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Raoul Blondel

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Grandes réalisations

Metz royale et impériale. La cathédrale, la mémoire et l’amnésie

Ville libre d'Empire, protectorat de facto du royaume France à partir de 1552, puis incorporée en 1648, Metz se voit annexée au Second Reich en 1871, avant de redevenir française en 1918. C'est l'histoire d'une ville de l'entre-deux qui se lit dans l'architecture messine. Le quartier de la Neue Stadt, bien sûr, rappelle ce passé germanique ; la "gothisation" de la cathédrale à la fin du XIXe siècle aussi. Partant de l'exemple de l'entrée principale de la cathédrale Saint-$tienne remaniée par le Reich, cette étude vise à relever le caractère symbolique que Metz avait revêtu pour la monarchie française et qu'elle revêtit de nouveau, mais cette fois pour la monarchie impériale prussienne, au-delà du rôle purement stratégique qu'elle jouait pour les deux nations successives. Louis XV, au milieu du Siècle des Lumières, chargea son architecte Jacques-François Blondel d'aménager les abords de la cathédrale, en cran trois places et en construisant un portique monumental, véritable ex-roto à la gloire du Prince, en style classique. Un siècle plus tard, Guillaume II fera démonter cette entrée, jugée trop française, pour effacer le souvenir de l'ancienne puissance dominante. C'est un portail néo-gothique qu'il fait édifier sur les dessins de son architecte Paul Tomow, digne de la haute culture du Second Reich. Le kaiser se fit représenter lui-même sous les traits du prophète Daniel, statue intégrée dans le décor du portail. Guillaume II tenta d'effacer et de remplacer Louis XV. Afin de mieux comprendre les luttes de pouvoir autre France et Allemagne qui se nouèrent à Metz, à travers les ouvres d'architecture, cette étude se propose d'élargir la question à l'ensemble du contexte franco-allemand, de la fin du XVIIe siècle au début du XXe. Les travaux de la cathédrale de Metz n'offrent qu'une pièce d'un puzzle beaucoup plus vaste, dont on peine à saisir tous les tenants et aboutissants. Il faut faire remonter cette rivalité à l'époque des années napoléoniennes occupant et humiliant la Prusse, de la récupération de la figure de Vercingétorix par Napoléon III, de l'appropriation d'un certain style architectural par Guillaume II, mais aussi des chantiers d'achèvement des cathédrales de Cologne ou d'Ulm. Sur la base d'une riche iconographie, des articles de presse de l'époque ou encore de fonds archivistiques peu exploités, c'est un double portrait de la ville de Metz qui s'offre au lecteur : une ville à la fois royale et impériale.

01/2022

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Histoire de France

Jean Bichelonne, un polytechnicien sous Vichy (1940-1944). Entre mémoire et histoire

Ecrire une biographie de Jean Bichelonne demande tout d'abord de se débarrasser des certitudes assénées depuis soixante-dix ans à l'égard de l'un des polytechniciens les plus doués de sa génération. Reconnu pour son esprit presque anormal par sa puissance de travail et sa mémoire exceptionnelle, il dirige en septembre 1939, le cabinet de Raoul Dautry, au ministère de l'Armement. Il fait alors transporter en Grande-Bretagne le stock d'eau lourde. Cet épisode relativement méconnu s'avérera déterminant pour la suite du conflit. La trajectoire de Jean Bichelonne rejoint celle des technocrates, ces hauts fonctionnaires ou cadres dynamiques du secteur privé qui avaient " pantouflé ", issus des mêmes Grandes Ecoles et des mêmes Grands Corps. Avant la guerre, ces inspecteurs des Finances, ces polytechniciens, ces centraliens avaient participé à des colloques communs, s'étaient retrouvé dans des cénacles choisis tels X-Crise, Redressement français, Les Nouveaux Cahiers, ou Ordre nouveau. Bon nombre de ces technocrates se retrouvent à Vichy, convaincus de pouvoir réaliser leurs idées d'avant-guerre. Bichelonne est l'un d'entre eux. Persuadé qu'il est possible de réformer et de créer une "nouvelle société", il est surtout hanté, devant la situation économique et sociale de la France occupée, par l'idée de sauver l'essentiel en France sur le plan de la production, des machines et des hommes. Choisi avant tout pour ses compétences et non pour ses prises de position politiques, il agit essentiellement pour défendre les intérêts de la France. Nommé secrétaire général au Commerce et à l'Industrie sous la direction de René Belin (1940), puis ministre de la Production industrielle d'avri11942 à 1943, Bichelonne est notamment l'initiateur de l'accord conclu avec Albert Speer pour effectuer en France la production de guerre destinée au Reich, et limiter le nombre des départs en Allemagne. C'est au cours d'une opération chirurgicale pratiquée en Allemagne, par un médecin SS, qu'il trouva la mort le 21 décembre 1944, de manière assez mystérieuse. Au total, cette biographie permet de reconstituer le parcours atypique d'un homme exceptionnel, confronté à la tragédie de l'Histoire. C'est aussi une plongée dans une intelligence hors norme, rapide, précise, à l'incontestable efficience technique mais qui, aux prises avec l'énormité des événements, ne parvient pas à déployer un regard lucide sur son époque. Basé sur une documentation d'archives très riche, cet ouvrage propose notamment une réflexion sur le rôle des technocrates et celui de Bichelonne en particulier, en période de crise et de guerre. Son histoire nous en dit long sur l'évolution de l'historiographie concernant Vichy et la collaboration avec l'Allemagne nazie.

09/2015

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Sciences historiques

Les Baux en Provence. Notice historique sur la ville et sur la Maison des Baux

A la fin du Xe siècle, Pons le Jeune, seigneur des Baux, tenait un rang distingué parmi les puissants de Provence qui avaient profité de l'apathie de Raoul, roi d'Arles, pour s'émanciper et fortifier leurs domaines. La puissance de sa dynastie s'agrandit ensuite par son alliance avec des maisons souveraines. Lorsque la Provence se couvrit de troupes armées au XIIe siècle, tout ce que ces contrées méridionales comptaient d'illustres familles se rangea sous la bannière de Barcelone ou sous la comète à seize rayons d'argent en champ de gueule, blason de la maison princière des Baux. Cette guerre augmenta l'importance des Baux. Les populations environnantes se groupèrent autour du château, pour se protéger mais aussi pour partager ses privilèges. Il en résulta une grande bourgade qui prit bientôt le titre de ville et s'entoura de remparts. Les princes de Baux devinrent alors une puissance formidable. Ils étaient maîtres de soixante-dix-neuf villes, bourgs ou châteaux qui furent appelés les Places baussenques et qui étaient libres de tout péage ou impôt. Leur nombre aurait pu être augmenté si, dit-on, la famille n'avait pas attribué à la combinaison des chiffres 7 et 9 une influence magique. Les souvenirs de guerre ne sont cependant pas les seuls qui s'éveillent au nom des Baux. Les troubadours venus d'Espagne et d'outre-mer étaient accueillis et fêtés à leur cour ; ils s'en retournaient comblés de présents et magnifiquement vêtus. Certains connurent un destin particulier. Fouquet, surnommé de Marseille, poète provençal, se rendit agréable à Bérald, prince des Baux et s'éprit de son épouse, Adélasie, pour laquelle il chanta de fort belles choses sans toutefois se déclarer. A la mort de la belle et de tous les princes qui l'avaient protégé, il se fit moine de l'ordre de Cîteaux et devint archevêque de Toulouse. Un autre poète, Guilhem de Cabestan, s'éprit de Bérangère des Baux à qui il inspira une passion si vive qu'elle lui administra un philtre d'amour qui le fit tomber en convulsion. Le troubadour, guéri de son amour, adressa ses hommages à Tricline Carbonnelle, dame de Roussillon. Le mari, brutal et jaloux, prit ombrage de cette passion partagée et fit servir au dîner de son épouse le coeur de l'amant qu'il avait tué de ses propres mains. Les belles lettres et les études scientifiques étaient également cultivées dans la maison des Baux, par Béral, seigneur de Marseille. Sa lecture de nombreux livres arabes sur l'astrologie le rendit superstitieux : il mourut à la suite de l'émotion que lui causa l'apparition d'oiseaux noirs alors qu'il dînait.

