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Yukio Mishima

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Biographies

Yukio Mishima et ses masques

Pour le monde entier, Yukio Mishima (1925-1970) n'est pas seulement un visage symbolique du Japon : il est avant tout l'un des plus grands écrivains du XXe siècle. L'auteur de Confession d'un masque, du Pavillon d'Or et de La mer de la fertilité. Cependant, depuis sa mort spectaculaire, les erreurs, les clichés et les récupérations ont foisonné, alors que de nombreuses pages (notamment théâtrales) demeurent non traduites. Il est temps d'apporter au public francophone un éclairage suffisamment synthétique et renouvelé, qui tienne compte des sources japonaises et internationales. Vu de loin (et de près), aucun écrivain n'a autant baigné dans un tel fleuve de contradictions. Ivre d'Eros et travaillé par Thanatos, fidèle et infidèle aux samouraïs, classique et romantique à la fois, "impérialiste" et "gay" , malade du nihilisme finalement en prise avec la plus grande source spirituelle du Japon (le bouddhisme), Mishima n'a cessé de multiplier les masques. Les uns, pour se cacher, les autres, pour se révéler. Autant de chemins qui nous font accéder à ses romans, à son théâtre, à sa critique et à sa troublante personnalité artistique.

02/2021

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Critique littéraire

Le Pavillon d'Or de Yukio Mishima

UN ESSAI : Etude approfondie d'un grand texte classique ou contemporain par un spécialiste de l'oeuvre : approche critique originale des multiples facettes du texte dans une présentation claire et rigoureuse. UN DOSSIER : Bibliographie, chronologie, variantes, témoignages, extraits de presse. Eclaircissements historiques et contextuels, commentaires critiques récents. Un ouvrage efficace, élégant. Une nouvelle manière de lire Le Pavillon d'Or de Yukio Mishima

06/2010

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Critique littéraire

Mishima

Kimitake Hiraoka, dit Yukio Mishima (1925-1970). a connu la célébrité et a fait scandale dès la publication, à l'âge de 24 ans, de son premier récit autobiographique, Confession d'un masque. Auteur d'une oeuvre aussi abondante que variée, il a publié une quarantaine de romans, des essais, des pièces de théâtre, des récits de voyages, des nouvelles. Ecrivain génial, dangereux idéologue, révolté narcissique, inadapté hanté par l'expiation. Le visage de Mishima est recouvert de plusieurs masques que Jennifer Lesieur essaie d'enlever un à un. Aujourd'hui encore, pour nombre de, Japonais, il reste une personnalité sulfureuse. Lui qui disait vouloir faire de sa vie un poème. trouvant l'existence humaine limitée et avouant désirer vivre éternellement, s'est donné la mort par seppuku, au sommet de sa gloire, le 25 novembre 1970.

05/2011

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Critique littéraire

Mishima

En 1970, à quarante-cinq ans, Yukio Mishima, le plus brillant écrivain de sa génération, auteur de quarante romans, dix-huit pièces de théâtre, vingt volumes de nouvelles et autant d'essais littéraires, à la fois metteur en scène, acteur, escrimeur d'élite et athlète, déjà trois fois pressenti pour le prix Nobel, horrifiait le monde entier en se suicidant en public par seppuku : après qu'il avait enfoncé un sabre dans son abdomen, un cadet qui l'assistait achevait le rituel en lui tranchant la tête. C'était la conclusion épique et sanglante d'une vie tout entière gouvernée par une quête éperdue de pureté et de sublime. Deux ans plus tard, John Nathan entreprenait la biographie de cette figure hors du commun, qu'il avait un moment fréquentée avant de s'en éloigner. L'ouvrage, paru voici un demi-siècle et republié aujourd'hui révisé et enrichi d'une préface inédite de l'auteur, reste un phare dans l'océan des études consacrées à l'auteur de Confession d'un masque. Nourri des témoignages directs de Mishima lui-même, de sa veuve, ses parents, ses proches et de nombreux documents jusqu'ici inaccessibles, il restitue le portrait complexe, volcanique, de cet homme à la volonté surhumaine. John Nathan décrit la vie apparemment ordinaire d'un époux et père épris d'absolu. Il explore le génie et la manière d'un écrivain aux multiples registres. Il interroge l'homosexualité et les pulsions masochistes qui l'habitaient, son obsession de la mort, son ambition de se constituer en légataire de l'idée japonaise du beau. Et il met en miroir le goût de Mishima pour les choses modernes et son attachement au legs impérial, comme son hostilité à la démocratie qui aurait spolié le Japon de son âme.

