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Jean Rouaud

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Critique littéraire

Lire Jean Rouaud

L'oeuvre de Jean Rouaud tient, depuis Les Champs d'honneur (prix Goncourt 1990), une place essentielle dans la littérature contemporaine. Placée dès l'origine sous le signe de la perte, elle déploie des " récits de filiation " qui remontent l'Histoire bien au-delà du père disparu. Avec un humour qui ne le cède en rien à la mélancolie, elle met en scène l'effondrement des " grands récits " de la communauté et revisite jusqu'aux fondements préhistoriques de notre civilisation. Au-delà du deuil originel, elle renoue avec un romanesque alerte, libéré à la fois du réalisme et du formalisme, non sans une lucidité joueuse qui entraîne l'écrivain lui-même, et son lecteur, dans un tourbillon d'imaginaire et de questions.

04/2009

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Littérature française

La femme promise

"Normalement, voir débarquer un homme en tenue de plongeur sous-marin, encadré comme un prévenu, dans une gendarmerie de Basse-Normandie, inciterait plutôt à la méfiance. Seulement voilà, la normalité, le plongeur qui a tout perdu et la jeune femme venue déposer plainte pour le cambriolage de sa demeure en ont visiblement fait le tour. Que le sort se soit ainsi acharné sur eux, c'est sans doute à leurs yeux un signal d'alerte, l'occasion d'affronter enfin les ombres du passé. Le passé, pour Daniel, chercheur en physique nucléaire, c'est une enfance orpheline désastreuse, entre un réparateur de cycles mutique et une grand-mère comateuse. Pour Mariana, artiste plasticienne, qu'on pourrait dire de bonne famille si son grand-père collaborateur n'avait été exécuté par la Résistance, c'est un désir de création dont elle semble aujourd'hui douter. Mais il y a l'éblouissement de la rencontre, mais il y a le père de Mariana, enfermé dans sa grotte qui attend de la contemplation des fresques paléolithiques la révélation de son identité, mais il y a madame Moineau et ses intuitions à l'emporte-pièce, mais il y a ce portrait inachevé qu'il va bien falloir faire parler, mais il y a l'auteur qui poursuit un rêve semblable, et à qui cette même Mariana aurait demandé quelques lignes pour sa prochaine exposition", Jean Rouaud.

01/2009

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Littérature française (poches)

La vie poétique Tome 1 : Comment gagner sa vie honnêtement

Une vie poétique ? Disons une vie dont la poésie est le guide-fil. On embarque avec un héritage (des valeurs pieuses, un père mort, une enfance pluvieuse), avec un désir d'écriture, un rêve d'amour, et puis, son maigre bagage sur le dos, on traverse un territoire marqué par des événements, ici l'onde de choc de mai 68. Ce qui oblige à répondre à la question : qu'est ce que l'époque m'a fait ? Elle m'a fait qu'à vingt ans, par exemple, il n'était pas envisageable de penser sérieusement à travailler - ce qui allait bien avec l'idée poétique - et encore moins honnêtement quand, dans les milieux marginaux qui quittaient la ville pour s'installer en communauté à la campagne, on vivait surtout de combines et de rapines. Elle m'a fait que, dans ce juste refus du règne de l'argent et des mirages consuméristes, il ne restait plus que les petits boulots pour survivre. Et ce qui devait être une vie insouciante, libre et joyeuse se transformait, les années passant, d'une enquête sur un apéritif à la gentiane à la vente d'une encyclopédie médicale au porte-à-porte, en un sentiment de gâchis.

11/2012

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Littérature française

Des hommes illustres

Du père, on ne savait que peu de choses, sinon que sa mort, à quarante et un ans, un lendemain de Noël, avait entraîné, par une sorte de " loi des séries ", celles de la petite tante Marie et du grand-père maternel. Quel était donc cet homme qui avait ce pouvoir de faire le vide derrière lui ? Un homme illustre ? Comme il en existe des millions. De ceux qui se tuent à la tâche pour assurer un semblant de bien-être à leur famille et qui, rattrapés par un quotidien dévorant, ont enterré prématurément les aspirations de leur jeunesse. Tout comme ce " grand jeunes homme ", orphelin, aux talents multiples, aimant le théâtre et la compagnie, qui n'eut que le tort d'avoir vingt ans au moment où l'Europe rejouait un " remake ", plus sanglant encore, du premier conflit mondial.

09/1993

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Littérature française

Le monde à peu près

Après le vertigineux succès des Champs d'honneur, la source ne s'est pas tarie : Le monde à peu près nous inonde de bonheur. Jean Rouaud peint en virtuose les faux départs, les contretemps, les dérapages de son myope gaffeur. Il y a un style Rouaud qui nous entraîne d'emblée dans l'univers qui lui est propre. Un libre plein, qui s'impose à vous dès la première ligne et ne cesse plus ensuite de vous tenir sous le charme. Le roman magnifie l'ordinaire tristesse des vies moyennes à force de précisions dans la désolation et l'humour. Est-ce l'intrication de la verve comique et du drame ? Le monde à peu près ne ressemble à aucun autre roman. Qui a osé écrire que le roman français était mort ?

