Enfants de la République espagnole ou jeunes eurasiens envoyés en France pendant la guerre d’Indochine, beaucoup expérimentent une coupure familiale brutale et surtout définitive. D’autres sont la cible privilégiée de violences paroxystiques et des pouvoirs génocidaires, et, lorsqu’ils en échappent, sont forcés à rejeter leur identité. Pour eux tous, bien souvent, la guerre se poursuit après la guerre, et ces enfants, d’abord enjeu des affrontements, deviennent ensuite celui des négociations d’après-guerre.
Ce livre collectif propose de penser ces expériences traumatiques de l’enfant, depuis le temps de la séparation, provisoire ou définitive, puis de leur prise en charge, jusqu’aux traces laissées par les événements, à travers les souvenirs et récits.
Il montre aussi que « sans famille » ne signifie pas nécessairement « sans personne », et interroge le rôle des fratries, des parents de substitution, des services sociaux ou des groupes de pairs, qui, à des degrés divers, peuvent prétendre faire famille. Enfin, s’appuyant sur des témoignages directs, il permet de mieux comprendre comment l’enfant subit et vit sur le temps long ces expériences traumatiques.
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