11/2020

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Biographies

Mystère Mishima

Mishima le romancier, Mishima le bodybuilder. Etonnante synthèse, en un seul individu, des mots et des muscles ! Le Mishima ultranationaliste, critiquant l'Occident au profit d'un Japon ancestral mythique, cache un homosexuel décomplexé, fréquentant les bars gays et assumant ses fantasmes. Comment comprendre son suicide, le fameux seppuku en 1970 : aveu d'échec d'un homme de quarante-cinq ans, ou manière de finir en beauté, avant que la vieillesse ne rende le corps à sa complète décrépitude ? Thierry Hoquet analyse la puissance des contradictions au coeur de la vie et de l'oeuvre de Mishima. Beauté et décadence, ivresse et angoisse, jouissance et mort, tradition et modernité, tel est ce "mystère Mishima" qu'il nous invite à explorer. Au-delà de la figure du romancier japonais, ce livre est aussi un essai de philosophie incarnée, sur les différentes formes que prend la virilité, tantôt conquérante, tantôt inquiète.

11/2021

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Poches Littérature internation

Yukiko

Sur une petite ligne de chemin de fer, quelque part en Hokkaidô, au bout du monde, un vieux chef de gare... En cette nuit de réveillon, une tempête de neige fait surgir du passé le fantôme de sa petite fille, Yukiko, morte en bas âge, en même temps que tout ce qui était resté enfoui au fond de lui pendant un demi-siècle. Un souvenir qui aurait le goût de l'enfance, le quotidien transfiguré par la grâce d'une rencontre.
Comme si notre monde matérialiste et désabusé pouvait être aussi fertile en miracles que celui de jadis. Comme s'il ne fallait pas désespérer, alors même qu'on s'y attend le moins, de voir s'allumer l'étincelle dans la nuit.

01/2021

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Science-fiction

Yukio, sur le chemin

À la frontière du fantastique et de la quête policière, nous retrouvons l'homme-haïku de Ushuaia, dernier mot d'amour, mais aussi Richard, maître de l'industrie pharmaceutique, passionnément épris de son épouse. Sur le paquebot voguant vers Ushuaia, les éléments se déchaînent. Mais qui mène réellement la danse, sinon le maître de la Vague qui rôde autour de Douce Wuitcheurd pour cette histoire d'amour à la japonaise ?

11/2016

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Poches Littérature internation

Le Tumulte des flots

Hatsue ! cria le garçon. Saute par-dessus le feu. Si tu sautes pardessus..., dit la fille d'une voix claire et forte. Le garçon n'hésita pas. Le corps nu, que la flamme illuminait, il prit son élan sur la pointe des pieds et bondit au travers du feu. En un clin d'œil il se trouva droit en face de la fille. Sa poitrine toucha légèrement les seins de Hatsue. Daphnzs et Chloé à la japonaise.

