Recherche

Raymonde Ferrandi

Extraits

ActuaLitté

Littérature étrangère

Anne-Bäbi Jowäger. Ses expériences de ménagère et de guérisseuse

Après les quatre romans de Jeremias Gotthelf parus à L'Age d'Homme (Uli le valet de ferme, L'argent et l'Esprit, Le miroir des paysans et Uli le fermier), ainsi que sa fascinante histoire intitulée L'araignée noire, voici l'autre chef-d'œuvre romanesque du " Tolstoï suisse " : le portrait de la guérisseuse Anne-Bäbi Jowäger, et, au travers d'elle, de tout un monde campagnard tissé de superstitions, de croyances, de rites, s'accommodant du mal mais tendant toujours vers le bien ; bref, de cette humanité brute que l'ère moderne a fait disparaître. Outre sa valeur romanesque incontestable, Anne-Bäbi Jowäger constitue bien davantage qu'une mine d'informations sur les mœurs paysannes : il s'agit en définitive d'une ample symphonie tellurique, aux mouvements si puissants que nul n'y peut rester indifférent. Paraissant dans une traduction intégrale de Raymond Lauener, ce joyau de la littérature universelle vient marquer, en 2004, les cent cinquante ans de la mort de Gotthelf. Comme l'a écrit Walter Muschg, " Anne-Bäbi n'est pas méchante, mais son despotisme bestial pèse comme un cauchemar sur les siens. Il lui manque toutes les qualités d'un être humain noble : la raison, l'amour, la sérénité de l'âme ; elle n'est pour ainsi dire que la matière première nécessaire à un être humain. D'une authentique primitivité, elle est pieuse aussi, possédée de la foi en l'efficacité de forces surnaturelles et insaisissables. Anne-Bäbi repose d'une manière si inébranlable dans cet aveuglement froid, qu'il n'y a pas moyen de l'en libérer. Quand elle commence à reconnaître les fautes que sa déraison lui a fait commettre, elle n'est pas poussée, en bonne chrétienne, à la pénitence ni à la moralisation. " Le personnage d'Anne-Bäbi n'a aucun équivalent dans la littérature européenne ; la naïveté propre à sa condition, ses connaissances exactes du peuple ou encore la justesse de son jugement sur le caractère humain sont admirables. En somme, la nature primitive que l'on décèle chez cette paysanne n'est autre qu'une dignité humaine érigée par Gotthelf en une valeur universelle.

09/2004

ActuaLitté

Critique littéraire

C'était Marguerite Duras. Tome 2, 1946-1996

Marguerite Duras a été une militante. Au PCF avec son mari Robert Antelme, l'auteur de L'Espèce humaine et son nouveau compagnon, Dionys Mascolo, le père de son fils Jean, jusqu'à leur exclusion en 1950. Rue Saint Benoît, quand ils accueillent notamment Edgar Morin, Claude Roy, Elio Vittorini, Raymond Queneau, Georges Bataille et Maurice Blanchot. La romancière, farouche opposante au général de Gaulle, s'insurge contre la guerre en Algérie (Manifeste des 121 et soutien au FLN), la guerre au Vietnam et l'ossification staliniste du PCF. Son obsession : défendre les faibles, les minorités. Une arme : le journalisme, avec des papiers dans France-Observateur et plus tard dans Libération, notamment lors de la célèbre affaire Villemin. Une constante : sa fidélité à la Gauche, qui la conduira à descendre dans la rue avec les étudiants en 1968 et à fêter l'accession de son ami François Mitterrand à la présidence de la République en 1981. En quête de reconnaissance, pendant cinquante ans, Duras s'est acharnée à forger un style, à bâtir une oeuvre : Un barrage contre le Pacifique, dont les droits cinématographiques lui permettent de s'acheter une maison à Neauphle-le-Château, Hiroshima mon amour, Les petits chevaux de Tarquinia, Moderato Cantabile, Le Ravissement de Lol V Stein, le Vice-consul et tant d'autres titres. Les succès au théâtre et au cinéma, les voyages et la reconnaissance à l'étranger l'encouragent dans son parcours ; rien ne l'arrête. Mais ce n'est qu'en 1984 qu'elle devient un auteur populaire avec L'Amant, prix Goncourt, dont plus de deux millions d'exemplaires vendus de son vivant et une cinquantaine de traductions dans trente-sept langues différentes vont faire connaître son nom dans le monde entier. La route a été longue, semée d'embûches, de passions amoureuses et de ruptures, de solitude et de lutte avec l'alcool. Grâce à une documentation remarquable enrichie d'entretiens inédits, Jean Vallier nous retrace la vie tumultueuse d'un de nos très grands écrivains qui fut aussi un auteur dramatique fêté et une réalisatrice de cinéma d'avant-garde particulièrement audacieuse.

09/2010

ActuaLitté

Beaux arts

Venus d'ailleurs. Peintres et sculpteurs à Paris depuis 1945

“Le seul trait qui soit commun à ces artistes, c’est d’avoir un jour désiré Paris, d’y avoir fait œuvre, et de lui être resté, d’une manière ou d’une autre, profondément attaché. Ce sont des êtres de conviction et d’expérience auxquels Martine Franck rend visite. Leur apparence pourrait sembler ordinaire s’ils n’étaient pas totalement habités par le projet qui inspire leur vie. La photographe sait capter, pour chacun, ce qui fait signe : le regard, le langage des mains qui trahissent l’inquiétude ou le jeu qui est au cœur de toute œuvre (…).Certains de ces portraits affirment le vertige d’un éphémère éternel et toujours inattendu, comme ceux de Rebecca Horn ou de Yaacov Agam ; une violente détermination face à un réel qui s’impose pour Avigdor Arikha ou Raymond Mason ; la méditation de Lee Ufan sur l’acte de peindre, ou celle de Zoran Music face à la mémoire d’une humanité perdue. Martine Franck capte aussi bien Antonio Seguí, confondu dans l’alignement anthropomorphe de ses urnes funéraires précolombiennes, que la farce proliférante des créatures fictives qui semblent cerner Erró. Elle saisit l’acuité du regard de Vladimir Velickovic ou le défi de Dado face à la mort. Dans l’une de ces images, Fermín Aguayo, jeune encore, est atteint par la maladie et l’on comprend que sa fin est proche. En acceptant de se livrer au portraitiste, le modèle propose ou accepte la pose qui pourra le caractériser. Au-delà de cette première approche, Martine Franck sait surprendre chez Léonor Fini, Valerio Adami, Gao Xingjian, Christian Jaccard, Judit Reigl ou Barthélémy Toguo des attitudes simples, éternelles, qui composent autant de figures emblématiques de l’inquiétude du créateur. On y découvre rarement la nostalgie du pays perdu et l’évocation directe des aléas de l’existence comme chez Oscar Rabine. C’est sans doute l’intelligence d’un parcours accompli qui domine cette galerie de visages habités, mais aussi la modestie devant les surprises du destin, la lumière d’un entendement d’enfance ou d’une nostalgie surmontée, une ultime vivacité, le pétillement d’un regard qui affirme un possible avenir.”Germain Viatte

09/2011

ActuaLitté

Histoire de France

Abel Danos, dit "le Mammouth". Entre Résistance et Gestapo

Le 14 mars 1952, le truand Abel Danos, dit " le Mammouth ", tombait sous les balles d'un peloton d'exécution dans les fossés du Fort de Montrouge en criant " Vive la France ! ". Un cri inattendu, puisque Danos avait été condamné à mort pour trahison. Avec cette condamnation, la France tournait une des pages les plus noires de son histoire : celle de la " Gestapo française de la rue Lauriston ", dont le chef, Henri Lafont, avait lui-même été fusillé en compagnie de l'ex-policier Bonny quelques années plus tôt. Le condamné avait contre lui un dossier des plus épais : outre ses trop nombreuses condamnations, ses évasions et sa participation au sanglant " premier hold-up de l'Occupation ", il avait accumulé un lourd passif au sein de la " Carlingue " : opérations contre le maquis, pillage, meurtres. Les juges l'avaient condamné sans état d'âme en accordant toutefois " des circonstances atténuantes ". Derrière le " tortionnaire ", le " tueur à gages de la Gestapo " que la police, relayée par la presse, s'était acharnée à dépeindre, existait-il quelques éléments qui auraient pu faire pencher l'autre plateau de la balance ? Certains témoignages, en particulier celui de son ancienne maîtresse Hélène Maltat, affirmaient en effet que Danos s'était engagé, dès 1941, aux côtés du commissaire Blémant du contre-espionnage français, et qu'il avait appartenu au réseau Marco-Polo en 1944. L'affaire Danos n'était-elle pas aussi simple ? Après quatre ans de minutieuses recherches, Eric Guillon rouvre le dossier. A travers l'histoire de Mammouth défile une galerie de personnages parmi les plus grands du banditisme français : Pierre Loutrel, dit " Pierrot le Fou ", le " Grand " Jo Attia et Georges Boucheseiche, qui forment avec Danos l'ossature du redoutable " gang des tractions avant " ; le " Chauve " Jean Sartore, gestapiste décoré pour faits de Résistance, Raymond Naudy, l'ancien maquisard et tueur de gendarmes, Roger Lentz, l'associé de toutes ses cavales, mais aussi " Mimile " Buisson, l'ami et le complice de la rue de la Victoire, qui le livra au commissaire Chenevier... Ou encore Auguste Ricord, Joseph Rocca Serra, André Jolivot, Jean Rossi, Charles Cazauba, Alex Villaplana et des dizaines d'autres figures d'un Milieu disparu.

