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Carrie Elks

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Histoire de France

L'insurrection de la Grande Kabylie en 1871

Le désastre de Sedan (le l' septembre 1870) sonna le glas du régime militaire en Algérie. Les colons d'Algérie accueillirent avec enthousiasme l'avènement de la république en France. Ils pensaient qu'elle allait favoriser l'assimilation juridique de l'Algérie et donc lever pour eux les obstacles à l'expansion agraire coloniale. La défaite de Sedan, la chute du second empire puis la Commune (de mars à mai 1871) plongèrent l'Algérie dans un profond désordre. L'arrogance des colonialistes n'eut plus de bornes. Les officiers en uniformes ("les capitulards" de Sedan) étaient pourchassés par les civils lors des manifestations de rue. Le spectacle que les Européens offraient aux Algériens musulmans fit vaciller l'ordre colonial. Seul le "péril indigène" avait justifié jusqu'alors les prérogatives de l'armée dans l'Algérie coloniale. Les civils d'Algérie qui se faisaient fort de maintenir seuls l'ordre colonial allaient vite déchanter. Une insurrection d'une ampleur inédite éclata alors menaçant sérieusement le système colonial. Les militaires français qui administraient le pays ont globalement été rendus responsables de l'insurrection. Selon leurs détracteurs, ils avaient favorise la concertation des conjurés afin de prouver au gouvernement civil que k pays n'était pas encore suffisamment pacifié pour accueillir de nouveaux colons et justifier l'application d'un régime administratif civil. Autrement dit, les militaires auraient provoqué l'insurrection afin de se rendre indispensables. L'ouvrage de Robin n'écarte pas cette hypothèse. Mais l'élucidation des ressorts et des différentes formes de mobilisations qui ont encadré l'insurrection est surtout la meilleure façon d'éclairer les recompositions politiques et religieuses qui travaillaient la société algérienne en profondeur. L'insurrection de 1871 a en effet été impulsée et encadrée par deux types d'organisations et de leaders distincts, les uns laïcs, les autres religieux : les Oulad-Mokrani et la confrérie Rahman . Les premiers déclenchèrent l'insurrection et l'encadrèrent seuls durant vingt-cinq jours, du 14 mars au 8 avril, jour où le cheikh de la confrérie religieuse, Mohamed Chérif Amzian El-Haddad, décréta la guerre sainte. Si la mort du principal leader des Mokrani, El-Hadj Mohammed Mokrani, k 5 mai 1871, affecta peu le cours de l'insurrection, la reddition du chef religieux, le 13 juillet 1871, amena la soumission de la plupart des tribus kabyles qui s'étaient soulevées à l'appel pour le jihad. De sorte que, à partir de cette date, seul le frère de Mohamed Mokrani, Bou Mezrag, qui avait pris la succession de son aine, poursuivit les hostilités avec un dernier carré d'irréductibles. La bipolarité de la direction de l'insurrection a été soulignée, àjuste titre ; il nous semble néanmoins que la plupart des historiens ont eu tendance à confondre les mobiles et les stratégies particulières des deux leaders de l'insurrection, Hadj Mohamed Mokrani et cheikh El-Haddad, avec les ressorts qui ont réellement ébranlé les insurgés. Ce sont ces ressorts que l'ouvrage magistral du colonel Robin éclaire.

12/2018

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Littérature française

Le bouquiniste Mendel et la Collection invisible

Jakob Mendel ! Comment avais-je pu l'oublier tout ce temps, cet homme extraordinaire, ce phénomène, ce prodige insensé, cet homme légendaire, célèbre à l'Université et parmi un petit cercle de gens qui le respectaient fort, ce magicien, ce prestigieux bouquiniste qui, assis là sans désemparer tous les jours, du matin au soir, avait fait la gloire et la renommée du café Gluck ! Il me suffit de fermer les yeux une seule seconde pour regarder en moi-même, et aussitôt il apparut, éclairé nettement sur l'écran rose de mes paupières. Il m'apparut sur-le-champ en chair et en os, à sa petite table carrée au plateau de marbre gris sale, où les livres et les paperasses croulaient. Il trônait là, immuable, ses yeux cerclés de lunettes fixés hypnotiquement sur un livre. Tout en lisant, il grommelait et balançait de temps en temps son buste et son crâne chauve graisseux et mal rasé, habitude qu'il avait prise au cheder, l'école des petits enfants juifs, dans l'Est. C'est à cette table, et ici seulement, qu'il lisait ses catalogues et ses livres, comme on lui avait appris à le faire à l'école talmudique, en chantonnant doucement et en se balançant tel un berceau noir qui oscille. Car les pieux Israélites savent que grâce au doux balancement du corps oisif, leur esprit, comme l'enfant qui s'endort et qui échappe au monde, entre mieux par ce mouvement rythmé et hypnotisant, dans la grâce de l'extase. Et en effet, ce Jakob Mendel ne voyait et n'entendait rien de ce qui se passait autour de lui. On jouait au billard : les marqueurs allaient et venaient, le téléphone sonnait, quelqu'un récurait le plancher ou remplissait le fourneau. Tout cela passait inaperçu. Un jour, un charbon ardent, tombé du calorifère, avait mis le feu au plancher, tout près de lui, et déjà cela fumait ! Un client fut alerté par l'odeur suffocante et accourut pour éteindre le brasier naissant. Mais lui, Jakob Mendel, à deux pas de là et tout entouré de fumée, n'avait rien remarqué. Car il lisait comme d'autres prient, comme des joueurs se passionnent pour leur partie, ou comme des ivrognes suivent une idée fixe ; je l'avais vu lire avec un recueillement si parfait, que la manière dont lisent les autres gens m'a toujours semblé, depuis lors, une chose profane. Sans aucun doute, le pauvre bouquiniste de Galicie Jakob Mendel avait révélé pour la première fois au jeune étudiant que j'étais le grand secret de la concentration parfaite, propre à l'artiste et au savant, au véritable sage comme au fou intégral, ce bonheur ou ce malheur tragique qui fait de l'homme un véritable possédé. J'avais été introduit auprès de lui par un camarade un peu plus âgé que moi. A cette époque, je faisais des recherches sur Mesmer, médecin et magnétiseur alors encore peu reconnu de l'école de Paracelse. J'avais beaucoup de mal à me documenter. Les ouvrages des spécialistes étaient tout à fait insuffisants...

02/2023

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Histoire des idées politiques

Un Nouveau Paradigme Politique

POURQUOI AVOIR ECRIT CE LIVRE ? Après un moment de sidération et après que les premières révélations ont vu le jour, j'ai constaté que beaucoup se posait la question : que faire ? Comment sortir de ce marasme, de ce piège ? J'ai fait le constat que cette crise est révélatrice d'une situation préexistante depuis déjà fort longtemps et que cette situation est juste arrivée à son paroxysme. Donc, la première partie de mon livre fait le constat et l'historique du : comment en est-on arrivé là ? PARTICRATIE D'une part, je retrace l'histoire de l'émergence des partis politiques en Belgique et comment ces organisations, au départ, représentatives d'intérêts socio-économiques se sont affranchies de ces groupes et sont devenues des entités autonomes, qui vivent dans une sorte d'écosystème fermé, opaque et qui intègrent des individus par cooptation. Ces organisations politiques ne poursuivent qu'un but, occuper le pouvoir, asseoir leurs cadres dans toutes les sphères de l'Etat et détourner l'argent public, l'argent du contribuable du domaine régalien de l'Etat vers le superflu. Depuis 50 ans, nous assistons à une expansion sans précédent de nouvelles structures, organismes soi-disant d'intérêt public, asbl qui transforment notre Etat en usine à gaz gaspilleuse et inefficace. L'existence de ses structures nouvelles permet cependant aux partis à placer leurs affidés et à occuper le terrain. Nombre de compétences ont glissées des ministères vers des structures externalisées peu ou pas du tout contrôlées. En outre, le mode de représentation politique est totalement faussé. Tous les cinq ans (six pour le communal et le provincial), nous sommes appelés à voter pour élire nos députés fédéraux et régionaux. Mais les listes qui se proposent à nos suffrages n'ont pas été sélectionnées par l'électeur et les personnes et leur ordre sur les listes ont été choisis par les instances des partis politiques. Les députés élus sont donc des personnes sous dépendances, ils ne décident de rien. Toutes les décisions se prennent au sein des organisations où le citoyen n'a aucun regard. Tout le pouvoir décisionnel est détenu par ces partis qui s'arrangent en coalition et qui se partagent les postes à pourvoir. Le jeu démocratique est totalement faussé. LA MONDIALISATION Parallèlement, depuis la fin de la seconde guerre mondiale, on constate l'importance croissante prise par des institutions internationales qui imposent aux états des réglementations et un modèle économique qui bénéficient unilatéralement aux multinationales et à la finance internationale. L'Union européenne représente en ce sens un premier avatar de gouvernance mondiale. L'orientation voulue par les élites et la finance internationale est de soustraire aux états-nations le pouvoir de décision et de les transférer à des instances internationales non élues évidemment, qui leurs servent de paravents. Puisque ces puissances privées privilégient l'anonymat. La crise du Covid est l'aboutissement de ce processus, démarré depuis plus de deux siècles. Aujourd'hui, cet événement a accéléré et dévoilé au monde entier ce panorama et a dévoilé que nos mandataires politiques sont des marionnettes de ce système. La démocratie actuelle est un leurre complet et le citoyen n'a aucun appui de levier dans ce mode de gouvernance. Pourtant, malgré les apparences, ce colosse est un géant aux pieds d'argile. Car, pour nous imposer leurs diktats, pour le moment, les élites globalisées doivent encore passer par la courroie de transmission représentée par les organisations politiques nationales. C'est comme une multinationale qui doit passer par des franchisés locaux pour nous vendre sa marchandise. Et c'est là le maillon faible du système. C'est à cet endroit là que les citoyens d'un pays peuvent encore, pour le moment, renverser la table et imposer un autre mode de fonctionnement de la société. UN AUTRE PARADIGME C'est l'objet de la deuxième partie de ce livre, qui propose, d'une part, un nouveau schéma du vivre ensemble et d'organisation juridique et institutionnelle, en particulier de notre pays et d'autre part, un mode de fonctionnement, une feuille de route pour y arriver. Le livre s'intitule bien "un nouveau paradigme politique" , c'est-à-dire que nous partons sur de nouvelles bases en renversant la pyramide institutionnelle, cette fois, du bas vers le haut. D'abord, on simplifie le système institutionnel belge en conservant trois niveaux de pouvoirs : le communal, le régional et le fédéral. Exit donc les communautés et les provinces. Pour être plus conforme à la réalité sociologique du pays, nous aurons quatre régions au lieu des trois actuelles : la région flamande, wallonne, bruxelloise et une nouvelle région germanique. Mais les grands changements fondamentaux proviennent des trois pouvoirs constitutifs : l'exécutif, le législatif et le judiciaire. Votation En ce qui concerne le pouvoir législatif, nous partons du principe qu'il sera désormais constitué par le peuple lui-même, qui vote les lois. Nous connaissons déjà le système de votations en Suisse. Mais ici, nous allons lui donner une ampleur jamais vue dans aucun pays du monde et utiliser les technologies modernes, notamment la "blockchain" pour en sécuriser le fonctionnement. Ce système de démocratie directe remplacera donc les assemblées législatives aussi bien sur le plan fédéral que régional. RIP Les lois, en général, émanent des projets établis par les pouvoirs exécutifs (fédéral et régional). Dans le nouveau dispositif démocratique, les citoyens pourront également présenter un " Référendum d'initiative populaire" (RIP). Celui-ci émane donc de la population. Pour être organisé, il doit au préalable recueillir 100. 000 signatures de citoyens en âge de voter pour une matière relevant du niveau fédéral ou 50. 000 signatures, pour une matière régionale. Un RIP peut également être élaboré dans le cadre communal (10. 000 signatures à disposer au préalable). Si le quorum est atteint, le pouvoir exécutif compétent est obligé de procéder à l'organisation du RIP. Les comités de secteurs Le pouvoir exécutif tant sur le plan fédéral que sur le plan régional sera également complètement transformé. Au lieu d'avoir un gouvernement central composé de ministres ayant chacun en charge des compétences particulières, comme actuellement, nous aurons des "comités de secteurs" , constitués de professionnels, qui maîtrisent parfaitement les matières et des représentants du peuple. Ces derniers seraient élus pour une durée maximale de 2 ans et choisis par tirage au sort au sein de la population de plus de dix-huit ans révolus. Tant pour le fédéral que pour le régional, il existe aussi des comités de coordination chargés notamment des procédures de votations et référendaires. Instances de de contrôle La Cour des comptes et le Comité Supérieur de Contrôle sont les instruments juridiques et administratifs visant à contrôler le bon usage des fonds publics. Ils devront en référer au nouveau Sénat, qui est l'instance qui contrôle les travaux des exécutifs fédéraux, c'est-à-dire, les comités de secteurs fédéraux et le comité de coordination fédéral. Le Sénat est composé de 30 sénateurs, tirés au sort parmi les citoyens belges âgés de dix-huit ans et plus. Le mandat est d'une durée de 2 ans. Chaque région disposera également d'un organe de contrôle analogue. Le Pouvoir judiciaire Aussi, puisque la démocratie émane du peuple, il faut partir du principe que seul ce dernier est en mesure de nommer ceux qui sont censés dire le droit et rendre la justice. A l'instar des mandataires politiques, les juges doivent être élus par les citoyens, au moyen du système mis en place pour le pouvoir exécutif, la votation publique. En pratique La dernière partie du livre est une sorte de "vade mecum" pratique que pourrait suivre les citoyens qui le souhaite pour organiser des groupes de réflexions locaux, qui déboucherait sur la création de comités régionaux élargis, qui ensuite passeraient à l'adoption de résolutions en vue de présenter un projet de constitution adopté par un grand nombre de nos compatriotes. Nous appellerons ces comités, des Comités de Salut Public (CSP). Je n'entrerai pas ici dans les modalités pratiques d'organisations de ces réunions. Le livre se termine par une mise en scénario des possibilités futures : 1)Un scénario "électoral" où les comités de salut public se transforment en liste électorales ; 2) Un scénario plus "insurrectionnel" où les citoyens émanant des forces de police et de l'armée jouent un rôle primordial à l'instar de la Révolution des Oillets, en 1974 au Portugal. 3) Enfin, un scénario que je ne souhaite pas, de guerre civile, au cas où le pouvoir actuel passe à une tyrannie violente et dure.

