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Henri Bouquet

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Littérature française

Nages libres

Fendre l'immensité de la mer ou la surface d'une piscine turquoise, les vagues bretonnes ou la douceur de la Méditerranée. Nager pour le plaisir de sentir son corps appartenir au royaume liquide, tels sont les couloirs de cette philosophie de la nage à laquelle nous convie Lucas Menget. Nager, contrairement à la natation, n'est pas un sport, mais une respiration, un art de vivre. Ce précis évoque à la fois les souvenirs personnels de l'auteur, sa découverte de la nage enfant sur une plage de Bretagne, ses " bains exotiques " à Bagdad pendant la guerre, à Sorrente la nuit, en Grèce avec les dieux de la mythologie ou dans l'Amazone avec les peuples autochtones qui ne craignent ni l'eau ni les crocodiles. Il y raconte également des anecdotes récoltées lors de ses reportages journalistiques, quand, par exemple, aux jeux olympiques de Séoul la championne Muriel Hermine lui fait découvrir la natation synchronisée. Aussi intrépide que Matthew Webb – le premier homme à traverser la Manche à la nage –, l'auteur ne recule devant aucun exploit. Il n'hésite pas à refaire le parcours nautique d'Edmond Dantès, le héros du Comte de monte Christo, entre le château d'If et le quai de Marseille. Lucas Menget expose le pacte secret passé avec les piscines, devenues même un lieu de plaisir clandestin pendant les confinements et ponctue cet éloge joyeux des bassins et de la mer de références à la peinture, à la musique, à la photographie (Jacques Henri Lartigue).

06/2022

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Littérature française

Le Seigneur des Anes

Qui est ce seigneur des ânes ? Ronny Serpin, l'élève le plus épouvantable que l'enseignement ait connu et qui se targue d'avoir mis une dizaine de professeurs en dépression ? Charles Dumortier, enseignant retraité qui n'arrive pas vraiment à se dépêtrer de ses trente-sept années de tableau noir ? Henri Gelker, qui traîne son feu sacré d'école en école sans vraiment arriver à l'y mettre, le feu ? À moins qu'il ne s'agisse d'une maîtresse des ânes, comme Amélie Dumortier qui doit en faire des vertes et des pas mûres devant ses élèves... Après La cité des fleurs fanées et ses gentils héros, Eric Dejaeger revisite ce qu'il reste de l'école, un endroit où tout peut arriver, où le lendemain n'est jamais la prolongation de l'aujourd'hui. L'école, cette entité qui fait fuir la moitié des jeunes enseignants durant leurs cinq premières années de carrière. II ne faut pas s'enfoncer la tête dans la boîte de craies : durant ces quinze dernières années, le métier de professeur est devenu de plus en plus difficile. L'auteur ne nous raconte pas ici ce qu'il en est aujourd'hui mais bien ce qu'il en sera si les dérives (appelées sournoisement " réformes") telles que les enseignants les connaissent à répétition depuis les dernières grandes grèves de 1995 continuent. II lui semble d'ailleurs que le futur qu'il décrit dans ce livre se rapproche beaucoup plus vite qu'il l'ait prévu. Professeur, le plus beau métier du monde ?

08/2010

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Histoire de France

Rompez les lances ! Chevaliers et tournois au Moyen Age

Qu'ont en commun Richard Coeur de Lion, Du Guesclin et Lancelot, Don Quichotte ou Ivanohé ? Défenseurs de belles et justes causes, ces chevaliers réels ou romanesques tournoient sans merci, s'affrontant en joutes et défis armés caractéristiques de la société féodale. C'est l'histoire de ce sport chevaleresque, si vivant dans notre patrimoine culturel, que Sébastien Nadot nous conte avec enthousiasme. Dès la seconde moitié du XIe siècle, dans toute l'Europe, les guerriers s'adonnent aux tournois dont les chevaliers sont particulièrement friands. Mais ces combats, dangereux et violents, ne plaisent pas à tous. Apparaît alors un nouveau jeu, en duel et mieux réglé : les joutes, combats singuliers où rompre les lances permet aux champions de remporter la gloire... et aussi quelque argent. Imitant les légendaires chevaliers de la Table ronde, les jouteurs s'amusent dans des compétitions de plus en plus spectaculaires. En tribunes, les dames tombent en pâmoison tandis que le public encourage, prend parti, rit et laisse fuser les quolibets. A la fin du Moyen Age, Bavard, le Chevalier sans peur et sans reproche, incarne la perfection dans les lices comme à la guerre. Fervents jouteurs, François l Charles Quint et Henri Vlll Tudor ne conçoivent pas une fête ou une rencontre diplomatique sans quelques jolis coups de lances. Avec les évolutions militaires, la chevalerie disparaît et avec elle la pratique des joutes. Mais ses héros restent vivants à travers la littérature avant de poursuivre leur existence aujourd'hui à travers la bande-dessinée, le cinéma ou les jeux sur Internet...

10/2010

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Photographes

+ Photographie - Les acquisitions des collections publiques. Volume 4, Oeuvres acquises en 2021

Chaque année, des milliers de photographies et d'objets (tirages, négatifs, albums...) entrent dans les collections publiques en France grâce à la politique d'acquisition dynamique que mènent les différentes institutions culturelles, musées, muséum, services d'archives, bibliothèques, médiathèques, artothèques, écoles d'art, Frac et Cnap. La collection +Photographie aspire à en montrer la richesse. Ce quatrième volume porte sur les acquisitions réalisées en 2021 par ces institutions -? qu'elles soient nationales, régionales, départementales ou municipales ? - et présente une sélection d'oeuvres tant patrimoniales que contemporaines. En outre, les historiens de la photographie Paul-Louis Roubert et Eléonore Challine, de la Société française de photographie, ont imaginé cette année cinq thématiques traversant les fonds de trente-cinq institutions. Des femmes photographes de renom, telles Janine Niépce, Dolorès Marat ou Bettina Rheims, à leurs confrères masculins Henri Cartier-Bresson, Pablo Roversi ou Daido Moriyama ? ; des artistes contemporains confirmés, comme Piotr Uklanski, Hélène Delprat, Agnès Geffray ou Samuel Fosso, aux photographes artisans, amateurs ou anonymes ? ; du riche fonds d'archives de l'avocate féministe Gisèle Halimi à celui de Loys Roux, prêtre et infirmier de la Première Guerre mondiale... toutes les typologies et pratiques photographiques sont ici mises en lumière dans un voyage riche en découvertes et en curiosités. +Photographie est le reflet d'une politique soutenue avec détermination dans l'enrichissement du patrimoine photographique de notre pays. Il parcourt les deux siècles qui nous précèdent pour dresser un portrait du monde, de la société, de la photographie et de celles et ceux qui la regardent et la vivent pleinement.

