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Histoire de France

Retours de mémoires sur l'Algérie

Les écrits sur l'Algérie privilégient inévitablement les acteurs de premier plan, politiques ou militaires, qui donnent habituellement des repères à l'Histoire ... Absents de cette Histoire ou relégués dans l'anonymat des masses, des Pieds-Noirs ont cru utile de vouloir y faire leur place en survalorisant leurs mérites ou leurs souffrances, ou en rabâchant les moments où ils avaient fait parler d'eux ; par leur exagération, certains n'ont fait que ternir l'image favorable qu'ils prétendaient répandre. Les populations civiles auraient mérité d'être considérées pour ce qu'elles étaient. Il est vrai que nous allions au travail, au marché, à la plage ; il y avait des dimanches, des fêtes, des fiançailles, des mariages, des enterrements bien sûr. On célébrait des anniversaires, les familles se retrouvaient, et surtout, surtout : . . malgré la guerre et les tueries, Pieds-Noirs et Algériens continuaient à vivre côte à côte ; les femmes de ménage allaient au travail, les ouvriers se côtoyaient à l'atelier ou dans les exploitations. Certains jours, l'insouciance du quotidien reprenait son cours, donnant l'impression d'une certaine passivité. En réalité, beaucoup vivaient en silence un bouleversement intérieur. Il n'était pas possible d'être confronté au séisme d'un tel divorce violent, sans conséquence sur la perception que chacun avait de son monde immédiat. Selon les cas, nous en sommes sortis aigris, révoltés, avec des convictions raffermies ou relativisées, ou avec une maturité nouvelle. Ce sont ces transformations que Bernard Zimmermann a voulu faire émerger. Et puisque je me sentais incapable de l'écrire, il m'a proposé que nous procédions par entretiens. Ceux-ci se sont étalés sur un an, et chaque fois dans l'intimité d'un face à face. Il ne s'agissait pas de reconstituer une tranche de vie dans sa chronologie qui n'aurait que peu d'intérêt, mais de se mettre en recherche d'une évolution en remontant s'il le fallait dans ses racines et de façon plus générale de tout ce qui avait pu y contribuer ou la compliquer. Michel Laxenaire

11/2003

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Littérature française

David Foenkinos. Coffret 3 volumes : Le potentiel érotique de ma femme ; Nos séparations ; La délicatesse

Le potentiel érotique de ma femme : Après avoir collectionné, entre autres, les piques apéritif, les badges de campagne électorale, les peintures de bateaux à quai, les pieds de lapin, les cloches en savon, les bruits à cinq heures du matin, les dictons croates, les boules de rampe d'escalier, les premières pages de roman, les étiquettes de melon, les œufs d'oiseaux, les moments avec toi, les cordes de pendu, Hector est tombé amoureux et s'est marié. Alors, il s'est mis à collectionner sa femme ; Nos séparations : Je pense à Iris qui fut importante tout de même, à Émilie aussi, à Céline bien sûr, et puis d'autres prénoms dans d'autres pénombres, mais c'est Alice, toujours Alice qui est là, immuable, avec encore des rires au-dessus de nos têtes, comme si le premier amour était une condamnation à perpétuité. Alice et Fritz s'aiment, et passent leur vie à se séparer. Les raisons : la cyclothymie des mouvements passionnels, les parents et les beaux-parents, le travail et les collègues, les amis d'enfance, deux Polonais comme toujours, les cheveux et les dents, une longue histoire de cravate, la jalousie, et Schopenhauer bien sûr ; La délicatesse : François pensa : si elle commande un déca, je me lève et je m’en vais. C’est la boisson la moins conviviale qui soit. Un thé, ce n’est guère mieux. On sent qu’on va passer des dimanches après-midi à regarder la télévision. Ou pire : chez les beaux-parents. Finalement, il se dit qu’un jus ça serait bien. Oui, un jus, c’est sympathique. C’est convivial et pas trop agressif. On sent la fille douce et équilibrée. Mais quel jus ? Mieux vaut esquiver les grands classiques : évitons la pomme ou l’orange, trop vu. Il faut être un tout petit peu original, sans être toutefois excentrique. La papaye ou la goyave, ça fait peur. Le jus d’abricot, ça serait parfait. Si elle choisit ça, je l’épouse… – Je vais prendre un jus… Un jus d’abricot, je crois, répondit Nathalie. Il la regarda comme si elle était une effraction de la réalité.

05/2012

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Humour

Chroniques de La Montagne 1962-1971

" Je n'ai jamais le temps de dégorger le vingtième de ce que j'accumule, et plus tard, ce sera trop tard. " Pour répondre à cette urgence, Alexandre Vialatte (1901-1971) a créé un genre littéraire qu'il a poussé à la perfection : la chronique. Depuis sa vingt et unième année et jusqu'à sa mort, il en a composé par centaines, pour La Revue rhénane, Le Crapouillot, L'Intransigeant, Le Moniteur, L'Epoque, La Nouvelle Revue française, La Revue hebdomadaire, Marie-Claire, Le Journal de l'Est, Le Petit Dauphinois et, pendant les dix-huit dernières années de sa vie, pour le grand quotidien auvergnat La Montagne. Ce quotidien lui offre toutes les semaines une demi-colonne ou une colonne entière et lui laisse une totale liberté de parler de ce qu'il veut, à l'exception de la politique. Ainsi, tous les dimanches soir, Vialatte porte sa copie à la gare de Lyon, la dépose au wagon postal du train de vingt-trois heures quinze. En dix-huit ans, ce n'est que deux ou trois fois qu'il a manqué son rendez-vous. Et de quoi parle-t-il semaine après semaine ? De tout, de rien. Tantôt il aborde un roman, tantôt une pièce de théâtre ou un recueil de poèmes, parfois il parle d'une rencontre, évoque un film, se gausse d'une vérité première, approfondit un lieu commun, commente un proverbe. La chronique est l'œuvre d'un promeneur, d'un flâneur, d'un curieux d'un philosophe. " Nous sommes allés cherchant des hommes, comme Diogène, pour leur demander des maximes ou des fenêtres sur l'horizon. " C'est un genre essentiellement poétique, qui peut attraper n'importe quel sujet au vol. Même le plus éphémère se trouvera, par la grâce du style, chargé de sens. " Une chronique, il faudrait la faire pousser comme une herbe dans les fentes d'un mur, dans les pierres de l'emploi du temps. " Vialatte, à sa manière, nous restitue le temps perdu. Il appartient à la famille des Saint-Simon et des Proust.

10/2000

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Histoire internationale

Khrouchtchev. La réforme impossible

On se souvient si volontiers des pitreries de l’homme – capable d’asséner sa chaussure sur un pupitre de l’ONU pour faire taire l’assistance – qu’on en oublierait presque que Nikita Khrouchtchev (1894-1971) est aussi celui qui pratiqua docilement, durant deux décennies, les purges sanglantes ordonnées par Staline, liquida ses rivaux Beria et Malenkov pour mieux se hisser au pouvoir, et réprima férocement les insurrections de Pologne et de Hongrie.Le fils de serf né en Ukraine, qui débuta comme ouvrier métallurgique et souffrit toute sa vie, bien qu’il s’en défendît, de son manque d’éducation, a fait du chemin jusqu’au sommet de la deuxième puissance mondiale. Il est l’exemple le plus achevé de ces simples soldats de l’appareil du parti qui, promus par Staline sur les cadavres de leurs prédécesseurs, dirigeront l’URSS jusqu’à Gorbatchev. Pourtant, comparée à la stagnation de l’époque Brejnev qui lui succédera, l’ère Krouchtchev (1955-1964) s’engage a contrario dans un mouvement de déstanilisation qui touche nombre de secteurs, alors qu’une profonde crise économique, sociale et politique atteint l’URSS. En politique étrangère, Mr K., comme on le surnomme alors, infatigable voyageur, multiplie les gestes de détente mais maintient les « démocraties populaires » dans une étroite subordination à Moscou, déchaînant ainsi les revendications nationales qui feront éclater le bloc soviétique et chuter le mur de Berlin qu’il a fait ériger. Il doit reculer devant Kennedy lors de la fameuse crise des missiles de Cuba et ne peut empêcher la rupture publique avec Mao. Mais en envoyant Gagarine dans l’espace, il hisse l’URSS au premier rang de la conquête spatiale.C’est aussi le seul secrétaire général qui ait laissé d’abondants Mémoires qui, bien que truffés de petits ou gros mensonges, jettent une lumière crue sur la société soviétique de la fin des années 1920 à la fin des années 1960. Jean-Jacques Marie en a relu et traduit scrupuleusement l’édition russe, non expurgée par le KGB, et a exhumé des archives soviétiques partiellement ouvertes nombre de lettres et de procès-verbaux jusque-là inédits. Première biographie écrite en français par un historien sur ce personnage emblématique de la guerre froide, elle nous aide à comprendre les problèmes de la Russie d’aujourd’hui.

