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Jean Paulhan, Henri Pourrat

Extraits

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Critique littéraire

Cahiers Jean Paulhan N° 2 : Jean Paulhan et Madagascar (1908-1910)

Présenté par Jacqueline Frédéric Paulhan

11/1982

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Critique littéraire

Cahiers Jean Paulhan N° 6 : Correspondance Jean Paulhan-Roger Caillois (1934-1967)

Qu'est-ce qu'une correspondance, si ce n'est un effort pour dissiper les malentendus, vérifier une entente, c'est-à-dire aussi la remettre constamment en jeu. Si Jean Paulhan et Roger Caillois ont correspondu si fidèlement, c'est sans doute dans la conviction que chacun appréhendait une face irréductible à l'autre de la même vérité. Et cette conviction n'a pas été sans raisons. Car, au-delà de ce qui oppose leurs intuitions, on ne peut qu'être sensible à ce qui les a réunies : à savoir, la contradiction elle-même. Car il y a beaucoup de profane dans le sacré de Paulhan, alors même que Caillois fait surgir une horreur et une fascination bien propres au sacré de la Nature profane. La symétrie de leurs positions est moins le signe d'une séparation radicale que celui d'une nécessaire ambiguïté de la vérité. C'est à l'élucidation de cette vérité que Paulhan et Caillois se sont assujettis. Et la rigueur qu'ils ont constamment exigée l'un de l'autre jusqu'à la fin marque assez qu'ils attendaient de leur dialogue une avancée commune dans l'entente de ce qui se dérobe à toute clarté.

05/1991

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Critique littéraire

Correspondance. 1920-1959

La fervente et fidèle amitié de Jean Paulhan et Henri Pourrat (1887-1959) peut étonner, tant paraît grande la distance entre leurs expériences et leurs environnements, l'un à Paris au coeur de la vie littéraire et intellectuelle, l'autre isolé dans son Auvergne natale, aux environs d'Ambert, animé par le goût presque exclusif pour la vie et la culture paysannes. Elle se noue toutefois au début des années 1920, après que Paulhan a proposé au poète des "Montagnards" (1918) de rédiger des notes critiques pour La NRF. En quarante ans d'échanges et de services, de préoccupations et d'activités communes, les deux écrivains ont été "du même voyage" (Paulhan) et se sont donné, à tous les plans, personnels et professionnels, "la vraie poignée de main" (Pourrat). Eclairant les travaux et les jours des deux hommes, dans des contextes parfois douloureux, leur correspondance est pour l'essentiel consacrée à leurs activités littéraires pour la NRF, maison d'édition et revue. Paulhan conseille, avec soin et admiration, mais sans complaisance, le romancier du Mauvais garçon et de La Cité perdue ; et l'éditeur soutient son ami auvergnat dans la grande entreprise de collecte et de transposition littéraire des contes populaires qui l'occupera après guerre, et dont il composera le trésor universel. Paulhan restera enfin toujours attaché à cette critique bienveillante qu'exerce Pourrat dans les colonnes de la revue, portant souvent sur des ouvrages où la nature et la vie rurale occupent le premier plan. S'y dessine la défense d'un régionalisme ouvert et large, qui est autant celui d'un terrien fraternel que celui d'un moraliste et d'un croyant, attaché à la beauté de l'incarnation, au sens de la vie et au salut des hommes : "Si l'homme ne reste pas en liaison et en amitié avec les choses naturelles, il se déshumanise".

02/2020

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Critique littéraire

Cahiers Jean Paulhan N° 3 bis : Les Paulhan. Histoire d'une famille nîmoise

Recherches d'archives et généalogie par Bernard Artigues

10/1984

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Critique Poésie

Jean Paulhan. La poésie, clef de la critique

La poésie est partout dans la pensée critique de Jean Paulhan. Il s'agit de montrer, en clarifiant les relations qu'il entretenait avec les poètes, puis en commentant certaines notions clés de son oeuvre, quels liens puissants unissent chez lui l'expérience poétique et la méthode critique.