06/2023

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Russie

Tribulations d'un jeune Juif polonais en URSS entre 1939 et 1946

Maurice Drumlewicz a 18 ans lorsque, le 6 octobre 1939, il prend la route à la recherche de son frère Henri, enrôlé dans l'armée polonaise. La guerre vient d'éclater et l'armée est prise en étau entre les Russes et les Allemands. Maurice quitte sa Pologne natale, muni d'un simple baluchon, ignorant encore l'incroyable voyage qui l'attend. Entre 1939 et 1946, Maurice parcourra ainsi plus de 11 000 kilomètres, en grande partie à pied. Un périple extraordinaire à travers l'Union soviétique, de Varsovie jusqu'au fin fond de la Sibérie, en pleine guerre, avant de rejoindre Paris en 1946. Comment survivre lorsque les dangers affleurent de toutes parts ? Maurice raconte une vie au jour le jour : marcher, ruser, multiplier toutes sortes de travaux contre du pain, une soupe, des cigarettes, tout en évitant les rafles car, en fil rouge, se dessine la grande Histoire, ses enjeux et la réalité des camps de travail. Ces tribulations sont aussi celles de ces copains d'enfance qui furent ses compagnons d'infortune. La fraternité, la solidarité auront été le moteur de leur survie durant ces années difficiles. Maurice nous fait revivre les épisodes parfois cocasses, parfois tragiques, de cette traversée épique, avec un humour et une légèreté derrière lesquels vibre la misère vécue et endurée par des milliers de Juifs de Pologne durant la guerre. Un témoignage rare, nourri et complété des commentaires de sa fille, Sylvie Lidgi, qui vient éclairer une page de l'Histoire encore trop peu documentée.

06/2021

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Histoire internationale

Les disparus de Damas. Deux histoires de meurtre rituel

Le 21 février 1840, le père Thomas, religieux d'origine sarde résidant depuis de nombreuses années à Damas, ainsi que son serviteur disparaissent. Aussitôt les Chrétiens de la ville accusent les Juifs d'avoir " immolé " le religieux afin de recueillir son sang. Ce drame se produit moins de quatre mois après l'arrivée du premier consul de France en Syrie, le comte Ulysse de Ratti-Menton. Or un traité franco-turc de 1740 reconnaît aux diplomates français un droit de protection sur les catholiques de l'Empire ottoman. Le nouvel arrivé en profite pour mener l'enquête concernant ces disparitions. Sa conviction, dès les premières heures, est établie : les coupables sont les membres d'une famille juive de notables. Ave la police du Pacha, il va s'attacher à le démontrer. Le consul, que les méthodes d'interrogatoire orientales ne rebutent pas, bouclera son instruction en quelques semaines. Ses conclusions devront forcément déboucher sur des exécutions. Les communautés juives de France et d'Angleterre -alors que leurs pays sont au bord du conflit- décideront d'envoyer deux hommes pour sauver de prétendus coupables dont l'innocence paraît évidente. Henri Heine, en poste à Paris pour La Gazette d'Augsbourg, consacrera plusieurs articles à l'Affaire de Famas. Dès le 7 mai 1840, révolté par ce qu'il a pu apprendre, il écrit : " ... tandis que nous rions et oublions... le bourreau exerce la torture et, martyrisé sur le chevalet de la question, le Juif de Damas avoue... ". pour bien des historiens, cette affaire marquera une date importante.

05/2003

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Résistance

La Grande histoire de la Résistance

" A côté de vous, parmi vous sans que vous le sachiez toujours, luttent et meurent des hommes, les hommes du combat souterrain pour la libération. Ces hommes, fusillés, arrêtés, torturés, chassés toujours de leur foyer, coupés souvent de leurs familles, combattants d'autant plus émouvants qu'ils n'ont point d'uniformes ni d'étendards, [... ] saluez-les. " (Pierre Brossolette) Alors que nous commémorons les 70 ans de la fin de la Seconde Guerre mondiale et de la défaite du nazisme, rendons hommage aux 480 000 hommes et femmes, qui, de Londres ou de France, souvent au prix de leur vie, firent de leur idéal leur arme et luttèrent courageusement contre l'occupant et pour la libération du joug nazi. Ce furent des combattants, des hommes politiques, des agents de liaison, des militaires, des prêtres, des écrivains... des hommes dont l'Histoire n'a peut-être pas retenu le nom et d'autres qui sont devenus des héros - Charles de Gaulle, Jean Moulin, Pierre Brossolette, Henri Frenay, Berty Albrecht... De ceux qui, dans la clandestinité des maquis, prirent les armes, de ceux qui cachés dans un appartement se servirent des mots et des journaux, de ceux qui, dans les mouvements, les réseaux, au micro de la BBC, sur les champs de bataille et jusque, parfois, dans les camps de concentration, imaginèrent la France de demain, ce livre élégant et bien documenté retrace l'histoire de la Résistance... Enrichi d'une centaine de photographies, de documents rares et passionnants et d'une vingtaine de fac-similés, il raconte l'histoire d'un mythe politique fondateur.

