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Christian Garcin, une esthétique du dépaysement

Extraits

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Poésie

Une odyssée pour Denver. Un inédit de Norwich Restinghale

"Il s'agit là d'un chant de deuil, d'une odyssée du souvenir - celui de la soeur morte. Pas de chronologie, pas de durée narrative, mais un assemblage de souvenirs digressifs. Aucune action : seul le temps qui se dilate là où le souvenir s'installe. Le passé est l'action, et le flot des souvenirs la péripétie." George Traunberg.

04/2022

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Littérature française

J'ai grandi

"Je pourrais évoquer tous les gris que j'aimais et qui ont disparu, aujourd'hui remplacés par d'ineptes couleurs éclatantes, le gris du costume de mon père lorsqu'il rentrait le soir du travail après avoir garé à l'entrée de l'impasse sa Simca grise immatriculée 26 CH 13 qui souriait de sa calandre dentée, le très beau gris des soirées d'hiver devant la télé en noir et blanc où un présentateur vêtu de gris succédait au gros ours de la nuit, tous les gris des photos de cette époque, et les différentes nuances grisesdu goudron de l'impasse, au fond de laquelle se tenait notre maison grise très vite sombre le soir, avec à l'intérieur une chambre en L obscure et sans fenêtre que j'aimais, c'est là que j'ai grandi". Christian Garcin.

01/2006

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Critique littéraire

Borges, de loin

C’est pourquoi, à la question, que personne ne m’a posée, « De quoi Borges est-il le nom ? », il m’a toujours semblé que je ne saurais répondre qu’en écrivant. Pas uniquement à propos de Borges, mais aussi dans Borges, autour de Borges, à l’intérieur de Borges, au-dessous de Borges, à côté de Borges, infiniment près et infiniment loin de Borges, en une sorte de plurifocalité simultanée semblable à celle qui, sous la dix-neuvième marche d’un d’escalier quelque part à Buenos Aires, révèle au narrateur de « L’Aleph » l’indicible mystère du monde et du temps. Car oui, ce nom de Borges, pour moi, était et demeure celui du Cercle, de l’Infini et du Mystère de la Littérature – et à tout cela, tant pis pour la pompe, je mets des majuscules.

09/2012

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Petits classiques parascolaire

Vies volées

Que reste-t-il d'une vie ? Presque rien. Des secrets furtifs, quelques traces, des objets devenus inutiles. Ces menus faits et ces fragments, l'écrivain les traque, les répertorie et les imagine. Ils constituent autant de bribes qui invitent à. la rêverie biographique et permettent de saisir une vérité intime. Par petites touches, et mêlant l'avéré et l'inventé, Christian Gamin restitue seize vies, illustres ou anonymes : de William Shakespeare à la sauvageonne Amélie Sivan, en passant par Agrippa d'Aubigné, Lazare de Magdala, Emily Dickinson ou le troubadour Guilhem de Cabestanh.

06/2009

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Poésie

Poèmes Zuihutsu

Soixante-douze poèmes (plus trois), écrits entre 2016 et 2022 : un assemblage hétéroclite, irrégulier, quoique à peu près chronologique, qui aimerait définir un territoire intime en l'inscrivant dans un autre, beaucoup plus vaste, et en interaction constante avec lui ? celui des boucles du temps, de la puissance de la nature, des strates de la mémoire.

06/2024

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Littérature française

Les vies multiples de Jeremiah Reynolds

Etonnant et fulgurant destin que celui de Jeremiah Reynolds : après avoir probablement été le premier homme à poser le pied sur le continent antarctique en 1829 et avoir fait de cette expédition un récit qui influença Edgar Allan Poe pour ses Aventures d'Arthur Gordon Pym, il devint colonel pendant la guerre civile chilienne, chef militaire des armées mapuches, avocat à New York, effectua un demi-tour du monde, et écrivit un récit de chasse au cachalot blanc qui fut peut-être à la source d'un des romans les plus lus et les plus commentés de la littérature américaine et mondiale.

