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Gerard & Kelly - Ruins

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Histoire internationale

1914, ruptures et continuités

L'année 1914 fut un big-bang à l'origine d'une accélération folle et d'une effervescence sans précédent. Comment les intellectuels et les artistes ont-ils appréhendé le déclenchement de la Première Guerre mondiale ? Quel regard ont-ils porté sur l'événement ? Tandis que les philosophes européens diagnostiquent une crise de la civilisation occidentale, des visions eschatologiques s'emparent des penseurs russes. En Espagne, les clivages politiques préfigurent la guerre civile entre franquistes et républicains. Le très pacifiste journal L'avenir de la Manche bascule dans la ferveur nationaliste, pendant que les compositeurs français crient sus à la musique "austro-boche". Une enquête socio-littéraire Don Quichotte à Paris et dans les tranchées fait du poilu le nouveau chevalier des temps modernes. En France, l'expérience combattante des écrivains bouleverse le rapport de la littérature au réel. Au Portugal, l'avant-garde littéraire explose autour de la figure multiple de Fernando Pessoa. Quant au poète russe Volochine, adepte de l'anthroposophie, il annonce la fin de la civilisation matérialiste dans son poème Harmaguédon. L'Irlandais James Joyce, en écrivant Ulysses, invente le roman moderne. Ivan Cankar, ravagé par le cauchemar d'une Europe en ruine, entrevoit pourtant la renaissance de la Slovénie. L'année 1914 ne cesse de questionner tout au long du siècle qu'elle inaugure. En 1971, l'ouvrage L'année 1913 recompose le paysage artistique à la veille de la guerre. Dans son roman 14, écrit à l'occasion du centenaire, Jean Echenoz entretient la mémoire du conflit en explorant les déchirures profondes qu'il provoqua. L'année 1914 se tient en équilibre entre rupture et continuité, face à des questions sans réponse, la destruction du monde et la pérennité de l'homme.

05/2016

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Histoire de France

In tenebris lux

"Ce fort de Beauséjour restera l'épisode le plus glorieux mais le plus terrible de la plus terrible des guerres. Que de morts dans ce qui fut un magnifique bois ! C'est une immense nécropole où rien ne manque ; ici et là gisent des cadavres plus ou moins mutilés, d'autres semblent dormir ; des débris de toutes sortes, képis, sacs, fusils, gamelles gisent dans les boyaux, sur les parapets ; partout, on enjambe un cadavre, on se blottit dans un trou d'obus où pend un pied... . Que les glorificateurs de la guerre comme école du courage, du virtus romain, viennent passer une heure ici, une heure au moment de l'arrosage habituel ! ils en rabattront de leurs belles théories ! . ". . Visions d'horreur, théâtre de la cruauté... Sur la triste scène de la Grande Guerre, entre février et septembre 1915, Roger Delteil - jeune étudiant enrôlé au 122e Régiment d'Infanterie - est à la fois acteur, spectateur et auteur : huit mois passés au front, lors de l'offensive de Champagne, à vivre de l'intérieur la violence des combats et le face-à-face avec la mort, à décrire pour ses proches ses émotions, ses peines et ses espoirs pour conjurer la douleur de la séparation et du déracinement, à espérer la fin de la guerre et à penser les prémices d'une reconstruction pour demain. Le témoignage est bouleversant, soutenu par une plume alerte et avertie. Car sur les ruines de la guerre se cueillent aussi de délicates pensées, pleines de sensibilité et d'humanité ; au fond du gouffre germent aussi de doux moments de contemplation inspirés par le spectacle de la nature, furtivement arrachés à la violence de la mort. Une vie brisée, une vocation anéantie, mais une foi vive et une espérance tout auréolée de lumière.

11/2014

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Littérature française

Les échos de l'abîme. Septième mouvement des métamorphoses de l'oiseau schizophone

Les échos de l'abîme est le septième et avant-dernier volume des Métamorphoses de l'oiseau schizophone : avec Et la voyance explose, le huitième volume, il vient clôre cette oeuvre monumentale et essentielle écrite dans un seul souffle gigantesque, en moins de deux ans. "L'esthétique spiraliste m'a conduit progressivement à l'élaboration de l'écriture quantique. Que de mondes avortés pour un seul grain de vie, aux turbulences des nœuds de l'oeil raturé de violences, au sida de la langue saturée amèrement de ne pouvoir se taire ! Au vertige de ma terre soûlée de catastrophes, au naufrage de mon île suspendue sans réchappe au balancier de la mort, je chevauche ma chute, mes abîmes insondables. Inachevablement, j'allume des paradoxes aux brûlures de mes mots, propulsant tous mes rêves aux nageoires de ma voix. Chrysanthème de cris en fleurs à travers les morpholunes de l'art et les gravures de l'âme. Elle croît ma crise en t'aime aux glauques récits du vice. Elle croise mon île en rut ma chienne récidiviste. Rienne rive hors de saison, de pure raison, la mort active la dérision que rien ne meurt quand tout arrive en paradoxe. Et d'y naître par mes lèvres, à l'étreinte de mes reins, au si crime de mes rimes, au réflexe de mon sexe en déroute, la queue au feu du risque. Aux coups d'éclats du coeur, le texte à mienne violence qui me dévore tout nu. Et flamme soudaine dans ma douleur n'eût été quoi par ma blessure vers le sang vif des échos longs à rayures bleues de pierres fortuites. J'écoute encore les ratures de ma voix qui vire et chavire jusqu'au pourpre de l'ivresse aveugle. Je crise en thèmes !".

10/2013

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Poches Littérature internation

Les lieux et la poussière. Sur la beauté de l'imperfection

Les Lieux et la poussière est un essai en douze chapitres sur la beauté et la fragilité. La beauté de notre monde périssable, la fragilité des choses et des vies, la nostalgie qui habite les objets et les lieux. Roberto Peregalli voit les façades des maisons comme des visages. Il regarde le blanc, le verre, ou la lumière des temples, des cathédrales, de la pyramide du Louvre. Il dénonce l'effroi provoqué par le gigantisme et l'inadaptation de l'architecture moderne, la violence de la technologie. Il s'attarde sur le langage et la splendeur des ruines, de la patine et et de la pénombre. Il dénonce l'incurie de l'homme quant à son destin. Roberto Peregalli nous renvoie à notre condition de mortel. Il nous rappelle combien tout est fragile dans notre être et notre façon d'être. Combien tout est poussière. Combien nous oublions de prendre soin de nous dans notre rapport aux choses et au monde. Son texte a la force soudaine de ces objets qu'on retrouve un jour au fond d'un tiroir et qui disent de façon déchirante et immédiate tout ce que nous sommes, et que nous avons perdu. A la façon de Tanizaki, dans Eloge de l'ombre, il dévoile avec sensibilité et intelligence l'effondrement de valeurs qui sont les nôtres et qui méritent d'être en permanence repensées et préservées. Roberto Peregalli est né à Milan en 1961. Après des études de philosophie, il étudie l'architecture avec Renzo Mongiardino puis ouvre une agence d'architecture et de décoration à la fin des années 1980 avec Laura Sartori Rimini. Il a écrit pour le cinéma et l'opéra lyrique. Il vit entre Milan et Tanger.