03/2023

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Sciences politiques

Armée, pouvoir et démocratie en Afrique. L'exemple du Nigéria

Les coups d'Etat militaires sont passés de mode en Afrique. A quelques rares exceptions, la prise du pouvoir par la force, jadis fort répandue sur le continent, ne fait plus recette. L'élection, comme mode privilégié d'accession et de maintien au pouvoir, est devenue la règle. Les opinions publiques africaines, en phase avec l'opinion publique internationale, sont désormais réfractaires à l'irruption des armées sur la scène politique. L'Union africaine a adopté solennellement la Déclaration de Bamako, qui met hors-la-loi cette modalité de conquête du pouvoir politique. Elle a inscrit dans le marbre de son Acte constitutif une disposition qui proscrit l'accession au pouvoir par des moyens non-constitutionnels, au premier rang desquels les coups d'Etat militaires, sous peine d'exclusion de l'Etat-membre concerné des activités de l'organisation continentale. Il reste cependant vrai que l'armée, colonne vertébrale de l'Etat moderne, demeure un acteur clé dans la vie des nations africaines en formation. Son rôle de défense extérieure de l'Etat et d'ultime rempart aux institutions républicaines reste incontournable. De surcroît, dans les pays où l'armée a exercé le pouvoir pendant une longue période, celle-ci a laissé des marques profondes dans les structures institutionnelles ainsi que dans la pratique et la culture politiques de ces Etats. Tel est le cas du Nigéria. En effet, la République Fédérale du Nigéria accède à la souveraineté internationale le 1er octobre 1960. En six décennies d'indépendance, ce géant de l'Afrique a été le théâtre de six coups d'Etat militaires réussis, d'une guerre civile ayant fait plus d'un million de morts et de deux transferts réussis du pouvoir aux civils par l'armée nigériane. Au total, le Nigéria a connu vingt-sept années de pouvoir militaire et trente-deux années de pouvoir civil. Aux quatre décennies d'instabilité politique (1960-1999) caractérisées par une alternance au pouvoir de régimes civils et de régimes militaires ont succédé deux décennies de stabilité politique (1999-2019) marquées par l'alternance au pouvoir de régimes civils démocratiquement élus. Le présent ouvrage vise à montrer pourquoi et comment, à travers plusieurs vicissitudes et péripéties, par la force des choses, les militaires et les civils nigérians ont pu établir une relation dynamique faite de confrontation et de coopération et ont réussi à construire un compromis ayant produit un système démocratique original adapté aux réalités de ce pays dont le devenir conditionne, à plus d'un titre, l'avenir du continent africain tout entier.

12/2019

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Histoire de France

La Troisième République au Village. Une vie du docteur Belletrud (1856-1934)

Michel Belletrud, médecin et homme politique, fut un administrateur avisé et entreprenant, toujours à la recherche de solutions nouvelles, de projets d'ensemble audacieux. Comme médecin et directeur des asiles d'aliénés de Rennes, du Mans et de Pierrefeu dans le Var, il cherche inlassablement à soulager les malades et à apporter des conditions de vie décente aux infirmiers. Comme maire de Cabris (à partir de 1911), puis comme conseiller général (à partir de 1922), il mène une politique hardie à partir d'un constat : les villages du canton de Saint-Vallier se dépeuplent inexorablement et se meurent. Il faut donc sortir le pays de son isolement. Le programme que poursuit avec acharnement le docteur Belletrud se résume en trois points : développement de l'agriculture, création d'un système d'irrigation, construction de routes. L'agriculture doit s'enrichir par l'introduction de nouvelles techniques et de nouvelles cultures. Ces transformations ne seront possibles que si les villages possèdent un système d'irrigation efficace. Ce sera sa préoccupation principale, laquelle aboutira, en 1931, à la construction du canal qui porte son nom. Produire plus procurera des revenus supplémentaires, mais encore faut-il pouvoir aller vendre le surplus des récoltes. C'est pourquoi le docteur Belletrud cherche aussi à désenclaver le pays par de nouvelles routes qui permettront d'atteindre plus facilement les villes voisines et qui développeront le tourisme. Pour réaliser ce programme, il s'oppose à l'appétit sans partage des élus des villes de la côte et particulièrement de Nice. C'est dans ce but qu'il oeuvre au conseil général et qu'il se présente aussi aux élections de la chambre d'agriculture, élections dans lesquelles il se heurte non seulement au solide lobby des horticulteurs d'Antibes, mais aussi au préfet. A l'issue de ce dernier scrutin où il a emporté les suffrages, il ne peut s'empêcher d'écrire à "son cher préfet" une lettre qu'il ne postera pas, mais qui, dans son apostrophe finale, résume bien ses engagements successifs : "Quant à moi, j'ai choisi le côté des pauvres, des travailleurs, de ceux qui en définitive "hériteront la terre". Le parcours du docteur Belletrud comme médecin et comme homme public, n'a été possible que grâce à son caractère résolu et pugnace, grâce aussi à une vision d'ensemble des problèmes de sa région. Il n'a "lâché" prise devant aucun obstacle. Guidé par ses convictions politiques tout au long de sa vie, le docteur Belletrud est assurément une figure de la Troisième République.

06/2011

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Histoire internationale

Les Juifs dans le Reich hitlérien. Tome 1, De l'opulence à la tragédie (1873-1938)

Au début des années 30, pour quelques observateurs avisés de la communauté juive d'Allemagne, leurs frères de race étaient "trop" pour leur "petit nombre", jouant dangereusement avec le feu depuis 1918 en s'investissant massivement dans l'agitation bolchevique, en sapant les valeurs morales, intellectuelles et artistiques honorées Outre-Rhin depuis deux siècles, et en dominant de façon trop voyante divers secteurs de la vie politique, économique, sociale et à prétentions culturelles du Reich de Weimar. La propagande antijuive (très improprement dénommée "antisémite") avait beau jeu de dénoncer l'influence disproportionnée des Juifs - une influence en quelque sorte antidémocratique puisque la démocratie est la loi du nombre - et son côté pernicieux. L'été de 1932, le NSDAP d'Adolf Hitler devenait le premier parti du Reich, totalisant à lui seul plus de voix que les deux partis suivants, le socialiste et le communiste. Il était évident pour tout observateur impartial que les nazis parviendraient très rapidement au Pouvoir et de façon tout à fait démocratique. Tout le monde savait, en Allemagne et à l'étranger, que le NSDAP était le mouvement des adorateurs du Volk germanique (Volk signifiant à la fois nation et race), intimement persuadés que le XXe siècle serait celui du triomphe de ce Volk. Pour le Führer, ce triomphe s'inscrivait dans le cadre d'une planification par la "divine providence". Deux peuples ont donc coexisté dans les frontières du Reich, à compter du 30 janvier 1933, se prétendant "élus de dieu" pour dominer, sinon le monde, du moins l'Europe pour les nazis. Dans l'imaginaire collectif, créé puis entretenu par une vaste littérature holocaustique, le sort des Juifs dans le IIIe Reich fut d'emblée une histoire de persécutions sanglantes, de pillages et d'enfermement, dans le cadre d'une politique d'extermination programmée. Les choses se sont passées de façon quelque peu différente, du moins de 1933 à 1941, pour les Juifs d'Allemagne, puis des territoires progressivement inclus dans le Grossdeutsches Reich. Par la suite, effectivement, le sort des Juifs devint réellement tragique et digne de pitié. Si, très vivement encouragés par les autorités du IIIe Reich, environ 250 000 Juifs quittèrent le Reich, du printemps de 1933 à l'été de 1939, ce chiffre ne correspondait qu'à un peu plus du quart des Juifs du pays dans ses frontières de 1933. En outre, 35 000 des 129 000 émigrés du Reich de 1933 à 1937, y sont revenus de 1935 à l'été de 1938, et il est utile de déterminer les raisons de ce retour, très rarement indiqué par les auteurs conventionnels.