09/2014

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Littérature française

Mon Amour, Mon Geôlier

"Le luxe et le faste sont dépouillés de tous leurs secrets ce soir, en ces lieux où les mariés reçoivent leurs convives. Au milieu du dôme vitré tenant lieu de plafond pend un immense luminaire en cristal. Tout scintille dans cette salle circulaire, au centre de laquelle trône une magnifique jardinière de quartz rose soutenue par deux cupidons nus, débordant de fleurs fraîchement coupées. Les reflets de l'argenterie, le scintillement des verres, la pure blancheur des nappes créent un contraste stupéfiant avec les murs d'où pendent de lourds rideaux de velours, d'un rouge teinté de blanc. Les visages transpirent de bonheur, de joies, même hypocrites. Cependant, toutes les émotions ne se confondent pas en contentement. Celui-là, assis au fond, ne sait comment cacher sa rage. S'il est là, c'est uniquement pour faire plaisir à son cousin qui s'est jeté la tête la première dans un mariage précoce. Le visage livide, assis seul à sa table un verre à la main, il se saoul pour n'avoir pas pu empêcher cette mascarade. Cette femme est intéressée, il le sait. Il sait aussi que l'argent des Duncan n'appartient pas qu'à Gail. Il est lui aussi héritier et se doit de se méfier des vautours comme cette femme qui célèbre ce soir sa victoire. D'où la connaît-il ? L'on ne prend pas pour épouse une femme que l'on ne connaît pas. Trois mois. Cela suffit-il pour un engagement à vie ? L'intuition. Il y en a de ceux qui ont un bon flaire. Et le petit cousin de Gail, de cinq ans de moins que lui, n'est pas aussi naïf qu'on pourrait le croire. Toutefois, il faut savoir se taire et observer... Guetter le moment propice... Mais, sous l'emprise de l'alcool, certaines personnes n'arrivent pas à faire taire leur colère, à se contrôler surtout... De ces attitudes qui peuvent coûter cher".

11/2020

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Musées français

Musée Fabre. Guide des collections, 2e édition revue et augmentée

Initié par la Société des beaux-arts à la fin du XVIIIe siècle, le musée de Montpellier vit le jour en 1795, à la faveur de la Révolution française qui fit émerger l'idée du musée public fondé sur l'humanisme des Lumières. Mais c'est en 1825, avec le don par François-Xavier Fabre de sa collection, que le musée prit toute son ampleur. Ce peintre montpelliérain, élève de David et lauréat du prix de Rome, vécut durant près de trente ans en Italie où il se constitua une vaste collection de peintures et de sculptures avant d'en faire don à sa ville natale. Cet ensemble d'oeuvres de l'école française et italienne, de la Renaissance au XVIIIe siècle, fut complété en 1836 par le legs d'Antoine Valedau de tableaux du Siècle d'or flamand et hollandais. En 1868 puis 1877, Alfred Bruyas amateur montpelliérain passionné par l'art de son temps, offrit au musée près de deux cents peintures et dessins réalisés par les plus grands artistes du XIXe siècle, Delacroix et Courbet au premier chef. La donation par Pierre et Colette Soulages en 2005 d'un riche ensemble de toiles représentatives de sa carrière est le point d'orgue de cette tradition de dons illustres. Ce guide a pour ambition de proposer une approche renouvelée de ce fonds, grâce à la présentation, aux côtés des peintures les plus célèbres, d'oeuvres nouvelles, acquises depuis les années 2000. Il invite à suivre un parcours dans cette foisonnante collection, à la découverte de l'histoire de l'art européen, de la Renaissance à nos jours, grâce à un florilège d'oeuvres de Véronèse, Rubens, Poussin, Zurbarán, Greuze, Houdon, David, Ingres, Delacroix, Courbet, De Staël, Soulages et des représentants du groupe Supports/Surfaces, tout en mettant à l'honneur un bel ensemble d'artistes natifs de Montpellier : Bourdon, Ranc, Raoux, Vien, Cabanel, Bazille. Bioulès, et bien d'autres.

07/2021

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Littérature française

Et qu'importe la révolution ?

Dans le matin qui hésite encore sur la conduite à tenir, elle pense que tous les mots laissés en jachère, dans un coin de la vie, finissent par croître librement, sauvagement parfois, pour mener en secret une vie de vauriens, toujours prêts à resurgir au détour d'une route faussement éclairée par la neige qui vient. Sur le bras du fauteuil en rotin, sa robe rouge pend, abandonnée, misérable. Au-dessus du petit bureau, le portrait de Fidel semble la dévisager, sans vergogne. La lettre de Ruben est toujours sur la table près de la fenêtre qui donne au sud. Elle l'a relue, ces jours derniers, plusieurs fois. Elle en connaît maintenant le rythme et le souffle. Lorsqu'elle l'a découverte, elle s'est sentie comme une écolière qui reçoit ses premiers mots d'amour. 25 novembre 2016. Raúl Castro annonce la mort de son frère. Depuis le plateau ardéchois, Jeanne sent le vent du passé raviver la flamme de ses idéaux. Lorsque la lettre d'un ancien camarade, amour de jeunesse inachevé, fait surgir les souvenirs, un puissant désir d'avenir la submerge. Depuis les roches brûlantes de Cassis, Ruben a trouvé la force d'écrire, lui qui ne sait plus rien d'elle depuis si longtemps. En dépit des convictions qui les ont amenés à se rencontrer et à s'aimer, c'est le départ de Jeanne pour Cuba qui a scellé leur éloignement. A moins que ce ne soit le refus de Ruben de la suivre, horrifié à l'idée de retrouver les drapeaux sanglants, lui qui a dû fuir l'Espagne franquiste. Mais peu importent les révolutions, seules leurs retrouvailles comptent car tout reste à vivre.

08/2019

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Réalistes, contemporains

C'est aujourd'hui

Une trilogie inédite, en un seul volume, réalisée entre 2016 et 2019 par un Carlos Giménez toujours actif et débordant de projets. Elle met en scène un dessinateur vieillissant, alter ego de l'auteur, qui s'interroge sur la mort, ce qu'il a fait et ce qu'il laissera aux générations futures. Carlos Giménez a conquis les lecteurs avec la série Paracuellos, où il racontait son enfance dans un orphelinat sous la dictature du général Franco. En accueillant un nouvel auteur de 81 ans dans son catalogue, Futuropolis se plait à rappeler que la bande dessinée n'est plus réservée qu'aux jeunes de 7 à 77 ans. Dans le premier récit (Chrysalide), l'oncle Pablo (double de papier de l'auteur) dialogue avec son âme soeur Raúl. Ce récit parle de crise, de la façon dont cela nous affecte en termes économiques et moraux. S'ensuit une longue série de réflexions - et d'incompréhensions - sur les misères de la création et les limites de la vieillesse. Dans le second (Un chant de Noël), l'oncle Pablo, à la veille de Noël, veut rester seul et surtout ne pas participer aux célébrations sentimentales et familiales de cette fête, tel un nouveau Ebenezer Scrooge. Il ignore que les trois esprits de Noël vont lui rendre visite, comme chez Dickens, pour le forcer à raconter son passé, son présent et son avenir. Dans le dernier (C'est aujourd'hui) est le testament artistique de Carlos Giménez, son grand album autobiographique sur la fin de la vie. C'est aussi l'une de ses bandes dessinées les plus expérimentales. A cette occasion, l'oncle Pablo, le protagoniste des deux chapitres précédents, racontera sa propre mort à la première personne, dans un dialogue serein et de bonne humeur avec lui-même.

11/2022

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Philosophie

Visite dans l'Hadès

La façon singulière dont il traite son objet et sa qualité littéraire font de ce livre tout autre chose qu'un livre de plus sur la Shoah. Sa publication vient, en outre, enrichir la connaissance que le public français a de l'oeuvre d'Anders. La traduction de Besuch im Hades permet de faire connaître une autre partie de ce qu'Anders appelait son "encyclopédie du monde apocalyptique", sur les camps d'extermination nazis. Ce texte, paru en Allemagne à la fin des années soixante-dix et inédit en français, est une tentative originale et courageuse de compréhension et d'interprétation des deux événements essentiels du XXe siècle que sont "Auschwitz" et "Hiroshima". A la différence d'Hannah Arendt (Les Origines du totalitarisme, 1951) ou de Raul Hilberg (La Destruction des Juifs d'Europe, 1961), Visite dans l'Hadès parle des camps d'extermination sans en parler. Anders évoque, à travers les exemples de ses parents ou d'Edith Stein, la volonté d'assimilation des Juifs allemands avant 1933, en expliquant les effets de la Shoah sur la ville et la région de Wroclaw, mais il évoque cela indirectement. Le propos est de mieux décrire l'état d'esprit dans lequel se trouvaient les Juifs allemands que les nazis ont projetés d'exterminer, ainsi que les effets de la Shoah sur la ville et la région de Wroclaw. La qualité scientifique et la dimension incontournable de cet ouvrage se trouve dans la confrontation de la philosophie andersienne à la Shoah, ainsi que dans la quête sentimentale et personnelle de l'auteur. Sa qualité littéraire tient au style d'Anders qui confirme une fois de plus qu'il est non seulement un grand philosophe, mais également un grand écrivain.

