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Science-fiction

Léviathan Tome 2 : La Nuit

Plusieurs heures après avoir été aspiré dans les eaux glaciales de l'Antarctique, le corps de Michael Petersen, le chercheur en biologie marine de Léviathan, est inopinément découvert, échoué sur une grève, par les employés de la base polaire. Contre toute attente, le naufragé a survécu, mais il semble plongé dans un profond coma. Le verdict des médecins est aussi troublant qu'énigmatique : Michael Petersen est en train de rêver. Une autre circonstance défie l'entendement : une troupe d'orques, non loin du rivage, paraît veiller sur le miraculé. Ces faits inexplicables ont manifestement un sens précis pour le Comité, dont la surveillance s'exerce sans relâche autour de l'innocent chercheur. Les agents de la puissante organisation secrète s'empressent pour tirer Michael de sa léthargie peuplée de visions, et le réinstaller au centre de son petit monde familier. Pourquoi tant de prévenance envers un modeste père de famille, chez ceux qui se targuent d'ignorer l'altruisme ? Et quelle corrélation faut-il établir entre les rêves de Michael et les tentatives d'homicide qui ciblent subitement, les uns après les autres, les membres de son entourage ? Alors que Masha, initiatrice de la quête dans Léviathan, engage désormais une partie défensive dans son rôle d'épouse, le FBI s'invite dans le Jeu en la personne d'Andrew Leon. Tout semble désigner Michael, à la personnalité notoirement fragile et clivée, comme l'auteur des crimes en série qui visent son cercle familial. Mais l'enquêteur, en mathématicien que l'invisible n'effraie pas, entrevoit une autre hypothèse, capable de faire vaciller même un esprit aussi solide que le sien. D'autant qu'elle rejoint les données produites par un système de mesure des manifestations de l'énergie mentale, dont il est le génial concepteur.

04/2012

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Droit

Le droit des minorités. Le cas des chrétiens en Orient arabe

La présence des chrétiens en Orient arabe, même avant l'émergence de l'islam, a profondément marqué cette région sur les plans culturel, politique, religieux et juridique. Ainsi, leur apport à la modernisation n'est pas négligeable lorsqu'ils ont contribué activement à la transformation des Etats religieux en Etats modemes par la mise en place d'une pensée nationaliste faisant de la citoyenneté "al-muwatanah" une nouvelle notion inhérente à la culture arabo-modeme. Néanmoins, en dépit d'une tolérance observée envers les chrétiens en terre de l'islam, leur émancipation n'est pas encore assurée lorsqu'ils subissent des violations touchant aux droits fondamentaux comme ceux relatifs à l'égalité, à la liberté religieuse, à la liberté d'expression, à l'intégrité physique et au droit à la vie. Le respect des droits des chrétiens est essentiel à la stabilité, à la paix, à la démocratisation et à la richesse de l'Orient arabe. Néanmoins, leur avenir reste obscur dans le contexte actuel de changements politiques au Monde arabe. On peut parler d'une disparition lente sous des régimes autoritaires, d'une élimination rapide en cas de guerre civile ou d'instabilité, d'un retour au statut de dhimma sous des gouverneurs islamistes, ou d'une intégration en cas de l'instauration d'une démocratie pluraliste. Cet ouvrage apporte une analyse objective du statut des minorités religieuses, notamment chrétiennes de l'Orient arabe, afin de mieux comprendre les problématiques relatives à leur intégration. Il analyse surtout des aspects politico-juridiques à la lumière de la conception internationale des droits de l'homme et des préceptes de la loi musulmane. Il propose la prise d'initiatives sérieuses dans le contexte de la réforme politico juridique actuelle afin de créer un Orient arabe pluraliste et humaniste permettant le respect des droits fondamentaux des chrétiens mais aussi de l'ensemble des citoyens.

01/2012

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BD tout public

Les Fleury-Nadal Tome 3 : Benjamin. Tome 2

Benjamin, le Caire, 1834. Jeune polytechnicien fasciné par les aventures égyptiennes de son oncle Eugène, Benjamin Fleury fait partie des nombreux ingénieurs français enrôlés par Méhémet-Ali pour moderniser son pays. Alors qu'il participe à la construction du barrage d'Al-Qanater, il retrouve une jeune femme qu'il a naguère connue dans ses rêves et sous les traits d'une princesse de l'Ancien Empire ! La belle se nomme Aurore et se passionne pour l'Antiquité, qu'elle fait revivre à travers de singuliers récits. Récits de fiction que vient brusquement percuter le réel : un jour, en effet, un archéologue lui parle d'un pharaon inconnu dont l'histoire recouperait étrangement celle qu'elle est en train d'écrire. Sa nécropole se trouve à Wadi-Souf, mais le savant a dû en abandonner les fouilles à cause de l'insécurité qui règne dans la région. A l'insu de tous et au mépris du danger, Aurore quitte aussitôt Le Caire à destination du site mystérieux. Benjamin, que la jeune romancière intrigue autant qu'elle l'attire, rassemble quelques hommes et se lance peur après sur ses traces. Lorsqu'il relit le Décalogue à l'envers, le lecteur s'aperçoit que tous les personnages appartiennent à une même famille : celle des Fleury-Nadal. La série éponyme, constituée de récits autonomes traités en un ou deux albums maximum, nous conte donc quelques aventures marquantes dans l'existence de ces personnages. Dans Benjamin, dessiné par Daniel Hulet, on découvre ce qui conduit le fils de Ninon en Egypte et ce qui l'amène à y faire souche, mystère à peine évoqué à la fin des Conjurés. Chaque album est scénarisé par Frank Giroud, mais la mise en images revient tantôt au dessinateur qui a crée le personnage, tantôt à un " invité " de marque.

02/2009

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Sociologie

Genres de vie et intimités. Chroniques d'une autre France

Renouant avec la tradition " durkheimaussienne " de regroupement de mémoires originaux, Genres de vie et intimités, qui s'inscrit dans la droite ligne de Conditions et Genres de vie de la même collection, est constitué de véritables mémoires de sociologie descriptive conceptuellement et empiriquement étayés, dont l'objectif est de donner à voir la " société française autrement ". La sociologie et l'anthropologie académiques livrent bien souvent une image inhumaine car a-humaine de la société. Celle-ci est certes faite de marchés, qui produisent et distribuent des biens et des maux, ainsi que de dispositifs institutionnels plus ou moins publics qui norm(alis)ent et encadrent la vie des personnes. En bref, d'économie et de politique. Mais la " vraie vie " des gens n'est pas là. Elle est dans la manière dont ils s'adaptent aux contraintes et aux opportunités, dans la façon de " tenir le coup ", de s'inventer un imaginaire inversant le monde réel et permettant de le supporter, dans des pratiques de réalisation de soi qui donnent le sentiment d'exister comme être humain au milieu d'un environnement de plus en plus réifié et porteur de risques. Ces Chroniques invitent à regarder l'envers du décor, " l'autre rive " des structures sociales et des institutions, autrement dit le comment (sur)vivent concrètement les êtres humains avec leurs ressources, au milieu des aménités et des nuisances, la manière dont le temps de la vie se passe ou se rompt... Un regard " décalé " sur la diversité de la vie quotidienne en quelque sorte, qui est ici structuré en quatre tableaux : les conditions de la vie liées au travail, au cadre de vie et à la position sociale ; les seuils et les changements existentiels ; les sociabilités familiales, et enfin, les intimités en actes.