12/2015

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Météorologie

Histoire du climat dans les montagnes du Jura. Ecosystèmes et sociétés face à un avenir incertain

Le réchauffement du climat est le principal problème auquel l'humanité doit faire face au XXIème siècle. Le présent ouvrage se saisit de cette question climatique en s'intéressant aux Montagnes du Jura qui, à l'avant de la chaîne des Alpes, constituent un ensemble géologique et géographique original. L'ouvrage est conçu selon une progression chronologique qui permet au lecteur de comprendre la singularité de l'époque présente en suivant dans la longue durée, de la préhistoire à aujourd'hui, les interactions que l'on peut reconnaître entre l'histoire des variations du climat et celle des écosystèmes et des populations. L'ouvrage s'organise ainsi en trois parties : -La première partie présente les variations du climat à la fin de l'époque Pléistocène, entre environ -250 000 et - 9700 ans ; cette période est caractérisée par l'alternance de phases au climat froid, - glaciaires -, pendant lesquelles le Jura s'est couvert de glaciers, et de phases au climat tempéré, - interglaciaires -, marquées par une reconquête des espaces jurassiens par la forêt. C'est l'époque des premiers chasseurs du Paléolithique qui colonisent le Jura il y a au moins 200 000 ans. -La seconde partie porte sur l'époque Holocène, c'est à dire sur le dernier interglaciaire qui a commencé vers - 9700 ans. Cette époque voit l'émergence des premières communautés d'agriculteurs à l'origine d'un impact croissant sur les écosystèmes avec notamment les débuts puis l'intensification de la déforestation. -La troisième partie est consacrée à l'époque Anthropocène, c'est à dire à l'époque actuelle marquée par le développement de la civilisation industrielle depuis la fin du XVIIIème siècle, et par un impact sans précédent des sociétés humaines sur les écosystèmes. -enfin, la quatrième partie aborde les grands enjeux écologiques et socio-économiques que pose aujour'hui le réchauffement climatique à l'échelle du massif jurassien . Le texte s'appuie sur une abondante illustration et l'ouvrage est écrit pour un large public, à la fois curieux des grands problèmes environnementaux planétaires et soucieux du devenir des écosystèmes jurassiens. Sous la direction de Michel Magny et Hervé Richard, Directeurs de Recherche émérites au CNRS, l'ouvrage rassemble les contributions de 30 auteur(e)s qui forment un groupe résolument transfrontalier et interdisciplinaire, mêlant aussi bien écologues, naturalistes, météorologues, climatologues, historiens, archéologues, préhistoriens que professionnels du monde économique, ingénieurs paysagistes, gestionnaires ou encore élus politiques. Leurs contributions sont nourries par une riche expérience et par un long travail de recherche sur les écosystèmes du massif jurassien, leur histoire et leur état actuel.

09/2023

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Sciences historiques

Saint-Vallier-de-Thiey autrefois. La primauté de la "petite patrie"

La vie d'un village est à la croisée de nombreuses "histoires" générales : histoire de la féodalité et de la construction des villages fortifiés ; histoire de la population et des actes de franchise ou d'habitation qui ont amené les seigneurs à reconnaître l'existence d'un conseil de tous les habitants ; histoire du développement des cultures ou des modalités de l'élevage sur l'ensemble d'une région ; histoire des routes qui relient le village à toute une province ; histoire d'une communauté d'habitants dont les règlements, longtemps définis par la coutume, se fixent au cours des deux derniers siècles de l'Ancien Régime ; histoire d'une religion chrétienne qui devient, en France, à partir du début du XVIIe siècle, celle d'une lutte contre les protestants, celle d'une Contre-Réforme. La vie au village de Saint-Vallier-de-Thiey, c'est tout cela. On y distingue une évolution marquée par un profond contraste entre la fin du XVIe siècle et le début du XVIIe siècle d'une part, le XVIIIe siècle d'autre part. La première période est celle de l'apogée du village après la crise de la fin du Moyen Age : explosion démographique qui conduit à des constructions, à la conquête de nouvelles terres cultivables aux dépens du Défends... Le XVIIIe siècle se caractérise, au contraire, par le repli ou la stagnation de la population et du village. Dans cette longue histoire, la communauté d'habitants joue un rôle éminent. C'est elle qui préside à tous les événements, grands et petits, de la vie au village, comme la répartition de l'impôt en temps de paix ou de guerre, mais aussi les moindres réparations que l'on doit faire au four ou à tel chemin rural. Les consuls qui dirigent cette communauté sont les élus d'un "conseil général", constitué d'un petit groupe de notables réunissant les plus riches des habitants. On a affaire ainsi à un système électif dans lequel le représentant du seigneur n'a quasiment aucun rôle ou plus exactement, dont le rôle se réduit à présider la création du "nouvel Etat". Cet aspect "démocratique" de l'élection détermine l'indépendance de la communauté par rapport à son seigneur. Mais la communauté de Saint-Vallier ne se réduit pas au rôle politique et social d'une minorité aisée. La communauté d'habitants est un tout. Elle a également une forte unité religieuse que l'existence d'une confrérie du Saint-Esprit, encore bien vivante au XVIIIe siècle, permet d'analyser.

11/2013

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Actualité et médias

Révoltons-nous !

En avril 2015, face aux défaites répétées de la classe politique, déterminé à agir contre la montée des extrêmes, Alexandre Jardin faisait paraître Laissez-nous faire, dans lequel il expliquait son combat avec Bleu Blanc Zèbre pour rassembler tous ceux qui fabriquent des solutions concrètes pour réparer la nation : les Faizeux, champions de l'action de terrain (associations, entreprises, fonctionnaires, élus locaux). En septembre de cette année, un pas supplémentaire a été franchi avec la création de " La Maison des citoyens ". Depuis, plus de 190 Maisons locales se sont spontanément créées dans tout le pays, rassemblant déjà près de 60 000 Français et une communauté sur Facebook qui dépasse largement le million. En se donnant la liberté de pouvoir choisir autre chose que l'offre des partis, ce mouvement veut faire compter tous ceux qui ne comptent plus (abstentionnistes, votes blanc, tous ceux qui votent "contre", soit pour le "moins pire"). Cette révolte des bienveillants s'engage avant qu'il y ait chez nous une révolte sombre portée par les extrêmes. La Maison des Citoyens a ouvert le 25 novembre sa dernière pièce : un parti qui veut prendre le pouvoir pour le donner. A qui ? Aux territoires afin de mettre un terme au centralisme hors-sol qui échoue, aux acteurs qui agissent déjà (les Faizeux qui ont acquis une légitimité en réparant les fractures du pays) et aux citoyens en installant des mécanismes de démocratie citoyenne. Le but est bien de remettre les gens au coeur de la décision publique. Les partis classiques proposent des changements de contenu (des programmes) sans changer de méthode, la Maison des Citoyens propose une méthode nouvelle (agir par les territoires, les Faizeux efficaces et co-construire avec des citoyens acteurs). En somme, il ne s'agit pas de prendre le pouvoir en s'appuyant sur un programme composé d'engagements qui ne sont jamais tenus, mais, tous ensemble, de le prendre pour le rendre à ceux qui sont véritablement en capacité d'agir. C'est cette révolte positive et pragmatique qu'accompagne ce nouveau livre, destiné à aider chaque citoyen à exercer sa propre puissance et à le convaincre de refuser le rôle de spectateur pour devenir acteur. L'originalité de ce manifeste est d'être tout le contraire d'un programme. Il invite chacun à agir sur soi pour changer le pays, en s'accordant - chacun à sa façon - les libertés que l'auteur s'est autorisé pour se révolter contre la fatalité. Chaque lecteur devient une part de la solution.

02/2017

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Sciences politiques

La démocratie dans des Etats fragiles. Une illusion africaine de développement ?

L'Afrique noire a recommencé la démocratisation de son espace politique dans les années 1980-1990 par la tenue de "Conférences Nationales" souveraines ou pas. Le mouvement se poursuit à présent par l'organisation d'élections pluralistes, suivies parfois de crises plus ou moins violentes. Les alternances au pouvoir se produisent plus fréquemment, quelquefois sans difficultés aucune, parfois après une tentative manquée de passage en force vers un troisième ou un quatrième mandat, en tripatouillant au besoin la constitution. Il y a donc de moins en moins de président à vie et de président "fondateur". Les présidents africains, une fois élus, deviennent bien plus des "chefs" tout court que des chefs d'Etat, souvent faute d'un Etat tout court. Et en tant que chefs, ils sont au-dessus de tous et même de la loi. C'est que les élites africaines adoptent souvent les idées nouvelles (comme la démocratie) sans se débarrasser des croyances anciennes (comme les miracles) ; du coup, les premières restent souvent dans l'ordre des apparences, laissant les dernières déterminer les comportements des hommes. La gouvernance des pays n'a donc pas beaucoup évolué et certains groupes sont beaucoup "moins égaux que d'autres", même en démocratie. C'est le cas des femmes par exemple, qui certes revendiquent plus de féminité que de féminisme, mais ont gagné souvent peu ou pas de droits nouveaux, malgré leur force de frappe électorale. Quant à l'Etat de droit, il se met certes en place, mais péniblement, autant en raison de la nature des Etats que de la compétition des sources de droit. Les Etats, on en trouve en effet de toutes les catégories. Le Niger par exemple, qui serait le plus pauvre du monde et "même de la planète", se démocratise plus qu'il ne se développe, mais l'Etat n'y est pas fragile et apparaît même comme un "îlot de stabilité" au Sahel, tout en affrontant aux frontières Boko Haram au Sud et les djihadistes au Nord. La RDC est l'exemple même de pays riche mais dont l'Etat est trop fragile pour en faire profiter sa population frappée par la malédiction des ressources naturelles. Mais il y a aussi des cas, rares mais édifiants de pays riches, stables et pas fragiles, mais dont la richesse fait le bonheur d'une seule famille, comme en Guinée équatoriale, faute d'Etat ou plutôt en raison de la futilité de ce qui en tient lieu. Quant aux Africains, ils ne sont franchement "ni pour, ni contre la démocratie, bien au contraire".

05/2016

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Paranormal, Bit-lit, Science-f

Leïka, le pouvoir de la marque. Tome 2

Trois ans après leur séparation brutale dans la réserve amérindienne des Blackfeet, Satinka et Ohanzee se retrouvent à Neah Bay, refuge d'élus du Grand Esprit aux pouvoirs sensoriels exceptionnels. Mais ces retrouvailles sont tendues, perturbées par des figures machiavéliques serpentant autour d'eux afin de contrecarrer leur destinée. Entre alliances fragiles et révélations bouleversantes, chacun de leurs choix risque de sceller le sort de l'humanité. Satinka et Ohanzee parviendront-ils à surmonter les obstacles pour préserver un destin inscrit dans les étoiles ? Il y a des rencontres si marquantes qu'elles vous laissent tel un tatouage une marque indélébile dans l'âme et le coeur ! C'est ce genre de rencontre que nous raconte Leïka ! Après le récit du Tome 1 dans la réserve des Blackfeet, du lien si envoûtant puis de la séparation si brutale de nos deux héros Satinka et Ohanzee, notre auteure nous entraine dans cette suite trois années plus tard dans une autre réserve amérindienne dans la baie de Neah Bay dans l'Etat de Washington : Satinka et sa famille sont installés depuis trois ans à Omak jusqu'au jour où un dénommé Achak se présente comme le porte-parole du mystérieux chaman, Amarok, révélant un lien fort avec la grand-mère de Satinka. Kachina emporte dès lors avec joie toute sa famille au paradis des Marqués à la réserve de Neah Bay. C'est dans son Repaire que le chaman dirige le Cercle Parfait constitué de seize jeunes portant la Marque porteuse de facultés sensorielles extraordinaires. Elle est Le cadeau du Grand Esprit, un Leïka, qui permettra à ces jeunes adultes d'affronter un avenir funeste, de sauver et de guider l'humanité après une Apocalypse dévastatrice imminente. Mais, cet aménagement paradisiaque de la famille de Satinka prend un tournant cauchemardesque avec le retour des autres membres du Cercle partis en expédition et l'identification du sombre Tyee Waban, ravivant le douloureux passé de nos deux héros ! Le destin se réactive lorsque Ohanzee rebaptisé désormais Tyee, retrouve Satinka et tente de la reconquérir avec une obsession croissante ! Tandis qu'Amarok est convaincu que leur union est la clé pour réaliser sa prophétie, comment nos deux héros parviendront-ils à dépasser leurs tensions passées, leurs peurs et surtout leurs différences d'autant que leur destinée de rédempteur est semée d'embûches avec les ondes machiavéliques de certains Marqués ? "Leïka" offre dès lors un voyage initiatique où l'amour, l'amitié et la destinée s'entremêlent dans une toile ensorcelante faisant de cette lecture une expérience marquante.