04/1978

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Littérature étrangère

Cinq nô modernes. Théâtre

"Nombre de Français connaissent le Nô par ouï-dire ; d'autres pour en avoir lu ou feuilleté quelques-uns en traduction, ou même pour en avoir vu donner un au Japon ou par une troupe de passage. Bien des gens l'entrevoient surtout grâce au bel et fracassant essai de Claudel, qui tout à la fois simplifie et exagère : "Le drame grec, c'est quelque chose qui arrive ; le Nô, c'est quelqu'un qui arrive." En quête de formule mémorable, on pourrait s'en tenir là. On pourrait aussi assurer que les Cinq Nô modernes de Mishima, comme toute oeuvre de poète authentique, peuvent et doivent être appréciés pour eux-mêmes, sans référence aux Nô d'un lointain passé. Ce serait pourtant se priver des harmoniques que le poète a su garder ou faire naître. Les cinq Nô contenus dans ce volume évoquent successivement, sur un ton où comédie et tragédie s'entremêlent, le thème éternel jeunesse-vieillesse, face à la beauté qui, elle, ne change pas ; le drame (le plus contemporain de tous) d'un adolescent hanté par la destruction totale du monde ; l'amour inexaucé et non entendu d'un homme pour une femme insensible ; la jalousie qui tue sa victime et désagrège aussi la meurtrière ; et enfin l'aventure d'une jeune femme qui renonce à la vie pour s'enfoncer dans ses rêves. Tous s'inspirent plus ou moins de thèmes des Nô d'autrefois. Tous aussi concernent, de façon pathétique, ou parfois bouleversante, notre existence à nous."Marguerite Yourcenar.

01/1984

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Poches Littérature internation

Papillon. Suivi de La lionne

Extraordinaire interprète de l'opéra de Puccini Madame Butterfly, la cantatrice Tamaki Miura donne ce soir un dernier récital bouleversant. Parmi les spectateurs, Kiyohara se remémore un autre récital, vingt ans plus tôt, à la Scala, auquel il assista avec la jeune Hanako. Dans ces deux nouvelles sobres et émouvantes, le grand romancier japonais explore différentes facettes de l'amour et de ses tourments.

01/2009

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Sports

Le Japon moderne et l'éthique samouraï. La voie du Hagakuré

Un jour de novembre 1970, Yukio Mishima, à peine âgé de quarante-cinq ans, se donnait la mort selon le rituel samouraï au quartier général des forces japonaises. Ce geste, qui bouleversa les Japonais et étonna le monde entier, donnait toute sa portée tragique à une existence qui s'était voulue résolument " anachronique ". Trois ans plus tôt, Mishima avait livré l'une des clefs essentielles à la compréhension de ses choix de vie en publiant un essai consacré au Hagakuré, ouvrage composé au XVIIIe siècle par un samouraï retiré du monde pour méditer sur la " Voie du samouraï ". Le Hagakuré, livre maudit du Japon de l'après-guerre, est pour Mishima l'œuvre qui a donné un sens à sa vie, et son auteur, Jôchô Yamamoto, est une sorte de frère d'armes spirituel. À plus de deux siècles de distance, ce qui unit ces deux esprits, c'est d'abord une philosophie de la vie comme déploiement de l'énergie intime de l'individu et, plus encore peut-être, une philosophie de la mort : " La Voie du samouraï, c'est la mort. " Mais c'est aussi et surtout une commune protestation contre leur époque. La critique acerbe et souvent truculente que Jôchô adresse au Japon pacifique et prospère des Tokugawa, Mishima la fait sienne et l'applique, trait pour trait, au Japon pacifique et prospère de la seconde moitié du XXe siècle. Ce livre fait entendre ensemble par-delà l'histoire deux voix profondément pessimistes qui exaltent avec la même ardeur désespérée " l'utopie " éthique des samouraïs.

03/1985

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Littérature étrangère

Une Soif d'amour

La jeune veuve Etsuko est amoureuse d'un domestique de la maison de son beau-père Yakichi, chez qui elle vit. Ses beaux-frères, belles-soeurs et leurs enfants vivent sous le toit de l'ancêtre, qui est devenu l'amant d'Etsuko. Une nuit, Etsuko donne rendrez-vous au garçon qu'elle désire. Comprenant enfin ce qu'elle veut, il se jette sur elle. Elle perd connaissance. Quand elle revient à elle, il s'enfuit. Elle le poursuit, le rattrape, le frappe d'un coup de houe et le tue - Yakichi était là. Roman d'une grande force sournoise, obscure et nerveuse, cette oeuvre est une peinture d'une passion bridée par un milieu, mais qui finit par tout consumer.