08/2022

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Critique littéraire

Cahiers Jean Paulhan N° 9 : Correspondance (1918-1951)

"Les lettres ici rassemblées furent échangées entre André Gide et Jean Paulhan, et s'échelonnent de février 1918 à décembre 1950. Elles s'apparentent étrangement par leur ton, à la fois libre et prudent. On a le sentiment que chacun mesure ce qui est dit, mais dit toujours ce qu'il croit devoir dire. En trente-trois années, il s'agit de décider ce qui va, ou non, paraître dans La Nouvelle Revue Française. On ne perçoit pas ombre de conflits, mais chez chacun des deux interlocuteurs un respect certain pour l'opinion de l'autre. [... ] Le livre que voici va permettre au lecteur curieux muni du texte finalement obtenu de tourner, pour son propre compte, autour de deux portraits singuliers, involontairement tracés, rigoureux et passionnants, celui d'un écrivain célèbre établi dans sa célébrité, André Gide, et celui d'un écrivain encore masqué, Jean Paulhan, qui donne aux autres une attention constante et incroyable d'acuité, qui avance, recule, réfléchit, et conclut sans hésiter. Cela se fait à petit bruit, à brèves notes en quelques lignes, et se poursuit, troué de rares silences, malgré les censures et les guerres. Double portrait de chacun par soi-même, qui bouge et ne s'effacera pas". Dominique Aury.

06/1998

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Critique littéraire

Cahiers Jean Paulhan N° 4 : Correspondance (1925-1940)

La correspondance échangée entre Jean Paulhan et André Suarès apporte une importante contribution à l'histoire littéraire de l'entre-deux- guerres ; elle enrichit considérablement la connaissance de ces deux écrivains, dont le portrait s'affine et se précise au fil des lettres ; elle éclaire surtout une amitié exemplaire entre deux hommes fort différents l'un de l'autre mais tous deux attachés aux mêmes valeurs : amour de la liberté, goût de la vérité, souci de la beauté. Leur admiration pour les chefs-d'oeuvre du passé ne les enferme pas dans un étroit conservatisme esthétique ; avec une curiosité de bon aloi, ils s'intéressent passionnément aux jeunes écrivains. Leur intérêt, pour la littérature ne les éloigne pas de la vie du monde : devant la montée des périls, l'un et l'autre demeurent attentifs et vigilants. Ardente ferveur, vive sensibilité de Suarès, inlassable patience, admirable générosité de Paulhan : tous deux révèlent une qualité d'âme hors de pair.

10/1987

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Critique littéraire

Cahiers Jean Paulhan N° 5 : Correspondance (1921-1968)

Il est tout à fait exceptionnel que des relations littéraires se transforment en amitiés véritables, totales, profondes, plus fortes que les vicissitudes historiques adverses dont elles auraient pu sortir brisées. Tel fut pourtant le rapport qui rapprocha étroitement Jean Paulhan et Giuseppe Ungaretti pour près de cinquante ans. Français le premier, d'une famille appartenant aux milieux cultivés du Midi, philosophe et d'abord enseignant, puis écrivain et essayiste des plus compétents et aigus, calviniste tempéré par un scepticisme à toute épreuve, homme d'esprit à la curiosité piquante et inlassable mais de tempérament réservé, presque timide de sa personne, à la voix calme ; italien le second, fils de paysans lucquois à demi analphabètes que la misère familiale avait contraints à l'émigration en Afrique, catholique et croyant après une brève phase d'adolescence athée et libertaire, poète, exubérant de nature, parlant haut et roulant les R, les yeux enflammés, prêt par passion à se laisser aller à des transports de colère : qu'est-ce qui les poussa l'un vers l'autre, pour les tenir unis ensuite pour toujours ? Sans doute, à part l'attirance probable du contraire de soi, d'abord la commune générosité de coeur, un identique sentiment du caractère sacré de l'amitié, une même foi dans l'art et le respect réciproque sur le plan humain et professionnel ; en second lieu l'amour pour leurs deux pays, l'espoir (et le rêve) que dans une Europe à reconstruire de fond en comble, France et Italie, oubliant vieilles rancoeurs et rivalités, pourraient enfm s'avancer côte à côte, comme un exemple de tolérance et de collaboration entre les hommes.