01/2016

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Développement personnel

Le grand ailleurs. Pour une éthique du dépassement. Précédé de Une alliée contre soi et suivi de Butinages

Faut-il se résigner à ce que la vie se limite à la somme de nos désirs et de nos aversions, de nos plaisirs et de nos déplaisirs ? Nous sommes nombreux, au contraire, à aspirer à un ailleurs. Cet ailleurs est l'infini. Mais l'infini est éclipsé à chaque instant par les conventions de tout poil, par l'encombrement du connu, du prêt-à-penser et du prêt-à-vivre auxquels nous consentons tout en les exécrant. Telle est notre grande contradiction. Mais la contradiction est notre alliée, parce qu'elle nous fait mûrir. Par la maturation, le désir d'ailleurs, du grand ailleurs, se résorbe en soi où il s'éploie en devenant peu à peu réalité, liberté de la conscience qui ne se laisse déterminer par rien, mais qui détermine tout le reste. Car dès que l'esprit cesse de s'identifier à ses propres projections, la conscience pure se manifeste dans tout son éclat comme accueil bienfaisant. Dès lors, chaque instant se suffit à lui-même pour celui qui reçoit ce qui est, sans rien retenir ni repousser. Ce livre nous invite à la liberté intérieure qui se manifeste toujours dans son authenticité comme libération, comme sortie du confort servile. Cette liberté est donnée avec la vie de l'absolu qu'elle épouse au quotidien.

03/2019

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Littérature étrangère

Le monde de Christina

Du monde, Christina Olson n'a rien vu. Paralysée depuis l'enfance, elle vit recluse dans la ferme familiale, perchée sur une falaise du Maine. Sa seule ouverture sur l'extérieur : une pièce remplie de coquillages et de trésors rapportés des mers du Sud par ses ancêtres, farouches marins épris d'aventures, et dont les histoires nourrissent ses rêves d'ailleurs. L'arrivée de nouveaux voisins, la pétillante Betsy et son fiancé, le jeune peintre Andrew Wyeth, va bouleverser le quotidien de cette femme solitaire. Alors qu'une amitié naît entre elle et le couple, Christina s'interroge : pourra-t-elle jamais accéder à la demande d'Andrew de devenir son modèle ? Comment accepter de voir son corps brisé devenir l'objet d'étude d'un artiste, d'un homme ? L'art est le reflet de l'âme. Et sur la toile, Christina redoute de voir apparaître ses failles, et celle qu'elle aurait tant désiré être...

10/2018

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Témoignages

Moi, Christiane P.

Que reste-t-il de notre identité ? Lorsque, petit à petit, nous perdons ces bribes de mémoire qui nous disent qui nous sommes, d'où nous venons, où nous allons ? Lorsque, doucement, s'effacent notre parcours, nos idées, nos plaisirs ? Et puis notre notion du temps, du monde, de l'autre ? Imaginez un instant que vous ne sachiez plus qui vous êtes, où vous êtes, pourquoi vous êtes là, ni qui sont les gens qui vous entourent... Et pourtant, ne sommes-nous pas vivants jusqu'au dernier instant ? Nos sentiments, nos émotions, ne demeurent-ils pas intacts même quand notre esprit s'égare ? Tous ces gens bien portants qui jugent et décident à votre place, pour votre sécurité, pour la leur, ou qui se transforment en tortionnaires ordinaires dans un système où l'humain n'est plus qu'un numéro. Ce texte n'est cependant ni un pamphlet ni un réquisitoire. Tout juste un témoignage. Un hommage, peut-être. A la mémoire de tous ceux qui ont vécu cet enfer-là. Parce qu'il faut dire et faire savoir. Ne pas se taire. Parce qu'un jour, peut-être, vous serez Christiane P.

07/2022

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Histoire de la mode

Christian Dior. L'univers illustré d'une icône de la mode

1905, tout commence. Une enfance heureuse au sein d'une famille prospère en Normandie, une fascination pour les fleurs, une fascination pour les femmes. A cinq ans, Christian Dior rencontre Paris : un conte de fée, achevé de plein fouet par la guerre, les guerres. Dans l'ombre des conflits, Christian Dior se fraye un chemin : d'abord galeriste, il dessine ensuite les premiers contours de sa vie de couturier. Au hasard d'une rencontre, on lui délivre une prophétie : c'est par, pour et avec les femmes que vous réussirez. 1946, le tournant. Christian Dior grave son nom dans l'histoire : au 30 avenue Montaigne, on découvre, émerveillés, sa première collection. A l'austérité des tenues d'après-guerre, Dior oppose une floraison nouvelle, celle de la femme élégante, désirable et désirée. Une taille marquée, des formes arrondies, un buste accentué : le " New Look " s'installe. Loin du conflit hivernal, le printemps de la mode fait son entrée. La marque embaume le monde de son " Miss Dior " et pare les bras des plus belles femmes de son " Lady Dior ". Après Paris, New York puis Londres. Et après Christian Dior, plusieurs successeurs à succès, mais une seule obsession : prendre soin des fleurs qu'il a déjà plantées. Avec Christian Dior, L'univers illustré d'une icône de la mode, Megan Hess nous plonge avec délice au coeur du passionnant parcours de l'un des plus célèbres couturiers français, icône pour toujours et à jamais.