05/2014

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Histoire internationale

Cuba : une utopie cauchemardesque. Derrière le mythe, un demi-siècle de tyrannie castriste

Le voyage de François Hollande à La Havane et sa jubilation à parader avec Fidel Castro rappellent la fascination de la gauche française pour la " belle révolution " . Le président a oublié sa tribune de 2003, où il définissait le régime castriste comme un " pouvoir personnel, voire familial " avec " l'arsenal complet d'une dictature " . Le passage du pouvoir de Fidel à Raùl Castro, à partir de 2006, est venu parfaire la tyrannie dynastique. Bien avant Hollande, nombreux sont ceux qui ont chanté le LiderMâximo. Déçus par le communisme à la soviétique, ils trouvent à Cuba une révolution fraternelle, sensuelle et joyeuse. Même si la réalité n'a rien à voir avec cette image, car dès la prise du pouvoir, le nouveau régime fusille à tout va, les prisons se remplissent d'opposants, sans que le processus démocratique annoncé ne voie le jour. Pourtant cinéastes, acteurs, musiciens, sportifs, animateurs télé et quantité de célébrités avaliseront les fables de la révolution cubaine ; de Gérard Philipe à Jean-Paul Sartre, de Jack Lang à Jean-Luc Mélenchon, de Diego Maradona à Laurent Ruquier... Rares sont ceux qui aux charmes tropicaux ont préféré la vérité, qui ont dénoncé les emprisonnements, les jugements iniques, la chasse aux homosexuels, la censure, le rationnement, la misère, qui ont aidé les exilés, qui ont alerté sur les milliers de fugitifs, les balseros, noyés ou mitraillés par les garde-côtes. Aujourd'hui Barack Obama parle de lever l'embargo américain, sans avoir obtenu, en échange, le moindre gain démocratique. La normalisation des relations diplomatiques a eu pour premier effet le retour du glamour et des top-models... Le but visé ne serait-il pas de faire de Cuba une destination touristique privilégiée, un paradis sexuel, en somme, mais toujours communiste ?

10/2015

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Ethnologie

Les aisselles de la femme ou l'arme des temps modernes

LES AISSELLES DE LA FEMME Ou L'arme des temps modernes Une démarche anthroposociologique de la communication Les aisselles de la femme sont nées de La sociologie du sourire ou Le pouvoir de la séduction. La question posée est de savoir comment et pourquoi la femme communique-t-elle avec ses aisselles ? La réponse émerge de l'antiquité jusqu'à nos jours qui sert d'invitation, d'observation intelligible de la femme, s'exprimant avec ses aisselles dans l'espace privé et public. Il s'agit du corps de la femme qui révèle la vie et fait l'histoire. Sous les aisselles de la femme, il y a en effet la vie, le bonheur, la joie, l'architecture humaine et matérielle de la société, et le dur quotidien, la rudesse de la vie, les révolutions, les guerres, les destructions et enfin l'Economique. Erotiquement banalisées, les aisselles de la femme sont mises au service de l'Economique et de la consommation du grand public à des fins mercantilistes à travers la publicité. Ainsi, à travers ses aisselles, le corps de la femme devient le centre de l'univers de la consommation géré par l'Economique et le centre du mondain ayant pour correspondance le monde de la brillance et de la flamboyance. Les aisselles de la femme représentent la matrice de passage, le point d'intersection et le carrefour de tout ce qui est commercial et social. Bien sûr, le corps eidétique de la femme projette dans le social une ombre de rêve, de l'évasion des nuages, de l'ange baudelairien, d'où enfin sa subjectivité et sa concrétude sociale : c'est la femme exaltation, suggérée, révélée et à l'image blonde platinée. Ce livre ouvert, invite le lecteur à un voyage richement intelligible à travers le corps de la femme, explorant ses aisselles, pour arriver à l'imaginaire sublime et concret de la femme en tant que monde, en tant que sujet naturel, extraordinaire et sublimation, la femme en tant que social, culture et civilisation.

10/2019

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Littérature française

Joe Hartfield, l'homme qui voulait tuer Donald Trump

Toute cette histoire n'aurait jamais vu le jour si Jean Duchêne, le jour de ses 77 ans, n'avait eu une inspiration aussi soudaine qu'inattendue. Il allait écrire un roman. Le héros serait Joe Hartfield, un ami noir rencontré à Omaha (Nébraska) en 1960 et, à la fin du livre, en 2020, Joe essayerait de tuer Donald Trump. Le découpage de l'histoire se fait par grappes de personnages et par tranches de vie. On remonte ainsi au voyage de Jean aux Etats-Unis puis on suit, pas à pas, les parcours de vie des quatre personnages principaux, Joe, Jean, Marlene et Marcus et de leurs proches, des personnages ordinaires à qui il arrive des choses extraordinaires. On suit leurs itinéraires, parallèles mais variés. Ils surmontent les épreuves et les coups durs de la vie grâce à leur courage et à leur créativité. Ils se remettent en question, se renouvellent et se réinventent sans cesse. Deux fils rouges dans ce premier roman. Le premier est l'amitié inébranlable qui lie les personnages principaux : leurs rencontres, leurs retrouvailles et leurs déboires. Le second, l'évolution lente de Joe de 'jeune photographe nonchalant et inconnu' jusqu'à 'vieux sage déconnecté mais débordant de vie' en passant par 'activiste radical et meurtrier en puissance'. Au terme de péripéties multiples, marquées du début à la fin par l'humour de Jean et des autres protagonistes, les clins d'yeux et les surprises, les personnages s'expriment sur les éléments purs et toxiques de l'amour, sur l'art, sur le racisme et les injustices, sur la futilité de la quête d'argent, sur les vraies valeurs, partagées, transmises ou menacées. Le jazz, Derek Hartfield (l'écrivain stérile), Hugh Hefner (le patron de Playboy), la Négresse Blonde, les cités jardins et les bouquettes liégeoises (dégustées au Montana ! ) sont omniprésents et apportent des espaces de respiration bienvenus dans un récit riche étalé sur plus de soixante ans.

12/2020

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Littérature française

La Duchesse Blanche - L'apprentissage de la soumission ou les affres de la domination

"La Duchesse Blanche" livre érotique à connotations sadomasochistes part de la phrase : "Je t'aime plus que ma vie" , plus souvent exprimée sous l'assertion : "Je t'aime à en mourir" , sans réaliser, pour autant, sa lourde signification. Dans le roman, Alexandra Galan de Saint-Elbe illustre par la force de son amour pour Diane d'Arcourt le véritable sens de cette déclaration. Alexandra devient l'esclave de Diane, à la fois la plus soumise et la plus rebelle... qui soit... Alexandra est une jeune cavalière de Concours de Saut d'Obstacle ; Diane, Duchesse d'Arcourt dite la Duchesse Blanche fait partie du jury. C'est ainsi que les deux personnages principaux se rencontrent pour la première fois. Diane, quarante ans, brune aux yeux vert-émeraude, jette son dévolu sur la jeune femme, blonde aux yeux bleu intense, âgée de vingt-sept ans. Les deux tempéraments s'affrontent, avant de filer le parfait amour. Cependant, la passion que lui voue Alexandra, ne suffit pas à Diane. Elle veut plus... Alexandra a beau répéter qu'elle donnerait sa vie pour sa maitresse, cette dernière s'interroge... Diane met donc son amante à l'épreuve, en la coupant du monde. C'est dans le Donjon de La Duchesse Blanche, au château d'Arcourt, que Diane éprouve l'amour d'Alexandra en la livrant à l'inavouable. Quand la Duchesse d'Arcourt découvre que sa belle esclave l'a trompée sur son identité, elle entre dans une colère noire et révèle le lourd secret de la Duchesse Blanche. Alexandra s'abîme et ne comprend pas ce qui lui arrive... Devant cette extraordinaire révélation de la Duchesse d'Arcourt, et alors que Diane lui réserve le châtiment suprême, la jeune soumise pense que seule la mort peut la délivrer de cet amour... Alexandra Galan de Saint-Elbe se donnera-t-elle la mort ? Ou la Duchesse Blanche exécutera-t-elle son amante ? Ou bien encore, la passion survivra-t-elle à tout ?