04/2024

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Histoire de France

Le Dzikus. Mon adolescence dans la résistance, des hauts-fourneaux à Buchenwald

Victor Dojlida (1926-1997), né en Pologne, a grandi dans un coin de Lorraine minier et industriel. Au sortir d'une enfance pauvre, il est confronté à l'occupation allemande et se révolte face aux exactions des nazis et de leurs supplétifs de la police française. Hardi et dégourdi, Victor, alias le Dzikus (le sauvageon, en polonais), devient d'abord contrebandier pour nourrir sa famille et ses voisins, puis passeur, aidant des prisonniers de guerre évadés à sortir d'Allemagne. Il entre ensuite dans la Résistance à 16 ans, sous les couleurs des FTP et s'y distingue par son courage et ses faits d'armes. Il est arrêté par la police en février 1944 et déporté à Dachau et à Buchenwald. Il survit aux tourments barbares des SS, à la faim et au typhus, mais de nouvelles tribulations - et de nouvelles trahisons - l'attendent à son retour en Lorraine... Ce récit trépidant et sans fard s'arrête là. L'auteur a eu son moment de célébrité à la fin des années 1980. A son retour des camps, révolté par le fait que le juge collabo qui l'avait livré aux nazis était encore en poste, il lui avait cassé la figure et avait perdu toute foi en la justice de France, se faisant braqueur et ciblant des collabos. Très lourdement condamné à chacune de ses arrestations, il ne sortit de prison qu'en 1989, après avoir passé 15 mois en camp de concentration et près de 42 ans dans els prisons françaises ce qui faisait de lui le plus vieux prisonnier du pays. Il en sortit d'ailleurs qu'à la suite d'une campagne d'ex-déportés initiée apr Marcel Paul. Michelle Lesbre a connu un certain succès avec son Victor Dojlida, une vie dans l'ombre. Aujourd'hui, L'insomniaque, où il comptait de nombreux amis, est en mesure de publier ses souvenirs : c'est un témoignage essentiel pour servir à l'histoire tant de l'immigration d'avant-guerre que de la Résistance, dont la base ouvrière était alors en première ligne du combat pour la liberté et la dignité.

10/2020

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Sciences politiques

Chronologies du présent

Ce livre traite de notre condition politique pre ? sente. Sa question est : pour une politique du point des gens, quels sont aujourd'hui les possibles ? Les ruptures entre l'ayant lieu et les ayant eu lieu portent ces Chronologies du pre ? sent. Ce livre campe l'intellectualite ? de la politique rapporte ? e a` ses processus re ? els, a` ses raisons d'usage. Cette intellectualite ? se dispose a` partir l'e ? nonce ? central que, parfois, selon une logique cre ? atrice de possibles, "les gens pensent" . Depuis la Guerre d'Alge ? rie puis celle du Vietnam, Sylvain Lazarus est investi dans la politique. Il a connu de l'inte ? rieur les formes re ? volutionnaires de la politique et a participe ? a` la fondation de deux organisations militantes : aussi se pose a` lui la question de savoir comment le pre ? sent interpelle l'usage d'un travail de pense ? e et d'enque^te mene ? ante ? rieurement en d'autres circonstances. Analyser les formes historiquement donne ? es de la subjectivation politique, pour disposer ce a` quoi nous sommes convoque ? s si on les de ? clare closes et donc inutilisables, c'est tout un travail de clo^ture et de saturation. Les cate ? gories ici de ? clare ? es en pe ? remption sont la lutte des classes, le communisme, la re ? volution, l'organisation. L'auteur nous engage a` conside ? rer comme "clo^ture ? " et de ? finitivement inutilisable le signifiant "communisme" en regard de ce qu'il appelle des expe ? riences conclusives, non seulement celles de l'URSS et de la Chine, mais aussi celles du "prole ? tariat mondial" depuis la fin des anne ? es 1920. Une des conse ? quences du maintien impavide du signifiant "communisme" est l'obscurcissement de la question de l'E ? tat, alors subordonne ? e a` celle du capital. Contemporain des Gilets jaunes, ce livre s'aventure sur la pense ? e d'un "subjectif sans organisation" . Il cherche ce qui nous permet- trait dans nos lieux diffe ? rents de trouver des points d'articulation entre ve ? rite ? , sujets, pratiques. Ce qui peut circuler entre les sujets, c'est aussi la ve ? rite ? de chacun sur son rapport a` l'E ? tat.

01/2022

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Biographies

Jean de Renaud. L'ingénieur militaire de François 1er

Juillet 1494. Les murailles de Turin, Gènes, Florence, volent en éclats sous la puissance des boulets métalliques de l'armée royale française. Il sera désormais vital pour les défenseurs italiens de renforcer les murailles d'enceinte des villes pour que ces boulets métalliques soient moins destructeurs. En rupture avec l'architecture militaire médiévale, les ingénieurs italiens, vont succéder aux maîtres-maçons et architectes pour contrer efficacement les attaquants avec "le tracé à l'italienne" . Le rempart médiéval traditionnel en maçonnerie est remplacé par un mur de terre remparé dans lequel les boulets s'enfoncent dès lors sans causer de dégâts. Des bastions, armés de canons, remplacent les tours pour interdire aux pionniers l'accès au pied de l'enceinte et faire, à terme, disparaître les échelles pour entrer dans une place. Ces deux innovations permettent de rétablir un équilibre entre défenseurs et attaquants. La rivalité constante entre les deux souverains, les plus puissants d'Europe, François 1er et Charles Quint, va faire de Jean de Renaud un officier d'artillerie, spécialisé dans l'attaque des places. De grandes dates marquent la première partie de son parcours : 1515 : victoire de Marignan - 1524 : invasion de la Provence - 1525 : défaite de Pavie. Face à l'agressivité de l'empire germanique, François 1er se doit maintenant de protéger impérativement les frontières du royaume. Le "tracé à l'italienne" va présider à une réfection totale des places fortes stratégiques. C'est une "ceinture de fer" que François Ier initie. A 40 ans, choisi par le roi de France, Jean de Renaud va prendre une autre dimension en se consacrant désormais à fortifier nos frontières. Il va multiplier les déplacements, passant d'un chantier à l'autre, de la Picardie à la Provence. Il va mettre son art au service de deux rois successifs, François Ier et Henri II, comme "commissaire aux fortifications et réparations des places de frontières" . De tous ses chantiers, son chef-d'oeuvre est incontestablement Saint-Paul-de-Vence où il se consacre à la fortification d'un site exceptionnel, resté pratiquement en l'état. Son rôle capital au siège historique de Metz en 1552, où Charles Quint subira sa plus grande défaite, lui vaut d'être honoré par le roi et célébré par le maréchal de Thou qui écrit dans ses mémoires, qu'il était "le plus grand spécialiste des mines de son époque" . Philippe II ayant attaqué Saint-Quentin, Jean de Renaud, en vieux capitaine fidèle à l'esprit provençal, où : "chacun, dans ce péril extrême, se fait soldat depuis l'âge de 14 ans jusqu'à 60" , rejoint cette ville de Picardie. Retranché avec l'amiral de Coligny, Ambroise Paré et moins de 2 000 hommes, il va résister désespérément pendant trois semaines avant d'être blessé mortellement à 60 ans, après plus de 40 ans au service du royaume de France. Dans cette biographie, l'auteur nous fait découvrir dans sa réalité opérationnelle au quotidien, le parcours du premier ingénieur militaire choisi par François Ier pour construire "la ceinture de fer" , étape tout à fait remarquable en sites fortifiés sur les frontières du royaume. Ceinture fortifiée que Vauban terminera, un siècle et demi plus tard, en "pré carré" .

07/2022

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Littérature française

Correspondance avec le mur

- Oui, je n'ai pas écrit le livre de Jérusalem. C'est terrible de commencer une page, peut-être la première page d'un livre, en s'arrachant un aveu et c'est ce que j'ai décidé de faire, après m'avoir vue moi-même me fuir moi-même trop de fois. Je n'ai pas pu faire autrement Il y a un an quand j'arrêtai le livre d'Osnabrück j'étais juste en face du mur du Mont Moriah. J'étais devant le mur de la première page. J'ai peut-être senti, ai-je senti ?, que j'étais devant le mur, je n'en suis pas sûre. Déjà j'étais coupable ou j'allais l'être. Il n'y avait rien sur le mur blond, c'est moi qui ai eu la vision d'une tombe debout et qui ne me disait pas un mot. Il me semble que je me poussais moi-même à croire ce que je ne croyais pas, j'avais une âme d'âne. Une fois en Algérie ma mère n'a pas pu passer un pont, l'âne était prêt à mourir plutôt que de renoncer à son pont. Il y a une volonté plus grande que toutes nos volontés. Ce mur était aveuglant, je le lus, je contemplai son néant, c'était le portrait du futur. - J'ai constaté concernant le rôle de Jérusalem en réalité dans mon histoire, qu'il y a là dans l'air, circulant invisibles comme des radiations magnétiques, des volontés plus fortes que ma volonté de visiteuse. On y arrive trop tard, on vient après les dieux. En mai 2015, je sais que j'étais debout sur la très petite terrasse au faîte du Mont des Oliviers, avec à ma gauche un chameau debout tenu en laisse par un licol très serré, l'incarcéré du Mont des Oliviers, l'âme immobilisée pendant toutes les heures d'une journée, et toute la liberté concédée était logée dans les pattes que l'être avait le droit de soulever et de reposer sur le même carré de sol. Du haut du Mont des Oliviers sans oliviers, j'ai vu le monde, j'ai vu son Prisonnier, et j'ai maudit l'Humanité. Ca ne se voyait pas. Même sur la photo. J'ai enfermé mes larmes de pitié dans la page de garde du livre de Jérusalem. Dans la page voisine le tribunal siégeait. Tu pleures pour un chameau. - Elle pleure pour un chat. - Voilà quelqu'un qui pleure pour un mot. Le livre de Jérusalem avait déjà commencé, juste en face du mont Moriah. Moi, depuis le mont, je voyais Moïse regarder commencer la Terre Promise. Et devant lui il vit bouger avec une lenteur folle la vie d'un chameau enchaîné. - Dire qu'il y en a qui sont enterrés dieu-sait-quoi comme mon père, dit ma mère, Moïse comme mon père, à Baranovici, tout seul. Quel avenir ! C'est drôle l'homme, toute cette création, c'est vraiment incroyable ! dit ma mère - Baranovici, tu connais ? Un habitant, Michael Klein, juif mort pour l'Allemagne. Puis ma mère rit et se tait.

01/2017

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Histoire de France

L’histoire d’Abraham Louis, Mirepoix-Bordeaux-Mirepoix, 1744-1829. Une généalogie.