10/2021

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Critique

Plus que vie et mort réunies. Une lecture de Christian Bobin

La structure factice et contractuelle de la cité impose à la pensée, tant au sommet de la pyramide qu'à son socle, un modèle de conscription influant sur tous les types de rapport qu'entretiennent entre eux les humains. Cette institution a longtemps pensé changer le fond de notre nature qu'elle n'a que systématiquement désorientée par des résolutions formelles et économiques devenues de véritables idoles, y compris dans le domaine des arts et de la spiritualité. L'utopie d'un progrès de l'esprit humain, déçue, s'est réduite finalement à servir de paravent aux dominations du néant. Toute l'oeuvre de Christian Bobin, ajourée de candides paradoxes, tend à montrer que face à cette inversion, l'inchangée magnificence des nuages, depuis ses premières concrétions, n'a rien perdu de sa puissance, ni de ses capacités de répliques dans l'âme humaine. De là, contre les saturations algébriques de l'époque, tout le langage se refonde dans la poésie, son origine.

11/2022

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Sculpteurs

Christian Lattier. L'enfance ignorée du sculpteur

Christian Lattier, figure majeure de la sculpture africaine contemporaine, lauréat des Beaux-Arts de Paris et du Festival mondial des Arts nègres de Dakar en 1966, a été révélé dans toute sa personnalité et son talent par un livre vif et passionnant de Yacouba Konaté, enseignant universitaire de philosophie à Abidjan. Il ne manquait à ce portrait de l'artiste plasticien que la description de son enfance singulière au coeur d'une famille française, avec laquelle il a partagé peines et joies de 1935 à 1948. Voici un ouvrage pour comprendre la période fondatrice de la carrière internationale de ce grand artiste ivoirien.

05/2021

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Littérature française

Contes merveilleux - Tome II. Une nouvelle d'Hans Christian Andersen

Texte intégral. Cet ouvrage s'inscrit dans un projet de sauvegarde et de valorisation de bibliothèques et de fonds patrimoniaux anciens, rares ou oubliés, appartenant à la littérature des 19e et 20e siècles. Une collection de grands classiques, d'écrits pour le théâtre, de poésie, mais aussi des livres d'histoire, de philosophie ou d'économie, de récits de voyage ou de livres pour la jeunesse à re-découvrir via les librairies en ligne ou à lire sur papier avec une mise en page étudiée pour favoriser le confort de lecture.

02/2023

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Ouvrages généraux

Esthétique et technoscience. Pour la culture techno-esthétique

L'ouvrage propose une présentation des technosciences du traitement de l'information numérique dans leur usage artistique contemporain et une réflexion sur leur finalité esthétique. La pratique technoscientifique des arts (infographie 2D et 3D, réalités virtuelles, sculpture numérique, holographie, design informationnel, littérature informatisée, synthèse sonore) conduit à de nouvelles conceptions esthétiques qui renouvellent la culture esthétique, désormais entrée dans l'ère technoscientifique. Jean-Claude Chirollet, Maître de conférences en esthétique et théorie des arts à l'Université de Strasbourg, travaille en particulier sur les questions concernant l'impact des technologies de l'information sur la création artistique, la diffusion culturelle et la mémoire numérique des arts.