09/2023

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Littérature Allemande

Quand les nuages poursuivent les corneilles

"Roman voudrait être heureux et avoir du succès. Il se contenterait de respirer l'odeur du tilleul, de suivre la course des nuages, de partager avec sa bien-aimée les minuscules événements qui ponctuent son existence dans la grande ville du nord, Berlin. Mais la réalité se rappelle sans cesse à lui. Comment satisfaire aux exigences de ses proches qui lui demandent de mettre fin à leurs jours ?? Comment pallier les soucis financiers ?? Et comment intéresser les milieux artistiques à ses projets de théâtre ou de cinéma ?? Roman ne manque pas d'idées - utopiques, baroques, poétiques - que la vie s'empresse de pulvériser. Avec humour et affection, Matthias Zschokke regarde son héros se débattre dans la banalité d'un quotidien où l'étrangeté se tient toujours tapie, prête à surgir. Roman est un cousin germain de Plume de Henri Michaux". Isabelle RüfQuand les nuages poursuivent les corneilles a été publié pour la première fois en français en 2018 par les Editions Zoé dans une traduction signée de la journaliste Isabelle Rüf. Cette nouvelle édition reprend la traduction originale ? ; elle est accompagnée d'une préface inédite de la traductrice. Né à Berne en 1954, Matthias Zschokke est un romancier suisse de langue allemande. Ecrivain, dramaturge et cinéaste, il a reçu le Prix Robert Walser pour son premier roman, Max, en 1981 et le Prix Femina étranger pour Maurice à la poule en 2009. En 2014, il est sacré lauréat du Grand Prix de littérature du Canton de Berne. Il vit et travaille à Berlin depuis 1980.

05/2023

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Littérature française

Vers de nouveaux rivages

Au début du XIXe?siècle, le célèbre poète romantique Alphonse de Lamartine exprima ce que l'Homme, "?toujours poussé vers de nouveaux rivages?" et "?emporté sans retour?" ressent face à la fuite du temps. Deux cents ans plus tard, les choses ont-elles changé ? Engagé dans la lutte contre le réchauffement climatique, un défi planétaire en ce début du IIIe?millénaire, Jules rencontre Christine, une hôtesse de l'air au charme incroyable. Avocate débutante, Amandine tombe amoureuse de Jacques. Tandis qu'Isabelle danse avec Charles au rythme de la salsa, sa soeur Martine se tourmente pour son jeune fils Oscar, atteint d'un cancer. Suite au décès accidentel de sa femme, Henri sombre dans la mélancolie, cloué dans un fauteuil roulant. Souffrant de la maladie d'Alzheimer, Marguerite perd la tête et s'égare dans ce monde toujours en mouvement, à la fois merveilleux et effrayant. Au fil de leurs voyages, traversant l'Océan Atlantique, de l'archipel des îles Canaries à la Colombie, Catherine et Jean-Pierre comprennent, eux aussi, que la vie nous emporte sans cesse, toutes et tous, sur des chemins divers, vers de nouveaux rivages... Hervé Verdon est né à Bruxelles, en 1963. Depuis 1988, il occupe la fonction d'ingénieur dans le secteur aérospatial. Il a participé à de nombreux projets internationaux, qui l'ont conduit à voyager non seulement dans plusieurs pays européens, dont la France, les Pays Bas et l'Italie, mais également en Russie, aux Etats-Unis et en Guyane. Vers de nouveaux rivages est son second ouvrage.

06/2022

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Critique littéraire

Zola et le prêtre

"Première grande étude historique et critique qu'ait suscitée la figure du prêtre dans les trois cycles romanesques de Zola" , écrit Henri Mitterand dans sa Préface. "Une enquête aussi approfondie ne pouvait sans doute être menée, si j'ose dire, que de l'intérieur de l'Eglise, à la condition qu'elle bénéficie aussi des connaissances et de l'objectivité d'un historien des textes et des idées. Pierre Ouvrard réunit les deux compétences. Il peut ainsi, en toute sérénité, creuser la distance irrémédiable qui sépare Zola de la religion chrétienne de son temps" dit encore H. Mitterand. Plus qu'un romancier, Zola est aussi un témoin. Sans concession mais sans parti pris, l'auteur engage donc une sorte de dialogue avec lui : n'était-il pas passionnant pour un prêtre de chercher à savoir ce que Zola pense du prêtre et pourquoi il est tant obsédé par ce personnage ? Le livre intéressera bien entendu les lecteurs de Zola en mettant en lumière un thème jusqu'ici peu étudié dans son oeuvre, et même une partie de son oeuvre moins connue, comme les "Trois Villes" par exemple. Il intéressera aussi tous ceux qui cherchent à percevoir, à travers les polémiques religieuses du XIXe siècle, des éléments pour comprendre certains problèmes de notre temps. Né à Roussay (Maine-et-Loire) en 1928, ordonné prêtre en 1953. Etudes de Lettres à l'Université catholique de l'Ouest à Angers. Professeur dans l'enseignement secondaire, puis directeur d'établissement, Vice-Recteur de l'Université Catholique de l'Ouest, Mgr OUVRARD en est devenu Recteur en 1985.

01/1986

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Histoire de France

Vivre au lieu d'exister

Comme Jean Moulin, Berty Albrecht disparaîtra dans d'étranges conditions. Sa très forte personnalité et l'intégrité de son engagement ont elles aussi fini par déranger. Issue d'une famille bourgeoise, Berty réfute très jeune son milieu, s'engage aux côtés des luttes sociales, milite pour le droit à l'avortement, et devient l'une des premières surintendantes d'usine. Après avoir infiltré le système de Vichy, elle détourne de nombreux documents, crée avec Henri Frenay un mouvement de résistance, trouve des imprimeries, et fonde le journal Combat en pleine occupation. Arrêtée en 1943, emprisonnée à Lyon, elle réussit à s'évader une première fois. Quelques mois plus tard, sur dénonciation, elle est appréhendée par la Gestapo. On ne retrouvera son corps qu'en 1945. Telle une journaliste d'investigation, Mireille Albrecht va consacrer sa vie à élucider le mystère de la disparition de sa mère. Pendant vingt-cinq ans, elle va enquêter, des archives de Fresnes aux couloirs de l'Elysée, et réussir enfin à retrouver la personne qui l'a dénoncée. Cette femme, un agent double qui travaillait à la fois pour la Gestapo et les hautes autorités françaises, finira par tout lui avouer. Mireille ne manquera pas de filmer cette confession, replaçant la disparition de Berty Albrecht au coeur des secrets politiques passés à la trappe de l'histoire. Dans ce livre, Mireille Albrecht nous entraîne dans les vingt années passées auprès de sa mère. C'est un document qu'on peut lire comme un conte dont la morale unirait le dépassement de soi à l'amour de la vie.

