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Emmanuel Berl, Bernard de Fallois

Extraits

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Critique littéraire

Mélancolie d'Emmanuel Berl

Henri Raczymow nous propose ici un essai sur Emmanuel Berl dont la figure et l'oeuvre sont aujourd'hui quasiment oubliés. Dans l'introduction, il brosse à grands traits le portrait de Berl et souligne les paradoxes de sa trajectoire (oeuvre irrégulière, engagements politiques, amitiés de tous bords). L'ouvrage est une relecture du parcours biographique de Berl, rappelant notamment la proximité de sa famille avec la famille de Bergson et la figure de son oncle Emmanuel Lange, brillant agrégatif mort prématurément, dont ne cessait de lui parler sa mère et sa grand-mère, et qui hanta son enfance. Très jeune, Berl se révèle grand séducteur et brillant causeur. Dans les années 20, il fréquente Proust mais finit par se fâcher avec lui. Il est proche des surréalistes, et de Breton en particulier - à qui il disputera Suzanne Muzard. De Drieu (avec qui il crée un journal, Les Derniers Jours). De Malraux. De la NRF. Et d'un grand nombre d'autres futurs fascistes et collaborateurs comme Morand ou Bertrand de Jouvenel. Les entretiens menés par d'Ormesson et Patrick Modiano avec Emmanuel Berl sont sur le sujet de précieuses sources. Dans les années 30, il se lance en politique avec le journal Marianne, sans réelle conviction. Dans les années 40, il collabore à la rédaction de l'un des plus célèbres discours de Pétain - on lui attribuera plus tard les formules "Je hais les mensonges qui vous ont fait tant de mal" et "La terre ne ment pas". Mais les lois raciales et son mariage avec la chanteuse Mireille, d'origine juive, comme Berl, vont l'obliger à se cacher en Corrèze à partir de 1941. Intéressant projet que de se pencher sur cette figure qui a littéralement traversé le siècle et fréquenté, pour ne pas dire magnétisé, les plus grands écrivains du XXe siècle. Les louvoiements de Berl sont passionnants, tant ils épousent ceux de son pays. Réfléchir à Berl, c'est aussi réfléchir à notre Histoire.

10/2015

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Histoire de France

La fin de la 3ème République (10 juillet 1940)

En mai 1968 paraît La Fin de la IIIE République d'Emmanuel Berl. Témoin privilégié des semaines qui vont de l'attaque allemande du 10 mai 1940 à l'avènement du régime de Vichy, Berl met son talent d'écrivain au service de ses exceptionnelles connaissances du monde politique pour restituer ces moments qui virent le désastre militaire de la France et la disparition de la République. Partisan des accords de Munich, hostile à la déclaration de guerre en 1939, Berl est appelé dans l'entourage du maréchal Pétain devenu chef du gouvernement. Il quittera Vichy dès le 25 juillet, mais aura eu le temps d'écrire deux des discours prononcés par Pétain entre la demande d'armistice à l'Allemagne et la fin de la IIIE République, le 10 juillet 1940. Qui ne connaît ces formules qui firent les beaux jours de la propagande vichyssoise, avant de figurer dans tous les livres d'histoire : "Je hais les mensonges qui vous ont fait tant de mal" et "La terre, elle, ne ment pas" ? Réédité dans la collection "Témoins" , l'ouvrage de Berl est accompagné d'un dossier destiné à le replacer dans le cours de son oeuvre comme dans son contexte, et à montrer comment il fut accueilli en 1968, époque de réflexion politique bouillonnante, où l'historiographie de Vichy n'était pas encore nourrie d'archives. "Chez Berl, ce n'est pas l'intelligence seule qui parle, c'est aussi le sentiment, celui d'un homme qui ne connaît pas la haine" , écrit dans sa préface Bernard de Fallois, qui fut l'ami de Berl, avant d'être l'éditeur de ses Essais.