03/2010

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Sciences historiques

Femmes de pouvoir. Une histoire de l'égalité professionnelle en Europe (XIXe-XXIe siècles)

Un siècle et demi de combats ont été nécessaires pour que s’installe une réelle égalité professionnelle entre les hommes et les femmes, et l’accès des femmes à tous les lieux de la décision et du pouvoir. Ce livre que en brosse les trois grandes étapes. La place des femmes et des hommes dans les professions supérieures s’organise au rythme des grandes étapes économiques qui, en particulier, créent de nouvelles professions. Chaque étape est marquée par des combats législatifs pour ouvrir aux femmes les secteurs d’enseignement, puis les métiers et responsabilité auxquels ils conduisent.1) Quand s’accélère l’industrialisation de l’Europe, entre 1860 et 1920, les femmes réclament leur place dans les nouveaux lieux d’enseignement et l’élargissement des perspectives professionnelles. Partout, on leur accorde l’accès aux universités, mais pas d’enseignement secondaire digne de ce nom qui leur permettrait d’accéder facilement à ces études supérieures. Il leur faut ensuite lutter pour se faire ouvrir les métiers de la médecine et du barreau. Par ailleurs, le service de l’Etat est conçu non mixte et des métiers restent complètement fermés : la magistrature, la haute fonction publique, les armées, la police.2) Après la Première Guerre mondiale, des pays accordent le droit de vote et d’éligibilité, l’enseignement secondaire des filles s’aligne sur celui des garçons, les écoles d’ingénieurs s’ouvrent, le service de l’Etat aussi. Des années 1920 aux années 1960, la part des femmes progresse rapidement dans l’enseignement supérieur, mais l’égalité professionnelle ne progresse pas de manière significative : dans les positions de pouvoirs, les femmes sont autour de 10%.3) La mixité s’agence réellement à partir de 1960 et surtout du milieu des années 1970 : alors les femmes contrôlent leur fécondité et leur maternité grâce aux découvertes médicales (la pilule) et, parallèlement, les anciens interdits sont laminés : tous les lieux d’enseignement deviennent mixtes, toutes les professions sont ouvertes, y compris les armées et la police, ces symboles de la pleine citoyenneté. Partout les femmes progressent à très vive allure dans les recrutements professionnels (82% des magistrats recrutés, 60% des commissaires de police, 75% des fonctionnaires de rang A, mais 30% des ingénieurs).Désormais, le combat des femmes s’est déplacé dans la sphère privée, où l’enjeu est l’égalité dans le travail domestique…

03/2010

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Religion

Strasbourg

L'histoire du diocèse de Strasbourg n'est pas de celles qu'il est facile de présenter dans un volume de faibles dimensions. Non pas qu'elle comprenne beaucoup plus d'événements majeurs que d'autres ; ou qu'il faille évoquer l'action d'un nombre exceptionnellement élevé de grands personnages. C'est la complexité de ce qu'il faudrait exposer brièvement qui risque de désespérer celui qui s'est imprudemment engagé à le faire. Notons d'abord que l'Alsace est incluse en entier dans un seul diocèse depuis 1802 seulement. Avant la Révolution, trois évêchés se partageaient son territoire : au Nord, celui de Spire englobait Wissembourg; au Sud, la Haute-Alsace dépendait de Bâle ; quant au diocèse de Strasbourg, il s'étendait sur la rive droite du Rhin, dont il administrait un large secteur. Comment, dans ces conditions, parler correctement de ce qui se passe à l'intérieur des limites actuelles sans en sortir ? Il est presque impossible, d'autre part, de se contenter d'allusions au contexte dans lequel s'inscrivent les faits religieux. Jusqu'en 1648, l'Alsace fait partie du Saint-Empire, dont les institutions et l'histoire ne sont pas de celles que les Français connaissent le mieux. Dans l'évocation de cet « environnement », il est malaisé de trouver la mesure juste, de n'en dire ni trop, ni trop peu. Enfin comme si le destin s'était ingénié d'avance à rendre délicate la tâche des historiens, il a fait de l'Alsace l'enjeu des guerres franco-allemandes. Le clergé, qu'il l'ait voulu ou non, dut se jeter dans la mêlée politique : après 1870, parce qu'il devait combler les brèches ouvertes par l'option dans les élites qui, d'habitude, s'acquittaient de telles missions ; après 1919, parce que la République radicale menaçait le régime concordataire et l'école confessionnelle, après 1940 enfin, parce que les occupants entendaient faire de notre province un Gau modèle et qu'ils ne pouvaient pas ne pas combattre le catholicisme, d'autant plus fort qu'il était populaire au meilleur sens de ce mot. Les lecteurs ne s'étonneront donc pas de voir ces problèmes prendre dans ce volume plus de place qu'ils n'en occupent ailleurs. « La France est diversité », disait L. Fèbvre. De cette diversité, la vie religieuse, et partant J'histoire des diocèses, n'était évidemment pas exclue. Francis RAPP

01/1982

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Histoire internationale

Traversées, histoires et mythes de Djibouti

Les textes réunis dans ce numéro ont fait l'objet de communications dans le cadre des "Journées scientifiques" de l'Université de Djibouti en février 2010. Ils ont été complétés par d'autres contributions centrées sur l'histoire de Djibouti et de la Corne de l'Afrique. Cette région est encore peu connue et beaucoup de zones d'ombre de son histoire subsistent. Tel est le cas du secteur bancaire dont les archives viennent seulement d'être ouvertes et qui fait ainsi l'objet de l'article de Colette Dubois. La contribution de Simone Imbert-Vier part de documents inédits concernant la Côte française des Somalis pour retrouver des pièces illustrant les débuts de la ville de Djibouti. La réflexion d'Adawa Hassan Ali vient en complément, pour mettre en évidence comment les groupements humains vivant sur le territoire ont influé sur la carte de l'urbanisme et se sont amplifiés au fur et à mesure du développement économique de Djiboutiville. Michel Tuchscherer invite à explorer ce qu'il considère comme le berceau de la consommation du café et aussi de la domestication du caféier. C'est là que croît à l'état naturel l'espèce coffea arabica, à l'origine de toutes les variétés de cette espèce cultivées aujourd'hui. Le café a été un vecteur essentiel dans l'intégration des pays riverains du sud de la mer Rouge et du Golfe d'Aden. La contribution de Sagal Mohamed Djama explore de son côté une pratique traditionnelle qui demeure essentielle dans la société moderne, à savoir le rôle et la fonction d'un chef traditionnel dans la représentation symbolique du monde des Somali-issa. La seconde partie des textes étudie les interactions entre l'histoire et les mythes. Le premier exemple se rapporte au mythe de Caroweelo dans la culture somali. Abdirachid Mohamed Ismaël apporte des éléments d'ordre historique, anthropologique et linguistique qui permettent de sortir ce personnage de la fantasmagorie nébuleuse dans lequel il a été enfermé pendant des générations. Hibo Moumin, quant à elle, prend le versant opposé, celui du traitement littéraire de ce personnage, en partant des textes d'Abdourahman A Waberi, d'Ali Moussa Iye et enfin d'Omar Ali Youssouf. L'article de Djama Saïd Ared qui clôt ce numéro s'étend sur la condition des femmes, telle qu'elle est rapportée dans la littérature djiboutienne d'expression française.