10/2015

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Récits de voyage

Oyapock

Henri Coudreau (1859-1899), né comme Pierre Loti, Samuel de Champlain et René Caillié dans les landes charentaises, rêve dans sa jeunesse d'expéditions au centre de l'Afrique, mais finit par s'installer à Cayenne et parcourir les forêts de la côte caraïbe. D'abord seul, plus tard en compagnie de sa femme Octavie, il cartographie l'intérieur de la Guyane, explore les savanes de la zone frontalière entre la France et le Brésil, avant de tourner le dos aux ministères parisiens et de se mettre au service du gouvernement de Rio. Fin 1899, lorsqu'il meurt en pleine expédition, Octavie l'enterre sur les rives du Rio Trombetas et poursuit seule la mission en cours. Quatre ans, cinq expéditions et cinq livres plus tard, elle retournera sur le lieu de sa sépulture afin d'exhumer ses restes et de les rapatrier à Angoulême. En cette seconde moitié du XIXe siècle, les zones hachurées des cartes fondent à vue d'oeil, les frontières restent à définir et le projet colonial français se dissout dans la chaleur équatoriale, mais l'attrait des tropiques reste puissant et la démesure de l'Amazonie ravive toutes les utopies. Aventuriers, anarchistes et chercheurs d'or peuplent une contrée façonnée par les guerres et les soulèvements des esclaves en fuite. A une époque où le caoutchouc déclenche toutes les convoitises, les Coudreau s'affranchissent progressivement de leurs missions pour se retirer dans un exil intérieur. Un livre sur une fuite loin du bruit du temps, sur la liberté qu'offrent les fleuves et les mérites de la désertion.

10/2021

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Littérature française

La petite libraire de la rue Bonaparte

Le destin d'une femme, amie des arts, pionnière d'un féminisme qui bouscule les conventions de son époque. Au lendemain de la guerre de 1914, Yvonne Vierne, jeune femme intrépide, crée à Paris La Porte étroite, une petite librairie située au 10 rue Bonaparte, spécialisée dans la bibliophilie, l'art et la poésie. Elle y fait la rencontre de Henri-Pierre Roché, le futur auteur de Jules et Jim, grand ami des peintres et grand collectionneur, qui l'introduit dans un monde pour elle fascinant, celui de la modernité littéraire et artistique parisienne. Très vite, sa librairie devient le centre autour duquel gravite toute l'avant-garde - Gide et Roché, bien sûr, mais aussi Picasso, Derain, Dufy... Jusqu'au jour où un beau jeune homme pousse la porte de sa boutique : c'est le coup de foudre, et bientôt un mariage d'amour qui la fait entrer dans la grande bourgeoisie parisienne mais l'oblige, la mort dans l'âme, à abandonner sa librairie. Pour sa belle-famille, très conservatrice, il est en effet inconcevable de la laisser continuer son activité. Mais si elle accepte ce changement radical d'existence, Yvonne ne peut renoncer à son goût pour l'art : elle se met à collectionner des artistes de son temps, et en particulier un certain Sanyu, peintre chinois alors totalement inconnu, dont les Chrysanthèmes roses dans un vase blanc, beaucoup plus tard, à l'heure de sa gloire, aideront sa famille à surmonter les multiples épreuves que lui réserve la vie.

10/2021

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Littérature française

Départ de feu

On l'appelle la "génération Y " - why generation - et elle est en quête. Une quête de sens acharnée, foisonnante, parfois maladroite. Ce roman est l'histoire de cette quête à travers César, 30 ans. César a trente ans. Community manager chez Philip Morris à Lausanne, il est un jeune urbain hyperconnecté dont la langue est le franglais et la règle de vie une artificialité quasi revendiquée. Un soir, en rentrant chez lui, il découvre son immeuble en flammes. Tout part en fumée, y compris ses certitudes lorsqu'il se rend compte qu'il est incapable de visualiser le visage de sa voisine, une vieille dame qui a péri dans l'incendie. Le sentant très affecté, sa direction lui offre un week-end de détox à la montagne : deux jours dans un chalet isolé sans aucune connexion, pour faire de lui un new man. L'expérience s'avère temporairement profitable. Mais quelques jours après son retour, César part en vrille au point de frapper un de ses collègues. Il comprend qu'il est temps d'agir. C'est le début d'une quête, celle d'un paradis aux contours un peu flous, d'un " angle mort " qu'il va chercher dans des expériences extrêmes : la solitude, le froid, le sauvage, les îles dites désertes. Drôle, émouvant, actuel, ce troisième roman est surtout intelligent et d'une profondeur philosophique, on y rencontre au détour de situations comiques de grands penseurs tels que Nietzsche ou Héraclite et l'indispensable écrivain de la nature Henri David Thoreau.

02/2022

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Au-delà

L'Angleterre hantée. Guide à l'usage des chasseurs de fantômes

Esprit, es-tu là ? Voilà une question couramment posée Outre-Manche et à laquelle nombre d'Anglais n'hésitent pas à répondre par l'affirmative. Les sujets de Sa très Gracieuse Majesté seraient-ils donc plus sensibles que nous au paranormal ? Voici un guide précieux qui recense les sites les plus hantés d'Angleterre. C'est également l'ouvrage français le plus complet sur la question. On ne compte plus les spectres hideux, les Dames blanches à l'âme sans repos, les moines vengeurs, les victimes protestantes ou catholiques assassinées sous le règne d'Henri VIII ou celui du terrible Oliver Cromwell, les fantômes de la corsetée époque Victorienne et ses séances de spiritisme. Apparitions spectrales, portes qui grincent et qui claquent toutes seules, sensations de froid intense, rires invisibles ou sanglots retentissant à travers d'épaisses murailles, ces phénomènes sont courants dans la patrie de Shakespeare. C'est ce patrimoine fantomatique, cet héritage surnaturel de l'Angleterre, que Sylvie Havart nous invite à explorer. Par commodité pour ses lecteurs, l'auteur a organisé le livre par régions géographiques. L'ouvrage, très documenté, étayé par des témoignages récents et abondamment illustré, devrait, à n'en pas douter, vous donner des frissons dans le dos. Pour percer le mystère, il ne tient qu'à vous de surmonter votre peur viscérale des revenants, traverser le Channel et venir affronter, sur le terrain, nos amis spectraux d'Outre-Manche ! A moins que vous ne préfériez lire ce livre, confortablement installé dans votre canapé, avec une bonne tasse de thé ?