07/2005

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Philosophie

Questions de morale

Perte des repères, crise des valeurs : de tous côtés, on réclame de la morale, ou. plus moderne, de l'éthique. Cette demande témoigne de réalités - le règne sans partage du marché, la crise des institutions chargées d'assurer la transmission des valeurs. etc. - évidentes de prime abord, fort complexes en leur fond, et relevant d'approches sérieuses et nuancées ( telles que peuvent les fournir les sciences sociales). Air connu, on n'y reviendra pas. Mais l'individu désemparé par tant de désordre et par des mutations si rapides est devenu le client désigné d'aimables sophistes et philodoxes. tout prêts à lui fournir au kilo de la philosophie de consolation ( ce bon vieux Sénèque ! ) ou de la resucée un tant soit peu castratrice ( ce cher Kant ! ), le tout fagoté de manière à permettre, en bonne logique consumériste, de rentabiliser son existence... Peine perdue. On ne fera pas tourner la roue à l'envers. La morale est désormais irrémédiablement problématique : mais moins de solutions toutes faites n'oblige ni au fairesemblant, ni au nihilisme désespéré. La préoccupation morale a, peut-être pour la première fois, toutes ses chances de conquérir sa pleine autonomie, au prix d'un effort et d'un degré inédits de confrontation de chacun avec soi. Cela implique au premier chef une aptitude à bien discerner et poser les questions morales, et le parcoure fondamental et parfaitement sérié que propose ici Denis Collin, assorti de l'ouverture de nombreuses pistes, sera à la fois une base pour la réflexion des futur praticiens de la philosophie, une référence précieuse pour ceux qui enseignent la discipline un appui irremplaçable pour tous ceux qui se sentent animés d'une préoccupation morale authentique, c'est-à-dire peu disposée aux concessions.

05/2003

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Histoire de France

Correspondance (1858-1929)

" Voici l'intimité d'un grand homme. Son rôle au centre de notre histoire, du Second Empire aux Années folles, et sa figure de Père la Victoire, en 1918, l'ont figé dans la brutalité de ses combats, loin de la richesse de ses sentiments et de ses fidélités. La correspondance de Clemenceau éclaire beaucoup d'événements tels qu'ils se lisent dans le regard d'un acteur et d'un observateur capital. Mais surtout elle dévoile, au fil d'un millier de lettres (pour une grande part inédites), ses bonheurs et ses chagrins, ses angoisses et la source de ses ardeurs. Epistolier hors de pair, il use avec allégresse, avec humour, de toutes les variations d'un style sans contrainte, inventif et primesautier, dans des écrits spontanés et cursifs, où sa pudeur bourrue retient mal les émotions qui envahissent brusquement le texte. Les missives de Clemenceau à sa mère, à son épouse, aux femmes de sa vie, à ses enfants, à ses compagnons de lutte, à ses médecins le montrent jeune amoureux torturé lorsque Hortense Scheurer-Kestner repousse ses avances et patriote tourmenté devant les prodromes de la Première Guerre mondiale; joyeux au sortir d'un de ses duels, affligé quand son affection s'inquiète de la santé ou du deuil d'un proche; déployant envers Claude Monet, hanté par la peur de devenir aveugle, des trésors d'attention faussement rogue et constamment généreuse ; épanoui devant ses rosiers et acharné à la rédaction d'un livre qu'il s'est promis à lui-même ; soucieux des malheurs des humbles et fouaillant les mesquineries du personnel politique ; curiste ironique ou voyageur octogénaire surmontant toutes les fatigues ; enfin magnifiquement amoureux jusque dans son grand âge. De page en page, sa fréquentation nous enrichit. " Sylvie Brodziak et Jean-Noël Jeanneney.

10/2008

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Histoire internationale

Anna, Jeanne, Samia...

Anna avait raconté d'une traite, comme absente de moi. Elle me revint, l'air épuisé, les yeux creux et cernés, on aurait dit soudain une vieille femme. Elle m'a fait jurer le secret, m'a dit : " A toi, je ne sais pas pourquoi j'ai fait confiance... Peut-être parce que tu as le courage de regarder l'envers des choses. Peut-être parce que je sens ta peur aussi et tes instincts guerriers. Peut-être parce que tu es poète et que tu construis ta demeure sur le doute. Peut-être avons-nous besoin, nous femmes, d'être rassurées par l'incertitude. Peut-être... " Huit mois durant entre septembre 1999 et mai 2000, Madeleine Gagnon a rencontré les femmes d'aujourd'hui victimes de la guerre. En Macédoine, au Kosovo, en Bosnie, en Israël, en Palestine, au Liban, au Pakistan et au Sri Lanka. Ces femmes ont perdu leurs hommes : maris, père, fils, amis. Certains sont morts, d'autres sont " disparus ". Nombre d'entre elles ont subi des sévices : viols, maisons et fermes incendiées... Témoin de leur douleur mais aussi de leur courage, Madeleine Gagnon raconte ces femmes dont plusieurs lui ont dit : " Parlez de nous pour nous sauver ". Peu d'écrivains ont su exprimer la tragédie de la guerre. Peu ont su trouver les mots capables de l'évoquer dans toutes ses dimensions. Madeleine Gagnon, parce qu'elle sait l'autre langue - celle nichée au fond de chacun de nous à la grammaire à la fois indigène et apatride -, éveille à la grande complexité du monde et des sentiments, à l'énigme des hommes et des femmes marchant d'un même pas à la violence et à l'amour.