04/2022

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Littérature française

Les contes de Hans Christian Andersen

Aussi prisés aujourd'hui qu'ils le seront sans doute encore par les générations à venir, les contes de fées de Hans Christian Andersen forment des pierres angulaires de notre conscience collective autant que du canon littéraire occidental. Du Vilain Petit Canard à La Petite Poucette, en passant par La Petite Sirène et Les Habits neufs de l'empereur, ce recueil admirablement mis en page diffuse la magie éternelle de ces histoires à travers une sélection de 23 contes illustrés par des images chatoyantes réalisées entre les années 1840 et 1980. Afin de rester fidèle à la portée internationale de ces histoires, les artistes présentés viennent notamment d'Autriche, de Grande-Bretagne, du Japon, d'Ukraine ou des Etats-Unis et comptent de grands noms comme Kay Nielsen, Arthur Rackham, Tom Seidmann-Freud (nièce de Sigmund Freud), ainsi que la pionnière du film d'animation, Lotte Reiniger. L'anthologie comporte aussi des silhouettes anciennes et contemporaines, ainsi qu'une présentation de l'immense héritage d'Andersen, de brèves introductions historiques à chaque conte et des biographies détaillées des artistes. Conçue pour toute la famille, cette édition précieuse inspire et enchante autant que l'univers mystique, magique, issu de l'imagination d'Andersen. Parmi les contes présentés : La Princesse au petit pois, Le Rossignol et l'Empereur de Chine, Le Garçon porcher, La Petite Sirène, Les Habits neufs de l'empereur, Le Stoïque Soldat de plomb, La Reine des neiges, La Petite Poucette, Les Fiancés, Le Vilain Petit Canard, Les Fleurs de la petite Ida, Le Coffre volant, La Plume et l'encrier et Le Coq de poulailler et le Coq de girouette.

11/2013

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Beaux arts

La vie possible de Christian Boltanski

En février 2005, j'ai proposé à Christian Boltanski de composer une autobiographie sous forme de " confession " dictée. Nous nous sommes rencontrés presque chaque semaine durant un an, pour de longues séances enregistrées. Ces entretiens, que Christian Boltanski a rapidement comparés à une psychanalyse, étaient basés sur une règle du jeu précise: raconter sa vie comme son oeuvre, et éviter toute modification ou censure de la parole livrée. Au jour de leur parution, Christian Boltanski n'a lu ni les transcriptions de nos rencontres, ni le manuscrit que j'ai mis en forme de la façon la plus littérale possible. Je n'ai rien écrit personnellement de ce livre, mais le contenu m'en est entièrement imputable. Catherine Grenier.

01/2010

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Prière et spiritualité

Christian Bobin. Poète de la joie

Ce que je sais de Christian Bobin (1951-2022), je le tiens de nos rencontres trop brèves, de nos échanges épistolaires, trop peu nombreux, par pudeur, par retenue, de part et d'autre, car l'homme de silence et de solitude ne cherche pas à emmagasiner. Journaliste, j'ai beaucoup reçu à rencontrer ce journalier des mots, cette vigie de l'invisible. Chaque échange était fait d'instants qui, tout à coup, prenaient l'éclat d'un diamant dur, ciselé de mots choisis. Il faudrait plus de quinze jours pour moissonner les mots du poète qui se cache derrière la fenêtre et continue, c'est certain, de cueillir les petits riens qui font la vie même. Et la mort aussi. Plus que prier, les écrits de Christian Bobin nous invitent à méditer. La vie, la mort, l'amour, mais aussi la nature, Dieu, la maladie, l'Eglise... Tout ce qui vit et donne sens à l'existence est proposé avec sérieux et dans un grand éclat de rire. Christophe Henning est journaliste à La Croix et animateur sur RCF. Ancien président de l'Association des écrivains croyants d'expression française, il est l'auteur de nombreux ouvrages consacrés à des figures spirituelles et à la poésie.

04/2024

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Esthétique

La leçon d'Artaud. Une esthétique de l'esprit

Dans l'acte même de Sa création Dieu perdit son infinité. Ce divin faux pas inaugural, Antonin Artaud l'a affirmé pour avoir très jeune choisi l'esprit et s'y être tenu - quitte à en payer le prix par neuf années d'enfermement psychiatrique ininterrompu. Il voulut en finir avec ce Dieu qui s'est oublié, ce Dieu mal engagé jusque dans l'actuelle sexualité de ses créatures ; il va au-devant d'un autre Dieu chez les indiens tarahumaras au Mexique, en Syrie (où il le trouve). Soulevé contre cette "unanime saleté qui d'un côté a le sexe et de l'autre, d'ailleurs, la messe" , il exige de ses proches, hommes et femmes, de ne jamais s'adonner à l'acte sexuel - cet acte qui requiert du sujet érotique, de Dieu et de lui-même une irrémédiable perte d'esprit.