02/2017

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Récits de voyage

Sibérie ma chérie

« Sibérie ma chérie« Vingt ans que je voyage en Russie. J’y retourne avec obsession sans savoir très bien ce qui m’y porte. Vingt ans qu’on m’interroge sur cette fascination et vingt ans que j’échoue à toute explication ». ST. Sylvain Tesson, Thomas Goisque et Bertrand de Miollis sillonnent la Russie depuis la chute de l’Union soviétique. Entre le Pacifique et l’Oural, ils ont parcouru des milliers de kilomètres à pied, à cheval, en engin blindé, en canot, à motocyclette et en raquettes à neige. Sylvain a vécu sur les bords du lac Baïkal dans une cabane d’ermite pendant six mois, recevant à l’occasion la visite de ses deux amis ; il en a tiré un récit : Dans les forêts de Sibérie. Sibérie ma chérie est une déclaration d’amour à des terres méconnues où toutes les aventures sont possibles. Non, la Sibérie ne se réduit pas à une étendue de marais gelés, piquetée de goulags en ruine et de friches industrielles où divagueraient des moujiks qui se seraient ébroués du communisme historique pour s’acheminer vers l’alcoolisme. Ce livre donne à voir une Sibérie vaste, sauvage, libre et capable d’accès de douceur inattendus . Une terre où le voyageur n’est jamais à l’abri d’une belle rencontre : un ours brun, une escadre d’oies sauvages, un pêcheur à l’âme généreuse, une fillette nostalgique. Ce carnet de voyage aux confins de la Russie fait vivre leur passion commune et redonne à lire quelques-uns des aphorismes dont Sylvain a parsemé ses nouvelles, récits et reportages, illustrés par les photos de Thomas et les peintures de Bertrand. Carnet type « Moleskine » avec élastique.

11/2012

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Histoire ancienne

La septième porte. Les conflits familiaux dans l'Athènes classique

Cette enquête historique sur les conflits familiaux s'appuie sur des sources antiques longtemps envisagées isolément, le théâtre, les plaidoiries judiciaires et les élaborations philosophiques de l'époque classique athénienne. De Médée mère infanticide au tyran platonicien incestueux, de Socrate responsable de l'émancipation des fils athéniens à Démosthène le pupille spolié, du fiston comique dépensier, ruine de son père, à la jeune fille héritière délaissée, le conflit familial est en effet un motif récurrent aux multiples facettes dans la cité démocratique. Conjugalité, fraternité, consanguinité, parentalité, autant de relations qui, interrogées au prisme du conflit, mettent en lumière l'irréductibilité et la fragilité des liens familiaux. Les violences familiales, refoulées et dénoncées, futiles et meurtrières, divines et si humaines, déchirent l'harmonie du foyer athénien mais aussi l'édifice civique. Dans l'Athènes classique, la frontière entre moeurs privées et comportement politique demeure très ténue ; le tyran est ainsi pensé autant comme un fléau pour ses proches parents qu'un désastre pour la communauté citoyenne. Menace pour la parenté, germe redouté de la stasis, cette guerre intestine politique, le conflit familial est encadré par une législation qui tente de protéger avant tout les géniteurs et les mineurs contre l'ingratitude des rejetons et la cupidité des tuteurs. Face à un droit criminel athénien qui, à l'image de l'optimiste Solon, n'a pas souhaité légiférer sur les assassinats intrafamiliaux, seuls les poètes tragiques et Platon ont stigmatisé l'horreur criminelle du meurtre entre soi. Les coupables versant le sang de leurs proches deviennent alors des justiciables exemplaires, ainsi Oreste poursuivi par la fureur des Erynies maternelles ou le tyran fratricide écorché par un buisson d'épineux infernaux. Politique, juridique, psychologique et anthropologique, l'étude des conflits familiaux offre un tableau étonnant du fonctionnement de la parenté grecque.

09/2012

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Littérature française

Une dernière fois la nuit

C'est la dernière nuit d'un homme, qui a trouvé refuge dans une maison tombant en ruines, sur le plateau d'Assy dans les Alpes. Il est arrivé d'Italie et son corps peine à respirer. Il s'essouffle et s'asphyxie. Sa toux vient de loin, de l'enfance, où se déclarent les premières crises d'asthme. Dans ce récit aussi sensuel que poétique, le narrateur, le temps d'une nuit, se souvient. Des années d'adolescence et des séjours dans les centres thermaux, des maisons de repos, au bord des lacs du Nord de l'Italie. Il se souvient aussi de la maison natale de Bracca, village lombard exposé à l'humidité, du père, émigré du sud, qui abat des arbres, et de la mère qui apporte dans la forêt le repas de midi. Il y a aussi l'oncle tant aimé, qui quitte les bois de Bracca pour le port et la ville de Trieste, ville de tous les fantasmes, puis émigre vers l'Amérique, permettant à ceux qui restent de rêver d'un ailleurs comme d'une consolation. Une dernière fois la nuit est un livre des routes, des chemins, des lieux, des paysages, de la fuite possible. Mais il est avant tout un livre du corps. Le corps traversé par les crises d'asthme, les vertiges, les fièvres, les bronches qui suffoquent, le rythme cardiaque qui s'accélère, l'ivresse et l'angoisse. Le corps caressé par la lumière et la mer, l'Adriatique toujours tiède, qui agit comme un baume, allège les douleurs, permet aux poumons de se calmer. Le corps de Simona, la première femme aimée, et la révélation du corps des femmes de Trieste, dans la violence et la beauté du désir.

02/2013

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Droit

Quelles chances de survie pour l'Etat post-conflit ?