08/2011

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Musique, danse

Elvis Presley ou la revanche du Sud

Parmi la pléthore d'ouvrages consacrés au roi du rock 'n' roll, il manquait encore une biographie raisonnée, susceptible de porter un regard objectif empreint de curiosité sur le parcours d'exception d'un artiste qui révèle la société à laquelle il appartient autant qu'il est façonné par elle. Si la naissance du mythe Presley correspond à un moment où l'Amérique s'éveille à une vision moins sclérosée des rapports entre les sexes, servie par l'érotisme du blues, ce mouvement prend une tout autre dimension lorsqu'il s'accompagne d'un revirement plus global de la pensée américaine en faveur des valeurs terre-à-terre portées par le Vieux Sud des États-Unis. L'auteur, historien et spécialiste des cultures américaines, décrit d'une plume alerte le destin extraordinaire de cet enfant du poor white trash sudiste appelé à devenir le symbole de l'Amérique triomphante de l'ère Eisenhower. Devenu un instrument de propagande internationale, Presley révèle toute l'ambiguïté de la révolution libérale qui s'annonce en dévoilant, derrière le masque de la rébellion, le visage de ce conservatisme sudiste moralisateur à l'ombre duquel il a grandi et que l'Amérique souhaite désormais exporter comme modèle. L'histoire que l'on va découvrir dans ces pages est celle d'une star improbable, d'un formidable chanteur de blues à la peau claire, aux oreilles ouvertes sur la magie de la culture du Deep South, au talent amputé par une industrie du disque que son audace mettait en péril. Celle d'un fils traumatisé par l'amour étouffant de sa mère, enfermé dans l'aliénation de son statut de sex-symbol. Celle de la plus grande star hollywoodienne de son temps, d'un acteur naïf manipulé par un manager escroc, voué à ses propres démons de la réussite. Celle d'une victime consentante de la société de consommation dont il était une vitrine, contraint à vivre dans un isolement désespérant le quotidien omnivore de l'Amérique de Coca-Cola, des hamburgers survitaminés, des amphétamines et des somnifères, jusqu'à en mourir d'une overdose. Dans l'absurdité dérisoire et grandiose de ce destin explosif, dans la grandeur pathétique de ce personnage romanesque dépassé par sa propre image, c'est aussi le portrait d'une époque charnière au cours de laquelle l'Amérique s'invente une nouvelle image qui se trouve dessiné dans ce livre passionnant.

11/2004

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Poésie

Bestiaire

Les bestiaires sont ces manuscrits médiévaux qui décrivent des animaux, aussi bien réels qu'imaginaires, en les introduisant par des fables. Le Bestiaire chez Donika Kelly se décompose en une succession de poèmes d'amour attribués à la Chimère, au Pégase, au Centaure, au Stayre, à la Sirène, au Griffon... qui font pendant à une série d'autoportraits douloureux, et à la recherche d'une "alcôve" pour se réfugier loin des traumas de l'enfance. Donika Kelly mêle ainsi la chimère au biographique, le poème ne se dérobant jamais face à la dureté extrême du viol commis par le père, qui fait d'elle une chose qui "rompt avant qu'elle ne ploie" . Passer l'enfance, grandir, aimer, est la question centrale d'un livre qui passe par la transfiguration en grive, loir, ours, phoque... "quelle ménagerie nous sommes, ce que nous avons fait de nous-mêmes" demande l'auteure, au fil de poèmes qui évoquent l'enfance dans un quartier populaire de Los Angeles, le complexe de laideur et d'inadaptation de la petite fille noire face aux filles blanches ("qui écoutera chanter une poule brune ? "), qui paradoxalement sont belles quand elles sont bronzées, mais aussi les soirées dansantes du samedi soir, les jeux dans le jardin, et les tentatives de suicide. "Mais comment puis-je être une enfant ? " se demande Donika Kelly, elle dont l'enfance a été violée par celui-là même qui en était le garant : son père, et dont la mère n'est qu'une présence fantôme, amnésique et aveugle. Livre en forme d'autopsie vivante, à vif, du coeur, des côtes, des cartilages et du sang, qui étudie les mécanismes de culpabilité, de peur, et de sentiment d'échec qui pèsent sur les victimes et les accompagnent une fois adulte, dans des relations de couple difficiles, faites en partie de douleurs et de déchirures. Kelly se fait "archéologue tamisant le grain de [son] sang embrouillé" pour le séparer de l'ivraie du père, réapprendre à dormir les portes ouvertes, trouver enfin et douceur et amour. Le Bestiaire porte un pouvoir cathartique, imaginaire, qui ne se détourne pas de la dureté, mais convoque ailes, sabots, crinières, corps fantasmagoriques, car s'il faut bien porter son corps, et qu'il nous enferme, nous pouvons inventer des métamorphoses, fuir les voix serviles qui nous hantent, tout au bout de ce bestiaire fantasmé : soi-même.

10/2023

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Littérature française

La communauté inavouable

Il semble désuet de parler de communauté. Notion vague qui renvoie nostalgiquement à un passé lointain où des groupes restreints constituaient l'essentiel du fait social. Et les temps modernes témoignent ou paraissent témoigner non seulement de la perte définitive de l'idée de communauté, mais de l'oubli de ce qui s'est perdu avec cette perte et cependant de ce qui s'est maintenu dans cette perte même. Ce qui s'est maintenu et qu'il est nécessaire de redécouvrir, c'est une exigence ancienne et nouvelle qui concerne l'avenir. Qu'un écrivain, aussi important et, il faut le dire, aussi méconnu que Georges Bataille, ait été fasciné par cette recherche où se jouait, avec son propre sort, le destin de la communauté, du communisme et de la communication, voilà ce qu'on a en général négligé et que Maurice Blanchot, à partir d'un essai de Jean-Luc Nancy, s'est efforcé de retrouver, puis de mettre en lumière en montrant (en essayant de montrer) les voies qui nous ont été ouvertes par l'échec de plusieurs tentatives qu'il a suscitées et qui n'étaient pas destinées à réussir (Contre-attaque, Acéphale, le Collège socratique). Mais de quelle communauté s'agit-il ? Qu'est-ce qui se cache ou se dérobe sous ce nom de communauté ? Et comment un événement aussi singulier que celui de Mai 68 et aussi apparemment banal que la manifestation de Charonne peuvent-ils nous aider à poser cette question et à concevoir certaines réponses possibles ? Enfin, comment un récit, tel que celui que Marguerite Duras a intitulé La Maladie de la mort et qui semble, du moins à une lecture superficielle, le plus éloigné des enjeux dont nous apprenons ici à reconnaître l'importance, peut-il à son tour nous ouvrir des perspectives nouvelles, dans la mesure où il nous met en présence de la plus inavouable des communautés, par le biais d'une écriture surprenante où la communication littéraire s'expose en même temps qu'elle s'abolit ? Voilà quelques-unes des interrogations, parmi d'autres, que nous impose la lecture de ce livre. Car c'est finalement notre temps lui-même qui est interrogé dans son avenir menacé, avenir énigmatique où vacille la possibilité d'un futur. La Communauté inavouable est paru en 1984. La Maladie de la mort, de Marguerite Duras, est également disponible en numérique.

01/1983

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Récits de mer

Voyages en mers françaises

" J'ai choisi d'entreprendre un grand voyage sur la France des mers. En arpenteur vagabond, j'ai voulu, par les mots et les images, prendre le targe et partir à la découverte de ces territoires souvent lointains, chargés d'histoire parfois contrariée, habités ou déserts, battus par les vents, les marées, les cyclones et les ouragans, brûlés par le Soleil et le sel. Mais aussi explorer en route le plus proche littoral métropolitain, ses ports et cités, ses estuaires et ses phares, ses deltas, lagunes, plages, dunes ou falaises, ses innombrables îles, autant de lieux qui m'ont donné, enfant, le goût de la navigation et des mers agitées. Parti de l'îlot Clipperton, filant vers la Polynésie française et Wallis-et-Futuna puis jusqu'à la Nouvele-Calédonie. je me suis rendu en Terre-Adélie, en Antarctique, puis aventuré vers les autres Terres australes et antarctiques françaises, les Kerguelen et Crozet, les îles Saint-Paul et Amsterdam, les îles Eparses, les Glorieuses et Tromelin. De là, j'étais à un jet d'éponge de mer de La Réunion et de Mayotte. Tel est le voyage que je souhaite partager, un périple jusqu'en Guyane, Guadeloupe, Martinique et autres Antiles françaises, à Saint-Pierre-et-Miquelon, en Arctique, au Spitzberg comme à Sainte-Hélène ou à Guernesey... Tout au long de cette circumnavigation, j'ai été chaviré par la beauté de ces paysages sur lesquels le Soleil ne se couche jamais. La France est bel et bien un archipel, le plus grand au monde. J'ai découvert un univers, outre-mer, fascinant, riche d'une extraordinaire faune et flore au coeur d'aires marines protégées. Mais également marqué des cicatrices ouvertes du changement climatique, de la pollution, de la surpêche et de la pêche inégale, de l'élévation du niveau des mers, de l'acidification des océans et de la perte d'oxygénation. Autant de menaces toujours plus dramatiques à l'encontre de la biodiversité. Ce voyage unique et sensible dans une France des mers souvent méconnue m'a rappelé la prophétie de Richelieu : " Les larmes de nos souverains ont souvent le goût salé de la mer qu'ils ont ignorée. " Et la responsabilité qui est plus que jamais la nôtre, grand prince ou humble marin pécheur, mélanésien, antillais ou breton : prendre soin de sa mer, de sa planète, c'est prendre soin de soi" Olivier Poivre d'Arvor.