09/2006

ActuaLitté

Critique littéraire

Correspondance 1926-1962

"Avant même d'être surréaliste", Michel Leiris disait avoir été "fasciné par l'espèce de linguistique amusante - comme il y a une "physique amusante"- que le futur et imprévisible académicien Jean Paulhan, alors auteur des plus discrets, esquissait dans son bref mais substantiel ouvrage, très mine de rien, Jacob Cow le pirate ou Si les mots sont des signes ". Autant dire que Leiris et Paulhan n'étaient pas sans "lieux communs": l'un et l'autre, comme écrivains, s'attachèrent tout particulièrement à la question du langage ; l'un et l'autre furent critiques littéraires, critiques d'art et, à des degrés divers, linguistes et ethnologues ; l'un et l'autre s'intéressèrent à l'oeuvre de Raymond Roussel, Antonin Artaud, Laure, Jean-Paul Sartre... Si l'on découvre, dans cette correspondance quelques autres sujets de complicité, apparemment plus futiles - les boules, la nage, la tauromachie, les voyages, la peinture contemporaine -, il est ici essentiellement question de l'oeuvre de Leiris, de ses relations réservées de jeune auteur, puis d'écrivain confirmé, avec l'attentif éditeur et directeur de revues qu'était Paulhan. Ainsi, à l'occasion de la publication de Miroir de la tauromachie, le dialogue entre les deux hommes trouve-t-il son point d'équilibre en même temps que d'affrontement : "Je trouve très forte et très juste, reconnaît Jean Paulhan le 25 août 1939, votre tentative d'explication par la bande de la beauté littéraire. Ne pensez- vous pas, s'il est si rare de nos jours d'attaquer franchement le problème littéraire (je veux dire : d'expression), que la cause en pourrait bien être - malgré tant d'apparences contraires -- qu'il est aussi le plus dangereux ? " A cette réflexion de l'auteur des Fleurs de Tarbes, Michel Leiris fait un sort : "Le problème littéraire représente-t-il un vrai danger, c'est ce que je me demande... L'une des grosses questions qui m'embarrassent depuis longtemps est la suivante : où trouver, dans l'écriture, quelque chose qui soit l'équivalent de ce que sont les cornes pour le travail du torero ? est-on bien réellement fondé admettre comme un équivalent de ces cornes tout ce qui est, pour celui qui s'exprime, possibilité de "déchirement"? "

01/2000

ActuaLitté

ouvrages généraux

L'exil des collabos. 1944-1989

Ministres à Vichy, chefs de police, patrons de presse, speakers de radio, acteurs de cinéma ou simples quidams, ils sont partis au mois d'août 1944 dans les wagons de l'ennemi, puis ils se sont cachés. Leur exil a duré 45 ans pour certains ! Yves Pourcher nous offre ici une galerie de naufragés de l'histoire. Ils partent de France dans les wagons de l'ennemi. Leurs routes les conduisent à Sigmaringen, Baden Baden, Vienne, sur les bords du lac de Constance et dans toute l'Allemagne. Au milieu des ruines, fidèles à leurs idées, ils sauvent leur peau. Certains y parviennent, d'autres sont rattrapés par la justice, condamnés, exécutés. Les plus chanceux continuent encore : en Espagne, en Italie, et de l'autre côté de l'Atlantique, Argentine, Brésil, Canada où ils vivent en ruminant le passé. Ils font le tour du monde des collabos. Hôtels suisses, monastères italiens, auberges espagnoles, cafés de Buenos Aires... Dans ces lieux on croise, entre autres, Raymond Abellio devenu précepteur du fils de Jean Jardin, le nageur Jacques Cartonnet, l'académicien Abel Bonnard qui écrit pour La Vanguardia, le sinistre Darquier de Pellepoix qui finit près de Málaga, l'acteur Robert Le Vigan qui, après avoir suivi Céline, rejoint l'Argentine et vivote à Tandil. Le dernier de ces exilés, Paul Touvier, n'est arrêté qu'en 1989. A côté des grands noms de collabos apparaît toute une série de personnages sur lesquels l'histoire avait, jusqu'à présent, omis de se pencher : le garde du corps de Déat, Jacques Bourin, devenu fou ou feignant de l'être, le SS Robert Blanc, qui écrit des livres sur le protestantisme, le journaliste Axel de Holstein et sa maîtresse Geneviève du Boys, confortablement logés à Madrid, l'énigmatique René Bonnefoy, alias BR Bruss, journaliste de Laval devenu un maître de la science-fiction, etc. L'exil de cette troupe, véritables " gueules cassées " de la Collaboration, finit donc par une errance où, le plus souvent, ne transparaissent que le désordre de l'histoire et la course pathétique des vaincus.

03/2023

ActuaLitté

Histoire de France

Les année 39-45 vécues et racontées par le "malgré nous" François Schaller

Depuis plus de 30 ans, Danièle Lheureux se consacre à la recherche des Combattants de l'Ombre de la région Nord-Pas-de-Calais. Pour les retrouver, elle a parcouru la France. Au cours de ses déplacements, elle a fait la connaissance de résistants d'autres régions. Comme dans la majorité des cas, beaucoup sont restés dans l'anonymat par modestie. Elle désire les faire connaître afin qu'ils prennent leu r place dans l'Histoire . de la Résistance. Cet ouvrage est dédié à François Schaller et relate son parcours durant les années d'occupation. En septembre 1939, l'université de Strasbourg s'étant repliée sur Clermont-Ferrand, François Schaller, jeune bachelier né à Muttersholtz (Bas-Rhin), s'inscrit à la Faculté de Lyon. Sur les insistances de ses parents, il est en Alsace en fin d'année scolaire 1940. A la rentrée suivante, il reprend ses études à Fribourg. Mais, très vite, les mesures prises par les autorités nazies menacent les jeunes Alsaciens. A leur embrigadement, suit le Service du Travail du Reich en mai 1941, la conscription obligatoire en août 1942, l'incorporation dans la Wehrmacht en septembre. Utilisant des astuces, François Schaller évite le départ d'octobre. Fin septembre 1943, il reçoit son ordre de mobilisation à Ulm, deux mois plus tard au Kühberg. La situation évolue, le 7 février il doit aller à Màhrisch-Weisskirchen (Tchécoslovaquie). Classé au service de garnison à l'hôpital-vétérinaire, il suit la progression sur tous les fronts, il voit passer les nombreux bombardiers alliés, les raids s'arrêteront à l'arrivée des troupes soviétiques sur la zone. Le 1er avril 1945, François Schaller est incorporé dans la 3ème Cie, puis la 1er Cie du bataillon d'assaut qui se dirige le 8 vers la Slovaquie. Le 14, les hommes sont en première ligne où ils relèvent une troupe épuisée, face à des soldats roumains sous commandement russe qui attaquent le 17 avril. A 19 h, la compagnie de Schaller est encerclée et doit se replier... mais un officier renvoie les hommes au front ! Les pertes sont lourdes... peu importe, il faut retourner au feu ! Schaller est blessé et envoyé à l'arrière. Déclaré guéri, il est renvoyé le 24 dans la 3ème Cie. Le 29, alors que le départ au front est prévu à 16 h, la rencontre avec un Alsacien fait basculer le destin de Schaller. Cantonné dans la zone, cet homme est introduit chez le chef local des partisans. Les deux hommes décident de déserter. Leur plan mis au point, ils rejoignent les Tchèques jusqu'à la fin de la guerre. Le 29 mai, ils entreprennent le voyage du retour vers la France avec les passages délicats d'une zone d'occupation à l'autre. Le 5 juin 1945 à 14 h 30, François Schaller pose le pied sur le sol de France.

03/2016

ActuaLitté

Histoire ancienne

L'Illyrie méridionale et l'Epire dans l'Antiquité. Actes du VIe colloque international de Tirana (20-23 mai 2015) 3 volumes

Ce colloque international est le sixième organisé depuis le premier en 1984 à Clermont-Ferrand à l'initiative de P. Cabanes, le dernier ayant eu lieu à Grenoble en octobre 2008. Tous les six ans, il permet de réunir l'ensemble de la communauté scientifique travaillant dans les Balkans pris dans une acception géographique large, de la période pré et protohistorique jusqu'au haut Moyen Age byzantin, ce qui permet d'embrasser sur la longue durée à la fois la façade méditerranéenne et l'Europe danubienne. C'est le seul colloque existant dans ce domaine, et il permet de faire se rencontrer des chercheurs aussi bien originaires des pays locaux que les chercheurs européens et américains travaillant dans le cadre de missions internationales. Le but du colloque est double. Il s'agit d'abord de faire connaître et partager les découvertes récentes dans le domaine de l'archéologie, de l'épigraphie et de la numismatique. En effet, depuis l'ouverture de chantiers internationaux en Albanie, et tout récemment dans la région du Kosovo, compte tenu aussi du développement considérable des recherches dans la Grèce du Nord-ouest, grâce à la méthode des surveys en particulier, le rythme des découvertes dans ces régions s'accélère, et il est important qu'elles soient confrontées et discutées le plus rapidement possible dans une perspective à la fois de pluralité historiographique et d'interdisciplinarité. Le deuxième objectif est de proposer des synthèses historiques dans un domaine précis qui change tous les six ans ; cette année le thème retenu est celui des villes, territoires, populations et dynamiques environnementales. Ce choix dépend des thèmes de recherche développés par les différentes équipes impliquées sur le terrain, notamment par les doctorants car le colloque est aussi l'occasion pour eux de faire état de leurs premiers travaux. La confrontation entre l'expérience accumulée par les anciens et le renouvellement des problématiques proposées par les jeunes chercheurs s'est avérée depuis les derniers colloques le gage d'une recherche dynamique et fructueuse. Plus d'une trentaine de posters ont été présentés par ces jeunes chercheurs, ce qui montre leur dynamisme. Le choix de la longue durée, de la préhistoire jusqu'à la période byzantine, qui a toujours été celui de ces colloques, permet d'autre part de mieux mesurer l'évolution de ces régions à travers les siècles, avec ses continuités et ses ruptures, et ce en permettant à toutes les disciplines des sciences de l'antiquité d'apporter leur contribution. Le succès de ces rencontres se mesure au nombre croissant des pays représentés et des collègues voulant présenter leurs travaux les plus récents. Pour ce 6ème colloque, 12 pays sont représentés et plus de 150 personnes se sont inscrites au colloque. Il se mesure aussi par le fait que, pour la première fois, il se déroule dans un pays des Balkans, ce qui inaugure une tradition qu'il conviendra de consolider.