Le 7 germinal an VIII (28 mars 1800), disent les registres de Mirepoix, Ariège, un certain Jean Dabail et sa bande, qui ont terrorisé la contrée de Mirepoix (Ariège) au temps de la Révolution française, tentent d'assassiner le gendarme Rives, qui se rend de Mirepoix à Pamiers en compagnie d'un marchand, nommé Abraham Louis. J'ai voulu en savoir plus sur cet Abraham Louis (1744-1829), dit "le Juif" , qui, venant de Bordeaux, a été marchand à Mirepoix (Ariège) de 1792 à 1812, qui s'y est illustré par la vigueur de son engagement républicain, qui est retourné ensuite à Bordeaux, et dont la trajectoire de vie demeure finalement énigmatique à bien des égards. Quand certains hommes ou femmes se font connaître par des faits, que l'histoire retient, d'autres passent sur la terre sans laisser grosso modo d'autres traces que les actes religieux ou civils correspondant aux trois grandes étapes de l'existence commune : naissance, mariage, décès. Ceux-là ne peuvent faire l'objet que d'une enquête généalogique, seule propre à les inscrire dans le plan d'une histoire plus longue qui, une fois éclairée, donne sens à leur incognito, partant, aux heures de leur vie. L'exégèse juive distingue de façon essentielle l'? ??? ? ?? (historia), ou l'histoire des faits, telle qu'on l'entend depuis l'antiquité gréco-romaine, et le ??? ? ??? (toledot), ou l'histoire des engendrements, telle qu'on la trouve dans les listes généalogiques bibliques. C'est cette histoire-là que j'ai envie de raconter, dans le continuum de ses générations obscures ; et c'est dans le cadre de cette histoire-là que j'ai tenté déjà d'éclairer la figure d'Abraham Louis, qui, à partir de son identité marrane, se réclame des hommes "justes, honnêtes et de bonne foi" , comme dit Spinoza, et nous renvoie ainsi à la question de l'universel, aujourd'hui plus actuelle que jamais Il y a une esthétique des généalogies qui tire son modèle de la Bible et de la tradition gréco-latine. Outre qu'elle nous reconduit aux fastes poétiques de l'Orient ancien, elle nous relie au monde des engendrements, grands ou misérables, qu'elle célèbre ou plaint dans la profondeur du temps. Les généalogies relèvent d'une sorte de pacte de lecture qui annonce ou révèle au lecteur, même si celui-ci saute les noms ou les dates, comment il convient de prendre l'histoire du personnage considéré. Les généalogies du marranisme montrent qu'une telle histoire procède à la fois d'une longue suite de médiations humaines qui tend à se constituer en destin, et d'une part de contingence qui permet éventuellement à l'individu de se saisir d'une espérance nouvelle et de nourrir à la clarté de cette dernière le possible d'une liberté. Edition papier imprimée le 19 juin 2017 à Lisbonne ; couverture à rabats 6cm, sur papier Rives Tradition Pale Cream 250g ; intérieur imprimé en offset, cahiers cousus, dos carré collé, sur papier Coral Book Creme 1. 65 90g ; une couleu

07/2017

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Pédagogie

Les jeunes raccrocheurs. Agir et s'engager en commun

Elèves en décrochage scolaire, jeunes en rupture ? : voilà des catégories de population qui posent problème aux professionnels auxquels la société – les institutions, les pouvoirs politiques locaux ou nationaux – délègue la charge de les réinscrire dans une scolarité, dans une recherche d'emploi, dans une forme ou une autre de lien. Depuis des années, des dispositifs, des structures, des mesures, des financements, ont été mis en place pour rendre possible cette mission ? : PAIO, Missions locales, Dispositifs d'insertion ou de retour en scolarité sous diverses appellations, Microlycées, etc. ont pris leur place dans le paysage. Des formations ont été organisées, destinées aux enseignants, aux éducateurs, aux travailleurs sociaux, aux personnels de santé, parfois aux policiers, aux juges ou aux élus, pour les outiller dans cette mission. Parmi les obstacles sur lesquelles butent toutefois les professionnels, et qui pénalisent l'efficacité de leur travail, ils désignent l'insuffisance coordination, la concertation trop superficielle, et, au final, un certain isolement. D'où le besoin, ressenti plus ou moins confusément, de chercher d'autres voies, plus collaboratives, plus interactives, reposant sur la conviction que la coordination ne suffit pas et qu'il convient de considérer qu'il s'agit d'un projet commun. Une première partie commence par rendre justice à toute une dynamique d'" individualisation ? " de la prise en charge des jeunes, en montrant à la fois ce qu'elle a autorisé ou rendu possible et les limites auxquelles elle conduit, faisant émerger le besoin d'un "? en commun ? ", dont les contours et la fécondité commencent à être précisés. Construire un "? en commun ? " suppose de faire tomber des murs entre les acteurs ? ; cela fait l'objet de la deuxième partie, qui montre ce que le raccrochage scolaire ou social des jeunes suppose pour les adultes qui les prennent en charge, et souligne à quel point un "? en commun ? " est une condition d'une prise en charge des jeunes. Tant pour ces derniers que pour les professionnels, il s'agit de redoutables défis, dont la troisième partie rend compte ? : accepter la confrontation, reconnaître les peurs que la construction d'un "? en commun ? " fait naître, admettre un droit à l'erreur et constater qu'une fois surmontées les peurs cette construction sécurise. La quatrième et dernière partie explore les voies du "? changer ensemble ? ", la prise en compte de l'engagement individuel et collectif dans des contextes différents, et montre les enjeux sociétaux qui sont ici présents. Ce qui conduit à une conclusion mettant en évidence la dimension systémique du raccrochage et, entre autres, l'inattendue correspondance entre l'"? en commun ? " des adultes prenant en charge les jeunes et l'"? en commun ? " de ces jeunes en raccrochage.

08/2019

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Droit

Le mystère de la chambre basse. Comparaison des processus d'entrée des femmes au Parlement France-Allemagne, 1945-2000, Edition 2005

" "Le mystère de la chambre basse", c'est ce titre en forme de clin d'œil que Catherine Achin a choisi, à juste titre, de donner à sa thèse. Que de mystères, il est vrai, autour des représentantes politiques en France et en Allemagne, les deux pays qu'elle a choisi d'étudier ! Comment expliquer tout d'abord que les députées soient si peu nombreuses en France aujourd'hui, et en Allemagne hier ? Comment comprendre plus encore que l'ordre politique et l'ordre social soient si discordants ? En effet, alors que les normes sociales en Allemagne ne permettent guère aux femmes de mener de front carrière professionnelle et éducation des enfants, que les politiques de la sexualité, "les lois de l'amour", à commencer par la législation sur l'avortement, ne sont guère favorables à leur émancipation, les Allemandes sont pourtant entrées au Bundestag en nombre. Réciproquement, alors que les Françaises ont des taux d'activité très élevés depuis la fin des années 60, qu'elles ont rapidement rattrapé leur handicap scolaire sur les garçons et que les politiques de la sexualité et en général les politiques sociales leur sont favorables, on ne compte qu'un pourcentage insignifiant de femmes à l'Assemblée nationale - la loi sur la parité leur ayant tout juste permis de dépasser les 12 % d'élus. Dans le détail, le mystère s'épaissit encore. Alors que toutes les instances politiques allemandes se sont féminisées du même pas, les instances politiques françaises semblent fonctionner à deux vitesses. Tandis que les élues (avant la loi sur la parité) représentaient un tiers ou un peu plus des députés européens ou des conseillers régionaux, les mairies (sauf celles de moins de 3 500 habitants), les conseils généraux et les deux chambres étaient peu accessibles aux femmes. De même, nouvel étonnement qui là encore approfondit la discordance entre les ordres social et politique, il semble qu'il n'y ait pas systématiquement de lien entre le pourcentage des femmes dans une assemblée et le "féminisme" des lois qui y sont votées.[...] La résolution des mystères organise l'architecture du livre. Tandis que la première partie trace le portrait de ces élues et en dresse les différents "types", la seconde passe en revue les explications sociales, religieuses, scolaires, partisanes... de ces disparités nationales et historiques. [...1 Catherine Achin fait la démonstration talentueuse que ne pas être "aveugle au genre" permet de réfléchir à de nombreux problèmes théoriques, sur l'autonomie du champ politique ou sur l'articulation entre ordre social et ordre politique, et de contribuer à renouveler la réflexion sur des objets canoniques de la science politique comme le sont, par exemple, l'étude des filières de recrutement du personnel politique, les fonctions des partis politiques ou le métier de député. "

04/2005

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Droit fiscal

Mémento Fiscal. Edition 2023

Toute la réglementation fiscale applicable pour 2023. Véritable " best-seller " de la fiscalité depuis 65 ans (plus de 5 millions d'exemplaires vendus), le Mémento Fiscal est l'outil indispensable pour répondre à toutes les problématiques fiscales. Fiable, précis et pratique, il permet au lecteur d'avoir constamment à sa disposition une synthèse de l'ensemble de la réglementation fiscale applicable et lui donne toutes les clés pour approfondir les questions (références aux textes et décisions de jurisprudence utiles ainsi que renvois à la documentation pratique Francis Lefebvre). Riche en exemples, tableaux récapitulatifs, barèmes et dossiers thématiques, il offre un accès rapide et efficace à l'information afin de choisir le régime fiscal le plus favorable, connaître ses droits et obligations fiscales, remplir en temps utile les nombreuses formalités, vérifier ses avis d'imposition et présenter une réclamation. A jour au 1er février, l'édition 2023 intégrera tous els changements en la mtière concernant les entreprises Allégement des impôts de production : suppression sur deux ans de la CVAE et réduction du taux de plafonnement en fonction de la valeur ajoutée Taux de TVA applicables aux produits du secteur agroalimentaire Modalités de dépôt de l'état récapitulatif des clients (remplaçant la DEB) Relèvement du plafond d'application du taux réduit d'IS en faveur des PME Elargissement des régimes d'étalement des subventions publiques Mesures en faveur de la transition énergétique Mise à jour des commentaires administratifs concernant le régime de groupe de TVA, l'exonération des plus-values de cession d'entreprise, le nouveau statut de l'entrepreneur individuel Prorogation de plusieurs régimes de faveur (réductions et crédits d'impôt, statut de JEI) Dernières décisions jurisprudentielles concernant l'application du régime de TVA sur la marge en matière immobilière, les provisions pour dépréciation, les plus-values sur titres de sociétés, la théorie du prix d'acquisition etc. et les particuliers Revalorisation des tranches du barème de l'impôt sur le revenu et aménagement du dispositif de prélèvement à la source de l'impôt sur le revenu Mesures en faveur du pouvoir d'achat des salariés Prorogation de plusieurs crédits et réductions d'impôt Mesures en faveur de la transition énergétique Mesures en matière immobilière (locations meublées, logements vacants...) Autant de raisons qui font de ce Mémento le guide incontournable de tous les contribuables et de leurs conseils.

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Religion

LE DIOCESE DE BORDEAUX

Le diocèse de Bordeaux coïncide avec le département de la Gironde depuis 1801. Il rassemble l'ancien diocèse (à l'exception d'une bande méridionale, qui s'allongeait entre la côte et les étangs de Cazaux et de Biscarosse), la plus grande partie du diocèse de Bazas (sauf l'est et le sud-est attribués à Agen) et la petite région de Sainte-Foy-la-Grande (auparavant à Agen). La réunion des sièges de Bordeaux et de Bazas a effacé la division qui, depuis les temps de l'Empire romain chrétien, rattachait l'un à la province d'Aquitaine seconde, dont il était la métropole, et l'autre à la Novempopulanie, dont Eauze puis Auch fut la métropole. Le tout petit diocèse des Boiens (ou Boiates) dont le centre était situé au sud-est du bassin d'Arcachon avait disparu dès le début du Ve siècle. Le territoire girondin couvre 1 072 560 hectares ; il est le plus vaste département français. Sa population dépasse un million d'habitants, en sorte que la densité est d'environ 100 habitants au kilomètre carré, un peu supérieure à la moyenne générale de la France : mais la répartition en est fort inégale. Le massif forestier landais ne retient les hommes que le long des axes de pénétration et autour du bassin d'Arcachon. Les communes très étendues qui se le partagent rappellent que l'implantation humaine fut dispersée et difficile. Les campagnes de l'Entre-Deux-Mers et de la zone d'outre-Dordogne, qui se dépeuplent malgré la vitalité des centres viticoles, font penser que durant le premier millénaire chrétien, elles n'avaient connu qu'une exploitation limitée. Ce sont les deux grandes vallées de la Dordogne et de la Garonne, les couloirs de leurs affluents, les bordures blayaise et médocaine de la Gironde, qui attirent nécessairement les hommes. Le christianisme a cheminé et s'est installé le long des routes d'eau et de terre ; il a accompagné l'extension des cultures, la multiplication des habitats; il regroupe ses forces, aujourd'hui, dans l'agglomération bordelaise organisée en communauté urbaine et dans quelques petites villes qui rayonnent sur les districts ruraux. On ne peut faire son histoire sans la relier à celle du Bordelais sous tous ses aspects. Le déséquilibre entre le diocèse de Bordeaux et celui de Bazas est sensible à tous égards : le premier, riche de la seule grande ville du Sud-Ouest de la France, a conservé le plus de documents et suscité le plus de travaux, quoique l'on puisse souhaiter que r attention des historiens se tourne davantage vers ce qui n'est pas Bordeaux ; le second, plus petit, dépourvu de centres importants, privé d'archives, reste insuffisamment connu. Je me suis chargé des deux premières parties du livre (les Temps Anciens et le Moyen Âge). Monsieur Raymond Darricau l'a conduit ensuite, depuis 1500 jusqu'à 1968, donnant à plusieurs reprises des précisions inédites et des points de vue neufs inspirés par ses propres recherches. Monsieur Jean-Bernard Marquette a réuni, sur le diocèse de Bazas, des renseignements qui ont été intégrés dans une présentation d'ensemble. Il n'a paru ni possible ni judicieux de séparer l'histoire du grand diocèse et celle de son modeste voisin ; si les personnalités, les institutions, les coutumes de Bazas ont été mises en valeur, les courants qui ont porté ou contrarié le christianisme ont été envisagés d'un seul regard, qui a même dépassé les limites des deux circonscriptions si c'était utile. J'ai revu intégralement la rédaction. Bernard Guillemain