01/2022

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Pédagogie

Ces écoles qui rendent nos enfants heureux. Expériences et méthodes pour éduquer à la joie

L'une des significations du mot "éduquer" est "tirer hors de", c'est-à-dire soustraire à l'ombre la partie la plus généreuse et la plus ingénieuse des individus pour les accompagner vers leur épanouissement. Atteindre ce but par l'éducation et l'école semble le chemin le plus simple pour faire des adultes responsables, autonomes et libres, engagés dans des parcours de vie choisis plutôt que subis. En France et dans le monde entier, des initiatives éducatives novatrices naissent tous les jours. De plus en plus d'écoles publiques ou privées, à la maison, à la ferme, en communauté, autogérées, démocratiques, ouvertes, libertaires, osent aujourd'hui se détourner d'une conception de l'éducation imposée par les institutions. Partout, des gens s'organisent pour trouver des alternatives au système éducatif actuel : des enseignants qui aiment leur métier et qui, au sein de l'école publique, tentent des expériences épanouissantes; des parents qui se fédèrent pour créer des écoles dans leur village, des mères qui enseignent leurs savoir-faire traditionnels au sein de l'école de leurs enfants... Des jeunes aussi, qui inventent de nouvelles façons de s'éduquer par l'autoformation ou l'apprentissage par les pairs, comme à la Brockwood Park School en Angleterre ou à Last School à Auroville, en Inde, où ils décident librement d'étudier les matières qu'ils aiment, sans se préoccuper de notions d'évaluations, d'examens ou de niveau scolaire. Ainsi, naissent des mouvements et des courants nouveaux, basés sur des pédagogies alternatives. Si certaines d'entre elles - quoique mal connues - sont relativement familières, comme les pédagogies Steiner, Montessori ou encore Freinet, d'autres se développent et sont à découvrir, comme celle de l'éducation lente (la "Slow School" ou la pédagogie de l'escargot), de l'éducation démocratique inspirée par les idéaux libertaires (EUDEC, Aero, etc.), de l'école à la maison ou de l'instruction en famille... Ce livre, richement documenté, propose un tour d'horizon de toutes ces initiatives éducatives innovantes, en détaillant à la fois la spécificité et l'originalité de chacune d'elles. Conçu de manière pratique, il fournit aux parents, citoyens et enseignants des informations et références pour découvrir des écoles qui replacent l'enfant et son épanouissement au coeur du processus éducatif.

09/2012

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Histoire internationale

Rwanda, 1994-2014. Histoire, mémoires et récits

Tandis que les productions artistiques, littéraires et visuelles - cinéma, théâtre, photographie - sur le génocide des Tutsi au Rwanda en 1994 se sont très vite multipliées, l'écriture de l'histoire a dû se frayer un chemin entre les exigences de clarification des faits et les manipulations politiques conscientes, en particulier en France. Démêler ce qu'il en est du réel et de son incessante reconstruction dans les discours et images publics, tel fut l'enjeu principal du colloque international "Rwanda, 1994-2014 : récits, constructions mémorielles et écriture de l'histoire", qui s'est tenu à Paris et à Saint-Quentin-en-Yvelines en novembre 2014. Le présent volume restitue les perspectives critiques ouvertes par ces rencontres, qui permirent de rendre saillantes les avancées et limites de vingt années de recherche sur le génocide et de faire saisir la discontinuité des approches. Historiens, juristes, critiques, psychanalystes, artistes, mais aussi témoins directs et indirects prennent ici en charge des questionnements encore très sensibles : comment s'accomplit le travail de la justice, entre le Rwanda et l'Occident ? Que savons-nous de l'implication de l'Etat français au Rwanda de 1990 à 1994 ? Comment se raconte et se pense cet événement, dans quels langages écrits et visuels continue-t-on de le réfléchir, ici et là-bas ? Qu'en a-t-il été dans les médias, qu'en est-il au cinéma et au théâtre, en littérature et en philosophie ? Quelles ruptures se sont produites dans le champ des représentations ? Quelles lignes de partage et de convergence se dessinent dans le monde au-delà du postcolonial et du postmémoriel ? Quelles possibilités d'un vivre-ensemble et d'une compréhension commune s'ouvrent-elles, à l'échelle locale mais aussi globale ? Plus qu'une simple somme d'écrits scientifiques, cet ouvrage choral entend surmonter les barrières disciplinaires pour mieux repenser le génocide des Tutsi au coeur de notre présent. Il invite à reconsidérer les productions occidentales au regard de ce qui se fait, se construit et s'écrit au Rwanda et en Afrique et appelle à une intensification de l'effort collectif afin d'appréhender les multiples dimensions d'un événement dont les conséquences pèsent de manière durable sur la vie des Rwandais et des populations attachées à la région des Grands Lacs.

10/2017

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Littérature érotique et sentim

Le petit jardin du bonheur

LE feel good book de l'hiver ! Une ode à l'amitié et la famille, touchante et toute en délicatesse. Alors que l'hiver est bien installé dans la péninsule de Finfarran, Hanna, Jazz, Mary et les habitants de Lissbeg se préparent pour les fêtes de fin d'année. Après le Café du jardin et le Psautier de Carrick, le petit village irlandais pensait en avoir terminé avec le changement et les bouleversements... c'est sans compter sur la jeune et pétillante Cassie Fitzgerald, fraîchement débarquée de Toronto et en visite chez ses grands-parents. Bien loin de l'image pittoresque qu'elle se fait du village, la jeune fille découvre qu'à Lissbeg, Noël n'est pas qu'une affaire de chocolat chaud et de cadeaux sous le sapin. Conquise par la bourgade et ses habitants hauts en couleur, elle décide de s'installer pour un temps et d'aider sa famille et ses amis à remporter le concours de la plus belle Fête de l'Hiver. Tout semble se dérouler à merveille quand elle se rend compte que derrière les apparences se cachent de nombreux secrets et non-dits. Que se passe-t-il entre sa grand-mère Pat et son mari Ger ? Et qu'en est-il de Shay, ce bel inconnu rencontré sur l'île, certes séduisant, mais... honnête ? Après le succès de La Petite Bibliothèque du bonheur et du Petit Café du bonheur, Felicity Hayes McCoy retrouve le village de Lissbeg et ses héros du quotidien dans ce roman chargé d'amour et d'amitié. Le Petit Jardin du bonheur est le troisième titre de l'auteur publié aux éditions Prisma. Une prose délicate et un rythme enjoué pour conter les aventures de Cassie, de Hanna et des habitants de Lissbeg. Les chapitres se succèdent sans temps mort pour immerger le lecteur au coeur de la campagne irlandaise et lui faire partager les émotions des personnages.