02/2019

ActuaLitté

Thèmes photo

Planches contact #13. Festival de photographie de Deauville, Edition 2022

Un festival sans entraves. Vous souvenez-vous de cette photo de Henri Cartier-Bresson réalisée en mai 1968 ? Elle montre un homme d'âge mûr, élégant, en costume sombre, chapeau vissé sur la tête, observant un graffiti de la révolte étudiante : "Jouissez sans entraves". Ce pourrait être le mot d'ordre de Planches Contact. Cette photo qui confronte deux univers opposés, qui interpelle, qui s'ancre dans la ville fait écho à l'esprit du festival et aux conditions privilégiées et assez rares de production et de présentation, permises par le support sans faille de la Ville de Deauville. Un contexte essentiel pour les artistes dans le climat actuel où, contre vents et marées, le festival de Deauville demeure une sorte d'îlot protégé où l'on peut regarder autour et produire en toute liberté. La préparation de Planches Contact est un long fleuve intranquille, un bouillonnement, une boucle ininterrompue d'une édition à l'autre, depuis l'élaboration du programme, la succession des résidences, la production "en direct" avec les artistes, la conception de la scénographie et la construction des installations, jusqu'au partage avec le public. Comme chaque année, un critère important de sélection est la variété des regards et la multiplicité des langages photographiques et des sujets traités. Démarches documentaires, récits imaginaires, poétiques, en images fixes ou animées, approches décalées, tous ont leur place. Les artistes ont pour seule consigne de profiter du territoire et de cette aide à la cre?ation, c'est-à-dire de prendre le temps de l'explorer en suivant leurs centres d'intérêt ; puis de laisser leur créativité s'exprimer librement en développant leur projet selon leurs propres codes. Se libérer des entraves, c'est aussi briser les frontières. Briser les frontières entre les cultures avec une programmation internationale allant de l'Italien Stefano De Luigi au Sénégalais Omar Victor Diop en passant par la Franco-Marocaine Carolle Benitah. Briser les frontières entre les générations avec des figures incontournables comme Bettina Rheims ou Raymond Depardon, et des photographes émergents sélectionnés dans le cadre du Tremplin Jeunes Talents. Briser les frontières entre les disciplines. A côté de la photographie, la vidéo, mais aussi l'architecture, le dessin, la musique et l'édition ont leur place au festival. La présence de l'actrice Jessica Lange, invitée d'honneur, crée également une passerelle avec le cinéma américain, cher à Deauville. Briser les frontières entre le visible et l'invisible, puisque, depuis son invention, la photographie a permis de tout montrer - les pays lointains, les terres inconnues, les tribus les plus reculées. Alors, pourquoi ne pas essayer de montrer l'invisible ou de changer de point de vue comme le propose Francesco Jodice avec son film 44 things seen by an alien anthropologist in Normandy ou encore de bouleverser le rapport à l'espace comme le fait Georges Rousse ? Briser aussi les codes avec les images inattendues de Raymond Depardon du littoral français en couleurs, d'une invitée d'honneur, Jessica Lange, plus connue comme actrice que comme photographe, les photos amateurs de la collection The Anonymous Project et avec les scénographies innovantes conçues avec Jean-Charles Remicourt-Marie. A la plage, sur la verrière de la piscine olympique, dans toute la ville, aux Franciscaines ou au Point de Vue, cette exhortation à jouir sans entraves s'adresse aussi aux visiteurs. Dans un monde bombardé d'images, prenons le temps de vraiment voir en abandonnant préjugés et habitudes. Restons ouverts à toutes les surprises et au surgissement de l'insolite. Regardons la réalité autrement, grâce aux artistes. Engageons-nous à leurs côtés avec la fondation photo4food pour un impact social concret. Laissons-nous happer par des photographies et des films qui racontent des histoires, où la Normandie est protagoniste ou décor, qui renversent une "vision formatée", ouvrent une fenêtre sur d'autres mondes et proposent un arrêt sur image sur nos sociétés. Planches Contact fête ses treize ans. Le festival investit désormais toute la ville. Le musée des Franciscaines, qui accueille depuis son ouverture grand nombre des expositions, devient, pendant les journées inaugurales, la Maison du festival avec de réelles occasions d'échanges et de rencontres avec les artistes exposés, grâce aussi à Planète Initial, qui cette année sera aux Franciscaines. Le réseau des amis du festival s'élargit. De nouveaux partenaires rejoignent le cercle de ceux de la première heure. Planches Contact grandit, forte de son passé, avec la turbulence et la curiosité de son jeune âge, et l'attraction de cet horizon immense, qui s'ouvre au-delà de la plage, comme une exhortation à garder les yeux et le coeur ouverts. Un grand merci aux photographes et aux artistes qui ont relevé le défi d'une résidence - avec ses risques et périls - et à ceux qui ont accepté de venir partager à Deauville leurs mondes et leurs expériences. A tous, merci de nous faire prendre le large. Laura Serani.

12/2022

ActuaLitté

Histoire internationale

Femmes en guerre. De l'époque médiévale à nos jours

Si la guerre est pensée comme un monde d'hommes, les femmes y ont aussi toute leur place et y jouent un rôle actif. A la croisée de l'histoire du fait guerrier et de l'histoire du genre, Femmes en guerre explore ainsi les multiples facettes de la présence des femmes au sein des armées, de l'époque médiévale à nos jours. Il souligne tout d'abord la variété de leurs expériences, comme combattantes, cheffes de guerre ou dans des rôles de soin plus traditionnellement associés à la féminité. C'est également une réflexion sur le genre que propose cet ouvrage, tant sur la construction des féminités en milieu guerrier que sur ce que la présence des femmes en milieu militaire dit de la virilité guerrière. Enfin, alors que les récits de guerre sont souvent accaparés par les hommes et que les femmes sont parfois invisibilisées par les sources, ce livre s'attache à redonner toute leur place à ces voix de femmes en guerre.

10/2022

ActuaLitté

Littérature étrangère

Uli le fermier

Jérémias Gotthelf est né à Morat dans le canton de Fribourg en 1797 sous le nom d'Albert Bitzius. Gotthelf est un pseudonyme d'écrivain tiré de son premier roman, Le Miroir du paysan ou la vie de Jérémias Gotthelf. Après des études de théologie à Berne et à Gôttingen et quelques éclats de verbe et d'écriture qui freineront sa carrière, il obtient en 1832 une petite paroisse dans une vallée retirée de l'Emmental, à Lützelflüh, qu'il ne quittera plus jusqu'à sa mort en 1854. Dans l'une de ses belles critiques, le jeune Gottfried Keller reprochait à Gotthelf de soutenir l'idée qu'un bon chrétien devait être un riche paysan bernois, bien qu'il n'en fût pas question dans la Bible. Cette affirmation touche un point décisif dans la description que Gotthelf nous fait de l'univers paysan. L'idéalisation qu'il lui a accordée depuis la publication de son roman Uli consiste à vrai dire dans le fait d'avoir décrit la vie parfaite dans le cadre conservateur de la paysannerie emmentaloise. En sa qualité de paysan riche et pieux, Uli finit par devenir un homme heureux. Mais le bonheur qu'il finit par atteindre ne va pas de soi ; c'est au contraire un idéal poétique. Il a bien fallu que la question des rapports entre la vie paysanne et la vie chrétienne, qui avait profondément préoccupé le pasteur de village que fut Gotthelf, devînt un thème central de son œuvre d'écrivain. C'est bien ce qui se produisit avec le roman L'argent et l'Esprit qui est la confession religieuse la plus pure que Gotthelf ait écrite. Un livre qui traite de la sanctification de la vie et de la descente du Saint Esprit, donc une œuvre de la Pentecôte - car il faut entendre l'esprit ici comme l'Esprit saint de la Bible. Gotthelf est considéré aujourd'hui comme un des écrivains majeurs de la littérature européenne du XIXe siècle. Lützelflüh est devenu, par le pouvoir de ses livres, un lieu mythique, le miroir des paysans, le village d'Uli le valet de ferme qui deviendra maître de sa ferme. L'Age d'Homme publie l'œuvre romanesque de Gotthelf dans la nouvelle traduction de Raymond Lauener. Après Uli le valet de ferme et L'argent et l'Esprit, c'est Uli le fermier, Le miroir du paysan et Anne Bäbi Jowäger.

09/2003

ActuaLitté

Romans historiques

Cycle d'Ogier d'Argouges N° 4 : La fête écarlate

Dimanche 16 avril 1346. En ce jour de Pâques, la population de Chauvigny et des environs se presse autour du champ clos où des joutes rassembleront une partie de la haute chevalerie française. Ogier d'Argouges a quitté Gratot, le château paternel, dans l'intention de faire échouer un complot dont Richard de Blainville, le favori du roi, l'homme qui a injustement dégradé Godefroy d'Argouges, après lui avoir imputé la responsabilité de la défaite navale de l'Ecluse, serait l'instigateur. Il sait que des émissaires d'Edouard III vont rencontrer à Chauvigny des traîtres à la France. Ces hommes décideront de la date à laquelle les armées anglaises débarqueront en Normandie afin de conquérir Paris et installer sur le trône des Valois le véritable successeur de Philippe le Bel : Edouard III. Pour accomplir ce voyage en Poitou, Ogier s'est fait accompagner de Thierry, son écuyer, de Raymond, un sergent, et d'Adelis, une ancienne ribaude. Peu après leur arrivée à Chauvigny, celle-ci est égorgée par des Bretons qu'Ogier et ses amis avaient surpris en forêt alors qu'ils tourmentaient une de leur proie : Isabelle. Sitôt délivrée, la jouvencelle a demandé à son sauveur d'arborer ses couleurs dans la lice. Par son refus, il s'en est fait une ennemie. Sa sérénité se mue en inquiétude lorsqu'il apprend que cette donzelle au caractère matois et instable a été promue reine de la fête d'armes. Cependant, le hasard le favorise dans sa quête : il rencontre l'ancien chapelain de Gratot, frère Isambert, que sa couardise a conduit à servir Blainville. Il sait enfin que les conjurés vont se réunir dans un souterrain sous la maison du chévecier de l'église Saint-Pierre. Cependant, sa morosité demeure. Elle s'évanouit quand une rencontre illumine sa vie : Blandine est avenante et sa beauté n'a d'égale que sa grâce. Il est séduit, conquis, émerveillé. Lors de la " montre " des écus et des heaumes, il lance allègrement des défis aux seigneurs qui lui déplaisent et ceux qu'il soupçonne de trahison. Or, Isabelle connaît Blandine. Elle ne peut supporter que les deux jeunes gens vivent une idylle parfaite. Sans ambages, elle leur signifie qu'elle se vengera de la trahison de l'un et de la candide affection de l'autre...