12/2021

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Religion

Origène et la fonction révélatrice du Verbe incarné

Le livre de Marguerite Hari, Origène et la fonction révélatrice du Verbe incarné, dont la parution initiale remonte à 1958, est un grand livre à plusieurs titres. Il met en oeuvre une méthodologie nouvelle à l'époque, qui consiste à étudier les écrits d'Origène (185/187-251/253) dans leur ordre chronologique. Ainsi sont mises en valeur à la fois la permanence des grandes lignes de la pensée d'Origène et les inflexions apportées au fil du temps. Le but de Marguerite Hari n'est pas de réhabiliter Origène et de démontrer son orthodoxie, à l'instar des jésuites allemands et français des années précédant et suivant la Seconde Guerre mondiale. Elle insiste sur la complexité de la pensée de l'Alexandrin, qu'il ne faut pas juger à la lumière de l'orthodoxie définie bien après lui, au moment du concile de Nicée (325). Elle montre que la christologie et la sotériologie d'Origène sont originales, en ce qu'elles insistent sur la fonction pédagogique et révélatrice assumée par le Fils incarné qui permet à l'homme d'accéder à la connaissance du Père. Le livre de Marguerite Harl est précédé d'un avertissement et suivi d'une postface, rédigés par trois de ses collaborateurs. La postface propose une courte biographie de l'auteur, donne la liste de ses travaux scientifiques et retrace la manière dont son étude a été accueillie depuis 1958 jusqu'à aujourd'hui. Elle publie trois lettres inédites d'Henri de Lubac à Marguerite Harl.

06/2019

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Pléiades

Oeuvres poétiques et dramatiques

La postérité retient parfois de Péguy l'efficacité du polémiste, le prophétisme du philosophe de l'Histoire, le moraliste aigu, l'anarchiste irréductible ou le socialiste humaniste et, d'une manière peu discutée, le patriote martyr. Mais le poète, le connaît-on vraiment ? La répétition est l'arme, redoutable, de sa versification. Elle ne produit pas de radotage. C'est le martèlement d'une voix adressée au public que Péguy entend, en quelque sorte, réinventer ; et c'est sans doute aussi la marque d'une scansion, qui rejoint la part d'oralité consubstantielle à presque toute poésie. Henri Meschonnic écrivait de celle de Péguy qu'elle était une «épopée de la voix». Elle est simple, sans affectation. Si Du Bellay et Corneille sont des modèles, Villon n'est jamais très loin. Traditionnel, Péguy ? Les étiquettes lui vont mal. Dramaturge défiant les normes dès sa Jeanne d'Arc de 1897, dont l'héroïne est une nouvelle figure d'Antigone ; vers-libriste, mais créateur d'innombrables alexandrins ; poète de la déchirure ; sonnettiste, mais artisan aussi de nouvelles formes : il n'est qu'à considérer l'effet hypnotique que produisent les enchaînements de quatrains ou de tercets pour saisir la part très contemporaine de son art. L'oeuvre de Péguy a souffert de son destin paradoxal sous l'Occupation. Indexée par la Révolution nationale, revendiquée par la Résistance. Mais sa poésie renaît aujourd'hui, dépoussiérée, et dans une nécessité plus vive. Il est temps de redécouvrir, via une édition qui en restitue enfin la trajectoire, sa parole juste.

09/2014

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Critique littéraire

Approches de l'indicible. Etudes bremondiennes

Du nouveau sur l'abbé Bremond ? L'ouverture aux chercheurs des archives vaticanes a notamment permis d'accéder aux dossiers de la mise à l'Index de sa Sainte Chantal, pieuse hagiographie à notre regard d'aujourd'hui, pourtant condamnée en 1913 - et dont de nombreuses pages seront reprises telles, quelques années plus tard, dans l'Histoire littéraire du sentiment religieux en France depuis la fin des guerres de Religion jusqu'à nos jours ! On reproduit dans le présent volume l'intégralité du rapport du censeur, l'imposant P. Lémius - ainsi qu'une intéressante lettre du pape Pie X un peu antérieure, sur la curieuse affaire du "modernisme littéraire". Car Henri Bremond a conçu son grand oeuvre - on en est bien conscient depuis les travaux d'Emile Goichot - dans le contexte de la crise "moderniste" : conflit entre les intellectuels catholiques réclamant la liberté de recherche, et le magistère, jugeant leur usage des sciences historiques en contradiction avec le dogme et porteur de graves menaces. On s'essaie ici à une mise en situation, qui prenne en compte les débats philosophiques et théologiques du temps, l'émergence de la mystique comme objet d'étude "laïque" (la psychologie religieuse en particulier), la formation de Bremond dans la Compagnie de Jésus et ses amitiés compromettantes, notamment avec Alfred Loisy. On insiste, aussi, sur le très vieil attrait de Bremond pour les Lettres - faut-il dire la tentation ? -, la dimension obstinément littéraire de son Histoire... et, dans la conception qu'il se fait de la mystique, son rapport intime, ou du moins son dialogue, avec la poésie.

11/2014

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Cinéma

Léon Moussinac. Critique et théoricien des arts. Anthologie critique

Léon Moussinac (1890-1964) est l'un des intellectuels communistes français majeurs de la première moitié du XXe siècle. Critique de théâtre, de cinéma, des arts décoratifs, ses réflexions s'inscrivent dans le courant de l'Art social. Après avoir endossé des responsabilités éditoriales dans nombre de revues, puisqu'il est secrétaire de rédaction d'Art et Décoration, rédacteur en chef de Comoedia illustré, il crée la rubrique cinématographique du Mercure de France puis celle de l'Humanité. Aux côtés d'Henri Barbusse et de Paul Vaillant-Couturier, il s'engage dans des actions de démocratisation culturelle et artistique, tels les Amis de Spartacus, premier ciné-club de masse, ou l'Association des Ecrivains et des Artistes Révolutionnaires, organisation qui prélude au rassemblement des intellectuels contre le fascisme. Arrêté pour ses opinions politiques en 1940, libéré en 1941, il entre en Résistance. Aux lendemains de la Guerre, devenu directeur d'écoles supérieures (l'IDHEC puis l'EnsAD), Moussinac poursuit une oeuvre personnelle, publiant des recueils de poésies, des romans ou des ouvrages consacrés aux arts décoratifs, au cinéma et au théâtre. Cette anthologie, si elle rassemble en majorité des critiques ayant pour sujet le cinéma, comprend également un choix d'articles dédiés aux arts décoratifs, au théâtre ou à la musique. Les textes ont été rassemblés par organes plutôt que par thématiques car on rendait ainsi manifestes les temps d'une pensée. Anthologie complétée par un volume d'études, intitulé Léon Moussinac, un intellectuel communiste, où sont présentés ses engagements en faveur des arts.