10/2019

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Poésie

Oeuvres poétiques complètes

On connaît Stanislas de Guaïta (1861-1897) comme l'un des classiques de l'occultisme et comme l'un des principaux kabbalistes du mouvement rénové de la Rose-Croix. Il est le fameux auteur du Serpent de la Genèse (deux gros in-folios écrits entre 1891 et 1897) ; on le connaît moins comme l'un des jeunes poètes les plus prometteurs de son temps, auteur des trois recueils que nous présentons de manière presque inédite dans la collection Nouvelle Bibliothèque Initiatique, puisqu'il s'agit de leur première réédition en français : Les Oiseaux de Passages (1881) ; suivis de La Muse Noire (1883) et de Rosa Mistica (1884) . Guaïta ne fut pas seulement l'ami de Maurice Barrès (1862-1923) mais fut aussi l'ami de Laurent Tailhade (1854-1919) et de Jean Moréas (1856-1910), il a flirté avec Rachilde (1860-1953), rue de Condé, et plaisanté avec Emile Goudeau (1849-1906), le fameux « hydropathe » du Cabaret du Chat Noir, sans oublier ses liens avec Victor Emile Michelet (1861-1938), qui reconnut l'adepte, derrière le poète, c'est-à-dire le maître incontesté du mouvement de la Rose Croix Kabbalistique (1888-1897). Guaïta ne s'arrime à aucun des courants poétiques de son temps. Il les ramène tous à lui pour mieux les épurer sous le scalpel de sa plume comme pour en sonder l'efficience spirituelle. En grand critique poétique, la préface de Rosa Mystica nous le démontre, « Stanis » comme l'appelaient ses intimes, a jugé sévèrement la poésie de son temps, comme une parole qui s'affaisse déjà sur des acquis trop frêles sur le plan de l'élévation mystique. Emmanuel Dufour-Kowalski a tenté de replacer dans son contexte les premiers pas du poète dans le Paris des cabarets, dans celui des poètes maudits, des opiomanes et des morphinomanes, sans oublier d'évoquer la fortune littéraire de l'auteur en hommage à sa mémoire.

12/2016

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Sciences historiques

Le témoin, le sociologue et l'historien. Quand des policiers se mettent à table

De 1990 à 2005, une centaine de "récits de vie" ont été recueillis auprès de policiers de générations, de corps et de carrières bien différents. Conservés par la Bibliothèque nationale de France, ces témoignages inédits rassemblent, dans cet ouvrage, historiens et sociologues autour de la question des "archives orales" et de leur utilisation scientifique souvent contestée, toujours délicate. Du récit des rafles antisémites sous l'Occupation à celui du travail des commissaires sous la Ve République, les analyses présentées ici s'interrogent sur les usages et les limites des "confessions" de ces experts de l'interrogatoire que sont les policiers. Confrontés à ceux d'autres professionnels (agents des services spéciaux, journalistes, cheminots, responsables économiques) ou d'acteurs des périodes les plus troublées (la Résistance, la déportation), ces témoignages entraînent le lecteur au coeur de l'histoire du XXe siècle sous des angles variés, en France comme à l'étranger. Apportant un certain nombre de réponses à leurs conditions d'utilisation, ce livre démontre l'intérêt des récits de vie et celui de leur croisement avec d'autres sources. Jean-Marc Berlière, professeur émérite d'histoire à l'université de Bourgogne, et René Lévy, sociologue, directeur de recherche au CNRS, appartiennent au centre de recherches sociologiques sur le droit et les institutions pénales (CESDIP, CNRS, UVSQ, ministère de la Justice). Ils étudient l'objet "police" depuis plus de trente ans et lui ont consacré de très nombreux ouvrages et articles. Ils travaillent actuellement à une somme sur l'histoire des polices en France de Louis XIVà nos jours (Nouveau Monde éditions). Jean-Marc Berlière, professeur émérite d'histoire à l'université de Bourgogne, et René Lévy, sociologue, directeur de recherche au CNRS, appartiennent au centre de recherches sociologiques sur le droit et les institutions pénales (CESDIP, CNRS, UVSQ, ministère de la Justice). Ils étudient l'objet " police " depuis plus de trente ans et lui ont consacré de très nombreux ouvrages et articles. Ils travaillent actuellement à une somme sur l'histoire des polices en France de Louis XIV à nos jours (Nouveau Monde éditions).

09/2010

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Littérature française

La Fête de Marie célébrée par des filles chrétiennes. Cantique en dialogue pour la Congrégation

La Bible : traduction nouvelle avec l'hébreu en regard, accompagné des points-voyelles et des accens toniques ( @ ) avec des notes philologiques, géographiques et littéraires, et les principales variantes de la version des Septante et du texte samaritain.... 11 / 6 / par S. Cahen...Date de l'édition originale : 1831-1851[Bible. A.T. (hébreu-français). 1831-1851][Bible. A.T.. Megillôt (hébreu-français). 1848]Comprend : De la création selon les docteurs et les philosophes de la synagogue (vol. 1) ; De la lèpre et de l'elephantiasis (vol. 3) ; Des animaux propres aux sacrifices et des diverses espèces de sacrifices (vol. 3) ; Livre des égarés, extraits (vol. 3, 4, 11) ; Réflexions sur le culte des anciens Hébreux dans ses rapports avec les autres cultes de l'antiquité ; Notice sur Rabbi Saadia Gaon et sa version arabe d'Isaïe et sur une version persane manuscrite de la Bibliothèque royale (vol. 9) ; Extrait de l'introduction historique placée en tête de la traduction française de Jérémie (vol. 10) ; Exposition historique de la prédication et des lectures historiques chez les Juifs, extrait (vol. 11) ; Commentaire géographique sur l'Exode et les Nombres, extrait (vol. 12) ; Commentaire de Rabbi Tan'houm de Jérusalem sur le livre de 'Habakkouk ; Esquisse sur la philosophie du poème de Job (vol. 15)Le présent ouvrage s'inscrit dans une politique de conservation patrimoniale des ouvrages de la littérature Française mise en place avec la BNF.HACHETTE LIVRE et la BNF proposent ainsi un catalogue de titres indisponibles, la BNF ayant numérisé ces œuvres et HACHETTE LIVRE les imprimant à la demande.Certains de ces ouvrages reflètent des courants de pensée caractéristiques de leur époque, mais qui seraient aujourd'hui jugés condamnables.Ils n'en appartiennent pas moins à l'histoire des idées en France et sont susceptibles de présenter un intérêt scientifique ou historique.Le sens de notre démarche éditoriale consiste ainsi à permettre l'accès à ces œuvres sans pour autant que nous en cautionnions en aucune façon le contenu.Pour plus d'informations, rendez-vous sur sur le site hachettebnf.fr

05/2013

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Beaux arts

Victor Hugo. L'homme-océan

A travers l'évocation de Juvénal, Shakespeare, saint Paul et Dante c'est son propre génie que Victor Hugo définit ici. Seul l'océan, en effet, est à la mesure de l'ampleur et du polymorphisme de son œuvre. En trois actes organisés autour de l'exil - avant, pendant, depuis - et de son face-à-face avec l'océan, trois cent cinquante manuscrits d'œuvres, lettres, dessins, caricatures, pages de carnets, d'albums, choisis, pour la plus grande part, dans les collections de la Bibliothèque nationale de France, offrent un portrait de Victor Hugo par lui-même. Marie-Laure Prévost en propose une lecture inédite et magistrale, fruit d'une longue intimité avec cet exceptionnel trésor de manuscrits et dessins confiés par Victor Hugo à la Nationale. Ecrivain de génie, qui mène de front des combats politiques de précurseur, plasticien d'une étonnante modernité à qui l'on doit plus de quatre mille dessins, architecte de talents, Victor Hugo a su, de plus, ouvrir tous les chemins de la créations. Qu'il écrive, dessine, installe ou décore ses maisons, son imaginaire rebondit sans cesse de registre en un incessant va-et-vient, " un perpétuel roulis ". Dans sa recherche d'un art totalement libéré des contraintes, Victor Hugo ne cesse de jouer de la perspective, des volumes, des contrastes, du noir et du blanc, des symétries ; il abolit toute frontière entre le beau et le laid, le grand et le petit, entre le passé, le présent et le futur, entre le réel, l'irréel et le surréel, entre le fini et l'infini, entre le mobile et l'immobile, entre l'inanimé et le vivant. La pérennité de l'œuvre, la modernité de la démarche du créateur, l'actualité des problèmes abordés sont mis en lumière par les personnalités du monde politique et universitaire qui ont contribué à cet ouvrage : Maurice Agulhon, Gérald Antoine, Robert Badinter, Michel Crouzet, Daniel Gasiglia-Laster, Jean Gaudon, Jean-Claude Trichet.