08/1997

ActuaLitté

Autres dépendances

Soigner les addictions par les TCC. 2e édition

Avec ou sans substance les addictions sont un enjeu de santé publique majeur. Notre style de vie change et nos comportements aussi. De nouvelles substances voient le jour et de nouveaux comportements peuvent devenir addictifs. La recherche scientifique continue à développer la prévention et la thérapie de ces comportement répétitifs et difficiles à contrôler. Les thérapies comportementales et cognitives (TCC) s'inscrivent dans cette démarche scientifique et proposent des prises en charge validées et efficaces en matière de sevrage et de réduction de la consommation. Des approches plus récentes comme l'ACT et la pleine conscience sont également intégrées et montrent toute leur pertinence pour motiver le patient vers des comportements valorisés et antagonistes à ceux de la dépendance. Rédigée par une équipe de chercheurs expérimentés et de cliniciens chevronnés cette deuxième édition aborde les addictions avec et sans substance selon une perspective bio-psycho-sociale. L'ouvrage met en évidence les points communs des différentes addictions comme la motivation le craving et la perte de contrôle mais il les aborde également dans leur diversité : médicaments alcool opiacés cannabis tabac achat pathologique sexualité compulsive daydreaming jeu pathologique jeu vidéo... Les auteurs proposent les principes pratiques et spécifiques de la prise en charge pour chaque addiction dans un setting individuel familial ou de groupe. Le lecteur y trouvera également une réflexion sur les grandes questions théoriques en rapport avec les addictions : quel est le poids des facteurs socio-démographiques des événements de vie traumatiques de la culture et des traits de personnalité dans le développement et le maintien de l'addiction ? Comment adapter la prise en charge en fonction de ces variables ? L'ouvrage s'appuie sur des cas concrets des vignettes cliniques et des protocoles validés scientifiquement afin d'enrichir rapidement une pratique en addictologie et de guider les praticiens dans la prise en charge de leurs patients. Pierluigi Graziani est psychologue clinicien psychothérapeute TCC Professeur des Universités en Psychologie clinique et Psychopathologie université de Nîmes et Aix-Marseille université et président de l'AFTCC. Lucia Romo est psychologue psychothérapeute TCC Professeur des Universités en Psychologie clinique université de Paris Nanterre ; coresponsable du laboratoire Evaclipsy (UR Clipsyd). Membre de l'AFTCC. Elle est psychologue clinicienne à l'hôpital Raymond-Poincaré (AP-HP) de Garches et membre associé à l'Inserm Université Paris Saclay unité 1118 CESP Soins primaires et Prévention.

10/2023

ActuaLitté

Histoire de la musique

Art Record Covers. Edition français-anglais-allemand

Dès la naissance du modernisme, production musicale et création visuelle ont entretenu une relation des plus étroites. De L'Arte dei Rumori (L'Art des bruits), manifeste futuriste de Luigi Russolo publié en 1913, aux Rotoreliefs de 1925, les disques recto-verso de Marcel Duchamp, le XXe siècle a été le témoin des échanges de plus en plus fertiles entre sons et formes, symboles et mélodies, et entre tous les champs de la composition et de la performance. Dirigée par Francesco Spampinato, cette anthologie exceptionnelle des pochettes de disque créées par des artistes dévoile à quel rythme cette histoire culturelle singulière s'est écrite. Le livre présente 500 pochettes d'album et de disque des années 1950 à aujourd'hui signées par des artistes de l'image, qui révèlent à quel point modernisme, pop art, art conceptuel, postmodernisme et d'autres formes d'art contemporain ont imprimé leur mouvement à ce domaine annexe de la production visuelle, et ont soutenu l'industrie musicale de masse grâce à leur imaginaire essentiel évoquant spontanément la rencontre sonore. Au fil des pages, on retrouve les hiéroglyphes urbains créés par Jean-Michel Basquiat pour Tartown, sa propre maison de disques, le graffiti de Banksy réalisé au pochoir pour Blur, le crâne de Damien Hirst, symbole créé pour The Hours, et un papillon épinglé par Salvador Dalí pour l'album Lonesome Echo de Jackie Gleason. Ils sont accompagnés par des explications claires et une fiche descriptive rappelant l'artiste, l'interprète, le nom de l'album, le label, la date de sortie et des informations sur l'oeuvre d'art d'origine. Des entretiens avec Tauba Auerbach, Shepard Fairey, Kim Gordon, Christian Marclay, Albert Oehlen et Raymond Pettibon apportent un témoignage personnel sur les coulisses de ces collaborations entre artistes et musiciens. A propos de la collection TASCHEN fête ses 40 ans ? ! Depuis ses débuts en 1980 comme dénicheur de trésors culturels, TASCHEN a toujours été synonyme d'éditeur accessible permettant aux dévoreurs de livres du monde entier d'imaginer leur propre bibliothèque dédiée à l'art, à l'anthropologie et à l'érotisme pour un prix imbattable. Nous fêtons aujourd'hui 40 ans de livres incroyables en restant fidèles au credo de la maison. La collection 40th Anniversary Edition présente de nouvelles éditions de quelques-unes des stars de notre catalogue : plus compacte, à petit prix, mais toujours réalisée avec la même garantie d'une qualité irréprochable.

09/2021

ActuaLitté

Revues

Brille Babil N° 2, printemps 2022

Qui n'a pas observé après son premier cri le babil d'un nouveau-né – fait de bruits ensuite de sons puis de voyelles qu'il s'amuse à répéter. C'est le premier babillage où il distingue les graves et les aigus. Il attrape des objets et modifie aussitôt le babil jusqu'au babil canonique par lequel les syllabes apparaissent avec consonnes et voyelles. L'enfant passe de la langue au langage à l'aide des premiers accents de séduction, et peut-être déjà de propagande. Qui n'a pas observé la démarche inverse où poussés par des forces obscures certains hommes passent du langage à la langue en mettant en place un babil au service d'une propagande efficace qui pervertit la structure mentale de l'individu ? Société de masse génère médias de masse, se laisse formater par les valeurs d'un groupe. La propagande utilise vitesse de persuasion et grandes émotions comme dans le cinéma d'animation où Popeye fascine ou encore dans le conte de fées comme ici La Ferme des animaux de George Orwell qui raconte la Révolution russe de 1917 à travers Napoléon (Staline) flanqué d'un ministre de la propagande : il s'appelle Squealer (Couineur ou Traître) que Jean Queval, ami de Raymond Queneau, traduit par Brille-Babil. Le récit célèbre le soulèvement à la manière d'une féerie. La propagande est un travestissement que Blaise Pascal déjà dans les Pensées appelle " piperie " (manches pipées, poches pipées, revers pipés). La propagande aujourd'hui comme Hollywood hier est devenue une industrie des préjugés et du babil de séduction, babil de délinquant, babil de persuasion, babil de spectacle, babil de nouveau-né. Brille-Babil est une nouvelle revue dont la couverture efficacement dessinée par Jean-Charles Blais rappelle l'état de notre société et aussitôt l'état du mur. Brille-Babil se destine à montrer les états de la langue et du langage et de mettre l'accent sur des états de vertige – comme lorsque Georges Bataille dans un des premiers numéros de Critique analyse l'oeuvre de Hemingway en l'identifiant à Hegel : Georges Bataille affirme qu'il y a des vertiges dans l'écriture de Hemingway comme il y a des vertiges dans la pensée de Hegel. Il reste encore à fixer des vertiges. Brille-Babil en offre le lieu.

06/2022

ActuaLitté

Revues

Brille Babil N° 1, automne 2021 : Squealer

Qui n'a pas observé après son premier cri le babil d'un nouveau-né - fait de bruits ensuite de sons puis de voyelles qu'il s'amuse à répéter. C'est le premier babillage où il distingue les graves et les aigus. Il attrape des objets et modifie aussitôt le babil jusqu'au babil canonique par lequel les syllabes apparaissent avec consonnes et voyelles. L'enfant passe de la langue au langage à l'aide des premiers accents de séduction, et peut-être déjà de propagande. Qui n'a pas observé la démarche inverse où poussés par des forces obscures certains hommes passent du langage à la langue en mettant en place un babil au service d'une propagande efficace qui pervertit la structure mentale de l'individu ? Société de masse génère médias de masse, se laisse formater par les valeurs d'un groupe. La propagande utilise vitesse de persuasion et grandes émotions comme dans le cinéma d'animation où Popeye fascine ou encore dans le conte de fées comme ici La Ferme des animaux de George Orwell qui raconte la Révolution russe de 1917 à travers Napoléon (Staline) flanqué d'un ministre de la propagande : il s'appelle Squealer (Couineur ou Traître) que Jean Queval, ami de Raymond Queneau, traduit par Brille-Babil. Le récit célèbre le soulèvement à la manière d'une féerie. La propagande est un travestissement que Blaise Pascal déjà dans les Pensées appelle "piperie" (manches pipées, poches pipées, revers pipés). La propagande aujourd'hui comme Hollywood hier est devenue une industrie des préjugés et du babil de séduction, babil de délinquant, babil de persuasion, babil de spectacle, babil de nouveau-né. Brille-Babil est une nouvelle revue dont la couverture efficacement dessinée par Jean-Charles Blais rappelle l'état de notre société et aussitôt l'état du mur. Brille-Babil se destine à montrer les états de la langue et du langage et de mettre l'accent sur des états de vertige - comme lorsque Georges Bataille dans un des premiers numéros de Critique analyse l'oeuvre de Hemingway en l'identifiant à Hegel : Georges Bataille affirme qu'il y a des vertiges dans l'écriture de Hemingway comme il y a des vertiges dans la pensée de Hegel. Il reste encore à fixer des vertiges. Brille-Babil en offre le lieu.