03/1982

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Littérature étrangère

Madame de Sade

"C'est en lisant La Vie du Marquis de Sade de Tatsuhiko Shibusawa que pour moi, en tant qu'écrivain, se posa l'énigme de comprendre comment la marquise de Sade, qui avait montré tant de fidélité à son mari pendant ses longs emprisonnements, a pu l'abandonner juste au moment où il retrouvait enfin la liberté. Telle énigme a servi de point de départ à ma pièce, en laquelle on peut voir une tentative de fournir au problème une solution logique. J'ai eu l'impression que quelque chose de fort vrai en même temps que de fort peu intelligible paraissait derrière l'énigme, et j'ai voulu considérer Sade dans ce système de références. Il est peut-être singulier qu'un Japonais ait écrit une pièce de théâtre sur un argument français. La raison en est que je souhaitais employer à rebours les talents que les comédiens de chez nous ont acquis en représentant des pièces traduites de langues étrangères." Yukio Mishima.

11/1976

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Littérature étrangère

La mer de la fertilité Tome 2 : Chevaux échappés

Japon, 1932. Le juge Shigekuni Honda, spécialisé dans le droit criminel, a maintenant trente-huit ans. Il se trouve conduit à reconnaître en Isao la réincarnation de son ami d'enfance Kiyoaki, héros tragique de Neige de printemps. Idéaliste imbu de vertu patriotique, Isao entreprend de restaurer l'esprit samouraï. Il part en croisade contre les corrompus qui, à la tête des trusts et des cartels, fondent leur fortune et leur puissance politique sur le chômage et la misère. Aucune trahison, d'où qu'elle vienne (son propre père, son amie Makiko, les militaires...), n'entame la pureté d'Isao. Il la préservera jusqu'au seppuku, suicide rituel auquel s'est livré lui-même Mishima, et où Malraux voyait un moyen, pour l'homme, de "posséder sa mort".

02/1980

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Poches Littérature internation

Le pavillon d'or

Sans rien changer à sa pose parfaitement protocolaire, la femme, tout à coup, ouvrit le col de son kimono. Mon oreille percevait presque le crissement de la soie frottée par l'envers raide de la ceinture. Deux seins de neige apparurent. Je retins mon souffle. Elle prit dans ses mains l'une des blanches et opulentes mamelles et je crus voir qu'elle se mettait à la pétrir. L'officier, toujours agenouillé devant sa compagne, tendit la tasse d'un noir profond. Sans prétendre, l'avoir, à la lettre, vu, j'eus du moins la sensation nette, comme si cela se fût déroulé sous mes yeux, du lait blanc et tiède giclant dans le thé dont l'écume verdâtre emplissait la tasse sombre -s'y apaisant bientôt en ne laissant plus traîner à la surface que de petites tâches-, de la face tranquille du breuvage troublé par la mousse laiteuse.

02/2011

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Littérature étrangère

L'Arbre des tropiques. Tragédie en 3 actes

"L'arbre des tropiques est la seule pièce de son théâtre à laquelle Mishima ait donné le nom de "tragédie". Pour la rattacher à la Grèce antique et au cycle des Atrides, sans doute, mais aussi pour justifier la présence ici d'une outrance plus violente que dans aucune autre de ses pièces et d'une sorte de terrorisme érotique, poétique et cruel qui se pourrait comparer à la veine du drame élisabéthain. Du meurtre de ses petits oiseaux familiers par la jeune malade à un premier essai de parricide et à une tentative de matricide bien près de s'accomplir, de l'inceste des deux enfants et de leur suicide en commun dans la mer jusqu'à l'annonce à peine voilée de l'assassinat du père par la mère, en voilà beaucoup, et la pièce nous paraît chargée comme une arme. Au moins autant que Madame de Sade, c'est la famille, mythe ou cellule sociale, qu'elle vise. Mais L'arbre des tropiques, par sa floraison impitoyablement sanglante, n'apporte-t-il pas en outre un éclairage inattendu sur l'homme Yukio Mishima, sur le mystère de sa vie, de son rêve, de sa fin ?" André Pieyre de Mandiargues.