06/2015

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Monographies

Les animaux du Roi

Peut-on imaginer aujourd'hui le château de Versailles et ses jardins grouillant de vie animale ? Et pourtant les animaux de compagnie se comptaient par dizaines dans les appartements des princes, et jusqu'aux antichambres des rois, encombrées de niches : braques, épagneuls, carlins, singes vervets, chats angoras, aras et perruches ; la ménagerie abritait les animaux les plus rares, du coati au couagga, du casoar à la grue couronnée, que l'on surnommait l' "oiseau royal" ; le gibier était abondant dans le petit et le grand parc ; 2 000 chevaux logeaient à la petite et à la grande écurie, 300 chiens de chasse dans le grand chenil... L'ouvrage a pour ambition de faire revivre ce bestiaire, et de faire redécouvrir les hauts lieux de la vie animale versaillaise. Ainsi le merveilleux bosquet du Labyrinthe est évoqué par les fragments subsistants de ses fontaines sur le thème des fables d'Esope. Le décor du salon octogone de la ménagerie est lui aussi restitué. Les animaux eux-mêmes reviennent en foule à Versailles, car ils n'ont pas disparu sans laisser de traces : les meilleurs peintres du roi, de Bernaerts et Le Brun à Desportes et Oudry, ont fait les portraits des animaux exotiques, sauvages et familiers. Ils étaient tissés à la manufacture des Gobelins, mais aussi disséqués, gravés puis naturalisés à l'académie des Sciences et au Jardin du roi. On découvre ainsi le squelette du premier éléphant de Versailles, une éléphante offerte à Louis XIV par le roi du Portugal, qui vécut treize années à Versailles. Les chiens préférés des rois avaient aussi droit à leurs portraits avec leurs noms inscrits en lettres d'or : on fait connaissance avec Misse, Turlu, Tane, Blonde, Diane, Merluzine, Hermine et Cocoq... et même avec le Général, chat de Louis XV, portraituré par Oudry. Enfin on apprend la farouche résistance versaillaise à la théorie cartésienne des animaux-machines : dans le palais des rois de France, on n'a jamais douté que les animaux avaient une âme !

10/2021

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Guides pratiques

Routes de la bière. 50 itinéraires de rêve autour du monde

Routes de la bière - 50 itinéraires de rêve autour du monde, un livre magnifiquement illustré, une splendide source d'inspiration pour imaginer vos expéditions aux quatre coins du monde brassicole. Routes de la bière - 50 itinéraires de rêve autour du monde vous fera voyager dès la première page ! Rédigé par de grands voyageurs doublés de fins connaisseurs en matière de bière, ce magnifique album constitue une splendide source d'inspiration pour imaginer vos futures expéditions aux quatre coins du monde brassicole. Abondamment illustré de photographies spectaculaires, Routes de la bière - 50 itinéraires de rêve autour du monde vous invite à vivre des moments de pur bonheur : dégustations de bières tchèques dans une brasserie monastique de Prague, d'une bière ancestrale de type sahti dans une ferme finlandaise ou de bières pâtissières (pastry stouts) dans les gastropubs de la Floride ; initiation au somptueux héritage brassicole de l'Angleterre et à la réinterprétation de l'India Pale Ale (IPA) par les artisans brasseurs du Nord-Ouest américain ; tournées des pubs irlandais, des estaminets belges, des bars à real ale écossais et des kellers et biergartens allemands ; pauses pour siroter une pinte de blonde dans un café de Vienne ou une chicha de jora dans les picanterias et chicherias de la Vallée sacrée du Pérou ; célébrations du Vermont Brewers Festival aux abords du lac Champlain et du Banff Craft Beer Festival au coeur des Rocheuses ; haltes dans les birrerie romaines, sur les terrasses québécoises ou dans les microbrasseries vancouvéroises ; exploration d'une des cultures brassicoles les plus anciennes de la planète en Norvège, et plus encore ! Routes de la bière - 50 itinéraires de rêve autour du monde décrit chaque circuit au jour le jour, les lieux de fabrication et de dégustation à découvrir et les paysages à admirer. Il présente aussi des capsules liées au monde de la bière, traitant des malts, houblons et autres ingrédients employés ainsi que des accords mets et bière.

10/2021

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Romans policiers

Les aventures extraordinaires d'Arsène Lupin. Les 20 premières histoires

Un Arsène Lupin comme à la Belle Epoque ! Les aventures du gentleman cambrioleur dans leurs versions d'origine. " Le talent, le génie des malfaiteurs modernes semble prendre à notre époque, où tout se civilise, même le mal, des proportions grandioses. Qui peut se vanter d'échapper aux criminelles entreprises d'un coquin de l'envergure de celui dont le récit que nous publions expose... " Ainsi commence la toute première aventure d'Arsène Lupin, publiée dans le magazine Je sais tout en 1905. Cette histoire a lancé la carrière romanesque du gentleman cambrioleur et celle d'écrivain à succès de son créateur, Maurice Leblanc. En quelques années, le plus " grand des voleurs " va devenir le plus fameux héros de la littérature policière française. Depuis un siècle, il n'a cessé d'avoir du succès en librairie mais aussi au théâtre, en chansons, au cinéma ou en dessin animé. Lupin, la série TV dans laquelle l'acteur Omar Sy s'inspire du personnage mythique, a récemment pulvérisé des records d'audience dans plusieurs pays. A travers vingt nouvelles accompagnées de leurs illustrations d'époque, les lecteurs d'aujourd'hui vont enfin découvrir l'Arsène Lupin de leurs (arrière) grands-parents, le " vrai " , celui de la Belle Epoque. Des histoires " à suivre " , des feuilletons exactement comme ceux dévorés par le public de Je sais tout entre 1905 et 1911. Dans ces Aventures extraordinaires, on croisera l'inspecteur Ganimard, la blonde Sonia Krichnoff, la brune Raymonde de Saint-Véran, le chef de la Sûreté M. Dudouis ou... Sherlock Holmes ! Le lecteur retrouvera surtout le séduisant Arsène, ce virtuose de la cambriole, si élégant, si chevaleresque et si inoubliable. Préface de Hervé Lechat de l'Association des Amis d'Arsène Lupin Maurice Leblanc (1864-1941) est devenu grâce à Arsène Lupin l'un des écrivains les plus populaires en France. A ses débuts, il a été soutenu par Guy de Maupassant, Léon Bloy, Jules Renard ou encore Alphonse Daudet.

06/2021

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Roman d'amour, roman sentiment

Bimbo or not Bimbo Tome 1

Ne dit-on pas que l'habit ne fait pas le moine ? C'est ce que va découvrir Christopher, jeune avocat fraîchement reconverti en enseignant dans une université de Floride. Les femmes vénales ? Il a donné, et il les déteste ! Il essaiera par tous les moyens de les sortir de sa vie et surtout de sa famille ! Mais Betty fait-elle vraiment partie de cette catégorie ? Bien sûr, avec ses talons haut perchés et sa tignasse blonde comme les blés, on pourrait vite tirer des conclusions. D'autant plus qu'elle aime mettre ses formes en valeur et s'en donne à coeur joie. D'ailleurs, c'est devenu sa devise : si son look ne plaît pas, tant pis ! Mais ça, c'était avant de rencontrer le beau professeur, celui qui tient son bel avenir entre ses mains... Ils vont devoir passer 6 mois ensemble pendant lesquels la jeune femme compte bien le faire changer d'avis à son sujet. Inversera-t-elle la tendance ? Cachée derrière mes grosses lunettes de soleil, je peux le reluquer à loisir, sans qu'il ne le remarque. J'essaie de garder mon visage baissé en direction du livre, pour faire semblant de lire, alors que mes yeux parcourent de bas en haut son corps délicieusement sculpté. Comment un type aussi bien foutu peut-il être aussi odieux ? Il n'y a pas de justice. Physiquement parlant, il n'y a rien à jeter chez lui. Cheveux bruns disciplinés, check. Tablettes de chocolat bien dessinées, check. Bras musclés, check. Fessier rebondi, check. Jambes athlétiques, check. Tatouage ultra viril sur le pectoral droit et l'épaule, check. Il n'y a vraiment que ce qui sort de sa bouche qui est répugnant, car même ses lèvres sont plus qu'alléchantes. - Je vois que tu fais encore quelque chose de très constructif, dit-il en me sortant de mon examen de sa personne.

