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Oedipe aux îles Borromées. "Absalon, Absalon !" de William Faulkner

Extraits

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Pléiades

Nouvelles

Pour la première fois, toutes les nouvelles de Faulkner - une centaine d'histoires, dont quelques-unes étaient toujours inédites en français - se trouvent réunies en un volume. C'est la première fois aussi que les lecteurs français ont accès à l'ouvrage que l'écrivain avait lui-même constitué en 1950, Collected Stories (Nouvelles recueillies), renonçant à ses recueils antérieurs, Treize histoires et Le Docteur Martino, pour composer, avec leur contenu et dix-sept autres textes parmi ses meilleurs, six sections qui sont autant de facettes de son univers mental et fictionnel. Ce recueil monumental établit définitivement la réputation d'un Faulkner qui, quelques mois plus tard, devait recevoir le prix Nobel et que l'influente New York Times Book Review place alors "au-dessus de tous les écrivains américains depuis James et peut-être depuis Melville". Les "Nouvelles non recueillies par l'auteur" et ses "Nouvelles posthumes" s'ajoutent à cet ensemble. On y joint aussi ses premières histoires, parues dans la presse de La Nouvelle-Orléans en 1925 et dont la lecture dans l'ordre chronologique permet d'assister à la naissance d'un écrivain ; ses deux contes, l'un destiné aux enfants, l'autre (avec d'autres intentions) à une jeune fille plus avancée en âge ; et deux textes inclassables, à mi-chemin entre la fiction et l'autobiographie : le splendide "Mississippi" , qui évoque par endroits les plus belles pages des sections narratives de Requiem pour une nonne, et "Et que faire à présent" , dans lequel Faulkner réinvente la lignée dont il est le rejeton et se rêve en séducteur contraint de quitter la ville parce qu' "une fille eut des problèmes"... On sait que Faulkner composa plusieurs de ses romans en révisant, plus ou moins profondément, des nouvelles préexistantes. Un appendice propose ici la version originelle de celles qui, après de considérables remaniements, entrèrent dans la composition du Hameau et de La Demeure. Toutes les traductions ont été révisées par François Pitavy, à qui sont dues, en outre, les versions françaises des nouvelles inédites en français. Ce volume complète les cinq tomes de la série des Ouvres romanesques de William Faulkner dans la Pléiade. Il aurait aussi bien pu les précéder, car les histoires courtes de Faulkner constituent une porte d'accès idéale à son oeuvre. Qu'elles soient sérieuses ou tragiques, comiques ou ironiques, voire grinçantes, ou encore à la limite du fantastique, elles exploitent la même "mine d'or" que les romans, ce que l'écrivain appelait son "petit timbre-poste de pays natal" ou son "cosmos personnel" - qui élargit pourtant ici et là ses frontières hors du Yoknapatawhpha. Et, tandis que l'expérimentation formelle y est moins déroutante que dans certains romans, l'inventivité, l'audace, la liberté narrative, y sont à leur sommet.

03/2017

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Poches Littérature internation

Si je t'oublie, Jérusalem. Les palmiers sauvages

C'est le roman de Faulkner où la souffrance atteint peut-être sa plus grande intensité : l'histoire tragique des deux amants est l'une de plus douloureuses qu'il ait écrites, et la mort de Charlotte Rittenmeyer, "le personnage féminin le plus déchirant de Faulkner", devient un récit poignant. Le titre est tiré d'un psaume qui rappelle la captivité des Juifs à Babylone. Ce thème de la captivité, de la privation de liberté, littéral ou métaphorique, est central dans le roman.

06/2001

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Poches Littérature internation

Le Hameau

Flem Snopes, métayer sans fortune, s'introduit dans la famille Warner. Secret et rusé, il parvient à épouser Eula, la fille du vieux Will Warner, supplantant son rival Labove, qui a tenté d'abuser d'elle. Sur le triomphe de Snopes, qui roule tout le monde, et qui symbolise l'avilissement du Sud, s'achève ce premier acte d'une trilogie romanesque qui se poursuivra avec Le domaine et La ville.