04/1996

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Développement durable-Ecologie

L'avenir des simples

"On a bien compris que l'objectif des "multi-monstres" (multinationales, Gafa, oligarchie financière) était de nous décérébrer, de squatter par tous les moyens notre esprit pour empêcher l'exercice d'une pensée libre, nous obligeant à regarder le doigt qui pointe la lune, ce qui est le geste de tout dictateur montrant la voie à suivre, de nous rendre dépendant des produits manufacturés, des services et des applications en tout genre, nous dépossédant ainsi de notre savoir-faire qui est leur grand ennemi, un savoir-faire à qui nous devons d'avoir traversé des millénaires, du jardinage à la cuisine en passant par le bricolage, l'art savant de l'aiguille et du tricot et la pratique d'un instrument de musique au lieu qu'on se sature les oreilles de décibels. Reprendre son temps, un temps à soi, reprendre la possession pleine de sa vie. Et pour échapper à l'emprise des "multi-monstres" , utiliser toutes les armes d'une guérilla économique, montrer un mépris souverain pour leurs colifichets : "votre appareil ne nous intéresse pas" , graffite le capitaine Haddock sur un mur. Contre les transports, la proximité des services, contre l'agriculture intensive empoisonneuse, des multitudes de parcelles d'agro-écologie, ce qui sera aussi un moyen de lutter contre l'immense solitude des campagnes et l'encombrement des villes, contre la dépendance, la réappropriation des gestes vitaux, contre les heures abrutissantes au travail, une nouvelle répartition du temps, contre les yeux vissés au portable, le nez au vent, et l'arme fatale contre un système hégémonique vivant de la consommation de viande, le véganisme. Car nous ne sommes pas 7 milliards, mais 80 milliards, à moins de considérer que tout ce bétail qui sert à engraisser nos artères ne respire pas, ne mange pas, ne boit pas, ne défèque pas. Il y a plus de porcs que d'habitants en Bretagne, et quatre-vingt pour cent des terres cultivées dans le monde le sont à usage des élevages, pour lesquels on ne regarde pas à la santé des sols et des plantes. Renoncer à la consommation de viande et des produits laitiers, c'est refroidir l'atmosphère, soulager la terre et les mers de leurs rejets toxiques, se porter mieux, envoyer pointer au chômage les actionnaires de Bayer-Monsanto et en finir avec le calvaire des animaux de boucherie pour qui, écrivait Isaac Bashevis Singer, "c'est un éternel Treblinka". J.R.

03/2020

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Littérature française

Comédie d'automne

" Comédie d'automne constitue le sixième et dernier épisode de " La vie poétique " . Je travaillais au kiosque quand " le tournant de la rigueur " nous a précipités dans une course à l'argent. Parmi les habitués se trouvait un homme d'une soixantaine d'années, Albert, dont j'appris au fil du temps qu'il était rentier, d'où son intérêt pour la seconde édition du Monde et des cours de la bourse. Spécialiste de Stendhal, il sera mon premier lecteur, et un conseiller avisé. Il est un des trois personnages centraux du livre. Avec ma mère qui ne vit pas d'un bon oeil la parution des Champs d'honneur, et encore moins l'attribution à son fils du prix Goncourt. Ce qui nous amène à cette " comédie d'automne " . On pourrait croire que le prix récompense le seul mérite d'un livre. Ô naïveté, les arcanes de l'édition ne fonctionnent pas sur des critères aussi élémentaires. C'est oublier les intérêts économiques, les rivalités, les ambitions, de sorte que les jurés du prix, dont la probité aux yeux de la presse était sujette à caution, furent très contents de pouvoir l'attribuer à un innocent n'ayant rien à voir avec le milieu, qui plus est auteur d'un livre paru aux très austères et vertueuses Editions de Minuit. L'entreprise de blanchiment était parfaite. Le troisième personnage crucial, car c'est par lui que le livre existe, c'est l'éditeur. Moins détaché qu'il n'y paraît. Et le narrateur ? Tout d'abord spectateur, venant d'une époque où ce genre de prix était discrédité, il assiste depuis son kiosque à cet étrange ballet de journalistes, de curieux, de rumeurs, de caméras de télévision, sans se sentir vraiment concerné. Le moment venu, ce ne sera pas aussi simple. Mais c'est bien grâce à ce livre qu'il fit la connaissance de deux hommes merveilleux : Bernard Rapp et Robert Doisneau. Ensuite, ce n'est plus la même histoire. " J. R.