10/1984

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Littérature étrangère

Le Palais des Fêtes. Drame en 4 actes

Le Palais des Fêtes est l'ouvre théâtrale de Mishima la plus appréciée par les Japonais. A juste titre. L'action, située en 1886, a pour toile de fond la réalité historique. Car le Palais des Fêtes a bel et bien existé, ainsi que les luttes politiques qu'évoque la pièce, et plus encore la volonté des Japonais d'alors de s'ouvrir aux choses de l'Occident. Sur ce fond historique, Mishima a créé un drame de dimension universelle : l'Amour et la Cruauté tissent leur intrigue à l'ombre de la Mort, mais dans le raffinement exquis de la "Belle Epoque". Ce chef-d'ouvre est de facture toute classique. Tout se passe en un jour ; il n'y a qu'un seul changement de scène ; l'action est toute centrée sur la Comtesse. Mieux encore, tout se déroule, sans aucun deus ex machina, sous la seule pression des déterminations passionnées des personnages. Et la plupart de dialogues sont des affrontements serrés qui se concluent par une décision. Classique, cette ouvre a cependant des reflets romantiques. La violence des sentiments, la hardiesse des situations et un certain souffle épique sont peut-être révélateurs de l'âme japonaise. Dans Le Palais des Fêtes, le style de Mishima atteint une noblesse et une vigueur admirables. D'un mot, la qualité littéraire de cette ouvre est comparable à celle de l'ouvre théâtrale de Montherlant - auquel Mishima ressemble à tant d'égards.

05/1983

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Littérature étrangère

La musique

Reiko «n'entend plus la musique», autrement dit, elle est incapable d'éprouver du plaisir sexuel. Mishima, en empruntant la docte apparence de son narrateur-psychanalyste le docteur Shiomi, nous conte son histoire et nous entraîne, avec une joie non dissimulée, dans les chaussetrapes de l'univers mental de la jeune mythomane. De mensonges en coups de théâtre, dans une perspective en trompe l'oeil où les situations les plus tragiques sont passées au filtre d'une subtile ironie, l'écrivain nous mène par le bout du nez, comme le fait Reiko avec son trop crédule analyste. Au dénouement, à l'instant où, la vérité s'étant dévoilée, l'on va refermer le livre, on aura aussi découvert un autre masque de Mishima : celui de l'écrivain capable de rire - surtout de ses propres obsessions - et de divertir son lecteur avec des sujets graves, et qui pour ce faire n'hésite pas à recourir à un suspense de roman policier et à un ton parodique jusque-là absent de son ouvre.

11/2000

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Poches Littérature internation

La mer de la fertilité Tome 4 : L'Ange en décomposition

Voici que s'achève, avec ce volume, le cycle de quatre romans " La mer de la fertilité ", l'œuvre maîtresse où, avant de se donner la mort, Yukio Mishima confiait avoir voulu mettre " tout ce qu'il avait à dire ". Ecrit durant les mois où l'auteur s'attacher à régler le détail de son seppuku (le suicide rituel), on trouve ici rassemblés les thèmes majeurs qui ont fourni sa trame à la tétralogie : sens et déclin des idéaux chevaleresques du Japon des samouraïs, l'être et la conscience dans la spéculation boudhiste, la beauté absolue, accessible seulement à travers la mort. Mais, en croyant reconnaître chez Toru, l'adolescent qu'il adopte au seuil des années soixante, la réincarnation de Kiyoaki, Isao et Ying Chan, Honda ne s'est-il pas trompé ? Un ultime épisode nous le montre, accablé de vieillesse et de souci, allant enfin revoir, dans son monastère, pour l'interroger, celle qui fut jadis l'héroïne de Neige de printemps aux côtés de Kiyoaki. A chacun de découvrir, sous les réponses de l'abbesse, l'explication dernière des existences individuelles, sont les péripéties alléguées s'écoulent tandis que la paix des midis rayonnants s'épand sur le jardin.