09/1985

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Poches Littérature internation

Sanctuaire

Temple ne vit pas, n'entendit pas s'ouvrir la porte de sa chambre. Au bout d'un instant, elle tourna par hasard les yeux de ce côté et y aperçut Popeye, son chapeau sur le coin de la figure. Sans bruit, il entra, ferma la porte, poussa le verrou, se dirigea vers elle. Tout doucement, elle se renfonça dans le lit, remontant jusqu'au menton les couvertures, et resta ainsi, anxieusement attentive aux gestes de Popeye. Il s'approcha, la regarda. Elle sentit son corps se contracter insensiblement, se dérober dans un isolement aussi absolu que si elle eût été attachée sur le clocher d'une église. Elle sourit à Popeye d'un pauvre sourire humble et gauche, découvrant l'émail de ses dents.

06/2007

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Poches Littérature internation

La ville

La ville met en scène l'ascension de Flem Snopes, avide de considération plus encore que de richesse, qui, parti d'une gargote sordide, va s'élever lentement dans la hiérarchie de la ville. Mais cette chronique d'un bourg du Mississippi, dévoilée à travers le prisme de trois narrateurs, est aussi une grande et pathétique histoire d'amour dont Eula Snopes, une nonchalante et fatale beauté, est l'héroïne.

06/2012

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Poches Littérature internation

Treize histoires

La renommée de Faulkner romancier a trop souvent obscurci un aspect pourtant capital de l'œuvre de celui qui fut l'un des plus grands écrivains de notre siècle : les nouvelles. A ce titre, ce recueil, le premier qu'il publia aux Etats-Unis en septembre 1931, aussitôt après Sanctuaire, est particulièrement précieux. Dédié à sa femme et à son premier enfant qu'il devait perdre en bas âge, il comporte, entre autres, la plus célèbre nouvelle de Faulkner, Une rose pour Emily. On interprète généralement cette nouvelle comme une allégorie de la décadence, construite autour de la vie d'une vieille fille de Jefferson, Miss Emily Grierson. On peut voir dans ce texte une image de la séduction du Sud aristocratique (Miss Emily) par le Nord, vigoureux et entreprenant (Homer Barron). Une Rose pour Emily fut aussi, Septembre ardent, le premier texte de Faulkner à paraître en français, dans l'hiver 1931-1932.

10/1991

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Anglais apprentissage

TANDIS QUE J'AGONISE : AS I LAY DYING. Bilingue anglais/français

"Je lui avais dit de ne pas amener ce cheval, par respect pour sa défunte mère, parce que ça n'a pas bonne façon de le voir caracoler ainsi sur ce sacré cheval de cirque, alors qu'elle voulait que nous soyons tous avec elle dans la charrette, tous ceux de sa chair et de son sang ; mais, nous n'avions pas plus tôt dépassé le chemin de Tull que Darl s'est mis à rire. Assis sur la banquette avec Cash, avec sa mère couchée sous ses pieds, dans son cercueil, il a eu l'effronterie de rire ! "

02/2016

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Poches Littérature internation

Les larrons

Les larrons est le dernier roman de William Faulkner. Il s'agit là d'une histoire heureuse, d'un éclat de rire qui succède à la douloureuse intensité d'une oeuvre presque exclusivement dramatique. En 1905, le grand-père de Lucius Priest achète une automobile qui sera parmi les premières à apparaître dans la ville de Jefferson. Pendant une absence de son grand-père, le petit garçon et le chauffeur s'emparent de la voiture et partent pour Memphis. Un passager clandestin apparaît en cours de route : Ned, un domestique noir de la famille. Arrivés à Memphis, Lucien et Boon, le chauffeur, s'installent dans une étrange "pension de famille", dont la tenancière est la Miss Reba de Sanctuaire. Mille péripéties les guettent. Ce roman est une sorte de conte de l'âge d'or, un adieu souriant aux personnages qui, pendant tant d'années, ont été les compagnons de chaque jour du grand romancier.

