais si ça marche, tu ne vas pas seulement hériter d'un superbe mari. Tu vas hériter de quatre millions de livres. Allons, reconnais que ça vaut le coup d'essayer, non ? »
J'ai haussé les épaules, embarrassée. Elle avait raison sur ce point. Quatre millions de livres, c'était une sacrée somme.
Une somme d'argent capable de changer ma vie du tout au tout.
« Oui, mais je serais toujours mariée, ai-je dit.
— Tu aurais la possibilité de divorcer. »
J'ai froncé les sourcils. Certes, je ne croyais pas au mariage, mais je n'aimais pas le divorce non plus. Ça sentait trop l'échec, le mauvais choix. Anthony et moi pourrions peut-être nous séparer, me suis-je surprise à penser, puis je me suis ressaisie.
Je commençais à croire à la campagne d'Helen. Je ne risquais ni de me séparer ni de divorcer puisque je n'allais pas me marier.
Je pouvais essayer de faire plaisir à Helen, mais le projet Mariage n'aboutirait jamais.
« Sans doute. »
Helen m'a souri.
« Alors, tu vas le faire ? Tu vas essayer ?
— Je vais essayer, ai-je dit d'une voix hésitante. Mais je ne ferai rien qui me mette mal à l'aise. Et je continue à penser que ça ne marchera jamais.
— Eh bien, si ça ne marche pas, tu n'as aucune raison de t'inquiéter, a dit Helen. N'est-ce pas ? »
J'ai soupiré.
« Tu trouves ça drôle, c'est ça ? ai-je dit d'un ton accusateur. Tu crois que ce n'est qu'un jeu.
— C'est un jeu, a dit Helen avec un grand sourire. C'est comme un jeu télévisé, avec beaucoup d'argent à la clé. Allons, Jess. Relaxe. »
J'ai haussé les sourcils. Je ne voulais pas me détendre. Je voulais que tout s'arrête. Mais c'était impossible. J'ai haussé les épaules. Je savais reconnaître ma défaite.
« Chouette ! »
Helen s'est mise à applaudir.
« Allez, viens, on va te faire une nouvelle coupe, a-t-elle dit en me tendant mon manteau. Avant que tu ne rechanges d'avis. »

Commenter ce livre

 

trad. Jocelyne Barsse
20/07/2011 448 pages 7,65 €
Scannez le code barre 9782352887324
9782352887324
© Notice établie par ORB
plus d'informations