08/2006

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Littérature étrangère

Vie à vendre

Lorsque Hanio Yamada rate son suicide, il décide de mettre sa vie en vente au plus offrant dans un journal local de Tôkyô. Le premier acheteur ne se fait pas attendre et entraîne ce héros involontaire dans une course folle au coeur d'un monde de gangsters sanguinaires, d'espions et de contre-espions, de potions hallucinatoires, de femme-vampire, de carottes empoisonnées, de junkie désespérée et d'explosif artisanal. Alors que les cadavres se multiplient autour de Hanio, celui-ci demeure miraculeusement vivant et se demande comment enrayer cette machine infernale. La vie aurait-elle finalement une valeur à ses yeux, et serait-il enfin prêt à en payer le prix ?

01/2020

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Littérature étrangère

Les Amours interdites

Un vieil écrivain, Shunsuké, est fasciné par la beauté exceptionnelle de Yûichi, un jeune homosexuel. Shunsuké, dont l'oeuvre est connue, mais déjà achevée, a consacré toute sa vie à l'esprit et à la création. En Yûichi, c'est la liberté du corps, l'esthétique réduite à sa pure apparence physique et à la jouissance immédiate, que le romancier découvre. Yûichi, conscient de sa sexualité, hésite à épouser Yasuko, dont l'écrivain est amoureux. Il se confie au vieillard qui, au terme d'un pacte diabolique, l'incite à se marier. Shunsuké pourra dès lors manipuler le jeune homme comme une marionnette, comme un personnage incarné d'un roman qu'il n'écrira jamais. Sa misogynie déclarée, sa rancoeur à l'égard des femmes qui l'ont fait souffrir durant toute sa vie trouvent ainsi un cruel assouvissement. Mais c'est compter sans l'intervention d'autres manipulateurs et surtout croire qu'il peut lui-même échapper à la séduction de Yûichi. Rédigé entre 1950 et 1953, Les amours interdites décrit avec audace et sincérité l'univers homosexuel du Tôkyô d'après-guerre. Mais c'est surtout le roman où Mishima entreprend d'exposer sans fard sa conception de la sexualité, des rapports familiaux et sociaux, et ses théories esthétiques et philosophiques. A propos des Amours interdites, l'auteur devait écrire : "J'ai formé le projet insolent de transformer mon tempérament en un roman et d'ensevelir le premier dans le second".

05/1989

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Littérature étrangère

La mort en été

Dix nouvelles sont ici rassemblées. Elles reflètent tout à la fois la diversité des talents de Mishima, art du détail comme du développement thématique, art de la description comme de l'ellipse, et de la diversité des univers qu'il pénètre. Les hommes d'affaires et leurs épouses, les geishas, les gens du peuple, les acteurs du kabuki, le vieux prêtre du temple de Shiga et les soldats finissent par composer un Japon moderne en butte à ses traditions séculaires. Et tout est là : l'amour vénal, l'amour sublime et sacrilège ; la perversion des femmes et du monde de l'argent ; les superstitions et le sens du sacré ; la mort. La mort accidentelle des enfants. Celle, attendue, d'un vieillard. La mort rituelle, choisie pour l'honneur, ce seppuku que Mishima a finalement exécuté sur lui-même.