01/2001

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Histoire de France

Dictionnaire des Justes de France

" Le concept de " Juste des Nations " est emprunté à la littérature talmudique. Au long des générations, il a servi à désigner toute personne non juive ayant manifesté une relation positive et amicale envers les Juifs. Le Mémorial Yad Vashem décerne ce titre de Juste des Nations aux non-Juifs qui, pendant la Seconde Guerre mondiale et la Shoah, ont aidé des Juifs en péril, dans des circonstances telles qu'elles impliquaient des risques pouvant aller jusqu'au danger de mort, sans recherche d'avantages d'ordre matériel ou autre. " Le nouveau porteur du titre de Juste des Nations est convié à une cérémonie où lui sont remis une médaille et un diplôme d'honneur. La cérémonie se déroule soit à Yad Vashem, soit, par les soins de la mission diplomatique d'Israël, dans le pays où réside le Juste. Les justes, ou leurs représentants, ont planté des arbres dans l'allée des justes sur le site du Mémorial Yad Vashem. Aujourd'hui, faute de place, le nom des Justes est gravé sur le Mur d'honneur édifié à cette fin dans le périmètre du Mémorial. " Les sauveurs se comptent par milliers, même si l'on y inclut ceux qui restent inconnus, alors que des millions de Juifs auraient eu besoin d'aide sous l'occupation allemande. Jusqu'à la fin de l'année 1999, Yad Vashem a décerné le titre de Juste des Nations à plus de 17 000 personnes. Ce qui d' entre de manière incontestable que, malgré la tragédie implacable qui a frappé le peuple juif, il s'est trouvé des hommes et des femmes qui ne sont pas restés passifs et ont pris des risques pour accomplir le précepte : " Aime ton prochain comme toi-même. " Les Justes des Nations ont sauvé non seulement la vie des Juifs, mais aussi la dignité humaine et l'honneur de leurs compatriotes. "

02/2003

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Philosophie

Témoins du futur. Philosophie et messianisme

Guerres d'ampleur inconnue, rêves d'émancipation brisés, extermination : le XXe siècle a été le cimetière du futur. Il y a des témoins : de Hermann Cohen à Emmanuel Lévinas, d'Ernst Bloch à Leo Strauss, de Franz Rosenzweig à Gershom Scholem, de Walter Benjamin et Martin Buber à Hans Jonas, ils sont allemands d'origine ou de culture, juifs et philosophes. Leur formation, leurs préoccupations et leur orientation parfois s'opposent mais souvent se croisent : entre l'engagement sioniste et des formes hétérodoxes de marxisme, dans la redécouverte de traditions cachées de l'histoire juive, au carrefour de l'éthique et de la métaphysique. Ils ont en commun d'avoir contribué à introduire dans la philosophie une dimension messianique inédite. La raison en est que, à un moment donné de leur critique du monde comme il va, l'expérience historique s'est dressée comme un obstacle qu'il fallait se résigner à accepter ou tenter de surmonter pour dégager un nouvel horizon, tourné vers le futur, ouvert à l'utopie, en un mot messianique. Les plus grands de leurs prédécesseurs avaient annoncé le désenchantement du monde et proposé d'en payer le prix : leurs œuvres portent la trace d'une morsure du nihilisme. Eux se sont risqués à la résistance et au sauvetage des promesses du monde : c'est la lumière messianique qui éclaire leur œuvre. Thèses de Walter Benjamin sur l'histoire, principe de responsabilité envers les générations futures chez Hans Jonas, redéfinition par Emmanuel Lévinas des formes de l'éthique, voici quelques-unes des problématiques qui irriguent désormais la philosophie. Comment comprendre le paradoxe de ces pensées dont l'écho est d'autant plus universel qu'elles se sont faites d'abord plus juives ?

08/2003

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Sciences historiques

Histoire de la nuit. XVIIIe - XVIIIe siècle

Dans l'Europe des Temps modernes, la nuit, c'est une absence de lumière qui a (très) partiellement partie liée avec l'horloge biologique. En effet, c'est surtout en s'ajustant à nos rythmes internes que le jour s'apparente à la veille et la nuit au sommeil. Et c'est pourtant elle qui resta longtemps la mesure du temps quotidien, de la Scandinavie à la péninsule italienne. Simultanément, cette noirceur des paysages se peuple de présences innombrables, s'investit de lieux mythiques, se remplit de croyances et d'imaginaires, induit une autre manière d'être au monde, une autre façon d'appréhender le sensible, proche ou lointain. Absence-présence, tel quel, ce couple constitue l'une des contradictions qui surgissent lorsque l'on tente d'appréhender la nuit. Espace et temps, la nuit l'est tout ensemble. Certains l'assimilent à une frontière, voire à une " dernière frontière " à conquérir. Notion éminemment spatiale qui renvoie à la fois à cette volonté humaine de remplir la totalité d'un environnement et à des perceptions inconnues de l'espace qu'impose l'effacement de la lumière. La nuit induit encore un système de représentations et de pratiques qui peuvent aussi bien s'affronter que se soutenir. Ainsi les visions négatives de la dangereuse et angoissante " nocturnité " conduisent-elles à la prise de mesures successives pour assurer l'ordre urbain. En tout cas, la relation complexe et la confrontation de ces deux éléments font de la nuit un objet en construction permanente, loin d'une image où les rôles seraient définitivement édictés entre l'action diurne et le repos nocturne. Ainsi, la nuit n'est sûrement pas l'envers du jour. Elle est un autre temps qui possède des particularités essentielles non transposables.

03/2009

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Critique littéraire

La mort du papillon. Zelda et Francis Scott Fitzgerald

Francis Scott Fitzgerald fut un grand explorateur de la fêlure de l'être. C'est cette fêlure qui parcourt le livre bref et intense que Pietro Citati consacre au romancier américain et à la coquette et fantasque Zelda Sayre qui devint son épouse en 1920, l'année même où Scott publiait L'Envers du paradis. Si ce premier roman valut à Fitzgerald une immédiate célébrité, son succès ne l'empêcha pas de deviner tout près de lui l'ombre de futures catastrophes. Il pressentait que l'euphorie des roaring twenties - cette " orgie la plus coûteuse de l'Histoire " - devait un jour prendre fin. Alors que Scott observait le monde à travers sa propre fêlure, Zelda ne révélait, en apparence, aucune faille. Leur amour les rapprochait passionnément l'un de l'autre. Comment en vinrent-ils à blesser cet amour, à le déchirer, avant même d'être submergés par la folie ? Le couple ne comprit pas la raison du naufrage, pas même Fitzgerald qui représenta cette perte dans ses livres, car ses livres comprirent ce que lui ne comprit jamais. Tout en contant le pathétique destin de Scott et de Zelda, Pietro Citati évoque avec finesse et vivacité l'œuvre d'un écrivain plus sensible qu'aucun autre à la musique des choses perdues. Fitzgerald se glissait dans les interstices entre les choses. Ses mots avaient le pouvoir de rendre la réalité légère et transparente, même quand elle était faite de stridence, de tristesse et de douleur. Cette poignante légèreté qui traverse l'œuvre de Fitzgerald, Citati l'accueille dans son propre livre. II fait place à ce très vif sentiment d'une vérité de la vie qui loge au secret du cœur, à la source du style, et qui ne pèse pas plus que la poussière des couleurs sur les ailes d'un papillon.