05/1968

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Littérature française

Prise de sang

La guerre finie, la paix revenue, Emmanuel Berl (1892-1976) veut comprendre ce qui est arrivé. En 1945, le "Voltaire du XXe siècle" se demande : comment un Juif va-t-il pouvoir vivre en France ? Dans Prise de sang (1946), Berl revient sur sa plus grande blessure : son pays lui a dit en 1940 qu'il n'était plus un Français comme les autres. Pour lui, il n'y a rien de plus grave qu'un pays qui reprend à quelqu'un ce qu'il lui avait donné à sa naissance. Depuis son enfance, Berl s'était toujours considéré Français avant d'être Juif. Ce sont les autres qui lui ont dit qu'il était Juif. La France de Pétain l'a exclu jusqu'à souhaiter sa mort alors qu'il avait réécrit le discours de l'Armistice de 1940, à la demande de ministres socialistes, pour qu'il soit écrit en "bon français" . Peut-il oublier la haine comme les Juifs livrés aux nazis par les Vichystes ? Dans son livre examen de conscience, Emmanuel Berl revient sur la trahison de la France envers lui et ses coreligionnaires. S'il revient sur le passé, sans le ressasser, c'est pour mieux se projeter dans l'avenir immédiat. A cinquante-quatre ans, il sait que sa vie est loin d'être finie dans une France qu'il aime tant, malgré tout. Pour la réédition de Prise de sang, nous y associons le très bel hommage à Emmanuel Berl de Bernard de Fallois, son ami et dernier éditeur.

09/2020

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Critique littéraire

Simenon

"Arbre à romans", comme il aimait à se définir, Simenon en a laissé près de deux cents, dont soixante-quinze consacrés aux enquêtes du commissaire Maigret, sans compter des centaines de contes et nouvelles et plusieurs ouvrages autobiographiques. Cette fécondité presque monstrueuse l'a fait considérer longtemps comme un phénomène littéraire mais qui ne relevait pas de la littérature au sens noble du terme. Tandis que, plébiscité par des millions de lecteurs, critiques et universitaires l'ignoraient et que les chapelles à la mode le méprisaient, Bernard de Fallois, le premier, osa mettre en lumière des évidences alors cachées : les "Maigret" devaient être considérés comme des romans à part entière ; Simenon n'était pas un feuilletoniste à succès mais un écrivain et des plus grands, en dépit de la répugnance du goût français à admettre une oeuvre romanesque qui ne soit ni d'un styliste ni d'un écrivain "à idées". "Il écrit comme Monsieur-Tout-le-Monde", dit un jour de lui un critique de mauvaise humeur. A quoi un autre critique répondit, non sans humour : "Ce qui est tout de même curieux, c'est qu'à part Simenon personne ne sait écrire comme Monsieur-Tout-le-Monde".

02/2003

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Critique littéraire

Sept conférences sur Marcel Proust. Suivies de Lecteurs de Proust

Après la Seconde Guerre mondiale, Sartre déclarait péremptoirement que nous étions "enfin débarrassés de Proust" . Il revendiquait, en effet, pour lui-même la dignité de Premier Ecrivain du Siècle, mais il savait bien que la place était déjà prise - définitivement - par Proust. Nul ne conteste aujourd'hui cette évidence. Bernard de Fallois fut au début des années 50 l'un des premiers à la proclamer. Le présent recueil livre la quintessence de ses lectures et de ses recherches. A l'intention de ceux qui partent à la découverte du plus grand monument littéraire du XXe siècle mais aussi de ceux qui l'ont déjà maintes fois visité, il résume, il éclaire, il condense en formules limpides et saisissantes les grands thèmes de l'oeuvre en sept conférences magistrales : comment Prout a-t-il composé son livre, qu'est-ce qu'un "personnage proustien" , quelle est la part du génie comique dans son oeuvre, celle de l'amour, de la réflexion métaphysique et de l'art ? Quelle est la place par rapport à ses plus illustres devanciers, Balzac ou Chateaubriand ? Pour clore cet ensemble une longue étude intitulée Lecteurs de Proust retrace la postérité de l'écrivain dans les premières décennies du XXe siècle. Proust comparait son livre à une cathédrale. C'est dire qu'il faut commencer par prendre du recul pour en comprendre la beauté, pour en apprécier chaque détail, chaque figure, chaque personnage. Après l'Introduction à la Recherche du temps perdu, Bernard de Fallois s'impose comme l'un des guides les plus accessibles, les plus clairs et les plus sûrs.