03/2014

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Poches Littérature internation

Coucher de soleil. Et autres croquis de la Nouvelle-Orléans

Une série de portraits brossés dans une langue âpre et vibrante d’émotion, par l’un des plus grands écrivains américains. Qu’ils soient mendiants, contrebandiers d’alcool, propriétaire de restaurant pathologiquement jaloux, vagabond simple d’esprit ou menteur éhonté, les personnages de ces Croquis nous sont proches, sympathiques dans leur besoin avide de reconnaissance, d’amour ou de dignité. Dans « Fortune », un clochard affamé reçoit, par le fruit du hasard, une somme d'argent rondelette, et engloutit fièrement tout son avoir dans l'achat d'une voiture. Il a presque aussitôt un accident sans gravité, au cours duquel il perd l'automobile : il se retrouve alors dans la même situation qu'au début de la nouvelle. Une entrée en matière à des romans majeurs de Faulkner : certains de ces Croquis présentent des développements repris dans des romans postérieurs : on retrouvera par exemple l'idiot aux yeux bleu pervenche du Croquis «Le Royaume des Cieux » dans Le Bruit et la Fureur.

09/2012

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Poches Littérature internation

L'invaincu

"Mais c'était cela : avant même que l'on découvrît le moyen de les écrire, des vieillards avaient fait à des jeunes gens et à des enfants des récits de guerre et de batailles : et quel rigoriste pointilleux y avait-il là, alors, pour ergoter sur le lieu ou la date ? qui se souciait de poser des questions : "Allons, vieux, dites la vérité ; avez-vous vu cela ? Y étiez-vous réellement ? ". Car toutes les guerres se ressemblent : la même poudre détonante quand il y eut de la poudre, le même coup d'estoc et la même parade, avant qu'elle n'existât : les mêmes contes, les mêmes récits, le même que la dernière ou que la prochaine fois. Nous savions donc qu'il y avait une guerre".

02/2010

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Pléiades

Oeuvres romanesques. Tome 3

Ce volume rassemble trois romans, dans des traductions profondément revues. Si je t'oublie, Jérusalem (1939), plus connu sous le titre Les Palmiers sauvages, raconte la vie tragique des amants Harry Wilbourne et Charlotte Rittenmeyer et les aventures héroï-comiques d'un forçat sur le Mississippi en crue. Faulkner y écrit en virtuose : tout lien factuel entre les deux intrigues a disparu ; seuls demeurent les jeux de parallélisme et de contrepoint, d'échos et de miroirs, et les réverbérations infinies de l'ironie. Le Hameau (1940), premier volet de la trilogie des Snopes, décrit l'ascension de Flem Snopes grâce à son mariage avec la fille (enceinte) de l'homme le plus riche et le plus influent du village. Faulkner y utilise toutes les techniques de la narration et du "montage" cinématographique pour assembler et reconstruire différentes nouvelles en une éblouissante fresque. La traduction d'un dactylogramme partiellement inédit de "Père Abraham", première version du roman, est donnée en Appendice. Descends, Moïse (1942), roman généalogique qui s'attache aux destinées des McCaslin, est on grand texte palimpseste, méditatif et élégiaque, où se rassemble, se redistribue et se récrit dans une lumière nouvelle la quasi-totalité de l'oeuvre antérieure de Faulkner. "Lion", nouvelle originale inédite en français, est donné en Appendice.

02/2000

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Littérature étrangère

Parabole

Les critiques ont compris dès sa parution que cette oeuvre constituait l'effort le plus ambitieux de son auteur. En octobre 1948, Faulkner notait à propos de Parabole : «C'est l'histoire du Christ dans l'armée française, un caporal et une escouade de douze hommes, un général qui est l'Antéchrist, et qui l'attire au sommet d'une colline pour lui offrir le monde. Symbolique et irréel... Le corps du caporal est choisi pour celui du soldat inconnu. Le Christ revit dans la foule.»Parabole est une métaphore : «Quand le dernier glas du destin aura sonné et disparu du dernier et dérisoire rocher suspendu inamovible dans le dernier couchant rouge», disait Faulkner en parlant de l'homme, «il y aura quand même un bruit, un seul : celui de sa petite et inépuisable voix, parlant encore.»Faulkner tente ici l'impossible : élever cette «petite voix» de l'écrivain perdu dans un siècle d'aliénation à la puissance des grandes orgues de l'humanisme.