Kosovo, Croatie, Bosnie, Cambodge, Rwanda, la liste des pays qui se sont autodétruits en stigmatisant les germes de la guerre civile s'allonge vertigineusement depuis la fin de la seconde guerre mondiale. Si le concept est clair, la terminologie de guerre civile est inadaptée car elle ne couvre aucun idéal propre. Elle peut être tour à tour insurrection, terrorisme, résistance, révolution... Son seul dénominateur commun réside dans le meurtre et les souffrances de populations entières : une négation de l'Altérité indispensable au vouloir vivre collectif. Aujourd'hui, les différents acteurs du développement se bornent à superposer sur les ruines de ces Etats " suicidés " des principes de gouvernance dont les bénéficiaires doivent faire l'apprentissage. Malgré un déploiement de moyens financiers et humains considérables, la plupart des conflits internes connaissent des résurgences préoccupantes dont les dommages collatéraux sont de nature à inquiéter les Etats voisins. Ces derniers seraient donc en droit de douter de l'efficacité des stratégies choisies par les sphères décisionnelles internationales. Il s'agira, dès lors, de passer en revue l'éventail des prestations fournies, et, considérant les obstacles pratiques rencontrés sur le terrain, confronter la théorie aux réalités, en tirer des conclusions et suggérer des réorientations. En l'occurrence, il sera démontré que la reconstruction de l'État par les coopérants est vaine si la reconstitution de la nation est négligée, ce dernier défi étant celui des bénéficiaires de l'aide. Enfin, il faudra estimer si la réconciliation est possible et, dans la négative, quelles sont les alternatives juridiques à une situation conflictuelle inextricable. Cette analyse ouvre la brèche à tous ceux qui souhaitent se procurer les outils nécessaires pour comprendre ce qui semble incompréhensible, et se forger une opinion éclairée, documentée, sur l'espoir qui survit malgré tout dans chaque tragédie humaine.

10/2010

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Littérature étrangère

Dobryd

J'ai écrit Dobryd parce que je ne me retrouvais pas dans tous les textes écrits sur les enfants dans la guerre. Ce qui manquait, c'est cet étrange mélange de terreur et d'euphorie qui a caractérisé ma propre expérience. J'ai abordé l'écriture de ce livre comme de la fiction, une fiction fondée sur mon histoire personnelle. Et surtout, je voulais éviter la sentimentalité et le pathos. A. C. " À cinq ans, j'avais passé la moitié de ma vie cachée dans le fenil d'une grange. " Dès la première phrase, le ton est donné. Juive polonaise, la narratrice est née pendant la guerre. En 1944, l'armée allemande recule devant les Russes, les villages polonais sont libérés, et, enfin, les occupants du grenier revoient le jour. La petite fille découvre le monde, dans un festival de sensations et de petits bonheurs quotidiens, alors qu'autour d'elle tout n'est que ruines et désolation. Sa mère et sa tante, après une étape dans un campement militaire, s'installent à Dobryd, leur ville d'origine, dans deux pièces épargnées par les tirs. Les trois survivantes peu à peu organisent leur retour à la vie. Par la voix de la tante, émerge le monde englouti d'avant la guerre, temps béni où le grand-père, propriétaire terrien cosmopolite, régnait sur une famille prospère et éclairée. Passent aussi, comme des ombres, les destins tragiques des premiers persécutés. Les conditions matérielles devenant de plus en plus difficiles, et l'antisémitisme de plus en plus insupportable - l'opportunisme des paysans est ici remarquablement évoqué -, la famille finira par émigrer au Canada, où Ann Charney vit aujourd'hui encore. De son enfance dans la guerre, l'écrivain a tiré une formidable leçon de vie. Pour preuve, ce livre lumineux.

02/2003

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Histoire internationale

Laurent le Magnifique

Prince modèle de la Renaissance, Laurent le Magnifique donne le ton à l'Europe civilisée de la fin du XVe siècle. Homme politique, il dispose à Florence de tous les pouvoirs sous l'apparence d'institutions républicaines habilement vidées de leur contenu. Banquier, il impose sa volonté aux souverains du monde en utilisant l'arme de l'argent par l'intermédiaire d'une société financière à développement multinational. Protecteur des arts et des lettres, il encourage la magnifique floraison de l'Humanisme et de la Renaissance qui font de l'Italie le moteur de l'Occident à l'aube des temps modernes. Cette réussite est obtenue à travers des drames, les révoltes sociales de la misère et de l'ambition qui ont permis aux ancêtres de Laurent de bâtir leur fortune. Lui-même forge sa toute-puissance dans la répression de la sanglante conjuration des Pazzi. Mais le succès politique a pour corollaire la ruine financière : la crise frappe de plein fouet la banque Médicis. Laurent déploie alors son génie d'homme d'Etat. Il établit la paix dans une Italie déchirée par la cupidité des princes, le népotisme des papes et les intrigues des dynasties étrangères dont il réussit à éviter l'intervention. Mais Laurent est aussi un merveilleux poète. Ses œuvres d'une extrême variété révèlent un tempérament amoureux, une fraîcheur d'âme, une angoisse de l'être qui aujourd'hui encore nous touchent profondément. Unissant la quête du bonheur platonicien et les exigences chrétiennes, il reflète le génie d'un temps qui sut mettre en images, sous le pinceau de Ghirlandaio et de Botticelli, la douceur et le charme des heures les plus fragiles de la vie.

11/1997

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Romans historiques

Le Vanetsi. Une enfance arménienne

Réédition en un seul volume de la célèbre saga de Victor Gardon parue entre 1959 et 1970, Le Vanetsi nous emmène sur les pas de Vahram, jeune garçon arménien qui vit à Van au début du XXe siècle avec sa famille et surtout sa grand-mère, personnage irrésistible, chef de famille qui soigne, conseille, écoute. Dans cette chronique villageoise, vibrante, chatoyante, Vahram chante l'apprentissage de la vie par un enchaînement de tableaux, de tranches d'existence, sa découverte de l'amour, de la mort, de l'injustice et de la cruauté. L'Arménie, alors sous domination turque, va connaître une succession de bouleversements et de troubles terribles. Après l'accession au pouvoir du parti des Jeunes-Turcs qui détrône le sultan et l'espoir qu'elle suscite chez les Arméniens, la guerre de 1914 éclate. Les massacres commencent et c'est l'arrachement à la maison ancestrale et le début de l'exode pour toute la famille de Vahram. De Van à Igdir et d'lgdir à Tiflis, elle va errer dans un pays en ruine, semé de charniers, éventré par les pillages, la torture et les incendies. Au début de la révolution russe, en 1917, la famille, devant l'avancée turque et sans espoir de retour dans sa ville natale, décide de quitter la Géorgie et prend une nouvelle fois la route. Elle n'est donc pas ordinaire, l'enfance de Vahram, lui qui nous raconte ce qu'il voit, ce qu'il vit, sans donner aux drames des couleurs outrées et sans se départir du ton de l'enfance qui mêle peur, émoi et merveilleux. C'est cette poésie qui fait la force de ce texte, lui donne une dimension de véritable leçon d'humanité, un appel à la conscience des hommes.