02/2023

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Musique, danse

Adorno et la modernité. Vers une esthétique négative

Elabore ds le dbut des annes 20, riche de l'exprience de l'art moderne et des avant-gardes, la Thorie esthtique de T. W. Adorno reprsente un moment dcisif dans l'histoire rcente des thories sur l'art : celui de la dissolution des systmes esthtiques et des discours traditionnels. Le texte lui-mme est fragment en aphorismes ; ces ruptures traduisent aussi bien l'clatement de l'art moderne en ses tendances multiples que le malaise d'une culture contrainte, bon gr mal gr, de cautionner le systme qui la produit et qui la gre. Si certaines catgories de l'esthtique adornienne semblent avoir perdu de leur pertinence, si l'art et la culture de la fin du XXe sicle refusant l'austrit moderniste intgrent dsormais des lments hdonistes, tels l'humour, le ludique ou la sduction, il n'empche que la Thorie esthtique dpasse l'exprience historique qu'elle circonscrit et que le concept de modernit auquel elle se rfre est loin d'tre prim au regard de l'clectisme culturel actuel. L'esthtique qualifie ici de ngative entend conserver l'art et aux oeuvres d'art leur potentiel de ngation vis--vis de la ralit. Refusant l'ide d'une sphre artistique qui servirait de refuge aux existences la fois massifies et atomises de la socit post-industrielle, cette esthtique demeure une esthtique du risque et de l'exprimentation, hostile aux tendances rgressives de l'historicisme post-moderne, et persuade que le dtournement esthtique des plus rcentes technologies constitue encore une rponse approprie l'industrie de la culture et l'emprise croissante d'une rationalit instrumentale.

01/1986

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Esthétique

L'art et le monde. Une esthétique phénoménologique

" Que fait l'artiste ? " Il cherche les éléments perceptibles qui seront aptes à présenter le pressenti, qui seront capables de "rendre visible" l'atmosphère invisible, de la donner à percevoir plutôt qu'à sentir. Comme le désir sexuel, comme la perception esthétique, la création artistique est un mode de phénoménalisation spécifique, elle est un moyen pour le sujet artiste de satisfaire son désir, le désir de présence perceptive né du sentiment esthétique." Il y va dans l'art d'une manifestation du monde. Si la phénoménologie de l'art s'inaugure par cette proposition incontestable, elle en vient à développer l'affirmation cette fois plus problématique selon laquelle le monde est l'artiste véritable. Si l'art fait paraître le monde, c'est parce que c'est le monde qui de lui-même se dévoile dans les oeuvres d'art. Ce livre vise précisément à mettre en évidence le caractère ruineux de cette affirmation et plus généralement à mettre au jour ce qu'il convient de nommer une "cosmo-théologie", en particulier chez Merleau-Ponty, Dufrenne et Maldiney, cela afin de délimiter l'espace d'une phénoménologie de l'art non théologique et de proposer ainsi une nouvelle et stricte esthétique phénoménologique.