04/2021

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Littérature française

La vie poétique Tome 2 : Une façon de chanter

Une façon de chanter constitue le deuxième volet de l'autobiographie poétique entamée par Jean Rouaud avec Comment gagner sa vie honnêtement. Alors que le premier tome racontait les années d'après mai 68, les voyages en auto-stop, les petits boulots et les expériences hasardeuses des jeunes adeptes de la vie en communauté, Une façon de chanter, à l'occasion de la mort d'un proche, remonte vers l'enfance et l'adolescence. Comme le disparu est ce même cousin qui a offert à l'auteur sa première guitare, ce dernier en profite pour tendre l'oreille vers les lointains de sa jeunesse. Et le moins qu'on puisse dire c'est que la bande-son du village natal était rudimentaire : les cloches de l'église, le marteau du maréchal-ferrant, le cri d'un goret égorgé par le charcutier, et derrière le mur du jardin la seule musique d'un piano sous les doigts de l'oncle Émile. On comprend pourquoi l'arrivée brusque, par l'entremise du transistor, des groupes anglo-saxons, va bousculer ce monde ancien où l'on chantait encore Auprès de ma blonde. Et pour accompagner cette prise de pouvoir par la jeunesse, pas de meilleur passeport que l'apprentissage de la guitare. L'intime et le collectif se mêlent dans le flux d'un récit mouvant et drôle, où l'on croise certaines figures déjà rencontrées comme celles de la mère et du père, mais aussi une charmante vieille dame professeur de piano, un naufragé volontaire, une famille allemande accueillante et le jeune Rimbaud plaquant des accords sur un clavier taillé dans sa table de travail. Autant d'évocations que ponctue la très riche bande musicale : Dylan, les Byrds, Graeme Allwright, les Kinks et bien d'autres sont convoqués pour raconter en musique ce changement de monde, sans oublier les refrains balbutiants, composés par un jeune homme sombre derrière lequel on reconnaît Jean Rouaud lui-même gagner sa vie honnêtement (collection blanche, 2011).

03/2012

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12 ans et +

Irrésistible alchimie

Brittany est l’image même de la jeune fille parfaite. Belle, blonde et intelligente, elle vient d’une famille aisée et sort avec le capitaine de l’équipe de football. Elle sait bien maîtriser ses émotions, mais elle cache une douloureuse fêlure : elle s’oppose à ses parents qui veulent placer dans une institution, sa sœur aînée, gravement handicapée. Alex Fuentes est d’origine mexicaine, il est bien sûr séduisant en diable, mais c’est le bad boy du lycée. Il fait partie d’un gang impliqué dans des trafics de drogues, comme son père, qui en est mort. En dernière année au lycée Fairfield, Brittany et Alex sont obligés de travailler en binôme leur cours de chimie. Alors que tout les oppose, leur attirance est immédiate. Et leur amour sera contrarié par des événements brutaux qui ne cesseront de s’amonceler sur eux. Membre d’une bande armée qui sème la terreur, Alex est malgré lui rattrapé par les exigences du chef du gang. Et Brittany, malgré ses efforts passionnés pour le sortir de là, ne parviendra pas à le protéger. Vengeance, meurtre, drogue, Alex prend conscience que ce monde n’est pas le sien. Au risque de perdre son amour, il fera tout pour sauvegarder l’existence de Brittany. Mais il ne pourra pas s’échapper de son milieu d’origine….Ce n’est que des années plus tard, après un exil et une réadaptation difficile, que la vie finira par sourire à Alex : ses retrouvailles avec Brittany prouveront que l’amour de nos deux héros aura survécu à l’épreuve du temps. Le style D’un chapitre à l’autre la voix d’Alex alterne avec celle de Britanny, ce qui rend les personnages encore plus réalistes, vivants et attachants. La brutalité des événements donne une tonalité passionnelle au récit. Le lecteur passe non sans frisson du cocon doré de Brittany à la violence des rues dans laquelle vit Alex.

02/2011

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Critique littéraire

Le roman de Jehan de Paris

Le Roman de Jehan de Paris, court récit, d'auteur inconnu, date, selon toute vraisemblance, de la fin du XVe siècle. Le roi de France, ayant brillamment rétabli sur son trône le roi d'Espagne, victime d'une révolte de ses grands barons, les deux souverains décident que l'amitié entre leurs deux pays sera pour toujours assurée par le mariage de leurs enfants. Les années passant, les souverains espagnols oublient leurs engagements et fiancent leur fille au vieux roi d'Angleterre, devenu veuf. Traversant la France pour aller épouser la jeune princesse, il passe par Paris où le courtois accueil qu'il reçoit dissimule mal le désir de voir se retourner la situation à l'avantage du jeune roi de France. Celui-ci se faisant passer pour un riche bourgeois, fait le voyage en compagnie des Anglais, et, tout au long de la route, ridiculise son rival. Son arrivée devant la cour d'Espagne est triomphale et il n'a aucun mal à conquérir le cœur de celle qui, jadis, lui avait été promise. Il ramène à Paris la jeune princesse, devenue son épouse, pendant que le roi d'Angleterre regagne piteusement son pays. Le récit se présente, avant tout, comme une " histoire joyeuse ", qui n'aurait d'autre prétention que de constituer un agréable passe-temps pour ses lecteurs. On peut, certes, lui trouver quelque ressemblance avec Jehan et Blonde. On a pu aussi y découvrir quelques allusions à des réalités historiques. Mais il est bien évident que l'auteur a voulu, avant tout, écrire un conte " joyeux ", n'hésitant pas à le pimenter de quelques traits d'une gauloiserie qui n'est pas sans rappeler l'esprit des fabliaux. Il serait, cependant, inexact et injuste de ne pas voir, aussi, que ce récit, précurseur lointain des " petits romans philosophiques ", peut parfaitement être lu comme un art de bien gouverner son peuple pour un roi conscient de l'évolution d'un monde dans lequel la bourgeoisie peut, et doit, avoir toute sa place.

01/2002

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Histoire de France

Les de Gaulle. Une famille française

On connaît Geneviève de Gaulle-Anthonioz, l'héroïque et tendre nièce du Général, arrêtée à vingt-trois ans par les Allemands, déportée à Ravensbrück. Mais sait-on que la sœur aînée de Charles de Gaulle, " Tante Marie-Agnès ", fut, elle aussi, déportée, après avoir intimé aux Allemands qui venaient l'arrêter l'ordre d'attendre la fin du repas de famille ? Sait-on que Madeleine, la femme de Pierre de Gaulle, une féministe avant l'heure, franchit à trente-cinq ans les Pyrénées à pied avec cinq petits enfants pour échapper à la Gestapo ? La petite Anne, l'enfant " pas comme les autres ", nous révéla la tendresse enfouie du Général. Mais une autre petite Anne, blonde et ravissante, sut émouvoir en lui le grand-père. Charles, le petit-fils aîné, est devenu tristement célèbre en s'alliant à le Pen. Mais avant lui une armée de jeunes gens - cousins et neveux - s'étaient engagés à seize, dix-sept ans, dans la Résistance. Pendant soixante ans, tous ces héros, toutes ces héroïnes, souvent sans décoration, s'étaient tus. Pour la première fois, une quarantaine d'entre eux parlent. De leurs confidences, Christine Clerc a fait une saga souvent bouleversante, parfois très drôle. À travers ce récit apparaît un Charles de Gaulle différent, chef de famille attentif et soucieux de ses proches. Dans cette famille très française, parfois aisée, plus souvent fauchée, l'on méprisait l'argent, mais l'on cultivait l'amour de la patrie et une foi religieuse profonde. Tel le professeur Henri de Gaulle, le père du Général (qui fut dreyfusard), les parents ont toujours eu à cœur de transmettre à leurs enfants une solide culture mais aussi le sens du service et un esprit libre. C'est ce qui donne à cette fresque - où passent des soldats, des artistes, des politiques, des religieux, des séductrices et des croyantes passionnées, sa force singulière.