10/2021

ActuaLitté

Littérature française

Pathologies & facéties littéraires

"Qu'allons-nous trouver de l'autre côté du miroir aux livres ? " Ainsi s'interroge Eric Poindron, qui tout au long de son parcours littéraire n'a cessé de s'étonner devant l'existence prétendue de cet objet-monde, objet de sagesse, de délire et d'affections en tout genre et d'étonner ses lecteurs avec ses enquêtes insolites et audacieuses. Eric Poindron aborde cette attraction dans le présent livre en exposant ses découvertes des syndromes tels que ceux d'Alice au pays des merveilles ou de Peter Pan, ou encore en décrivant des pathologies spécifiques (la notion de bibliopathonomadie sera notamment mise en lumière). Les études de cas permettent de retrouver aux côtés de Lewis Carroll une foule d'écrivains comme Gérard de Nerval, Jarry, les Scudéry, Nietzsche, Sheridan Le Fanu, etc. Des concepts médicaux, mais aussi techniques, astronomiques ou mythologiques ? : il sera ainsi question de l'innovation de Raymond Roussel, un véritable palace motorisé, des symptômes physiologiques de l'onirobibliomania, et puis de chimères, de vampires ou de démons, entre autres créatures. Cette belle et étrange étude, moins démonstration qu'expérimentation, prend vite la forme de son objet ? : labyrinthique, comme pour mieux illustrer la confusion, décelée ou inaperçue, qui règne dans l'esprit des grands auteurs, connus ou ignorés, au simple mot de "? vérité? ". D'ailleurs l'auteur de la célèbre citation "? Derrière la vérité, il existe une autre vérité? ; laquelle est la vérité? ?? ", John B. Frogg, intervient (avec un protocole scientifique appliqué au cas de Lewis Carroll) dans cet ouvrage où les genres et les époques se croisent, pour mieux entremêler faits historiques et fiction. Eric Poindron fait appel au discernement de son lecteur mais l'invite également à mener sa propre enquête -? laquelle ne peut qu'être ludique au pays des livres. A la suite du créateur d'Alice, voyez que le nonsense, le paradoxe, l'excentricité et les divagations, pathologies et facéties littéraires mènent peut-être quelque part... Un endroit qu'on ne peut localiser comme Londres, Paris ou le point Barthélémy, mais dont l'existence est suggérée par ce que nous appelons "? démence ? " chez nos auteurs. Les fous dans la littérature ont-ils seulement usé de la puissance de l'imagination ou suivaient-ils l'intuition profonde et claire d'une vérité derrière le miroir aux livres ??

06/2014

ActuaLitté

Histoire de France

La Grande Guerre au petit écran. Les imaginaires télévisuels de la Première Guerre mondiale

La guerre de 14-18 correspond à un champ télévisuel tellement familier qu’on en arriverait presque à le qualifier de "marronnier" si l’aspect mémoriel ne demeurait pas aussi fort dans l’esprit du public. Pour autant, commémoration ne sous-entend pas forcément réitération. Au fil des décennies s’est constituée une mémoire télévisuelle fondée sur la modulation complexe de thématiques et de formats pluriels, articulés ou non autour de la date emblématique du 11 novembre. L’ouvrage ici proposé entend explorer l’itinéraire selon lequel s’est en grande partie forgée la mission mémorielle de la télévision, partagée entre le patrimoine, l’émotion et la restitution historique du passé, et plus précisément la dimension très particulière du premier conflit mondial, toujours partagé entre édification héroïsante et répulsion pacifiste. C’est ce cheminement visuel collectif qui sera ici retracé, par les ruptures ou les correspondances du double corpus des fictions (diffusées toute l’année) et des ressources documentaires produites autour des 11 novembre successifs. La dimension scolaire ne sera pas oubliée. D’ores et déjà, la rareté des scènes de tranchées dans les feuilletons ou téléfilms, la relative abondance des fictions dans lesquelles la guerre est présente depuis la société civile de l’arrière comme "rumeur lointaine et invisible" du champ de bataille constitue un phénomène surprenant, à corréler avec la surreprésentation des images de tranchées dans l’offre documentaire. La plongée dans les archives permet également la redécouverte de curiosités oubliées, comme cette surprenante mise en abîme dans La Maison du passeur des frères Prévert (1966), dans laquelle un metteur en scène choisit comme lieu de tournage la maison d’un ancien combattant (Raymond Buissières), lequel s’imagine que le conflit reprend. La ou les mémoire(s) des hommes, des événements, des batailles, des symboles, des sociétés civiles seront interrogées par le traitement éditorial toujours spécifique de la télévision, afin de mettre au jour certains ressorts de la production de mémoire commune et ainsi permettre au lecteur une mise à distance critique des dispositifs passés ou à venir. Cette restitution des tensions et des enjeux liés à la commémoration de la "grande" guerre et de ses acteurs, anonymes et célèbres, permettra de décrypter certains stéréotypes et d’expliquer les principaux clivages historiographiques, obscurs aux yeux du grand public.

04/2014

ActuaLitté

Généralités médicales

La vie est un cadeau. Une traversée du XXe siècle

Cette autobiographie tumultueuse est une traversée du XXe siècle, une fenêtre sur les événements qui l'ont jalonné. C'est aussi le parcours d'un homme né en 1923 à Strasbourg dans une famille juive venue d'Europe centrale avant la Première Guerre mondiale, et qu'il poursuit, toujours attentif aux hommes et aux soubresauts de l'Histoire. Après une jeunesse brève sur laquelle plane la menace nazie, c'est la guerre, la défaite et l'Occupation. En 1941, à 18 ans, Arthur Kriegel entre dans la Résistance, dans la section juive de la MOI, tout en suivant ses études de médecine à Toulouse. Il rejoint bientôt Lyon où il retrouve son frère Maurice, résistant connu sous le nom de Kriegel-Valrimont, mais aussi d'Astier de la Vigerie, Serge Ravanel, Jean-Pierre Vernant, Raymond et Lucie Aubrac... Le 4 septembre 1943, il gagne Paris où il poursuit son activité clandestine et ses études. En août 44, Paris s'insurge sous la direction de Rol-Tanguy et de Kriegel-Valrimont. Paris est libéré. Arthur Kriegel poursuit le combat dans la 1e Armée. Comme bon nombre d'intellectuels, il rejoint bientôt le PCF et milite à l'Union des Étudiants communistes, section médecine. Il fonde le journal Clarté en 1947, participe à maints engagements comme le Mouvement de la Paix ou l'affaire Lyssenko, et côtoie les grandes figures du Parti. Mais la divulgation du rapport Krouchtchev et la révolution de Budapest de 1956 achèvent de lui ouvrir les yeux sur la vraie nature du communisme qui, avec le nazisme, aura marqué le siècle de son empreinte totalitaire. Devenu rhumatologue, il se consacre à son métier, tout en participant à la révolution scientifique et technologique qui a renouvelé la médecine. Il s'interroge aussi sur les persécutions antisémites, la revendication nationale des Juifs et leur particularisme. Arthur Kriegel qui, ironiquement, se définissait comme un "inconnu entouré de gens célèbres", fut l'époux de l'historienne Annie Kriegel, l'ami proche de nombreuses personnalités du monde médical, littéraire, artistique et politique. La vie est un cadeau est, à ce titre, une galerie de portraits, émouvants et souvent savoureux ; mais, surtout, c'est un hymne à la vie et à l'amitié. Livre joyeux et lucide, il donne à entendre un homme qui s'est identifié à son époque, en a été un témoin et un acteur de premier plan.

02/2012

ActuaLitté

Histoire de France

Les grands discours parlementaires de la IVe République. De Pierre Mendès France à Charles de Gaulle 1945-1958

La Quatrième ne serait-elle qu'une parenthèse superflue ? Assurément oui, si on juge par sa mauvaise réputation. Stigmatisée comme un régime impuissant, c'est-à-dire incapable de passer à l'acte, la Quatrième est souvent présentée comme une victime de l'instabilité gouvernementale et de partis irresponsables, plus occupés par des opérations manœuvrières que par la prise de décision. L'Histoire de la République entre 1945 et 1958 donne raison à Raymond Aron : " Quand les hommes ne choisissent pas, les événements choisissent pour eux. ". Pendant treize ans, la vie politique marque une tendance au bégaiement. Les discours à l'Assemblée nationale en portent la trace mais ils restituent aussi fidèlement la lucidité des élus de la nation confrontés à des défis de taille. Ces défis, même difficilement et imparfaitement, ont été en partie relevés. La Quatrième République a été une parenthèse nécessaire et fondatrice. Reconstruction après quatre années de guerre, décolonisation, Guerre froide, politique nucléaire, pacification et unification européennes, telles sont quelques-unes des grandes questions débattues dans l'hémicycle du Palais-Bourbon dont les prérogatives sont fortes. Même rationalisé, le parlementarisme règne. La nature des enjeux politiques, économiques et sociaux de l'après-guerre confère un extraordinaire intérêt aux discours prononcés pendant cette première moitié des " Trente Glorieuses ". On retrouve des tribuns chevronnés tels qu'Édouard Herriot, Paul Reynaud ou Pierre Cot, mais on découvre aussi une jeune garde qui n'a rien à envier à ses aînés dans la maîtrise du verbe: François Mitterrand, Jacques Chaban-Delmas ou Félix Gaillard. À leurs côtés, pour la première fois, des oratrices, à l'exemple de Germaine Poinso-Chapuis et de Jeannette Vermeersch, qui savent se faire écouter, même si elles sont encore peu nombreuses. Passionnants et passionnés, débats et discours baignent dans l'histoire ; celle, lointaine, que connaît un personnel politique pétri par les Humanités et celle, récente, qui a éveillé ou réveillé, dans les souffrances de la guerre, les vocations politiques. La geste de la Résistance transcende les clivages politiques et contribue à tisser des fils invisibles, mais réels, entre élus et dirigeants d'un bord à l'autre de l'hémicycle. Les textes présentés ici ont été sélectionnés pour leur qualité rhétorique mais aussi pour leur pertinence historique: on a privilégié le beau discours dont le contenu éclaire les années 1945-1958.