10/2007

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Musique, danse

Guide de l'opéra russe

Pour beaucoup d'amateurs français, les superbes arbres que sont Boris Godounov ou La Dame de pique cachent la forêt foisonnante de l'opéra russe. Ils la découvriront ici dans toute sa variété. Depuis les premiers vaudevilles des années 1770, ceux de Sokolovski, Fomine, Pachkévitch, nés de l'esprit des Lumières, et jusqu'aux dernières oeuvres du début du XXIe siècle affrontant les bilans douloureux, ce Guide offre un panorama complet  de l'opéra en Russie et en URSS, montrant les liens qu'il a toujours entretenus avec l'évolution historique du pays et avec les lignes de force de son identité. L'histoire, l'épopée, l'imaginaire populaire nourrissent un genre qui s'inspire autant d'événements décisifs du devenir national que des traditions du récit féerique, et se développe aussi en interaction avec la littérature : les noms de Pouchkine, Lermontov, Gogol, Ostrovski sont associés à ceux de Glinka, Dargomyjski, Rubinstein, Moussorgski, Tchaïkovski, Rimski-Korsakov et d'autres. Au cours du XIXe siècle, l'opéra suit l'évolution de l'attitude envers l'ordre monarchique, à travers son exaltation (La Vie pour le tsar), sa remise en question (Boris Godounov), et le pressentiment de la Révolution (Le Coq d'or). A l'époque soviétique il devient un des supports privilégiés de la propagande idéologique, reflétant aussi la mise au pas de l'esthétique officielle (Lady Macbeth de Chostakovitch). Avec la disparition de l'URSS, les thèmes se diversifient, tout en laissant prédominer un constat d'une lucidité sans appel, aboutissant au Coeur de chien de Raskatov. Outre des informations reliant chaque oeuvre à l'histoire de la musique russe, les notices, classées en ordre chronologique de compositeur, comportent un synopsis et un commentaire d'écoute développés en fonction de leur importance ainsi qu'un choix discographique et vidéographique.

04/2017

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Actualité et médias

L'avenir d'une exception

A l'heure où se dessinent les questions qui feront la campagne de 2007, voilà un livre qui prend de la hauteur tout en apportant des solutions concrètes. Il repose sur une conviction forte : la crise identitaire que traverse la France n'est pas la sanction de son retard à s'adapter au monde moderne, mais le signe d'un affrontement inédit dans son histoire entre deux systèmes de valeur, l'un fondé sur l'inégalité, l'autre sur l'égalité. Comprise dans un sens très large, cette notion d'inégalité désigne le dispositif qui permet aux pays développés de garantir leur avance sur le reste du monde. Elle renvoie aussi, au sein de ces mêmes pays, au choix consensuel d'un libre-échange porteur de délitement social, à l'accroissement de l'écart entre les élites et les classes populaires ou encore à l'incapacité de l'école à corriger les inégalités de départ. De ce système formidablement protecteur des positions acquises, les Français ne veulent pas. Eux que l'on dit versatiles et individualistes, ils manifestent à longueur d'élections une constance absolue dans leur choix que seuls les responsables politiques réussissent à ne pas voir envers et contre tout, ils disent leur préférence pour l'égalité, que l'on découvre, par exemple, dans leur obstination à vouloir assimiler les immigrés. Savoir si les Français ont raison ou non de tenir à cette " exception " dépasse le cadre de nos frontières : le monde a besoin de l'égalité pour organiser la montée en puissance des pays émergents, gérer la crise de l'islam ainsi que le déclin programmé de la puissance américaine, et limiter la fragmentation interne des sociétés occidentales. A rebours des théories du déclin et de la vaine opposition entre "social " et " libéral ", cet essai, original et stimulant, pose une question interdite : et si les Français avaient raison ?

10/2006

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Ethnologie

Minik, l'esquimau déraciné. "rendez-moi le corps de mon père !"...

L'histoire de Minik est poignante. Au siècle dernier, notre monde, prétendument civilisé, révèle soudain "au nom de la science" son envers colonialiste, corrompu, destructeur. En 1897, le jeune Minik accompagne son père et quatre Esquimaux Polaires du Groenland, qui ont accepté l'invitation de l'illustre explorateur américain Peary, sur le point de conquérir le pôle Nord. Quatre des invités de l'Américain Museum of Natural History, de New York, vont bientôt mourir de tuberculose foudroyante et l'orphelin Minik, âgé de huit ans sera adopté par un administrateur du Muséum et élevé comme un petit Yankee. Son tuteur perdra son poste en raison de graves escroqueries, dans un contexte de malversations de grande ampleur. Abandonné, Minik va connaître, avec son unique protecteur déchu, une vie misérable. Son tuteur lui apprendra la vertu du ressentiment. C'est alors qu'il découvrira, dans une vitrine du Muséum, le squelette étiqueté de son père dont il croyait pourtant avoir assisté aux funérailles. Cette découverte brutale, révélatrice d'un odieux simulacre d'enterrement, au Muséum même, en cet établissement illustre, devant tous les scientifiques, bouleversera le jeune garçon. Sa haine pour l'"establishment" new-yorkais et surtout pour Peary, dont les titres de conquérant du Pôle font l'objet de vives polémiques, va s'amplifier et il n'hésitera pas à alerter la presse. Minik sera renvoyé au Groenland par Peary lui-même, très inquiet. Mais faute de connaître la langue des siens, il s'y sentira aussi étranger qu'en Amérique. A 28 ans, de retour aux Etats-Unis, dans une famille de braves bûcherons du New Hampshire, au sud du Québec, qui l'avaient pris en amitié, il mourra, solitaire, de la grippe espagnole.

12/1999

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Religion

L'évangile du pardon

L'évangile de Luc, le plus long des quatre reconnus par la tradition chrétienne, est aussi l'évangile de la miséricorde, du pardon infini de Dieu envers les pécheurs qui se convertissent, à l'image du bon larron ou de la femme venue verser du parfum sur les pieds de Jésus. Mais s'il affirme la primauté de l'amour par rapport à toute forme de légalisme et de ritualisme, cet évangile fustige en même temps la tiédeur et l'hypocrisie, notamment chez les riches. Par les passages qui lui sont propres, à commencer par la scène de l'annonciation et la parabole du fils prodigue, ce troisième évangile a joué un rôle fondateur pour la théologie et l'iconographie chrétiennes. Cette nouvelle traduction ne vise pas seulement à restituer une somme d'informations, mais à épouser le mouvement du texte original, en prenant au sérieux sa dimension littéraire. Le traducteur n'a pas voulu choisir entre littéralité et inspiration : c'est parla fidélité à l'esprit des phrases grecques qu'il a voulu rejoindre la foi, et s'ouvrir à la fraîcheur de cette bonne nouvelle, loin de toute rigidité dogmatique. Sans verser dans le calque, fausse littéralité, cette version respecte autant que possible les structures de phrases, les temps des verbes, et cherche à éveiller les mêmes images chez le lecteur francophone que chez les premiers destinataires. Une attention particulière a été portée à la vivacité des dialogues, qui rendent les personnages si présents. Né à Paris en 1977, docteur en philosophie antique, Frédéric Gain est professeur en classes préparatoires littéraires. Il a notamment traduit Les Parties des animaux d'Aristote (Le Livre de poche, 2011). 11 entrepris cette traduction pour approfondir sa foi et pour rendre l'évangile accessible à un plus large public.