11/2000

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Histoire contemporaine

Madame de Krüdener. Mystique et femme de lettres

La baronne Juliane von Krüdener (1764-1824) est une femme de lettres, sujette de l'Empire russe et d'expression française, connue en France sous le nom de Madame de Krüdener. Selon Sainte-Beuve, elle est en 1801 assez jeune et belle toujours, délicieuse de grâce, petite, blanche, blonde, avec des yeux d'un bleu sombre, un parler plein de douceur et de chant... Mémoires et pensées parait en 1802 avec une préface de Chateaubriand et Valérie, roman épistolaire autobiographique (son oeuvre la plus connue) en 1804 : il lui vaut un succès immédiat dans les milieux littéraires parisiens. Elle se vante d'avoir été l'inspiratrice de la Sainte-Alliance contre l'Empire français et tout juste après la défaite de Napoléon Ier, tient des salons célèbres au Faubourg Saint-Honoré à Paris, puis en Suisse. C'est un défilé des célébrités du temps dont René de Chateaubriand, Mme de Staël, Juliette Récamier, Pierre Jean Garat, Antonin Balthazar Dandré, intendant des Douanes sous Louis XVIII, Benjamin Constant, Claire Kersaint, duchesse de Duras, Alexandre III, Tsar de toutes les Russies dont elle fut l'égérie très visible, L. P. Bérenger, l'auteur aujourd'hui oublié de La Morale en Action, etc. De retour à Riga, en 1804, Juliane von Krüdener, jusqu'ici très orgueilleuse, est sujette à une crise mystique qui la rapproche du piétisme. A cela s'ajoute encore sa découverte du martinisme et de toute une littérature ésotérique et souvent contre-révolutionnaire. Elle mène après sa "conversion" une vie de visionnaire mystique et dispense son enseignement en Allemagne et en Suisse de 1808 à 1815. Après sa mort, Certains en feront une sainte, d'autres une folle. La duchesse d'Abrantès ne s'intéressera pas qu'à son côté mystique et écrira : "Madame de Krüdener est une des femmes les plus remarquables, comme talent". En tous les cas, à une époque où la plupart des femmes sont soumises à leurs maris, Mme de Krudener eut, elle, une grande influence sur les hommes.

06/2023

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Education nationale

Bouses de Mammouth. Témoignages inédits sur bévues de l'Education nationale

Les auteurs : Thomas Andrieu - Franck Antunes - Erell Buhez - Laetitia Cavagni - Inola Dedieu - El Herrero - Laure Enza - Yoann Laurent-Rouault - Angélique Rolland - Nathalie Sambat. L'Education nationale est surnommée "le mammouth" . Une expression qui résonne dans l'inconscient collectif et donne une image immédiate de cet organe d'Etat. Car la longue promenade à dos de mammouth est une obligation pour qui naît en son pays. Contre vents et marées et sur les grèves. C'est encore plus vrai aujourd'hui qu'hier avec le gouvernement actuel, qui au nom de la pensée unique, tente d'interdire les éducations alternatives. Comme l'école à la maison. Au prétexte du séparatisme qui gangrène notre vieille République fanée, l'herbage de prédilection de l'animal laineux. Pourtant à brouter dans ces verts pâturages, le mammouth semble souffrir d'embarras gastriques et intestinaux. Et l'animal, peu éduqué, s'en cache à peine. Il est nature. Les générations de têtes blondes se succèdent, et il reste là, les pattes coincées dans la glace. Parfaitement immobile. Affreusement constipé. Pourtant, la violence, l'incompétence, la drogue, la peur, le harcèlement, la démission, l'ignorance, le racisme et leurs joyeux camarades dansent autour de lui en brandissant leurs lances. Ils le menacent. Mais le placide animal se contente de les regarder s'agiter, la trompe basse et l'oeil humide, sans réagir. Rares sont ceux qui ont aimé les années qu'ils ont passées à dos de mammouth. Qu'ils soient devenus chasseurs, cueilleurs ou chômeurs. Qu'ils aient réussi à faire des étincelles avec leurs silex ou non. Ce collectif vous fera partager plusieurs points de vue. Celui de deux élèves de lycée, celui de parents d'élèves et celui de personnels en poste au musée d'Histoire naturelle. Puissent ces textes vous inspirer des réflexions et vous faire passer le cap de la nostalgie quand vous pensez "école" , puissent les billes, les copains et la jupe courte d'Isabelle en terminale rester en dehors du sujet. Car le problème, quand on réfléchit sur le mammouth, c'est que notre nostalgie nous empêche, bien souvent, d'être objectifs.

02/2021

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Histoire de France

Marie-Antoinette la mal-aimée

Tout a commencé par une jeunesse heureuse à Vienne. Née un 2 novembre 1755, " Madame Antoine " pour sa famille, " Marie-Antoinette " pour les Français, est la quinzième enfant de la puissante impératrice Marie-Thérèse d'Autriche qui a patiemment négocié son mariage avec le futur roi de France. C'était en 1770, elle avait quinze ans, un frais visage rose entouré de boucles blondes, une taille faite à ravir, une peau " d'une blancheur éblouissante ", des yeux de porcelaine bleue. Tout a continué tel un conte de fée où la jeune reine de vingt ans, insouciante, trop rieuse, peu instruite tenta d'oublier une ombre à ce rutilant tableau : la non consommation de son mariage avec le Dauphin, d'un an plus âgé qu'elle, le malheureux Louis XVI. Il fallut sept années pour que la reine devienne enfin mère de son premier enfant. Marie-Antoinette se consola de ses difficultés conjugales par des fêtes sans fin, de folles dépenses en toilettes et bijoux, un entourage sans scrupules et une passion pour le Suédois Axel de Fersen, amoureux d'elle, qui tenta tout pour la sauver. Maladroite, elle multiplia les imprudences d'étiquette et financières qui alimentèrent la rumeur et les pamphlets injurieux et obscènes. L'affaire du collier, sombre escroquerie, marqua le tournant fatal. De l'adoration, l'opinion passa à la haine. Et même à la haine de l'Ancien Régime qu'elle symbolisait. On la surnomma " L'Autrichienne ". Elle trahit, dit-on, la France et ose informer Vienne de la politique du roi. Quand la révolution éclata, Marie-Antoinette changea, devenant une vieille femme aux cheveux blanchis par les épreuves. Avec la fuite ratée à Varennes, l'épouvante d'apercevoir sous ses fenêtres à la prison du Temple la tête de son amie la princesse de Lamballe, la mort du roi le 21 janvier 1793, l'enfermement à la Conciergerie où elle ne revit plus jamais ses enfants, son destin devint tragique. La reine changea, se transformant en femme digne dans l'adversité. Guillotinée alors qu'elle n'avait que trente-huit ans, elle est devenue l'objet, aujourd'hui, d'un véritable culte. Serait-elle, avec le temps, le secret remords des Français ?

02/2001

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Religion

Théologie naturelle et théodicée

AVANT-PROPOS : PENSEE CONTEMPORAINE ET PROBLEME DE DIEU INTRODUCTION 1. - LES DIVERSES BRANCHES DE LA METAPHYSIQUE. NOTION DE THEODICEE 2. - THEOLOGIE SURNATURELLE ET THEODICEE 3. - THEODICEE ET RECHERCHES SUR LA NOTION DU DIVIN EXCURSUS : L'origine de l'idée de Dieu d'après A. Comte, K. Marx et F. Nietzsche Première partie. - L'EXISTENCE DE DIEU CHAPITRE PREMIER. - PRELIMINAIRES AUX PREUVES DE L'EXISTENCE DE DIEU I. - POSSIBILITE DE LA PREUVE DE DIEU A. - Le kantisme ; le traditionalisme et le fidéisme. - La définition du concile du Vatican (1870) B. - Le modernisme. - Le texte du serment anti-moderniste (1910) EXCURSUS. - Le problème de la "philosophie chrétienne" II. - NECESSITE D'UNE DEMONSTRATION DE L'EXISTENCE DE DIEU - Critique de l'ontologisme de Malebranche III. - NECESSITE D'UNE DEMONSTRATION "A POSTERIORI" DE L'EXISTENCE DE DIEU. - Critique de l'argument ontologique (S. Anselme, Descartes, Leibniz) CHAPITRE II. - LES PREUVES DE L'EXISTENCE DE DIEU I. - LE SCHEMA COMMUN DES PREUVES A. - Le fait posé au point de départ B. - Le principe de raison d'être et ses dérivés, notamment le principe de causalité C. - La conclusion II. - LES CINQ VOIES (PREUVES "COSMOLOGIQUES") A. - Première voie : preuve par le mouvement (ou par les causes efficientes du devenir) B. - Deuxième voie : preuve par les causes efficientes de l'être C. - Troisième voie : preuve par la contingence des êtres périssables, ou par le possible et le nécessaire D. - Quatrième voie : preuve par les degrés de perfection EXCURSUS. - Le vrai et le bien 1. La preuve par les degrés de la vérité ontologique. Les "vérités éternelles" . - 2. La preuve par les degrés du bien. Les aspirations infinies du vouloir N. -B. -Le désir naturel de la vision béatifique E. - Cinquième voie : preuve par la finalité, ou par l'ordre du monde, ou par le gouvernement du monde III. - LES ARGUMENTS TIRES DE L'ORDRE MORAL A. - L'obligation morale. B. - La sanction morale EXCURSUS. - La critique kantienne des preuves de l'existence de Dieu et la "foi morale" kantienne IV. - DISPOSITIONS VOLONTAIRES LIRES ET CONNAISSANCE DE DIEU PAR LA RAISON NATURELLE EXCURSUS A. - La philosophie de Maurice Blondel EXCURSUS B. - Les philosophies de l'existence et la théodicée 1. Les précurseurs du mouvement. - 2. Les philosophies de l'existence en Allemagne. - 3. L'existentialisme de J. -P. Sartre et de M. Merleau-Ponty. - 4. L'itinéraire de Gabriel Marcel V. - EXAMEN DE DEUX AUTRES CHEMINS VERS DIEU A. - Le témoignage des mystiques. - Sa valeur dans la philosophie de Bergson B. - Le consentement universel Deuxième partie. - LA NATURE DE DIEU CHAPITRE PREMIER. - LA CONNAISSANCE DE LA NATURE DE DIEU I. - POSITION DU PROBLEME. Deux erreurs à éviter : anthropomorphisme et agnosticisme II. - DONNEES HISTORIQUES A. - Aux premiers siècles : Plotin, le Pseudo-Denys - Aux XIIe et XIIIe siècles - Les écrivains spirituels, aux XIVe siècle et suivants III. - LA THEORIE THO