04/2006

ActuaLitté

Romans historiques

Les enfants de la Patrie Tome 4 : Sur le Chemin des Dames

Janvier 1917 : Raymond Aumoine se marie. A Montluçon, la place de l'église Saint-Pierre est noire de monde. On vient fêter l'un de ces aviateurs risque-tout, héros de Verdun, qui portent les derniers espoirs de l'arrière. On vient toucher du doigt ces jeunes amoureux miraculeusement réunis par la tourmente. On vient en secret rendre hommage aux siens morts au combat. Dans les yeux de Marie Aumoine, la mère, se lisent peur et résignation. Elle ose à peine se souvenir de l'été 1914 et des noces tragiques de Léon, son fils aîné, tué huit jours plus tard. Et Julien, son benjamin disparu depuis un an, n'a-t-elle pas accepté d'en faire le deuil ? C'est un pays gagné par le désespoir qui voit naître cette nouvelle année. Quatre présidents du conseil se succèdent. On tente encore de masquer l'échec de Nivelle, chef des armées, même si le nom de Pétain, son successeur, est dans toutes les bouches. S'ajoutant à la confusion, la défiance entre les Alliés. Les Anglais prêteront-ils main forte à l'ultime offensive du Chemin des Dames ? Jean, le quatrième fils Aumoine, spécialiste des missions d'espionnage, arpente le front en quête de renseignements auprès des laconiques serviteurs de la couronne. Sa mission accomplie, il n'a de cesse qu'il n'ait rejoint les soldats du 121e de Montluçon, ses copains d'enfance. Témoin de l'effroyable confusion qui règne à Compiègne, au Grand Etat-Major, il sait que le Chemin des Dames est ce piège mortel où cent mille Français sont tombés en deux jours. Mais dans son unité la révolte gronde. Le capitaine Aumoine arrivera-t-il à temps pour raisonner ses hommes ? Ces poilus qui défient la mort depuis trois ans vont-ils mourir au poteau d'exécution ? Des traîtres, les mutins de 1917 ? Des lâches, ces braves qui refusent d'aller à l'assaut à l'aveuglette ? Des condamnés à mort, ces bons enfants de la patrie ? L'heure est à la mutinerie dans l'armée française, et la folie guette Jean... Ainsi prend fin, par cette extraordinaire évocation - et après le succès des trois premiers volumes -, la suite romanesque de Pierre Miquel. Pour la première fois, l'histoire quotidienne d'une famille de la France rurale sacrifiée à la Grande Guerre. Le voyage au bout de l'enfer de ces millions d'hommes qui n'en sont pas revenus.

09/2002

ActuaLitté

Actualité et médias

La Règle du jeu N° 29, mai 2019 : Hôtel Europe, la suite. Numéro double

NUMERO SPECIAL : HÔTEL EUROPE, LA SUITE. En 2014, Bernard-Henri Lévy a créé, au Théâtre national de Sarajevo, Hôtel Europe, pièce où il exprimait ses inquiétudes à propos d'une " Princesse Europe " menacée de partout. Ce monologue raconte l'histoire d'un écrivain qui ne parvient pas à écrire l'apologie de l'Europe qui est en gestation dans son esprit. Dans sa chambre d'hôtel de Sarajevo, alors qu'il hésite à plier bagages, de vieux démons le tracassent : le profil d'une bouteille de Whisky, le cylindre effilé d'une cigarette - mais, surtout, les spectres des morts. Le président Izetbegovic. Emmanuel Levinas. Lamartine et la tentation de Graziella. La voix d'un certain André Malraux... En 2019, ce monologue a connu une seconde naissance. A la veille d'un scrutin qui s'annonce décisif, Bernard-Henri Lévy a entrepris une tournée théâtrale qui l'a mené à travers les capitales de l'esprit européen : Milan, Barcelone, Vienne, Londres, Berlin, Bruxelles, Athènes... En l'espace de quelques mois, il a réécrit Hôtel Europe à vingt-cinq reprises, pour adapter son oeuvre aux évolutions politiques ainsi qu'aux contextes géographiques. Chaque ville qui accueille sa tournée marque l'occasion de porter au jour une nouvelle version de cette pièce (parfois, d'ailleurs, dans des langues différentes). De ce projet littéraire improbable, à mi-chemin entre le théâtre de tréteaux et ce qu'Umberto Eco appelait l'oeuvre ouverte, ce numéro spécial de La Règle du jeu porte témoignage. Comment donner corps, au sein d'une seule publication, à cette aventure inédite de réécriture ? En publiant, tout d'abord, le texte source : celui d'Hôtel Europe. Mais en l'agrémentant, surtout, des centaines de paperolles qui ont conduit à sa métamorphose. Si bien qu'à travers ce rouleau talmudique d'un nouveau genre, le lecteur découvrira, en définitive, le dialogue d'un écrivain avec son oeuvre. Où mènera cette quête de l'Europe ? Un tel voyage nous engagera-t-il, pour parler comme Raymond Queneau, sur les sentiers d'une nouvelle Odyssée ou devant les remparts d'une Iliade recommencée ? Et la princesse Europe, qui semble aujourd'hui menacée, répondra-t-elle à l'appel ? Retrouvera-t-elle ses visages ? S'évanouira-t-elle dans son ultime requiem ou trouvera-t-elle, à travers le chant de ce panégyrique, l'élan d'une résurrection ?

10/2019

ActuaLitté

Critique littéraire

La Nouvelle Revue Française N° 201 sept 1969

Giuseppe Ungaretti, Vermeer Jean Tardieu, Figures et non-figures Jean Follain, Poèmes Jacques Boudillet, L'express de Cracovie Pierre Pachet, Confession Dora Vallier, Art, anti-art et non-art Claude Esteban, De la sculpture et de quelques objets Roger Nimier, Une étude sur Marcel Aymé Chroniques : Peter Brooks, Nouvelle critique et critique nouvelle aux Etats-Unis Henri Thomas, Jean Follain : ciel appris, ciel vivant Jean Blot, Henri Thomas Michel Gresset, Un Faulkner féerique Maurice Pinguet, Le Nô et la scène du désir Dominique Noguez, Prenez garde au cinéma Notes : la poésie : Pierre Chappuis, Voir, par Pierre Torreilles (Le Seuil) Alain Bosquet, Neige exterminatrice, par Christian Bachelin (Guy Chambelland) Notes : littérature et essais : Jean Follain, Monplaisir... En Histoire, par Paul Morand (Gallimard) Michel Léturmy, La Foudre de Dieu, par Marcel Moré (Gallimard) Jean Blot, L'aventure d'un pauvre chrétien, par Ignazio Silone (Calmann-Lévy) Jean Duvignaud, Cent mille provinciaux au XVIIe siècle, par Pierre Goubert (Flammarion) Roger Judrin, Vie de Lavoisier, par Léon Velluz (Plon) Michèle Pirazzoli-t'Serstevens, Claudel et l'univers chinois, par Gilbert Gadoffre (Gallimard) Notes : romans français : Jean Blot, La deuxième mort de Ramón Mercader, par Jorge Semprun (Gallimard) Lionel Mirisch, Creezy, par Félicien Marceau (Gallimard) Willy de Spens, Printemps au parking, par Christiane Rochefort (Grasset) Patrick de Rosbo, Le corps, par Dominique Rolin (Denoël) Lionel Mirisch, La Façade et autres miroirs, par Georges Piroué (Denoël) Notes : romans étrangers : Claude Michel Cluny, Mémoires d'un Italien, par Ippolito Nievo (Librairie Klincksieck) Jean-Claude Schneider, Un fils dévoyé, par Renate Rasp (Gallimard) Notes : les arts : Renée Boullier, L'art et la musique (Galerie des Beaux-Arts de Bordeaux) Notes : les spectacles : Robert Abirached, Les Dialogues, de Ruzante (Théâtre des Nations) ; La Moscheta, de Ruzante (Théâtre du Huitième) ; Odipe-Roi, de Sophocle (Mai de Malakoff) Claude Michel Cluny, La Femme infidèle, de Claude Chabrol Lu et vu : Georges-Emmanuel Clancier, Signatures de l'espace, par Raymond Datheil (Caractères) Claude Michel Cluny, Poésie et prose, d'Edwin Muir (Seghers) Jean Grosjean, Le mythe de l'éternel retour, par Mircea Eliade (Gallimard) Alain Clerval, Le Jéroboam, par Didier Martin (Gallimard) Willy de Spens, Comprenne qui pourra, par Roger Bésus (Plon) Jean Grosjean, Quatrième Festival international du film militaire (Versailles) Dominique Noguez, Thérèse et Isabelle, de Radley Metzger.