12/2020

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Policiers

Rêve de coquelicot

Dans une petite ville de France, on raconte qu'une nuit de pleine lune, le vicomte de La Croix blanche enferma sa jeune femme et son amant à l'intérieur du château. Ensuite il y mit le feu. Il faisait très chaud cette nuit-là et on dit que le château brûla pendant vingt-huit jours... Depuis, chaque nuit de pleine lune, aux saisons chaudes, les serpents de toute la région se rendent aux ruines de la Croix blanche. On raconte que c'est pour copuler avec la vipère rouge en qui se serait réincarnée la très aimante et très belle vicomtesse de la Croix blanche... On raconte aussi que tous ceux qui rôdent sur les terres de la Croix blanche sont immanquablement piqués à mort par la vipère rouge qui voudrait ainsi se venger de son mari assassin... On dit encore que la malédiction sera levée le jour où un homme capturera la vipère rouge, sans se faire piquer, et lui offrira une proie vivante la nuit de pleine lune suivante... Depuis, plus personne ne va plus à la Croix blanche... Enfin presque... Bernard Valais est auteur, scénariste, parolier et comédien français. Il est licencié en Anglais, titulaire du Proficiency Graduate de l'université de Cambridge et premier prix du Conservatoire d'Art Dramatique d'Angers. Il a parallèlement servi pendant vingt-cinq ans comme Personnel Navigant Commercial à la compagnie Air France, de steward à Chef de cabine principal sur le réseau Asie. Ce qui lui a permis de collaborer en tant qu'auteur à plusieurs collections au sein des éditions Hachette, notamment « Air France » et « Construire le France ». Il est titulaire de la médaille d'honneur de l'Aéronautique.

09/2014

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Psychologie, psychanalyse

Essais sur la symbolique de l'esprit

Les Essais sur la symbolique de l'esprit viennent clore la trilogie entamée par La Vie symbolique, Psychologie et vie religieuse puis L'Ame et le Soi, Renaissance et individuation, dernier cycle des publications de Jung quant à la fonction religieuse de l'inconscient. On y trouvera deux textes parmi les plus importants de C. G. Jung, celui sur l'Esprit Mercure d'une part, celui sur l'interprétation du dogme de la Trinité de l'autre. A travers ces deux études, en effet, l'une principalement fondée sur la figure du spiritus rector de tout travail alchimique, l'autre sur l'un des mystères centraux de la révélation chrétienne, Jung dévoile les fondements les plus certains de sa position envers les phénomènes religieux : ni approbation béate comme on l'a cru souvent, ni croyance en une sorte de sacré nébuleux auquel il suffirait de s'abandonner pour goûter aux extases de l'âme. Au contraire. Comme Walter Otto l'avait bien fait ressortir, toute "manifestation sacrée" est à double tranchant et si l'imago Dei peut s'y donner à voir, c'est tout autant la puissance du Mal que l'on peut y découvrir. D'où l'exigence de tout un travail intérieur, d'une ascèse à proprement parler, que guide la lumière de la raison, sous peine de tomber dans l'aliénation de soi-même et, à la limite, par submersion sous l'inconscient, dans la psychose. De quoi dissiper bien des malentendus et prendre enfin conscience que toute l'oeuvre de Jung est aussi fondée sur un principe de raison nécessaire où on ne recherche pas tant la fusion que, dans la pensée même de l'Un, les séparations qui permettent de le penser.

05/1991

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Sciences politiques

François Fillon

Les résultats sont tombés ce dimanche 23 avril, François Fillon a été éliminé au premier tour de l'élection présidentielle. Avec 19, 9 %, il se classe en troisième position après marine le Pen. Tout comme en 2002, le front national se retrouve au deuxième tour des présidentielles face à Macron tout juste arrivée dans le champ politique après un passage éclair dans le gouvernement de François Hollande. On peut dire que la politique n'est pas une science sûre, et quelle est souvent injuste. Tout comme au football ce n'est pas toujours les meilleurs qui l'emportent. Une grande partie de la droite avait fait son deuil depuis longtemps. François Fillon et son carré de fidèles y ont cru jusqu'au bout, mais le poids des affaires l'a empêché de réaliser le sursaut tant attendu. C'est vrai il avait toutes les chances de l'emporté. C'est dans la régularité qu'il a assumé sa défaite en en annonçant devant ses supporteurs que malgré tous ses efforts, malgré toute sa détermination, il n'a pas réussi à les convaincre. Et que dans l'immédiat, il assumait ces responsabilités. Cette défaite est la sienne et c'est à lui seul qu'il revient de la porter. Il a ensuite appelé sa famille à se rassembler pour les élections législatives qui ne sera pas non plus un succès vu la montée du mouvement de Macron. François Fillon en bon gentleman a déclaré qu'il voterait, au second tour, pour Macron sans toutefois donner de consignes de vote en déclarant : "L'abstention n'est pas dans mes gènes, surtout quand un parti extrémiste est aux portes du pouvoir. (...) Je voterai donc pour Emmanuel Macron. Il vous revient en conscience de réfléchir". Avec cette défaite, la droite fait donc face à son scénario le plus redouté : un 21 avril à l'envers.

07/2017

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Philosophie

LA PHILOSOPHIE SAISIE PAR L'HISTOIRE. Hommage à Jacques D'Hondt

Cet hommage au Professeur Jacques D'Hondt est un geste d'amitié et de reconnaissance envers un collègue, un professeur, un camarade, pour saluer son activité de philosophe, d'enseignant, de chercheur. Sa pensée philosophique inspirée de Hegel et de Marx a contribué à la redécouverte de ces philosophes, à l'écart des modes et des dogmatismes. Mais sa pratique d'historien de la philosophie ne s'est jamais enfermée dans la croyance en l'autosuffisance des textes, fussent-ils ceux des plus grands. Elle a noué avec l'histoire matérielle et politique des rapports subtils, reflétant leur complexité dialectique. Pour Jacques D'Hondt la philosophie présuppose l'histoire qui la déborde et exerce, en retour, sur elle des effets de distorsion qui font " bouger " ses prétentions à l'autonomie absolue. C'est pour mettre en relief cette inspiration constante des travaux de Jacques D'Hondt que cet hommage prend le titre de La philosophie saisie par l'histoire. Mais le travail de Jacques D'Hondt s'est aussi développé dans de nombreuses directions, abordant des sujets liés aux inquiétudes de notre temps. Loin de tout système, il a montré la fécondité de la démarche dialectique apprise auprès de Hegel et vivifiée par la confrontation avec Marx, révélant les contradictions, les points de rupture, attentif à restituer les continuités profondes dans l'histoire. Refusant de délivrer des leçons, Jacques D'Hondt a au contraire la vertu d'éveiller la pensée. On trouvera dans ce livre un Entretien réalisé avec Jacques d'Hondt suivi d'une bibliographie de ses travaux. Ses amis et collègues lui offrent ensuite des études correspondant à l'un des nombreux domaines sur lesquels il a lui-même travaillé.