10/1989

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Critique littéraire

La Nouvelle Revue Française N°286, octobre 1976

N.R.F. , "Comment s'accorder sur ce que représente une lettre ? Est-ce le premier pas..."André Suarès, Lettres à Marie Dormoy ; Lettres à sa soeur Léon Bloy, Lettres au baron Albert Lumbroso John Cowper Powys, Lettres à Llewelyn Powys Gustave-Charles Toussaint, Lettres à Jean Paulhan Paul Valéry, Lettres à Jean Paulhan Pierre Reverdy, Lettres à Jean Paulhan Giuseppe Ungaretti, Lettres à Jean Paulhan Marcel Proust, Lettres au baron Albert Lumbroso ; Lettre à Julien Benda André Malraux, Lettres à Marcel Arland Francis Jammes, Lettre à Jean Paulhan André Harlaire, Lettre à Marcel Arland Max Jacob, Lettres à Jean Paulhan ; Lettres à Jean Denoël Joë Bousquet, Lettres à Francine Georges Rouault, Lettres à Marcel Arland Jean Schlumberger, Lettres à Marcel Arland Paul Claudel, Lettres à Jacques Borel Jean Paulhan, Lettre à Paul Eluard ; Lettre à Pierre Drieu la Rochelle ; Lettre à Gonzague Truc ; Lettre à Jean Fautrier ; Lettre à Jean Guéhenno ; Lettre à Henri Pourrat ; Lettre à Marcel Jouhandeau Jacques Audiberti, Lettre à Marcel Arland ; Lettre à Jean Paulhan André Gide, Lettre à Anne Heurgon Gaston Chaissac, Lettre à Gaston Gallimard ; Lettre à Louis Cattiaux ; Lettre à la Galerie de France Henri Matisse, Lettre à Henry Clifford Jacques Chardonne, Lettres à Marcel Arland Georges Braque, Lettres à Jean Paulhan Albert Camus, Letttres à Pierre Moinot Henri Thomas, Lettres à Dominique Aury ; Lettres à Marcel Arland Michel de Ghelderode, Lettres à Alain Bosquet Jean-Philippe Salabreuil, Lettres à Marcel Arland Yves Régnier, Lettre à Marcel Arland Janine Aeply, Lettre à Dominique Aury Armen Lubin, Lettre à Jacques Brenner Georges Perros, Lettres à Marcel Arland ; Lettres à Jean Grosjean Dominique Aury, Lettres de Cécile à Georges pour un roman collectif Michel Léturmy, Lettre à un évêque Jean Bastaire, Lettre à une comédienne Guy Rohou, Lettre à Irène et François Gachot sur le marron du Balaton Boris Schreiber, Lettre à son père Jean Blot, Lettre à Marcel Arland sur un péché véniel (ou sur les spectacles qu'on se donne) André Dhôtel, Lettre au jeune Martinien Alain Bosquet, Lettre à Marcel Arland Jacques Chessex, Lettre à Bertil Galland sur la rencontre d'une prairie Jude Stéfan, Lettre aux soeurs Julia Kristeva, Lettre à Dominique Aury Roger Judrin, Lettre sur la lettre.

10/1976

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Histoire littéraire

Jean Paulhan après la guerre. Reconstruire la communauté littéraire

Cet ouvrage examine le rôle joué par Jean Paulhan dans la reconstitution d'une communauté littéraire mise à mal par les dissensions héritées de la guerre, ainsi que le questionnement mené par ce dernier sur la valeur littéraire après la guerre dans un champ intellectuel en profonde transformation.

12/2021

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Critique littéraire

Cahiers Jean Paulhan N° 3 : Cahier du centenaire (1884-1984)

A peine nous ont-ils quittés, ils passent. Ils changent. Ils ont des moments difficiles. Des noirs. Des aurores ? L'oeuvre forte a plus de vie posthume devant elle qu'elle ne pouvait en recevoir de notre existence. Qu'on ne la perde pas de vue : celle qui n'est plus aimée est morte. S'il y a un tribunal de l'histoire (y en a-t·il un ?), nous en sommes les juges, mais, à défaut d'omniscience, juges de sentiment. Et puisque les morts passent vite, nous ne les veillerons, nous ne les surveillerons jamais assez : chaque jour refaire le point. Où en sommes-nous aujourd'hui avec Jean Paulhan ? Telle était la question qu'il nous semblait souhaitable de poser à l'occasion du centenaire de sa naissance. A sa mort (1968), beaucoup d'articles furent écrits : à les relire on marquerait déjà des différences. Par rapport à ceux que l'on va lire. La personnalité de Jean Paulhan était si "singulière" , ou "curieuse" , qu'elle a déconcerté amis et ennemis. Elle représentait (n'ayons pas peur des "lieux communs" dont il était le défenseur) une puissance, "l'éminence grise des lettres" , en un temps où (Malraux l'a exactement rappelé) la littérature l'emportait sur la politique dans l'intelligentsia française. D'où une situation ambiguë : l'avenir posthume de Jean Paulhan dépendait d'une part de ceux qui n'aspiraient qu'à être publiés dans la N. R. F. , d'autre part de ceux qui dépérissaient à ne pas l'être. Puis la guerre, l'Académie : applaudissements et rancunes. Profitons des derniers témoins. Etudions un texte dont la clarté devient de plus en plus intelligible.