01/1974

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Histoire de la musique

Petites géométries de l'expérience musicale

Depuis le moment où il a rencontré le flamenco dans son milieu andalou jusqu'à ses dernières méditations, Frédéric Deval (1951-2016) n'a eu de cesse de chercher à cerner la nature profonde de l'expérience musicale - celle des musiciens, des auditeurs, et de l'alchimie les unissant le temps du partage. Depuis le moment où il a rencontré le flamenco dans son milieu andalou jusqu'à ses dernières méditations, Frédéric Deval (1951-2016) n'a eu de cesse de chercher à cerner la nature profonde de l'expérience musicale - celle des musiciens, des auditeurs, et de l'alchimie les unissant le temps du partage. Cette recherche empirique, quasi existentielle, a construit sa trajectoire dans une programmation artistique centrée sur la liberté de créer à plusieurs, au-delà de toute assignation à identité ou communauté. A tous les instants de sa pratique, Frédéric Deval s'est ainsi interrogé sur les conditions et les modalités de la rencontre entre musiciens d'horizons, de langues et de traditions musicales différentes, dont une partie ayant expérimenté la migration. Tout en proposant des modalités ad hoc pour faire émerger une création musicale inédite ou , plus justement, inouïe, il a cherché à saisir ce qu'est une communauté d'écoute pour les musiques du xxie siècle et dans quels types de lieux et de géométries elle peut naître et se développer. Les textes réunis dans ce livre posthume pour rendre compte de cette visée présentent une partie des écrits de Frédéric Deval, par ailleurs auteur ou directeur de trois ouvrages. Ils ont été retenus à partir de deux principes. Le premier est d'embrasser toute la durée de son écriture, depuis les années 1980 jusqu'à sa mort. Le second est de rendre compte de la diversité de ses interventions écrites, depuis la critique de disques ou de spectacles jusqu'aux essais parus dans des revues, depuis de brèves introductions à des concerts, qui font écho à son talent pour dessiner en quelques traits au stylo des portraits ou situations, jusqu'aux présentations d'albums CD et aux textes nourris et argumentés d'introduction aux grands cycles de création qu'il a imaginés dans le cadre de la Fondation Royaumont. Introduits par un texte saisissant de mise en perspective de sa propre trajectoire, les écrits de Frédéric Deval sont ensuite organisés comme en carré, dont les quatre côtés sont " L'art jondo ", " Rythme, souffle et voix ", " le cercle, ou l'expérience musicale ", " les musiques transculturelles ". Pour chacune des quatre parties, nous partons des textes les plus récents pour aller vers les plus anciens - sorte de généalogie à rebours qui met au jour les sédimentations de son travail et de sa pensée. Petites géométries de l'expérience musicale se place tout entier sous le signe de " l'adresse ", mot qui scande les pages qui suivent. " Analyse cardinale de l'action culturelle liée à l'expérience musicale dans nos sociétés contemporaines " selon l'ethnomusicologue Denis Laborde, il est destiné aux étudiants, chercheurs, programmateurs artistiques, tout comme aux publics de concerts ou aux lecteurs intéressés par la musique. Tout autant, il s'adresse aux musiciennes et musiciens qui ont cheminé avec Frédéric Deval et fait oeuvre dans les espace-temps qu'il savait créer ; celles et ceux qui, jeunes ou moins jeunes, ne se satisfont pas des catégories imposées et recherchent des manières d'être ensemble en musique. Petites géométries de l'expérience musicale est édité et présenté par Ghislaine Glasson Deschaumes (Université Paris Nanterre), préfacé par Denis Laborde (CNRS/EHESS) et postfacé par Francis Maréchal (Fondation Royaumont).

10/2023

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Religion

Bordeaux

Le diocèse de Bordeaux coïncide avec le département de la Gironde depuis 1801. Il rassemble l'ancien diocèse (à l'exception d'une bande méridionale, qui s'allongeait entre la côte et les étangs de Cazaux et de Biscarosse), la plus grande partie du diocèse de Bazas (sauf l'est et le sud-est attribués à Agen) et la petite région de Sainte-Foy-la-Grande (auparavant à Agen). La réunion des sièges de Bordeaux et de Bazas a effacé la division qui, depuis les temps de l'Empire romain chrétien, rattachait l'un à la province d'Aquitaine seconde, dont il était la métropole, et l'autre à la Novempopulanie, dont Eauze puis Auch fut la métropole. Le tout petit diocèse des Boiens (ou Boiates) dont le centre était situé au sud-est du bassin d'Arcachon avait disparu dès le début du Ve siècle. Le territoire girondin couvre 1 072 560 hectares ; il est le plus vaste département français. Sa population dépasse un million d'habitants, en sorte que la densité est d'environ 100 habitants au kilomètre carré, un peu supérieure à la moyenne générale de la France : mais la répartition en est fort inégale. Le massif forestier landais ne retient les hommes que le long des axes de pénétration et autour du bassin d'Arcachon. Les communes très étendues qui se le partagent rappellent que l'implantation humaine fut dispersée et difficile. Les campagnes de l'Entre-Deux-Mers et de la zone d'outre-Dordogne, qui se dépeuplent malgré la vitalité des centres viticoles, font penser que durant le premier millénaire chrétien, elles n'avaient connu qu'une exploitation limitée. Ce sont les deux grandes vallées de la Dordogne et de la Garonne, les couloirs de leurs affluents, les bordures blayaise et médocaine de la Gironde, qui attirent nécessairement les hommes. Le christianisme a cheminé et s'est installé le long des routes d'eau et de terre ; il a accompagné l'extension des cultures, la multiplication des habitats; il regroupe ses forces, aujourd'hui, dans l'agglomération bordelaise organisée en communauté urbaine et dans quelques petites villes qui rayonnent sur les districts ruraux. On ne peut faire son histoire sans la relier à celle du Bordelais sous tous ses aspects. Le déséquilibre entre le diocèse de Bordeaux et celui de Bazas est sensible à tous égards : le premier, riche de la seule grande ville du Sud-Ouest de la France, a conservé le plus de documents et suscité le plus de travaux, quoique l'on puisse souhaiter que r attention des historiens se tourne davantage vers ce qui n'est pas Bordeaux ; le second, plus petit, dépourvu de centres importants, privé d'archives, reste insuffisamment connu. Je me suis chargé des deux premières parties du livre (les Temps Anciens et le Moyen Âge). Monsieur Raymond Darricau l'a conduit ensuite, depuis 1500 jusqu'à 1968, donnant à plusieurs reprises des précisions inédites et des points de vue neufs inspirés par ses propres recherches. Monsieur Jean-Bernard Marquette a réuni, sur le diocèse de Bazas, des renseignements qui ont été intégrés dans une présentation d'ensemble. Il n'a paru ni possible ni judicieux de séparer l'histoire du grand diocèse et celle de son modeste voisin ; si les personnalités, les institutions, les coutumes de Bazas ont été mises en valeur, les courants qui ont porté ou contrarié le christianisme ont été envisagés d'un seul regard, qui a même dépassé les limites des deux circonscriptions si c'était utile. J'ai revu intégralement la rédaction. Bernard Guillemain

01/1974

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Beaux arts

Magritte tout en papier. Collages, dessins, gouaches

L'oeuvre de Magritte est internationalement reconnue comme un des moments essentiels de l'art du XXe siècle. De nombreuses rétrospectives et plusieurs monographies lui ont été consacrées à travers le monde ces quinze dernières années. Mais jamais jusqu'ici on n'avait étudié une facette peu connue de son oeuvre à savoir : les gouaches, dessins, lettres et croquis. Or l'oeuvre sur papier, chez Magritte, constitue une plongée originale dans le laboratoire d'une pensée subversive. Fruit d'un travail de recherche réalisé au sein du Centre de Recherche René Magritte de l'Université libre de Bruxelles, l'ouvrage doublé d'une exposition à la fondation Maillol à Paris puis au Boijmans Museum de Rotterdam, présentera lettres, croquis, esquisses sur papier, dessins préparatoires, études à la gouache, préparations mises au carré, gouaches tirées de peintures, collages et objets peints. En même temps qu'une réelle rétrospective de l'oeuvre à travers ces mediums - premières pensées ou transcriptions de ses images désormais classiques - cet ouvrage permet de mettre en évidence plusieurs aspects méconnus de la création chez Magritte. D'abord une pensée en forme de collage. Procédé essentiel de la culture moderniste, au coeur de la démarche magritienne, le collage introduit une rupture dans le principe même de la représentation. Il en a radicalement transformé le langage. On touche ici un élément essentiel de la poétique surréaliste. Le dessin ensuite s'impose comme écriture de la pensée. Ce volet couvre l'ensemble de l'oeuvre. Des esquisses aux croquis introduits dans les lettres, Magritte a construit l'image tout en testant l'idée selon un travail qui fait de tout dessin un récit en action. Il s'agit de recomposer le processus créateur de l'artiste en montrant comment il a joué des supports et des techniques. De la lettre à l'image, le laboratoire de l'oeuvre se compose à l'instar d'une pensée en perpétuel mouvement. L'activité de copies, variante et dérivés, constitue un autre chapitre dans lequel on voit que la gouache a toujours eu pour Magritte une valeur promotionnelle. On s'en rendra compte en partant des travaux publicitaires du peintre réalisés dans les années 20. Rassemblés ici, ils introduisent les copies qui ont été réalisées en gouache à des fins commerciales. Par ce biais, Magritte brise la valeur unique de l'oeuvre sans pour autant que cette dernière perde son aura. La gouache permet de renoncer au tableau comme pratique conventionnelle. Désormais celui-ci vaut comme "idée poétique" vouée à être répétée, reprise, modulée, transformée par la gouache. Michel Draguet aborde ici ce jeu de variation auquel Magritte n'a cessé de se livrer avec liberté et ironie. Enfin, directement déduite des travaux publicitaires, la pratique de la gouache passe par une affirmation de la couleur comme lumière. Ce sens, Magritte l'a expérimenté dans une forme d'opposition à sa propre peinture à l'huile aux tonalités sombres et tragiques. La gouache a au contraire parti lié avec le soleil ; elle a aussi nourri la virulence de la période vache. La confrontation des deux séries rend compte d'horizons différents. De l'une à l'autre, deux valeurs chromatiques - postimpressionniste déduite de Renoir ou expressionniste et fauve - de la gouache influent Magritte dans sa recherche de redéfinition de l'imaginaire surréaliste. Toutes les gouaches ne sont pas que des variantes. Magritte a développé dans cette technique des oeuvres sans équivalents en peinture. La gouache apparaît ainsi comme un moyen d'expression en soi au même titre que certains dessins à la plume.