01/2019

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Cinéma

Chroniques cinématographiques

Bernard de Fallois a tenu chaque semaine de 1959 à 1962, sous le pseudonyme de René Cortade la chronique cinématographique de l'hebdomadaire Arts, dirigépar Jacques Laurent, puis celle du Nouveau Candide. D'autres collaborations avaient auparavant précédé cette activité. Environ 150 films sont ici présentés, analysés et jugés dans leurs principales composantes ? : scénarios, distribution, dialogues, musique - exercice hebdomadaire périlleux puisqu'il s'agissait d'aller vite à l'essentiel, de séduire le grand public et de contenter les doctes ; exercice redoutable, Bernard de Fallois ayant été précédé dans ce magistère par François Truffaut. Il a suffi de rassembler ces chroniques aujourd'hui pour composer tout naturellement un panorama du 7eArt en son Age d'or, c'est-à-dire en un temps où il était dominé par les maîtres qui demeurent nos classiques ? : d'Hitchcock à Fellini, de Bunuel à Bergman, de René Clair à Jacques Tati - pour s'en tenir à quelques noms. On voit poindre également les étoiles montantes ? ; on suit les courants et les modes. Très vite les chroniques de Bernard de Fallois s'imposèrent par leur vivacité et leur élégance, par leur densité aussi, lorsque la matière s'y prêtait. Une égale allégresse dans le dithyrambe et dans l'éreintement conserve à ces textes les couleurs de la vie. On y retrouve les paysages, les saisons et les rêves d'un temps où l'industrie de l'image n'avait pas encore dévoré le cinéma d'auteur.

11/2019

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Critique littéraire

Proust avant Proust. Essai sur Les plaisirs et les jours suivi, en annexe, des plans pour Les plaisirs et les jours

Deuxième partie d'une grande enquête menée sur l'évolution créatrice de Marcel Proust, cet essai sur Les Plaisirs et les Jours, resté inédit depuis le milieu des années 1950, étonnera les amateurs de Proust, et même les plus érudits, par la nouveauté des vues exposées ici d'une plume alerte. C'est que Bernard de Fallois, qui a pu avoir accès à des documents alors inconnus, en même temps qu'il exhume deux oeuvres laissées inédites, Jean Santeuil et Contre Sainte-Beuve, reconstitue le contexte de cette apparente mosaïque de textes, publiée par l'écrivain en herbe sous le titre Les Plaisirs et les Jours. Cet étrange ensemble, complété par quelques documents inédits, fait entendre un tout autre langage : la logique sous-jacente de ce moment de vie et de cette étape dans l'apprentissage de l'homme de Lettres, apparaît dans une nouvelle et surprenante perspective. Le moment de vie, c'est la psychologie de l'homosexualité, approchée par Proust avec une finesse qui ne surprendra plus aujourd'hui mais qui était alors totalement nouvelle. L'étape d'écriture, c'est cet objet littéraire faussement disparate, où se cherchent des interrogations créatrices tout à fait cohérentes : on y voit naître bien des ressources de la future Recherche du temps perdu.

05/2019

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Critique Roman

Introduction à la Recherche du temps perdu. Suivi de Marcel Proust, Maximes et pensées

La Recherche du temps perdu est l'un des plus grands livres du XXe siècle. De Proust on a dit qu'il était toute la littérature, comme Bach était toute la musique. Pourtant, nombreux sont encore ceux qu'il intimide ou qu'il déconcerte. Cette introduction a été composée à leur intention par l'un des meilleurs connaisseurs de son oeuvre, Bernard de Fallois, le "proustien capital" selon Nathalie Mauriac. Mais que l'on se rassure. Peu soucieux d'en imposer par le poids de l'érudition, Bernard de Fallois vise surtout la limpidité, la concision, la clarté qui n'exclut pas, bien au contraire, la densité de son propos. Il parvient à mettre à la portée de tous l'essentiel de ce qu'il faut savoir pour lire intégralement cette oeuvre capitale, pour admirer sa nouveauté, mesurer sa grandeur qui va de pair avec un génie comique rarement égalé depuis Molière.

02/2021

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Beaux arts

Catalogue de tableaux, pastels, dessins, aquarelles par Bazille, Bernard, Besnard, Bonnard, Carrière

Catalogue de tableaux, pastels, dessins, aquarelles par Bazille, Bernard, Besnard, Bonnard, Carrière, Mary Cassatt, sculptures par Bartholomé, Charpentier, Daumier, faisant partie de la collection Roger Marx : [Vente, à Paris, Galerie Manzi, Joyant 11-12 mai 1914 Commissaire-priseurs, Me F. Lair-Dubreuil Me Henri Baudoin... ] / [expert] Durand-Ruel ; [préface par Anatole France, introduction par Arsène Alexandre] Date de l'édition originale : 1914 Le présent ouvrage s'inscrit dans une politique de conservation patrimoniale des ouvrages de la littérature Française mise en place avec la BNF. HACHETTE LIVRE et la BNF proposent ainsi un catalogue de titres indisponibles, la BNF ayant numérisé ces oeuvres et HACHETTE LIVRE les imprimant à la demande. Certains de ces ouvrages reflètent des courants de pensée caractéristiques de leur époque, mais qui seraient aujourd'hui jugés condamnables. Ils n'en appartiennent pas moins à l'histoire des idées en France et sont susceptibles de présenter un intérêt scientifique ou historique. Le sens de notre démarche éditoriale consiste ainsi à permettre l'accès à ces oeuvres sans pour autant que nous en cautionnions en aucune façon le contenu.