09/1969

ActuaLitté

Littérature française

Le pardon

C'est l'histoire d'un homme qui part. L'histoire d'un rendez-vous qu'il donne à une femme, dont on ne saura pas grand-chose, si ce n'est qu'il attend d'elle un pardon, dont il a besoin pour continuer tout simplement à avancer. Il la retrouvera au coeur de l'Afrique, au bord du fleuve, des chutes Victoria, emblèmes du continent et de sa vie à lui. Elle y sera, de ça il est sûr. Pour être prêt, il se plonge dans un voyage qui va mêler l'urgence et la profondeur, comme une course en apnée pour prendre sa respiration. Loin des chemins balisés qu'il laisse derrière lui. Axel est un homme jeune, à qui tout sourit. Brillantes études, famille aimante, réussite sociale. Au premier abord, sa vie semble pleine, comblée. Mais qui sait sur quelles blessures se forgent les apparences ? Lui-même le sait-il, qui va, de rencontre en rencontre, tenter de se retrouver, de décaper son image trop lisse, trop simple, pour atteindre, peut-être, une paix qui semble lui manquer. Toutes ces vies croisées par hasard au fil de son déplacement infusent en lui, le portent plus avant, l'aident à se défaire de ses anciennes peurs, et les récits qu'il en fera donneront à voir une Afrique peu souvent décrite avec autant de justesse, mélange détonnant de désespoir et de force de vie. Qu'ont en commun Purity, rencontrée dans un bar, Raymond, étudiant appliqué ou César, orphelin livré à lui-même, si ce n'est qu'ils ont tous, à un moment ou à un autre, fait un choix. Le choix de s'écarter du chemin tracé pour eux, sursaut vital qui vient contrer la fatalité, les rendant libres de leurs destins. Parvenu au terme de son voyage, Axel ne sera plus tout à fait le même. Les lignes de force de sa vie auront bougé, insensiblement mais suffisamment pour que le besoin de perfection qui semblait l'habiter s'évanouisse dans l'évidence tranquille de l'amour. Le Pardon est un roman sur la quête de soi. Mais c'est aussi un beau texte sur l'Afrique, sur son étrange capacité à mettre à nu les êtres et les choses, dans un mélange égal de résilience et de violence.

08/2015

ActuaLitté

Policiers

Le manipulateur

Raymond Fawcett, juge fédéral en Virginie, et sa secrétaire sont retrouvés assassinés dans la maison de campagne du juge. Il n’y a pas de trace de lutte, pas d’empreintes, pas un seul témoin. Rien, à l’exception d’un coffre-fort hautement performant… mais vide. Le juge n’était pas riche, alors que cachait-il dans un tel coffre ? Au bout de quelques mois, l’enquête n’a pas progressé d’un pouce. Le FBI est sur les dents. Et c’est là qu’intervient Malcolm Bannister. Âgé de 42 ans, noir, avocat de profession, Malcolm a été pris dans une affaire bâclée par le FBI et la justice. Condamné à dix ans d’emprisonnement pour un crime qu’il n’a pas commis, il doit encore passer cinq années derrière les barreaux. Mais il lui reste une carte à jouer pour changer son destin. Une carte qui requiert de l’audace, du sang-froid et deux complices aux nerfs d’acier. En prison, Malcolm a plus d’une fois servi d’avocat pénaliste à ses codétenus. Il a ainsi appris toutes les ficelles de la justice fédérale, notamment l’existence de l’article 35. Selon cette disposition légale, un détenu qui apporte des éléments permettant l’arrestation d’un criminel peut être libéré sans condition. Or Malcolm sait qui a tué le juge Fawcett, et pourquoi. Il met alors en œuvre la première partie de sa manipulation : il livrera le coupable en échange de la liberté immédiate et des 150 000 dollars de récompense ; il exige également de bénéficier d’une chirurgie esthétique dans le cadre du programme de protection des témoins. Bientôt il est libre, riche, méconnaissable et doté d’une nouvelle identité : Max Baldwin. Ce que le FBI ignore, c’est que Max est un justicier, et qu’il veut se venger des incompétents qui lui ont volé cinq années de sa vie. Sitôt libre, il prépare la seconde partie de sa machination. Car il a livré sciemment le mauvais coupable afin d’atteindre son véritable objectif : faire libérer son meilleur ami tombé pour une affaire de drogue, révéler à la face du monde la corruption du juge Fawcett et s’approprier la fortune cachée que ce dernier a extorqué dans un marché public. Jouant au chat et à la souris avec les agents fédéraux, Max concocte une arnaque virtuose.

04/2013

ActuaLitté

Actualité médiatique internati

L'empire de la douleur. L'histoire cachée de la dynastie des Sackler

Patrick Radden Keefe révèle les secrets explosifs des Sackler, richissime famille américaine, responsable d'un des pires scandales sanitaires de l'histoire, et dresse au passage un tableau saisissant de la collusion entre capitalisme sauvage, lobbyisme effréné et système de santé défaillant. On la connaît peu mais la famille Sackler est pourtant l'une des plus puissantes des Etats-Unis. Son nom apparaît dans les salles du Louvre ou du Moma, sur les murs d'Harvard ou d'Oxford. Qui sont ces généreux mécènes toujours enclins à soutenir les Arts et les Sciences ? Longtemps les Sackler ont cultivé le flou autour de l'origine de la fortune familiale. C'est pourtant lors de ce qui aurait pu n'être qu'une banale conciliation de divorce que la future ex-épouse d'un des frères Sackler, s'estimant lésée, va rendre public le secret le mieux gardé de la famille : ses liens avec le laboratoire pharmaceutique Purdue. Patrick Radden Keefe remonte alors le temps pour retracer toute l'histoire de cette famille. Histoire qui démarre au début du vingtième siècle, quand trois frères issus d'une famille juive désargentée de Brooklyn, Raymond, Mortimer et leur aîné, Arthur, entreprennent de bâtir un empire tentaculaire autour des médicaments. Jamais à court d'idées et de méthodes retorses pour assurer leur succès, les Sackler réalisent un premier exploit financier en participant à la commercialisation du Valium. Mais c'est l'acquisition d'un petit laboratoire nommé Purdue et la fabrication d'un antidouleur présenté comme révolutionnaire, l'OxyContin, qui va asseoir leur fortune et leur permettre, au gré de larges dons aux musées et aux universités les plus prestigieux, de se créer une réputation. Pourtant, la mine d'or est un poison : l'OxyContin provoque une dépendance que Purdue refuse de reconnaître, malgré les alertes des médecins qui voient leurs patients sombrer dans l'addiction et succomber à des overdoses. Entre 1990 et 2010, on estimera à 500. 000 le nombre de victimes par overdose à cet opioïde aux Etats-Unis, soit la première cause de mortalité chez les 18-30 ans. Il faudra toute la ténacité de militants et de journalistes pour faire éclater le scandale et aujourd'hui encore, les Sackler continuent de nier toute implication et toute connaissance de la dangerosité de leur produit...

09/2023

ActuaLitté

Sports

L'année du rugby 2015

Enfin, ils ont imposé leur marque noire sur la planète ovale. Jusqu'à cette édition anglaise, la Nouvelle-Zélande, c'était un peu "je t'aime, moi non plus" avec la Coupe du monde, l'éternel favori souvent surpris, la meilleure équipe plus d'une fois déçue. Elle avait bien conquis deux fois le trophée mais c'était chez elle, dans son Eden Park, en 1987 comme en 2011. Cette fois, les All Blacks étaient là où tout le monde les attendait, seuls sur le tôt du monde, dans une compétition qu'ils ont dominée avec éclat, joueurs quand on le leur permet, féroces quand il le faut, impitoyables, toujours. Avec une génération incomparable qui tire là sa révérence internationale des monstres désormais sacrés comme le capitaine Richie McCaw, le cerveau Dan Carter ou le monstrueux Ma'a Nonu, et de riches promesses, avec les jeune ; Aaron Smith, Brodie Retallick ou Nehe Milner-Skudder, voilà la Nouvelle. Zélande seule nation sacrée trois fois championne du monde. Et déjà lancé vers le Mondial 2019, au Japon, avec un temps d'avance sur tout le monde. Ces All Blacks-là ont redéfini le rugby, et, dans leur sillage, on a vu d nombreuses équipes chercher à jouer, à se faire plaisir : l'Australie, bien sûr, la finaliste malheureuse, elle aussi portée vers le grand large, l'Argentine toujours plus vive, mais aussi ce surprenant Japon sans complexes, cette petit Namibie qui ose, cette vaillante Géorgie qui donne tout... A l'opposé, pour la France, cette campagne aura été la pire depuis 1991, avec une sortie en quarts de finale. Elle aura surtout consacré quatre ans d'échecs au cours desquels Philippe Saint-André et son staff ne sont pas parvenus à donner aux Bleus une identité, et souligné que le projet de jeu, établi dans l'urgence quelques mois avant la Coupe du monde – une ode déplacée à h préparation physique, un hymne restrictif à la puissance – était anachronique Avec, en point d'orgue, cette mémorable démission contre la Nouvelle-Zélande où la France, dépassée, s'est laissé marcher dessus. Reste que le rugby français, en cette année noire, possède toujours ses clubs pour retrouver un semblant de sourire. Car, encore une fois – la troisième consécutive –, Toulon a régné en maître sur la Coupe d'Europe. Le RCT et son modèle unique de stars chevronnées, rompues à toutes les victoires mais toujours portées vers l'excellence, ont eux aussi, dans leur genre, créé un nouveau standard. Les Varois n'ont pu réitérer leur doublé de l'année précédente, mais, en enlevant le Top 14, le Stade Français a fait souffler un vent d'air frais sur le Brennus. Les hommes de Gonzalo Quesada ont lutté en phase régulière, pour devenir de plus en plus irrésistibles au fur et à mesure que le rendez-vous du Stade de France se rapprochait. En finale, ils ont fait la même victime que Toulon, Clermont-Ferrand. Des Auvergnats présents sur tous les fronts, mais qui durent se contenter des places d'honneur, rappelant que, si le rugby mondial a consacré cette année un vainqueur charismatique, il peut aussi laisser vivre un perdant magnifique.