10/1984

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Critique littéraire

Le savoir et la saveur. Henri Pourrat et Le Trésor des contes

Le Trésor des contes d'Henri Pourrat représente dans la littérature française une somme unique par son ampleur. Les treize volumes publiés de 1948 à 1962 rassemblent près d'un millier de contes. Or l'importance de cette oeuvre et des questions qui la traversent a été longtemps méconnue. Il apparaît à l'évidence que l'immense collecte d'Henri Pourrat, dont presque rien ne fut publié du vivant de l'auteur, constitue un document exceptionnel sur la mémoire populaire. Elle est le fait d'un homme enraciné dans la terre qu'il explore, dans une culture orale dont il s'imprègne. L'enquête ethnographique par lui menée pendant près d'un demi-siècle en pays livradois s'y double d'une quête qui lui donne unité et sens. La présente étude des textes du Trésor, recueil dont l'architecture obéit à une progression méditée, ouvre aux chercheurs comme aux amateurs de nouveaux et passionnants chemins de lecture. Elle s'attache à retrouver, jusque dans les contes les plus connus de notre répertoire, l'inscription en creux de gestes disparus, liés tout autant à la mémoire collective qu'à l'équation individuelle d'un écrivain qui réclama toujours pour lui-même, avec un génie obstiné, la liberté des simples, celle que l'on accorde aux conteurs populaires.

12/1991

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Littérature française

Artisans de la terre

Ces chroniques préfigurent la fin d'un monde; époque où "l'exploitant agricole" était encore le "cultivateur", où le troupeau de vaches allant au pré ne comptait qu'une dizaine de bêtes toutes plaisamment prénommées. Très attentif aux hommes des champs, Pourrat retranscrit dans sa langue savoureuse, disparue, les moindres détails de la vie quotidienne de cette civilisation paysanne aussi perdue, le verbe s'effaçant au même rythme que ces outils et gestes.

11/2006

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Littérature française

Le mauvais garçon

Henri Pourrat raconte une enfance et une adolescence à la veille et pendant la guerre de 1914, dans les montagnes d'Auvergne. L'obsession du jeune Bernard, c'est le mystère autour de la mort de son père. A-t-il fait une chute dans les bois, ou a-t-il été assassiné ? Et justement, il est attiré par Yvonne, la fille de celui qui est peut-être le meurtrier de son père. Cette Yvonne, pour éviter un mariage avec un rustre, va se noyer et Bernard périt en essayant de la sauver. Dans ce premier roman, le futur auteur de Gaspard des montagnes se montre proche du Grand Meaulnes, pour l'histoire d'amour, et de Ramuz pour la célébration de la nature, de la montagne.

06/2001

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Littérature française

Le Trésor des contes Tome 1

Ce trésor composé de près de 1000 contes peuplés de sorcières et de brigands, de loups-garous et de rois cordonniers, n'était plus disponible dans son ensemble - treize volumes. Paru entre 1948 et 1962, il est le résultat de plus de cinquante années d'une récolte débutée avant la Grande Guerre auprès du " génie paysan ".

02/2009

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Littérature française (poches)

Contes

"Les contes populaires doivent être traités avec infiniment de respect : les recueillir et leur rendre leur style, sans plus" : telle était la devise d'Henri Pourrat. Il en aura ainsi écouté des milliers, prêtant l'oreille à une dentellière, une gardienne de troupeaux, une vieille femme visionnaire, à des laboureurs, à des amis, dépouillant les livres, les revues, les journaux, les almanachs. Dans les textes ici rassemblés, il y a les fées de toujours, les sorcières et les diables, les rois et les reines, mais aussi Chichourle l'apprenti, des garnements, des enfants sages, un marchand, des bûcherons, des pères, des mères. Des sortilèges, bien sûr, des animaux fabuleux, mais aussi le quotidien. Tout un monde familier confronté au merveilleux. Et, en lisant, tout ce qui entoure le conteur : "propos, rires, jusqu'à ce brun de l'ombre, et cette odeur de lait qui surit, de bêtes chaudes", comme si le conteur était là, bien vivant.