06/2008

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Psychologie, psychanalyse

Cliniques de l'extrême

La détresse, la confusion, le désespoir, la menace par l'anéantissement - individuel ou collectif - constituent des états mixtes et des affects de référence des situations extrêmes. Qu'elles envahissent l'identité dans son rapport à la survie (dans l'intersexualité, les sexualités mélancoliques, les toxicomanies), le corps dans son rapport aux transformations (pubertaires, les modifications corporelles extrêmes, jusqu'au cadavre), ou le lien social (violences interindividuelles, traumatismes collectifs, psychopathologie du travail), ces situations ne peuvent être ignorées par la clinique contemporaine. L'extrême, parce qu'il concerne des situations qui se situent au bord de l'expérience humaine, oblige à repenser la théorie du sujet, le processus de subjectivation et les théories du traumatisme psychique. Les auteurs proposent d'étudier les effets de ces situations extrêmes sur le fonctionnement psychique individuel et collectif, et de présenter différents dispositifs techniques et outils dont disposent les psychologues pour s'adapter à des situations les mettant en contact avec des phénomènes traumatiques, sensationnels ou catastrophiques, ayant le pouvoir de sidérer et de paralyser l'activité de pensée. Comment survivre lorsque la psyché - devenue incapable de symboliser - est menacée de désorganisation ? Il s'agira pour les cliniciens de réinjecter de la pensée, de favoriser l'expression et la qualification d'émotions afin de réanimer un lien humanisant là où tout semble être en ruine, où plus rien ne fait sens, où les gestes du corps expriment ce que la bouche sidérée tait. Dans ces situations, les modalités de présence (jusqu'aux sensations corporelles éprouvées) sont essentielles dans l'analyse et le partage de ce qui se vit. Ce type de clinique oblige au développement de nouveaux outils (recherches actions, observations en situation) ainsi qu'au renouvellement d'une posture clinique adaptée à ces nouveaux objets de recherche reculant toujours plus les limites des réalités humaines.

10/2012

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Histoire de France

SERVIR L'ETAT FRANCAIS. L'administration en France de 1940 à 1944

" Le maintien de l'ordre public, indispensable à la vie de la nation, doit être assuré par des mains françaises, des bras français, des têtes françaises ", déclarait en janvier 1942, devant la police parisienne réunie pour prêter serment de fidélité au maréchal Pétain, le ministre de l'Intérieur Pucheu. Mais revendiquer ainsi une pleine souveraineté _ grâce à laquelle Vichy entendait construire, sur les ruines de la République, la France autoritaire, corporatiste et xénophobe de la Révolution nationale _ était illusoire, dans un pays occupé aux trois cinquièmes et dont tous les actes étaient contrôlés étroitement par les Allemands. A partir d'une analyse minutieuse des rouages de l'Etat français, Marc Olivier Baruch démontre à quel point la revendication de servir face à l'ennemi dont se firent gloire les hauts fonctionnaires de Vichy revint trop souvent à servir l'ennemi. Pour n'avoir pas su, ou pas voulu, dépasser l'obligation d'obéissance formelle et réfléchir à la portée de ses actes, la plus grande part de la fonction publique française se trouva engagée, parfois à son corps défendant, dans la collaboration avec l'occupant nazi _ jusque dans ses aspects les plus sombres, quand vint le temps de la répression et des rafles. Quelques rares fonctionnaires cependant sauvèrent l'honneur en s'engageant dans une action résistante, parfois au prix de leur vie ; on ne saurait pour autant voir dans la masse, pour l'essentiel attentiste et au mieux résistante de la onzième heure, des serviteurs fidèles de Vichy autre chose qu'une bureaucratie d'abord soucieuse de préserver sa place dans l'Etat. Ancien élève de l'Ecole polytechnique et de l'Ecole nationale d'administration, Marc Olivier Baruch est administrateur civil au ministère de la Culture. Docteur en histoire, il est actuellement chercheur au CNRS (Institut d'histoire du temps présent).

07/1998

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Gestion

Messier Story

Jean-Marie Messier était jeune, brillant, ambitieux, pressé. Aucun patron français avant lui n'avait à ce point fasciné les gazettes. Aucun non plus n'avait reconverti aussi vite un vénérable groupe industriel, la Compagnie Générale des Eaux, pour le lancer avec autant d'allant dans la " modernité ". En sept ans, la CGE devenue Vivendi, puis Vivendi Universal, passait du service aux communes de France aux vertiges d'Hollywood, des affres de l'immobilier parisien à la musique en ligne, des ordures ménagères à l'Internet mobile et à la télévision payante. Et voilà que Messier laisse derrière lui des actionnaires ruinés, un groupe au bord de la faillite, des salariés perdus, un rêve pulvérisé. Après la déroute de l'homme parti à la conquête de l'Amérique pour y damer le pion aux géants de la communication et des médias, ce livre tente de répondre à la simple question : comment en est-on arrivé là ? Le premier de la classe " monté " de Grenoble pour devenir un des " maîtres du monde ", l'héritier du vieux capitalisme français hypnotisé par la nouvelle économie, le financier prodige se voulant grand industriel, l'apôtre de la " création de valeur " qui périt par la Bourse, le jeune homme sage et introverti saisi par la débauche médiatique, le héraut de la transparence dont les comptes sont restés opaques cette saga romanesque n'explique pas tout. Et si, sous les apparences d'un iconoclaste au pays du capitalisme de papa, Messier était surtout le produit des liens incestueux entre politique, finance et industrie qui caractérisent le modèle français ? Au-delà de l'ego démesuré et du dérapage shakespearien d'un homme se lit aussi la vérité d'une époque.

11/2002

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Histoire internationale

Cronstadt

Le 1er mars 1921, 15 000 marins et soldats de Cronstadt, à l'ouest de Petrograd, se dressent contre le gouvernement du Conseil des commissaires du peuple, le pouvoir issu de la Révolution d'octobre 1917. Ces fils et frères de paysans, las des réquisitions de vivres destinées à nourrir (de plus en plus mal) les villes et l'armée engagée dans une guerre civile qui a ruiné le pays, dénoncent, à la quasi-unanimité, la politique du parti communiste au pouvoir et stigmatisent sa mainmise sur les soviets dont ils exigent le renouvellement immédiat, à travers une élection à bulletins secrets. C'est le premier pas d'une insurrection qui rassemblera 27 000 marins et soldats et s'achèvera, dix-sept jours plus tard, dans de sanglants corps à corps. Près de 7 000 insurgés s'enfuiront alors en hâte. Ils se traîneront, affamés, épuisés et transis sur la mer gelée pour rejoindre la Finlande voisine, où les attendaient trois camps de concentration, leurs barbelés, les poux, la gale et la faim. Et ils décideront, finalement, pour la plupart, de revenir en Russie soviétique. Cette insurrection n'a cessé de susciter les interprétations les plus contradictoires : complot monarchiste visant à renverser la Révolution pour les uns, révolte antibureaucratique pour les autres, émeute de marins excédés par le "" communisme de guerre a au nom d'une révolution que certains d'entre eux avaient pourtant contribué à faire trois ans plus tôt. Le débat s'est longtemps alimenté aux mêmes documents, et les intervenants ont inlassablement ressassé les mêmes arguments. L'ouverture récente des archives soviétiques (auxquelles Jean-Jacques Marie a puisé la matière largement inédite de ce livre) permet aujourd'hui de jeter sur cette insurrection, où Lénine voyait un éclair qui a illuminé la réalité plus vivement que tout "", une lumière nouvelle qui dissipe les voiles de la légende.