11/2015

ActuaLitté

Histoire internationale

Les grands procès du XXe siècle

Il existe nombreux recueils réunissant les procès à sensation de telle ou telle grande période de l'histoire. Le propos de ce livre est tout différent. Son originalité est de montrer le lien et la continuité entre les différentes affaires judiciaires évoquées et de raconter à travers elles l'histoire du XXe siècle. Treize procès ont été sélectionnés dans le but d'apporter au lecteur un éclairage singulier sur la vie politique et sociale de cette époque, de la première à la seconde Guerre mondiale, puis de cette dernière à la guerre d'Algérie. De 1914, avec le procès Henriette Caillaux, lever de rideau spectaculaire sur le siècle, à 1960 avec le procès des barricades, qui saisit l'Algérie à un moment-clé de cette guerre, où les rapports entre les forces en présence se préparent à basculer et où la légitimité va changer de camp. Les procès sont autant de fenêtres sur l'histoire, mais aussi une plongée au coeur d'un drame intime, le drame de celui ou de celle dont le sort se joue dans le prétoire. C'est sa voix que l'auteur a d'abord cherché à entendre, étonnamment restituée grâce à la trace laissée par les sténographies des débats judiciaires. Celle de Pierre Mendès France était jusqu'à aujourd'hui inédite : pour la première fois, on entend l'ancien ministre du Front populaire clamer son innocence devant le tribunal militaire de Clermont-Ferrand face à l'accusation de désertion portée contre lui. D'autres par leur personnalité dérangeante impriment leur marque au procès, comme Laval ou même comme Petiot, qui ont marqué de leur fougue et de leur désordre le cours des débats. Des femmes criminelles, aux motivations parfois insondables, telles les soeurs Papin, figurent-elles aussi au banc des accusés. Des procès d'Henriette Caillaux et Violette Nozière, à ceux d'Alexandre Stavisky et Victor Kravchenko, on est ici au carrefour de l'individuel et du collectif, et par là au coeur des enjeux de l'époque. La violence non seulement verbale mais physique de la vie politique, la vigueur des extrémismes, traversent les affaires du début du siècle, dans lesquels l'Action Française pèse de tout son poids, portée par la figure emblématique de Léon Daudet. De cette violence, la France de Vichy sera en partie l'héritière, illustrée ici par quatre procès particulièrement révélateurs. Des années 1920 et 1930 aux heures de l'après-guerre, la forte présence de l'influence communiste, la gloire dont le parti est auréolé grâce à la Résistance, expliquent l'aveuglement des intellectuels les plus éminents qui, lors du procès Kravchenko, refusent d'ouvrir les yeux sur les atrocités du régime stalinien. La guerre d'Algérie, qui marque pour la France la fin tragique de la décolonisation, est illustrée par deux procès mettant en scène le rôle des différents protagonistes du conflit, des rebelles algériens aux porteurs de valises, et des activistes de l'Algérie française à une partie de l'armée. Suivre ces treize procès permet aussi au lecteur de porter un regard cru sur le fonctionnement de la Justice en temps de crise et d'observer les liens souvent équivoques que celle-ci entretient avec le pouvoir central. Présumée indépendante et impartiale, supérieure et équitable, elle se révèle perméable à l'air du temps comme aux pressions politiques, et ainsi conforme à une réalité qui garde une actualité immuable.

10/2016

ActuaLitté

Finances publiques

Revue française de finances publiques N° 158, mai 2022 : Les 20 ans de la LOLF

SOMMAIRE - RFFP N°158 - MAI 2022 Editorial : Experts ou politiques : quelle est la source des normes financières publiques ? , par Michel Bouvier Les 20 ans de la LOLF Allocutions d'ouverture Allocution d'ouverture, par Richard Ferrand, président de l'Assemblée nationale Allocution d'ouverture, par Olivier Dussopt, ministre délégué chargé des Comptes publics Permettre une amélioration de la gestion publique La LOLF du 1er août 2001 : des avancées considérables, une application qui s'est éloignée peu à peu des objectifs initiaux, des évolutions souhaitables, par Didier Migaud Réflexions sur quelques priorités, par Eric Woerth La gestion publique n'est pas seulement une affaire de texte mais aussi et surtout d'état d'esprit et de volonté politique, par Claude Raynal L'amélioration de la dépense publique : une priorité pour l'OCDE, par Elsa Pilichowski La LOLF du point de vue des gestionnaires publics : un cadre souple qui a permis des progrès indéniables depuis 2001, qu'il convient de consolider et d'approfondir, par Mélanie Joder Mieux assurer l'exercice du pouvoir budgétaire du parlement S'appuyer sur les trois piliers de la LOLF pour réaliser les objectifs qui ont engendré sa naissance, par Alain Lambert L'exercice du pouvoir budgétaire du Parlement : Préserver l'acquis de la LOLF tout en l'améliorant, par Jean-François Husson La proposition de loi organique relative à la modernisation de la gestion publique : une "belle évolution" , par Laurent Saint-Martin La pluriannualité, un outil adapté pour retrouver des marges de manoeuvre dans le pilotage de nos finances publiques, par Philippe Josse Renforcer la capacité d'évaluation du Parlement, par Marie-Christine Esclassan Les 20 ans de la LOLF, sa réforme, ses enjeux et perspectives : Un consensus politique extraordinaire et une armure infaillible pour le Parlement en matière budgétaire ? , par Aurélien Baudu Allocution de clôture Allocution de clôture, par Pierre Moscovici, Premier président de la Cour des comptes DOSSIER : REFLEXIONS SUR LES GRANDS DEFIS DES FINANCES PUBLIQUES DU 21e SIECLE Réflexions sur les grands défis des finances publiques du 21e siècle, par Nadia Fettah Trois grands défis des finances publiques du 21e siècle, par Jacques de Larosière Le Nouveau Modèle de Développement au Maroc, par Chakib Benmoussa Les grands défis des finances publiques du 21e siècle au Maroc, par Noureddine Bensouda Pour un nouveau modèle de gouvernance financière publique, par Michel Bouvier Pour des politiques financières publiques stratégiques, par Mohammed Tawfik Mouline CHRONIQUE DE GOUVERNANCE BUDGETAIRE A la recherche du principe de sincérité des lois de finances. Réflexions à partir des saisines parlementaires des projets de loi de finances pour 2020 et 2021, par Chloë Geynet-Dussauze La promotion du développement de l'économie circulaire dans le secteur public par le service du Domaine (DGFiP), par Alain Caumeil CHRONIQUE FISCALE La fiscalité de l'innovation : améliorer l'efficacité des dispositifs existants, poursuivre leur évaluation, par Antoine Comte-Bellot, Louis de Crevoisier et Mathieu Bolard Chronique de jurisprudence fiscale (Juillet - Décembre 2021), par Aurélien Baudu, Xavier Cabannes et Jean-Raphaël Martin CHRONIQUE DES JURIDICTIONS FINANCIERES Audience solennelle de rentrée, Jeudi 24 janvier 2022, Allocution de Catherine Hirsch de Kersauson CHRONIQUE D'HISTOIRE FINANCIERE Histoire des crises financières. La tulipomanie, "le commerce du vent" , par Annick Bienvenu-Perrot CHRONIQUE BIBLIOGRAPHIQUE I. - Compte rendu d'ouvrage, par Gilbert Orsoni II. - Vient de paraître Depuis la rentrée universitaire 2021, dans une démarche écoresponsable , les titres de la collection Revue Française de Finances Publiques sont imprimés sur papier 100% recyclé .

05/2022

ActuaLitté

Sources chrétiennes

Les miracles de saint Martin. Edition bilingue français-latin

D'une famille sénatoriale de Clermont-Ferrand, Grégoire devient évêque de Tours en 573 et un personnage influent dans l'Eglise et les Royaumes mérovingiens, jusqu'à sa mort en 594. Ses écrits sont importants pour l'histoire de son époque : entre autres, 10 livres de l'Histoire des Francs, le De cursu stellarum ratio, ouvrage liturgique, 8 livres de Miracles. Les 4 livres des Miracles de saint Martin (De uirtutibus sancti Martini) forment en effet les livres III à VI d'un grand recueil de Miracles en 8 livres. Dans le 1er livre, Grégoire consigne quelques-uns des miracles du Christ, des apôtres et de martyrs, dans le livre II, ceux de saint Julien, dans le livre VII, la vie de quelques bienheureux, dans le livre VIII, les miracles de quelques confesseurs. Dans ce plan, la place de saint Martin est donc majeure. Universellement connu encore aujourd'hui comme ce soldat romain qui donna un jour la moitié de son manteau (l'autre moitié appartenait à l'armée) à un homme transi de froid, saint Martin a été l'apôtre de la Gaule et l'un des pères de la vie monastique en Occident (il a fondé les abbayes de Ligugé et de Marmoutier). Il a inspiré de nombreux écrivains latins, en particulier, dès le Ve siècle, Sulpice Sévère (Vie de saint Martin - devenu un classique ; Gallus ou Dialogue sur les " vertus " de saint Martin) et le poète Paulin de Périgueux (Vie de saint Martin , en vers). Prenant le relais de Paulin de Périgueux qui, au chant VI de sa Vie de saint Martin, avait consigné, durant l'épiscopat de Perpetuus (458/9-488/9), une série de miracles posthumes procurés par Martin, Grégoire de Tours s'est quant à lui assigné pour tâche de collecter et publier ceux advenus depuis lors et tout particulièrement depuis sa consécration à l'épiscopat en 573. Sur les 207 chapitres que comptent au total les quatre livres du De uirtutibus s. Martini, 200 ont trait à une intervention posthume de Martin au sujet de laquelle Grégoire se porte personnellement garant. A partir de 573 donc et jusqu'à la veille de sa mort en 594, il déroule, année après année, une chronique des événements miraculeux opérés principalement à Tours, la cité martinienne vers laquelle accourent les pèlerins : ces derniers viennent chercher l'aide d'un thaumaturge, tout particulièrement réputé comme médecin. Cependant, les guérisons obtenues ici-bas par le confesseur sont autant de " signes " préfigurant les réalités éternelles : de même, par exemple, qu'ici-bas il délivre les corps des paralytiques des contractures qui les bloquent, de même, il libérera des entraves du péché les âmes des défunts au jour du Jugement dernier. A la fois pasteur et historien méthodique, Grégoire a eu soin dès l'abord de prémunir ses lecteurs, et contre les dérives de l'hagiolâtrie, et contre les assauts du doute, grâce à l'ample préambule qui, constitué du prologue et des six premiers chapitres du livre I, donne sens à l'ensemble de l'ouvrage. Dans cette démonstration, tout découle du principe énoncé dès la première phrase : Dieu est l'unique auteur des miracles, dont Martin, de même que les autres saints, n'est que l'instrument, ce qu'il fut de son vivant et - plus difficile à concevoir - le demeure après sa mort. Ecrits dans un latin empreint de simplicité, les Miracles de saint Martin constituent un document majeur pour le culte du saint au VIe siècle, à Tours et au-delà.

06/2023