04/1958

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Pléiades

Oeuvres romanesques. Tome 4

Dans ses romans parus peu avant ou peu après l'attribution du prix Nobel de littérature (1950), Faulkner fait entendre une voix nouvelle, moins intime, plus politique. A partir du meurtre supposé d'un Blanc par un Noir, L'Intrus dans la poussière (1948) explore les rapports entre les races. Récit policier dont l'énigme est résolue par l'accusé lui-même, aidé du jeune neveu de l'avocat Gavin Stevens, c'est aussi le roman d'apprentissage de cet adolescent. Gavin Stevens va s'installer chez Faulkner ; c'est lui qui mène les six enquêtes du Gambit du cavalier (1949), lui encore qui, dans Requiem pour une nonne (1951), confronte Temple Drake, l'héroïne de Sanctuaire, à Nancy Mannigoe, la nurse noire qui a tué son enfant. Une fois de plus, avec Requiem, Faulkner innove : les dialogues dramatiques alternent avec des prologues narratifs qui forment la chronique sans concession de la ville de Jefferson et, à travers elle, celle d'une Amérique pionnière, avide et violente. Puis vient Parabole (1954), que Faulkner tenait pour son magnum opus. Non pas livre de guerre mais livre sur la guerre, cette fresque foisonnante (et méconnue) fait parfois songer au cinéma de Griffith ou d'Eisenstein. Bien que l'action se situe dans la France de 1918, il ne s'agit pas d'un roman historique : avec une ironie stridente ou loufoque, Parabole traduit les tensions et les peurs des débuts de la guerre froide. Faulkner y insistait : ce n'est pas un livre pacifiste, mais la "tentative de montrer l'homme, les êtres humains, en conflit avec leur propre coeur, leurs pulsions et leurs croyances, et avec la terre, cette scène dure et durable et insensible où doivent s'accomplir les tourments de leurs peines et de leurs espérances". Ce tome IV contient L'Intrus dans la poussière, Le Gambit du cavalier, Requiem pour une nonne, Parabole et, en appendice, Discours du prix Nobel, la première version du Gambit du cavalier, Note sur Parabole, etc.

09/2007

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Anglais apprentissage

Le Docteur Martino ; Musique noire. Dr Martino ; Black Music

Si l'oeuvre de Faulkner romancier a tendance à occulter celle du nouvelliste, les textes publiés ici n'en étaient pas moins importants aux yeux de l'écrivain. Malgré deux thèmes proches, le rejet du pouvoir manipulateur de la femme-mère, et une certaine peur fascinée de la sexualité, ces nouvelles montrent deux aspects bien différents de Faulkner : Le docteur Martino est un texte ambitieux, laissé adroitement dans l'irrésolution. Musique noire dit l'entrée du poète visionnaire dans l'univers de la création, sous le masque du faune.

09/2010

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Poches Littérature internation

Le Bruit et la fureur

Oui je le hais je mourrais pour lui je suis déjà morte pour lui je meurs pour lui encore et encore chaque fois que cela se produit... Pauvre Quentin Elle se renversa en arrière appuyée sur ses bras les mains nouées autour des genoux Tun n'as jamais fait cela n'est-ce pas Fait quoi Ce que j'ai fait Si si bien des fois avec bien des femmes Puis je me suis mis à pleurer sa main me toucha de nouveau et je pleurais contre sa blouse humide elle était étendue sur le dos et par-delà ma tête elle regardait le ciel je pouvais voir un cercle blanc sus ses prunelles et j'ouvris mon couteau.

06/2007

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Poches Littérature internation

Tandis que j'agonise

Traduit de l'anglais par M.-E. Coindreau Je lui avais dit de ne pas amener ce cheval, par respect pour sa défunte mère, parce que ça n'a pas bonne façon de le voir caracoler ainsi sur ce sacré cheval de cirque, alors qu'elle voulait que nous soyons tous avec elle dans la charrette, tous ceux de sa chair et de son sang ; mais, nous n'avions pas plus tôt dépassé le chemin de Tull que Darl s'est mis à rire. Assis sur la banquette avec Cash, avec sa mère couchée sous ses pieds, dans son cercueil, il a eu l'effronterie de rire ! " Une farce très haute en couleur, à la flamande. "(John Brown, Panorama de la littérature contemporaine aux Etats-Unis.)