03/2006

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Archéologie

Archéologie médiévale N° 51/2022

Delphine Cense-Bacquet avec la collaboration de Murielle Meurisse-Fort, Tarek Oueslati, Didier Pousset et Sabrina Save L'habitat alto-médiéval du Chemin de Visemarais à La Calotterie (Pas-de-Calais) : approches de l'occupation d'un quartier du portus de Quentovic 7 Edward Impey Une image sur pierre d'un château en bois : un graffiti médiéval au château de Caen 55 Astrid A. Noterman, Alison Klevnäs, Edeltraud Aspöck, avec la collaboration de Martine van Haperen et Stephanie Zintl La perturbation des sépultures mérovingiennes est-elle " élémentaire " en archéologie ? Nouveaux regards sur les réouvertures de tombes au haut Moyen Age en Europe 69 Mélinda Bizri, Quentin Borderie, Gaëtan Jouanin, Yannick Mazeau, Coline Lejault, Guillaume Saint-Didier, Sabrina Save, Alys Vaughan-Williams, avec la collaboration de Magali Labille, Amélie Laurent-Dehecq, Jean-Michel Morin, Dany Souchet Vivre aux ixe-xie siècles sur le promontoire de Gien (Loiret) : architecture, activités et environnement d'un habitat privilégié 93 Chronique des fouilles médiévales en France en 2020 Répartition régionale des chantiers de fouilles médiévales 167 I - Constructions et habitats civils - environnements rural et urbain 171 II - Constructions et habitats ecclésiastiques 215 III - Constructions et habitats fortifiés 241 IV - Sépultures et nécropoles 279 V - Installations artisanales 289 VI - Archéologie subaquatique, épaves et installations portuaires 299 VII - Diverses chroniques 307 Bulletin critique Patrice Beck et Benjamin Saint-Jean Vitus (dir.), Le couvent des Cordeliers du Mont Beuvray. Histoire et archéologie (Panayota Volti) 311 Aurélia Bully, Sébastien Bully et Alain Dubreucq (dir.), Colomban et son influence. Moines et monastères du haut Moyen Age en Europe (Pascale Chevalier) 313 Emmanuelle Boube, Alexis Corrochano et Jérôme Hernandez (dir.), Du royaume Goth au Midi Mérovingien, Actes des 34es Journées d'archéologie mérovingienne (Toulouse, novembre 2013) (Claude Raynaud) 314 Marie-Cécile Truc (dir.), Saint-Dizier " La Tuilerie " (Haute-Marne). Trois sépultures d'élite du vie siècle (Florence Carré) 316 Anne Baud et Christian Sapin (dir.), Cluny. Les origines du monastère et de ses églises (Pierre Martin) 319 Pierre Gillon et Christian Sapin (dir.), Cryptes médiévales et culte des saints en Ile-de-France et en Picardie (Christian Gensbeitel) 321 Marie-Christine Bailly-Maître (dir.), L'entreprise minière de Brandes, xie-xive siècles (Danielle Arribet-Deroin) 323 Michael Lewis et Ian Richardson, Inscribed Vervels. A Corpus and Discussion of Late Medieval and Renaissance. Hawking Rings found in Britain (Baudouin Van den Abeele) 324 Marion Foucher, Annie Dumont, Lukas Werther et Doris Wollenberg (dir.), Inland Harbours in Central Europe : Nodes between Northern Europe and the Mediterranean Sea (Camille Gorin) 328 Claudine Munier et Inès Pactat (dir.), Le verre du viiie au xvie siècle en Europe occidentale (Elisabetta Neri) 332 Giovanna Bianchi et Richard Hodges (dir.), The nEU-Med project : Vetricella, an Early Medieval Royal Property on Tuscany's Mediterranean (Luc Bourgeois) 333 Marianne Senn et Jürg Tauber, Eisenverhüttung im Dürsteltal. Ein Hochofen des 13. Jahrhunderts in Langenbruck (Alexandre Dissier) 337 Marie-Hélène Corbiau, Baudouin Van Den Abeele, Jean-Marie Yante et Anne-Marie Bultot-Verleysen, La route au Moyen Age. Réalité et représentations (Sandrine Robert) 338 Etienne Hamon, Mathieu Béghin et Raphaële Skupien (dir.), Formes de la maison. Entre Touraine et Flandre, du Moyen Age aux Temps modernes (Florence Journot) 340 Yves Henigfeld, Philippe Husi et Fabienne Ravoire (dir.), L'objet au Moyen Age et à l'époque moderne. Fabriquer, échanger, consommer et recycler (Julie Renou) 342 Alice Vanetti, Archéologie du bâti, Histoire et épistémologie des origines à nos jours (France, Italie, Suisse) (Bastien Lefebvre) 345 Morimond 1117-2017. Approches pluridisciplinaires d'un réseau monastique, Benoît Rouzeau et Hubert Flammarion (dir.) (Denis Cailleaux) 347 Livres et périodiques reçus 349

03/2022

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Environnement

La Forêt est l'avenir de l'homme. Une écopsychologie forestière pour repenser la société et notre lien avec le vivant

Une approche innovante et interdisciplinaire de la forêt, qui mêle écopsychologie, contemplation immersive et questions sociétales, économiques et politiques brûlantes. Au-delà de la gestion forestière, l'auteur repense notre lien à la nature, à nous-mêmes, et offre des perspectives pour un futur commun plus juste. Un référentiel pour le citoyen et la société civile. Voici plus de trente ans que le photographe et écrivain-conférencier Bernard Boisson arpente et étudie les forêts, et qu'il appelle à les sauver en changeant de modèle. Notre relation à la forêt est un cas d'école pour repenser le futur de notre société, en lien avec la nature. Car de la maturation sensible des rapports humains/nature dépendra notre avenir sur cette planète. En effet, le mal-être d'un grand nombre ne relève plus seulement d'un itinéraire de vie personnel, mais d'un dérèglement global du rapport société/nature, individu/collectif. L'opinion publique ne comprend plus la contradiction schizophrénique entre, d'un côté, une presse ayant porté au pinacle la sylvothérapie, l'écologie forestière et l'intelligence des arbres, et de l'autre une intensification des coupes rases, un machinisme sylvicole effrayant, une gestion utilitariste, voire financiarisée, des forêts, etc. Cet ouvrage analyse nos contradictions et formule des propositions antidotes. Choisissant une approche innovante, cet ouvrage se veut un référentiel sur toutes ces questions à l'intention des individus, des acteurs locaux et nationaux. Il peut permettre de faire avancer la question de la fonction sociale de la forêt et la rencontre des pouvoirs publics et de la société civile sur les enjeux forestiers. Car l'ignorance de notre société se heurte à l'ignorance des élus avec, au mieux entre les deux, des professionnels en porte-à-faux, embarrassés autant que résignés par rapport aux intérêts aveugles qui les recouvrent. Au-delà des experts, nous manquons de " penseurs " capables de synthétiser et fédérer par leurs propositions tous les enjeux (sociaux, économiques, politiques, écologiques...) qui entourent la question forestière. Bernard Boisson explore ainsi de manière pédagogique l'écopsychologie et toutes les approches émergentes comme les sylvothérapies, les écothérapies, la permaforêt, la forêt nourricière, l'agroforesterie, les expériences de déconditionnement psychologique dans des forêts quasi-primitives, le rapport modifié au Temps... L'écopsychologie y est pensée comme un champ interdisciplinaire de conscience, modèle qu'il faudrait développer dans les sciences humaines et dans notre approche des questions sociétales. Par exemple, l'auteur montre comment une approche de type écopsychologie peut être assimilée par le monde professionnel. Partir de l'immersion sensible dans les forêts primitives pour repenser la gestion forestière constitue une expérience initiatique et une référence inspiratrice pour surmonter notre coupure avec la nature, et envisager différemment le devenir de notre société, de notre économie, de notre modèle politique. Cet ouvrage interpelle nos consciences et nos intelligences, à une fin d'époque de plus en plus critique et cruciale, à bout de souffle.

10/2021

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Syndicats

Droit de la représentation du personnel. Edition 2023-2024

Le droit de la représentation du personnel occupe aujourd'hui une place essentielle dans les relations collectives de travail. Cette place est liée à la fois à l'histoire sociale de la France, au renforcement de la démocratie sociale, avec un rôle sans cesse plus important conféré aux représentants du personnel, à une attention croissante portée aux questions de santé et de sécurité dans l'entreprise ainsi qu'à de nouvelles conceptions de la communauté de travail. En bouleversant l'organisation de la représentation du personnel, les ordonnances du 22 septembre 2017 ont pris en considération ces nouveaux rôles et affiché comme objectif de favoriser le dialogue social dans l'entreprise avec un comité social et économique unique, polyvalent et mieux formé ; ce même si la disparition du CHSCT engendre des interrogations sur l'organisation future des politiques de prévention en entreprise. Cet ouvrage, né de la refonte complète du Guide des élections professionnelles et du Guide du CHSCT, vise à rendre compte de ces différentes problématiques. Mais, avant tout, il a pour vocation de décrypter et d'analyser de manière très concrète le nouveau droit de la représentation du personnel en s'appuyant sur les textes anciens et nouveaux, sur la jurisprudence et sur la pratique. C'est ainsi qu'il explique les conditions de mise en place - y compris pendant la période transitoire prévue par les ordonnances - d'organisation et de fonctionnement du conseil économique et social ; il explicite les conditions de la représentativité syndicale et de la désignation des représentants syndicaux, il décrit également le statut protecteur des représentants du personnel et traite de la gestion des contentieux. Il est notamment à jour des lois du 29 mars 2018, 30 juillet 2018 et 5 septembre 2018. L'ouvrage s'adresse aux avocats, magistrats judiciaires et administratifs, juristes d'entreprise, DRH, organisations syndicales, représentants élus et syndiqués, inspecteurs du travail ainsi qu'aux étudiants. Grégoire Loiseau est professeur à l'Ecole de droit de la Sorbonne (Université Paris 1) où il dirige le Master 2 de droit social. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages en droit des obligations et en droit des personnes et de nombreux articles sur le droit du travail. Pascal Lokiec est professeur à l'Ecole de droit de la Sorbonne (Université Paris 1). Il est l'auteur de plusieurs ouvrages et de nombreux articles sur le droit du travail. Laurence Pécaut-Rivolier, docteur en droit, est conseiller à la Cour de cassation. Elle a été pendant dix ans présidente de l'association nationale des juges d'instance. Elle est l'auteur ou le coauteur de nombreux articles sur le droit de la représentation du personnel. Elle est membre du conseil d'administration de l'INTEFP. Pierre-Yves Verkindt est professeur à l'Ecole de droit de la Sorbonne (Université Paris 1) où il codirige le Master 2 Juriste de droit social. Il est l'auteur de nombreuses publications notamment en matière de protection de la santé des travailleurs.