08/2023

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Littérature française

L'invention de l'auteur

Un auteur, ça invente, c'est bien le moins. Par exemple cette histoire sur un cédérom intitulé Le Vol de Nils, à travers laquelle une ex-petite fille d'extraterrestre rend hommage à son alpiniste de père, disparu en montagne, la privant ainsi de connaître la suite des aventures de Nils Holgersson qu'il lui lisait le soir et dont il avait l'habitude d'enregistrer un épisode avant de partir sur le toit du monde. Et puis un auteur ça s'invente, au sens traditionnel du terme, c'est-à-dire qu'on ne demande pas à l'inventeur d'une grotte de la fabriquer de toutes pièces en creusant la roche, non, un inventeur trouve ce qui est. Alors comment un auteur se trouve-t-il ? D'où lui vient cette étrange idée de se reconnaître auteur quand personne ne lui a rien demandé ? Personne, vraiment? Hum, il semblerait qu'on ne s'invente pas tout seul. Alors comment ça s'est fait ? L'auteur mène son enquête, à sa manière, en lançant devant lui sa phrase dérivante qui ramène dans ses filets un tableau de Georges de La Tour, Bernadette Soubirous, des anciens et des modernes, Jeremiah Johnson, le chevalier Taylor qui aveugla définitivement le vieux Bach, et tiens, son père avec lequel il pensait en avoir fini.

02/2004

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Littérature française

Les Champs d'honneur

Dans ce récit récompensé par le prix Goncourt en 1990, Jean Rouaud livre une histoire intime et familiale des êtres qui lui sont chers. Marqué par les décès successifs de trois d'entre eux, il se remémore des anecdotes du passé, qui surgissent au gré d'objets retrouvés : lettres, photos, images pieuses, et même un dentier en or, legs insolite de la grand-mère Aline. Sans oublier le carnet du grand-père Pierre, auréolé de mystère... Au fil des pages, c'est un portrait de la France d'hier qui se dessine, avec pour toile de fond la Grande Guerre, où l'histoire individuelle se mêle à l'Histoire collective dans des circonstances douloureuses. Microlectures ; Vers le bac ; Parcours en ligne ; Groupements de textes : d'autres regards sur la Grande Guerre, le récit autobiographique, ou la quête des origines ; Cahier photos : la guerre de 1914-1918 en BD, se raconter avec des objets.

05/2019

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Romans historiques

Eclats de 14

« Tout a été dit et redit » – cette folie par laquelle des vieillards qui ne combattront pas décident d'envoyer leurs fils à la mort, la stratégie suicidaire de l'état-major prônant l'offensive qui mène des centaines de milliers d'hommes à l'abattoir : « cet ajustement des temps, en catastrophe, c'est ce qu'on appelle la guerre. » Tout a été dit, mais personne ne l'a dit comme Jean Rouaud. Personne n'a dit l'absurde, l'horreur, l'inhumanité, le gâchis, avec cette précision de la langue qu'on lui connaît. Avec acuité. En un texte court, l'auteur des Champs d'honneur décline la guerre sous les quatre éléments de l'univers : la terre, le feu, l'eau, l'air. Guerre mondiale, guerre démesurée. Que l'écriture enveloppe d'un éclat poétique. À quoi s'ajoute celui des dessins sur le vif – le mort saisit le vif – de Mathurin Méheut. Un beau livre en hommage.

11/2014

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Littérature française

La vie poétique Tome 3 : Un peu la guerre

"Après un bac scientifique j'avais bifurqué vers des études de lettres avec une idée derrière la tête. Nous sommes deux trois ans après mai 68, nous avions l'habitude des bouleversements mais ce que j'apprenais à l'université avait de quoi décourager. On m'annonçait que le roman était mort, ce qui n'était pas la meilleure nouvelle quand on se promettait de devenir écrivain. Mais mort de quoi ? Le siècle n'avait pas été avare en exterminations massives, ce dont on ne prenait pas encore pleinement conscience, alors face à ces montagnes de cadavres on n'allait pas se lamenter pour la mort d'un genre, le roman, parfaitement bourgeois et réactionnaire. La solution de remplacement ? Le texte, rien que le texte. Mais à la réflexion, il y avait une autre mort qui était passée inaperçue, sinon de ses proches et de ses amis, celle brutale de mon père. Est-ce que de cette mort du roman on ne pourrait pas faire le roman de la mort ? Le roman du mort ? Vingt ans plus tard j'amenais à l'éditeur le manuscrit qui glissait cette disparition d'un homme de quarante-et-un au milieu des massacres de la première guerre. Lequel éditeur s'alarma d'une autre disparition, celle du narrateur. Au bilan du siècle il convenait de rajouter deux victimes collatérales : le roman et moi".