11/2010

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Littérature française

Dans l'herbe des trois vallées

"S'intéresser au passé, d'une certaine façon sentimentale, jeter sur ses charmes des regards rêveurs et essayer, tête penchée, de le faire revivre en pastiches et en mascarades sera toujours un ridicule. C'est essayer de donner l'être à ce qui fatalement ne peut plus être. Avoir des enfants est une chose belle. Empailler son grand-père est une triste chose. Cependant, il faut mettre à très grand prix les survivances antiques. Non pour leur vieillesse, mais pour le secret de jeunesse qui reste en elles. Nées aux jours d'autrefois, elles sont souvent plus proches que leurs soeurs d'aujourd'hui de la Nature, de sa simplicité, de sa beauté, de sa force. Mieux qu'elles, elles tiennent de la vie. Voilà pourquoi il est bon de s'intéresser encore à cet art d'artisans, à cette feuille blanche, telle qu'on la fabrique à la main, depuis les Croisades, dans les moulins à papier d'Ambert" H. P.

12/1987

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Littérature française

Sous le pommier. Les proverbes de la terre ou le commencement de la sagesse

Finalement, de ce qui se présente, tu ne sais jamais quelle est la véritable figure. Pour peu qu'en vivant on ait un peu repensé aux choses, on a vu cela. On ne peut pas ne pas le voir. Le paysan l'a vu. Il n'a pas de mots abstraits à sa disposition. Cette vivante leçon, il veut pourtant la dire. Parce que ses pensées ne sont guère que des images qu'il a mises comme il a pu en proverbes, en sont-elles des pensées moins fortes ? Le laboureur a dételé la charrue. Il s'est assis sous le pommier, et la pomme ne tombe pas. Elle n'est pas tombée durant des siècles de siècles. Puis, Quelqu'Un qui avait vu tomber le monde même, a dit ce qu'est ce monde, ce qu'est le Père, ce qu'est le Pain, quelle parole, quel évangile il faut que l'homme sème et fasse vivre pour aller vraiment à la vie. La bonne nouvelle est venue : le monde est une œuvre de vie !

05/2006

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Littérature française

Le Trésor des contes Tome 2

Ces contes sont une enfance. La première chose qu'ils exigent c'est qu'on les transcrive fidèlement. C'est une bonne fortune que d'en écrire un sous la dictée d'un conteur qui a le don. Mais quand ils vous arrivent tout aplatis et desséchés, il faut essayer de leur rendre vie et sève, en leur laissant recouvrer leur fraîcheur à la source qui sourd dans l'herbe. Le problème, et qui n'est point facile, est de n'ajouter rien, sinon des touches tirées de la grande imagination populaire, comme des chansons ou des proverbes. Henri Pourrat.

02/2009

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Littérature française (poches)

Le trésor des contes. Les amours

" Est-ce qu'il ne faudrait pas penser de plus près à ce que sont les contes : une grande entreprise magique ? Primordiale et universelle. Il y aurait à écrire un livre pour l'établir, mais ne le sait-on pas ? Les contes, surtout les contes merveilleux, sont partout les mêmes : sur les papyrus égyptiens et dans les vallées gasconnes ou champenoises ; dans tel district du Bengale, aux îles Aran, dans la commune de Valcivières, les mêmes. Partout les mêmes histoires, de princesse changée en grenouille, quand ce n'est pas en quenouille ou en fuseau qui parle, d'alliances conclues avec la carpe ou avec la fourmi, de plume d'or qui porte malencontre, d'anneau tombé dans le gâteau, ou de tache de sang qui ne s'efface plus. " Henri Pourrat a écrit plus de mille contes, rassemblés dans Le Trésor des contes. En voici quelques-uns dont le thème central est l'amour.