06/1999

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Histoire internationale

Mon témoignage devant le monde

Mon témoignage devant le monde, publié pour la première fois en France en 1948 et introuvable aujourd'hui, est l'œuvre magistrale d'un des grands témoins du siècle, Jan Karski (1914-2000). Ce résistant polonais fut le premier à témoigner de l'extermination des Juifs dans les territoires polonais occupés par les nazis. Mobilisé en septembre 1939, le catholique Karski est fait prisonnier par les Soviétiques, puis remis aux mains des Allemands. En novembre 1939, il réussit à s'évader, arrive à Varsovie et rejoint la Résistance. Dès 1940, il passe en France, pour porter des microfilms au gouvernement polonais en exil à Angers. A son deuxième passage, il se fait arrêter en Slovaquie et torturer par la Gestapo. Il essaie de se suicider mais finit par s'évader de l'hôpital militaire où il est détenu. Puis il se remet au service de la Résistance, structurée en un véritable Etat secret, avec son gouvernement, son parlement et son armée. A l'été 1942, il pénètre clandestinement dans le ghetto de Varsovie puis dans le camp de concentration d'Izbica Lubelska en se faisant passer pour un garde ukrainien. C'est habité de ces effroyables visions que le messager Jan Karski quitte définitivement Varsovie en octobre 1942, traverse l'Europe en guerre, porteur d'un message trop lourd pour un homme seul : le peuple juif est en train de disparaître, exterminé par les nazis. A Londres et Washington, Karski plaide auprès d'Eden et de Roosevelt en faveur d'une action destinée à arrêter la Shoah. Mais devant son récit, la plupart de ses interlocuteurs ont une réaction comparable à celle de Felix Frankfurter, juge de la Cour suprême des Etats-Unis, lui-même juif : " Jeune homme, je ne vous dis pas que vous êtes un menteur, mais je ne vous crois pas. "

03/2010

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Critique littéraire

Journal intégral 1953-1986. Edition collector

Publié pour la première fois dans sa version intégrale, le Journal de Matthieu Galey, amputé lors de sa parution de ses passages les plus sulfureux, traverse, de 1953 à 1986, plus de trente années de vie littéraire, mondaine et politique. Observateur passionné et désenchanté d'une comédie parisienne qu'il est amené à beaucoup fréquenter, par curiosité autant que par nécessité professionnelle, Matthieu Galey, journaliste et écrivain, a tenu en secret ce journal savoureux, dans lequel il est aussi beaucoup question de ses amours homosexuelles. Chaque soir il relatait dans le même temps ses échanges et ses rencontres avec les personnalités du Tout-Paris. Membre du comité de lecture des éditions Grasset à partir de 1962, Galey fut aussi le témoin privilégié des combinaisons qui gouvernaient en secret la composition des jurys des grands prix, en particulier du Goncourt, et le choix de leurs lauréats. Le regard acéré et la plume incisive, il se fait le démystificateur de la faune littéraire, de ses jeux, de ses rites, de ses moeurs, et chaque dîner ou cocktail qu'il relate devient une scène de genre, un moment de comédie humaine souvent irrésistible. L'ironie et la férocité avec lesquelles il manie l'art du portrait l'imposent aujourd'hui comme un maître du genre, disciple en cela de Francois Mauriac dont il écrit : "J'aime cette morsure de chaque phrase. Quel appétit pour déchirer ! " Aux approches de la cinquantaine, Matthieu Galey se découvrit atteint d'une maladie alors incurable qui l'emporta à l'âge de 52 ans et fit de lui quasiment le chroniqueur de sa propre disparition, aussi lucide vis-à-vis de lui-même qu'il le fut envers ses contemporains.

04/2019

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Littérature étrangère

Rentrer à la nage

Wilbur n'est pas content et il tient à le faire savoir, et sans doute à le rester : chaque fois que les choses s'arrangent, il se débrouille pour tout faire foirer. C'est que la vie a une dette envers lui : sa mère meurt à la nais-sance, son père l'abandonne. Qu'est-ce qui fait pourtant que ce héros grognon trouve partout et toujours quelqu'un pour l'aimer ? Des camarades, des enseignants, des directeurs d'institution. Et des femmes surtout, toutes les femmes, des grands-mères, des institutrices et des maîtresses, des fausses mères même. C'est que Wilbur est si petit, si fragile, et si bon, même s'il s'en défend bec et ongles. Entre geste picaresque et road movie, Rentrer à la nage nous balade, de l'Irlande à New York, en passant par la Suède, sans compter le Nicaragua, la Bolivie, tous les pays rêvés avec Conor, l'ami fidèle, qui, pourtant, tue indirectement la grand-mère. Car la seule chose qui puisse empêcher les gens de faire du bien à Wilbur, ce sont leurs propres névroses. Le spectacle que nous donne Lappert, avec une neutralité qui est la forme la plus élégante de la tendresse, est un tour de passe-passe : tous ces personnages, toutes ces histoires s'emboîtent comme des poupées russes, et chaque fois qu'on découvre quelqu'un c'est une nouvelle histoire qui commence. Mais quand on arrive à la dernière poupée, c'est une douleur que l'on trouve, de celles justement qui sont dures, indurées, et qui ne s'ouvrent pas. Partez loin avec ce livre, loin dans le monde, loin dans les coeurs. Pas d'inquiétude, laissez-vous porter : vous rentrerez à la nage.

04/2018

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Religion

Ramakrishna. L'histoire de ma vie

Ramakrishna est l'un des plus grands maîtres spirituels de notre temps. Il est universellement reconnu comme e porte-parole de la tolérance et de l'amour universel envers les différentes confessions. Depuis son enfance, il a été nourri du culte de Rama avec une grande sincérité. Mais dès qu'il a obtenu le cordon sacré des Brahmanes, il a pratiqué l'hindouisme, puis il a suivi la voie de ses différentes sectes, car il était un homme à la recherche de Dieu, souhaitant par-dessus tout Le voir manifesté en toutes ses créatures. Toutes les religions conduisent à une maturité spirituelle rayonnante et équilibrée. C'est la finalité de la spiritualité, mais celle-ci ne peut être atteinte aisément. Les chrétiens, les hindous, les musulmans, tous disent : "Ma religion est la vraie religion", mais ce n'est pas exact ! En réalité, diverses sont les voies qui mènent au Divin. Celui qui cherche avec un coeur sincère peut y arriver par n'importe quel chemin. "Dire que telle religion est vraie et l'autre fausse, c'est du dogmatisme ; et c'est une attitude mauvaise". "Vous pouvez visiter toute la Terre, vous ne trouverez nulle part la vraie religion. Elle n'existe pour vous que dans votre cour". "Lorsqu'un homme est ardent et sincère, n'importe quelle religion peut le conduire à Dieu". Enfin Rama-krishna pensait que l'avenir serait le temps de l'ouverture, du rapprochement des grandes religions, de leur enrichissement les unes par les autres. Nous formerions une communauté soudée loin des guerres de religions et des querelles théologiques qui nous ont fait tant de mal et qui ont fait couler tant d'encre et de sang.