03/2023

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Histoire de France

Emile Masqueray et la crise allemande de la pensée française dans l’Algérie coloniale. Suivi de Emile Masqueray - Formation des cités chez les populations sédentaires de l’Algérie (Kabyles du Djurdjura, Chaouïas de l’Aurès, Beni Mezab)

On dispose de grands livres sur l’histoire de la IIIe République en France et de quelques bonnes études de l’histoire de l’Algérie coloniale à la même époque. D’un côté, l’Algérie coloniale est envisagée comme une sorte d’annexe d’une histoire nationale qui ne la concerne pas vraiment. De l’autre, la France apparaît tel un arrière- plan lointain. Comme si les historiens n’avaient jamais réellement pris la mesure que, durant ces années, l’Algérie c’était la France ! En proposant de reconsidérer les trois premières décennies de l’histoire de la IIIe République vue de l’Algérie, Alain Mahé vient combler un vide, puisqu’aucune recherche n’a examiné les modalités particulières selon lesquelles la République coloniale affronta La crise allemande de la pensée française (1870-1914), analysée par le maître ouvrage de Claude Digeon. Or, la crise ouverte par la défaite de Sedan — crise indissociablement morale, intellectuelle et politique —, s’est déclinée en Algérie de telle façon que la République s’est mise en contradiction avec elle-même, comme elle ne l’a probablement jamais été aussi clairement ailleurs. Alain Mahé prolonge ici l’enquête de Claude Digeon en s’attachant à l’oeuvre d’Emile Masqueray (1843-1894). Anthropologue, chroniqueur politique et écrivain, l’intérêt des analyses de Masqueray réside dans leur manière d’affronter systématiquement ces contradictions. Directement impliqué dans la politique coloniale et personnellement lié à l’équipe de Jules Ferry, Masqueray a été l’initiateur et le maître d’œuvre de la politique scolaire en Kabylie. Ce qui l’a conduit à entrer en conflit tant avec le gouvernement colonial qu’avec le rectorat d’Alger, à tel point que ses amis politiques — qui avaient besoin des voix des élus républicains « opportunistes » d’Algérie — lui retirèrent précocement leur soutien. À l’épreuve de ses échecs, seul son projet intellectuel — un comparatisme méthodique entre les cités de l’Antiquité et les cités berbères qu’il promouvait en tant que directeur de l’Ecole d’Alger — lui a permis de rester cohérent avec lui-même. Comme si l’opiniâtreté de Masqueray à tenir la position intenable de républicain colonialiste expliquait l’audace de ses propositions scientifiques. Or nous sommes toujours redevables de ce projet d’anthropologisation de l’Antiquité que Fustel de Coulanges impulsa le premier avec La cité antique (1864). Alain Mahé a réuni tous les éléments d’un dossier qui permet de se représenter ce qu’a été la crise allemande de la pensée française dans l’Algérie coloniale : la réédition de la thèse de Masqueray (1886) ; une sélection de ses chroniques politiques dans le Journal des débats ; des bio-bibliographies. Un cahier d’une trentaine de magnifiques photographies de la Kabylie, prises par Jean Geiser — le célèbre photographe d’Alger — qui accompagna Masqueray dans ses enquêtes en 1882-1883, enrichit ce dossier. 

07/2020

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Régionalisme

La Savoie dans la Révolution. Avec les Conventionnels Jean-Baptiste Carelli de Bassy, Ci-devant Comte de Cevins, Baron de l'Empire et Anthelme Marin

La Révolution est entrée en Savoie, portée par une armée française, dans la nuit du 21 au 22 septembre 1792, au lendemain même de Valmy, le jour de l'ouverture de la Convention nationale, veille du jour premier de l'an I de la République. Nous suivons de façon tangible, toutes les phases, en Savoie, de cette période troublée par excellence, comme de celle qui l'a précédée et de celle qui l'a suivie, en compagnie de deux personnages représentatifs dont les actions ont été souvent mêlées. Nous nous transportons avec eux, accompagnés des huit autres députés du Mont-Blanc - le quatrevingt-quatrième département français qui vient de naître - dans ce grand théâtre que fut alors Paris, avec la Convention nationale et le club des jacobins. François Jean-Baptiste Carelli de Bassy, ci-devant comte de Cevins, futur baron de l'Empire, a joué un rôle important en Savoie dès l'entrée des Français dans le duché, et assez effacé à Paris. Nous avons affaire à un personnage ambigu, le type même de l'ambitieux, engagé dans un système, qui a servi, avec des sincérités successives, la monarchie sarde, la Révolution et l'Empire. Sa démarche est celle d'hommes, formant un groupe assez important, placés dans une époque de tempêtes, projetés au sein d'événements dramatiques, qui les dépassent. Anti-héros, dirait-on aujourd'hui, sa biographie, par toutes les situations contradictoires qu'elle révèle, est caractéristique du comportement évolutif, ou à retournements brusques, suivant les circonstances, soit parce que cela répondait à leurs aspirations, ou convictions, soit pour en profiter, soit pour survivre, d'un grand nombre de gens de cette époque, à tous les échelons de la responsabilité. Le présent ouvrage est une contribution à la connaissance des événements, comme de celle des mentalités de ce temps. Ce personnage est ici replacé au sein d'une famille noble aux multiples alliances favorables à une grande élévation sociale, au contact de ses collègues du Sénat de Savoie, de ses frères de loge, de ses amis, de ses relations (dont Joseph de Maistre son créancier), de ses antagonistes, et de ses ennemis qui voulaient le perdre. Anthelme Marin, collègue de Carelli, son compère à la société des Amis de la Liberté et de l'Egalité, en campagne pour le rattachement de la Savoie à la France, tous deux élus par la ville de Chambéry pour siéger à la Convention, partageaient le même appartement à Paris. Ils furent l'objet des mêmes menaces de déchéance en raison de leur modérantisme. La fin de la Convention les sépara. Nous sommes en présence d'un parfait honnête homme animé par le bien public, auteur de propositions des plus sensées et souvent généreuses, capable d'actions courageuses. Ce parallèle permet de présenter, de façon équitable, cette époque de lumière et d'ombre, dans une proportion de ces dernières que chacun appréciera suivant ses goûts et ses orientations sociales ou politiques.

01/1989

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Histoire des idées politiques

La cuisine sous clé. Recettes de cuisine d'un prisonnier politique basque et... autres considérations

L'auteur nous propose une excursion dans l'histoire du mouvement national basque en empruntant un moyen de transport inhabituel : l'art culinaire qu'il expérimente en prison en même temps que l'art de la débrouille. Les expériences culinaires qu'il nous propose ont été conçues et mises en pratique par l'auteur alors qu'il était incarcéré au centre de détention du Muret (Haute-Garonne) de 1991 à 1996. Si la plume, les études... et la grève de la faim ont permis aux prisonniers politiques basques de défendre leurs droits et de conserver l'espoir et la dignité, la gastronomie pratiquée avec les moyens du bord, le système D, est également une forme puissante de résistance. Ce livre est aussi l'occasion pour l'auteur de revisiter son engagement dans l'ETA ("? Pays basque et liberté? "), organisation née à l'époque des ténèbres franquistes, alors que la culture et la langue basques ainsi que toutes les libertés démocratiques étaient férocement réprimées. ETA est le fruit de la génération des enfants des Basques qui ont perdu la guerre contre le franquisme et la bataille du démantèlement du régime à la fin de la dictature. La préface de Gerry Adams, leader du Sinn Féin irlandais, aujourd'hui première force politique en Irlande, au Nord comme au Sud, situe la lutte de libération nationale basque dans un contexte international. L'entretien réalisé par Eva Forest avec l'auteur, alors incarcéré à Madrid, est l'occasion pour ce dernier d'expliquer en quoi la cuisine était un moment de résistance, mais aussi de parler plus généralement de l'univers carcéral. L'auteur nous rappelle que le mouvement abertzale a constamment cherché à mettre un terme à l'affrontement violent et mis en avant la résolution du conflit par la voie de la négociation. Ce processus a été marqué par plusieurs tentatives de négociations ? : en 1989 à Alger, en 1998 à Zurich, en 2005 à Genève et en 2011 à Oslo. L'auteur a participé à trois des quatre temps de ces pourparlers. Malgré le tsunami répressif déclenché contre les mouvements basques, le retour de leur légalisation en a fait la deuxième force politique du Pays basque et la première en nombre d'élus municipaux. C'est notamment grâce à l'implication de la société civile du Pays basque Nord que le désarmement a eu lieu et que l'ETA a prononcé son autodissolution, en 2018, notamment par la voix de l'auteur. Au moment de la poussée fasciste en Espagne, le livre nous rappelle que la non-rupture complète avec les structures héritées du régime franquiste, la réintégration des 150 détenues et détenues n'est toujours pas assurée et que la langue continue à subir les attaques d'un appareil judiciaire conservateur, pour ne pas dire d'extrême droite, sans parler de la police et de la garde civile.

02/2024

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Littérature française

Ronde de nuit. Essai avec personnages

Cultivés, ironiques, éloquents, les personnages de Michel Rio mènent une ronde de six éblouissantes conversations qui sont autant de manières d'interroger le monde tel qu'il va. A l'origine de la première d'entre elles, la rencontre de hasard, sur un quai de Seine, entre un journaliste et un clochard. Pierrot Nassoulie - le journaliste - reconnaît, sous les traits dévastés du clochard, l'ancien numéro deux de la plus grosse banque d'affaires de la planète. Un an avant la crise mondiale, celui-ci avait eu le tort, lors d'une conférence, de dénoncer l'emballement du système financier : démenti de la banque, licenciement puis déchéance de son dirigeant. La conversation qui s'ensuit, exemples à l'appui, est un réquisitoire rigoureux et parfaitement documenté contre le cynisme de la petite poignée de ceux à qui profite la dérégulation générale de l'économie. Laissant l'ex-dirigeant mondial avec la promesse de lui fournir régulièrement de l'excellente vodka, Nassoulie s'en va interviewer Monica de Velde, héritière d'une considérable collection de peinture flamande dont la totalité est exposée dans son hôtel particulier. Monica est également galeriste et députée européenne. Tout fascine chez cette femme belle, intelligente et généreuse, et notamment son projet d'une Europe idéale : "un phare politico-écologique", dont les élus seraient, "sur le chemin de retour vers un pouvoir perdu, un véritable contre-pouvoir face aux puissances financières et à leurs valets institutionnels comme la troïka". Le journaliste congédié, elle poursuivra la conversation avec le romancier Jérôme Avalon, dans un cadre plus intime cette fois. Avalon y donne libre cours à la verve ravageuse - et désopilante - avec laquelle il s'attaque au paysage éditorial : prix littéraires, nouvelle critique et industrie romanesque en prennent pour leur grade. C'est sur la vie éternelle, le catéchisme et la théologie que vont rouler, dans le chapitre suivant, les spéculations échangées entre Avalon et un cardinal mathématicien, particulièrement inspiré par les joints nombreux que lui roule, avec une libéralité non dénuée de calcul, son interlocuteur. Le même cardinal, Michel Rio le met en scène alors qu'il prononce l'oraison funèbre d'un autre cardinal, américain celui-ci, "trouvé mort peu avant dans l'alcôve et les bras parfumés d'une professionnelle". Sa charge virulente contre l'American way of life semble porter, en tout cas sur sa cible principale, un sénateur républicain que l'on retrouvera, repenti, partageant avec le chef d'entreprise clochardisé "a swig of vodka". Impeccablement orchestrée, cette "course de relais avec passages de témoins de notre temps et du temps général" - telle que la définit Michel Rio - n'est pas seulement réjouissante par son intelligence crépitante, son humour froid et la somme des savoirs qu'elle synthétise. Avec une apparente désinvolture, elle remet tout naturellement la littérature au centre du discours intellectuel. Ronde de nuit est exemplaire de la manière d'un écrivain qui, au fil d'une oeuvre majeure, a toujours conjugué savoir et imaginaire, aventures de la pensée et péripéties du corps, rêve et logique. Son "essai avec personnages" est un formidable pari sur l'audace et la curiosité de son lecteur.

10/2016