05/2003

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Littérature française

Le Trésor des contes Tome 6 : Les Fous et les sages

C'est surtout le rire qui domine et l'emporte dans ces 190 contes, dont 32 inédits, représentant les alternances d'un thème double. Les innocents ne sont pas les plus bêtes ; en revanche, "à se vouloir trop fin, il arrive qu'on se casse la pointe" . Les illustrations ne visent pas à prendre les textes à la lettre. Elles ont été choisies avant tout pour suggérer : xylographies des tout premiers livres illustrés du XV ? siècle ou de ceux plus récents de colportage, images coloriées des différents ateliers français devenues extrêmement rares.

04/1986

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Critique littéraire

Almanach des saisons

" Portrait mensuel de l'agriculteur et de la météorologie, recueil de recettes, extrait de sagesse, c'est le calendrier des dictons. Douze mois, douze paysages, douze programmes de travaux, douze listes de signes du temps, comme avec Virgile et Colette, il n'en faut pas plus pour sentir la couleur des jours, le poids du ciel, le goût du vent, l'odeur des feuilles et l'électricité du chat, l'inquiétude des boeufs, les promesses de la terre, le frisson essentiel de l'homme conçu comme un bipède cosmique sur une boule qui tourne dans le ciel. " L'homme aura toujours affaire à l'hiver et à l'été, à la pluie et au soleil, affaire à l'herbe, à l'arbre, au blé et à la vigne. Cela, c'est le simple et l'éternel. Du fond des catastrophes, il faut bien repartir de cela. Dans l'écroulement retentissant des civilisations, on retrouvera les grandes choses silencieuses : la terre qui tourne sans bruit, le trèfle, le seigle, le chêne, menant humblement, puissamment, leur vie réglée selon le juste temps des saisons. " Cet Almanach des saisons peut être considéré comme l'un des éléments essentiels de l'oeuvre de Henri Pourrat, l'auteur de l'inoubliable Gaspard des Montagnes.

10/1984

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Littérature française

Histoire des gens dans les montagnes du Centre. Des âges perdus aux temps modernes

Henri Pourrat osait dire que trop souvent l'Histoire est pareille à cette "Femme jaune" qui revient, dans le château de Villeneuve, "pour faire frissonner les vivants en les touchant de ses mains sèches" . "Et l'on voudrait pourtant savoir ce que les humains ont fait sur terre... Sans même que nous l'ayons toujours bien formulé, ne serait-ce pas cela, le centre de nos pensées : à quoi va cette peine des hommes, cette suite d'événements, cette figure donnée au monde ? Si l'on évoquait donc une autre histoire ? Conjecturant, sans doute, mais surtout suggérant ; plus particulière, plus totale. Celle de ceux dont on a peu parlé : de ceux qui sont pareils à l'herbe, l'herbe verte, humble et petite, et plus forte que tout parce qu'elle a en elle l'espérance... Ainsi de la vie. Malgré massacres et saccages, peu à peu, elle a apporté le blé et la maison, la vigne aux terrasses et son vin et la danse ; et les arts, et les sciences, et les pouvoirs de l'homme. Il y a une montée dans la Création... C'est donc qu'il y a un espoir dans la vie". Voici donc, faite de trouvailles inédites et de poésie légendaire, de scènes vives et de larges vues, l'Histoire des gens dans les montagnes du Centre. Histoire d'Auvergne ? Mais comme d'un pays fort en nature, qui eut tout naturellement la suprématie aux premiers âges et qui, peut-être plus qu'un autre, a fait la France. Au vrai, histoire de France, à la fois épique et familière, proche des choses et haute en couleur, en lueurs. Non plus l'aventure d'un garçon - comme dans Gaspard des montagnes -, mais celle de tout un peuple : un grand conte, étonnamment neuf, de démarche sûre et dont le geste est d'immense portée.