03/2002

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Sciences historiques

La chambre de veille

La chambre de veille, c'est cette petite pièce que possèdent les phares, située juste sous la lanterne, où le gardien s'installe pour s'assurer de la clarté de son feu. Un espace circulaire et sans ouverture sur l'extérieur : un pupitre, un fauteuil, un poste de radio, quelques ouvrages et le livre de bord sur lequel doivent être consignées toutes les observations utiles. Cette pièce d'où l'on ne voit rien est aussi celle où l'on voit tout. Là, nuit après nuit, s'amassent des connaissances et s'élabore, par le moyen d'une écriture laconique et sans fioritures, un savoir : celui du phare sur lui-même et sur le monde extérieur. S'il n'est pas gardien de phare, l'historien François Hartog est un veilleur à sa façon : depuis son bureau et entre les rayonnages de sa bibliothèque, il scrute et apprivoise les échanges entre ce que l'on voit et ne voit pas. Ce qu'on cherche à voir, qu'on croit voir, qu'on s'efforce de faire voir. Et ce qui, trop souvent, nous échappe. C'est cette conception de son métier d'historien qu'il évoque de façon très personnelle au fil de ces entretiens, qui forment aussi une introduction générale et accessible à ses recherches. Il raconte ainsi ses origines familiales, ses années à Normal' Sup, sa formation dans les années 1970 (son rapport à l'anthropologie et au structuralisme, à l'histoire de l'Antiquité, le choix de l'histoire) ; il raconte ses maîtres (Vidal-Naquet, Michel de Certeau), son rapport à la politique, son passage de l'histoire de l'Antiquité à l'historiographie, articulée à la crise des sciences humaines des années 1980, ses travaux sur les historiens grecs et sur le personnage d'Ulysse ; il raconte ses recherches sur la notion de « temps » jusqu'à l'élaboration du concept de « présentisme », ses réflexions sur la représentation de l'histoire en littérature (Les Bienveillantes, Ian Karski) et sur le rôle de l'historien dans le monde contemporain.

02/2013

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Littérature française (poches)

Mon voyage en Amérique. suivi de Le retour

Premier texte autobiographique de son auteur, ce Journal d'une traversée de l'Atlantique donne l'occasion à Freddy Sauser, futur Blaise Cendrars, de faire l'inventaire de ses espoirs, de ses hantises et de ses lectures. Sur le Birma, il s'arrange pour ne jamais rencontrer l'"ostrogoth qui partage [sa] cabine". Vivant donc sur le pont, il observe l'océan qu'il associe à l'agitation de son âme. Sur un mode baudelairien, il perçoit le voyage comme un espace-temps suspendu. La contemplation de la mer - il compare les "collines" d'eau au "balancement gracieux des mammouths" - convoque une foule d'associations artistiques, et sous la plume du jeune écrivain défilent oeuvres et d'auteurs : Odilon Redon, Léonard de Vinci ou Ferdinand Hodler en peinture, Bach, Mozart et Beethoven en musique et, en littérature, Remy de Gourmont, Huysmans, Baudelaire, Verlaine, Maeterlinck, Maupassant. Ces jeux de reprise et de couture qui resteront sa marque sont nombreux dans ce premier écrit, rattachant l'écrivain en devenir à ce "jeu de miroirs littéraires dont Cendrars a très bien vu qu'il était la littérature même". Faisant diptyque avec Mon voyage en Amérique, Le Retour prend lui aussi la forme d'un cahier de notes. Mais le contraste est fort : oubliés l'orgueil et l'exubérance de l'aller, tout lyrisme a disparu. Confronté à lui-même, rentrant seul, le voyageur désabusé s'identifie à tous les "fatigués d'Amérique". Plus tard, en 1950, il confiera qu'à New York, en 1912, il mourait de faim mais "apaisait [s]a furie d'apprendre" en s'enfermant à la Central Library. Le jour de Pâques, la bibliothèque étant fermée, il était entré par hasard dans une église de la 5e avenue où se donnait La Création de Haydn. Et c'est à la suite de cette audition qu'il avait écrit, d'une traite, le poème qui signera son entrée dans l'avant-garde parisienne : Les Pâques à New York.

02/2015

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Poésie

à A. Hymen père et fils, peut-être en vers

Nouvelle édition du manuscrit titré Tombeau d'Anatole de la Bibliothèque littéraire Jacques Doucet. En septembre 1898 Mallarmé meurt brusquement, laissant, à Valvins et Paris, oeuvres et papiers divers, dont une petite chemise aux plats cartonnés rouges qui contenait deux cent douze feuillets, écrits en 1879,liés à la maladie et au décès de son fils. L'ensemble, relié plus de soixante années plus tard, fut titré Tombeau d'Anatole. Leur contenu elliptique, jusqu'à présent publié dans l'ordre dans lequel il fut retrouvé – bien que divers accidents en aient rendu l'agencement incertain, juxtaposant des pages de façon aléatoire et multipliant les difficultés – imposait une nouvelle tentative de lecture et d'ordonnancement. Cette nouvelle édition du manuscrit reproduit, au plus près du document original, tout ce que le poète a tracé (mots, signes et traits), et redéploie les feuillets en s'efforçant, par la comparaison des multiples graphies, d'en cerner le temps de rédaction. Ainsi ajusté et réétudié, l'ensemble se révèle écrit aussi bien du vivant de l'enfant qu'après son décès. Mallarmé, luttant contre la mort, devance la disparition en une série de tentatives composites, esquissant les trois parties d'un plan, préfaces, préludes, pensées ou échos des paroles d'une famille meurtrie. En page de titre, la force de la seule adresse du poète à Anatole, à A. – hymen père et fils – peut-être en vers, ouvre d'autres chemins que celui d'un tombeau littéraire. De l'assemblage de textes jusqu'à présent disjoints, une approche se construit, des questionnements surgissent. Feuillets annotés et commentés, précédés de trois lettres inédites d'Anatole à son père, et suivis de onze pages extraites du Livre, d'un lexique comparatif, d'une chronologie détaillée de l'année 1879, de pour un nom sans tombeau de Mary Shaw et François Cornilliat, et de Tessères, 211 fragments d'un journal d'études de Pierre Magnier.

09/2019

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Critique littéraire

Argonautiques. Tome 3, Chant IV, Edition bilingue français-grec ancien

"Je rappellerai les exploits de ces héros d'autrefois qui, par la bouche du Pont et à travers les roches Kyanées, sur l'ordre du roi Pélias, menèrent vers la toison la solide nef Argô", tels sont les premiers vers des Argonautiques d'Apollonios, sans doute l'auteur épique le plus célèbre après Homère. Le poème d'Apollonios relate le fameuse histoire de Jason, "cest celui-là qui conquit la toison", grâce à Médée, la sorcière de Thrace, et à Athéna, la déesse qui le protège depuis la proue de l'Argô. Si le mythe est connu, la vie du poète nous est plus obscure. D'Apollonios nous savons qu'il naquit, non pas à Rhodes, mais à Alexandrie, en 295 avant J-C, qu'il fut le récepteur de Ptolémée III Evergète, et sans doute qu'il devint le directeur de la bibliothèque d'Alexandrie. Il dut s'exiler à Rhodes, mais les raisons de cet exil ne nous sont pas connues. Ce grand érudit ne se cantonna pas à la poésie épique et écrivit des ouvres philologiques dont un Contre Zénodote et un commentaire d'Hésiode, ainsi que des récits étiologiques. Mais sa plus grande oeuvre est sans nul doute Les Argonautiques, long poème épique réussissant à mêler à la tradition homérique l'érudition qui charmait le public de la période alexandrine. Notre édition rassemble en trois volumes les quatre chants des Argonautiques. L'introduction générale du tome I présente en détail la vie et l'oeuvre d'Apollonios, et fait notamment le point sur son éventuelle querelle avec un autre bibliothécaire célèbre, Callimaque. Les sources du poème, comme par exemple les poèmes hésiodiques et les mystérieux Naupactiques, sont analysées, de même que la tradition manuscrite. Chaque chant est en outre précédé d'une notice qui lui est propre. Des notes accompagnent la lecture et sont développées, en fin d'ouvrage, par des notes complémentaires et des notes additionnelles.