04/2002

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Poches Littérature internation

Lumière d'août

"La main allait, lente et calme, le long du flanc invisible. Il ne répondit pas tout de suite. Non qu'il essayât de l'intriguer. Il avait l'air de ne pas se rappeller qu'il devait en dire davantage. Elle répéta la question. Alors, il lui dit : - J'ai du sang noir. Elle resta étendue, parfaitement immobile, mais d'une immobilité différente. Mais il ne parut point s'en apercevoir. Il était couché, calme aussi et, de sa main, doucement lui caressait le flanc".

12/2014

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Poches Littérature internation

L'Intrus

- Où essayez-vous d'aller, madame ? - A Jefferson. - Jefferson, vous lui tournez le dos, Madame. - Je sais, il a fallu que je fasse un détour à cause d'un arrogant et insupportable nègre qui a mis sans dessus dessous tout le comté, lequel soutient mordicus qu'il a assassiné un blanc.

07/1973

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Poésie

Le faune de marbre. Un rameau vert

"Qu'est-ce au fond qu'Un faune de marbre (malgré l'emprunt du titre à Hawthorne, aucune filiation ne peut être prouvée) ? Un cycle pastoral, très soigneusement structuré en dix-neuf poèmes dont un prologue et un épilogue. S'il est tout à fait conventionnel, par exemple, que la moitié des poèmes ait pour époque et pour cadre le printemps - la saison du renouveau, de l'énergie retrouvée avec les illusions -, il est plus révélateur que chacun soit centré sur un moment ou sur un caractère atmosphérique différent : la pluie, mai, le clair de lune, les bois au couchant, la nuit, etc. Le cycle est donc fait de variations d'ordre pictural (VI, VII) ou musical (XII, XVII). La tonalité générale est élégiaque, les sonorités longues, étouffées, et mouillées : la tristesse et, en effet (selon les voeux de l'auteur), la note dominante - et programmée. Le faune souffre d'être "en prison, voué aux rêves et aux soupirs", évoquant "des choses que je sais mais ne peux connaître" : le monde entier l'appelle, lui "que le marbre à jamais emprisonne". C'est donc en voyeur pétrifié (on trouve dix-sept fois dans le recueil le verbe to watch ou ses équivalents) qu'il assiste au déroulement des saisons, entend l'appel enjôleur de Pan, contemple la grâce bouleversante des peupliers frêles comme des filles, connaît le froid de la nuit, l'explosion du printemps, le vacarme des danses nocturnes et le silence des couchants - enfin, au retour du printemps, se retrouve "triste prisonnier" dont "le cour ne connaît que la neige de l'hiver". Toutes proportions gardées, Un faune de marbre évoque un drame à la manière de celui qui constitue l'argument de Igitur de Mallarmé." Michel Gresset.

04/1992

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Poches Littérature internation

Pylône

Elle était arrivée au sol avec sa robe, que le vent avait déchirée ou libérée des courroies du parachute, remontée jusqu'aux aisselles, et elle avait été traînée le long du terrain jusqu'à ce qu'elle fût rejointe par une foule hurlante d'hommes et de jeunes gens, au centre de laquelle elle était maintenant étendue à terre, vêtue seulement, des pieds à la ceinture, de boue, des courroies du parachute et de ses bas.

02/1984

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Littérature étrangère

Les marionnettes

D'où vient Faulkner ? Avec la publication de cette piécette inédite composée en 1920 (c'est le "livre" le plus ancien qu'on ait de lui), on pourra répondre qu'il vient littérairement d'Europe, du XIX ? siècle finissant, du symbolisme français (Verlaine, qu'il a "traduit" , Mallarmé, qu'il a imité, Laforgue, qu'il a connu, comme tous les Anglo-saxons, à travers les traductions proposées par Arthur Symons) et de la décadence anglaise (en particulier, pour ses dessins, Audrey Beardsley). Il a vingt-trois ans. En France, on se relève de la guerre ; il ne l'a pas faite : sa frustration est immense. Il joue les bohèmes, s'invente une blessure, s'inscrit comme étudiant à l'Université du Mississippi, où il fréquente un club d'art dramatique... du nom de "The Marionettes" . Il écrit, puis copie, illustre et relie lui-même la piécette qu'il intitule Les marionnettes : l'art "total" .