01/2021

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Lecture 9-12 ans

Perceval le Gallois

Afin d'éviter d'être accablée d'un nouveau malheur, elle décida de protéger farouchement son dernier fils, qui avait nom Perceval, de toute rencontre avec la chevalerie. Mais comment Perceval aurait-il pu échapper à son destin, lui qui devait devenir, auprès du roi Arthur et de Lancelot, un des plus valeureux chevaliers de la Table ronde ?

03/2010

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Légendes du Moyen Age

Perceval le Gallois

C'étaient des temps héroïques ; l'ombre des anciens dieux planait encore sur terre et les prêtres devaient combattre les mages et les sorciers. En ce temps-là, un jeune paysan, si son coeur était pur et son bras assuré, pouvait devenir chevalier, et même faire partie de l'élite de la chevalerie et s'asseoir un jour à la Table Ronde pour servir le légendaire roi Arthur Pendragon. Face aux ténèbres qui menacent le royaume, seul vous, Perceval de Galles pourrez accomplir la quête du Graal et faire entrer votre nom dans la légende.

01/2023

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Littérature française

Bernard

Il s'appelle Bernard. Il a cinquante ans. Une femme, un enfant, un bel appartement. Et puis le voilà qui fait un petit pas de côté, et hop, sa vie bascule, il se retrouve obligé de retourner vivre chez ses parents. A cinquante ans. Est-ce qu'on peut décemment cohabiter sous le même toit que ses parents quand on a cinquante ans ?

05/2012

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Littérature française (poches)

Rachel et autres grâces

Rachel, l'inconnue rencontrée dans un train : Mary, la poétesse anglaise, amie de Browning et de Ruskin ; Thamar, l'émigrée russe qui se prostitue en attendant de trouver un rôle au cinéma ; Julia, la vertueuse révolutionnaire de l'université de Fribourg, toutes ces femmes ont un point commun, elles sont les grâces qui ont traversé la vie d'Emmanuel Berl. Il les évoque dans ce livre qui est comme la galerie de leurs portraits. Ce que sa mémoire capture, au-delà de ces silhouettes féminines, c'est aussi leurs climats spécifiques. Le Paris des années 25, la rivière des débuts du siècle et le dernier visage de l'Allemagne romantique défilent tour à tour sous nos yeux.

11/1987

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Histoire de France

La France irréelle

Dans cet essai paru en 1957, au derniers feux de la IVe République, Berl mesure avec angoisse le repli des Français sur eux-mêmes, leur ignorance du monde extérieur et les périls d'une civilisation hypertechnicienne. Décadence des vertus ancestrales, agonie de la diplomatie nationale, querelles partisanes : tels sont les maux pointés par l'auteur, qui dresse un constat sévère et passionné : "La politique française me semble évoluer moins comme une histoire que comme une névrose." Que propose Berl à ce "pays renfrogné" ? Entre autres, la dissolution du règne de l'imposture "polluant les esprits et les institutions, et la guérison d'un narcissisme national confinant à la bêtise. Cette France irréelle est à méditer : aujourd'hui, à l'heure de Maastricht, il semble bien que les mêmes problèmes nous sont posés.