01/2014

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Littérature française

La vie poétique Tome 2 : Une façon de chanter

Une façon de chanter constitue le deuxième volet de l'autobiographie poétique entamée par Jean Rouaud avec Comment gagner sa vie honnêtement. Alors que le premier tome racontait les années d'après mai 68, les voyages en auto-stop, les petits boulots et les expériences hasardeuses des jeunes adeptes de la vie en communauté, Une façon de chanter, à l'occasion de la mort d'un proche, remonte vers l'enfance et l'adolescence. Comme le disparu est ce même cousin qui a offert à l'auteur sa première guitare, ce dernier en profite pour tendre l'oreille vers les lointains de sa jeunesse. Et le moins qu'on puisse dire c'est que la bande-son du village natal était rudimentaire : les cloches de l'église, le marteau du maréchal-ferrant, le cri d'un goret égorgé par le charcutier, et derrière le mur du jardin la seule musique d'un piano sous les doigts de l'oncle Émile. On comprend pourquoi l'arrivée brusque, par l'entremise du transistor, des groupes anglo-saxons, va bousculer ce monde ancien où l'on chantait encore Auprès de ma blonde. Et pour accompagner cette prise de pouvoir par la jeunesse, pas de meilleur passeport que l'apprentissage de la guitare. L'intime et le collectif se mêlent dans le flux d'un récit mouvant et drôle, où l'on croise certaines figures déjà rencontrées comme celles de la mère et du père, mais aussi une charmante vieille dame professeur de piano, un naufragé volontaire, une famille allemande accueillante et le jeune Rimbaud plaquant des accords sur un clavier taillé dans sa table de travail. Autant d'évocations que ponctue la très riche bande musicale : Dylan, les Byrds, Graeme Allwright, les Kinks et bien d'autres sont convoqués pour raconter en musique ce changement de monde, sans oublier les refrains balbutiants, composés par un jeune homme sombre derrière lequel on reconnaît Jean Rouaud lui-même gagner sa vie honnêtement (collection blanche, 2011).

03/2012

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Littérature française

L'imitation du bonheur

En 1871, une Constance Monastier, jeune épouse d'un maître soyeux des Cévennes, n'a a priori rien à partager avec un Octave Keller, proscrit de la Commune de Paris, réchappé de la semaine sanglante et de ses 30 000 morts. Tout les oppose : leur milieu, leurs convictions, et cette interprétation de l'insurrection parisienne au sujet de laquelle la jeune femme, dans la diligence qui la ramène à Saint-Martin-de-l'Our, en aura entendu des vertes et des pas mûres. Tout les oppose, et pourtant c'est bien cette Constance qui profitera d'un incident de parcours pour fausser compagnie aux autres voyageurs, et fuir à travers les monts cévenols avec ce vagabond fiévreux trouvé blessé sur le chemin. Octave aura trois jours pour donner à la jeune femme une autre image de ceux qu'on appelle les communeux. De quoi évoquer la haute figure de l'Admirable, autrement dit d'Eugène Varlin, de quoi la convaincre que la justice et la générosité font un très honnête programme, de quoi le réconcilier, lui, hanté par les visions du massacre, avec le meilleur de la vie, de quoi découvrir ensemble que l'amour n'a pas déserté, alors que tout autour le monde ancien bascule dans la modernité, que le cheval cède devant le train, que le cinéma s'annonce, et que le roman en aura bientôt fini avec ce genre d'histoires. Mais Constance Monastier, la plus belle ornithologue du monde, dont une pierre gravée sur le mont Lozère porte le souvenir, valait bien qu'on renoue avec certaines pratiques romanesques...

01/2006

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Poésie

Etre un écrivain

"Le jeune narrateur de la Recherche du temps perdu résume assez bien la situation : "Puisque je voulais un jour être un écrivain, il était temps de savoir ce que je comptais écrire". Ce qui semble tomber sous le sens. Mais quand l'époque assimile le Texte à la Révolution et le Roman à la Réaction, la question ne devient plus quoi écrire, mais comment. Et là, après avoir retourné en vain la phrase dans tous les sens comme "Belle Marquise vos beaux yeux d'amour mourir me font", mieux vaut jouer mal du violon folk et s'intéresser au Guignolo de Saint-Lazzo. Quand se présente l'opportunité d'écrire un billet d'humeur dans un quotidien régional, c'est le moment de prendre conscience que le réel existe bel et bien, et qu'il serait temps de s'y confronter. Et pas seulement par l'écriture. Quoi faire de sa vie mérite aussi qu'on se pose la question." J.R.

03/2015

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Littérature française (poches)

La désincarnation. Edition revue

C'est sur le principe de la comptine " Yen a marre, marabout, bout de ficelle... " que ce livre est construit. De détours imprévisibles en digressions malicieuses, Jean Rouaud explore les secrets de la création littéraire. Les héros ? Flaubert et Louis Bouilhet, Balzac et surtout la littérature. Le conflit entre réalisme et lyrisme, c'est la question de la guerre secrète qui oppose depuis toujours, et sans doute pour longtemps encore, la loi d'airain du réalisme aux " mouvements, désordonnements, éperduments de style ", au lyrisme que Flaubert aime tant évoquer, où Jean Rouaud lui aussi se retrouve, subtil lecteur, audacieux écrivain.