05/2018

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Tourisme étranger

La Perse. Au coeur de l'Iran

Au-delà de la magie qu'exercent, sur tous les esprits, les contes persans des Mille et Une Nuits et du souvenir approximatif que tout écolier studieux garde de trop lointains cours d'histoire, la Perse impose, envers et contre toute défaillance de la mémoire, ses neuf mille ans de civilisation ! Cette terre sauvage située au carrefour de l'Occident et de l'Asie a, depuis toujours, suscité autant de curiosité et d'admiration que de jalousies et de convoitises. Autant de raisons, sans doute, qui lui ont offert un destin souvent grandiose et parfois chaotique. Une histoire fastueuse et une culture des plus raffinées ont patiemment façonné cette contrée mystérieuse et donné naissance à un peuple dont la force de l'identité, la sensibilité artistique et le sens de l'accueil sont exceptionnels. Dès lors, les récits enflammés des innombrables voyageurs qui depuis des temps immémoriaux ont sillonné la Perse à dos de chameau ou en 2 cv ne peuvent qu'encourager à découvrir, aujourd'hui, ce pays devenu en 1935 l'Iran. Près d'un an de séjour sur place, 7 voyages et 60 000 kilomètres parcourus en 4x4, de villes impériales en caravansérails, ont permis à Robert-Emile Canat d'appréhender cet univers méconnu et fascinant. Des avenues encombrées de Téhéran aux déserts de sable et de sel, des montagnes du Kurdistan à la place royale d'Ispahan, de Bam à Persépolis, le réalisateur nous emmène à la découverte de sites légendaires et de lieux mythiques, à la rencontre de nomades, d'étudiants, d'artistes, de paysans, de chameliers ou d'artisans… Il nous révèle, ainsi, tout ce qui fait la puissance et l'originalité de l'âme perse immémoriale et nous propose un témoignage direct et passionnant sur les réalités de l'Iran d'aujourd'hui.

02/2018

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Santé, diététique, beauté

A gorge nouée !

Patrice Hervé, petit Percheron né en 1955 dans la ferme de ses parents, un jeune couple chrétien progressiste, installé depuis peu dans le Perche, découvre sa vie en ce milieu rural d'après-guerre encore un peu arriéré. Troisième d'une famille de neuf enfants, il nous raconte ici son histoire, de sa toute petite enfance, jusqu'au moment où il prend sa retraite après une carrière riche et trépidante, et au moment même où il doit se battre avec un cancer très avancé, non opérable, ne lui laissant que peu de chances de s'en sortir. Son récit aborde dans le détail la lente construction de sa maladie, maladie d'une vie, et les éléments de sa guérison intérieure, au gré des événements, et surtout au gré des émotions, celles qui le détruisent autant que celles qui le construisent. C'est un CRI d'amour envers sa famille, et particulièrement ses parents, après un silence assourdissant de presque 60 ans. C'est aussi un cri d'amour pour les pères et les éducateurs de l'orphelinat de la fondation "Apprentis d'Auteuil" qui l'accueillent à l'âge de quinze ans. Il écrit ce livre juste après sa première chimiothérapie, interrompue par des complications des plus sévères et pendant le mois qui précède le démarrage du gros morceau de son traitement, traitement de la dernière chance qui doit s'attaquer à sa tumeur, dans l'espérance qu'il a de remplacer ses cellules dégénérées par de belles cellules saines. Il nous livre un récit autobiographique, poignant, sans concession, dans la vérité, et la sincérité, éclairé par l'intense lumière de son désir de vie, de son désir de reconnaissance, et de son désir d'amour.

10/2018

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Photographie

Les plus vieux arbres

Ta quête de quatorze années de Beth Moon pour photographier de vieux arbres l'a menée à travers les Etats-Unis, l'Europe, l'Asie, le Moyen-Orient et l'Afrique. Certains de ses sujets poussent isolés sur des flancs de montagne reculés, dans des propriétés privées ou des réserves naturelles ; d'autres poursuivent une existence fière, bien que souvent précaire, parmi la civilisation. Tous, cependant, partagent une mystérieuse beauté sublimée par l'âge, ainsi que le pouvoir de nous connecter à une notion du temps et de la nature qui nous dépasse. C'est cette beauté et ce pouvoir que l'auteur capture dans ces remarquables photographies. Ce magnifique ouvrage présente soixante des meilleurs portraits d'arbre de Beth Moon en bichromies. Les images d'arbre incluent les ifs au tronc sinueux et creux, certains âgés de plus de mille ans, qui poussent dans le jardin des églises anglaises ; les baobabs de Madagascar, appelés "arbres à l'envers" à cause de la curieuse disproportion de leur tronc géant et leurs modestes branches ; et le fantastique dragonnier de Socotra, avec sa sève rouge et sa forme de parapluie, qui pousse seulement sur l'île de Socotra, au large du Yemen. Les légendes décrivent l'histoire naturelle et culturelle de chacun des sujets photographiés, alors que Todd Forrest, vice-président de l'horticulture et des collections vivantes du Jardin botanique de New York, propose une introduction concise de la stratégie de survie unique des anciens arbres dans différentes parties du monde. Un essai du critique Steven Brown définit la place unique de Beth Moon dans la tradition de la photographie d'arbres depuis William Henry Fox Talbot jusqu'à Sally Mann, et explore les défis et potentiels de l'arbre comme sujet d'art.