12/2014

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Cinéma

Mémoires du monde

Nuit et Brouillard d'Alain Resnais, Terminus de John Schlesinger, Chantez la mer de Herman van der Horst, ... AValparaiso de Joris Ivens, Les Mammifères de Roman Polanski, Idylle sur le sable d'Henri Storck, La Noire de... d'Ousmane Sembène: quelques-uns des huit mille films conservés par la Cinémathèque de la Fédération Wallonie- Bruxelles. Depuis la Deuxième Guerre mondiale, ces archives cinématographiques exceptionnelles et encore peu connues constituent une collection variée dans l'éclectisme des genres et des thèmes abordés par des réalisateurs du monde entier. Films pédagogiques, films d'auteur ou films de commande, cette collection réunit essentiellement des documentaires qui proposent un regard sur le monde depuis ces quatre-vingts dernières années. En outre, cette multiplicité des styles et des époques traversées permet de parcourir une véritable histoire du cinéma documentaire. De ces archives passionnantes, Marianne Thys a sélectionné cent films, admirés ou oubliés, émouvants ou dérangeants, innovants ou classiques, dotés pour la plupart de prix prestigieux. Mémoires du monde constitue une anthologie déclinée en plusieurs thèmes qui suivent la marche du monde, depuis l'être humain dans son habitat naturel jusqu'à l'oppression sociale et politique sous toutes ses formes. Cent regards sur l'humanité à travers l'objectif du cinéaste. Cent jalons de l'histoire du cinéma. Jean- Louis Comolli propose quant à lui un regard personnel sur cette collection, sorte de parcours subjectif qui retrace l'évolution du documentaire depuis la naissance du cinéma et la révolution amenée par le son synchrone, impliquant de nouvelles façons de filmer et des perceptions inconnues du spectateur.

01/2012

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Gestion

Les grands fauves. L'histoire secrète d'Entreprise et Cité

L'histoire de la " bande de copains " qui a changé le visage du capitalisme français. Tout commence au début des années 80. Tous sont encore inconnus ou presque. Leurs noms ? Claude Bébéar, Vincent Bolloré, Bernard Arnault, David de Rothschild, Serge Kampf, Michel Pébereau, Henri Lachmann, Didier Pineau-Valencienne, Jean-René Fourtou, Thierry Breton... Leur point commun ? Une petite association, Entreprise et Cité, sans logo ni locaux, qui se réunit de façon informelle autour d'un match de rugby, d'une bonne table ou d'une virée entre amis. Pendant près de vingt-cinq ans, ils vont chasser en meute. Dévorant autour d'eux et se dévorant parfois entre eux. "? Tontons flingueurs ? " pour les uns, "? Chevaliers de la Table ronde ? " pour les autres. Très vite, Claude Bébéar s'impose comme le grand inspirateur et le grand ordonnateur de ces chamboulements inédits de l'économie française. Comment a-t-il façonné et développé des groupes comme AXA, BNP-Paribas ou Vivendi ? Comment a-t-il, en parallèle, imposé l'Institut Montaigne parmi les think tanks incontournables et influencé en profondeur la société française en lançant, parmi les premiers, le débat sur l'accès à l'emploi ou l'intégration des jeunes issus de la diversité ? Comment une vraie "? bande de copains ? " à l'appétit insatiable, avec ses éclats de rire, ses coups de gueule et ses coups de coeur, a-t-elle ainsi secoué le capitalisme de la vieille France jusqu'à en faire émerger des champions mondiaux ? Leur histoire est une saga. Elle était secrète. Elle ne l'est plus.

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Littérature française

Appelle-moi Stendhal

Chacun le sait, tout ce qui s'est écrit sur la mort d'Henri Beyle, alias Stendhal, relève de l'invention. Même son cousin Romain Colomb a biseauté les cartes. Même Mérimée, ami de longue date, a cherché le scandale en déformant les faits. L'événement a pourtant eu un témoin direct, Joseph Lingay. Éminence grise de la monarchie de Juillet, cet élève de Fouché, qui se disait "le plus corrompu des corrupteurs", régnait sur les fonds secrets de cinq ministères. Il en fit ainsi profiter Gautier, Nerval, Heine. Et, fort de son pouvoir, il était sur le point en mars 1842 d'envoyer à l'Académie son cher Stendhal, avec qui il avait partagé plus d'un plaisir. Tous les deux, d'ailleurs, sortaient d'un bordel le soir où, foudroyé par l'apoplexie, l'écrivain manqua s'écraser sur le pavé parisien. Dans les heures, les jours suivants, Lingay s'employa à assurer sa légende, en s'aidant d'Old Nick, le découvreur de La Chartreuse, du jeune Gobineau, Ultra rallié à la cause de Mathilde de La Mole, et de Balzac, pas des plus rigoureux quand il y allait de l'argent.Parce qu'il a pu consulter les carnets secrets de Lingay, réputés perdus, et un inédit de Gobineau connu du seul Aragon, Gérard Guégan s'est autorisé à tutoyer l'Histoire le temps d'une dernière valse. La dernière valse du romantisme. Les femmes y sont audacieuses et les hommes brillants. C'est la vie. La vraie. La belle.