11/2002

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Critique littéraire

Misère du roman

"C'est une énigme de ce pays : pourquoi, après avoir inventé le roman réaliste et en avoir fait un genre dominant, s'est-il acharné à le détruire ? Au point qu'à la fin des années soixante, on enregistrait un double avis de décès : non seulement le roman, mais l'auteur étaient annoncés morts. En tenir responsable une seule convulsion littéraire organisée par des linguistes et autres sémiologues ce serait ne pas voir plus loin que le bout de la phrase. En se retournant, à présent qu'on en a fini avec la "table rase du passé", on peut mieux juger de la composition du cocktail létal, qui mêle littérature, idéologie et histoire. Et ce qu'il raconte, c'est que la fameuse marquise, interdite de sortie à cinq heures par Valéry, a traversé le XXème siècle escortée d'une armée de fantômes." J. R.

03/2015

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Littérature française

Tout paradis n'est pas perdu. Chronique de 2015 à la lumière de 1905

"Cette chronique est à cheval sur les années 2014-2015. Le thème m'en a été offert par le Front national qui, aussitôt prises quelques mairies, s'empressa d'imposer le menu unique dans les cantines scolaires. On n'en attendait pas moins de Marine Le Pen, mais ce qui changeait dans son argumentaire, c'était l'alibi de la laïcité. C'était au nom de la loi de 1905 qu'elle pouvait en toute impunité stigmatiser les enfants musulmans. Grâce à quoi on a vu se joindre à sa voix tous les laïques purs et durs qui au nom d'une stricte lecture de cette loi se retrouvait de facto en comité de soutien du Front national tout en jurant, main sur le cour, être évidemment en désaccord avec son idéologie. Ah bon. On peut donc faire une chose et dire son contraire. Ce qui doit plus ou moins s'appeler de la schizophrénie. Ce qui valait la peine de s'interroger sur les motivations des uns et des autres et de se pencher sur ladite loi de séparation des Eglises et de l'Etat. Mais en fait d'églises il s'agissait de la seule église catholique, les autres faisant de la figuration - l'Islam, qui se trouve à la source de ces querelles sur le menu et le voile, il n'avait pas droit au chapitre, les musulmans d'Algérie n'ayant pas le statut de citoyen. Loi dite de séparation mais plutôt accommodante avec l'Eglise, continuant de chômer les fêtes religieuses, de meubler son calendrier des noms des saints et de servir du poisson le vendredi dans toute les cantines. C'est au milieu de cette chronique qu'une autre actualité, tragique, s'invita brutalement dans la réflexion. L'exécution de l'équipe de Charlie au nom de l'offense faite au prophète nous rappelait que ce droit à la représentation des figures sacrées avait été pour notre société le fruit d'un long débat qui avait occupé tous les premiers siècles du christianisme. Débat tranché en 843, à Nicée, sous un argument de haute volée : l'image n'était pas une idole mais une médiation pour s'approcher du divin. Tout notre monde envahi d'images vient de cet arrêté. L'art occidental lui doit tout. Et donc, paradoxalement, la caricature de ces mêmes figures sacrées. "Jean Rouaud

01/2016

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Littérature française

Pour vos cadeaux

Elle ne lira pas ces lignes, notre miraculée des bombardements de Nantes, la jeune veuve d'un lendemain de Noël, qui traversait trois livres sur ses petits talons, ne laissant dans son sillage qu'un parfum de dame en noir. Même si sa vie ne se réduisait pas à cette silhouette chagrine, comprenez, il m'était impossible d'écrire sous son regard. Cet air pincé par lequel se manifestait son mécontentement, j'avais dû l'affronter pour avoir ravivé, en dépit d'une prudence de Sioux, une rivalité amoureuse vieille de cinquante ans à propos d'un homme mort depuis trente. A présent qu'elle régnait dans son magasin et qu'éclatait son grand rire moqueur, je n'allais pas lui gâcher son triomphe tardif.

07/1998

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Littérature française (poches)

Manifestation de notre désintérêt

Nous avons ce formidable pouvoir de baisser nos paupières quand les marchés agitent hypnotiquement des objets brillants sous nos yeux. Lesquels marchés cherchent à nous déposséder de notre savoir-faire autant que de nous-mêmes. C'est l'irascible Haddock qui apporte la plus efficace des réponses à l'obscénité des maîtres du profit : "Votre appareil ne nous intéresse pas. J.R.