09/2018

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Littérature étrangère

Ton histoire. Mon histoire

Cambridge, hiver 1956. Au cours d'une fête, un étudiant en anthropologie, jeune poète et séducteur, rencontre celle qui est déjà la coqueluche de l'université : une Américaine de vingt-quatre ans, radieuse, brillante, exubérante, qui termine un master de littérature anglaise. Les deux jeunes gens se marient quelques semaines plus tard et partagent leur temps entre l'amour et l'écriture. Epouse dévouée, elle met au net les poèmes de son compagnon, les envoie à des revues, à des éditeurs, à des jurys littéraires - en même temps que ses propres oeuvres. Tandis que lui découvre chez sa jeune femme l'envers noir d'une personnalité solaire : une tentative de suicide presque réussie, un terrible séjour en psychiatrie, de violentes crises de désespoir et de jalousie. La fin dramatique de leur histoire semble déjà inscrite dans ces premières années de passion. Près de quarante ans plus tard, le poète donne enfin sa version d'une tragédie conjugale devenue un épisode de l'histoire littéraire du XXe siècle. Connie Palmen s'est imposé un extraordinaire défi en élisant une histoire - celle de Sylvia Plath et de Ted Hughes - dont les protagonistes sont archi-célèbres et dont tout le monde connaît la fin. Et en choisissant de la conter du point de vue du coupable tout désigné : le mari volage. Mais c'est une réussite exceptionnelle. La romancière a investi l'écriture, les thèmes, les mythes, les images du poète au point de nous faire oublier qu'elle se livre à une reconstitution littéraire, et nous croyons recueillir en direct la confession de Hughes. Une confession déchirante, haletante, qui nous fait progresser vers la catastrophe annoncée avec la fébrilité du thriller et la Fatalité de la tragédie.

10/2018

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Romans de terroir

La Fontaine-du-Leu

Après "Seigneurs et Rebelles en Morvan", Danièle Jankowski nous entraîne une fois de plus dans cette région qu'elle chérit depuis toujours et dont elle souhaite nous faire partager tous les méandres, tant historiques que géographiques. Une nouvelle plongée dans ce Morvan qui sera le théâtre à ciel ouvert d'événements dramatiques, qu'elle nous raconte avec toute la pudeur et la sensibilité que nous lui connaissons... C'est le Morvan des combats ! Celui de Gabrielle, la jeune héroïne, qui afin de se construire ou se reconstruire, part à la recherche de ses racines morvandelles et doit affronter l'hostilité de tout un village. Celui d'Amélie, institutrice nivernaise, contre l'ignorance et la bêtise de certains de ses concitoyens. Celui d'Eugénie enfin, aïeule de Gabrielle, dans le tumulte de la seconde guerre mondiale et l'héroïsme des maquis morvandiaux. Le vaste et beau domaine de la Fontaine-du-Leu, héritage de la famille Verneuil, est l'enjeu de tous ces combats. Grâce à Amélie, la meilleure amie de sa grand-mère Eugénie, Gabrielle découvre bien des secrets enfouis au plus profond de la forêt morvandelle. Et l'on s'aperçoit que, souvent, le passé des uns dérange celui des autres, tourmente le présent et gêne l'avenir. Il fait route à travers les cicatrices laissées par de vieilles blessures... Danièle Jankowski aborde ce sujet avec tact et une certaine grâce qui nous attendrit jusqu'aux larmes. A travers la lutte de ces femmes d'hier et d'aujourd'hui, elle évoque les violences qui leur sont faites, le harcèlement, mais aussi les maltraitances envers les animaux. En plus de nous émouvoir, cet auteur nous a habitués à la suivre dans ses engagements, elle nous incite à soutenir la vérité et la sincérité quel qu'en soit le prix.

08/2018

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Beaux arts

Czapski. Peintre du quotidien

Czapski, le prisonnier des camps de Starobielsk et Griazowietz (1939-1941), l'homme politique qui en 1942 recherche pour le général Anders les 15 700 officiers polonais manquants. Czapski, le découvreur du massacre de Katyn. Enfin Czapski, le peintre : sa seule et véritable passion ! Rare survivant de cette terrible époque, Czapski, son oeuvre picturale totalement détruite, s'établit en 1946, à 50 ans, à Paris. Il se fait alors en peinture le chantre de ce que Murielle Gagnebin appelle "le théâtre du quotidien" et, dans ses dessins, il "croque" les principaux comédiens et les intellectuels de la scène parisienne entre 1955 et 1980. Ce livre aborde uniquement l'oeuvre de l'artiste, un des rares peintres du XXe siècle qui parle de l'être humain avec ses angoisses et ses lueurs d'espoir, ses cris et ses rires ! Depuis le premier livre que Murielle Gagnebin avait consacré en 1974 à cet artiste polonais, où elle s'était précisément interrogée sur le traitement de l'espace avec ces cadrages mystérieux et souvent mutilants, vingt ans se sont écoulés, Czapski étant décédé en 1993. Il était donc grand temps de poursuivre l'analyse de l'oeuvre magistrale de ce peintre étonnant, internationalement connu pour son courage politique qui a, en ces temps de désastre, quelque peu oblitéré l'oeuvre picturale. Introduction et postface tentent ainsi d'ouvrir cette peinture à de nouveaux questionnements d'ordre plastique, mais aussi philosophique et psychanalytique. Le livre a tout de l'essai. L'écriture en est belle et consonne avec les planches en couleur et les dessins offerts au bonheur de l'oeil. La lecture de l'art est entendue ici comme une éthique du regard contemplateur, toujours en mouvement.

01/2019

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Critique littéraire

De la mélancolie du drame baroque au théâtre de la politique moderne. Le tournant de l'Angleterre élisabéthaine vers l'ordre et la synchronisation

Cette étude examine les aspects de la souveraineté politique sur la scène élisabéthaine, notamment sur la scène shakespearienne, dans l'Angleterre du XVIIe siècle. A la lumière des analyses consacrées par Walter Benjamin au drame baroque en 1928, et de la réaction que Carl Schmitt leur a opposée dans Hamlet ou Hécube (1956), elle vise à montrer que Shakespeare met en scène la mortalité des corps politiques et la souveraineté nouvelle de l'intrigant dans le temps terrestre. Sommé de maîtriser l'art et le tempo de l'intrigue, le Prince ne sait toutefois pas empêcher la décomposition de l'Etat, aussi bien sur la scène théâtrale - comme personnage - que dans l'Angleterre contemporaine - comme représentant officiel de la Dignité et de l'unité du Royaume. En sondant le vertige mélancolique (et sceptique) d'Hamlet, nous interrogeons dès lors le mouvement des institutions civiles vers l'ordre et la synchronisation du commerce entre les individus, le Prince appelant lui-même de ses voeux un autre "corps politique", un autre gouvernement, une autre discipline, une autre écriture du pouvoir. Le moment pré-hobbesien de la scène élisabéthaine coïncide avec le déchaînement de la mélancolie et du scepticisme baroques, la création théâtrale anticipant de la sorte certains accents et aspects de la révolution puritaine. L'ordre et la synchronisation du commerce entre les individus pourraient bien constituer, du reste, la réponse puritaine - et non pas hobbesienne - à ce "monde à l'envers" qui préoccupe tant les dramaturges et leurs spectateurs. Irréductible au projet de l'ordre et de la synchronisation dans sa variante puritaine, la scène shakespearienne reflète et réfléchit suffisamment celui-ci pour fournir l'occasion d'interroger ici le déploiement du théâtre de la politique moderne, notamment sa genèse dans la mélancolie.

01/2019