02/2013

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Histoire internationale

Richard III

Richard III, le plus célèbre des tyrans shakespeariens, apparaît comme l'une des incarnations les plus tragiques du vice au pouvoir. Depuis sa composition à la fin du e siècle, la popularité du Richard III de Shakespeare ne s'est jamais démentie sur scène ou à l'écran. Cet anti-héros par excellence est pourtant un personnage historique bien réel, acteur majeur dans la tourmente des guerres civiles anglaises - la fameuse guerre des Deux-Roses -, à la fin du XVe siècle. Dernier roi yorkiste, il s'empare du pouvoir en 1483, à la mort de son frère Edouard IV, en éliminant ses jeunes neveux. Son règne fut bref : le 22 août 1485, il est vaincu à la bataille de Bosworth par le fondateur de la dynastie des Tudor, Henri, comte de Richmond. Pour les Anglais, cet événement marque la fin d'un Moyen Age dont Richard est le fossoyeur. Du jour même de son usurpation, Richard a suscité passions et fascination, qui ont conduit à sa transformation en monstre mythique. Cette biographie souhaite d'abord lui rendre sa dimension historique, replacer ses actes dans le contexte de la société anglaise de la fin du Moyen Age, en proie à de profondes transformations sociales, politiques et culturelles. Mais il s'agit aussi d'analyser la métamorphose d'un homme au fil des siècles et de comprendre les ressorts de la naissance et du développement d'un mythe nourri par la question de la perversion du pouvoir et de ses conséquences sur l'(in)humanité.

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Sciences historiques

Mémoires de la Marquise de La Rochejaquelein

La redoutable franchise de la marquise. Sa plume court, tant il lui faut savoir ce que la Guerre de Vendée a fait d'elle. Même si ensuite elle ne peut même pas relire ces aventures aussi terribles qu'invraisemblables. Quoi de commun, en effet, entre la jeune femme de naguère élevée à la cour de Versailles, et celle qui, en 1793-1794, a tout perdu : son amour de jeunesse le général Lescure et son héros Henri de La Rochejaquelein, son père et ses trois filles, son or, ses diamants et son château ? Ses préjugés aussi lorsque, traquée jour et nuit, le petit peuple l'a protégée au péril de sa vie. Pourquoi ce récit n'a-t-il jamais été publié dans toute sa verdeur ? La marquise elle-même le savait impubliable, qui avait confié à Prosper de Barante, le futur académicien, le soin d'en donner une version littéraire. Et même en 1889, son petit-fils Julien, dont l'édition a prévalu depuis, avait encore cru devoir atténuer sa redoutable franchise. Après 40 éditions du best-seller de la Guerre de Vendée, le retour au manuscrit original et à ses variantes en restitue enfin l'incroyable fraîcheur. Surtout, ce témoignage dérangeant d'avant les mythes, exempt de toute haine, nous révèle les ressorts intimes de cette révolte populaire, qui sont spirituels. Ce livre, c'est le cri d'une âme qui naît à l'amour en même temps qu'au deuil, à l'égalité en même temps qu'à la Révélation, à l'universel en même temps qu'à l'enracinement.

11/2010

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Littérature étrangère

H.P. le dernier chauffeur de Lady Diana

Ce que ce livre n'est pas: une énième entreprise de "révélations" sur le fait divers le plus célèbre de l'histoire contemporaine, la mort de Lady Diana Spencer, princesse de Galles, son compagnon Dodi Al-Fayed et son chauffeur, pendant la nuit du 30 au 31 août 1997, dans le tunnel de l'Alma à Paris. Ce qu'il est, voilà qui est plus difficile à définir. L'expression d'une compassion pour Henri Paul, le chauffeur, petit personnage dont les médias internationaux et les enquêteurs ont aussitôt fait le responsable du malheur des grands, inconnu que seule la mort des VIP fait accéder à une sinistre notoriété. À travers la figure de ce lampiste, c'est à une défense de l'homme ordinaire que se livre l'auteur: "H.P. m'intéressait justement parce qu'il n'était personne." Au-delà, c'est une réflexion érudite sur la signification de ce qu'on appelle "biographie" et "vie privée". Mais c'est aussi une enquête sur l'enquêteur. Interrogeant les relations, les amis, la famille du "chauffeur de Lady Diana", c'est chemin faisant son autoportrait tourmenté que brosse l'auteur, celui d'un intellectuel italien à Paris. "Je l'avoue, écrit-il d'emblée, H.P. a vraiment été pour moi un chauffeur, un conducteur, un "guide spirituel": un virgile qui, comme dans une divine comédie ivre (la mienne), m'a pris par la main et m'a accompagné dans le tunnel de l'âme (la mienne)."

05/2009

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Histoire internationale

Jacques II d'Angleterre . Le roi qui voulut être saint

Au moment où l'Angleterre traverse les deux révolutions de son histoire, la vie de Jacques II (1633-1701) est une succession de crises politiques et personnelles. Enfant, il se réfugie auprès de son cousin Louis XIV pour échapper à Cromwell et s'initie au métier des armes avec Turenne. Après la restauration de son frère Charles II, il mène la reconstruction de la Royal Navy. Malgré les attaques suscitées par sa conversion au catholicisme, il accède au trône en 1685. A l'heure de la révocation de l'édit de Nantes, sa politique de tolérance religieuse est incomprise et lui-même est soupçonné d'absolutisme. Son gendre, le très protestant Guillaume d'Orange, mène la Glorieuse Révolution de 1688, qui le contraint à nouveau à l'exil, malgré la résistance de l'Irlande. Le château de Saint-Germain-en-Laye abrite ses dernières années, dans la dévotion et l'angoisse de la rédemption. A l'inverse de son grand-père Henri IV, Jacques II a choisi son salut plutôt que sa survie politique. Charles II disait pourtant de lui qu'il perdrait son royaume par bigoterie et son âme pour quelques catins : mari infidèle malgré deux mariages d'amour, homme de guerre expérimenté qui perd son honneur en une bataille, chassé de son trône en quelques jours mais suivi en exil par des milliers de fidèles, Jacques II n'est pas d'une seule pièce... Son règne est une des heures de vérité de l'histoire britannique et ses choix personnels résonnent de manière contemporaine : Londres valait-elle une messe ?