11/1996

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Histoire internationale

Histoire de l'Europe. Tome 2, L'Europe classique

Avec le XVIe siècle, un monde finit et un autre monde naît. C'est une banalité, mais aussi une vérité. Depuis plusieurs millénaires, une culture méditerranéenne se cherchait, se trouvait, se perdait, s'effondrait et se rebâtissait derechef ; désormais, une culture atlantique s'élabore ; sa tragique éclosion n'est sans doute pas terminée. Elle en est encore à sa période épique. Et les peuples artisans de cette épopée n'ont pas encore pris une conscience claire de sa grandeur. L'épopée européenne aura ses Homères et ses Plutarques ; on sait bien, on finira par sentir que les navigateurs occitaniens ont modifié à jamais l'équilibre millénaire du monde en faisant entrer en scène les Amériques ; l'oeuvre des Russes, qui n'est guère moins grande, est encore plus ignorée. Depuis l'origine des civilisations, les nomades de la steppe avaient abattu tour à tour les grands empires, les grandes cultures et les grandes cités, ils avaient ruiné l'Egypte de Ménès et la Crète de Minos avant de submerger l'empire romain, l'empire chinois, l'empire maurya, le grand Islam des Omeyyades, la grande Perse des Abbassides. La victoire des Russes sur les Mongols de la Horde Dorée, la lente conquête de la steppe depuis Sibir jusqu'à Vladivostok ont renversé le cours de l'Histoire et transformé tous les destins de l'humanité. La suprématie qu'on croyait éternelle de la steppe sur le champ et du reître sur le paysan cessa. Le travail s'avérait enfin plus fort, plus efficace que le pillage. Cette histoire-là, la vraie, c'est, nous en sommes persuadés, l'histoire de demain. Les hommes finiront par connaître que ce qui les divise importe moins que ce qui les rassemble.

03/1983

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Littérature française (poches)

Méditation sur un amour défunt

De 1913 à 1925, de la guerre dans les tranchées au dancing " second empire " de l'hôtel Rühl à Nice, Emmanuel Berl fut amoureux d'une femme : Christiane. Ils s'aimèrent, elle se refusa. Emmanuel Berl, alors un jeune homme inconnu de trente-trois ans, conçut cette méditation qui est une valse d'atermoiements et d'élans du cœur, la chronique d'une époque énervée où l'on criait " mort à la mort " mais, surtout, le portrait de Christiane en amazone, air hautain et cheveux roulés en casque. Emmanuel Berl capturait ainsi dans la première de ses rêveries la dernière héroïne romantique.

10/1992

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Histoire internationale

Histoire de l'Europe. Tome 3, La crise révolutionnaire

Ce troisième et dernier volume de la célèbre Histoire de l'Europe est resté inédit jusqu'à ce jour. Emmanuel Berl y peint une crise qui débute vers 1740. L'équilibre de l'Europe classique va être détruit. Le triomphe de la raison s'accompagne de la croissance de l'Etat. La révolte féodale, la fin de la monarchie absolue, l'avènement du libéralisme démocratique sont autant de signes que désormais l'Etat ne semble plus fait pour la Nation, mais la Nation pour l'Etat. Emmanuel Berl poursuit avec la Première République et le 18-Brumaire. L'Etat est devenu dictatorial. Succédant à vingt-trois années de guerre, le congrès de Vienne traite l'Europe comme une grande malade et instaure le "concert européen" qui va assurer la paix pour cinquante ans. Mais lorsque les émeutiers de 1848 brûlent l'hôtel de Metternich, à Vienne, c'en est fait de l'Europe dynastique. L'Europe "nationalitaire" commence. La nouvelle crise révolutionnaire, le progrès mécanique, et jusqu'aux idéologues, vont assurer la toute-puissance de l'Etat, sa dictature. Mais chaque renforcement des Etats occidentaux, des empires qu'ils construisent, coïncide en fait avec le déclin de l'Europe et la montée d'autres parties du monde. C'est que, de tout temps, montre Emmanuel Berl, "l'Europe paraît éprouver une sorte de répulsion envers l'unité". Analyse pessimiste qui mérite toujours d'être méditée.

03/1983

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Littérature française (poches)

Présence des morts

A la veille de subir une grave intervention chirurgicale, l'auteur s'aperçoit qu'il ne sait rien de la mort sinon qu'elle le rendra pareil aux autres morts. Il pense à eux. Déconcerté par les souvenirs qui surgissent, il s'étonne que, dans sa mémoire, les morts qu'il a connus diffèrent tellement les uns des autres. Certains sont totalement oubliés, d'autres sont passés à l'état de gisants, et la mémoire n'a aucune prise sur eux... D'autres sont dissous par la souvenance, ils n'ont plus de contours. D'autres sont pressants comme des fantômes. Comment se conduire envers eux, puisque leurs destins sont si divers ? Comment éviter à la fois de perdre leur souvenir et de le profaner ? Guéri, de retour chez lui, l'auteur aperçoit, à une fenêtre vis-à-vis de la sienne, l'étrange apparition d'une femme cloîtrée. Indique-t-elle une voie au bout de laquelle il serait possible de " faire sa paix avec soi-même et avec les morts " ?