05/2021

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Photographes

Paolo Roversi par Christian Caujolle

Si on le connaît surtout pour ses photographies dans le domaine de la mode, Paolo Roversi n'est surtout pas photographe "de" mode. Ce grand connaisseur de la photographie - qu'il collectionne avec un goût très sûr -, cet amateur, au plus beau sens du terme, de livres qui, dès sa jeunesse l'ont familiarisé avec les classiques comme avec les auteurs de sa génération, est photographe, tout simplement. Il considère chaque photo comme un "portrait", qu'il s'agisse d'un visage, d'une robe, d'un paysage ou d'une cafetière, et affirme sa passion pour August Sander, Diane Arbus ou Richard Avedon. Et évidemment Robert Frank dont il fut proche. Simplement parce qu'il cherche à "placer au centre du monde" ce qu'il photographie, qu'il s'efface pour pouvoir éliminer et épurer au maximum. Avec une grande élégance. Au début, cela n'a pas été facile. Le COVID 19 nous a empêchés de nous voir en face à face et nous avons dialogué par écrans interposés, ce que ni l'un ni l'autre n'aimons et qui ne se prête guère au type d'échange qui est la règle, la base et le fondement de ces discussions. Dès la première rencontre physique sur la terrasse du Studio Luce et malgré l'intempestif passage d'un hélicoptère, la parole est devenue plus fluide. D'autant que le lieu est accueillant, que le studio, dans un immeuble des années trente au sud de Paris fait cohabiter espaces de vie et de travail. Comme une évidence. Retrouvailles complices, échanges, partage. Et toujours cette bonne humeur élégante, ce sourire qui plisse au coin des yeux, ce rire fréquent et jamais haut, cet humour léger, une façon de ne pas se prendre au sérieux, une forme de prédestination au bonheur comme une décision de vie. On sent à chaque instant une exigence, par nécessité et, tout aussi forte, l'indispensable liberté qui ouvre les portes. Le rythme est souple, musical, à la fois ferme dans ses convictions et jamais arrogant. Français parfait et précis pour le plus italien des parisiens, ou, peut-être, le plus parisien des italiens. Peu importe, d'ailleurs. Oui, une évidente élégance. Comme, plus tard, dans son appartement lumineux au dernier étage d'un bel immeuble. Un univers habité, ni en désordre ni vraiment rangé, surtout pas arrangé. Un monde de livres, dès l'entrée et dans presque toutes les pièces. Des livres de tous types, poésie, roman, philosophie, littérature, photo évidemment, livres d'art et de remarquables exemplaires reliés de belles éditions anciennes - vu une originale de Paul et Virginie, un ouvrage de 1776 sur l'Italie avec des aquarelles magnifiques ou un exemplaire des Œuvres complètes de Jules César - qui viennent de son épouse, Laetitia, ancienne top model descendante des imprimeurs typographes Firmin Didot. Un monde de photographies, partout, dans toutes les pièces, au mur ou sur des rangements en bois à croisillons. Peu de photographies du maître des lieux, finalement, mais beaucoup de pépites, de Robert Franck - beaucoup - à Diane Arbus - dont le si rare autoportrait enceinte - à Kertész - un petit tirage inédit d'une vue de Paris –, plusieurs Shoji Ueda ou Louis Faurer. Et tant d'autres, mêlés à quelques photos de famille. Face à un mur entièrement couvert de photographies, bouleversant, un Lucio Fontana blanc, d'un format inhabituellement grand, très pur d'une seule entaille verticale. On aperçoit, dans une bibliothèque dont les portes vitrées protègent des livres particulièrement précieux, un petit paquet carré, emballage mystérieux des tout débuts de Christo. D'autres peintures au mur, dont une d'un ami. Ici, rien n'est décoration, on vit dans un environnement où l'art trouve tout naturellement sa place pour que l'on vive avec lui. On le respire. Mais il ne s'agit ni d'un musée, ni d'une monstration, encore moins d'une démonstration. Pas de logique, pas de hiérarchie, une manière plutôt d'autoportrait fait de bribes de souvenirs, de moments d'une vie, d'émotions préservées. Nous n'avons, finalement, pas tellement parlé de mode. Sans doute parce que ce n'est pas vraiment le propos, même si celui qui dit avoir été fortement influencé par August Sander est catalogué comme photographe "de mode" et que c'est son activité professionnelle principale. Mais il est évident que pour celui pour qui " tout est portrait " l'enjeu, le seul, est la photographie. Donc la lumière. Et une indispensable liberté que l'on retrouve dans la façon d'évoquer et sa pratique et des souvenirs, de se dire sans toujours se dévoiler, avec une pudeur qui n'est pas un calcul ou une cachotterie. La parole est fluide, les émotions et les souvenirs reviennent, les convictions, les commentaires, sans affectation. On se parle. Juste entre nous.

11/2022

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Sociologie

Luc et Christian Boltanski. Fraternité

Luc Boltanski est un sociologue dont les travaux ont initié un tournant décisif dans l'histoire de la discipline, mais il écrit et publie aussi recueils de poèmes, pièces de théâtre et opéra. Christian Boltanski est un artiste plasticien reconnu internationalement, dont les oeuvres ont marqué de leur empreinte l'histoire de l'art contemporain, mais même s'il prétend n'avoir guère étudié et ne jamais lire, il s'interroge constamment sur les énigmes du social. Si proches et si différents, ces deux frères font preuve, à travers leur biographie menée ici en parallèle, d'une forte proximité créative autour d'une préoccupation qui leur est commune - la fraternité - non pas seulement celle qui les a fait frères - mais une fraternité au-delà des frontières, une fraternité pensée, réfléchie, choisie.

04/2018

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Essais biographiques

Christian Gardair, paysageur d'estuaire

Etre sans plis. Une belle nappe, dans les hôtels, est sans plis. Comme je suis un type compliqué, j'aimerais bien me simplifier. Sans plis, ni replis (Christian Gardair). ?Si diverses qu'elles soient, les expériences du peintre Christian Gardair n'en gardent pas moins une unité, celle d'une quête de vérité : Je vous dois la vérité et je vous la donnerai, écrivait Cézanne. Pour Christian Gardair qui aime se définir comme un ?anonyme du XXe siècle, la vraie peinture c'est?la langue coupée? (Matisse), c'est le silence, rejoignant le précepte de Wittgenstein? : Ce dont on ne peut parler, il faut le taire. Il ne faut pas dénaturer le tableau, qui pose la question de sa présence, d'elle seule ; il est et reste avant tout une Enigme.