10/2011

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Histoire de France

La Saint-Barthélemy. Les mystères d'un crime d'Etat, 24 août 1572

Le 18 août 1572, Paris célèbre avec faste le mariage de Marguerite de Valois et d'Henri de Navarre, événement (lui doit sceller la réconciliation entre catholiques et protestants. Six jours plus tard, les chefs huguenots sont exécutés sur ordre du Conseil royal. Puis des bandes catholiques massacrent par milliers " ceux de la religion " - hommes, femmes, vieillards, nourrissons... Comment est-on passé de la concorde retrouvée à une telle explosion de violence ? Comment une " exécution préventive " de quelques capitaines a-t-elle pu dégénérer en carnage généralisé ? Quel rôle ont joué le roi, la reine mère, les Guises, le très catholique roi d'Espagne ? De ces vieilles énigmes, Arlette Jouanna propose une nouvelle lecture. La Saint-Barthélemy n'est l'œuvre ni des supposées machinations de Catherine de Médicis, ni d'un complot espagnol et encore moins d'une volonté royale d'éradiquer la religion réformée. Charles IX, estimant sa souveraineté en péril, répond à une situation d'exception par une justice d'exception. Mais en se résignant à ce remède extrême, il installe, sans en faire la théorie, une logique de raison d'Etat. Cette tragédie, vécue comme une rupture inouïe, suscite une réflexion foisonnante sur les fondements du pouvoir, les limites de l'autorité, la légitimité de la désobéissance ; sur le danger aussi que font courir les divisions religieuses aux traditions du royaume. Mais cet effort de restauration politique va se heurter à la sur-sacralisation du roi, qui ouvre la voie à l'absolutisme des Bourbons.

10/2007

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Ethnologie

Le feu en Afrique et thèmes annexes. Variations autour de l'oeuvre de H. A. Junod

Le présent ouvrage a été composé à partir de divers textes et notes laissés à sa mort en 1991 par Dominique Zahan, professeur à la Sorbonne et spécialiste des peuples de la vallée du Niger. En prenant comme point de départ l'oeuvre ethnographique très fouillée d'un Suisse, le missionnaire protestant Henri Junod, qui porte sur les populations du Sud-Est africain, l'auteur montre comment le feu, venu du ciel, s'introduit dans la réalité humaine autant comme donnée naturelle que comme élément symbolique. La première partie relève de l'ethnoastronomie en montrant ce que représentent le ciel et ses luminaires ignés dans la pensée des Thongas. Mais ce feu qui vient d'en-haut joue ensuite un rôle civilisateur majeur en faisant passer les aliments du cru au cuit, un thème qui fait l'objet de très nombreux mythes dans le monde entier. La référence au feu et à la chaleur se retrouve enfin constamment quand on parle de la femme, de la sexualité, de l'agressivité, donc de la guerre et de la chasse. L'auteur s'interroge longuement pour savoir à quoi correspond le thème mythique si répandu du vol du feu, dont il montre entre autres les parallèles avec les pratiques du mariage. Si les Thongas décrits par H. Junod servent de fil conducteur, D. Zahan n'hésite pas à élargir le champ, en direction de la vallée du Niger qu'il connais- sait si bien, puis d'autres parties du monde, en particulier l'Europe antique et médiévale.

01/1995

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Histoire de France

Avant que la nuit ne vienne. Entretiens avec Laure Adler

" Acteur essentiel du XXe siècle, Pierre de Bénouville en épousa les tourments et les contradictions. Après avoir adhéré aux idées de l'Action française dès les débuts de son adolescence, il s'engagea dans la Résistance aux côtés d'Henri Frenay, qui en fit son second. Figure lumineuse de la Résistance intérieure, il rencontra le général de Gaulle à Alger, dont il devint un des amis et un des collaborateurs les plus actifs après la Libération. Il joua un rôle important dans la constitution du RPF puis s'engagea en politique. Ami de François Mitterrand depuis l'adolescence, ses choix ne l'éloignèrent jamais du futur président de la République. Son amour inconditionnel de la patrie le porta à militer pour l'Algérie française et à jouer un rôle actif chez les militants de l'OAS. Journaliste, homme de presse, ami intime de Marcel Dassault, il était le - coffre-fort symbolique - de la IVe et de la Ve République. Homme de secret, il fut mêlé de près aux épisodes les plus douloureux de la Résistance et donne ici sa version de l'arrestation de Jean Moulin et de l'affaire René Hardy. Pierre de Bénouville a souhaité que ces entretiens, menés entre septembre 1998 et juin 2001, ne soient publiés qu'après sa mort. Ces pages sont un cheminement plus qu'une élucidation. Pas " rien que la vérité ", mais " presque toute la vérité " sur un homme qui eut l'élégance suprême : risquer sa vie pour une idée essentielle - la liberté. " Laure Adler

05/2002

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Beaux arts

Daniel Cordier. Le regard d'un amateur : Donations Daniel Cordier dans les collections du Centre Pompidou Musée national d'art moderne

Loin de retracer une histoire de l'art depuis la Deuxième Guerre mondiale, la collection de Daniel Cordier, dans sa singularité, est plutôt un regard sur la création et l'expression de " l'amour de l'art " d'un " amateur " qui fut, entre 1956 et 1964, un des marchands les plus actifs de l'après-guerre. La passion de Daniel Cordier pour l'art du XXe siècle s'est nourrie de la fréquentation des œuvres de Dewasne et de Dubuffet dans les années 1950, de la découverte d'artistes tels que Réquichot, Dado et Falhström et de l'intuition de l'expression picturale du poète Henri Michaux. Daniel Cordier fut le premier à exposer dans sa galerie parisienne Nevelson et Rauschenberg. Il acquit pour lui-même des œuvres de Robert Morris, de Simonds et de Stankiewicz. Au cours de ses visites dans Les galeries parisiennes, il acheta les œuvres d'artistes des années 1970, notamment Viallat, Rouan, Meurice, Raynaud, Le Gac et Titus Carmel. Sa collection ainsi constituée- plus de 500 peintures, sculptures, dessins et photos réalisés par 66 artistes -, Daniel Cordier la remettra peu à peu à l'Etat par des donations et des dons effectués en 1973, 1976, 1983 et 1989. L'ensemble a fait l'objet d'une présentation au Centre Pompidou en 1989. La présente édition reprend l'ouvrage publié à l'occasion de cette exposition, et intègre les œuvres que Daniel Cordier, avec une générosité toujours renouvelée, a récemment données au Centre Pompidou.

06/2005