04/2010

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Histoire internationale

Histoire de l'Europe. 3 volumes : Tome 1, D'Attila à Tamerlan ; Tome 2, L'Europe classique ; Tome 3, La crise révolutionnaire

Coffret de trois volumes vendus ensemble

03/1983

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Philosophie

Europe et Asie

L'Europe n'est-elle qu'un petit cap de l'Asie, comme l'a prétendu jadis Paul Valéry ? Emmanuel Berl retrace dans ce livre l'histoire d'un millénaire, au cours duquel les rapports entre ces deux continents devinrent décisifs pour leur évolution ultérieure. Ecrit dans un style brillant, ce volume, d'une originalité profonde, qui regarde l'histoire avec des yeux neufs, ouvre des perspectives sur le monde moderne, nous permet de mieux le comprendre et de mieux saisir les problèmes d'aujourd'hui.

11/1969

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Littérature française

Trois faces du sacré. Vinci ; Rembrandt ; L'ère des fétiches

Ces trois essais coulent d'une même source, il s'agit moins de l'art en tant que tel, que de la voie qu'il trace vers le sacré. La quête de Dieu - évidente chez Rembrandt - l'est à peine moins chez le grand penseur gothique que Vinci reste, à l'écart des pompes joyeuses de l'Italie renaissante. Pour ce qui concerne la peinture cubiste, elle pose un problème assez compliqué : par rapport aux " arts primitifs et barbares " à commencer par l'art africain. Celui-ci n'a guère influé les oeuvres du cubisme : elles s'insèrent dans le mouvement général de la peinture moderne. Et il est probable que si Picasso n'avait jamais vu un masque ni un fétiche, ses tableaux seraient à très peu de chose près ce qu'ils sont. Mais le fait de l'avoir connu, admiré, aimé, a changé, sinon ses toiles, la manière dont il les a regardées et montrées. L'art africain permit aux cubistes de piéger un reflet de ce sacré vers quoi ils tendaient. Un sacré sans théologie ni hiérarchie, dont ils ont retrouvé les formes dans leur propre peinture. Ces trois tentatives de mise au point relèvent sans doute d'une histoire de la mystique plutôt que d'une histoire de l'art.

10/1971

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Histoire de France

La fin de la IIIe République. Précédé de "Berl, l'étrange témoin"

Historien, journaliste, essayiste, ami de Proust, de Malraux, de Drieu la Rochelle, Emmanuel Berl (1892-1976), partisan des accords de Munich et hostile à la déclaration de guerre en 1939, est appelé dans l'entourage du maréchal Pétain devenu chef du gouvernement. Avec cet ouvrage paru en 1968, il se refusa à faire oeuvre d'historien, faute de la distance nécessaire; il se voulut plus simplement mémorialiste de ce qu'il avait "vu, su, senti, pensé". Il en résulte un ouvrage irremplaçable : de fait, Berl connaît de longue date tous les protagonistes du drame qui se joue; il est l'ami de plusieurs d'entre eux et, directeur de Marianne, il a discuté leurs décisions au fil des crises qui se succédaient; il connaît les entourages. On fait souvent appel à lui, pour écrire un projet de discours de Reynaud ou bien encore deux des discours prononcés par Pétain entre la demande d'armistice à l'Allemagne et la fin de la IIIe République, le 10 juillet 1940. Qui ne connaît ces formules qui firent les beaux jours de la propagande vichyssoise : "Je hais les mensonges qui vous ont fait tant de mal" et "La terre, elle, ne ment pas" ? Berl quittera Vichy dès le 25 juillet, pour se cacher en Corrèze, du fait de son judaïsme, qu'il n'avait "jamais eu le propos de renier", sa "fidélité à l'alliance anglaise ", sa certitude que la Révolution nationale était "une inquiétante et grotesque bouffonnerie", enfin sa "conviction, jamais ébranlée, que l'Allemagne hitlérienne serait battue".