05/2013

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Littérature française

La splendeur escamotée de frère Cheval. Ou Le secret des grottes ornées

Les fresques animalières des grottes ornées, miraculeusement préservées, nous disent la cosmologie du paléolithique supérieur : durant vingt-cinq mille ans, sur un territoire immense, la représentation des grands animaux n'a pas varié. Pour peu qu'on échappe au diktat matérialiste, où un cheval ne peut figurer qu'un cheval, ce bestiaire des grottes apporte une réponse cohérente à l'effroi des hommes qui ne savaient rien sur le jour et la nuit, la course du soleil, la disparition et la réapparition par morceaux de la lune, les éclairs, l'orage, l'arc-en-ciel, la mort dont ils présumaient qu'elle n'était peut-être pas un arrêt. Le cheval, avant qu'on ne le "domestique" en le contraignant à tirer de lourdes charges, était la figure du soleil... Nous avons appelé "évolution" cette frise qui, partant du singe, conduit par "désanimalisation" successive à l'homme triomphant. Le secret des grottes ornées souffle à notre cerveau poétique une tout autre leçon : et si la "part animale" était ce que l'homme avait encore de divin en lui ?

01/2018

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Littérature française

Kiosque

Sept années durant, de 1983 à 1990, jusqu'à l'avant-veille du prix Goncourt, un apprenti-écrivain du nom de Jean Rouaud, qui s'escrime à écrire son roman Les Champs d'honneur, aide à tenir rue de Flandre un kiosque de presse. A partir de ce " balcon sur rue " , c'est tout une tranche d'histoire de France qui défile : quand Paris accueillait les réfugiés pieds-noirs, vietnamiens, cambodgiens, libanais, yougoslaves, turcs, africains, argentins ; quand vivait encore un Paris populaire et coloré (P. , le gérant du dépôt, anarcho-syndicaliste dévasté par un drame personnel ; Norbert et Chirac (non, pas le maire de Paris ! ) ; M. le peintre maudit ; l'atrabilaire lecteur de l'Aurore ; Mehmet l'oracle hippique autoproclamé ; le rescapé de la Shoah, seul lecteur du bulletin d'information en yiddish...) Superbe galerie d'éclopés, de vaincus, de ratés, de rêveurs, dont le destin inquiète l' "écrivain " engagé dans sa quête littéraire encore obscure à 36 ans, et qui se voit vieillir comme eux. Au-delà des figures pittoresques et touchantes des habitués, on retrouve ici l'aventure collective des lendemains de l'utopie libertaire post soixante-huitarde, et l'aventure individuelle et intime d'un écrivain qui se fait l'archéologue de sa propre venue aux mots (depuis " la page arrachée de l'enfance " , souvenir des petits journaux aux couvertures arrachées dont la famille héritait de la part de la marchande de journaux apitoyée par la perte du pater familias jusqu'à la formation de kiosquier qui apprend à parler " en connaissance de cause " .)

01/2019

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Histoire des mentalités

Qui terre a, guerre a

Si l'on en croit les fresques du Tassili et du Levant espagnol, la guerre, c'est-à-dire l'affrontement de deux groupes armés, serait une invention du néolithique, et la cause, selon de purs critères économiques, en serait la convoitise des biens produits par l'agriculture et l'élevage, apparus dans le même temps. Quelques milliers d'années plus tôt, à l'époque glaciaire, les mêmes s'inclinaient devant les seigneurs de la toundra : bisons, mammouths, aurochs etc. qu'ils représentaient avec déférence dans la ténèbre des grottes, ne se jugeant pas dignes de figurer à leurs côtés. De quoi nourrir frustration et esprit de revanche. D'autant que cette primauté accordée aux grands animaux, est la place divine. Place que rappellent les Crows à Jeremiah Johnson quand il viole le cimetière des ancêtres dans le film de Sidney Pollack, que rappellent les paysans de La Ville-aux-fayes au général Montcornet dans les Paysans de Balzac dont le premier titre, choisi par lui, était Qui terre a, guerre a. On peut même considérer que c'est avec le ciel que la terre est en guerre. Et aujourd'hui, c'est le ciel qui regimbe et s'échauffe face aux méthodes brutales de l'agriculture dont les " progrès " (nitrite, pesticides, fongicides) sont un héritage direct des guerres du XXème siècle.

03/2022

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Biographies

La constellation Rimbaud

Plus d'un siècle qu'on lui reproche sur tous les tons d'avoir à vingt ans abandonné la poésie. Or personne ne s'est demandé si ce n'était pas plutôt elle, la poésie, qui s'était dérobée sous ses "semelles de vent", devenue obsolète, désuète, avec ses alexandrins marchant d'un pas militaire à la rime, inapte à rendre compte des prodigieux changements que la technologie et l'industrie, au nom du Progrès, imposaient à la société de son temps. Et le jeune Rimbaud en fut le témoin, qui fut hébergé par Charles Cros, poète et inventeur du phonographe, qui fréquenta Paul Demeny dont le frère Georges fut un des pionniers du cinéma, qui connaissait par Castaner les discussions enflammées du café Guerbois où Monet, Manet, Cézanne, procédaient au dynamitage de l'académisme. "Il faut être absolument moderne", lâche-t-il dans Une saison en Enfer, moins pour s'en convaincre que reprenant un mantra du temps. Et la poésie dans tout ça ? Il s'en était ouvert à Banville, alors grand maître du Parnasse : "Ne va-t-il pas être bientôt temps de supprimer l'alexandrin ? ". Avant d'exécuter lui-même la sen- tence dans les Illuminations. Et à Germain Nouveau qui se proposait de l'accompagner à Londres : "La poésie écrite ne me dit plus rien. Je préfère les voyages". Et il partit. J. R.