01/1981

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Critique Poésie

Baudelaire et le nuage

Erratique et capricieux, le motif du nuage n'apparaît que de façon épisodique à l'horizon du poème baudelairien. Lorsqu'il s'offre au regard, il préfigure moins les "orages désirés" , chers à la sensibilité romantique, qu'il ne suggère une relation inédite du poète au monde extérieur, et en particulier aux phénomènes météorologiques, par essence changeants et imprévisibles. Il souligne par là le double état du ciel et de la conscience individuelle, variable, indécis, flottant : une espèce d'effet-miroir, mais toujours redéfini, selon les circonstances - l'heure, le lieu et l'humeur. Ce qui fait du nuage une forme en pur devenir, rebelle à toute signification préfixée comme à toute réduction symbolique univoque. De 1838 à 1862, Baudelaire a cherché à cerner, à partir de certains accidents atmosphériques, un faisceau de valeurs qui se déclinent selon trois plans : esthétique, éthique et psychologique. Des ombres silencieuses glissant à la surface des eaux aux "merveilleux nuages qui passent là-bas" du poème en prose L'Etranger, sans omettre les pages essentielles sur Eugène Boudin dans le Salon de 1859, c'est toute une palette de situations ou d'expériences qui se déploient, invitant le lecteur à discerner, derrière les volutes de vapeur lumineuse, comme une poétique de l'imagination en actes, saisie entre chimère et vérité, fantaisie et réalité, "concentration" et "vaporisation" . Henri Scepi est professeur de littérature française à la Sorbonne nouvelle. Spécialiste de la poésie du 19e siècle, il a publié plusieurs essais sur Laforgue, Mallarmé, Nerval, Lautréamont, Rimbaud, Verlaine... Il s'intéresse aussi au roman du 19e siècle, auquel il a consacré de nombreuses études et éditions critiques (Flaubert, Zola, Verne...) En 2017, il a coédité les oeuvres croisées de Rimbaud et Verlaine sous le titre Un concert d'enfers. Vie et poésie (Gallimard, coll. Quarto). En 2018, il a publié Les Misérables dans la Bibliothèque de la Pléiade. Récemment, il a fait paraître Charles Baudelaire. La Passion des images (Gallimard, Quarto, 2021) et une édition préfacée et annotée de De l'essence du rire (Folio, 2021).

02/2022

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Littérature étrangère

Souvenirs rêvés de Tao'an

Voici un livre extraordinaire : celui d'un grand lettré et esthète chinois qui connut tous les luxes, tous les plaisirs et tous les raffinements de la vie des privilégiés, et qui perdit tout lors de la chute de la dynastie Ming, au milieu du XVIIe siècle. Loin d'en être affecté, il s'inventa une nouvelle existence et en élabora derechef la savoureuse quintessence en recréant par la magie de l'acte d'écrire ce qui avait été autrefois sa vie. Le résultat est un ensemble d'évocations uniques, qui sont autant de joyaux qu'il s'agisse de passionnés de fleurs faisant une guerre quotidienne et maniaque aux insectes ; des caprices d'un amateur d'opéra s'adonnant en pleine nuit à sa lubie ; de fantaisies fort dispendieuses comme la compagnie des courtisanes de haute volée, l'élevage des oiseaux rares, les promenades sur les bateaux de plaisir du lac de l'Ouest ; de la débauche somptuaire de lanternes ouvragées ou de feux d'artifice ; qu'il s'agisse de la bibliothèque de l'auteur, cernée de fleurs et de convoitises ; des réunions d'une amicale de joueurs de cithare ; d'offrandes ahurissantes de fruits hors de saison ou de mets hors d'imagination ; du choix de l'eau requise pour le thé ; de recettes secrètes pour menus de gourmets ; de l'accommodement des crabes ; de collections d'encriers inestimables ; de folles et ruineuses constructions de maisons ou de retraites en montagne ; des vicissitudes d'un maître graveur dont les œuvres sont hors de prix, mais qui persiste à vivre dans la misère ; d'un étrange mulet baptisé Esprit-de-neige..., la liste serait longue de ces bonheurs menus et immenses, superflus et irremplaçables, gratuits et sans prix. On trouvera tout cela et bien davantage - un art de vivre aussi riche et subtil qu'un brocart - dans les pages intenses et exquises de ces Souvenirs rêvés de Tao'an.

10/1995

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Correspondance

Correspondance 1913-1948

Correspondre n'a jamais été mot aussi juste pour désigner l'activité épistolaire, tant les lettres de Gabriel Bounoure et d'André Suarès sont dans la plus vive adéquation quant à l'art d'écrire et à l'intelligence du coeur. Qui est Gabriel Bounoure ? Un conseiller culturel en poste au Liban et en Syrie, mais surtout un grand critique littéraire, notamment à la Nouvelle Revue française, le plus méconnu et le plus discret de tous. Paul Claudel a eu pour lui ce mot éloquent : "On écrirait volontiers un livre pour vous faire écrire une page". L'oeuvre d'André Suarès, maître trop secret de la littérature française, semble pâtir de sa prolixité et du caractère orageux de l'écrivain. Mais son Voyage du Condottière suffit, pour les amoureux du style, de l'art et de l'esprit, à le placer au centre de la bibliothèque de tout gentilhomme-lecteur. Cette correspondance inédite, enfin dévoilée, rend justice à l'un comme à l'autre. C'est une introduction immersive à l'oeuvre de Suarès comme un manuel de critique littéraire, le témoignage d'une amitié profonde et sincère, l'occasion d'un renversement généreux des rôles de maître et de disciple, un portrait et un autoportrait de Suarès, un lieu de méditations et enfin l'expression chevaleresque d'une quête spirituelle partagée par deux âmes libres et ardentes. Entre 1913 et 1948, leurs échanges sont traversés par les échos de deux guerres mondiales (sublimes lettres du capitaine Bounoure), les difficultés morales, physiques et matérielles : et toujours la poésie s'éprouve comme le seul refuge et la seule consolation pour les temps obscurs. Cette édition a été établie, présentée et annotée par Edouard Chalamet. Cette édition a été établie, présentée et annotée par Edouard Chalamet-Denis. Elle comporte une chronologie croisée, un essai de Gabriel Bounoure ("Dernière parole de Suarès") et un index des noms et des oeuvres.

01/2023

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Autres collections (6 à 9 ans)

Les quatre filles du Docteur March. un grand classique de la littérature jeunesse de l'américaine Louisa May Alcott (titre original : Little Women)

Les Quatre Filles du docteur March Resumé : Aux Etats-Unis, en pleine guerre de Sécession, les quatre jeunes soeurs March, Margaret (surnommée Meg), Joséphine (Jo), Elisabeth (Beth) et Amy vivent avec leur mère et leur fidèle domestique, Hannah. En ces temps de guerre, elle doivent faire face aux difficultés de la vie quotidienne, difficultés d'autant plus grandes qu'elles ont autrefois mené une existence plutôt aisée, avant que leur père, qui est parti sur le front comme aumônier militaire, ne soit ruiné. Un chef d'oeuvre de Louisa May Alcott pour les jeunes filles traduit dans le monde entier. Contexte : Les Quatre Filles du docteur March (titre original : Little Women) est un roman de l'américaine Louisa May Alcott, publié dans un premier temps en deux volumes. Le premier parut en 1868 et le second en 1869. A sa sortie, le premier volume connut un franc succès, autant dans la presse qu'auprès du public, tant et si bien que l'auteur compléta son oeuvre par un second volume, sorti en 1869. L'histoire de ces quatre soeurs a connu d'autant plus de succès qu'elle a fait écho au quotidien de nombreuses familles américaines ayant vécu la guerre de Sécession. Ce roman est tiré de l'expérience personnelle de Louisa May Alcott qui avait trois soeurs. Par ailleurs, le personnage de Jo semble inspiré de l'auteur elle-même. On peut ainsi considérer qu'il s'agit d'une autobiographie romancée. En France, le roman a paru pour la première fois en 1880 aux éditions J. Hetzel, traduit et adapté au goût de l'époque par Pierre-Jules Hetzel sous son nom de plume de P. -J. Stahl, dans la collection "Bibliothèque d'éducation et de récréation" Simone de Beauvoir dira : "Il y eut un livre où je crus reconnaître mon visage et mon destin : Les quatre filles du Docteur March, de Louisa May Alcott" . Ce livre pour la jeunesse est aujourd'hui une référence des fictions chrétiennes pour enfants et de la spiritualité pour adolescentes.