03/2013

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Littérature française

Essais - Le temps, les idées et les hommes

Un des grands intellectuels contemporains rejoint Mauriac et Bernanos, entre autres, dans le catalogue de "La collection" Bouquins. Auteur d'une vingtaine de livres et de plusieurs centaines d'articles, parent de Bergson et de Proust, ami de Drieu la Rochelle et de Malraux, Emmanuel Berl a occupé une place importante dans la littérature de l'entre-deux-guerres. Modèle d'esprit critique, sans conformisme ni dogmatisme, il est un représentant très original de la pensée libérale. Il est aussi, par l'acuité de son jugement et la limpidité du style, un grand moraliste français. Essayiste, historien, pamphlétaire, journaliste politique, écrivain d'art, mémorialiste, Berl a touché à beaucoup de genres. Il passe de Tamerlan à l'affaire Dreyfus, d'un cours de Bergson à une lecture de Simone Weil, de la sagesse de Goethe à l'amour chez Proust, de la Kabbale à la psychanalyse. A travers mille anecdotes, portraits, souvenirs ou citations, il s'interroge aussi sur l'oubli, le progrès, le langage, la culture, la révolution, la mort. Il avait un goût extrême de l'amitié. Dans les hommages qu'il a rendus à tel ou tel de ses amis - Daniel Halévy, Martin du Gard, Camus et bien d'autres -, c'est lui que nous voyons comme dans un miroir. Dans ces textes, classés par thèmes mais si divers, on trouvera le meilleur de Berl. Car il n'est jamais plus frappant que quand il réagit à une lecture ou à un événement, passe de la réaction à la réflexion et s'élève avec facilité à l'essentiel. La lecture de Berl est l'une des plus enrichissantes qui soient, souligne Bernard de Fallois dans sa préface. Elle nous permet de rencontrer l'un des esprits les plus complets, les plus intelligents, les plus justes de notre temps.

10/2022

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Histoire internationale

Nasser tel qu'on le loue

Impressionné par les propos d'Emmanuel d'Astier de la Vigerie et du général de Gaulle lui-même sur l'agressivité israélienne et le caractère dominateur des juifs, Emmanuel Berl a voulu regarder de plus près "Nasser tel qu'on le loue". Il conclut que, si on peut être antisémite sans être antisioniste, on ne peut pas être antisioniste sans être antisémite, dans un monde où seuls les Etats sont en mesure d'assurer la protection des personnes.

01/1968

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Sciences historiques

Les impostures de l'Histoire

Avec Les Imposture de l'histoire, paru pour la première fois en 1959, Emmanuel Berl revient sur de grands événements de l'histoire de l'Occident auxquels il donne une nouvelle interprétation, loin des légendes, des clichés et des idées reçues. Pourquoi faisons-nous de Cléopâtre une "fille du Nil entourée de magiciens" alors qu'elle était descendante d'une des plus grandes familles grecques ? Sait-on que Charles Martel, avant de contenir les Arabes, était venu à Poitiers pour soutenir un allié d'un sultan musulman ? Pourquoi la guerre de Charles VIII contre Naples passe pour être un fiasco militaire alors qu'elle fut une succession de victoires ? Pourquoi les historiens ont présenté le discours de Robespierre du 9 thermidor comme la raison de sa chute alors qu'il a, en fait, été acclamé par l'assemblée ? Emmanuel Berl ne se contente pas de réhabiliter la vérité, il revient sur tout le processus d'interprétation qui a conduit les historiens, puis les peuples, à tenir un mensonge pour une vérité incontestable. Comme l'aurait déclaré Napoléon, Berl nous ramène à "ce mensonge que personne ne conteste : l'Histoire".

11/2014

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Critique

Quand Bergson me parlait de télépathie... Chroniques 1923-1975

S'il est un auteur pour happy few, Emmanuel Berl n'a jamais été oublié. Ses livres ont constamment été republiés depuis sa mort il y a presque cinquante ans désormais. Ce recueil d'articles qui n'ont jamais été regroupés en volume constitue une formidable introduction à sa pensée et à son style. Emmanuel Berl s'est illustré dans de nombreux genres journalistiques : critique littéraire, chroniqueur, mémorialiste, reporter, commentateur. Berl ne cesse d'être à l'écoute du monde. On retrouvera dans ces pages nombre d'écrivains qui ont jalonné sa vie et qu'il a su comprendre : Freud, Proust, Bergson, Morand, Cendrars, Céline, Cocteau, Mauriac, Simone de Beauvoir, Sagan, Soljenitsyne et tant d'autres. Avec Berl, le feu d'artifice est permanent. Ce recueil composé avec soin par Olivier Philipponnat, son biographe, est un régal de l'esprit. Il montre à quel point Berl fut un auteur important.