11/2021

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Criminologie et sicence pénite

Christian Ranucci. La mémoire guillotinée

Du temps où la peine capitale était appliquée en France, la justice inhumait les suppliciés dans une sépulture anonyme. Etre condamné à mort, c'était aussi être condamné à l'oubli perpétuel. Christian Ranucci, guillotiné en 1976 à l'âge de 22 ans pour le meurtre d'une petite marseillaise de huit ans, Marie-Dolorès Rambla, aurait dû connaître ce destin posthume. Mais deux ans après son exécution, un livre signé de Gilles Perrault, Le pull-over rouge, inscrivait son nom dans la mémoire collective en évoquant la possibilité d'une erreur judiciaire. A l'écart des polémiques stériles sur la responsabilité de certains acteurs dans ce qui est devenu une tragédie judiciaire, l'auteur a convoqué des psychologues anglo-saxons pour nous éclairer sur le fonctionnement de la mémoire humaine, sur ses fragilités, ses égarements, ses défaillances. Car un dévoilement convaincant de la vérité ne saurait faire l'économie de questions sur notre mémoire : un témoin sincère peut-il faire un faux témoignage ? Quelle est la fiabilité de la reconnaissance d'un suspect par un témoin ? Peut-on vraiment, et si oui, comment convaincre un innocent qu'il a commis un crime ? Quelle est la fiabilité d'un aveu ? Non pas seulement pour un jeune homme exécuté à vingt-deux ans, mais surtout pour la mémoire d'une petite victime et de sa famille traumatisée par le destin, cette affaire exige qu'on ne laisse pas la mémoire guillotinée.

03/2021

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Essais biographiques

Après. Conversation avec Christian Boltanski

Entretien entre l'anthropologue et l'artiste sur les relations entre l'anthropologie et l'art contemporain dans ses rapports à la mémoire collective et individuelle. Octave Debary suit le chemin d'une pensée qui laisse une place à ses " enquêtés " à l'intérieur même de son propre texte, offrant ainsi la matière première d'énonciation du discours de l'artiste. Depuis plusieurs années Octave Debary, professeur à l'université Sorbonne-Paris-Cité et directeur du centre d'anthropologie culturelle (Paris-Sorbonne), développe un projet d'anthropologie comparée de la mémoire et du temps. En s'intéressant à la façon dont une société met en mémoire (et en musées) son histoire, ses recherches l'ont conduit à l'étude de l'art contemporain dans ses rapports à la mémoire collective et individuelle. Au-delà de sujets, il s'agit de construire une posture et une analyse qui promeuvent une dimension collaborative, comme avec les artistes allemands Jochen Gerz et Swaantje Güntzel et comme ici avec l'artiste français Christian Boltanski. Ce livre s'inscrit dans une recherche entreprise depuis presque vingt années sur les " artistes de la mémoire " et constitue une contribution originale et importante au développement d'une anthropologie de l'art et de la réception. Ce livre a comme sujet principal les relations entre l'anthropologie et l'art contemporain. Il s'est construit pendant toute une année en intelligence et en connivence avec Christian Boltanski. Figure centrale de l'art contemporain dont les oeuvres sont présentes dans le monde entier, Boltanski parle de son travail en évoquant les tracés d'un art fragile, d'un art de l'ordinaire et du commun mais aussi de la musicalité, de la mémoire... Ses oeuvres d'abord présentées sous forme d'objets (inventaires, photographies, documents, pièces à conviction, vitrines de références...) ont établi autant l'existence d'une histoire individuelle que leur ressemblance à celle des autres. L'artiste a poursuivi son travail autour d'objets de plus en plus fragiles, davantage reliés à une existence en suspens, à une transmission parlée, sonore, du mot à la note, dont sa dernière grande exposition Faire son temps (Centre Georges-Pompidou, 2019), comme son opéra comique Fosse (2020) et l'exposition Après (2021) sont les ultimes expressions. La raison d'être de cet ouvrage est marquée par la volonté (au-delà d'un apport documentaire, journalistique ou critique...) de promouvoir une anthropologie dialogique, où la prise de parole n'est pas le seul fait du chercheur. Octave Debary suit le chemin d'une pensée qui laisse une place à ses " enquêtés " à l'intérieur même de son propre texte, offrant ainsi au lectorat la matière première d'énonciation du discours de l'artiste.