10/2005

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Histoire internationale

Histoire de Munich

De Munich, on connaît d'abord la Kunststadt, la ville d'art, riche de palais et de musées, riche surtout d'une histoire tumultueuse qui remonte à sa fondation, en 1158. Les Wittelsbach y installent leur capitale au XIIIe siècle et y règnent jusqu'en 1918. Fidèles catholiques dans un empire majoritairement protestant, ils imposent leur ville comme la " Rome allemande ", un joyau de l'art baroque. De règne en règne, Munich embellit au gré du mécénat des princes qui la gouvernent, jusqu'à Louis Ier, au XIXe siècle, qui entend la transformer en " oeuvre d'art ". Ville des artistes, Munich accueille tout un milieu cosmopolite et bohème, composé de Kandinsky, Wedekind ou Thomas Mann, qui fait de la cité bavaroise la rivale artistique de Berlin jusqu'en 1914. Mais Munich, c'est aussi la Bierstadt, la ville de la bière, accueillante et conviviale, celle où l'on vient du monde entier pour célébrer l'Oktoberfest. Capitale, certes, mais de la Bavière, Munich n'échappe pas à un certain provincialisme qui la rattrape au xxe siècle. Et si elle retrouve un rôle de premier plan dans l'entre-deux-guerres, c'est au titre de capitale du mouvement nazi : Munich, la ville du putsch raté de 1923, de l'exposition d'art dégénéré de 1937 et des accords tristement fameux de 1938... Sur les ruines de la Seconde Guerre mondiale, les Munichois parviennent à reconstruire une métropole prospère grâce à l'industrie de pointe, soucieuse de préserver son patrimoine sans renoncer aux audaces architecturales, oscillant entre tradition et avant-garde. Dans cet ouvrage richement illustré, Jean-Paul Bled retrace avec brio le destin contrasté de Munich, symbole des pages les plus lumineuses et les plus sombres de l'histoire allemande.

11/2009

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Musique, danse

Derrière les lunettes. La biographie de Michel Polnareff

La carrière de Michel Polnareff commence sur les chapeaux de roue par deux succès enregistrés dans la seule année 1966 : La poupée qui fait non et Love Me Please Love Me. Huit ans plus tard, en 1974, après de nombreux triomphes dans les plus grandes salles de France, un scandale dont Gainsbourg en personne s'avoua jaloux (6000 affiches de concert dévoilant les fesses du chanteur placardées dans tout le pays) et d'importants succès discographiques, floué par son comptable, complètement ruiné, Michel Polnareff s'exile aux Etats-Unis.Naît alors un mythe qui tient à la fois de Dorian Gray et du Fantôme de l'Opéra. Immensément populaire en France, Michel Polnareff est à la fois présent et absent. Non seulement ses retours ne sont jamais définitifs mais, alors même qu'il est bel et bien à Paris, il est capable de rester 900 jours sans sortir de son hôtel - autre façon d'être là sans y être. Par ailleurs, depuis 1989, aucune nouvelle composition n'est venue enrichir son répertoire, dont le succès demeure pourtant intact, comme figé dans le temps, indifférent à l'évolution des modes et des styles.S'il se range parmi les fans du chanteur, Christian Eudeline n'en a pas moins gardé son indépendance d'esprit pour rédiger cette biographie, interrogeant plus de cinquante témoins, connus ou anonymes, jusque sur les plus infimes détails du parcours de cette star aussi célèbre que mystérieuse. Sa grande connaissance de l'histoire de la musique lui a permis en outre de resituer la vie et l'ouvre de Michel Polnareff dans leur contexte historique, culturel et social, de l'euphorie libertaire et pacifiste des années 1960 à aujourd'hui.

04/2013

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Littérature française

Place forte

Tous les après-midi, le notaire déchu délaisse son étude et parcourt dans sa BMW les routes départementales du Maine-et-Loire à la recherche de la phrase décisive qui ouvrira son anti-testament. Il laisse derrière lui un fils idiot inlassablement occupé à ses puzzles. Il écrase un chien. Il cherche un vétérinaire. Son errance le conduit jusqu'au fermier germaniste qui, retranché dans sa ferme, a renoncé un jour aux travaux de réfection pour se consacrer à la lecture des auteurs allemands. Le fermier germaniste vient de se pendre et sa femme fait au notaire déchu le récit de leur vie : le froid, les travaux impossibles à terminer, la lecture des auteurs allemands, des philosophes allemands, si ennuyeux, si désespérants, et les années qui passent jusqu'à ce que l'on en oublie son nom. Quelque part, ailleurs, au coeur profond du livre, un homme chute dans le monde des apparences, s'envase. Il dessine inlassablement la carcasse d'un animal mort, vache, aurochs, peu importe, tant dans son crâne se confondent et se répondent dans un même écho le mugissement de l'espèce disparue et les râles sourds de la bête que l'on abat en série. Chaque trait, chaque mot, fore la réalité ; à chaque trait, à chaque mot, c'est le désert qui perce, une steppe immobile. Place forte nomme ce désert qui est dans le roman, ce lieu d'expérience et de retournement de la phrase dans une tête qui travaille à sa ruine et à dépeupler. Si l'idée de leur enfermement obsède les trois personnages du livre, ça n'est pas dans la perspective d'y trouver refuge, mais pour éprouver la capacité d'être horrifié : pour ne pas mourir vivant.

08/2002

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Littérature française

Mon amie Valentine

Hors Claudine, il n'est pas de personnage qui soit réapparu aussi longtemps dans l'œuvre de Colette que " mon amie Valentine ". Elle a accompagné l'écrivain pendant près de vingt ans. Certains des textes courts où elle apparaissait ont été insérés par Colette dans des recueils variés, un grand nombre étaient restés oubliés dans les journaux où elle les avait publiés. Le présent volume réunit donc pour la première fois les trente textes où intervient " mon amie Valentine ". Créée par l'écrivain à un moment où celle-ci se trouvait par son divorce mise au ban de la société qui avait été la sienne, Valentine représente la " bonne moralité ". Elle permet à son interlocutrice de se défendre et de réagir aux jugements dont on l'accable. La narratrice - Colette, bien sûr - expose ainsi sur un mode humoristique sa conception de l'amour et du mariage (" L'amour n'a rien à voir avec la vie en commun, - au contraire, il en meurt la plupart du temps "), de la nudité au théâtre dont elle est une des premières représentantes (" [Vous qui] sortez du bain, à Trouville, les pointes des seins visibles sous le maillot de soie tendu, [ne me convaincrez pas] que la peau de mes reins ou de ma hanche puisse être plus tentante et plus secrète que celle de ma main ou de mon mollet "), de la morale dont elle refuse les attendus (" Ah ! que le rôle d'accusée est plus facile ! Je m'y complais, je m'y carre, je m'enfonce au plus moelleux de mes fautes, et Valentine manque d'assurance pour venir m'en déloger ")... Mon amie Valentine constitue l'un des livres les plus toniques et les plus réjouissants qui soient nés sous la plume de la " piquante " Colette.