09/1997

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Critique littéraire

Lettres choisies

Eudora Welty écrit : "Il y a derrière ces lettres quelque chose d'une lutte farouche qui ne peut pas nous échapper ; ce sont des lettres de vie ou de mort, qui ont trait aux conditions d'une survie, la survie de son génie." On découvre ici Faulkner en butte à d'incroyables ennuis d'argent. C'est pourquoi il écrit des nouvelles pour les magazines et fait une douzaine de séjours aux "mines de sel" de Hollywood, pour écrire des scénarios. Mais il y a aussi l'incompréhension des proches, les liaisons pour se consoler et le recours à l'alcool. On trouve aussi dans ce recueil deux douzaines de lettres admirables, écrites de France pour sa mère, et, vingt ans plus tard, les réponses éclairantes aux questions de Malcolm Cowley. Il y a encore les bribes d' "aveux" (les doutes sur l'oeuvre, le désespoir quant au monde) aux maîtresses : à Joan Williams, à Else Jonsson, à Jean Stein. En bref, on trouvera ici le Faulkner américain qui nous manquait et qui confirme, comme au second degré, que ses trois grands hérauts français (Malraux, Sartre et Camus) n'avaient pas tort de le voir en tragique.

05/1981

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Pléiades

Oeuvres romanesques. Tome 5, La Ville ; La Demeure ; Les Larrons

Ce volume s'ouvre sur les deux derniers romans de la "trilogie" des Snopes. Une trilogie, certes : Faulkner l'avait conçue comme telle en 1938, à moins que, comme lui, on ne remonte au tout premier projet, qui date de 1925-1927. Mais si Le Hameau paraît dès 1940, quinze années passent, et quelques grands livres paraissent, avant que le romancier ne revienne aux Snopes. La Ville (The Town) est publié en 1957 ; La Demeure (The Mansion), en 1959. Dans ce dernier volet, Faulkner fait figurer une note liminaire qui pourrait passer pour un "mot d'excuse" - "on trouvera des divergences et différences dans le déroulement de cette chronique particulière au long de trente-quatre années" -, mais qui est en fait l'affirmation de sa liberté. La vie est mouvement ; "la seule alternative au mouvement est l'immobilité, la stase, la mort" ; "l'auteur aime à penser, et espère, que l'oeuvre de toute sa vie fait partie d'une littérature vivante". Du "coeur humain et de ses dilemmes" Faulkner croit désormais savoir tout ce que l'on peut apprendre. Il écrit alors Les Larrons (The Reivers), son dernier "tour de force". Un roman comique, "l"heureuse et souriante conclusion d'une carrière", peut-être, mais bien plus que cela : un roman de formation, et la récapitulation de toute l'oeuvre dont défilent, sous un éclairage nouveau, les grands motifs et les hautes figures : un grand-père banquier qui a tout du "jeune colonel" Falkner, le portrait apaisé d'un père ailleurs faible ou absent, l'exploration de la barrière raciale, la découverte de la sexualité à Memphis, chez la Miss Reba de Sanctuaire, le Mal qui rôde, incarné par le jeune Otis, un Popeye mineur, et, enfin, deux objets de désir antagonistes et échangeables, un cheval de course apparenté à celui de Parabole et le pétaradant emblème de la modernité, l'automobile, qui, avant d'être un "symbole sexuel national" dans L'Intrus et dans La Ville, était déjà l'un des ressorts de Sartoris en 1929. Les Larrons paraît le 4 juin 1962. Faulkner meurt le 6 juillet, peu après une chute de cheval. Ce volume, dont les traductions ont été profondément révisées, clôt la série de ses romans dans la Pléiade. Un volume consacré aux nouvelles paraîtra prochainement.

11/2016

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Poches Littérature internation

Le domaine

Qui a lu Le hameau n'a pas oublié le meurtre de jack Houston par Mink Snopes, le paysan borné qui se venge d'une humiliation, et la longue nuit où l'assassin lutte contre le chien de sa victime avant d'enfouir le cadavre dans le tronc d'un arbre. Dans Le domaine, troisième et dernier volume de la trilogie des Snopes après Le hameau et La ville, nous avons une nouvelle version du crime de Mink, vu cette fois par l'assassin: la lente montée du ressentiment dans la cervelle obtuse de cette brute. Un désir de vengeance qui le place dans la galerie des monstres habités par une seule pensée...