05/1983

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Littérature étrangère

L'école de la chair

Dans le " bric-à-brac " de la société japonaise des années 60, les fantômes des ci-devant aristocrates hésitent encore à danser avec les premiers parvenus du miracle économique. Les Occidentaux, démasqués par leur épouvantable grand nez, se comportent toujours comme en pays conquis. Les rues sont pleines de jeunes filles qui n'en sont plus, de petits jeunes gens détestables dévorés de paresseuses ambitions. L'élite s'embourgeoise en se laissant prendre aux mensonges du luxe et de la mode, tandis que commencent à régner la démocratie des propriétaires de voitures, la civilisation des loisirs. Comment vivre, lorsque - comme le diamant de trois carats que l'on porte au doigt - on a été taillé dans une autre époque, La chair, soudain révélée, pourrait-elle faire disparaître ce désert que l'héroïne - trente-neuf ans : le même âge que Mishima au moment où il écrit son roman - voit s'étendre aux confins de sa brillante réussite sociale, ce goût acre de sable qui la saisit au plus intime d'une liberté féminine cueillie au passage sur les ruines encore fumantes du Japon féodal ? La chair ! ses cheminements obscurs, son arrogance animale, mais aussi sa pureté, sa grâce unique qui semble ouvrir à l'imagination un monde absolu sans autre limite que la mort... Hélas ! L'école de la chair, surtout lorsque le professeur n'est qu'un ange déchu, peut-elle être autre chose que l'école de la vie, ou pis, l'école des femmes ? Alors, que reste-t-il ? sinon l'âpre continuité du courage qui pousse certains êtres à aller jusqu'au bout de leur lucidité et de leur générosité, à prendre l'entière responsabilité de ce qu'ils imaginent " tout seuls dans leur tête ". Les grands thèmes de l'œuvre sont ici en suspension avant le précipité final de la tétralogie. Instant de grâce où tout semble possible : la noblesse de cœur, reconquise sur la noblesse de sang, trouve les chemins de cette gentillesse qui s'épanouit parfois dans les bas-fonds grouillants de nos sociétés.

03/1993

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Littérature étrangère

Le marin rejeté par la mer

Noboru, garçon de treize ans, surprend les amours de sa mère, jeune veuve qui dirige une boutique de confection élégante à Yokohama, avec un officier de marine marchande, Ryûji. Noboru fait partie d'une bande de garçons de son âge qui se veulent des " durs ". D'abord admirateur, ainsi que toute la bande, de ce marin qui va être son beau-père, Noboru, sous l'influence du chef de bande, ne tarde pas à découvrir que celui dont il faisait un héros n'est qu'un brave homme, affectueux et honnête, type exécré du père de famille traditionnel. Selon les recettes éprouvées de la psychologie militaire adulte, le chef des enfants, pour endurcir leur coeur, les fait procéder sur un chat à la répétition du sacrifice humain qu'ils ont décidé d'accomplir. Ryûji subira le sort du chat. Mais comment avoir raison du colosse qu'il est à leurs yeux ? Les rôles sont distribués, les préparatifs soigneusement agencés. Ils parviendront à l'endormir, lui faisant absorber un thé drogué. Par cette atroce et admirable histoire, Mishima met ainsi en évidence ce que la sauvagerie spontanée des adolescents doit à l'idéalisation de la force et du sacrifice de soi.

04/1968

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Poches Littérature internation

La mer de la fertilité Tome 1 : Neige de printemps

Deux jeunes amants vivent leurs amours surannées au temps où le Japon tente d'assimiler les modes d'un Occident, alors que la Belle Epoque jette ses derniers feux. Les deux protagonistes, Kiyoaki Matsugae et Satoko Ayakura, appartiennent, lui, à l'aristocratie issue des récentes transformations politiques de l'ère Meiji, elle, à une antique famille de noblesse de Cour. Prisonniers des méandres de leur propre personnage, leur passion côtoie le déshonneur, vouée à l'échec tragique.

05/2001

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Poches Littérature internation

Dojoji et autres nouvelles.

De l'univers des geishas aux rites sacrificiels des samouraïs, de la cérémonie du thé à la boutique d'un antiquaire, Mishima explore toutes les facettes d'un Japon mythique, entre légende et tradition. D'une nouvelle à l'autre, les situations tendrement ironiques côtoient les drames les plus tragiques : que ce soit la jolie danseuse qui remet du rouge à lèvres après avoir renoncé à se défigurer avec de l'acide en souvenir de son amant, Masako, désespérée, qui voit son rêve le plus cher lui échapper, ou l'épouse qui se saisit du poignard avec lequel son mari vient de se transpercer la gorge... Quelques textes étonnants pour découvrir toute la diversité et l'originalité du grand écrivain japonais.