08/2004

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Récits de voyage

Voyage d'un européen à travers le XXe siècle

Au début de 1999, j'ai quitté Amsterdam pour entreprendre un périple d'un an à travers l'Europe. Un dernier état des lieux, en quelque sorte: où en était le continent en cette fin de XXe siècle ? Et en même temps un voyage dans l'histoire, dont j'ai suivi littéralement les traces, tout au long du siècle, d'un pays à l'autre, en commençant en janvier par les vestiges de l'Exposition universelle de Paris et le souvenir de l'effervescente Vienne, pour finir en décembre sur les ruines de Sarajevo. J'ai donc voyagé avec le siècle, empruntant un dédale de routes et de chemins qui m'ont conduit de Londres à Saint-Pétersbourg, de Lisbonne à Berlin... J'ai conversé avec les témoins du siècle: écrivains, politiciens, résistants, officiers. Le petit-fils de Guillaume II, des descendants de réfugiés espagnols dans les Pyrénées françaises, le secrétaire de la reine Wilhelmine, des dizaines d'Européens m'ont raconté leur histoire. Dans ce récit de voyage, il est question du passé et de ce que le passé fait de nous. De discorde et d'incertitude, d'histoire et d'angoisse, de pauvreté et d'espoir. De tout ce qui divise et unit L'Europe d'aujourd'hui. Au fil de quelque mille pages, Geert Mak dresse le tableau des principaux événements du siècle passé. A partir de témoignages et de rencontres, à travers l'expérience intime du voyageur sur des lieux chargés de mémoire, il nous donne à lire la dimension humaine, individuelle, des grandes destinées des peuples. D'une virtuosité rare, cet ouvrage, véritable vade-mecum du XXe siècle, nous entraîne à notre tour dans un voyage unique.

10/2010

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Policiers

Rêve de coquelicot

Dans une petite ville de France, on raconte qu'une nuit de pleine lune, le vicomte de La Croix blanche enferma sa jeune femme et son amant à l'intérieur du château. Ensuite il y mit le feu. Il faisait très chaud cette nuit-là et on dit que le château brûla pendant vingt-huit jours... Depuis, chaque nuit de pleine lune, aux saisons chaudes, les serpents de toute la région se rendent aux ruines de la Croix blanche. On raconte que c'est pour copuler avec la vipère rouge en qui se serait réincarnée la très aimante et très belle vicomtesse de la Croix blanche... On raconte aussi que tous ceux qui rôdent sur les terres de la Croix blanche sont immanquablement piqués à mort par la vipère rouge qui voudrait ainsi se venger de son mari assassin... On dit encore que la malédiction sera levée le jour où un homme capturera la vipère rouge, sans se faire piquer, et lui offrira une proie vivante la nuit de pleine lune suivante... Depuis, plus personne ne va plus à la Croix blanche... Enfin presque... Bernard Valais est auteur, scénariste, parolier et comédien français. Il est licencié en Anglais, titulaire du Proficiency Graduate de l'université de Cambridge et premier prix du Conservatoire d'Art Dramatique d'Angers. Il a parallèlement servi pendant vingt-cinq ans comme Personnel Navigant Commercial à la compagnie Air France, de steward à Chef de cabine principal sur le réseau Asie. Ce qui lui a permis de collaborer en tant qu'auteur à plusieurs collections au sein des éditions Hachette, notamment « Air France » et « Construire le France ». Il est titulaire de la médaille d'honneur de l'Aéronautique.

09/2014

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Littérature française

Et la neige était rouge

Aux confins de la Savoie, à l'ombre des cimes valdôtaines, le glacier du Lys, faussement assoupi, se repait de proies mortes ou vives imprudents happés par la gueule béante des crevasses, objets et matériel oubliés que lui disputent des pilleurs d'épaves aux aguets... Le monstre crache, dit-on, au creux des nuits sans lune, des processions de pénitents gémissant dans les brumes. La légende veut que la prospère Cité de Félik sommeille en ses profondeurs, ensevelie depuis des siècles en punition de son impiété. On se souvient aussi du crash d'un Dakota, quarante ans plus tôt. Depuis l'accident, l'avion disparu, englouti corps et biens par une tempête démentielle, voyage prisonnier du glacier, invisible, au rythme lent de son geôlier, vers la basse vallée. L'éminent glaciologue Albert Peretten, tenté par une belle aventure scientifique, rêve de le retrouver. Il n'est pas le seul. Des chasseurs de trésor ont entendu parler de richesses fabuleuses discrètement chargées dans ses soutes. Le glacier fourbit les armes du combat : ponts de neige pourris, brouillards, torrents sous-glaciaires gonflés de crues subites. Une jeune sauvageonne, décidée et délurée, prête main-forte au glaciologue. C'est elle qui découvre les vestiges de l'antique cité. Dans les ruelles en ruines, derrière les portes de glace et d'or, un univers ressuscite sous les yeux du savant, palais ruisselant de lumière, tout un peuple et sa reine, Philippine, le grand amour perdu. Mais le glacier, comme les tombes des pharaons, sait défendre ses secrets. La vérité ne peut vivre que dans le silence et le mystère des grottes bleues. La Cité de Félik restera une légende berçant la mémoire des hommes... Le point de vue de l'éditeur.

07/2006

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Histoire de France

Les épaves du débarquement. Histoire du ferraillage en Basse-Normandie.