06/2017

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Sciences historiques

Histoire du paysan. L'homme à la bêche

Henri Pourrat retrace l'histoire des paysans, de la Genèse, à l'antiquité grecque et latine, et au Moyen-Age avec le système féodal, de la Renaissance jusqu'à la Révolution, de la Révolution à l'après 2e Guerre mondiale et enfin le paysan d'après Guerre et celui "d'aujourd'hui", les années 50, où se dessine déjà ce que va devenir l'agriculture du 21e siècle. Avec la disparition progressive des paysans au profit des industriels de l'agriculture. Pourrat oppose deux conceptions de l'agriculture : l'une qui relève de la paysannerie, l'autre, de type industriel. Il prend à témoin le cas du Canada, qui héberge ces deux types d'agriculture : "On trouve à l'Est, sur les fermes, celle de la paysannerie française, d'esprit chrétien ; à l'Ouest, en pays de monoculture, celle des agriculteurs anglo-saxons, de mentalité industrielle. L'Ancien Monde et le Nouveau, la miche de pain et le dollar. Ici, on exploite pour s'enrichir. Là, on fait valoir pour vivre. Vivre, mais en trouvant dans ce travail des champs, dans cet accord avec la création même, une vitalité tellement bonne." Pour Henri Pourrat l'homme de la terre, le paysan est l'assise de l'humanité. Ces propos ne sont pas sans rappeler ceux des altermondialistes d'aujourd'hui.

08/2019

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Musées français

L'Harmas Jean-Henri Fabre. Le guide

A l'occasion du centenaire de la naissance de Jean-Henri Fabre, le Muséum national d'histoire naturelle a lancé une entreprise de restauration complète de l'harmas du naturaliste, ainsi que de son jardin. Ce guide accessible à tous les publics accompagne la visite et la prolonge, sous la forme d'un album-souvenir abondamment illustré. Les textes permettent de découvrir l'histoire de l'homme, de sa maison, et de son jardin ; les images donnent à voir la magie des lieux.

03/2024

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Critique littéraire

Choix de lettres / Jean Paulhan Tome 1 : La Littérature est une fête

Lorsque Jean Paulhan disparut, en 1968, il laissait un domaine immense, celui de sa correspondance : des milliers de lettres. A force de les lire et de les relire, il a paru possible d'en dégager trois massifs. Trois grandes périodes. Ainsi de 1917 à 1936 la littérature - et ce sont les grandes années de La Nouvelle Revue Française. Ainsi de 1937 à 1947 ce qu'il faut bien appeler une activité publique même lorsqu'elle fut clandestine. Et de 1948 à 1968, avec la composition de la suite et de la conclusion des Fleurs de Tarbes, une concentration farouche sur l'énigme du langage, secret poursuivi depuis l'âge de dix-neuf ans. Et sans doute ni l'activité de directeur de revue ni les difficultés du combat politique n'ont jamais occulté la recherche spirituelle. Pourtant c'est un fait que chaque période se définit naturellement par son accent propre, ou plutôt majeur. Chacune offre la matière d'un volume. Chacune offre même un titre qui existait déjà dans l'oeuvre, dans les lettres ou dans le souvenir des propos familiers : pour 1917-1936 La littérature est une fête. Pour 1937-1947 Traité des jours sombres. Pour 1948-1968 Le Clair et l'Obscur. Ces trois volumes proposent finalement de l'auteur trois portraits différents et semblables, d'autant plus fidèles qu'il ne savait pas qu'il les traçait, d'autant plus vivants qu'ils sont vus de biais dans un miroir, comme il est de règle pour les portraits de l'auteur par lui-même - mais ici c'est le lecteur qui tient le miroir, et fait bouger l'image.

02/1986

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Critique littéraire

Paulhan et son contraire

Jean Paulhan (1884-1968) fut « l’autre » grande figure fondatrice des Éditions Gallimard, aux côtés de Gaston Gallimard. Philosophe et psychologue de formation, sympathisant anarchiste, chercheur d’or, enseignant à Tananarive, blessé de guerre, il entre à la NRF en 1919 comme secrétaire de Jacques Rivière et ne la quittera plus. Mais qui était vraiment Jean Paulhan ? Pour Patrick Kéchichian, il n’est possible d’approcher cette personnalité déconcertante qu’à travers ses multiples facettes, qu’il s’agisse des temps forts de son existence (le voyageur, le résistant…) ou d’aspects moins connus de son caractère, ainsi son humour et son esprit juvénile, qu’il gardera jusqu’à la fin de sa vie. Il en ressort un Paulhan inattendu : un homme extrêmement sensible, humain, jamais pervers, alors qu’on l’a souvent dit manipulateur. Mais un homme capable, aussi, de se mouvoir selon des chemins obliques parfois difficiles à suivre : dans ses écrits, il se montre un brillant manipulateur de paradoxes, se plaît à émettre une hypothèse, à la contredire, à la réfuter… Il fait preuve d’une volonté permanente de revenir à une certaine vérité (utopique) du langage, et sa manière bien à lui de jongler avec la grammaire des idées le rend tout aussi fascinant qu’agaçant. Mais le plus étonnant est peut-être son côté iconoclaste : ainsi, celui qu’on appelait volontiers « l’éminence grise des lettres françaises » considérait que l’« homme de lettres » n’était pas un être d’exception, mais un personnage d’une grande banalité, le premier venu, rien de plus…