12/2001

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Littérature étrangère

Le temple de l'aube

Troisième volume de la tétralogie «La mer de la fertilité», Le temple de l'aube est la suite chronologique de Neige de printemps et de Chevaux échappés. A l'évocation du Japon ancestral dans le premier roman, puis, dans le deuxième, des agitations politico-militaires de l'entre-deux-guerres, succède ici la peinture de la société nouvelle qu'engendre la défaite, suivie de l'occupation américaine. Le lecteur retrouve les personnages familiers de cette saga japonaise dont le fil conducteur reste le souvenir de Kiyoaki, mort d'amour à la fleur de l'âge, et d'Isao, le jeune conspirateur fanatique, réincarnés en l'énigmatique et voluptueuse princesse siamoise Ying Chan. Devenu personnage principal, un Honda enrichi et vieillissant poursuit ses étranges pérégrinations, tant réelles qu'imaginaires. Yukio Mishima excelle à décrire la complexité des esprits et des moeurs, à mettre en scène les décors éblouissants des tropiques, à évoquer l'aspect monstrueux des mégapoles de l'après-guerre.

01/1981

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Littérature étrangère

Confessions d'un masque

Dans l'intimité de sa chambre, un jeune garçon s'éveille au désir en parcourant les pages d'un livre d'art. Obsédé par la beauté stupéfiante du corps nu, ligoté et mordu de flèches de saint Sébastien, il laisse libre cours à ses rêveries cruelles où l'objet de son fantasme est torturé, tué, dévoré. Dans la rue, il est attiré par les matelots et les petits voyous, et à l'école par un charismatique camarade de classe dont l'assurance et le charme le subjuguent. Prenant peu à peu conscience de son attirance sexuelle pour les hommes, il tente de réprimer ses pulsions et se fabrique un masque social qu'il porte chaque jour aux yeux du monde. De l'enfance à l'âge adulte, il tentera à tout prix de se conformer à ce qu'il croit être la norme du désir. Mais cette comédie conventionnelle de l'hétérosexualité ne saurait le duper éternellement, et pour ne pas trahir plus longtemps son être profond, il devra trouver la force de regarder en face cette attirance qui le consume, et apprendre, enfin, à vivre en paix avec lui-même. Véritable diamant brut, ce premier roman autobiographique de Mishima marque la naissance d'un grand écrivain. A travers un style flamboyant et d'une grande justesse, l'auteur du Pavillon d'or questionne les notions de normalité et d'immoralité, détaille les vertiges de l'adolescence et nous entraîne dans les ténèbres du désir frustré.

02/2019

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Poches Littérature internation

Après le banquet

Kazu, propriétaire d'un grand restaurant de Tokyo, a gardé, malgré la cinquantaine, une grande beauté. Sa clientèle se compose des personnalités les plus variées. A l'occasion d'un banquet, Kazu fait la connaissance d'un ancien ministre, Noguchi. Elle, qui se croyait à l'abri des aventures amoureuses, finit par l'épouser. Mais, entre l'intellectuel idéaliste et la femme d'affaires, pratique et indépendante, la vie conjugale va faire apparaître d'insolubles conflits.

05/1979

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Littérature étrangère

Une matinée d'amour pur

Les sept nouvelles de Mishima rassemblées ici ont été publiées entre 1946 et 1965. Tout ouvrant une large période de la création littéraire de l'auteur, elles présentent cependant une étonnante unité autour du thème de l'amour. Si la description de l'éveil d'un jeune garçon à la beauté de la nature et à l'amour dans un paysage magique de bord de mer nous frappe par son romantisme exalté - «Une histoire sur un promontoire» est écrite alors que l'auteur n'a pas encore vingt ans -, nous retrouvons dans «Une matinée d'amour pur» - récit d'un couple vieillissant qui cherche à entretenir son amour par des jeux érotiques pervers - le cynisme parfois très noir et l'interrogation sur la sexualité qui caractérisent toute l'ouvre de Mishima. Ces deux nouvelles encadrent cinq autres textes où ces mêmes thèmes apparaissent dans des récits toujours très maîtrisés. Le présent recueil donne donc un éclairage original de l'ouvre de Mishima et constitue un complément indispensable pour tout lecteur français qui s'intéresse au grand romancier japonais.

05/2003