03/2021

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Poésie

Stances

Que dit la poésie du monde tel que nous le recevons par voie de presse ? Peu de choses de nos valeurs profondes et de nos désirs. Les marchés, les réseaux de communication, la recherche scientifique au service du profit ou de la guerre, le nombrilisme culturel, les mensonges politiques recouvrent tout. Reste la littérature. Quelques vers ressassés suffisent pour retrouver le frisson de notre présence au monde. Stances est un spectacle poétique composé de six textes et six chansons. regroupés sous six rubriques telles qu'on les trouve à l'intérieur d'un quotidien : Art, Communications, Science. Culture, Politique, Littérature.

03/2017

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Littérature française

Shabbat, ma terre. Trois propositions pour repousser le jour du désastre

"Pas de shabbat, pas de dimanche pour les machines. Et les hommes suivent au rythme infernal du cirque consumériste. Et ça se dit libre". Jean RouaudAlors que le débat sur la place du travail dans nos vies anime à nouveau la société française, il est utile de nous remémorer le jour de paresse que, selon les Ecritures, s'octroya le Créateur au septième jour de la Genèse. Cette sagesse n'est certes pas celle des hommes, occupés depuis le Néolithique, et l'invention géniale de l'agriculture, à exploiter sans répit ni mesure ce qui leur a été donné : la Terre, les animaux et eux-mêmes. Exploiter jusqu'à ce qu'il n'y ait plus rien à tirer, exploiter jusqu'à l'épuisement de toutes nos vraies richesses, naturelles et humaines. Comme Dieu le fit pour lui-même, et à l'exemple de ce que fut la succession des saisons, octroyons-nous ce temps de repos, laissons vivre le vivant et, avant qu'il ne soit trop tard, accordons des vacances à la terre : "Vacances pour la Terre, Repos la Terre, Shabbat ma Terre".

03/2023

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Littérature française

Préhistoires

"C'est la plus belle énigme de l'histoire du monde. Pas la plus mystérieuse, la plus belle. Une litanie de splendeurs : Lascaux, Rouffignac, Niaux, Pech-Merle, Font-de-Gaume, Altamira, le Roc-aux-Sorcières, Chauvet, Cussac, devant quoi on reste bouche bée, médusé. Ceux-là, qu'on imaginait en brutes épaisses tout juste descendues du singe, qu'on habillait de peaux de bêtes et qu'on coiffait avec un clou, ceux-là en savaient aussi long que nous sur la meilleure part de nous-mêmes. Quant à comprendre ce qui leur passait par la tête, comment on en vient à s'enfoncer sous terre, en rampant parfois, pour peindre des merveilles qui échapperont au regard de la petite multitude du temps, il nous reste à l'imaginer. Le paléo-circus, ce serait donc l'histoire du premier coup de pinceau. Mais nos ancêtres n'en restèrent pas là. Quelques milliers d'années plus tard, en bord de mer, ils inventaient le premier site en ligne. Bien sûr. A Carnac". Jean Rouaud.

02/2022

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Littérature française

Evangile (selon moi)

Il m'aura fallu longtemps avant de reconnaître que mon imaginaire venait de là, de cette histoire vieille de deux mille ans, ancrée dans une histoire plus ancienne encore, et dont chaque année. comme des écureuils en cage, nous parcourions le cycle, de la naissance à la mort et à la résurrection, nous repaissant des mêmes paroles, des mêmes prodiges, des mêmes paysages arides qui correspondaient si peu à notre Loire-Inférieure humide. Je suis l'eau de la vie, disait-il. A nous qui vivions sous la pluie. D'ailleurs notre fleuve, ce n'était pas la Loire qui coulait à deux pas, mais le Jourdain. Je viens de cet imaginaire d'importation.