10/2011

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Critique littéraire

La NRF de Paulhan

La NRF a sa légende : son "rayonnement" , son "esprit" nous sont familiers, comme les noms d'André Gide, de Jacques Rivière ou de Gaston Gallimard... Seul Jean Paulhan, qui l'a pourtant dirigée de 1925 à 1940 puis de 1953 à sa mort en 1968, nous demeure étranger. Ce livre se propose d'éclairer la figure singulière de cet homme qui a réinventé la plus grande revue littéraire du XX ? siècle. En accord et en contraste avec la maison d'édition dont elle était à la fois le laboratoire, la vitrine et la critique, les écrivains les plus divers devaient s'y affronter, les textes agir les uns sur les autres, le tout créer des étincelles : La NRF accueillit à la fois les surréalistes et François Mauriac, Henri Michaux et Paul Léautaud, Francis Ponge et Marcel Jouhandeau, les poètes de l'heure et les poètes du dimanche... Plus qu'une revue littéraire, La NRF de Paulhan se voulait la revue de toutes les littératures, de tous les mondes et de tout le monde. Elle était aussi la revue de toutes les revues car Paulhan en a dirigé d'autres, plus confidentielles, que ce livre s'est également proposé d'évoquer. Derrière les paradoxes, les pirouettes et les jeux de rôle, nous découvrons un homme et un écrivain d'une belle exigence et d'une étonnante modestie.

02/2003

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Littérature française

Mescaline 55

Claire Paulhan publie, sous le titre Mescaline 55, les témoignages (lettres, journaux intimes, poèmes, textes) d'Edith Boissonnas, Henri Michaux et Jean Paulhan autour de leurs premières prises de cette drogue psychotrope figurant au tableau B, en janvier 1955.

06/2014

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Littérature française

Henri ou Henry. Le roman de mon père

"Je lui aurais obéi. Je lui ai toujours obéi. Même le soir où on l'a retrouvé allongé sur le tapis chinois de son bureau, le cœur presque arrêté. Le médecin était là avant moi, il m'a chuchoté d'aller lui dire adieu parce qu'il n'arriverait pas vivant à la clinique, il allait mourir dans l'ambulance. Quand je me suis accroupi pour l'embrasser, papa m'a dit de lui servir un whisky sec, bien tassé. Ne fais pas ça, m'a dit maman, tu vas tuer ton père. Je l'ai fait quand même, toujours obéir à papa, j'ai soulevé sa tête pour qu'il soit bien à l'aise pour boire son whisky, qu'il en profite à fond, je n'avais pas lésiné sur la dose, j'ai senti les boucles de sa nuque ma caresser la paume, ça faisait comme un chat un peu lourd et qui semblait avoir froid, je lui ai demandé de ne pas mourir, pas comme ça, pas couché sur le tapis, alors il m'a dit laisse-moi finir ce putain de whisky et tu m'aideras à me relever, ne le bougez surtout pas a dit l'ambulancier, c'est mon père, j'ai dit, j'ai aidé papa à se redresser, à se mettre debout, il ne tenait pas très bien sur ses jambes mais il n'est pas tombé, il s'est appuyé sur moi pour marcher jusqu'à la porte palière où l'attendait la civière pour l'enfourner dans l'ambulance où il devait mourir, et il n'est pas mort, ni dans l'ambulance ni à la clinique, il n'est pas mort ce soir-là, le scotch y fut peut-être pour quelque chose, c'est la preuve en tout cas qu'une fois de plus j'avais bien fait d'obéir à mon père. Et ce livre est tout le contraire, une désobéissance. " Des années et des années après Abraham de Brooklyn et John l'Enfer, Didier Decoin raconte enfin la vie du plus beau de ses héros, Henri Decoin, son père.

05/2006