11/2022

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Musées français

Musée des arts décoratifs Palais Rohan

La nouvelle collection de guides souvenirs des Musées de Strasbourg à destination du grand public. Imaginés par Loran Stosskopf, directeur artistique de Télérama et designer des City-guides Phaidon, ils offrent en une centaine de pages le best-off des collections strasbourgeoises complété par des parcours thématiques et des anecdotes sur l'histoire des oeuvres. Le Palais épiscopal de Strasbourg, une des plus belles réalisations architecturales du XVIIIe siècle français, tant par l'élévation noble et classique de ses façades que par ses somptueux décors intérieurs, est l'aboutissement de la rencontre de deux personnalités exceptionnelles : le cardinal Armand-Gaston de Rohan-Soubise, prince-évêque de Strasbourg et brillant homme de cour d'une part, en tant que commanditaire : Robert de Cotte, Premier architecte du roi, d'autre part, en tant que maître d'oeuvre. Au sommet de la gloire lorsqu'il donne les plans du palais strasbourgeois, Robert de Cotte répond aux voeux du prince en créant une oeuvre magistrale unissant la dimension ecclésiastique, politique et mondaine de la fonction de prince-évêque, dans le sens où l'entendait le XVIIIe siècle, en un même édifice à la gloire de la Maison de Rohan. Au lendemain de la Révolution, le Palais devient résidence impériale et royale pour entrer, après 1870, dans une ère nouvelle, celle des musées. Outre la visite des appartements (salles de réception, bibliothèque et chambres privées), le public peut y découvrir aujourd'hui de splendides collections d'art décoratif témoignant de l'âge d'or de l'artisanat strasbourgeois (de 1681 au milieu du XIXe siècle) : céramique Hannong de renommée internationale, mobilier, horlogerie, ferronnerie et orfèvrerie. Le lecteur trouvera dans ce guide un souvenir de sa visite des appartements, un best-off commenté des collections d'arts décoratifs, ainsi qu'un certain nombre d'entrées thématiques qui lui permettront de mieux se représenter la vie dans le Palais au XVIIIe et XIXe siècles.

02/2021

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Histoire littéraire

Les écrivains sous les drapeaux

"La patrouille remonte le sentier. Mais une embuscade lui a été préparée. Des coups partent. Un blessé tombe. Les fusils crépitent. Des cartouches à blanc pleuvent autour de moi". Jean-Christophe Rufin "L'antimilitarisme est le pacifisme des imbéciles. C'est une évidence qui devrait crever leurs yeux. " Franz-Olivier Giesbert "En partant, j'ai la gorge serrée. J'ai du mal à quitter ce cocon rassurant fait d'organisation et d'émulation, d'illusion lyrique et d'autorité, de relations fraternelles et authentiques. Je suis en retard sur le programme, les adieux se font à la hâte. J'aurais voulu mieux les remercier de m'avoir inculqué l'équivalent d'une bibliothèque entière de livres d'épanouissement personnel". Laurence Debray " Pendant ces jours où les écrivains ont eu la joie de rencontrer les valeureux soldats des Troupes de marine, ils ont peut-être croisé le regard d'un homme ou d'une femme qui donnera un jour sa vie pour la France. Personne ne peut savoir si Adélaïde de Clermont-Tonnerre à Quiberon, en entraînement avec les hommes du RICM de Poitiers, Antoine Compagnon à Mourmelon ou Laurence Debray au camp d'Auvours sont de ceux-là... " , écrit Nicolas Diat dans sa préface. Après Trois jours et trois nuits, à l'abbaye de Lagrasse, les écrivains sont partis dans les régiments les plus prestigieux des Troupes de marine, composante historique de l'armée de Terre depuis quatre siècles. Ils ont accepté de partager le quotidien de ceux qui défendent partout notre liberté. Adélaïde de Clermont-Tonnerre, Antoine Compagnon de l'Académie française, Laurence Debray, Etienne de Montety, Pascal Bruckner, Jean-René van der Plaetsen, Franz-Olivier Giesbert, Jean-Christophe Rufin de l'Académie française, Marine de Tilly, Frédéric Beigbeder, Katell Faria, Thibault de Montaigu, Patrice Franceschi, Louis-Henri de La Rochefoucauld, Jean-Luc Coatalem, Laetitia de Witt, Arnaud de La Grange.

11/2022

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Album de films

Les archives Star Wars. Episodes I-III 1999-2005 40th Edition

Dès l'explosion du phénomène Star Wars sur les écrans en 1977, le public fut aussi fasciné que terrifié par Dark Vador, l'hybride mi-homme mi-machine. En 1999, son créateur George Lucas décidait de raconter l'enfance d'Anakin Skywalker, comment il suivit l'enseignement d'Obi-Wan Kenobi pour devenir un Jedi, comment il découvrit l'amour auprès de la reine de Naboo, Padmé Amidala, puis bascula du côté obscur de sa nature, devenant plus machine qu'homme. Force motrice du développement de techniques numériques naissantes, George Lucas savait qu'avec ces outils il pourrait créer de nouvelles créatures et de nouveaux mondes à une échelle jusqu'alors impossible. C'est ainsi qu'il conçut le premier blockbuster numérique et rencontra une résistance farouche quand il milita pour la généralisation des caméras, des décors, des personnages et des projecteurs numériques, que l'industrie cinématographique emploie aujourd'hui largement. Une façon moderne de faire des films popularisée par Lucas. Réalisé avec l'entière collaboration de George Lucas et de Lucasfilm, ce deuxième volume dévoile la fabrication de la prélogie - les Episodes I (La Menace fantôme), II (L'Attaque des clones) et III (La Revanche des Sith) - à travers notamment un entretien exclusif avec Lucas. L'ouvrage est abondamment illustré de pages du scénario, de documents de production, d'images conceptuelles, de storyboards, de photos du tournage, d'images du film et d'affiches. A propos de la collection TASCHEN fête ses 40 ans ? ! Depuis ses débuts en 1980 comme dénicheur de trésors culturels, TASCHEN a toujours été synonyme d'éditeur accessible permettant aux dévoreurs de livres du monde entier d'imaginer leur propre bibliothèque dédiée à l'art, à l'anthropologie et à l'érotisme pour un prix imbattable. Nous fêtons aujourd'hui 40 ans de livres incroyables en restant fidèles au credo de la maison. La collection 40th Anniversary Edition présente de nouvelles éditions de quelques-unes des stars de notre catalogue : plus compacte, à petit prix, mais toujours réalisée avec la même garantie d'une qualité irréprochable.

11/2022

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Biographies

Cervantes

On n'en finirait pas de dénombrer les ouvrages inspirés par la vie et l'œuvre de Cervantès. A eux seuls, ils constituent un monde en soi, une véritable bibliothèque de Babel. Pourtant, cette abondance ne saurait masquer une réalité plus troublante : aujourd'hui encore, le " mystère Cervantès " reste entier. De larges pans de sa vie nous demeurent obscurs ; d'autres, qu'on croyait connus, nous semblent désormais peu crédibles, tant les interprétations en sont contradictoires... Avant de se consacrer aux lettres, Cervantès a cherché fortune dans le métier des armes. Blessé à la bataille de Lépante, il tombe quelques années plus tard entre les mains des Turcs, qui le retiennent cinq ans à Alger comme captif. De retour en Espagne, il se marie, fait ses débuts d'écrivain avec un roman pastoral, la Galathée, puis part un beau jour pour l'Andalousie. Pendant près de quinze ans, il y mènera la vie errante d'un collecteur de vivres et d'impôts. L'Église l'excommunie, la Justice l'emprisonne : deux expériences qui marqueront ce long séjour. En 1605, à cinquante-sept ans, il publie Don Quichotte. C'est un événement. Premier roman des Temps modernes, ce livre est aussi le premier best-seller de l'histoire de l'édition. En 1615, la seconde partie du Don Quichotte rencontre le même succès. Un an plus tard, sur son lit d'agonie, Cervantès achève Persiles, " le pied à l'étrier, et en proie aux angoisses de la mort ". Depuis lors, la légende a pris le relais de l'histoire. Parler de Cervantès, c'est s'attaquer à un mythe où le fabuleux, le certain et le vraisemblable sont inextricablement mêlés. Aussi le beau livre que nous propose Jean Canavaggio prend-il parfois l'allure d'une " enquête " à la Borges. A la recherche d'une vérité qui ne cesse de se dérober, dans le jeu de miroirs où se superposent la légende et l'œuvre cervantine, on voit surgir, en profil perdu, un homme d'une surprenante modernité.