04/2010

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Littérature française

La désincarnation

"A ce moment précis la littérature n'a tenu qu'à un fil. Deux amis conseillaient à un troisième qui venait de leur lire une longue mélopée dans laquelle il avait mis le meilleur de lui-même, de carrément laisser tomber. Pas grave, dirons-nous. La littérature s'en remettra. Oui, mais plus comme avant. La littérature pour survivre passe ici, à Croisset, près de Rouen, par un renoncement. Car le jeune Gustave, fils bon à rien du docteur Flaubert, jusque-là s'en faisait une autre idée. Pendant de longs mois il s'était donné dans sa Tentation de saint Antoine des "éperduments de style" qu'il ne retrouverait jamais. Pour l'opérer de son "cancer du lyrisme", Maxime Du Camp et Louis Bouilhet, les deux amis, lui prescrivent un traitement de cheval : écrire un roman "à la Balzac", "terre à terre". Ce sera, contraint et forcé, Madame Bovary. Pas commodes, les temps qui s'annoncent pour ceux-là qui privilégient la phrase et le chant. Désormais le réalisme impose sa loi d'airain, les visions sont renvoyées au désert et les morts priés de ne pas ressusciter. Comme si cette fission entre la terre et le ciel renvoyait à une autre guerre secrète, déclenchée il y a plusieurs siècles autour de cette question de la double nature. La rencontre de Croisset, ultime avatar du concile de Nicée ?" Jean Rouaud.

04/2001

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Théâtre - Pièces

Juge de Montaigne. Une tragi-comédie

Chaque fois qu'on se met à la recherche d'un esprit libre, c'est vers lui qu'on se tourne. Toujours. Les éditions Seghers accueillent Jean Rouaud avec un texte étincelant et inclassable consacré à Montaigne. Il y mêle poésie (vers rimés et non rimés), théâtre, morceaux choisis, essai (entre étude littéraire et réflexion politique). Mais avant tout il s'agit d'un dialogue. Parce que le retour à l'obscurantisme et la barbarie menace toujours et encore, et parce qu'il estime que Montaigne, avec sa parole de la fin du XVIeme siècle, offre les réponses les plus pertinentes à l'oeuvre destructrice de ceux qu'on appelle les fous de Dieu, Jean Rouaud a imaginé un affrontement verbal entre l'auteur des Essais et un juge chargé de faire son procès (et qui représente le parti de l'intolérance religieuse). " Un jugement pour de faux pour tenter de dire le vrai ". L'époque de Montaigne était celle des guerres de religion, qui voyait aussi la naissance de l'humanisme, et le savoir s'opposer aux vérités révélées. Dans ce contexte Montaigne professe sereinement de sa bonne foi. " C'est ici un livre de bonne foi, lecteur ", ainsi commencent en effet les Essais. Et il faut avoir un culot monstre remarque Jean Rouaud pour choisir ce mot là quand c'est précisément la question de la bonne foi qui divise l'Europe. Son livre nous propose cette clef pour pénétrer l'oeuvre de Montaigne. Faire le calme en soi, ne pas se laisser abuser par les fables et les coutumes, les préjugés, ne pas céder aux luttes partisanes, se trouver à la fois au milieu et au-dessus de la mêlée, pour prendre la mesure de chaque chose, avec curiosité et indépendance, et puiser dans les auteurs de l'antiquité la sagesse de profiter du jour (Carpe diem) sans miser tout sur un au-delà dont l'existence repose sur des dogmes ébranlés... Montaigne délivre ses opinions dans de courts passages des Essais (choisis par Jean Rouaud). Face à lui, le Juge s'insurge et attaque en vers rimés. Au fil du dialogue, les charges emportées du juge, personnage suffisant et grotesque, aussi catégorique que cynique, se brisent sur la langue assise, puissante et mesurée de Montaigne (le fait que le juge s'exprime en vers de " mirliton " accentue le contraste...). Ainsi, souvent les tyrans sont des bouffons narcissiques ayant cherché à séduire avant de s'imposer la force. Un prologue et un épilogue versifiés (où l'on reconnaîtra la voix de Jean Rouaud, à la fois engagée et facétieuse) délimitent les règles du jeu de ce procès virtuel et offrent un point de vue contemporain sur un débat où le sort même de l'humanisme (à nouveau menacé aujourd'hui) est en jeu.

01/2022

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Littérature française

Jean-Jean

Jean-Jean, par Albert Brasseur et Frantz Jourdain,... Date de l'édition originale : 1886 Le présent ouvrage s'inscrit dans une politique de conservation patrimoniale des ouvrages de la littérature Française mise en place avec la BNF. HACHETTE LIVRE et la BNF proposent ainsi un catalogue de titres indisponibles, la BNF ayant numérisé ces oeuvres et HACHETTE LIVRE les imprimant à la demande. Certains de ces ouvrages reflètent des courants de pensée caractéristiques de leur époque, mais qui seraient aujourd'hui jugés condamnables. Ils n'en appartiennent pas moins à l'histoire des idées en France et sont susceptibles de présenter un intérêt scientifique ou historique. Le sens de notre démarche éditoriale consiste ainsi à permettre l'accès à ces oeuvres sans pour autant que nous en cautionnions en aucune façon le contenu.

02/2020