Les événements militaires de l'été 1944 ont durablement meurtri la terre normande. Qu'ils soient de papier ou virtuels, de nombreux médias nous expliquent dans le détail ces longs mois de guerre totale qui se terminent pour un temps aux rives de la Seine. Ils nous laissent l'impression confuse de connaître le sujet alors qu'un pan entier de cette formidable opération est resté ignoré pendant de longues années. Que sait-on vraiment du volet maritime propre au Débarquement allié ? Que sait-on de ces discrets naufrages, de ces explosions de mines sournoises ou des téméraires torpillages nocturnes qui nous ont légué un dramatique inventaire d'acier endormi sous les eaux ? Que dire surtout de ces curieux alignements fantomatiques de cargos abandonnés qui s'étendent de Sword Beach à Utah ? C'est cette étrange histoire qui relate la destinée de ces sentinelles du silence que cet ouvrage propose. De la longue période d'abandon (1944-1948) connue par quelques rares cartes postales jusqu'à la période de dépeçage systématique des navires qui se termine vers 1960, le lecteur plongera dans le monde fermé des ferrailleurs maritimes de l'après-guerre, celui où l'on parle l'écossais, le flamand et plus encore l'italien, sur un rivage normand qui voit se développer un tourisme d'un genre nouveau. Monde d'aventuriers à la recherche du pactole résultant des quelques tonnes de cuivre sorties des entrailles des navires perdus, monde de scaphandriers aux salaires généreux, monde dangereux aussi où la fortune espérée côtoie la ruine et parfois la mort, le ferraillage normand est aujourd'hui oublié. C'est cette aventure tant humaine qu'économique que l'auteur nous relate s'appuyant sur les précieux témoignages des acteurs de l'époque et richement illustrée de leurs photographies personnelles.

08/2011

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BD jeunesse

Poly

Une sublime histoire d'amitié. 1964. Louise, accompagnée de Cécile, sa petite fille de 10 ans, revient dans un petit village des Cévennes où elle passait ses vacances enfant. Le village est dominé par un château médiéval à moitié en ruines et occupé par un étrange personnage : Victor. Alors que Cécile peine à nouer des liens d'amitié avec ses nouveaux camarades, elle découvre qu'un cirque itinérant s'installe en ville. Emerveillée et fascinée par le spectacle, Cécile y fait la connaissance de Poly, un jeune poney qui s'avère être maltraité par le propriétaire du cirque, M. Brancalou. Choquée et indignée, elle imagine un stratagème pour libérer le poney de son enclos grillagé. Peu à peu, s'établit entre l'enfant et l'animal une relation de confiance, un apprivoisement réciproque. Cécile a enfin le sentiment d'avoir trouvé un ami, son meilleur ami. Tout le monde recherche Poly, les habitants du village, les gendarmes, et surtout M. Brancalou. Seul Victor finit par percer le secret de Cécile. Elle décide alors de rejoindre secrètement son père en Italie pour sauver Poly des griffes de Brancalou. Adaptation fidèle du livre (publié chez XO éditions) et du film de Nicolas Vanier (qui sort en même temps que la BD), Poly propose une bande dessinée en phase avec beaucoup de questions actuelles, tant par le caractère des personnages que par les thèmes abordés, notamment sur le rapport homme animal... D'après le scénario de Poly, le nouveau film de Nicolas Vanier, prochainement au cinéma, écrit par Nicolas Vanier, Jérôme Tonnerre et Maxime Giffard, produit par Yves Darondeau, Emmanuel Priou et Thierry Desmichelle, une coproduction Bonne Pioche et SND. D'après la série Poly, écrite et réalisée par Cécile Aubry.

10/2020

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Littérature française

Le bon coupable

Un beau dimanche d’été. Un village désert à l’heure de la messe. Une fillette de dix ans en chemin pour rejoindre son père à son atelier. Un homme en état d’ébriété qui traverse le village au volant de sa jeep avant de finir sa course dans un étang, à quelques encablures de là. Un second véhicule, une Jaguar rutilante, qui emprunte à vive allure le même trajet. Le choc, un accident sans témoin. Une fillette de dix ans tuée sur le coup. Un coupable tout désigné. Un suspect potentiel – au-dessus de tout soupçon. Volage et noceur, Carlo Mazure est un marchand de bestiaux qui mène une vie de patachon assez misérable. L’exact opposé de Régis Lagerman, procureur de son état et, à ce titre, incarnation supposée de l’intégrité et de la droiture. Deux hommes et deux destins que tout oppose : l’un, la soixantaine débonnaire et philosophe, qui sait que sa vie est derrière lui ; l’autre, jeune et brillant fonctionnaire, promis à un bel avenir et que les scrupules n’étouffent pas au moment d’éviter les obstacles, de quelque nature soient-ils, qui se dressent sur sa route. Qu’adviendrait-il si leurs routes venaient à se croiser ? Délits de fuite porte le sceau inimitable de ces contes philosophiques aussi légers que profonds dont Armel Job s’est fait une spécialité. Le récit – scandé par un dilemme moral : un représentant de la loi peut-il se dérober à la justice ? – obéit à une mécanique précise et implacable. Inspiré par la parabole évangélique du pharisien et du publicain (Luc 18, 9-14), qui invite en substance à ne pas juger selon les apparences, Délits de fuite scrute le cœur et sonde les reins des hommes avec une rare intelligence.

02/2013

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Critique littéraire

Bernard-Marie Koltès

L'écriture, la pensée et la vie de Bernard-Marie Koltès (1948 – 1989) sont liées dans un pacte qu'il forgea à vingt ans devant un théâtre de Strasbourg et qui jamais ne sera rompu : être soi-même l'auteur de sa vie. Il ne possédait qu'une morale : celle de la beauté. Et qu'une loi : le désir. On connaît de Koltès la trajectoire fulgurante : la rencontre avec Chéreau au début des années 1980, les pièces jouées à Nanterre-Amandiers, la reconnaissance publique et critique. On sait aussi combien cette oeuvre a pu donner l'image de son temps. On sait moins combien cette vie aura surtout été ailleurs, qu'elle s'est jouée dans les confins de cités perdues, entre le delta du Niger, au coeur de la jungle du Guatemala et de ruines précolombiennes, ou près d'un lac Maya, sur les docks abandonnés de New York, et dans les nuits de Salvador de Bahia. Suivre Koltès dans ses voyages, ce n'est pas chercher à retracer un itinéraire seulement, mais vouloir approcher les termes du pacte : ailleurs, il chercha les renversements où toujours se donner naissance ; ailleurs, il s'inventa des noms, marcha sur les traces de Rimbaud, de Dostoïevski ou de Faulkner ; ailleurs, il se mit en quête de frères et puisa des forces dans des figures de pur désir : James Dean, Bruce Lee, Bob Marley. Raconter la vie de Koltès, c'est tâcher d'écrire ainsi cette autre vie qui s'est écrite dans ce désir de se vouloir autre et dont ses pièces portent la trace. C'est tenter d'approcher l'oeuvre et la vie ensemble puisqu'elles sont l'une par l'autre la réécriture.