03/2004

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Poches Littérature internation

Idylle au désert. Et autres nouvelles

Un bon tiers des nouvelles de ce recueil sont des textes de jeunesse (c'est-à-dire d'avant le premier roman, Monnaie de singe) : la plus longue, " Portrait d'Elmer " est même une version courte tirée par l'auteur vers 1935 d'un véritable " roman de formation " inachevé, datant du premier et décisif séjour à Paris, en 1925, et intitulé Elmer. Le caractère autobiographique de certaines de ces nouvelles ne fait guère de doute. Mais ce n'est pas seulement parce que contrairement aux grandes œuvres des années trente, on voit encore ici Faulkner se raconter, que ces nouvelles nous intéressent. C'est peut-être surtout parce que notre lecture nécessairement rétrospective de ces œuvres de jeunesse nous permet de discerner le pire dans le meilleur, nous obligeant même à nous poser la question : malgré quels défauts, ou même de quels défauts, devaient naître les qualités ? C'est dans l'atelier de l'artiste que nous sommes invités. Ou plutôt, c'est un petit musée privé que constituent ces vingt-cinq textes qui disent tous quelque chose sur le travail d'un écrivain qui fut l'un des plus grands du siècle.

06/1998

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Littérature française

Cycnos N° 342 : "The wagon moves". New essays on William Faulkner's as I lay dying

Publié en 1930, As I Lay Dying est un roman dont les facettes sont aussi multiples que les voix de ceux qui interviennent tout au long des cinquante-neuf monologues qui le composent. Faulkner décrivait ce roman comme un " tour de force ", écrit de manière fulgurante et dont la technique narrative éclatée reflétait la mise en péril d'une famille, les Bundren, après le décès de la mère. Ce recueil, divisé en trois parties, s'intéresse d'abord au contexte dans lequel a été rédigé ce texte charnière où le comté fictif de Faulkner, Yoknapatawpha, est nommé pour la première fois. Il y est question de ruralité, d'économie et de la vision kaléidoscopique émanant de la décomposition et de la recomposition de paysages intérieurs et extérieurs. Le deuxième volet porte plus précisément sur la forme complexe du récit en analysant divers éléments emblématiques : la mort de la mère est étudiée d'un point de vue stylistique et linguistique, c'est ensuite l'utilisation du grotesque qui arrête l'attention, puis le fait social qui amène inéluctablement la violence et l'instabilité que certains personnages tentent de contrecarrer. Les éléments relatifs à la nature, que Faulkner utilise pour décrire la nature même de ses personnages, sont également mis en exergue ici. La dernière partie aborde la question du temps en relation avec l'espace : les études qui la composent traitent du récit, de la lente disparition du sens des choses, et du pouvoir performatif des mots qui ancrent dans le temps une réalité autre que celle qui affleurerait naturellement. Les articles sont suivis d'une bibliographie détaillée et d'une postface de l'écrivain contemporain Ron Rash. Ces nouveaux travaux montrent la richesse du texte faulknérien et invitent à de nombreuses explorations d'une histoire désormais canonique.

05/2018

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Littérature anglo-saxonne

Les Graciées. 2 volumes [EDITION EN GROS CARACTERES

1617, Vardo, au nord du cercle polaire, en Norvège. Maren Magnus-datter, vingt ans, regarde la violente tempête qui s'abat sur la mer. Quarante pêcheurs, dont son frère et son père, gisent sur les rochers, noyés. Les hommes de Vardo ont été décimés, les femmes vont désormais assurer seules leur survie. Trois ans plus tard, Absalom Cornet débarque d'Ecosse. Cet homme sinistre y brûlait des sorcières. Sa jeune épouse norvégienne, Ursa, terrifiée par l'autorité de son mari, se lie d'amitié avec Maren et découvre que les femmes peuvent être indépendantes. Absalom, lui, ne voit en Vardo qu'un endroit où Dieu n'a pas sa place, un endroit hanté par un puissant démon. Un roman captivant inspiré de faits réels. Edition adaptée facile à lire : malvoyance ; fatigue visuelle ; troubles de l'apprentissage ; troubles cognitifs ; troubles DYS ; dyslexie ; dysgraphie ; TDA/H ; alphabétisation, FLE.