11/2023

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Philosophie

Emmanuel Mounier

Fondateur de la revue Esprit, Emmanuel Mounier (1905-1950) fut le chef de file d'un courant de pensée qui a marqué en profondeur l'histoire intellectuelle : le personnalisme, philosophie du monde et de l'action. Soucieux de restaurer la primauté de la personne humaine broyée à la fois par le libéralisme et le totalitarisme, Mounier s'interrogea prophétiquement sur notre modèle de développement. Aujourd'hui, en des temps si comparables à la crise de civilisation qu'il diagnostiquait dans l'entre-deux-guerres, son appel à une "révolution spirituelle" comme alternative radicale retrouve toute sa pertinence. A travers un portrait de l'homme et une introduction à l'oeuvre sans équivalent, c'est l'étonnante actualité d'une pensée que la réédition de cet ouvrage met en lumière.

03/2014

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Chanson française

Ronan emmanuel

Pour son quinzième opus, Emmanuel Tugny propose une version " à l'os ", nue, d'un certain nombre de titres de son répertoire et d'une reprise des Marquises de Jacques Brel. Ronan-Emmanuel voit un ensemble cohérent de titres du musicien, écrivain et philosophe né en 1968 revisités dans les conditions du live par une voix qui s'affranchit soudain de la retenue qu'elle affiche volontiers sur ses albums orchestrés pour prendre ses aises sensibles sur le battement sans ambages et presque sanguin d'un piano qui évoque souvent celui de John Cale. Ronan-Emmanuel, bien que l'oeuvre d'un musicien chevronné, a la grâce et la vertu éruptive d'un premier disque, le charme sincère d'une reverdie.

06/2023

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Musique, danse

Emmanuel Chabrier

Chabrier compte parmi les compositeurs les plus attachants de toute l'histoire de la musique, tant sa personnalité joviale, sa cocasserie, sa fougue débordante ont su rallier les suffrages de ses contemporains les plus prestigieux. Tout autodidacte qu'il fût, il n'en écrivit pas moins une musique très neuve de ton, envers laquelle nombre de compositeurs du début du XXe siècle, Ravel et Poulenc en tête, proclamèrent leur admiration et leur dette. Profondément anticonformiste, il n'aborda jamais la grande forme, ne composant ni symphonie ni sonate, mais, à l'instar de ses amis impressionnistes sublimant des sujets ordinaires, préféra transcender des genres mineurs comme l'opérette, la romance ou la petite pièce pour piano, leur imprimant une couleur harmonique et une verve rythmique pleines d'imprévus qui n'appartiennent qu'à lui. Si sa lumineuse rhapsodie pour orchestre, Espana, lui valut une immédiate renommée mondiale, le reste de son œuvre essentiellement lyrique (L'Etoile, Gwendoline, Le Roi malgré lui) et pianistique (Pièces pittoresques) témoigne, aussi bien dans sa veine légère que dramatique, du tempérament peu conventionnel de son auteur. Eblouissant épistolier à la gaieté communicative, ami intime des plus grands peintres de son temps (Manet, Monet, Renoir, Sisley...), dont les toiles couvraient les murs de son appartement, il est bien, à travers cet ouvrage aussi richement documenté que divertissant, ce personnage que Verlaine, alors librettiste de ses opérettes de jeunesse, disait " gai comme les pinsons et mélodieux comme les rossignols ", mais derrière lequel se cachait une nature ardente et inquiète qu'un feu intérieur consumera et finira par détruire trop prématurément.

12/1999

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Compositeurs

CHABRIER, Emmanuel

Emmanuel Chabrier (1841-1894) fut - trop - longtemps classé comme musicien auto-didacte à tord et relégué à un injuste second plan. Pianiste réputé et recherché dans les soirées musicales parisiennes (c'est d'ailleurs sous cette étiquette que le dessinèrent souvent ses amis peintres impressionnistes), il a laissé un catalogue des plus intéressant pour le clavier. Il est vrai que son univers musical, si personnel, préfigurait déjà Satie et la nouvelle école française, dès ses malicieuses opérettes (L'Etoile, Une éducation manquée), son opéra-comique (Le Roi malgré lui) ou ses deux opéras (Gwendoline et l'inachevé Briséïs). Soutenu par son fidèle ami Lamoureux qui créa plusieurs de ses Åuvres orchestrale (dont la désormais célèbre rhapsodie Espana ou encore sa Joyeuse marche), Chabrier a laissé quelques mélodies ainsi que de nombreuses pièces étonnantes pour 2 et 4 mains au clavier. Autant qu'un véritable amateur des arts, il s'est même affirmé comme ami - et aussi collectionneur - des peintres impressionnistes et autres artistes montmartrois, et, compte tenu de son influence notamment sur Debussy et Ravel, Chabrier mérite bien le titre de premier véritable compositeur "impressionniste musical" français.

10/2023