01/1965

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Religion

L'Homme est une espérance de Dieu

Wagner (Charles): le nom de ce pasteur, écrivain prolifique, est sorti de notre mémoire et de nos dictionnaires. Notre oubli concerne toute une génération et toute une famille d'esprits, et il commence à être heureusement réparé. Quinet, Renouvier, Buisson, mais aussi Pécaut, Steeg, Henry Michel, Pauline Kergomard..., ont été, depuis vingt ans, relus, réédités, fortement commentés. Le présent ouvrage contribuera à hisser Charles Wagner au rang qui était le sien à l'époque: l'un de leurs pairs, et peut-être le plus puissamment original avec le Pécaut du " Port-Royal laïque " qu'était Fontenay-aux-Roses. Charles Wagner a été célèbre en son temps. Ses livres ont été constamment réédités. Jeunesse, paru en 1892, a participé de tout un réveil spiritualiste dans une France que l'on avait pu croire définitivement satisfaite d'une morale positiviste. Ce sont les années où Claudel et Charles de Foucauld se convertissent, où Blondel et Bergson renouvellent la philosophie française, où un groupe d'amis choisis, dont Wagner, crée l'Union pour l'action morale dont le but, si difficile à rejoindre, fut de ne laisser la France basculer ni dans un catholicisme politique ni dans une laïcité antireligieuse. Wagner se trouve ainsi au confluent d'une série de milieux qui concourent à nourrir l'esprit républicain, des protestants, des spiritualistes, des juifs, des quêteurs d'une religiosité laïque. Il entretient de belles amitiés, très significatives, dont celle avec Ferdinand Buisson, homme-orchestre de la laïcité scolaire. Buisson développe une conception de la libre-pensée très éloignée des habituelles certitudes antireligieuses de ces milieux; Wagner est de ceux qui font vivre l'expression aujourd'hui vieillie, mais importante, de libres croyants. Tous deux témoignent pour une foule d'esprits sincères, passés par le crible du dreyfusisme, qui redoutent plus que tout une laïcité spirituellement desséchée ou indifférente. À leurs yeux, la République est bien plus qu'une constitution ou une arithmétique des droits et des devoirs: elle doit se poser la question de l'intériorité et du sens. Et Wagner est de ceux qui viennent lui rappeler que " les sociétés ne vivent pas seulement de travail industriel, de science, de politique; qu'elles vivent aussi d'activité morale. C'est dire simplement qu'elles vivent de ce qui fait vivre l'homme tout entier ". (Félix Pécaut) Il faut se réjouir que la table des matières de cette anthologie soit aussi variée, aussi franchement religieuse et aussi franchement laïque à la fois, qu'elle nous propose "Prière" et "La mort" aussi bien que "Laicité" ou "Humanisme". Wagner eût aimé une telle anthologie, lui dont la religion était si laïque, et l'humanité si religieuse. (extraits de l'Avant-propos de Patrick Cabanel)

05/2007

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Poésie

Paradis perdu ; Paradis reconquis. Edition bilingue français-anglais

Aux côtés de Shakespeare, Milton (1608-1674) est le plus grand poète anglais. Dans les pays anglophones, et tout comme celle de Shakespeare, l'oeuvre de Milton n'a rien d'un simple objet de musée qu'on inspecte et qu'on oublie, mais elle est intégrée à l'existence et à l'éducation de chacun : on grandit avec elle, on vit et pense avec elle. Elle est citée aussi bien par les chercheurs les plus distingués que par les films les plus populaires. En France cette popularité, tôt acquise, fut scellée par la traduction que fit Chateaubriand du Paradis perdu, et dont on ne sortira plus : elle représente aujourd'hui la quasi-totalité des éditions courantes. Le temps des traductions semble s'être figé là. Mais il est difficile de présenter ce libre travail en regard du texte original, et il était donc important de pouvoir donner au public la grande épopée biblique de Milton dans une édition bilingue de référence, préfacée, introduite, annotée, et qui éclairât le sens et les symboles de son drame sacré. Il était également capital de donner à ce Paradis perdu la conclusion avec laquelle l'oeuvre a été conçue. Frappé de cécité, tel un Homère anglais, Milton dicte ses épopées au soir de sa vie : quelques mois avant sa mort le grand homme donne ainsi à l'oeuvre son issue dans le mystérieux et génial Paradis reconquis. Bien qu'il fût impensable de présenter les deux oeuvres l'une sans l'autre, qui n'en font qu'une, ce Paradise Regained, ici publié dans une édition bilingue, était introuvable en France depuis un demi-siècle. Notre édition de ces deux chefs-d'oeuvre bénéficie des traductions, introductions historiques et notes de Pierre Messiaen, l'un des grands anglicistes contemporains, et de Jacques Blondel, le plus grand spécialiste de Milton. L'inclassable pensée religieuse de Milton trouve la singularité de son chemin parmi les déchirures théologico-politiques que traverse l'Angleterre d'un siècle bouleversé. Cette pensée demande qu'on en restitue avec finesse l'axe et les nuances, tout en reliant son génie aux questions de notre temps. Ce dont s'acquitte avec hauteur la préface du père dominicain David Perrin, ancien élève de l'Ecole Normale Supérieure, agrégé et docteur ès Lettres. C'est en Milton que la littérature anglaise construit son classicisme oraculaire et tourmenté, qui nourrira les visions d'un Blake ou la révolution poétique d'un Byron. Tous deux ont vécu comme s'ils étaient quelque greffon du chef-d'oeuvre de l'aède aveugle de Londres. Puissants et terribles, les Paradis de Milton sont certes de ces livres qui marquent à jamais l'histoire, puis la dépassent.