04/2021

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Littérature française

Oedipe reine

Réussir sa vengeance n'est pas à la portée de tout le monde, pense Juliette. Il faut l'intelligence d'un savant, la précision d'un archer, la patience d'une taupe. Car, pour se venger, il faut que l'offensé mette l'offenseur à sa place. C'est ainsi que Juliette tentera de se venger de Samuel, son ancien amant. Elle se servira de tout son savoir théorique et pratique en matière de sexe pour que Samuel, qui est un abuseur de femmes, soit abusé à son tour de la même manière. Cette volonté froide, cette démarche rationnelle et analytique donnera lieu à l'intrigue la plus horrible, la plus dérangeante, la plus immorale. Et ce non seulement parce que Juliette, pour être fidèle à son plan, va outrager les piliers les plus sûrs de notre culture sexuelle, mais aussi et peut-être surtout parce que ce personnage, loin d'être une folle, une criminelle, une Autre est une femme dont les raisonnements, la sensibilité, les émotions et même les expériences sont étrangement très proches des nôtres. À la différence d'autres récits sulfureux célèbres comme ceux de Sade, celui-ci va faire peur, va exciter, va ravager parce qu'il raconte une histoire que chacun d'entre nous pourrait désirer vivre aussi bien en prenant la place de Juliette que celle de sa malheureuse victime.

04/2014

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Théâtre

Oedipe roi

La ville de Thèbes est ravagée par la peste. D’après les oracles, cette malédiction vient du meurtre non élucidé de l’ancien roi, Laïos. Le nouveau roi, Oedipe, s’engage à mener une enquête pour découvrir et punir les coupables. Hélas, l’investigation révèle qu’Oedipe est lui-même le coupable qu’il cherche... Quelques années auparavant, les oracles avaient prédit à Laïos que son fils le tuerait puis épouserait sa propre mère. A la naissance d’Oedipe, Laïos l’abandonna à la mort pour conjurer ce funeste destin. Mais le nouveau-né fut recueilli par Polybe, roi de Corinthe, et sa femme Mérope qui l’élevèrent comme leur propre enfant. Quand il attint l’âge d’homme, Oedipe quitta Corinthe. En chemin, il rencontra, Laïos, qu’il prit pour le chef d’une bande de voleurs et qu’il tua. Arrivé à Thèbes, il vint à bout du Sphinx qui assiégeait la ville et obtint la main de la reine veuve, Jocaste, en réalité sa mère biologique… Lorsqu’il comprend qu’il a bel et bien assassiné son père et que sa femme-mère s’est pendue, Oedipe, au comble de la souffrance, se crève les yeux et demande à être exilé, abandonné à son sort maudit. Le projet Sophocle est une collaboration entre l’auteur et metteur en scène Wajdi Mouawad et le poète Robert Davreu, le premier ayant commandé au second la traduction en français des sept tragédies de Sophocle. La nouvelle traduction de Robert Davreu et la vision résolument contemporaine de Wajdi Mouawad donnent une dimension inédite au tragédien grec.personnages : 7 hommes, 1 femme et le chœur des vieillards de Thèbes.

ActuaLitté

Antiquité - Essai

Moi, Oedipe...

Un personnage mythique raconte son histoire Des dieux, des héros et des mythes... Des écrivains donnent la parole à des figures légendaires qui les hantent. Ces voix venues de très loin dans le temps ne nous parlent-elles pas encore aujourd'hui ? Tel est le pari de cette collection qui est aussi un voyage à travers la peinture. Apprenant une terrible prophétie qui le voue au parricide et à l'inceste, le jeune prince Odipe fuit le royaume de Corinthe pour tenter d'échapper à son destin. Ses pas le mènent à Thèbes, ville dévastée par le Sphinx, qui propose une énigme à tous ceux qui croisent sa route. En la résolvant, Odipe élimine le monstre et est accueilli en héros par les Thébains. Tout semble alors lui sourire. Jusqu'au jour où un doute l'assaille et l'amène à lancer une enquête sur ses origines... Doit-on absolument tout savoir sur soi-même ? L'homme est-il libre ou bien est-il le jouet du destin ? Peut-on faire le mal en croyant faire le bien ? Autant de questions essentielles devant lesquelles nous place le personnage d'Odipe qui, arrivé au soir de sa vie, nous raconte ici son aventure dans une autobiographie fictive.

05/2022