04/2023

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Théâtre

Jan Fabre. Esthétique du paradoxe

Le théâtre contemporain a recours aux multiples explorations des arts plastiques et de la performance qui élargissent le champ de ses possibilités. L'influence réciproque entretenue entre les arts visuels et les arts de la scène occupe une place de premier plan dans les pièces de l'artiste flamand Jan Fabre. Associé au programme du Festival d'Avignon en 2005, l'homme de théâtre et artiste plasticien interroge notre rapport au réel par le biais d'une démarche transgressive. En puisant aux sources des maîtres anciens tout en s'inspirant de l'art et des arts visuels depuis Duchamp jusqu'à Fassbinder, il confronte le spectateur à une histoire de l'art ainsi incluse sous forme dialogique dans son approche du plateau scénique. Les auteurs de ce recueil se proposent d'offrir une vision complète-bien que non exhaustive-de ses créations, qu'il s'agisse de ses oeuvres plastiques ou des oeuvres théâtrales, et dévoilent les mécanismes de la dimension paradoxale qui est un de leur plus puissant ressort.

11/2013

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Essais

Esthétique du montage. 5e édition

Associer des images en un certain ordre, les agencer selon un certain rythme, créer des ruptures ou des continuités, tel est l'art du montage. L'auteur trace un captivant panorama des différentes conceptions du montage tout au long de l'histoire du cinéma et propose une analyse de cette technique au coeur de nombreux domaines de représentations audio-visuelles. A travers de multiples exemples de montage de films, notamment ceux d'Orson Welles, de Maurice Pialat ou encore de Martin Scorsese, il montre en quoi l'évolution des techniques et des pratiques de montage influe naturellement sur l'esthétique des films.

02/2022

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Critique littéraire

Esthétique et théorie du roman

Mikhaïl Bakhtine (1895-1975), professeur de lettres et historien de la littérature, a profondément renouvelé la conception du roman. Sa théorie cependant, loin de l'orthodoxie marxiste-léniniste, le condamna à être toute sa vie un paria en Russie soviétique. Pour Bakhtine, le roman, comme la poésie, est d'abord un phénomène du langage ; mais d'un langage qu'anime la parole, qui le charge d'intentions, et la parole, elle-même, n'est rien en dehors du dialogue. L'exploitation consciente et systématique des structures "dialogiques" du langage, de la "plurivocité" du mot, de la présence simultanée, dans un même énoncé, de la voix de l'auteur et de celle d'autrui - telle est la caractéristique fondamentale du discours romanesque. Seul genre littéraire constitué en contact avec la réalité et le devenir, il est un microcosme de langages divers. L'espace et le temps s'y organisent de façon particulière, en une structure (un "chronotope") examinée ici dans le roman grec et latin, la biographie antique, le roman de chevalerie, le folklore et le roman-idylle. Les deux grands facteurs de l'apparition du roman furent la culture du rire, antique et médiévale, et le cosmopolitisme de l'Antiquité tardive. Au rire est consacrée l'étude sur "Rabelais et Gogol" qui complète le grand ouvrage sur Rabelais et la culture populaire (L'oeuvre de François Rabelais).

10/2008

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Sciences politiques

La Chine et nous. Répondre au second dépassement

En un tiers de siècle, la Chine, pays en développement, est devenue une économie émergente, puis une puissance économique mondiale. Il s'agit là du principal événement économique du début du XXle siècle. Cet événement interpelle le Maroc, le Maghreb, l'Afrique et l'espace sud-méditerranéen, parce qu'il est porteur d'un second dépassement historique, provenant, cette fois, non pas de l'Occident, mais de la Chine lointaine pourtant tellement présente dans notre quotidien. Répondre à ce dépassement, c'est avant tout tirer les leçons de la grande transformation que vit la Chine.

07/2017

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discriminations, exclusion, ra

Esthétiques du désordre. Vers une autre pensée de l'utopie

Bien que le modèle classique de l'utopie tel que développé par Thomas More nourrisse encore les imaginaires, de nouvelles visions émergent à partir du XIXe siècle et, avec elles, de nouveaux acteurs et de nouveaux imaginaires. Peuples révolutionnaires, femmes en mouvement anonymes qui hackent le système... interrogent les notions de désordre, d'anarchie, de révolution et d'utopie. Partant de la tentative d'organisations sociales idéales du XIXe siècle, les auteurices analysent ici la dynamique révolutionnaire qui sous-tend ces mouvements, qui conduisent à faire de la lutte au XXIe siècle, non plus un moyen mais un mode d'existence, et irriguent la recherche et les processus de création.

11/2022