04/2022

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Essais

Peaux de vaches. Avec 1 DVD

" Ce que le cinéma français compte de plus précieux est moins à trouver dans sa tradition que dans sa capacité à produire des objets à part, des comètes vouées à ne traverser son ciel qu'une seule fois. Ce fut le cas pour Peaux de vaches, premier long métrage tourné par une jeune femme de 28 ans, Patricia Mazuy, sorti en 1989, resté invisible pendant 32 ans. Une belle restauration le ramène sur les écrans. Il ne faut pas le rater, le recul n'ayant fait que renforcer sa nouveauté, sa posture revêche, sa promesse encore vive. [...] La cinéaste s'en remet à une inspiration libre, une grande syncope stylistique soutenue par les accords dissonants du folk hanté de Theo Hakola. [...] Le motif est inséparable d'une expérience physique, comme dans cette scène où éclate la violence des deux frères se battant dans la boue, et se retrouvant maculés d'une couleur grisâtre qui estompe leurs différences. Peu à peu, l'objet du film se précise : l'éclosion d'un sentiment que personne n'avait vu venir, comme une fleur sur un tas de fumier. Ce geste d'amour pur porte un nom : la poésie, la grande, tout simplement. " Mathieu Macheret, Le Monde Le Blu-ray / DVD Peaux de vaches de Patricia Mazuy 1989, 88 minutes + sous-titres anglais, STME et AD Scénario et réalisation Patricia Mazuy Production Titane - Jean-Luc Ormières Image Raoul Coutard / Son Jean-Pierre Duret Musique Theo Hakola avec Sandrine Bonnaire, Jean-François Stévenin, Jacques Spiesser, Salomé Stévenin, Laure Duthilleul, Jean-François Gallotte, Pierre Forget, Yann Dedet Ivres, les frères Roland et Gérard Malard ont mis le feu à la ferme du second, provoquant la mort d'un vagabond caché là. Dix ans plus tard, Roland sort de prison et retourne chez Gérard, qui est marié à Annie avec qui il a une petite fille, Anna. L'arrivée de Roland bouleverse leur vie... Bonus Des taureaux et des vaches De Patricia Mazuy (documentaire, 1992, 56 min.) L'élevage bovin laisse de moins en moins de place au hasard ou à l'empirisme. Tout en mettant l'accent sur les rapports que l'éleveur entretient avec ses vaches, Patricia Mazuy nous entraîne avec humour sur le grand carrousel de la sélection animale et de la recherche de la performance. Colin-Maillard De Patricia Mazuy (documentaire, 1982, 14 min.) Avec Auguste Mazuy et Marthe Mazuy Entre l'Ain et la Saône-et-Loire, un pays dépeuplé où il y a encore des sorciers... et les grands parents de la réalisatrice. Le livre Photographies du tournage de Peaux de vaches par Claudine Doury " Une moissonneuse-batteuse et une ensileuse ", récit de la réalisation du film par Patricia Mazuy " Que faire de la campagne au cinéma ? " entretien entre Patricia Mazuy et Serge Daney " Les plus beaux westerns ont un côté Antonioni, " entretien entre Patricia Mazuy et André S. Labarthe

06/2022

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Histoire internationale

L'ascension et la chute de Bachir Gemayel. Les secrets de l'enlisement d'Israël dans le bourbier libanais

De nombreux ouvrages ont été écrits sur la première guerre du Liban qui a éclaté en été 1982. "? L'ascension et la chute de Bachir Gemayel - Les secrets de l'enlisement d'Israël dans le bourbier libanais ? " a vu le jour à la suite des critiques que cette guerre a soulevées en Israël et au-delà de ses frontières. Il traite principalement du personnage de Bachir Gemayel, commandant de la milice chrétienne et presque président et de son rôle dans la prise de position des chrétiens, leur influence sur l'état libanais et leur relation avec Israël. Gemayel était un personnage charismatique. Il connaissait de près la classe dirigeante israélienne : le Premier ministre Begin, le ministre de la Défense Sharon, le chef d'Etat-Major Eitan ("? Rafoul ? ") ainsi que nombre de généraux et autres officiers de Tsahal qu'il appelait par leurs prénoms. Certains étaient tombés sous son charme. Il réussit à entraîner à sa suite un nombre non négligeable d'Israéliens, parmi lesquels des hommes du "? Mossad ? " qui l'admiraient. Au cours des années qui ont précédé la première guerre du Liban, l'Etat d'Israël a porté une attention particulière aux différentes factions chrétiennes du Liban, et principalement à la communauté Maronite. Ce fort intérêt pour les chrétiens ne leur laissait que peu d'attention, voire pas du tout, pour les autres communautés ethniques et sectaires au Liban. Le manque d'informations relatives aux chiites du Liban ne concernait pas uniquement les services des renseignements israéliens. Les recherches académiques n'étaient pas non plus particulièrement fructueuses. A la veille de la première guerre du Liban, il existait peu d'études pouvant apporter un peu de lumière sur cette obscurité. Israël s'est enfoncé dans le bourbier libanais pendant 18 ans et a mené une lutte désespérée contre le Hezbollah - milice chiite constituée par les iraniens sur le sol libanais. Après de longues effusions de sang, Israël a été forcé, sous la puissance des tirs du Hezbollah, de se retirer pour la première fois d'un territoire qu'il avait conquis à un pays arabe.

09/2019

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Littérature française

Les pays lointains

Ayant quitté un Londres sinistre et après une traversée difficile avec Mrs. Escridge, sa mère ruinée, à seize ans, Elizabeth arrive à Dimwood, riche plantation de Géorgie où un parent, William Hargrove, les recueille. Vont-elles l'une recommencer sa vie et l'autre commencer la sienne dans ce pays inconnu où l'hiver n'existe pas, au milieu des magnolias et des roses ? La plantation heureuse cache, cependant, bien des drames. En 1850, les Etats-Unis n'ont jamais été aussi près d'une rupture entre Sud et Nord. La Sécession est dans l'air. Elizabeth croit que rien n'arrive jamais, lorsque, un soir de bal, elle voit Jonathan. Bien entendu, c'est toujours la personne qui n'est pas pour vous, celle ou celui contre qui on vous met en garde, l'ennemi en somme, qui fait battre votre coeur. L'amour ne connaît aucun interdit. La vie, autour de la jeune Anglaise dont la beauté blonde fait des ravages, s'organise à Savannah, puis en Virginie chez un ami de la famille, " Oncle " Charlie. Là, c'est le tourbillon des fêtes de la société, et la foule des jeunes cousins et cousines, des amis, des serviteurs des Noirs parmi lesquels Betty, vieille femme maternelle, dévouée de tout son âme, et une énigmatique Galloise, Miss Llewelyn, qui régente la plantation de Dimwood et joue secrètement les entremetteuses pour Elizabeth et Jonathan. Celui-ci a épousé une belle femme riche qui a dans les veines un peu de sang noir. Aussi a-t-elle emmené son jeune époux en Europe, à Vienne, où cela n'a aucune importance pour être " reçue ". En virginie, dans le domaine de Charlie Jones, Elizabeth répond à l'amour de Ned, le fils encore étudiant de son fastueux tuteur. Mais sans oublier Jonathan. Et elle s'interroge : " Peut-on aimer deux hommes à la fois ? " C'est le destin qui en décidera... Apparenté à toutes les grandes familles du Sud, ayant passé une partie de sa jeunesse dans son pays lointain, Julien green raconte, dans ce livre plain d'amour et de fureur, l'aventure d'un être de désir, car il s'agit pour Elizabeth de posséder la vérité dans une âme et un corps.

04/1987

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Littérature française

Voyage biographique

Voyage Biographique est un livre sur l'enfance car on parle mal de l'enfance. C'est normal, l'adulte est aussi suffisant qu'il est dépourvu. Amateur de genèse, de germination, de culture en somme. On ficelle le temps comme un rôti du dimanche. Il y a des familles pour aimer cela. On s'ennuie mais c'est la tradition. Le Voyage, lui, largue les amarres. On file à l'aventure, d'île en île. L'enfant, c'est Ulysse, déjà roi et en attente du roi qu'il sera, le voilà en proie aux sortilèges, dieux et affidés. Pour le suivre, il faut une écriture qui file nez en l'air, qui flaire, qui marque l'arrêt, une écriture-chienne...Les personnages, les lieux et les objets de ce roman s'animent dans le flux d'un texte qui sourd et dévale comme un ruisseau. C'est En passant par les chiens, En passant par les filles, Par la mort et par la vie que Jojo, Dani, Marie, Monique, l'oncle, la blonde, la grand-mère, la mère..., perlent du Voyage comme des pierres alchimistes au hasard des condensations et dispersions du récit. Celui-ci palpe, jette et retient les événements dans une chronologie insaisissable au gré d'une forme itérative et différenciée qui résonne aux variations émotives de l'enfance, les fait naître ou les amplifie. Ainsi, les représentations de la vie, le biographique, relèvent ici d'une forme de dissolution de l'habituelle dichotomie entre l'auteur du livre, la voix qui raconte et les personnages qui s'animent. Au lieu d'être convoqués dans la circularité d'un récit qui constitue la topologie la plis fréquemment utilisée, chaque point de ce Voyage est en contact avec tous les autres, comme dans le réseau distribué de l'Internet. Voyage biographique confirme la rigueur et la puissance d'innovation de Joël Roussiez tout au long d'une écriture qui file, une écriture-chienne comme on l'a dit. Un livre qui apporte une contribution admirable à la question du récit qui marque profondément notre époque.

02/2010