02/2018

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Littérature érotique et sentim

Enlightenment. Tome 1, Provocation

David Lauriston a du mal à se bâtir une réputation au sein du monde privilégié qu'est le système juridique d'Edimbourg. Ses origines modestes sont un obstacle en soi, sans parler de sa décision récente de défendre un groupe de tisserands accusés de trahison, ce qui entraîne la rumeur qu'il pourrait appartenir au parti radical. La dernière chose dont il ait besoin, c'est d'aider le frère de l'un des tisserands à retrouver l'agent du gouvernement qui a causé la ruine de sa famille. Ce n'est pas bien mieux, niveau personnel. Tourmenté par ses désirs interdits envers les hommes, et les souvenirs douloureux de l'ami d'enfance qu'il aimait à l'époque, David fait de son mieux pour vivre en célibataire endurci, et se blâme à chaque fois que sa résolution faillit. Jusqu'au jour où lord Murdo Balfour entre dans son monde bien rangé de pulsions réprimées. Cynique, hédoniste et parfaitement dépourvu de tout remords, Murdo ne pourrait pas être plus différent de David. Ce dernier refuse catégoriquement l'idée de se marier sans amour dans le seul but de respecter la bienséance, mais Murdo est lui bien décidé à s'unir à une femme un jour et n'a aucunement l'intention d'abandonner la compagnie d'autres hommes lorsque ce sera fait. Pourtant, aussi choqué que David puisse être de l'égoïsme du lord, il n'arrive pas à résister à son charisme. Murdo le tente autant qu'il le provoque, l'empêchant de se concentrer sur sa promesse de retrouver l'agent provocateur responsable du sort des tisserands, et l'obligeant à faire face à ses désirs charnels. Mais Murdo est-il plus qu'une simple distraction ? Est-il possible qu'il soit exactement l'homme que David attendait ?

12/2018

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Histoire de France

Les derniers libertins

Ceci n'est pas un livre d'histoire, et pourtant tout y est avéré. C'est le roman vrai des derniers feux de la monarchie, la chronique d'une civilisation au raffinement inégalé, et que 1789 emportera à jamais. Le roman vrai de sept destins, chacun emblématique et unique à la fois. Des aristocrates de haut lignage, dotés des vertus dont tout noble doit s'enorgueillir : fierté, courage, raffinement, culture, esprit, art de plaire. Ils se connaissent, sont cousins ou rivaux, libertins dans une société où l'on veut aimer à sa guise, puisque le mariage y est de convenance. Maîtresses officielles ou secrètes, liaisons épistolaires et enflammées, dépit, faveur, puis disgrâce... Jamais l'art de conquérir ne fut porté à cette incandescence. Chacun d'eux, en même temps, veut se forger un destin. Prétendant aux plus hautes fonctions au service du Roi, ils devront composer avec la cour où les alliances se font et se défont au gré d'intrigues savantes et souvent cruelles. On croisera Talleyrand, Laclos, Marie-Antoinette dans la légèreté de ses vingt ans, les chroniques savoureuses du prince de Ligne ou de la comtesse de Boigne, les billets, les poèmes que cette élite lettrée et cosmopolite s'échange à chaque heure du jour. Ils sont aussi les enfants des Lumières, et accueillent avec d'autant plus d'intérêt les idées nouvelles qu'ils croient possible de les concilier avec leurs propres privilèges. Mais la Révolution balayera cet espoir. Certains prendront les armes, d'autres le chemin de l'exil ; ce sera la ruine, la guillotine pour deux d'entre eux. Pour tous, la fin d'un monde. Avec une plume enjouée et complice qui rappelle les meilleurs mémorialistes, Benedetta Craveri a composé ici un magnifique hommage à cette génération perdue qui incarna, plus qu'aucune autre, une certaine douceur de vivre.

10/2016

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Littérature française

Rien seul

"C'est bien de cela qu'il s'agit, de faire vivant." "Cédric est encore un tout jeune homme mais il véhicule toutes les défaites transmises par des générations de perdants, toutes les humiliations qu'il a partagées avec son père quand trop de fatigue et d'abrutissement l'empêchaient de se tenir debout dans le regard de ses enfants. Cédric a hérité d'une force dénuée d'enthousiasme, une force tout juste bonne à supporter un homme et à le faire obéir aux lois diverses de l'exploitation." Jeune homme timide qui essaie de vivre dans un monde bruyant, il s'est enfui d'un carcan familial en ruine. Essaie de construire à partir de rien, de ses manques. Sans savoir. Un parcours qui le conduit à la rue, sur ce front passif de la guerre sociale où le climat peut se faire fraternel, mais où les combats sont souvent perdus d'avance. C'est dans la nature, près d'un esprit solitaire, que Cédric trouvera un certain calme, un début de réconciliation avec son passé, avec le monde. Un monde qui semble se laisser aller au pire… Une fable certes pessimiste, située ici dans un cadre effrayant, mais où se dessine un chemin pour la vie, quand la douleur est investie, puis dépassée. A propos de Comédie du suicide, Bernard Bretonnière écrivait dans Encres de Loire : "Honnêteté, à coup sûr : éthique, littéraire, intellectuelle. Est-ce si commun ?" Et à propos du style de Jean-Claude Leroy : "Un style souverain [qui] fait gagner l'alchimie permettant à toute littérature digne de ce nom de transmuer en or le plomb noir de ce que l'on appellera, pour dire vite, la mélancolie." Ces remarques valent pour Rien seul. Avec ce premier roman, Jean-Claude Leroy réalise comme une quintessence de ses livres précédents.

01/2017

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Littérature française

Quand j'étais chômeur

Quand j'étais chômeur par Jean-Pierre Raison Résumé : Dans les années 80, Jean-Pierre Raison a connu une longue période de chômage. En 2015, il revient sur ce passé douloureux à travers un témoignage stupéfiant. Mais, au lieu de nous faire revivre son vécu sous la forme d'un récit autobiographique, il nous propose - après l'avoir remanié - le texte qu'il a écrit "sur le vif", en 1984-1985, au moment le plus pénible de sa traversée du désert. Un texte mêlant acidité et tendresse pour exprimer la colère et la souffrance. Eh oui ! Lorsque le chômage s'éternise, le désarroi et le découragement sont tels que pour résister, garder la tête haute, ne pas sombrer, l'on est tenté de jouer avec le mal qui nous dévore, à donner libre cours à nos pulsions obscures, à s'autoriser toutes les audaces. Pour échapper au néant dans lequel il s'enlisait, Jean-Pierre Raison s'est raccroché à cette littérature flamboyante où les mots vibrent et les émotions éclatent. Ainsi a-t-il puisé dans ses tripes Quand j'étais chômeur, un ouvrage "dérangeant, hors du commun, super-original, impubliable certes, mais plus que prometteur", selon le grand éditeur Pierre Belfond (en 1985). Un texte qui était censé contribuer à sa rédemption et à son salut. Sauf que, malgré ou à cause de l'écriture, l'ex-cadre d'entreprise n'a jamais retrouvé le statut qui était le sien avant que ne survienne ce satané licenciement pour motif économique. Non content de se transformer en galère, cet accident professionnel aura ruiné sa carrière et bouleversé son existence. Triste consolation ou bonheur total, il lui aura aussi permis d'aller au bout de son destin, soit d'accomplir une oeuvre littéraire.

07/2015